Entre voir et dire. Fonction et champ de la vision et du - Hal-SHS

Entre voir et dire. Fonction et champ de la vision et du
langage chez Jacques Lacan et Maurice Merleau-Ponty
Eric Elsener
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Eric Elsener. Entre voir et dire. Fonction et champ de la vision et du langage chez Jacques
Lacan et Maurice Merleau-Ponty. Philosophie. Universit´e Blaise Pascal - Clermont-Ferrand II,
2010. Fran¸cais. .
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UNIVERSITE BLAISE PASCAL – CLERMONT-FERRAND II
UFR LETTRES, LANGUES ET SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE
2010
ENTRE VOIR ET DIRE
Fonction et champ de la vision et du langage
chez Jacques Lacan et Maurice Merleau-Ponty
Eric ELSENER
Thèse de doctorat de philosophie
Préparée sous la direction de M. le Professeur Renaud BARBARAS
Et soutenue publiquement le 29 juin 2010
Jury : Messieurs les Professeurs
- Renaud Barbaras (université Paris I Panthéon-Sorbonne)
- Emmanuel Cattin (université Blaise Pascal Clermont-Ferrand II)
- Guy-Félix Duportail (université Paris I Panthéon-Sorbonne) Rapporteur
- Pierre Rodrigo (université de Dijon) Rapporteur
A mes hirondelles …
Le centre de formation d’éducateurs de Vic-le-Comte a aujourd’hui disparu. Ce lieu fut
un espace unique d’ouvertures, d’exigences, de liberté et de rencontres. J’y ai reçu un
enseignement décisif : le savoir est à la disposition de qui le désire. Je souhaite par ce
travail rendre hommage aux formateurs, personnels administratifs et techniques, artistes,
élèves, qui ont su habiter et faire vivre cette école. Sans eux il n’aurait pas été entrepris.
Que M. Renaud Barbaras trouve ici l’expression de ma profonde gratitude. Sans sa
bienveillance, son tact, son attention et ses conseils éclairés, il n’aurait pas été mené à
son terme.
Mes plus beaux voyages je les ai faits dans l’intelligence des autres
Armand Gatti
1
Introduction
____________________________________________________
Il faisait beau le 1er mai 1961. Maurice Merleau-Ponty avait déjeuné, avant une
promenade dans les bois environnants, à Guitrancourt, chez Jacques Lacan. Madeleine
Chapsal, l’écrivain, était présente. Elle relate avec émotion la dernière image qu’elle a
de cet homme, le soir même, debout sur la plate-forme arrière d’un bus, agitant la main
en signe d’adieu, « un brin de muguet offert par Lacan à la boutonnière ».1 Elle prend
soin de préciser qu’à l’époque il était si absorbé par la rédaction de son grand ouvrage
qu’il ne voyait presque plus personne. Il avait cependant fait une exception « pour venir
déjeuner chez ses bons amis. »2 Deux jours plus tard Maurice Merleau-Ponty décédait.
Maurice Merleau-Ponty et Jacques Lacan c’est l’histoire d’une amitié
surprenante, improbable, tant ils semblent être l’antithèse l’un de l’autre. Evoquant
Merleau-Ponty, Madeleine Chapsal dresse le portrait d’un homme discret, sympathique,
attentionné, simple et empreint d’une grande gentillesse. Un homme sûr de sa valeur
mais qui « ne jouait jamais sur l’esbroufe et n’avait aucun sens de la publicité. »3 Ce
n’est certes pas l’image qu’on peut se faire de Jacques Lacan. « La première fois que je
le vis », dit-elle, « il portait une perruque rousse et hirsute, et il m’invita à danser.
C’était une soirée de « têtes », organisée par les Temps modernes. Je m’étais refusé à
m’en faire une, mais celle du lèbre psychanalyste me donna de lui une image que je
ne perdis jamais : c’était un fantaisiste ! »4. Il avait un sens aigu de la publicité ajoute-t-
elle, utilisant les mêmes termes comme pour mieux accentuer le contraste. Mais cette
femme, qui connaissait personnellement les deux hommes, nous apprend que c’était
précisément dans sa maison de Guitancourt que Lacan était véritablement lui-même ; en
ce lieu, l’authenticité d’une rencontre était donc possible. Cette amitié était solide.
1 Madeleine Chapsal, Envoyez la petite musique…, Paris, Grasset, 1984, p. 74. Madeleine Chapsal a
travaillé à l’Express de 1953 à 1979, ce livre est un recueil de ses entretiens avec des grandes figures
littéraires publiés dans cet hebdomadaire. Parmi les personnalités interviewées : Jacques Lacan en mai
1957 et Maurice Merleau-Ponty en février 1958.
2 Id.
3 Id., p. 71
4 Id., p. 29
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