Rapport sur l`épreuve : Analyse monétaire et/ou politique économique

Concours d'admission en 1ère année « Economie et gestion » - ENS – Cachan
Rapport sur l’épreuve : Analyse monétaire et/ou politique économique
Le sujet était le suivant : « Les implications de la relation entre l’inflation et le chômage pour
la politique économique aujourd’hui».
1. Le sujet renvoie à deux parties du programme.
Analyse monétaire et/ou politique économique Les développements de l'analyse économique
au xxe siècle : notions simples sur la prise en compte du temps, de l'incertitude et de
l'information. Les comportements de consommation et d'épargne des ménages. Structure de
l'épargne des ménages : modèles d'encaisse monétaire, choix des placements financiers.
L'offre de travail. Les comportements de production et la demande de facteurs : demande de
travail et investissement. Fonctions et formes de la monnaie. Les institutions monétaires et
financières. Offre et demande de monnaie. La monnaie dans l'équilibre général de marché.
Fonctionnement et spécificités du marché du travail : les théories de l'emploi et du salaire.
L'équilibre global de l'économie. Modèles IS-LM à prix fixes et à prix flexibles. Régime
keynésien et effets multiplicateurs. Régime classique et dichotomie réel/monétaire. Le rôle des
anticipations et l'arbitrage inflation/chômage. Modèles simples de cycles économiques.
L'extérieur : balance commerciale, balance des paiements. Les déterminants des échanges
commerciaux et la parité des pouvoirs d'achat. Les déterminants des mouvements de capitaux
et la parité des taux d'intérêt. L'évolution du système monétaire international, les différents
régimes de change et l'équilibre global d'une économie ouverte. Notion de zone monétaire.
Les fonctions de la politique économique (maintien du niveau d'activité ; affectation optimale
des ressources ; répartition du bien-être et des richesses) et leur mise en oeuvre. Politique
économique et contrainte de l'équilibre externe. Fondements théoriques de l'intégration
économique et monétaire. Application à l'économie de l'Europe.
2. Éléments de correction
a. La macroéconomie moderne démontre que : 1. la relation entre l’inflation et le chômage est
influencée par des anticipations |Friedman ; Phelps] ; 2. Celles-ci étant endogènes, la relation
entre l’inflation et le chômage se modifie au cours du temps ; 3. Si un gouvernement cherche
à amener le taux de chômage autour de sa valeur d’équilibre (« structurelle » ou « naturelle »),
la hausse des prix s’accélère et, avec elle, les anticipations inflationnistes.
Ces résultats auraient les deux implications suivantes pour la politique économique : 1. il ne
serait pas possible de faire baisser durablement le taux de chômage sans que l’économie
enregistre une accélération permanente de l’inflation ; 2. les autorités monétaires devraient
simplement s’attacher à maintenir une stabilité des prix en recherchant le taux de chômage
correspondant à une inflation stable (le NAIRU (« non-accelerating inflation rate of
unemployment » ou taux d’inflation n’accélérant pas le chômage).
b. Mais les deux conclusions précédentes sont beaucoup trop rapides. En effet, la macro-
économie moderne montre aussi que la valeur du NAIRU n’est pas immuable et qu’elle
dépend de variables structurelles - le niveau d’éducation, le taux de syndicalisation, et la
productivité, … - sur lesquelles les autorités peuvent agir. Par conséquent, si la politique
monétaire doit être orientée en priorité vers la stabilité des prix, elle doit être accompagnée de
politiques structurelles visant à faire baisser le NAIRU.
Des références aux concepts suivants de l’analyse économique étaient donc attendues :
« vieille » et « nouvelle » courbes de Phillips ; NAIRU ; formation des anticipations ; principe
d’inefficacité de la politique économique. On attendait aussi des candidats qu’ils proposent
une réflexion sur l’efficacité de la politique monétaire et sur les mesures permettant d’agir sur
le chômage structurel.
3. Les notes : Cinquante-six candidats ont composé. Le tableau ci-dessous donne les
principales caractéristiques de la distribution des notes :
Moyenne 9,6
Ecart-type 3,4
Min 5,0
Premier quartile 7,0
Médiane 10,0
Troisième quartile 12,0
Max 17,0
Les copies se répartissent en gros comme suit :
- Premier quartile : aucune référence à l’analyse économique ;
- Deuxième quartile : références à l’analyse économique, mais généralement pas
pertinentes ;
- Troisième quartile : références à l’analyse économique pertinentes ;
- Quatrième quartile : bonnes références à l’analyse économique faisant bien le lien
avec la politique économique.
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