président suppléant, ministre de la Justice et enfin ministre des Affaires
étrangères. Il a toujours défendu la politique nationaliste étriquée d'Orbán.
Dans sa nouvelle position de Commissaire, Navracsics sera également
responsable de l’enseignement. Il vient pourtant d’un pays où les manuels
scolaires d’histoire sont précisément remaniés par l’État, et où les écoliers
apprennent une conception de l’histoire directement tournée contre les pays
voisins. Le commissaire sera-t-il prêt à soutenir une harmonisation des livres
d’histoires avec ceux des écoles des pays européens voisins, jadis ennemis,
alors que son gouvernement réhabilite précisément le fantasme de la
Grande-Hongrie de l’entre-deux-guerres ?
Là est toute la question.
Je continue donc à répéter là où je le peux que l’éducation et la culture ne
sont pas seulement ce qui nous lie ici aujourd’hui, mais qu’elles sont des
piliers essentiels d’une société civilisée. Elles méritent non seulement notre
attention prioritaire, mais aussi les moyens nécessaires pour continuer à les
réaliser à un niveau de qualité.
Au lieu de dire et de répéter que l’économie est le moteur de tout
développement, rappelons qu’une société saine s’appuie d’abord sur
l’éducation, la culture et la santé. C’est sur ce socle que l’on construit
l’économie et non l’inverse.
Le besoin de culture est indéniable ; le citoyen veut de la culture, il aspire aux
nourritures de l’âme et de l’esprit. Il considère comme son droit démocratique
d’être entendu concernant ce qui touche autant à notre richesse ou notre
sécurité qu’à notre bien-être. La culture et l’éducation sont des moteurs
essentiels de ce bien-être. L’ignorance contribue en effet au fondamentalisme
et à la barbarie, l’acculturation dresse des murs entre les hommes. Prendre
position, c’est se figer. Prendre conscience, c’est accepter de regarder toutes
les données du problème.
La culture est dans ce sens un levier politique. La culture n’est pas définie
uniquement par l’identité d’un pays ou d’un peuple, c’est aussi la
proclamation de notre respect de l’homme dans toute sa différence et sa
diversité. La culture, par essence, se joue des frontières, sollicite ce qui nous