philosophiques. Deux conceptions majeures s'opposent dans ce domaine : celle des empiristes (Locke) et celle des rationalistes (Leibniz). !"Dans son Essai sur l'entendement humain, Locke soutient la thèse selon laquelle l'esprit connaissant est initialement une «table rase» (un tableau vierge sur lequel rien n'est encore écrit) et qu'il est informé exclusivement par l'expérience sensuelle: l'impact des objets sur le corps. Ainsi, la sensation est à l'origine de toutes les idées simples ou abstraites et la réflexion de l'esprit sur ses propres opérations intervient seulement comme une source de connaissances secondaire. !"L'existence des connaissances innées est réaffirmée par Leibniz qui s'oppose à Locke dans les Nouveaux Essais sur l'entendement humain. Sans nier le rôle de l'expérience, il affirme cependant que celle-ci ne peut jamais fournir une justification au caractère nécessaire et universel reconnu par chacun aux principes logiques ou aux vérités fondamentales de l'arithmétique. De même, la sensation ne peut rendre compte de la capacité de l'homme à penser des notions purement abstraites, immatérielles. Toutefois, les idées «innées», que l'esprit tire en quelque sorte de lui-même, ne sont pas définies par Leibniz comme des connaissances préexistantes et achevées, mais comme des règles qui prédéterminent l'acquisition du savoir. L'inné apparaît donc comme une virtualité et une forme, comparable à une programmation dans le domaine de l'informatique. Au demeurant, la conception moderne d'un code génétique est tout à fait leibnizienne dans son esprit. • Le fondement de la connaissance !"La théorie de la connaissance de Kant : L'œuvre de Kant (Critique de la raison pure) marque le passage à l'autonomie de la théorie de la connaissance. Il distingue soigneusement le commencement et le fondement en ce qui concerne nos connaissances: elles commencent avec l'expérience mais elles n'en dérivent pas toutes («Toute connaissance commence avec l’expérience, cela ne soulève aucun doute »). Tout en retenant le raisonnement de Leibniz, selon lequel l'expérience est insuffisante à légitimer les connaissances universelles et nécessaires, Kant récuse la notion métaphysique d'innéité (selon Descartes, Dieu est le seul auteur des idées innées déposées dans l'esprit humain et des lois du monde objectif), à laquelle il substitue celle d'a priori : une connaissance qui ne provient pas de l'expérience, mais qui la rend possible. Ainsi sont a priori la notion d'espace (indispensable pour penser la rectitude dans la géométrie élémentaire) et la notion de temps (requise pour saisir le mouvement dans la mécanique rationnelle), tout comme les concepts que Kant appelle catégories (quantité, qualité, relation et modalité). C'est donc dans le savoir scientifique que le philosophe isole les éléments a priori, qui font partie de la structure de la raison et rendent possible la connaissance en ordonnant les données empiriques (a posteriori). !"Fondement transcendantal de la connaissance : Pour Kant, le fondement de la connaissance n'est ni métaphysique (transcendant), ni empirique (génétique), mais transcendantal (ce terme désigne la connaissance qui porte sur elle-même, c'est-à-dire sur les méthodes a priori qui rendent possible toute connaissance. Dans sa théorie, l'entendement ne peut rien connaître qui ne lui soit d'abord apporté par l'intuition sensible. Mais puisque celle-ci ne permet de représenter dans les formes spatio-temporelles que les objets singuliers, l'homme connaît seulement les objets de l'expérience: les phénomènes, c'est-à-dire les choses telles qu'elles apparaissent à l'esprit humain, et non pas telles qu'elles sont en soi. Car l'a priori étant seulement la condition de l'expérience, il ne peut en aucun cas donner accès à un monde intelligible Editeur : MemoPage.com SA ©/2006/Auteur : Mathilde Crépineaud/Expert : Julie Poulain !"En théorie de la connaissance, la question de l’origine est centrale tout au long de la période classique. À partir du moment où la connaissance fut considérée comme l'œuvre d'un sujet, comme le produit de l'esprit (de l'«entendement») humain, la question de l'origine du savoir fut placée au centre des investigations • L’origine de la connaissance • Le fondement a un double sens : il est à la fois commencement logique est instance de légitimation. On utilise donc cette distinction notamment dans le domaine de la connaissance (qu'est-ce qui fonde telle connaissance, tel raisonnement ?). • L'origine, c'est le point de départ chronologique d'un processus ; le fondement, c'est le point de départ logique. Le fondement aide à déterminer la source de l'existence ou/et de l'essence. Alors que l'origine permet d'expliquer un phénomène en se référant à sa genèse (historique). II. Pour Approfondir • Ensemble des éléments qui assure la consistance, la validité et, par suite la pérennité d'une oeuvre ou d'un concept. • Fondement • Origine • Du Latin originis: « apparition », « naissance ». Principe, raison d’être de quelque chose. • Commencement, cause ou raison d'un processus, réalité antérieure dont dérive un objet par transformation. I. Définitions Origine/ Fondement