L’Association française des Anthropologues a le plaisir de vous inviter à participer à son séminaire : ANTHROPOLOGIE, PSYCHANALYSE ET POLITIQUE REGARDS SUR LES TERRAINS En partenariat avec le CRPMS Séance du mardi 3 février 2015 : 11h-13h Maison Suger : 16 – 18 rue Suger, Paris 6e (RER Saint-Michel) Bernard HOURS et Monique SELIM Présenteront leur nouvel ouvrage L’enchantement de la société civile globale ONG, femmes, gouvernance Depuis plusieurs décennies, les ONG se sont faites les hérauts d’une société civile aujourd’hui autant évoquée qu’imprécise voire confuse. Internet a récemment permis l’éclosion de prises de parole, d’expressions, d’opinions tous azimuts, de manifestations, d’indignations, parfois de révoltes pas nécessairement suivies des progrès attendus. Au XXIe siècle, la société civile ne se définit plus par son extériorité à l’État, lui-même affaibli par le marché. De surcroît, l’État est invité par les normes de « bonne gouvernance » à gérer la société comme une vaste entreprise, opération à laquelle la société civile est sommée de participer, ultime onction démocratique plus ou moins authentique. En partant de trois terrains (Bangladesh, Ouzbékistan et Chine), cet ouvrage interroge dans une perspective anthropologique l’évolution des ONG et les principaux ressorts idéologiques, mais aussi chimériques et symboliques, proposés par la globalisation. LES AUTEURS Bernard HOURS et Monique SELIM, anthropologues (UMR 245, CESSMA, Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques, Université Paris Diderot/ INALCO/IRD), ont travaillé au Bangladesh, au Laos, au Vietnam, en Ouzbékistan et désormais en Chine sur la société civile. Monique SELIM, directrice de recherche à l’IRD, a mené des recherches en anthropologie urbaine (France) puis en anthropologie du travail (Bangladesh, Laos, Vietnam) avant d’aborder la production de la science dans le contexte postsoviétique de l’Ouzbékistan. Bernard HOURS s’est penché sur les cargocults (Vanuatu) puis sur les systèmes de santé (Cameroun, Bangladesh, Laos, Vietnam) avant de se tourner vers l’humanitaire et les ONG. SOMMAIRE INTRODUTION ONG : ALTERNATIVES OU OUTILS DE GOUVERNANCE ? Un demi-siècle de parcours des ONG Le genre des ONG ONG : mode d’emploi anthropologique Entre égalité, hiérarchie et politique au Bangladesh L’échec d’une greffe démocratique en Ouzbékistan Entre État-parti et normes globales en Chine Ici et ailleurs : la globalisation par les ONG L’ENCHANTEMENT DE LA SOCIÉTÉ CIVILE GLOBALE Prémisses épistémologiques Le Web dans le terrain Une bénévolence généralisée Les ruptures de l’irénisme Des hommes et des femmes terrorisés en quête de salut et de sécurité CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE : Ouvrages de Bernard Hours 2014 Hours B., Selim M. : L’enchantement de la société civile globale, ONG, femmes, gouvernance, l’Harmattan, 232 p. 2013 Hours B., Ould Ahmed P. : Dette de qui ? Dette de quoi ? Une économie anthropologique de la dette, l’Harmattan, 295 p. 2012 Hours B. : Développement, gouvernance, globalisation du XXe au XXIe siècle, l’Harmattan, 120 p. 2011 Castelli B., Hours B. (ed) : Enjeux épistémologiques et idéologiques de la globalisation pour les sciences sociales, l’Harmattan, 296 p. 2010 Hours B., Selim M. : Anthropologie politique de la globalisation, l’Harmattan, 284 p. Edition italienne : Fare antropologia nella realta globale, l’Harmattan, 2012. 2009 Bazin L., Hours B., Selim M. : L’Ouzbékistan à l’ère de l’identité nationale, l’Harmattan 2005 Bagayako-Penone N., Hours B. (eds) : Etats, ONG et production des normes sécuritaires dans les pays du sud, l’Harmattan, 313 p. 2003 Hours B., Selim M. (eds) : Solidarités et compétences pratiques et idéologies, l’Harmattan, 362 p. 2002 Hours B. : Domination, dépendances, globalisation, Tracés d’anthropologie politique, l’Harmattan, Paris, 177 p. 2000 Hours B. (ed) : Systèmes et politiques de santé, De la santé publique à l’anthropologie, Karthala, Paris, 358 p. 1998 Hours B. : L’idéologie humanitaire ou le spectacle de l’altérité perdue, l’Harmattan, Paris, 176 p.(et ebook) Edition italienne : L’ideologia umanitaria, l’Harmattan Italia, 1999, 123 p. Edition roumaine, Ideologia umanitara sau spectacolul alteritatiï pierdute, Institutul european, 2010, 142 p. 1997 Hours B., Selim M. : Essai d’anthropologie politique sur le Laos contemporain. Marché, socialisme, génies, l’Harmattan, Paris, 402 p. Edition italienne : Il Laos contemporaneo, Saggio di anthropologia politica, L’Harmattan Italia 1998. 1993 Hours B. : Islam et développement au Bangladesh, l’Harmattan Paris 190 p. Edition anglaise : Islam and developpment in Bangladesh, CSS, Dacca 1995, 160 p. 1989 Hours B., Selim M. : Une entreprise de développement au Bangladesh. Le Centre de Savar, l’Harmattan, Paris, 174 p. 1986 Hours B. : L’Etat sorcier, santé publique et société au Cameroun, l’Harmattan, Paris, 165 p. Ouvrages de Monique Selim 2014 Hours B., Selim M. : L’enchantement de la société civile globale, ONG, femmes, gouvernance, l’Harmattan, 232 p. 2013 Selim M. : Hommes et femmes dans la production de la société civile à Canton, Chine, l’Harmattan, 304 p. 2012 1- Guerin I., Selim M. (eds) : A quoi et comment dépenser son argent ? Hommes et femmes face aux mutations globales de la consommation, l’Harmattan, 349 p. 2- Hernandez V., Phelinas P., Selim M. (eds) : Crisis global, cronicas locales 2008 y despuès, éditorial biblos 2010 1- Phélinas P., Selim M. (eds) : La crise vue d’ailleurs, l’Harmattan, 302 p. 2- Hours B., Selim M. : Anthropologie politique de la globalisation, l’Harmattan, 284 p., édition italienne : Fare antropologia nella realta globale, l’Harmattan Italia 2012. 2009 Bazin L., Hours B., Selim M. : L’Ouzbékistan à l’ère de l’identité nationale, l’Harmattan, 368 p. 2008 1- Bazin L., Baumann E., Ould-Ahmed P., Phelinas P., Selim M., Sobel R. (eds.) : Anthropologues et économistes face à la globalisation, l’Harmattan, 275 p. 2- Bazin L., Baumann E., Ould-Ahmed P., Phelinas P, Selim M., Sobel R. (eds) : L’argent des anthropologues, La monnaie des économistes, l’Harmattan, 318 p. 2007 Bazin L., Baumann E., Ould-Ahmed P., Phelinas P., Selim M., Sobel R. (eds) : La mondialisation au risque des travailleurs, l’Harmattan, 290 p. 2003 1- Hours B., Selim M. (eds) : Solidarités et compétences, pratiques et idéologies, l’Harmattan, 362 p. 2- Selim M. : Pouvoirs et marché au Vietnam, l’Harmattan Tome I : Le travail et l’argent 282 p. Tome II : Les morts et l’État, 302 p. Edition roumaine, 2009 Puterile şi piaţa în Vietnam T.1 Munca şi banii, 269 p. T.2 Morţii şi Statul, 285 p. Editura Curtea Veche, col. Actual, Bucarest 2001 Bazin L., Selim M. : Motifs économiques en anthropologie, l’Harmattan, 251 p. (et ebook) Edition roumaine, 2010 : Motive economice in anthropologie, Institutul European, 243 p. 1998 1- Heuzé G., Selim M. (eds) : Politique et religion dans l'Asie du Sud contemporaine, Karthala, 250 p. 2- Althabe G., Selim M. : Démarches ethnologiques au présent, l’Harmattan, 227 p. Edition italienne : Approcci ethnologici della modernita, l’Harmattan Italia, 2000. 1997 Hours B., Selim M. : Essai d'anthropologie politique sur le Laos contemporain, marché, socialisme et génies, l'Harmattan, 391 p. Édition italienne : Il Laos contemporaneo saggio di anthropologia politica, l’Harmattan Italia, 1998. 1995 Cabanes R., Copans J., Selim M. (eds) : Salariés et entreprises dans les pays du Sud, Karthala, 464 p. 1991 Selim M. : L'aventure d'une multinationale au Bangladesh, ethnologie d'une entreprise, l'Harmattan, 254 p. Publication en anglais : The experience of a multinational company in Bangladesh, International Center for Bengal studies, 1995, 168 p. 1989 Hours B., Selim M. : Une entreprise de développement au Bangladesh, le centre de Savar, l'Harmattan, 174 p. 1985 Althabe G., Marcadet C., De La Pradelle M., Selim M. : Urbanisation et enjeux quotidiens, Anthropos, 198 p. Réédition 1993, l’Harmattan. 1984 Althabe G., Légé B., Selim M. : Urbanisme et réhabilitation symbolique, Anthropos, 297 p. Réédition 1993, l’Harmattan. Maison Suger Centre international de recherche, d'accueil et de coopération pour chercheurs étrangers de haut niveau de la Fondation MSH Située dans le Quartier Latin, centre historique de Paris, la Maison Suger a été créée en 1990 par la Fondation Maison des Sciences de l'Homme afin d'offrir aux chercheurs étrangers en sciences humaines et sociales devant séjourner à Paris - pendant des durées prolongées, dans le cadre de collaborations avec des équipes et des chercheurs français et étrangers - un environnement de travail et de vie adapté à leurs besoins. Elle a également pour mission de favoriser les échanges entre chercheurs de toutes disciplines et nationalités, afin de susciter et révéler de nouvelles perspectives et de nouveaux projets ou programmes de coopération scientifique. La FMSH prend en charge environ un tiers des coûts de fonctionnement globaux de la Maison Suger afin de permettre d'optimiser l'accueil de tous les chercheurs étrangers qui séjournent dans cette institution. La Maison Suger est animée par une équipe assurant l'accueil et le soutien scientifique des chercheurs invités. Ses activités sont soumises à l'évaluation annuelle d'un Conseil International chargé de veiller à ce que son fonctionnement soit conforme aux intentions de ses fondateurs, et de contribuer par ses suggestions au renouvellement de sa politique. Argumentaire du séminaire Ce séminaire propose de repenser les dialogues et les mises à l’épreuve réciproques entre anthropologie et psychanalyse. Il s’efforce d’articuler trois lignes de questionnement : • Clinique du terrain et terrains cliniques : des anthropologues s’interrogent sur la nature des relations interpersonnelles développées durant leurs enquêtes, le sens et les modalités de leur écoute, et, corollairement, les mobiles intimes de la parole des acteurs. Les crises économiques et politiques qui bouleversent de nombreuses sociétés s’impriment, en effet, dans la situation ethnologique. De surcroît, l’ethnologue se trouve de plus en plus fréquemment en contact avec des populations en fragilisation croissante, en état de non inscription, et même d’errance. • Folie et État : on développera une réflexion croisée, d’un côté sur les effets sur les élaborations identitaires des nouvelles représentations du bien-être psychique, de l’autre, sur les instances de légitimation sur ce que serait une bonne santé psychique en termes de prévention, de diagnostic, de traitement et de leur évaluation. Enfin, le lien doit être souligné entre les terreurs issues de la violence de l’État et les confusions des registres du Réel, de l’Imaginaire et du Symbolique, qui font tenir l’existence singulière et les échanges sociaux. D’une certaine manière, la folie a disparu au profit de l’exclusion et de la stigmatisation des perdants. Dans les pays lointains qui ne rentrent pas dans cette industrialisation du soin, l’OMS., au contraire, préconise un retour aux dispositifs dits « traditionnels », légitimant médiums, devins et autres guérisseurs. Dans ces deux configurations du monde globalisé, les États jouent un rôle majeur, idéologique, symbolique, mais aussi institutionnalisant les corps des professionnels du soin psychique. La psychanalyse fait actuellement l’objet d’un débat social, d’autant plus aigu que c’est la singularité du sujet individuel qui est en jeu. La présence de la psychanalyse dans les institutions de soin et d’enseignement redevient l’enjeu d’une lutte, alors que la psychiatrie et la psychopathologie sont de plus en plus biologiques. • Un dernier volet : rouvrir le débat entre anthropologie et psychanalyse de l’ordre épistémique et épistémologique, à l’heure où le cognitivisme est, pour un nombre croissant d’anthropologues, un outil de validation de leurs recherches et de leurs résultats. La généralisation de l’économie de marché a eu des effets de plus en plus prononcés sur les définitions de la souffrance psychique, des troubles mentaux, leurs modes de diagnostic et leur traitement. Dans les démocraties industrielles, on constate la dominance des modélisations biologiques et neurologiques, le retour à un primat héréditaire et la mise en avant de polices de rééducation comportementaliste. Marie Bonnet, anthropologue-psychanalyste, chercheure associée au laboratoire CRPMS Université Paris VII, [email protected] Daniel Delanoë, psychiatre, anthropologue, Chercheur associé au Centre de Recherche en Epidémiologie et Santé des Populations (CESP), - U 1018 Inserm, [email protected] Olivier Douville, psychanalyste, Laboratoire CRPMS Université Paris 7, [email protected] Monique Selim, anthropologue, directrice de recherche à l’IRD [email protected] Julie Peghini, anthropoloque, Maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris 8, Laboratoire CEMTI, [email protected]