
Le Copa-Cogeca est la voix unie des agriculteurs et de leurs coopératives dans l’Union
européenne. Le Copa représente plus de 13 millions d’agriculteurs et leurs familles, tandis que la
Cogeca représente les intérêts de 38 000 coopératives agricoles. Le Copa-Cogeca compte au total
72 organisations membres issues des différents États membres de l’UE.
Nous aimerions vous faire part de notre déception face à l'incertitude juridique qui entoure les
règles en matière de taux de TVA applicable dans le secteur des équidés.
Nous souhaitons défendre l’application d'un taux réduit de TVA sur les équidés et les activités s’y
rattachant. Au-delà de l’atteinte portée à une filière économique essentielle, l’enjeu est celui de la
sauvegarde d’un patrimoine vivant et porteur d’une dynamique tant économique que sociale, qui,
une fois détruit, ne pourrait plus être reconstruit.
Le secteur des équidés doit pouvoir bénéficier de clarté et d'unité dans le cadre européen relatif à
la TVA.
Le Copa-Cogeca demande aux Etats membres de l'UE d'amender rapidement la Directive relative
à la TVA afin d'apporter les précisions nécessaires pour le secteur des chevaux en ce qui concerne
la portée de l'Annexe III. Il faut veiller à ce qu'un taux de TVA réduit puisse être appliqué à toutes
les activités pertinentes, y compris à toutes les ventes de chevaux.
La législation européenne considère les chevaux comme des « produits agricoles ». Les chevaux
sont élevés par des humains et sont en général abattus à la fin de leur vie pour des destinations
alimentaires (viande de cheval ou farine de viande et d'os), rentrant ainsi dans la chaîne
alimentaire. Il sont traités de la même manière que le bétail destiné à la consommation humaine.
La Commission estime que le taux réduit, prévu dans la Directive relative à la TVA, ne peut
s'appliquer ni aux « poneys », ni aux « chevaux de courses » ou aux « chevaux utilisés à des fins
récréatives » étant donné qu'ils ne sont pas habituellement destinés à la consommation humaine
ou animale et qu'ils ne font donc pas partie du processus de production agricole. La Commission
considère qu'un taux réduit ne correspondrait pas à un besoin social défini et que les
consommateurs finaux n'en tireraient aucun bénéfice.
Toutefois, le Traité européen classe les « chevaux , les ânes, les mulets, les bardots vivants »
comme produits agricoles au même titre que d’autres animaux vivants, sans distinction aucune.
Le Copa-Cogeca estime que rien ne justifie un taux d'imposition différent pour les
chevaux sur la base de leur destination ou de leur utilisation.
Le Copa et la Cogeca sont très préoccupés des conséquences sociales et économique de
l'interprétation de la Commission qui selon nous revient à contredire des principes
fondamentaux.
L’élevage des équidés, en particulier des chevaux, est en effet traditionnellement
considéré comme une activité relevant du secteur agricole et constitue une source
de revenus importants pour une certaine partie de la population agricole. Cette
activité concourt également au développement rural durable. Le besoin d’espace du cheval et des
activités équestres permet le maintien d’un environnement vert : des centaines de milliers
d’hectares sont ainsi destinées à l’élevage des chevaux en Europe.
Pour les raisons invoquées ci-dessus, le Copa et la Cogeca appellent à l’entière
reconnaissance par la Commission européenne de la nature agricole des activités
équines, qui concernent des animaux vivants que le bon sens interdit de considérer
comme un animal de compagnie.
De nombreux chevaux entrent effectivement dans la chaîne alimentaire sans qu'il soit possible à
l'avance de déterminer lesquels.
Tout cheval qui pourra être vendu pour la production de viande à la fin de sa vie devrait donc
bénéficier du taux de TVA réduit.
Toutefois, les chevaux qui ne peuvent entrer dans la chaîne alimentaire pour des raisons
vétérinaires ne devraient pas en bénéficier.