1 L’impossible mission et ce qui reste accessible.
1.a Le vice de forme initial.
L’usage est de commencer doucettement par le mouvement d’une particule chargée
unique dans un champ électrique uniforme et stationnaire puis un champ magnétique
uniforme et stationnaire, puis de superposer les deux et enfin d’apporter quelques compli-
cations.
Cela ne me paraît guère honnête et je préfère prendre le point de vue diamétralement
opposé : montrer pourquoi, en général, on ne peut pas résoudre explicitement le mouvement
d’une charge dans un champ électromagnétique donné. Ensuite, on pourra enfin se poser
la bonne question à savoir : dans quel(s) cas, peut-on se hasarder à tenter quelque chose ?
1.b L’équation insoluble.
Quand on étudie le mouvement d’une charge ponctuelle qde masse mplongée dans
un champ électromagnétique (champ électrique −→
E(M, t)et champ magnétique −→
B(M, t))
ni forcément uniforme, ni forcément stationnaire et considéré comme donnée du problème,
l’équation du mouvement est simple : la charge est soumise à la force de Lorentz. En
notant M(t)sa position à l’instant trepérée dans un repère galiléen Oxyz et −→
vsa vitesse,
on a :
md−→
v
dt=q(−→
E+−→
v∧−→
B)
Malheureusement, il faut comprendre cela ainsi :
md2−−→
OM
dt2=q"−→
E(M(t), t) + d−−→
OM
dt∧−→
B(M(t), t)#
et la fonction inconnue M(t)intervient comme argument de fonctions quelconques non
précisées. Il n’y a pas de méthode de résolution explicite dans ce type de situation.
1.c Que faire ?
On devra se contenter de peu, une remarque énergétique dans un contexte stationnaire,
une résolution rigoureuse dans de rares cas extrêmement simples, des tendances dans des
cas un peu moins simples et remplacés par des situations idéalisées (voir plus loin).
On sera un peu plus armé si l’on étudie non pas une charge unique mais tout un écou-
lement de charges car alors, on pourra ressortir tous les outils conceptuels de la mécanique
des fluides, en particulier le point de vue eulérien (voir le chapitre B-XIII). Mais le risque
est alors que le champ magnétique créé par le courant de ces charges ne vienne modifier
le champ magnétique préexistant et nous oblige à aborder le redoutable domaine de la
magnétohydrodynamique (voir paragraphe 3.b p. 26).
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