![](//s1.studylibfr.com/store/data-gzf/86bca7db235c435154cd5dba271e39da/1/003131194.htmlex.zip/bg3.jpg)
Rachid. MEDDOUR La mĂ©thodologie phytosociologique Braun-blanqueto-tĂŒxenienne
Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, Faculté des Sciences Biologiques et Agronomiques, Département
des Sciences A
gronomiques, BP 17
RP, 15 000, TIZI
OUZOU, Algérie r
achid_med
[email protected]
3
1. INTRODUCTION
A la suite de l'héritage phytogéographique du XIXe siÚcle (Ch. Flahault, C. Schröter, J.
Pavillard ...), la phytosociologie sigmatiste1 ou de lâĂ©cole « zĂŒricho-montpelliĂ©raine » a Ă©tĂ©
élaborée par Josias Braun-Blanquet, qui en a jeté les bases dans les années 30, puis
dĂ©veloppĂ©e et affinĂ©e dans les annĂ©es 50 par Reinhold TĂŒxen, qui a su rĂ©nover la
phytosociologie historique, à peine émergée de la phytogéographie, en étudiant
systématiquement les coïncidences floristico-écologiques (Géhu, 1993).
La phytosociologie2 sigmatiste a connu un indiscutable succĂšs mondial depuis son origine au
dĂ©but du XXe siĂšcle, et les potentialitĂ©s de cette science sont loin dâĂȘtre Ă©puisĂ©es (Gillet et al.,
1991). Elle propose en effet une méthode rigoureuse et théoriquement universelle pour décrire
et comprendre les faits de végétation, dans une perspective à la fois phytoécologique et
phytogéographique (Gillet et al., 1991). La phytosociologie apparaßt bien comme une
discipline Ă part entiĂšre, dont l'objectif n'est pas uniquement la diagnose floristique et la
classification des associations végétales : il comporte également l'étude de leur dynamique, de
leurs relations avec les variables de l'environnement, de leur histoire, c'est-Ă -dire de leur
Ă©volution et de leur genĂšse (Bouxin, 2008).
La mĂ©thode de la phytosociologie sigmatiste ou encore Braun-Blanqueto-tĂŒxenienne, ses
étapes historiques, ses principes et ses techniques ont été amplement précisés dans plusieurs
ouvrages ou publications, on peut se référer utilement à Braun-Blanquet (1964, 1979), Gounot
(1969), Guinochet (1973), Whittaker (1973), GĂ©hu (1974, 1980, 1987, 1992, 1996), Mueller
Dombois & Ellenberg (1974), Werger (1974), van der Maarel (1975), Westhoff & van der
Maarel (1978), Pignatti (1980, 2000), GĂ©hu & Rivas-Martinez (1981), van den Berghen
(1982), De Foucault (1986 a & b, 2005), Rivas-Martinez (1987, 2001), Rameau (1987,
1988), Dierschke (1994), Delpech (1996, 2006), LahondĂšre (1997), Lacoste & Salanon
(2001), Julve (2002).
On peut Ă©galement se rĂ©fĂ©rer Ă Meddour (1994, 1996, 2008). Nous avons eu lâoccasion
dâexposer Ă plusieurs reprises les principes essentiels de la mĂ©thode phytosociologique, que
nous utilisons dans nos travaux personnels depuis 1983, dans le cas de nombreux
encadrements de mĂ©moire et dans lâenseignement du module de biocĂ©notique depuis 1988,
soit un ÂŒ de siĂšcle consacrĂ© Ă cette mĂ©thodologie, tant sur le plan conceptuel que pratique.
Aussi, nous rappellerons ici les concepts fondamentaux, tout en insistant sur l'infléchissement de
certains concepts de base, rendant la méthode plus souple, et sur les perfectionnements qui ont
Ă©tĂ© introduits, surtout depuis les annĂ©es 1970, tant au niveau de lâĂ©tape analytique de
rĂ©alisation de relevĂ©s au terrain, qu'au niveau de lâĂ©tape synthĂ©tique comparative
d'élaboration des tableaux ou d'ordination des données. Enfin, nous soulignerons quelques
difficultés méthodologiques spécifiques au milieu forestier, difficultés largement exposées par
Rameau (1985).
2. PRINCIPES ET CONCEPTS FONDAMENTAUX
La phytosociologie sigmatiste est la science des groupements végétaux, c'est-à -dire des
syntaxons3 (Géhu, 1991). Cette science est ordonnée en un systÚme hiérarchisé, le synsystÚme
1 Adjectif forgé par Egler (1954 in Meddour, 1996), sigle de la Station Internationale de Géobotanique
Méditerranéenne et Alpine, qui était dirigée par Braun-Blanquet à Montpellier, mais aussi de la lettre grecque
sigma (â), utilisĂ©e pour signifier « somme », ce qui est porteur Ă la fois dâune indication mĂ©thodologique et dâune
appartenance dâĂ©cole (GĂ©hu, 1979).
2 Sont plus ou moins synonymes les termes de sociologie végétale, de phytocoenologie (proposé par Gams en
1918) et de synécologie (Géhu, 1991).
3 Syntaxon = unitĂ© (phyto)coenologique de classification dâun niveau hiĂ©rarchique quelconque (Delpech & GĂ©hu,
1988) et aussi unitĂ© systĂ©matique de classement des individus dâassociation (Rameau, 1985).