REGARDS… ______ Portraits Diapason (juillet-août 2006) – « Lucidité poétique » « Un souvenir personnel tout d'abord. 6 septembre 2002, Académie internationale Maurice Ravel de Saint-Jean-de-Luz, 10 h 20, cours public d'interprétation de Jean-Claude Pennetier. Sarah Lavaud s'installe au piano et entame les Variations sérieuses de Mendelssohn. Le choix paraît déjà singulier de la part d'une jeune pianiste – ce chef-d'œuvre est hélas « passé de mode »… –, mais l'interprétation l'est plus encore: magnifique d'engagement et de poésie. Pennetier apportera tout juste une retouche… À l'époque, Sarah Lavaud termine son cursus au CNSM de Paris (musique de chambre avec Christian Ivaldi et analyse avec Michaël Levinas), après avoir obtenu un premier prix en 2001 au terme d'études avec Bruno Rigutto et Nicholas Angelich. Un parcours assez atypique: des cours privés jusqu'à l'âge de treize ans, un an au CNR de Lyon, puis l'entrée au CNSM à quinze ans et les études générales en parallèle – merci au proviseur mélomane pour sa compréhension! « J’ai eu la chance d'un développement assez libre, constate Sarah Lavaud, j'ai rencontré les bons professeurs au bon moment. » À propos de rencontres, il en est une qui l'a marquée: à quatorze ans, elle fait la connaissance de François-René Duchâble lors d'une master-class. Depuis, son aîné suit son parcours avec attention et salue sa démarche musicale: « C'est une constructrice, une architecte dont j'apprécie l'engagement physique, le jeu orchestral. Elle donne la priorité à la clarté et manifeste une grande honnêteté vis-à-vis du texte, ce qui signifie qu'elle prend le maximum de risques! » Libre par nécessité Le feu qui anime les interprétations de Sarah Lavaud répond à une nécessité intérieure, au choix de la musique comme voie d'accomplissement. Elle cite volontiers le mot de Celibidache: « Être libre, c'est ne pas pouvoir faire autrement… » Parmi ceux qui l'ont aidée dans l'affirmation de sa vocation, JeanClaude Pennetier occupe une place de premier plan. « C'est le pédagogue idéal, confie-t-elle, il n'impose pas, ne dicte pas à l'élève, mais l'aide à révéler les potentialités qu'il porte en lui. Il a toujours le mot juste pour amener le musicien à trouver le ton exact. » Sarah Lavaud partage il est vrai avec Pennetier un regard lucide (un qualificatif qu'elle utilise souvent) sur la musique et le piano et n'oublie pas que « toutes les considérations expressives sont issues de la matière brute que l'on façonne ». Parmi les figures historiques du piano, Arrau et Lipatti ont sa préférence. « Des jeux différents, mais la même humilité profonde face à la musique », remarque celle qui « ne supporte pas l'égocentrisme, l'interprète considéré comme la fin de tout. L'interprète est un vecteur, poursuit-elle, un élément d'un processus, mais pas un vecteur neutre. Avec sa réalité humaine, son bagage émotionnel, il lui faut trouver sa juste place et imprimer sa marque, ce qui fera la différence avec ses confrères ». Mais qu'il ne s'avise pas d'être « la cible ultime »! Car il s'agit de servir un répertoire dans lequel Sarah Lavaud fait preuve d'un grand éclectisme, avec toutefois une prédilection pour Bach, Beethoven (« c'est une beethovénienne », s'enthousiasme Duchâble !), Brahms, ses premières amours musicales. La découverte de Liszt date de ses années de Conservatoire et elle nourrit depuis une prédilection pour un auteur dont elle sait souligner toute la modernité. Et Schubert? « Passionnément aimé depuis longtemps » au point que la « sacralisation » de sa musique l'en éloignait. Depuis peu, Sarah Lavaud explore avec bonheur les horizons du maître autrichien… Tout comme elle se délecte du piano de Janacek. À la différence de ce qui s'est passé avec Schubert « le coup de foudre pour la musique s'est immédiatement accompagné ici du désir, du besoin viscéral de l'apprivoiser par le geste instrumental ». Ceux qui ont entendu la frêle jeune fille dans la Sonate 1905 savent que ce ne sont point là paroles en l'air… Et si le jeu de Sarah Lavaud émeut tant c'est aussi parce que, par-delà l'amour de la musique, la rigueur et le travail qu'il suppose, l'artiste sait « se nourrir d'autre chose ». Il faut « rester disponible, garder une énergie pour l'ouverture et la découverte », remarque-t-elle. « La vie est un moyen de la connaissance », rappelle Nietzsche dans Le Gai Savoir. On comprend que ce livre dans lequel la pianiste est plongée au moment où nous la rencontrons l'enthousiasme tant. » Alain Cochard ZURBaN PARIS (n°191, avril 2004) – « Orfèvre de l’ivoire » « Hasard du calendrier, Sarah Lavaud se produit à l’Atrium musical Magne quelques jours avant une master-class de François-René Duchâble à la salle Cortot. C’est en effet dans un cadre comparable que la pianiste a rencontré son illustre et turbulent aîné en 1996. Séduit par la personnalité singulière de sa jeune collègue, Duchâble n’a depuis cessé de suivre son évolution. On le comprend! Au sein de la toute nouvelle génération du piano français, Sarah Lavaud fait entendre une vraie différence. Par-delà sa maîtrise technique, son sens poétique séduit immédiatement. On l’a entendue l’an dernier au festival Piano en Valois d’Angoulême dans un programme très difficile, captant d’un bout à l’autre du récital l’attention de l’auditoire… Son jeu s’oppose à celui des broyeurs d’ivoire pétris de certitudes et seulement préoccupés par la prouesse digitale. Les interprétations de Sarah Lavaud connaissent le sens des mots construction, architecture, mais font aussi place à un émerveillement, à une recherche incessante où se lit la signature d’une musicienne de premier ordre à la maturité surprenante. Avec Brahms (Opus 118), Mendelssohn (Variations sérieuses) et Liszt (Vallée d’Obermann), son premier récital parisien promet un grand moment aux découvreurs de talents. Et il y a fort à parier que dans quelques années, vous vous en souviendrez en disant : j’y étais! » Alain Cochard Diapason (juillet-août 2008) – Dossier Spécial Piano « Ne vous fiez pas aux apparences; la frêle silhouette de Sarah Lavaud (née en 1982) cache une musicienne étonnante de maturité et d’autorité. (…) Poète aux idées claires, l’artiste excelle dans le répertoire classique et romantique mais affectionne aussi des auteurs moins fréquentés, tel Janáček. Très présentes au répertoire de Sarah Lavaud depuis trois ans, les œuvres de l’auteur de Jenůfa mettent en valeur un jeu d’une remarquable densité poétique. » Le nouveau musicien (juin 2007) – « Sarah Lavaud, une âme forte » « Ne pas se fier aux apparences. Derrière cette silhouette frêle se cache une musicienne habitée, qui ne peut concevoir son art autrement que comme « un engagement total: physique, émotionnel et intellectuel ». Initiée très tôt au piano et au violon, Sarah Lavaud prend conscience à l'âge de dix ans que « sa vie s'accomplira dans la musique ». Une « évidence » bientôt confortée par sa rencontre avec François-René Duchâble. Après des études au CNR de Lyon, elle est admise en 1998 au CNSMD de Paris: durant un an, elle partage son temps entre le conservatoire, la préparation du Bac dans un lycée lyonnais et les concerts. Impatiente de fouler la scène, Sarah Lavaud se produit dès 1999 à Paris et Lyon, pour « apprendre à affronter l'épreuve du récital et intégrer la notion de transmission à un public », puis est invitée par l'Orchestre symphonique Lyon-Villeurbanne: « cette première expérience de l'orchestre m'a profondément marquée. J'ai découvert cette sensation singulière d'être portée par une masse sonore où il faut trouver sa juste place », se souvient-elle. Tout au long de sa formation au CNSMD, la pianiste trace patiemment son chemin. Déconcertée par les concours internationaux qui, malgré plusieurs distinctions (2e Prix au concours Città di Pinerolo, 3e Prix au concours Francis Poulenc…), lui procurent peu d'engagements, elle décide de frapper ellemême aux portes des salles et festivals: l'Opéra de Lyon ou encore le festival de La Roque d'Anthéron (en 2002 et 2003). Mue par l'audace et la chance, « un facteur très important », sa réussite doit également beaucoup à « une nécessité intérieure de faire entendre sa voix » que Sarah Lavaud place au-dessus de tout. C'est elle qui guide ses choix de répertoire (de Schubert ou Liszt à Debussy et Michel Merlet…) et sa relation avec le public. Fascinée depuis quatre ans par Leoš Janáček, elle est passée outre les réticences des organisateurs de concerts pour porter son œuvre. « L'écho dans le public a été immédiat », se réjouit la musicienne (…). Quel que soit le projet, Sarah Lavaud confie, à 25 ans, un unique désir: demeurer le plus longtemps possible dans « un état d'émerveillement ». » Marie-Agnès Joubert Classica (mai 2004) – « Sarah Lavaud – les sens du piano » « Elle a la tête bien faite et bien sur les épaules. À vingt-deux ans, cette pianiste cultivée, au jeu sensible et engagé, démarre une carrière fort prometteuse. » Jérémie Rousseau Pianiste (septembre 2003) – Les dix coups de cœur « « La certitude de faire ma vie dans la musique est une idée dont j'ai eu conscience très jeune, c'est quelque chose qui s'est imposé à moi ». Sa vie sans la musique, elle ne s'en souvient même plus. Les professeurs se succèdent, lui donnant à la fois de solides bases, mais surtout le goût pour la musique. À travers cette diversité pédagogique, la jeune pianiste développe et affirme très vite sa propre personnalité musicale. Les influences et les rencontres n'ont de cesse de ponctuer son parcours artistique. En 1996, elle s'inscrit aux master-classes de François-René Duchâble. Dès le premier contact avec le maître, le fluide passe immédiatement. « C'est quelqu'un qui paraît avoir une énergie inépuisable, qui la transmet avec générosité, qui donne envie de se dépasser », dira l'élève qui continue aujourd'hui encore à se nourrir des conseils de ce grand du piano. Autre « miracle qui dure », sa rencontre quelques années plus tard avec Jean-Claude Pennetier. « Trouver, et surtout rechercher en permanence un geste musical qui corresponde avec l'intention », voilà sa question ! Si elle n'hésite pas à affirmer ses choix, Sarah n'en est pas moins « cherchante »… Est-ce que cela explique son penchant pour la littérature proustienne, pour Magritte, Schubert, ou sa passion pour la photo ? Peut-être en partie. Avant tout, au milieu de cette course effrénée où s'enchaînent travail et concerts, c'est aussi un peu une réponse à sa « nature contemplative, à ce besoin de se poser pour regarder autour de soi ». Cette conscience du poids de l'instant révèle sa personnalité musicale, son sens de l'observation, son appétit de vie. » Coralie Welcomme Le Progrès (juillet 1999) – « Sarah Lavaud, fortissimo » « Des candidats reçus au bac, cela n’a rien de rare. La plupart le seront. Avec un an d’avance, c’est un peu moins courant. Avec plus de 17 de moyenne en S, c’est déjà plus original. Mais quand on sait que Sarah Lavaud a mené de front son année de terminale au lycée du Parc à Lyon et la première année d’études au Conservatoire national supérieur de musique de Paris (où elle a au passage, obtenu la mention « très bien ») il faut reconnaître que la performance est tout à fait exceptionnelle. Exceptionnelle? La lauréate est un peu étonnée de l’intérêt qu’on lui porte, et elle explique avec beaucoup de calme comment il suffisait, pour réussir, de s’organiser. Elle avait obtenu de l’administration du lycée l’aménagement de son emploi du temps en fonction de ses possibilités, ce qui est aussi un autre exploit! Six à huit heures de cours au lycée, piano entre midi et deux, piano après les cours et devoirs après le dîner. Et deux jours par semaine à Paris pour suivre la classe de Bruno Rigutto au Conservatoire. Il ne restait plus qu’à caser quelques travaux dans le TGV et si ça ne suffisait pas, le week-end! Mais cela fait déjà quelques années que la jeune Lyonnaise a appris à s’organiser. Quand on a décidé de faire une carrière d’artiste, on sait que le talent n’est rien sans travail. Ce que trop de « forts en thème » ont tendance à oublier. Avec 17,23 de moyenne au bac – 20 en maths, 18 en français, 17 en physique, 17 en anglais, 19 en allemand et… 20 en musique – on peut raisonnablement envisager d’entrer dans une de ces grandes écoles qui vous déroulent le tapis rouge pour une existence confortable. Mais Sarah a choisi autre chose. Le plus difficile, le plus aléatoire, où son destin ne dépend pas seulement de soi-même, et où pourtant il faut toujours donner de soi-même: la vie d’artiste. « J’ai décidé quand j’avais douze ans. » Le lycée, c’était un « défi »: « J’ai décidé de ne faire que de la musique, mais je voulais prendre au lycée le meilleur de ce qu’il peut offrir: la culture générale, personnelle… » À dix-sept ans, la jeune pianiste a déjà un long cursus. Le piano commencé à 5 ans, le Conservatoire de Région de Lyon d’où elle sort à 14 ans avec la médaille d’or, la rencontre et la reconnaissance de plusieurs grands noms du piano comme Duchâble ou Rigutto… Pourtant, Sarah n’envisage pas de brûler les étapes. « Quand on est très jeune, il faut rester très humble et très prudent. Prendre beaucoup de temps pour travailler, se constituer un répertoire ». Un répertoire qui, s’il affronte sans sourciller les plus difficiles pyrotechnies lisztiennes ou russes, veut d’abord s’appuyer sur la grande trilogie BachBeethoven-Brahms. À la rentrée, Sarah Lavaud sera étudiante à plein temps au Conservatoire de Paris, en seconde année. Nul doute qu’elle ne continue à démontrer ce que Pythagore affirmait déjà: que les mathématiques font parfaitement bon ménage avec la musique. » Jean-Philippe Mestre Echos de concerts et de disques Cycle Janáček à l’INHA, Paris (octobre 2009) Concertclassic.com – « Sarah Lavaud à l’Auditorium Colbert – Janáček en perspective » « Un superbe enregistrement du Quintette avec piano de Charles Koechlin réalisé avec la complicité du Antigone Quartet l’a encore prouvé il y a peu, Sarah Lavaud est une pianiste d’une rare curiosité. Attentive à des œuvres méconnues, elle prête également beaucoup d’attention à la composition de ses programmes, sachant en doser les équilibres avec tact et imagination – une manière de faire à l’image d’un jeu où poésie et intelligence des textes vont toujours de pair. » (Alain Cochard) Critique du CD Koechlin Classiquenews.com (septembre 2009) « Longues phrases étirées jusqu'à la perte de souffle, visions suffoquées en une brume épaisse et asphyxiée: la tenue des instrumentistes touche au cœur d'un tableau parmi les plus novateurs et les plus poétiques du compositeur: langueur, anéantissement, usure des forces vitales… Le disque est porté par l'engagement de la pianiste Sarah Lavaud (27 ans), jeune et ardente ambassadrice pour la réévaluation des œuvres de Charles Koechlin. La sincérité du propos, la subtilité évidente des musiciennes à l'œuvre (autour de la pianiste très convaincante s'associent les quatre instrumentistes féminines du Quatuor Antigone) révèlent sans le dénaturer l'univers engagé et enchanteur du compositeur français. Superbe premier disque et jalon pour notre découverte de Koechlin. » (Lucas Irom) Récital Salle Cortot, Paris (janvier 2007) La Lettre du Musicien « À 25 ans, la pianiste Sarah Lavaud pose petit à petit les jalons de sa jeune carrière avec sûreté, comme en témoigna son récital parisien salle Cortot. Pour débuter, six pièces extraites du recueil Sur un sentier recouvert de Janáček. Par son toucher sensible et une lecture claire, Sarah Lavaud parvint à entraîner les auditeurs dans la poésie de ces miniatures, un univers qu'elle habite complètement (…). Montrant qu'elle est aussi à l'aise dans la grande forme, elle donna à la sonate opus 31 n°2 La Tempête de Beethoven le souffle charpenté qu'elle demande à travers la grande intelligence de son discours. Après l'entracte, elle se lança dans six Préludes de Michel Merlet dont on retiendra le dynamisme et la vigueur. Pour finir, elle offrit une version fort engagée des Kreisleriana de Schumann, opposant à certaines pages furieusement hallucinées des moments plus élégiaques. En clôture de la soirée, Sarah Lavaud revint pour deux bis avec deux pièces de Janáček. » (Sylvia Avrand-Margot) Récital au Festival Armonie Sotto la Rocca, Italie (août 2006) Giornale di Brescia – « Le Chopin transparent de Sarah Lavaud » « Une interprète exceptionnelle que la très jeune pianiste française Sarah Lavaud. Dans un Palais des Sports comble, la concertiste âgée de 24 ans s'est avérée une "grande dame du piano", d'une surprenante maturité d'interprétation, pénétrant dans les méandres secrets des œuvres pour les éclairer d'une fascinante lumière. A commencer par les deux pièces de Leoš Janáček qui ouvraient la soirée, œuvres rarement jouées mais d'une grande densité musicale: Sur un Sentier Recouvert (Série II) et la Sonate I.X.1905 en mi bémol mineur. Avec un toucher toujours galbé, intense, la soliste nous en a livré une exécution jamais démonstrative, mais au contraire retenue jusque dans les brusques éruptions qui animent la partition, comme pour affirmer la délicatesse d'une vision interprétative qui n'est pas basée sur la force. (…) La seconde partie du concert était entièrement dédiée à Chopin, que la Lavaud a interprété avec une sonorité limpide, transparente, brodant les trilles aux frontières du silence. Dans la Barcarolle op.60 et la Mazurka op.68 qui lui succédait, la pianiste a montré qu'elle avait intériorisé l'écriture chopinienne à un point tel qu'elle la restituait comme s'il s'agissait d'une confession intime, quasi susurrée, de souvenirs tantôt estompés et lointains, tantôt vivants et incandescents, presque jetés à la face d'un public hypnotisé, (…) enfermé dans un silence extatique. » Récital au Festival Armonie Sotto la Rocca, Italie (août 2006) Bresciaoggi – « Les Harmonies de la petite, (mais déjà) grande Sarah Lavaud » « Sarah Lavaud avait choisi pour l'occasion un programme ambitieux, ouvrant la soirée avec deux œuvres peu jouées de Leoš Janáček, mais qui lui sont très proches de caractère. La pianiste a en effet abordé le compositeur tchèque de manière très convaincante, interprétant la Sonate I.X.1905 et Sur un Sentier Recouvert avec fougue, et servant le discours avec un jeu délicat et beaucoup d'intériorité. Comme pris dans le courant d'un fleuve en crue, l'auditoire a ensuite été plongé dans ce tourbillon complexe d'émotions qu'est la splendide Sonate n°17 en ré mineur, dite La Tempête, de Beethoven. Un toucher raffiné, et néanmoins vecteur d'une énergie incroyable. » Récital (remplacement au pied levé) au Festival Liszt en Provence (août 2006) La Provence – « Sarah Lavaud a séduit le public du festival romantique » « Sarah est douée, très douée. Depuis ses études au CNR de Lyon puis au CNSM de Paris, elle collectionne les médailles d’or, les mentions TB et les félicitations du jury. S’offrant parallèlement le luxe d’une mention TB au baccalauréat scientifique. À 14 ans elle se fait déjà remarquer par François René Duchâble qui continue à la conseiller et lui offre même de jouer avec lui à deux pianos. Si, face au public, Sarah Lavaud laisse éclater son sourire et sa spontanéité juvénile, devant le piano, elle est totalement transfigurée. Intériorisée, repliée sur elle-même et sur son instrument qu’elle enveloppe parfois comme une liane, la jeune virtuose fait montre d’une belle personnalité faite de maîtrise du jeu, d’une grande retenue qui n’exclut pas des explosions d’énergie elles aussi maîtrisées. Les barricades mystérieuses de Couperin débuteront et concluront le récital comme pour mieux enfermer le spectateur dans l’univers de la musique romantique. Car, même élaboré au pied levé, le programme a répondu aux exigences de Liszt en Provence. Le déferlement de la sonate dite La Tempête de Beethoven, la dramatique Quatrième Ballade de Chopin, les sublimes cris d’amour de Schumann dans ses Kreisleriana, et la toute bucolique Vallée d’Obermann de Liszt ont tour à tour enflammé les terrasses du château faisant oublier les piètres conditions météorologiques aux spectateurs emmitouflés. Remplaçante Sarah Lavaud? Ce soir peut-être! Mais une remplaçante de luxe au talent déjà bien affirmé. » Récital à l’Amphithéâtre de l’Opéra National de Lyon (avril 2006) Plumart.com « Respecter les silences, jouer sans fébrilité, au rythme qui fut sans doute celui de l’improvisation brièvement notée, être fort et fragile, sentir les lumières qui changent, c’est être mozartien-solitaire. Et pour le Rondo K.511, c’est ce qu’à l’orée d’un concert en sous-sol (l’amphi noir de l’Opéra) Sarah Lavaud sait non pas imposer – elle est trop nuancée – mais suggérer. Ensuite, les trois matières du génie de Liszt, parfois pièges ici bien déjoués dans la virtuosité et les ruptures: liquide du Wallenstadt, en étude aérienne et spatiale pour les cloches de Genève, en bruit et fureur « zoomés » dans l’orage romantique. L’état de l’âme, de la peur, de la résolution courageuse, de la révolte contre l’Histoire cruelle et répressive passe dans la Sonate (trop peu souvent choisie par les concertistes): dans ce « 1905 », Janacek écrit un « requiem éthique » qui fait écho aux pages « engagées » de Liszt et Chopin. Pour clore le programme, l’humeur narquoise, attendrie, motorique d’un Poulenc en verve. Non, pardon, un bis : des barricades vraiment mystérieusement liquides, en quasi-rubato, discrètes et secrètes. Sarah Lavaud, décidément, est tout cela, bien symbolisée en un congé si harmonieux. » (Dominique Dubreuil) Récital au Musée des Beaux-Arts de Lyon (janvier 2001) Le Progrès de Lyon « Il faut beaucoup d’audace à une pianiste de 19 ans pour mettre à son programme la Sonate de Liszt. La certitude de savoir surmonter les vertigineuses difficultés techniques. Et la volonté de donner du sens à cette escalade. La virtuosité de Sarah Lavaud est impressionnante. L’élève de Bruno Rigutto au Conservatoire de Paris ne craint pas le vertige des sommets. (…) Un jeu affirmatif autant qu’affirmé, un romantisme beethovénien pour qui l’épreuve, qu’elle soit technique ou affective, est faite pour être surmontée. » (Jean-Philippe Mestre)