18 août 2009
Sonates et fantaisies baroques
Georg Philipp Telemann (1681 - 1767)
triosonate en mi mineur, pour flûte, viole de gambe & basse
continue.
Affetuoso
Allegro
Grave
Allegro
Johann Sebastian Bach (1685 - 1750)
sonate en la majeur, BWV 1032, pour flûte et clavecin obligé.
Vivace
Largo e dolce
Allegro _________
Antoni Soler (1729 - 1783)
Sonates pour clavecin: no. 31 en do# mineur et no. 25 en ré mineur.
Joseph Bodin de Boismortier (1689 - 1755)
sonate en trio en sol mineur, op 37 n°4, pour flûte, viole de gambe &
basse continue (1732).
Allegro
Adagio
Allegro
Marin Marais (1656 - 1728)
Sonnerie de Sainte Geneviève du Mont de Paris, pour flûte, viole de
gambe et basse continue (1723).
Ensemble “Les Resjouissances Baroques”
Eric Kohenoff, traverso
Marianne Le Clerc, viole de gambe
Jean Louchet, clavecin
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Georg Philipp Telemann (1681 - 1767), grand musicien, théoricien (on lui
doit une méthode d’accompagnement au clavecin), pédagogue et compositeur,
fut fort célèbre (et riche) de son vivant. Homme de son temps, ouvert aux
idées nouvelles, on lui doit l’invention du cycle de concerts sur abonnement
et, paraît-il, une variété de roses: ses revenus confortables lui laissaient le
temps de s’adonner au jardinage. Il a laissé ces brillantes compositions dont le
style est déjà annonciateur de la génération des Carl Philipp Emmanuel Bach
et même Josef Haydn.
Johann Sebastian Bach (1685-1750), que dire de lui qui n’ait été dit? Un tel
degré d’intelligence, de génie, d’éclectisme, de mysticisme, de puissance de
travail et de culture ne s’est sans doute jamais vu dans l’histoire de la musique.
Nous entendrons ce soir une sonate mal aimée: elle nous est en effet parvenue
par un seul manuscrit dont deux pages, deux longues pages (Johann Sebastian
écrivait serré) du premier mouvement sont perdues. Plusieurs musiciens en ont
risqué des reconstructions, mission impossible s’il en est – la nécessaire
prudence pouvant à chaque instant devenir trahison de l’invention permanente
du Maître. A quelques modifications près, nous en suivrons une, d’auteur
anonyme, qui nous a paru - bien subjectivement - fidèle en esprit.
Marin Marais (1656 - 1728) Tous les musiciens connaissent la surprise de la
cloche d’église qui sonne au moment le plus inattendu – est-ce pour conjurer
cela que plusieurs compositeurs, saisissant l’occasion au vol et transformant la
perturbation en inspiration, ont contrefait les carillons et s’en sont inspirés? Le
premier du genre fut probablement le grand William Byrd, qui dans The Bells
(vers 1580) attrape le tout simple motif, do, ré do, ré do... pour y broder avec
bonheur une excentrique fantaisie. Toute l’Angleterre résonne encore au
rythme de ses carillons d’église. Plus près de nous, vers 1660, Louis Couperin
nous a aussi laissé ses Carillons. Ici, l’on retrouve cette naissante tradition des
Folies Francaises, de l’art de la couleur et de la variation, ou l’art de faire tout
avec presque rien. Avec talent, et souvent avec virtuosité.
Antoni Soler (1729 - 1783), souvent appelé “el Padre”, natif d’Olot
(Catalogne), moine de l’ordre de Saint Jérôme, élève du Napolitain Domenico
Scarlatti. Ce dernier lui communiqua ses talents de compositeur autant qu’il
reçut de son élève l’influence de la musique ibérique. Organiste du monastère
de l’Escorial, il fut nommé maître de musique de l’infant Gabriel de Bourbon.
Chercheur et théoricien, il construisit un appareil destiné à subdiviser le demi-
ton en neuf intervalles, “el afinador”, illustration pratique des théories
harmoniques qu’il a réunies en 1762 dans son ouvrage “Llave de la
modulación y antegüedades de la música” qui fit grand bruit et donna lieu,
paraït-il, à la plus grande querelle de l’histoire de la musicologie espagnole.
Dans ses sonates, certains ethnomusicologues ont affirmé retrouver des motifs
issus de la musique populaire latino-américaine et en particulier Maya - les
échanges étaient nombreux avec le Nouveau Monde, comme l’illustra à la
même époque le jésuite Domenico Zipoli, organiste, napolitain de naissance
comme Scarlatti, mais qui fit carrière, lui, au Brésil et en Argentine.
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