Le tourisme – source de croissance durable et équitable

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SPEECH/11/711
Antonio Tajani
Vice-président de la Commission européenne, responsable pour
l’industrie et l’entrepreneuriat
"Le tourisme – source de croissance
durable et équitable"
Réunion des ministres du tourisme du T20
Paris, 25 octobre 2011
Honorables Ministres et Secrétaires d’Etat,
Monsieur le Secrétaire d’Etat LEFEBVRE,
Monsieur le Secrétaire Général de l’Organisation Mondiale du
Monsieur le Président du Conseil mondial du voyage et du tourisme – WTTC
Honorables Hauts
internationales,
Représentants
des
Délégations
et
des
organisations
Mesdames et Messieurs,
C’est un immense plaisir pour moi de pouvoir participer à cette troisième réunion
ministérielle du T.20 en la présence d’illustres personnalités et « ambassadeurs »
du tourisme.
Ma présence ici représente un signe de mon engagement, en tant que Viceprésident de la Commission européenne et Commissaire responsable pour
l’industrie, l’entrepreneuriat et le tourisme, et de l’importance que j’accorde à ce
secteur primordial pour l’économie et sa croissance équilibrée, durable et équitable,
surtout en cette période difficile que nos pays, et le monde entier, traversent.
Après l’Afrique du Sud et la Corée du Sud, la France a réalisé un magnifique travail
dans l’organisation de cette rencontre et je tiens à féliciter le Secrétaire d’Etat
français et toute son équipe pour leurs efforts.
Mesdames et Messieurs,
En cette période de tension économique et financière, plus que jamais, le tourisme
doit être reconnu à son vrai niveau d’importance : le tourisme constitue un moteur
puissant de croissance et de développement socio-économique, et il est l’un des
plus importants pôles créateurs d’emplois décents et d’entreprises viables à travers
le monde. [Au niveau mondial, ce secteur représente en effet 5% du PIB, 3 à 4%
des emplois, soit 100 millions de personnes dans le monde, 6% des exportations
mondiales et 30% des exportations de service.]
Le tourisme contribue à la diversification de l’économie et a un important effet
multiplicateur !
Le tourisme représente un des secteurs qui ont mieux résisté à la crise et qui ont
donné les signes de reprise les plus consistants et encourageants. Et les
estimations récentes de l’Organisation Mondiale du Tourisme nous l’ont confirmé !
Le nombre total d’arrivées touristiques internationales a enregistré une progression
de 4.5% dans la première moitié de 2011, par rapport à la même période de l’année
précédente, avec la perspective optimiste d’atteindre pour la première fois cette
année 1 milliard de voyages transfrontaliers.
Encore plus, comme le Secrétaire Général de l’OMT soulignait lors de l’Assemblée
Générale en Corée du Sud il y a deux semaines, l’expansion du tourisme
international se poursuivra à l’horizon 2030 pour atteindre environ 1.8 milliard
d'arrivées de touristes venant du monde entier. Ce qui signifie qu'environ 43 millions
de touristes supplémentaires feront leur entrée chaque année sur le marché du
tourisme. Mais le Secrétaire Général de l'OMT nous le confirmera de façon plus
détaillée dans son intervention tout à l’heure! Certes le rythme sera moins soutenu
qu’au cours des décennies précédentes, par contre, la croissance se fera de
manière plus équilibrée, durable et responsable.
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Il faudra donc bien jouer la carte de ces perspectives encourageantes pour le
secteur afin de défendre et imposer son importance et rôle de premier plan dans la
croissance économique, le progrès social et la durabilité environnementale.
A mon niveau, depuis février 2010, lorsque j’ai commencé mon mandat de
commissaire en charge du tourisme, je n’ai pas cessé d’œuvrer en faveur d’un
meilleur avenir pour ce secteur qui me tient à cœur.
En juin 2010, j’ai proposé un nouveau cadre politique consolidé pour permettre au
tourisme dans les pays de l’Union européenne de se développer de manière
compétitive et durable. Ce cadre politique a été décliné en un set ambitieux
d’actions visant à faciliter la création d’un environnement plus favorable pour les
entreprises du secteur, ainsi que la coopération transnationale entre les Etats
membres. Mon souci était clairement (et l’est encore !) de fournir les réponses les
plus adéquates aux défis auxquels le tourisme se voit confronté.
Cependant, la croissance soutenue du tourisme et sa capacité à relever les défis
mondiaux (crises économiques et chômage persistant ou pressions
environnementales et impératif de pauvreté) ne peuvent être obtenues que par une
action collective de tous les acteurs du secteur, ainsi que de l’ensemble des pays et
organisations internationales à travers le monde.
Je me suis donc engagé à consolider la coopération avec les organisations
internationales du secteur et je me suis promis de renforcer les relations avec les
pays tiers : depuis la Chine, l’Inde et la Russie jusqu’au Brésil et d’autres pays de
l’Amérique du Sud, depuis l’Australie et le Japon aux Etats-Unis et au Canada, sans
oublier, bien sûr, les pays de l’Afrique du Nord qui ont dû traverser une situation
sans précédent.
Pour vous donner quelques exemples:
Avec l'Organisation de coopération et de développement économiques, la
Commission a récemment entamé un accord de gestion conjointe pour une
meilleure collaboration en vue de la consolidation de la base des données socioéconomiques. Notre coopération et échange de bonnes pratiques s'étendra aussi
vers la mise en place l'année prochaine d'un Observatoire Virtuel du Tourisme.
Dans le même esprit, j'ai l'intention de renforcer nos relations de coopération avec
l'Organisation Mondiale du Tourisme, non seulement dans le domaine des données
socio-économiques, mais aussi pour des actions conjointes de soutien au
développement durable et responsable du tourisme.
Quant aux relations avec les pays tiers, cette année, j'ai lancé une initiative pilote
qui vise à encourager les échanges touristiques transnationaux entre les pays de
différents continents, en commençant par le Brésil, l'Argentine et le Chili en
Amérique du Sud, et ceux de l'Union européenne, en particulier, pendant les basses
saisons respectives.
Et je me réjouis d'avoir avec nous autour de la table, le Ministre brésilien du
tourisme puisque j'ai eu l'honneur de signer déjà une déclaration conjointe avec son
pays, en signe de participation du Brésil à cette initiative pilote. Il en est de même
de l'Argentine, aussi présente aujourd'hui avec nous, ainsi que du Chili.
En outre, j'ai l'intention d'étendre cette coopération au Mexique, notre partenaire
stratégique de l'Amérique centrale sur les politiques du tourisme.
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Du côté européen, de manière volontaire, plusieurs Etats membres y participent: la
France, l'Espagne, l'Italie, la Pologne et la Lituanie, et certains autres ont déjà
annoncé leur vif intérêt, comme par exemple, le Portugal, la Grèce, Malte et la
Roumanie.
Bien sûr cette initiative ne se restreint pas aux pays que je viens de mentionner.
D'autres pays pourront y participer selon leur intérêt, ainsi que des acteurs du
secteur privé, tels que par exemple, des compagnies aériennes ou encore de tour
opérateurs et agences de voyages et leurs organisations au niveau européen, ou
autres.
En outre, je me suis personnellement engagé à consolider les relations avec les
pays émergents. Et je serais heureux de pouvoir signer une déclaration de
coopération avec le Président de l'Administration Nationale du Tourisme de Chine,
le plus tôt possible.
Et puisque, pour entretenir des bonnes relations avec les pays tiers, l'aspect des
visas joue un rôle primordial, je voudrais souligner que je n'ai pas hésité à discuter
du problème avec ma collègue, Mme Malmström, la Commissaire responsable pour
les affaires intérieures de l'Union européenne. Conjointement, on a donc convenu
de mettre en place un groupe de travail qui puisse œuvrer en faveur d'une
simplification, voire amélioration, de notre politique des visas.
Sur ce point, je tiens à souligner qu'avant-hier même au Conseil européen - dans
les conclusions du sommet - les chefs d'Etats et de gouvernements ont évoqué la
facilitation de l'octroi des visas, parmi les priorités concernant "les aspects
extérieurs de politiques sectorielles".
J'ai fait là une petite incursion dans quelques unes des actions que la Commission
est en train ou envisage de mettre en œuvre dans le nouveau cadre politique
consolidé pour le tourisme européen.
Mesdames et Messieurs,
Les derniers mois n’ont pas été des plus faciles pour l’économie mondiale. Nous
sommes aujourd'hui confrontés à un très grand défi. Il s'agit d'une crise financière,
économique et sociale mais aussi d'une crise de confiance. L’économie de nos
pays, de l’Union européenne et du monde entier, a besoin plus que jamais de
solutions solides qui puissent contribuer à la croissance et à la compétitivité, à la
création d’emplois et au développement durable. Tous les secteurs économiques
sont appelés à apporter leur contribution ! Je suis plus que jamais convaincu que le
tourisme a un grand potentiel et peut apporter une substantielle contribution à la
croissance durable. C’est le message que j’ai transmis au Président de la
Commission européenne, M. Durao Barroso, et c’est le message qu’on devrait
commencer à transmettre à tous les chefs d’Etat et de gouvernement. Il est temps
que les dirigeants politiques reconnaissent le rôle du tourisme pour relever les défis
mondiaux et qu’ils le placent en haut des priorités dans les politiques nationales
pour maximiser son potentiel de croissance durable.
De ce point de vue, je tiens à féliciter le Secrétaire général de l’OMT, ainsi que le
Président du Conseil mondial du voyage et du tourisme, pour leur initiative conjointe
de faire valoir la contribution importante de ce secteur à la croissance et au
développement dans le monde, à travers une campagne mondiale de
communication. Je tiens à les rassurer que c’est un message que je m’efforce sans
cesse de transmettre à travers l’Union européenne et dont j’essaie de convaincre
mes collègues Commissaires.
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Mesdames et Messieurs,
Aujourd’hui, le volume d’affaires du secteur touristique égale, voire dépasse celui
des industries pétrolière, agroalimentaire ou automobile. Le tourisme est désormais
un des grands acteurs du commerce international et, en même temps, il constitue
une des principales sources de revenus de beaucoup de pays en développement.
Joignons donc nos efforts pour mieux plaider en faveur de sa reconnaissance dans
les instances où se prennent les décisions !
Je suis convaincu que les principaux résultats du T20 devraient être inscrits à l'ordre
du jour du G20, qui aura lieu à Cannes les 3 et 4 novembre.
Je vous remercie pour votre attention
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