Origine/
Fondement
 
 
 
I. Définitions 
• 
Origine
  
•  Du Latin originis: « apparition », « naissance ». Principe, raison 
d’être de quelque chose. 
•  Commencement, cause ou raison d'un processus, réalité 
antérieure dont dérive un objet par transformation. 
 
• Fondement 
• Ensemble des éléments qui assure la consistance, la validité et, 
par suite la pérennité d'une oeuvre ou d'un concept. 
II. Pour Approfondir 
 •  L'origine, c'est le point de départ chronologique d'un processus ; le 
fondement, c'est le point de départ logique. Le fondement aide à 
déterminer la source de l'existence ou/et de l'essence. Alors que 
l'origine permet d'expliquer un phénomène en se référant à sa 
genèse (historique). 
 
•  Le fondement a un double sens : il est à la fois commencement 
logique est instance de légitimation. On utilise donc cette distinction 
notamment dans le domaine de la connaissance (qu'est-ce qui 
fonde telle connaissance, tel raisonnement ?). 
 
•  L’origine de la connaissance  
!"En théorie de la connaissance, la question de l’origine est centrale 
tout au long de la période classique. À partir du moment où la 
connaissance fut considérée comme l'œuvre d'un sujet, comme le 
produit de l'esprit (de l'«entendement») humain, la question de 
l'origine du savoir fut placée au centre des investigations 
 
philosophiques. Deux conceptions majeures s'opposent dans ce 
domaine : celle des empiristes  (Locke) et celle des  rationalistes 
(Leibniz).   
 
!"Dans son Essai sur l'entendement humain, Locke soutient la thèse 
selon laquelle l'esprit connaissant est initialement une «table rase» 
(un tableau vierge sur lequel rien n'est encore écrit) et qu'il est 
informé exclusivement par l'expérience sensuelle: l'impact des 
objets sur le corps. Ainsi, la sensation est à l'origine de toutes les 
idées simples ou abstraites et la réflexion de l'esprit sur ses propres 
opérations intervient seulement comme une source de 
connaissances secondaire.   
 
!"L'existence des connaissances innées est réaffirmée par Leibniz qui 
s'oppose à Locke dans les Nouveaux Essais sur l'entendement 
humain. Sans nier le rôle de l'expérience, il affirme cependant que 
celle-ci ne peut jamais fournir une justification au caractère 
nécessaire et universel reconnu par chacun aux principes logiques 
ou aux vérités fondamentales de l'arithmétique. De même, la 
sensation ne peut rendre compte de la capacité de l'homme à 
penser des notions purement abstraites, immatérielles. Toutefois, 
les idées «innées», que l'esprit tire en quelque sorte de lui-même, ne 
sont pas définies par Leibniz comme des connaissances 
préexistantes et achevées, mais comme des règles qui 
prédéterminent l'acquisition du savoir. L'inné apparaît donc comme 
une virtualité et une forme, comparable à une programmation dans 
le domaine de l'informatique. Au demeurant, la conception moderne 
d'un code génétique est tout à fait leibnizienne dans son esprit.  
 • 
Le fondement de la connaissance 
  
!"La théorie de la connaissance de Kant : L'œuvre de Kant (Critique 
de la raison pure) marque le passage à l'autonomie de la théorie de 
la connaissance. Il distingue soigneusement le commencement et le 
fondement en ce qui concerne nos connaissances: elles 
commencent avec l'expérience mais elles n'en dérivent pas toutes  
(«Toute connaissance commence avec l’expérience, cela ne 
soulève aucun doute »). Tout en retenant le raisonnement de 
Leibniz, selon lequel l'expérience est insuffisante à légitimer les 
connaissances universelles et nécessaires, Kant récuse la notion 
métaphysique d'innéité (selon Descartes, Dieu est le seul auteur 
 
des idées innées déposées dans l'esprit humain et des lois du 
monde objectif), à laquelle il substitue celle d'a priori : une 
connaissance qui ne provient pas de l'expérience, mais qui la rend 
possible. Ainsi sont a priori la notion d'espace (indispensable pour 
penser la rectitude dans la géométrie élémentaire) et la notion de 
temps (requise pour saisir le mouvement dans la mécanique 
rationnelle), tout comme les concepts que Kant appelle catégories 
(quantité, qualité, relation et modalité). C'est donc dans le savoir 
scientifique que le philosophe isole les éléments a priori, qui font 
partie de la structure de la raison et rendent possible la 
connaissance en ordonnant les données empiriques (a posteriori). 
 
!"Fondement transcendantal de la connaissance : Pour Kant, le 
fondement de la connaissance n'est ni métaphysique 
(transcendant), ni empirique (génétique), mais transcendantal (ce 
terme désigne la connaissance qui porte sur elle-même, c'est-à-dire 
sur les méthodes a priori qui rendent possible toute connaissance. 
Dans sa théorie, l'entendement ne peut rien connaître qui ne lui soit 
d'abord apporté par l'intuition sensible. Mais puisque celle-ci ne 
permet de représenter dans les formes spatio-temporelles que les 
objets singuliers, l'homme connaît seulement les objets de 
l'expérience: les phénomènes, c'est-à-dire les choses telles qu'elles 
apparaissent à l'esprit humain, et non pas telles qu'elles sont en soi. 
Car l'a priori étant seulement la condition de l'expérience, il ne peut 
en aucun cas donner accès à un monde intelligible 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Editeur : MemoPage.com SA ©/2006/Auteur : Mathilde Crépineaud/Expert : Julie Poulain