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La marge du golfe du Lion est issue d’une période de rifting Oligo-Aquitanienne suivie de l’ouverture
océanique du bassin Provençal vers le Burdigalien. Deux périodes ont été particulièrement étudiées au
cours de cette thèse :
•L’événement messinien qui constitue un jalon (entre 7 et 5.3 Ma) de l’histoire du bassin. Son
étude est indispensable à l’interprétation des séries antérieures.
•Et la période de formation de la marge, des débuts de l’extension continentale (35-30 Ma) à
l’océanisation (20 Ma environ)
Cette étude repose sur une synthèse de toutes les données (essentiellement industrielles) disponibles
sur le plateau, la pente et le bassin profond du golfe du Lion. Cette importante base de données a été
rassemblée dans le cadre du GDRMarges (atelier golfe du Lion).
L’étude des géométries sédimentaires sur la marge et dans le bassin profond apporte des éléments
nouveaux dans la compréhension de la crise messinienne :
•Le premier élément est l’identification, à la transition entre la plate-forme érodée par les
fleuves messiniens et le bassin, d’une épaisse série détritique (jusqu’à 1000 m d’épaisseur). La
base de cette série érode directement le rebord de la plate-forme miocène et correspond au tout
début de l’événement messinien. Cet épisode détritique correspond à la « crise d’érosion
messinienne » qui intervient avec l’exondation de la plate-forme du golfe du Lion avant
l’apparition des premières évaporites du bassin. Une chute de quelques centaines de mètres est
suffisante à ce stade pour démanteler la plate-forme miocène.
•Le deuxième élément important est l’identification, entre l’épisode détritique initial et la halite
messinienne bien connue dans le bassin, d’une épaisse série à évaporites inférieures (environ
1500 m). Cette période marque le début de la « crise de salinité messinienne ».
•Un troisième résultat concerne le ré ennoiement du bassin juste après le dépôt de la halite
messinienne (celle-ci représente le plus bas niveau marin). Nous avons identifié une surface
d’abrasion marine, témoin de la transgression de la ligne de rivage, entre les premiers indices
de dépôt de la halite et la surface d’érosion fluviatile messinienne. La limite entre cette
abrasion marine et la surface aérienne est située à une profondeur constante de 1.6 secondes
temps double. Cette limite représente la ligne de rivage juste avant une accélération suffisante
de la transgression pour fossiliser la surface d’érosion fluviatile messinienne (autours de 5.3
Ma).
Nous identifions au total près de 3500 m de sédiments déposés depuis la « crise d’érosion
messinienne » jusqu’au ré ennoiement du bassin. La plate-forme enregistre quant à elle une perte
sédimentaire (due à l’érosion) pouvant atteindre 1000 m. Ces transferts sédimentaires énormes ont des