6b – Les Néo-Libéraux (Monétaristes, Ecole des Choix Publics, Théorie de l’Offre) A contrario des précédentes, ces théories développent l’idée que même si le marché est imparfait, l’intervention de l’Etat n’est pas justifiée. 1 – Les Monétaristes (Friedman) 1.1 La Monnaie Les fluctuations économiques ne dépendent pas de la demande de monnaie, mais de l’offre de monnaie. Sur un recul d’un siècle, il a été montré que la croissance de la masse monétaire suivait la croissance de l’économie en général, et ce indépendamment de toute intervention de l’Etat. Au contraire, l’intervention de l’Etat explique en partie la crise de 1929 (surabondance de monnaie –> inflation). L’économie suit une régulation endogène par le biais des banques privées. L’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire, donc l’Etat doit se borner à maintenir un niveau de croissance monétaire ne dépassant pas le niveau de croissance général de l’économie. 1.2 Le Chômage Même en période de plein-emploi, il existe un niveau de Chômage Naturel (incompressible) qui résulte : - d’un Chômage Frictionnel (= temps de passage entre deux emplois) - d’un chômage résiduel qui résulte de l’inadaptation de certains individus aux évolutions de l’économie Dans le cas de choc externe majeur (révolution industrielle, technologique, informatique, guerre), il y a risque pour certains individus de chronicisation du chômage (= Concept d’Hystérésis du Chômage). Dans ce cadre, le chômage devient volontaire (démissions, non formation, non adaptation à de nouvelles contraintes comme la flexibilité des salaires ou la mobilité des agents), et il devient inadmissible de verser une quelconque allocation qui fausserait la notion de « désutilité du travail ». Au contraire, il faut chercher à améliorer le marché du travail en le rendant « pur et parfait » (cf. Néoclassiques). 1.3 le NAIRU (Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment) C’est un niveau de chômage admissible n’entraînant pas d’augmentation de l’inflation. En dessous de ce taux de « Chômage Naturel « (France = 9%), les gens sont inemployables (car non suffisamment formés, non désireux de travailler, … = chômeurs résiduels) et une politique de relance qui viserait à les ramener à l’emploi risquerait de provoquer une crise économique. 1.4 Théorie du Revenu Permanent On considère que l’individu est à même de prévoir ses revenus sur sa vie entière en tenant compte de son patrimoine et de ses ressources humaines. De fait, il est capable d’anticipations rationnelles : si l’Etat donne d’une main, il reprend d’une autre. D’où l’idée d’anticiper cette reprise en modulant sa consommation, non plus en fonction du revenu présent, mais en fonction du revenu futur. …/… 2 – Critiques de l’Intervention de l’Etat 2.1 Les Néo-Autrichiens (Von Hayek) Il existe un « Darwinisme Social » selon lequel le marché est capable de sélectionner de luimême les meilleures méthodes de production et de régulation. Toute intervention même minime de l’Etat dans ce contexte est non seulement inefficace, mais nuisible : toute forme d’interventionnisme Etatique est un prélude potentiel à la dictature. Par ailleurs, l’intervention de l’Etat est par nature arbitraire car la redistribution ne profite pas aux plus faibles, mais à ceux qui ont su s’organiser en groupes d’influence (lobby). Enfin, la fixation d’un salaire minimum en tant que « Productivité Marginale du Travail » exclue les salariés dont les capacités de production sont en dessous de cette PMT. En ce sens, l’Etat est à l’origine d’un certain niveau de chômage. 2.2 L’Ecole des Choix Publics Le rôle de l’Etat devrait se limiter : - à faire respecter le droit à la propriété de chaque individu, - à vérifier que certains ne profitent pas gratuitement de biens publics pour lesquels les autres payent (free riders) 2.3 La Théorie de l’Offre Retour à la Loi des Débouchés, d’où inutilité des politiques de soutien de la consommation (demande). Par contre, possibilité de réduire les dépenses sociales (pour ne pas encourager l’oisiveté), bloquer les salaires, réduire les impôts. Courbe de Laffer : Recettes Fiscales Au delà d’un certain seuil d’imposition, on obtient moins de ressources fiscales car il y a une fuite des unités de production (délocalisation), une augmentation du travail non déclaré, etc… « Trop d’impôt tue l’impôt » Taux d’Imposition 50%