Médecine du Maghreb 1992 n°33
Une anomalie à la thermographie n’est donc qu’un élément
de suspicion. Sa valeur est bien discutable dans les dépis-
t ages des cancers. La therm ographie est plus intére s s a n t e
dans l’étude de l’évolutivité de la tumeur.
b) La mammographie : oui !!
Faite dans de bonnes conditions elle confirme le diagnostic
dans 72 % des cas, peut être à l’origine de résultats dou-
teux dans 25 % des cas et d’erreur dans 3 % des cas (3, 5).
La mammographie confirme la malignité dans 98,5 % des
cas, quand elle affirme la bénignité il y a une marge de 6,5
% d’erreur car il peut s’agir de sein opaque, d’épithélioma
colloïde ou de fibro-sarcome. La mammographie est l’exa-
men qui donne le moins de faux négatifs. C’est le seul exa-
men de confi rm ation des lésions suspectées cl i n i q u e m e n t
(intérêt dans le dépistage des cancers infracliniques).
La mammographie précise la stru c t u re et l’extension des
formations cliniquement décelables, elle localise la tumeur
que l’on peut ponctionner. Elle peut déceler les signes de
poussées évo l u t ives (oedèmes, épaississement cutanée).
E n fin elle véri fie l’intégrité du sein contro l at é ral, car 2 à
11 % des cancers sont bilatéraux (5). LA mammographie
peut encore diagnostiquer les cancers occultes. Mais, la
mammographie a ses limites ; ceci est le cas pour les seins
très denses chez la jeune femme (moins de 30 ans), chez la
femme enceinte ou allaitante ou encore les seins irradiés).
Les tumeurs très postéri e u res situées contre le gril costal
ou dans le pro l o n g ement axillaire, sont également mal
explorées par la mammographie.
c) Les autres examens radiologiques
. La ky s t ographie consiste en une injection de l’air
dans le kyste ponctionné, elle peut être utile pour
montrer des végétations intrakystiques ou un aspect
polypobé invitant à l’exérèse.
. La xerographie permet d’explorer les seins denses et
l ’ ex p l o ration de certaines localisations péri p h é ri -
ques, les microcalcifications sont plus contrastées.
d) L’échographie
Le diagnostic de kyste est échographiquement facile lors-
que celui-ci fait plus de 5 mm de diamètre. Par contre le
d i agnostic éch ographique des fi b ro-adénomes est moins
fi abl e, mais utilisable chez les femmes jeunes moins de
30 ans aux seins denses. Dans les cancers, la fi abilité du
diagnostic est tributaire au diamètre de la tumeur.
Si l’on fait le diagnostic exact dans 95 % des cas pour les
t u m e u rs supéri e u res de diamètre à 2 cm, le taux de fa u x
n é gatif est seulement de 40 % des cas pour les tumeurs
moins de 3 cm ce qui limite actuellement ce type d’explo-
ration aux tumeurs pleines, non malignes à l’évidence chez
la femme jeune moins de 30 ans.
e) La cyto-ponction !!
En cas de kyste la ponction re t i re facilement du liquide
dont on fera une étude cytologique. La cytologie permet de
confirmer le diagnostic exact dans 88 % des cas (1, 5) ; il
faut s’at t e n d r e à 3 % de résultat douteux et 3 % de fa u x
négatif et 3 % de faux positif.
La fréquence des frottis acellulaires peut aller jusqu’à 21 %
des cas de tumeurs ponctionnées. Quant aux faux négatifs
ils représentent 20 % des cas. Si l’on ponctionne des
lésions à l’évidence de faible diamètre ou non malignes on
peut donc dire que le fa i ble pourc e n t age de faux positif
c o n f è r e au diagnostic de malignité, une valeur incon-
t e s t abl e. Mais le taux élevé de prélèvement acellulaire ou
de faux négatifs donne au diagnostic de bénignité une
valeur de suggestion qui dev ra être confrontée aux autre s
données du bilan.
III - LA SYNTHESE DU TRÉPIED
DIAGNOSTIQUE : CLINIQUE,