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La FRC regrette par ailleurs que l’initiative parlementaire 10.518 « Prévention du surendettement
des jeunes » déposée par Hugues Hiltpold (PLR/GE) ait été refusée par le Conseil national. Celle-
ci demandait en effet que la LCC soit complétée par un dispositif permettant de prélever une part
du chiffre d'affaires des sociétés proposant des contrats de crédit à la consommation (au sens de
l'art. 1 LCC), afin de financer des programmes nationaux de prévention du surendettement des
jeunes. Cette initiative aurait permis de mettre plus de moyens dans la prévention.
Sur le crédit à la consommation en général
Si le crédit à la consommation dans toutes ses formes n’est pas la seule cause de surendettement
en Suisse, il joue un rôle important et régulièrement prépondérant dans près de la moitié des
historiques personnels des personnes surendettées qui consultent les organismes de
désendettement tel que Caritas. Selon les statistiques de Dettes Conseils Suisse en 2012, près de
45 % des dossiers de surendettement comprenaient une ou des dettes liées à un crédit au
comptant ou un crédit avec limite de crédit (36,9 % en 2011), plus de 25 % (21,3 %) des dossiers
comprenaient une ou des dettes liées à des cartes de crédit ou de client et environ 10 % des
dossiers comprenaient une ou des dettes liées à un contrat de leasing (9,3 %). Ces statistiques ne
sont pas croisées et nous relevons qu’une partie non négligeable de ces dossiers comprenaient
une combinaison de différentes formes de crédit.
Dans ses analyses complémentaires de juin 2013, l’Office fédéral de la statistique relevait que, en
2008 :
- 14,1 % de la population, soit 1'040'000 personnes, vivait dans un ménage avec au moins un
crédit de consommation.
- 17,4 % de cette part de population, soit 180'000 personnes, vivait dans un ménage
connaissant des arriérés de paiements ou des découverts bancaires considérés comme
critiques.
- 760'000 personnes vivait dans un ménage ayant au moins un véhicule en leasing, dont le
13,3%, soit 100'000 personnes vivent dans un ménage connaissant des arriérés de
paiements ou des découverts bancaires considérés comme critiques.
- Sur les 660'000 personnes qui vivaient dans un ménage avec des arriérés d’impôts, 190'000,
soit 29,5 %, vivaient dans un ménage avec au moins un crédit à la consommation.
- Sur les 300'000 personnes qui vivaient dans un ménage avec des arriérés d’assurance-
maladie, 90'000, soit 29,4 %, vivaient dans un ménage avec au moins un crédit à la
consommation.
Le crédit à la consommation est ainsi incontestablement à l’origine d’une part importante des
situations de surendettement en Suisse. Si, dans le cadre des crédits à la consommation, il y a
une privatisation des profits, les pertes, par contre, sont mutualisées. La non-responsabilité
individuelle est assumée par la collectivité.
S’agissant de l’interdiction de la publicité agressive par une convention d’autorégulation
La FRC partage l’idée que la publicité pour le petit crédit n’est pas la seule responsable de
l’endettement, voire du surendettement des personnes privées. Mais il faut tout de même constater
que les publicités actuelles en matière de petit crédit véhiculent des messages biaisés : par
exemple en faisant croire que l’on est plus heureux par l’achat d’un canapé ou de nouvelles
chaussures, achetés à crédit. Souvent, ces publicités ne respectent que de très loin les
dispositions de la Loi contre la concurrence déloyale, notamment l’art. 3 lit. k LCD qui prescrit que
les annonces publiques en matière de crédit à la consommation doivent donner des indications
claires sur le montant net du crédit, le coût total du crédit et le taux annuel effectif global, par
exemple https://www.bank-now.ch/fr/ueber-bank-now/medias-et-publications/spots-tv.