L'Ethique, Spinoza
Traduction française de Saisset, 1849.
Numérisée par :
Version 1.0, PDF — 04 juin 2002, par David Bosman
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Spinoza
L'ÉTHIQUE
Démontrée suivant l'ordre géométrique
En cinq parties
Où il est traité :
I. De Dieu.
II. De la Nature et de l'origine de l'Âme.
III. De l'Origine et de la Nature des Passions.
IV. De l'esclavage de l'homme ou de la force des Passions.
V. De la puissance de l'entendement, ou de la liberté de l'homme.
TRADUITE PAR SAISSET (1842)
PREMIÈRE PARTIE
DE DIEU
DÉFINITIONS
I. J'entends par cause de soi ce dont l'essence enveloppe l'existence, ou ce dont
la nature ne peut être conçue que comme existante.
II. Une chose est dite finie en son genre quand elle peut être bornée par une
autre chose de même nature. Par exemple, un corps est dit chose finie, parce
que nous concevons toujours un corps plus grand ; de même, une pensée est
bornée par une autre pensée ; mais le corps n'est pas borné par la pensée, ni
la pensée par le corps.
III. J'entends par substance ce qui est en soi et est conçu par soi, c'est-à-dire ce
dont le concept peut être formé sans avoir besoin du concept d'une autre
chose.
IV. J'entends par attribut ce que la raison conçoit dans la substance comme
constituant son essence.
V. J'entends par mode les affections de la substance, ou ce qui est dans autre
chose et est conçu par cette même chose.
VI. J'entends par Dieu un être absolument infini, c'est-à-dire une substance
constituée par une infinité d'attributs dont chacun exprime une essence
éternelle et infinie.
Explication : Je dis absolument infini, et non pas infini en son genre ; car toute
chose qui est infinie seulement en son genre, on en peut nier une infinité d'attri-
buts ; mais, quant à l'être absolument infini, tout ce qui exprime une essence et
n'enveloppe aucune négation, appartient a son essence.
VII. Une chose est libre quand elle existe par la seule nécessité de sa nature et
n'est déterminée à agir que par soi-même ; une chose est nécessaire ou plu-
tôt contrainte quand elle est déterminée par une autre chose à exister et à
agir suivant une certaine loi déterminée.
VIII. Par éternité, j'entends l'existence elle-même, en tant qu'elle est conçue
comme résultant nécessairement de la seule définition de la chose éternelle.
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