Sottiaux B. Etude du Milieu - Eléments de géologie - Géologie de la Belgique- MAJ Janvier 2010
Cours industriels et commerciaux Couillet
Chapitre VII : Géologie de la Belgique
Dans leur grande majorité, les roches constituant le sous-sol de la Belgique sont des
roches d’origine sédimentaire.
Ere primaire ou paléozoïque (- 542 à - 251 millions d’années)
La première étape de la formation de notre pays fut celle des montagnes cambro-
siluriennes lors du plissement calédonien. La chaîne de montagnes calédonienne est de
l’ordre de 4.000 km de long et 500 km de large. Elle s’étend entre le nord-est des Etats-
Unis et du Canada, le Groenland, l’Ecosse et l’ouest de la Scandinavie (Norvège). Les
roches du domaine calédonien dérivent de sédiments détritiques provenant de l’érosion
de terres émergées situées hors du territoire belge. Ce sont principalement des schistes
et dans une moindre proportion des grès. Ces roches ont, par endroits, recristallisé en
phyllades, quartzites et quartzophyllades (roches métamorphiques). En de rares
endroits, des roches volcaniques s’y sont installées (porphyres de Quenast). Ces roches
ont été plissées à la fin du silurien au cours de l’orogenèse (formation d’une chaîne de
montagnes) calédonienne.
Ces monts calédoniens ont subi une pénéplanation (dévonien inférieur). A la fin de
l’orogenèse calédonienne, les massifs ardennais ont été arasés, formant une pénéplaine
en pente vers le sud tandis que le massif de Brabant constituait un relief montagneux,
émergé.
Ces terrains ont à nouveau été envahis, à trois reprises, par la mer venant du sud. Ces
envahissements forment des cycles d’avancées du rivage (transgressions) suivis de
reculs (régressions). D’un cycle à l’autre, la ligne de rivage atteint une limite située
chaque fois plus au nord. Dès le début du Dévonien, la mer envahit progressivement, du
sud vers le nord, la pénéplaine provenant de l’érosion des massifs ardennais. Les
sédiments proviennent d’un continent dont le massif du Brabant constitue la bordure sud.
Transportés au sud par l’eau des torrents et des fleuves, ils sédimentent une fois qu’ils
atteignent la mer. Ces sédiments donnent naissance à des grès, des schistes et des
poudingues.
Durant le Dévonien Moyen et Supérieur, la mer atteint le bord du massif de Brabant qui
reste une terre émergée. A la fin du Dévonien Moyen (Givetien), la mer finit par
recouvrir le Massif de Brabant. Cette époque se caractérise par le dépôt de calcaires
(coraux cimentés par des boues calcaires). Au Famennien, une régression marine
consécutive à une glaciation entraîne la formation de grès micacés et de schistes.
Durant le Dinantien, la mer recouvre la totalité du massif de Brabant et engendre des
sédiments calcaires (calcaires à crinoïdes ou « petit granit »). Au Carbonifère supérieur,
une chaîne de montagne s’édifie à la suite du plissement hercynien ou varisque
(Bretagne, Vosges, Massif Central, Ardenne). La mer recule à nouveau et les lagunes
littorales sont envahies par une végétation luxuriante (prêles et fougères géantes),
périodiquement envahie par la mer, à l’origine des gisements de charbon.
La formation d’une chaîne de montagnes hercyniennes affecte intensément les territoires
situés au sud du Massif de Brabant alors que ce dernier a été peu affecté. Il en résulte,
au sud, des structures plissées avec des plis secondaires (synclinorium de Namur,
anticlinorium de l’Ardenne). Lors du plissement, des « écailles » se sont désolidarisées
de leur soubassement et ont été repoussées vers le nord (nappes de charriage).