Il faut rechercher les effets secondaires du traite -
ment :
• Augmentation du calcium et surtout de l’hématocri -
te, qui comporte un risque de thrombose vasculaire,
notamment lorsqu’on utilise la testostérone qui dimi-
nue l’activité fibrinolytique. Les patients avec un
hématocrite supérieur à 48% auraient un risque accru
de thromboses vasculaires [2]. La rétention sodée
secondaire à l’androgénothérapie pourrait conduire à
la décompensation d’une insuffisance cardiaque
congestive préexistante [2].
• Acné,
• Gynécomastie, surtout avec la testostérone, du fait
d’une aromatisation accrue en périphérie,
• Oedèmes,
• Etude des fonctions hépatiques
Enfin, il faut scrupuleusement surveiller l’état des
principaux organes-cibles :
• les seins (le cancer est possible même chez l’hom-
me...),
• la prostate par le TR, le dosage du PSA et l’échogra-
phie endo-rectale.
CONCLUSION
Dans les cas d’hypogonadisme franc, documenté par au
moins deux dosages, l’androgénothérapie apparaît
comme un traitement licite de l’insuffisance érectile [2,
5, 11, 12, 18], si le patient est demandeur et averti des
risques potentiels. Ces risques s’exercent principale-
ment sur la prostate et le système cardio-vasculaire, ce
qui implique un bilan préalable permettant d’écarter un
néoplasme méconnu et un risque de thrombose vascu-
laire. Le suivi clinique et biologique doit être régulier.
Le traitement, qu’il utilise des androgènes aromati-
sables ou non, doit rétablir des taux strictement physio-
logiques en utilisant des doses faibles et rapprochées
plutôt que l’inverse. Seule la disparition rapide des
troubles érectiles, autorise, dans ce contexte, la pour-
suite du traitement [11].
Ces notions débouchent cependant sur de plus vastes
perspectives, qui restent à ce jour à évaluer, comme le
traitement de l’andropause où la chute de l’activité
sexuelle n’est pas obligatoirement le motif de plainte
principal [5, 15, 16]. Dans ce contexte, la correction du
déficit en androgènes pourrait avoir un impact positif
sur les autres organes cibles comme l’os, le muscle, la
moelle osseuse, le système nerveux central et l’humeur
[15].Si le but primaire du traitement diffère, les cri-
tères de sélection et de surveillance des patients restent
toutefois identiques mettant en balance les effets béné-
fiques et les risques potentiels.
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