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Tout cela s’exerçant à l’évidence au détriment des populations, dont l’épargne
n’est plus rémunérée (taux zéro ou négatif obligent), et de la plupart des
entreprises, qui ne trouvent plus de crédit, au profit de quelques firmes
monopolistiques (du type Goldman Sachs) ou d’oligarques multimilliardaires.
Concentrant tous les deux une extrême richesse et donc un pouvoir
hégémonique hors norme leur permettant de se livrer à toutes sortes de
manipulations n’ayant rien à voir avec le « bien public », alors même que c’est
l’argent public (via le Quantitative Easing ou les déficits des bilans des banques
centrales par exemples) qui les enrichit. Je vous rappelle à ce propos que le bilan
de la BNS, composé principalement d’obligations en euros des Etats de l’Union
européenne et non plus d’or, est de l’ordre de 70% du PIB de la Suisse, ce qui
est très dangereux pour le cas où la crise de la dette européenne s’aggraverait ou
que l’euro finirait par imploser, deux risques que l’on ne peut pas exclure.
On ne répétera jamais assez que ces dérives n’ont rien à voir avec le libéralisme
classique ni avec le « marché libre » mais ne sont que la résultante des politiques
de « planification monétaire centrale » décidées de concert par les cinq ou six
banques centrales et la BRI (leur organisation commune) qui gouvernent le
monde, n’ayant rien à envier au défunt modèle communiste soviétique. Sauf que
c’est actuellement bien pire puisque ce n’est plus limité à quelques Etats en
perte de vitesse, nostalgiques d’une idéologie totalitaire, mais que c’est
mondialisé et qu’il n’y a plus de Système alternatif immédiatement accessible.
Cette révolution monétaire, sans aucun précédent historique, a été « habillée »
d’une idéologie dirigiste pseudo scientifique (le keynésianisme) consistant à
faire croire aux populations que l’intervention croissante des pouvoirs publics
(Etats et banques centrales), supposés être dotés de compétences absolues, en
matière financière et économique obtiendrait de meilleurs résultats que le
libéralisme classique. Et, en particulier, que l’accroissement des dettes publiques
et privées et la dévaluation des monnaies étaient les deux moyens principaux de
la croissance économique et du progrès social indéfinis, alors qu’ils sont les
raisons de leur extinction. Etant donné qu’une dette publique élevée réduit
mécaniquement la croissance et que la dévaluation de la monnaie appauvrit ceux
qui l’on gagnée par leur travail. Sans oublier que Keynes lui-même prônait
« l’euthanasie du rentier » dont l’épargne devait être confisquée par l’Etat au
motif qu’elle était improductive. Idée d’une bêtise insondable puisque sans
épargne préalable, il ne peut pas y avoir d’investissement futur créateur des
emplois de demain, mais que l’on s’applique hélas à réaliser un peu partout.
Nous verrons ultérieurement comment on pourrait sortir de cette tragédie. Mais,
d’abord, nous allons considérer les stratégies de répression financière que les
Etats et les banques centrales ont développées pour temporairement éviter
l’explosion du Système monétaire et bancaire structurellement instable qu’ils