SNC1D/SNC1P Durabilité des écosystèmes/Écosystèmes et activité humaine Démonstration par l’enseignante ou l’enseignant – Toxicité dans la chaîne alimentaire Sujets Durée bioaccumulation bioamplification réseau trophique (alimentaire) toxines préparation : 10 min démonstration : 15 min Attentes particulières SNC1D A1.10 Tirer une conclusion et la justifier. B1.5 Discuter des facteurs anthropiques (p. ex., introduction d’espèces, déforestation, dépôt acide) qui influent sur la survie d’une population et sur l’équilibre d’écosystèmes terrestres et aquatiques. SNC1P A1.10 Tirer une conclusion et la justifier. B1.5 Discuter des facteurs anthropiques (p. ex., introduction d’espèces exotiques; altération des habitats; utilisation de pesticides et d’engrais; surexploitation des ressources; pollution) qui influent sur la survie d’une population et sur l’équilibre des écosystèmes terrestres et aquatiques. Introduction Les activités humaines sont responsables de la production et de l’émission de polluants qui ont un impact énorme sur l’environnement. La pollution entraîne des problèmes de toutes sortes. Parmi les agents de pollution les mieux connus, il y a les gaz à effet de serre, principale cause du réchauffement climatique, les polluant aériens acidifiants qui sont responsables des pluies acides, et les substances toxiques persistantes qui entraînent la mort des prédateurs de niveau trophique supérieur dans les écosystèmes. Dans son livre Printemps silencieux publié en 1962, Rachel Carson parlait déjà des dangers associés à l’usage excessif de pesticides et des répercussions que la révolution industrielle pourrait avoir sur l’environnement. L’impact des produits chimiques est devenu visible moins d’une décennie plus tard lorsque certaines populations d’oiseaux de proie ont commencé à décroître, les toxines nuisant à la reproduction en empêchant la formation des coquilles et l’éclosion. Les toxines affectent tous les êtres vivants, mais leur impact est le plus visible chez les prédateurs d’un ordre plus élevé parce que la concentration de toxines s’amplifie à travers la chaîne alimentaire. Par exemple, un pesticide est vaporisé sur un marais pour lutter contre les moustiques. Bien qu’on réussisse à contrôler les populations de moustiques, de faibles traces du pesticide s’accumulent dans les micro-aquatiques comme le phytoplancton (organismes microscopiques faisant de la photosynthèse qui forment la base de la chaîne alimentaire aquatique). Les larves d’insectes se nourrissent ensuite des micro-organismes en grandes quantités et la concentration de toxines augmente dans leurs tissus. Comme nombre de ces toxines sont liposolubles (c’est-à-dire, solubles dans les graisses), elles sont emmagasinées dans les tissus de l’organisme au lieu de rester dissoutes dans l’eau et de traverser le système excréteur. Ce processus se poursuit lorsque les insectes sont mangés par les petits poissons qui alimentent les poissons plus gros qui, eux, sont mangés par les prédateurs de niveau trophique supérieur, soit les goélands, les faucons et les balbuzards pêcheurs. La concentration très élevée de toxines perturbe le fonctionnement de ces prédateurs, causant la mort ou limitant leur capacité de reproduction (fig.1). Phytoplancton 0,025 ppm Zooplancton 0,123 ppm Œufs de goéland argenté 124 ppm Éperlan 1,04 ppm Truite de lac 4,83 ppm Image reproduite avec la permission de l’EPA (Environmental Protection Agency) Fig.1 La concentration d’une toxine est amplifiée de 0,025 ppm (partie par million) dans le phytoplancton à 124 ppm dans les œufs de goéland argenté. Dans cette démonstration, les contenants représentent les organismes d’une chaîne alimentaire, et les perles représentent une toxine véhiculée par l’eau à laquelle les organismes sont exposés. Matériel sac de pois, de haricots ou de perles en plastique de couleur (100 ml) 10 petites éprouvettes 3 éprouvettes de taille moyenne 1 grande éprouvette Consignes de sécurité Aucune bécher de 50 ml bécher de 100 ml ruban adhésif marqueur Marche à suivre 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. Prédire / Expliquer Posez la question suivante aux élèves : « Comment les quantités de toxines présentes dans les petits organismes (consommateurs de premier ordre) se comparent-elles aux quantités présentes dans les prédateurs plus gros dans un écosystème? » Demandez aux élèves d’expliquer leurs prédictions. Observer Avec les élèves, construisez une chaîne alimentaire (au tableau) comptant cinq (5) niveaux trophiques. Un niveau trophique correspond à un maillon de la chaîne alimentaire. Par exemple : micro-organismes → insectes → petit poisson → gros poisson → faucon Utilisez le ruban adhésif et le marqueur pour étiqueter les éprouvettes : les petites éprouvettes représentent le premier organisme de la chaîne alimentaire, celles de taille moyenne représentent le deuxième organisme et la grosse éprouvette correspond au troisième organisme. Le bécher de 50 ml représente le quatrième organisme et celui de 100 ml, le cinquième organisme. Afin de créer un contexte pour les élèves, racontez l’histoire d’un système écologique humide favorisant la reproduction de moustiques susceptibles de propager une maladie (comme le virus du Nil occidental). Pour contrôler les populations de moustiques et prévenir la propagation de maladies, un pesticide sera vaporisé sur l’écosystème. Placez les 10 petites éprouvettes dans un support posé sur un plateau. Parsemez les perles (pour simuler l’épandage du pesticide) jusqu’à ce qu’il y ait environ 0,5 ml de perles dans chaque éprouvette. Pendant que vous parsemez les perles, expliquez aux élèves ce qui se produit : « Les petites éprouvettes représentent les micro-organismes. Le pesticide est vaporisé sur l’écosystème et une partie est absorbée par les micro-organismes ». Les éprouvettes de taille moyenne représentent le second groupe d’organismes dans la chaîne alimentaire élaborée par la classe (p. ex., les insectes). Continuez l’histoire : « Les insectes mangent 3 micro-organismes ». Ajoutez le contenu de 3 petites éprouvettes à l’une des éprouvettes de taille moyenne. Refaites la même chose avec chacune des deux autres éprouvettes moyennes. Mettez de côté la dernière petite éprouvette (du lot de dix original) et dites aux élèves que vous l’utiliserez plus tard. La grande éprouvette correspond au troisième organisme de la chaîne alimentaire (p. ex., un petit poisson). Le petit poisson mange trois insectes. Versez les billes des trois éprouvettes de taille moyenne dans la grande éprouvette. Dans l’une des éprouvettes moyennes (insectes), versez environ 1,5 ml de perles et mettezla de côté; vous l’utiliserez pour comparer les quantités de toxines présentes dans chaque organisme à la fin de la démonstration. Le bécher de 50 ml représente le quatrième organisme (p. ex., un gros poisson). Le gros poisson mange trois petits poissons. Faites une marque sur la grande éprouvette au niveau des perles, puis transférez les perles de la grande éprouvette dans le bécher de 50 ml. Versez de nouveau des perles dans la grande éprouvette jusqu’à la marque que vous avez tracée et ajoutez-les dans le bécher de 50 ml. Répétez cette étape une troisième fois. Enfin, versez des perles dans la grande éprouvette jusqu’à la marque, puis mettez l’éprouvette de côté pour la comparaison à la fin de la démonstration. Le prédateur de niveau trophique supérieur (p. ex., le faucon) est représenté par un bécher de 100 ml. Le faucon mange 2 gros poissons. Marquez le niveau de perles sur le bécher de 11. 50 ml puis versez les perles dans le bécher de 100 ml (faucon). Versez des perles dans le bécher de 50 ml jusqu’à la ligne, et donnez-les à manger au faucon. Versez encore une fois perles dans le bécher de 50 ml jusqu’à la ligne, et mettez-le de côté. Comparez les contenus des 5 « organismes » (fig.2). Micro-organismes Micro-organismes Faucon 0,5 ml chaque 27 ml Insectes 1,5 ml chaque Gros poisson Petit poisson 13,5 ml 4,5 ml Fig. 2 Organigramme illustrant le volume de perles (toxines) dans chaque « organisme » après qu’il a mangé des organismes d’un niveau inférieur dans la chaîne alimentaire 12. Expliquer « Est-ce que tous les organismes aux différents niveaux de la chaîne alimentaire auront la même concentration de toxines que tous les autres organismes se trouvant au même niveau? » Demandez aux élèves d’expliquer leurs réponses à cette question. Nettoyage Rangez les perles et les articles de verre pour usage futur. Qu’est-ce qui se produit? Le nombre de perles (quantité de pesticide) dans les contenants (organismes) augmente à chaque niveau successif de la chaîne alimentaire. Comment ça fonctionne? À la première vaporisation du pesticide, une petite quantité de perles s’est accumulée dans les petites éprouvettes. Cela représente une faible concentration de toxines au début de la chaîne alimentaire. Les toxines s’accumulent à chaque niveau trophique successif. Cet aspect est illustré dans la démonstration par la plus grande quantité de perles présentes dans le corps des prédateurs de niveau supérieur. La raison est que les prédateurs mangent beaucoup d’organismes contaminés sous leur niveau trophique dans la chaîne alimentaire. Suggestions/conseils pour l’enseignante ou l’enseignant 1. 2. Pendant la démonstration, insistez sur le fait que les perles et les contenants en verre représentent le pesticide et les organismes. À mesure que les perles s’accumulent et progressent dans la chaîne alimentaire, utilisez souvent les termes « pesticide ou toxine ». De même, utilisez les noms des organismes de la chaîne alimentaire lorsque vous manipulez les contenants en verre. Par exemple, lorsque vous tenez la grande éprouvette, dites « le petit poisson » est mangé par le « gros poisson » (petit bécher). Cette démonstration illustre l’amplification des concentrations de toxines à travers une chaîne alimentaire. Les valeurs ne seront pas les mêmes pour chaque micro-organisme, insecte, poisson, etc. Pour mieux simuler l’écosystème, les perles pourraient être dispersées de façon aléatoire au-dessus des éprouvettes (la quantité dans chaque tube variera). Les insectes pourraient ensuite manger au hasard 3 micro-organismes, et ainsi de suite. Sur plusieurs essais, l’accumulation de toxines dans le prédateur de niveau trophique supérieur variera un peu et sera fatale dans certains cas. Par exemple, s’il y a 50 perles, la réussite de la reproduction est compromise et s’il y a plus de 100 perles, le prédateur meurt. Prochaines étapes Discutez des problèmes que la pollution engendre à l’échelle locale et de son impact éventuel sur les écosystèmes aquatiques ou terrestres. Les élèves pourraient faire une recherche sur les mesures que prend le gouvernement pour lutter contre les problèmes de la pollution. Ressources supplémentaires 1. NOAA : modèle interactif de bioamplification – http://oceanexplorer.noaa.gov/edu/learning/player/lesson13/l13la1.html (en anglais seulement) 2. Environnement Canada : Mercure dans la chaîne alimentaire http://www.ec.gc.ca/mercure-mercury/default.asp?lang=Fr&n=d721ac1f-1