PATHOSOL : Lutte contre les agents pathogènes des sols en cultures légumières bilan 2013 I. Objectifs des essais L’intensification de la production maraîchère avec des rotations culturales rapides (2-3 cultures par an) favorise la fatigue des sols. En effet, la monoculture sur une parcelle favorise le développement d’agents pathogènes telluriques contre lesquels aucun traitement phytopharmaceutique n’est aujourd’hui suffisamment efficace de manière pluriannuelle. L’objectif de cette action est d’introduire dans l’assolement en cours d’année une solarisation ou une plante non hôte du pathogène tellurique (un engrais vert) afin de casser le cycle de monoculture. L’espèce implantée en interculture sera préférentiellement de famille botanique différente des cultures maraîchères habituellement cultivées, et choisie selon des propriétés d’efficacité pour lutter contre les bioagresseurs visés. Pour l’année 2014, un suivi des parcelles ayant été solarisées ou ayant eu un engrais vert en 2013 a été réalisé afin d’évaluer leur état sanitaire (enherbement, sclérotinia). Les essais mis en place en 2013 ont été reconduit en 2014 (introduction d’engrais vert dans la rotation, solarisation sous abri et en plein champ) 1) Dispositif expérimental Modalité Mode de culture Type de sol Situation géographique Type d’assolement / modalité 1- Abri (Tunnel 7) Limono argileux St Georges / Layon Rotation multi-espèce depuis 25 ans en AB 2- Plein champ (parcelle Limono A) sableux St Georges / Layon Rotation multi-espèce depuis 25 ans en AB 3- Abri (Tunnel 26) Sableux Allonnes Rotation navet botte depuis 4 ans 4- Plein champ (Trapèze) Sableux Allonnes Rotation navet botte depuis 4 ans 5- Abri (tunnel solarisé) 9m Limono sableux Vivy Rotation salade radis depuis 10 ans 6- Abri (tunnel 9m EV Limono solarisé) sableux Vivy Rotation salade radis depuis 10 ans 7 Tunnel solarisé 250 h 8 Tunnel solarisé 300h Villebernier Bâche à plat 40µ 9 Tunnel solarisé 400 h sableux 10 Témoin solarisé plein 11 - PE Plein champ bâche seule champ solarisé non - Argilo avec calcaire Et 12 - PC Plein champ solarisé PE bâche et petite chenille avec 13 - Plein champ solarisé isobulle plastique isobulle avec Limono sableux Grézillé Bâche à plat 40µ Et Ste-Gemmes-s/ Bâche à plat 40µ et film 40µ posé sur arceau. Loire Plastique isolant de serre horticole, Isobulle Les plastiques polyéthylènes ont été fournis par Ného et la CAPL dans le cadre de l’expérimentation. I. Introduction d’engrais vert dans la rotation Modalités 1 à 6 : 4 modalités sous abri et 2 modalités en plein champ. Analyses de sol et profils culturaux : Les prélèvements pour les analyses de sol ont été effectués en juin 2014, envoyés au laboratoire d’analyse du Loiret pour analyse et les commentaires effectués par le CDDL. Les profils de sol et analyses de sol ont été effectués par le CDDL à l’automne 2014 sur chaque modalité. Analyses « lombrics » : elles ont été faites fin mars 2014 durant une période printanière très humide. La présence de lombrics a été dénombrée uniquement sur trois modalités (2, 3 et 5). Pour la modalité 6, l’analyse n’a pas pu être réalisée. Protocole : UMR EcoBio Université de Rennes. Prélèvement en période favorable (janvier à mi-mars, hors gel) de 3 fois 1 m² avant midi solaire. Utilisation d’une solution urticante (méthode Observatoire Participatif du Vers de Terre), collecte et tri des vers de terre. Infiltrométrie : protocole Vincent Hallaire INRA. Les analyses sont effectuées au printemps 2014. Malgré une infiltrométrie réalisée au printemps (contrairement à 2013 où elle avait été réalisé en hiver), le sol est toujours saturé en eau ce qui s’explique par hiver particulièrement pluvieux. Nitratest : Des prélèvements de terre sont réalisés en début en fin de chaque culture et en début et fin de solarisation afin de mesurer l’impact des engrais vert et de la solarisation sur la quantité de nitrate dans le sol au cours du temps. Analyse champignons du sol (FREDON Centre) pour les modalités 1 à 6 : pour comparer les résultats obtenus en 2013 sur les modalités en suivi pluriannuel, on recherche 3 champignons : Pythium, Rhizoctonia et Fusarium. La méthode utilisée pour la mesure de la densité d'inoculum fongique des échantillons consiste en la mise en suspension de 10g d'échantillon dans 90mL d'eau distillée stérile. Cette première suspension (=D1) est ensuite diluée à 2 reprises d'un facteur 10 (=D2 et D3). Les 3 suspensions ainsi réalisées sont ensuite étalées sur un milieu gélosé spécifique au champignon recherché. La présence des champignons recherchés sur le milieu de culture choisi est vérifiée par observation microscopique après une incubation de 48 à 72 heures à 25°C. Suivi enherbement : Un suivi des adventices est réalisé sur toutes les modalités pendant la saison culturale. Les adventices sont classées selon leur nombre sur une mètre linéaire et les principales adventices sont identifiées. Ainsi, les principales adventices retrouvées sont l’amaranthe et le mouron en classe 1 ou 2 selon les modalités. Classe 0 1 2 3 4 absence 1-10 plantes /mL 10-30 plantes / mL 30-60 plantes / mL > 60 plantes / mL 2) Résultats TABLEAU 1 : itinéraire cultural automne 2012- été 2014 automne 2012 aubergine poivron hiver 2012-13 printemps 2013 Bodet 1 abri limono argileux T7 Bodet 2 PC limono engrais vert (avoine + vesce + pois) sableux Parc A Pomeco 3 abri sable T26 Pomeco 4 PC sable Gaec Albert 5 tunnel 9 m Est limono sableux Gaec Albert 6 tunnel 9 m Ouest limono sableux pomme de terre engrais vert engrais vert (sorgho) navet botte engrais vert (seigle) été 2013 automne 2013 hiver 2013-14 printemps 2014 été 2014 engrais vert (seigle) tomate légumes fève salade - radis engrais vert (seigle) solarisation analyse Herody engrais vert (sorgho) navet botte petit pois salade - radis engrais vert (sorgho) solarisation salade - radis légumes primeurs solarisation engrais vert (sorgho) solarisation salade - radis analyse chimique engrais vert (seigle) profil cultural analyse chimique TABLEAU 2 : analyses chimique des sols site modalité type sol année pH 2013 2014 2013 2014 2013 2014 2013 2014 2013 8,00 8,05 8,04 7,74 8,2 8,41 7,78 7,41 7,58 MO P K Ca Mg B Cu Zn Mn 35 49,8 22 23,6 10,4 9,6 13,8 15,6 150 145 108 130 128 154 68 91 760 455 272 427 210 216 170 179 6380 6236 3110 2985 1067 1134 1352 1387 500 638 178 221 176 185 105 111 0,5 0,72 0,39 0,49 0,39 0,34 0,29 0,41 5,03 15 6,8 11,7 2,8 4,7 35,7 29,6 3,28 12,9 3,3 4,9 2,7 3,5 26,1 24,9 14 28,1 67,1 65,4 13,6 18,5 18,2 23,1 Bodet TUNNEL 7 1 limono argileux Bodet Parc A 2 limono sableux POMECO TUNNEL 26 3 sableux POMECO TRAPEZE 4 sableux ALBERT TUNNEL 2 engrais vert + solarisation 5 15,8 43 202 2382 215 0,52 4,8 sablo limoneux 2014 7,66 19 55 241 2626 230 0,56 7,9 Excès Carence Normal 7,7 39,7 8,3 63,9 TABLEAU 3 : Nitratest modalité modalité Type de sol 1 Tunnel 7 limono argileux 2 Parc A limono sableux 3 Tunnel 26 sableux 4 Trapèze sableux 5 6 Tunnel EV + Solarisation sablo limoneux Tunnel Solarisation sablo limoneux Date unité d’analyse cycle culture Azote 18/06/2014 post 1ere culture 132 16/07/2014 pré 2eme culture 117 27/08/2014 2eme culture en récolte 49 18/06/2014 post EV 135 16/07/2014 pré 1ère culture 51 27/08/2014 1ere culture 21 16/07/2014 pré EV 17 07/08/2014 post EV 12 20/08/2014 repousses EV 14 12/06/2014 post culture 29 16/07/2014 pré EV 33 14/05/2014 pré EV 102 30/06/2014 post EV – pré solarisation 32 20/08/2014 post solarisation 267 14/05/2014 pré solarisation 143 20/08/2014 post solarisation 354 TABLEAU 4 : Analyses présence rhizoctonia, pythium, fusarium modalité 1 2 3 4 5 6 année 2013 2014 2013 2014 2013 2014 2013 2014 2013 2014 2013 2014 0 absence + faible Rhizoctonia Pythium 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 +++ 0 ++ ++ + 0 + + 0 0 0 0 Fusariose +++ ++ ++++ ++++ +++ ++ +++ ++ +++ + ++ ++ +++ élevé ++++ très élevé Pythium valeur 900 0 180 153 90 0 90 36 0 0 9 0 Fusariose valeur 4410 1080 10800 10800 3420 1530 3420 495 3960 18 225 333 TABLEAU 5 : Enherbement modalité modalité Type de sol année 1 Tunnel 7 limono argileux 2014 2 Parc A limono sableux 2014 3 Tunnel 26 sableux 2014 4 Trapèze sableux 2014 5 Tunnel EV + Solarisation sablo limoneux 2014 culture choux melon + pastèque Classe 1 poireau 1 sorgho sorgho pois pois récolté panais 2 1 2 1 1 adventices majoritaires laiteron + mouron + renoncule pourpier + amarante + graminées graminées + pourpier + amarante amarante amarante laiteron + mouron mouron amarante + mouron sorgho 1 mouron + ortie + euphorbe 0 3) Les engrais verts en interculture et le fonctionnement du sol St Georges / Layon Pour le Tunnel 7, on note un excès dans la plupart des éléments minéraux P, K, Mg, B, Cu, Zn, Mn. En comparaison de 2013, la plupart des éléments minéraux sont en concentration plus importante en 2014, sauf P, K et Ca qui reste cependant toujours en excès. Le sol riche en éléments minéraux et l’absence de lessivage sont les raisons principales de ces fortes concentrations. Les nitratests réalisés montrent une teneur en azote élevée dans le sol due à la minéralisation de l’engrais vert et le non lessivage du tunnel. Le nitratest réalisé fin aout montre une diminution du taux d’azote qui s’explique par les prélèvements de la culture lors de son développement. Un apport en azote sera à ajuster en fonction de la culture suivante. On observe peu d’adventices dans le tunnel, principalement des graminées, de l’amarante et du pourpier. Pour les cultures en place cette année dans le tunnel (melon et pastèque), le sol est paillé d’où une gestion sans difficulté des adventices. Comme pour le tunnel 7, les éléments minéraux sont retrouvés dans la parcelle A pour la plupart en excès dû à un sous-sol riche en tout éléments fertilisants. La minéralisation de l’engrais vert a permis d’apporter une forte quantité d’azote au sol ce que montre le nitratest. La difficulté d’enfouissement de l’engrais vert par manque d’équipement adapté et les nombreuses pluies peuvent expliquer la forte diminution du taux d’azote dans le sol observée en début de culture. Le taux d’azote fin août est faible rendant nécessaire un apport. La parcelle est faiblement enherbée durant toute la saison et l’on retrouve les mêmes adventices que dans le tunnel. Allonnes Pour le tunnel 26, les éléments minéraux P, K, Mg, Cu et Zn sont retrouvés en excès comme en 2013. Par contre, le calcium est comme l’année précédente en carence dans le sol. Les nitratests réalisés montrent une faible disponibilité en nitrate dans le sol en instantané ce qui rend indispensable les apports fractionnés pour répondre aux besoins des plantes. Le nitratest réalisé lors de la repousse de l’engrais vert montre une stabilisation du taux d’azote dans le sol. La minéralisation liée à l’engrais vert apporte peu d’azote disponible (10-20 ppm) dans un sol très sableux avec un sous-sol pauvre en éléments minéraux. Le faible taux d’azote rend nécessaire un apport d’engrais dès la première culture alors que l’engrais vert permet de s’en passer en sol limoneux. L’enherbement en début de culture engrais vert est moyen (10-30 adventices) mais diminue avec le développement du sorgho (1-10 adventices). Une seule adventice est observée en été dans l’engrais vert : l’amarante. La disponibilité en éléments minéraux est correcte pour une parcelle plein champ en sol sableux. Comme en tunnel, le calcium est en légère carence dans le sol et un chaulage régulier est à effectuer pour assurer une bonne structuration du sol. Les nitratests montrent un faible taux d’azote dans le sol en fin de culture de pois et début d’engrais vert ce qui est dû aux prélèvements de la culture lors de son développement. L’enherbement de la parcelle est maitrisé pour les deux cultures successives (pois, panais). La principale adventice retrouvée est le mouron mais l’on observe aussi du laiteron et de l’amarante. Vivy Pour le tunnel en solarisation seule, il n’y a pas eu d’analyse chimique de réalisée ni de notation enherbement car la solarisation était déjà mise en place. En ce qui concerne le taux d’azote dans le sol, il est élevé avant la pose de la solarisation et très élevé après la solarisation ce qui peut pénaliser la culture de salade implantée ensuite du fait de l’emballement végétatif du feuillage. Pour le tunnel avec un engrais vert avant la solarisation, de nombreux éléments minéraux sont en excès (K, Mg, B, Cu, Zn, Mn) et en augmentation par rapport à 2013. La solarisation favorise ensuite la minéralisation du sol et de l’engrais vert d’où une augmentation du taux d’azote disponible entre mai et aout. En effet, le taux d’azote après solarisation est moins important (267 ppm) dans le tunnel ayant eu un engrais vert que dans le tunnel uniquement solarisé (354 ppm). Les nitratests montrent que l’engrais vert a permis de diminuer le taux d’azote en captant l’azote disponible dans le sol et jouer ainsi son rôle de « puits à nitrate ». L’enherbement du tunnel est faible (classe 1) après solarisation et l’on retrouve très ponctuellement du mouron, de l’ortie et de l’euphorbe. 4) Discussion : bilan indicateurs expérimentaux modalité modalité 1 Tunnel 7 2 Parc A 3 Tunnel 26 4 Trapèze Tunnel EV + Solarisation 5 6 Tunnel Solarisation Type de sol limono argileux limono sableux sableux sableux sablo limoneux sablo limoneux infiltrométrie vie du sol Test nitrate - - + - + - Test patho calcium enherbement ++ ++ 0 + +++ - 0 + - 0 0 ++ ++ ++ + --- + + 0 + ++ + - 0 Sur l’ensemble des modalités, le test d’infiltrométrie réalisé s’est révélé non concluant en raison d’un sol saturé qui ne permettait pas à l’eau de s’écouler correctement. Malgré cette saturation des sols en eau, des lombrics ont pu être observés sur certaines modalités : Parcelle A (4 en moyenne), Tunnel 26 (5,5 en moyenne), Tunnel Solarisation (2 en moyenne). Il n’y pas eu d’évaluation de la vie du sol dans le tunnel EV + Solarisation en raison des températures trop élevées. En 2013, des lombrics avaient été observés dans ce tunnel (2 en moyenne). La faible présence des lombrics peut s’expliquer par les variations de température et d’hygrométrie importantes qui sont des facteurs auxquels ils sont sensibles. Au vu de nos deux années d’observations, les sols sableux ou limoneux ne sont pas bien pourvus en lombrics mais cela semble plus lié à un effet itinéraire cultural (travail du sol) et historique de la parcelle. Les principaux lombrics retrouvés sont des endogés qui travaillent le sol en profondeur. L’absence d’épigés qui travaillent le sol en surface s’explique par un travail superficiel du sol (outil rotatif) qui les perturbe. L’infiltrométrie réalisée ces deux dernières années a été faite sur un sol saturé ce qui ne permet pas de connaître la constitution du sol en pores, et rend difficile l’observation des lombrics. Peut-être faudrait-il envisager une autre méthode (test Beerkan, test de macropores ou test des vers de terre, projet SolAb, INRA) ou une autre période de l’année pour faire ces manipulations qui semblent tout de même compliquées à réaliser pour nos types de sols maraichers. Les carences en calcium observées en 2013, se retrouvent en 2014 dans les parcelles sableuses ce qui pourrait impacter les rendements des cultures du fait d’une moins bonne disponibilité en éléments fertilisants. L’enherbement des différentes parcelles reste faible bien que plus important dans les deux modalités carencées en calcium. Les nitratests montrent l’apport en azote des engrais verts quand ceux-ci sont correctement enfouis et lorsque le sous-sol est déjà riche en éléments minéraux. Les sols sableux ne restituent que très peu d’azote disponible après une culture d’engrais vert. Les analyses indiquent la présence de champignons telluriques dans l’ensemble des modalités avec une présence plus marquée dans les modalités 1, 2 et 3. Les champignons du genre Fusarium sont ceux qui prospèrent le plus dans tous les types de sol avec une intensité différenciée entre 2014 et 2013. Une partie des Fusarium sp. identifiés sont non pathogènes et ne sont pas différenciables des pathogènes avec ce type d’analyse. Dans 5 modalités nous avons un dénombrement d’individus nettement inférieur en 2014 que 2013 d’où les 2 hypothèses suivantes : l’effet année ou l’action des itinéraires culturaux (solarisation, engrais vert). Dans les parcelles solarisée la présence de Rhizoctonia, Pythium et Fusarium est très faible comparativement à celle avec uniquement des engrais vert dans la rotation. II. Introduction d’une solarisation dans la rotation 1) Dispositif expérimental Le dispositif mis en place vise à démontrer 3 choses : Sous abris : quelle est la durée ou la somme de température optimale pour assainir le sol ? modalités 250, 300 et 400 h au-dessus de 40 °C à 10 cm Une solarisation est-elle possible en plein champ ? Quel est l’impact de solarisations répétées sur la matière organique ? modalités 5 et 6, qui sont les mêmes que pour dans la partie Engrais vert (chapitre II) Modalités Type de sol Localisation Type de film plastique Modalités essai durée 7 Tunnel solarisé 250 h 8 Tunnel solarisé 300 h sableux Villebernier Bâche à plat 40µ 9 Tunnel solarisé 400 h Modalités essai plein champ témoin Témoin plein champ Argilo – calcaire PE bâche seule en paillage Et à plat 4 PC PE Bâche à plat et petite Limono sableux chenille Isobulle Grézillé Et Ste-Gemmessur-Loire Bâche à plat 40µ et film 40µ posé sur arceau. Isobulle Vivy Bâche à plat 40µ Isobulle à plat, fixé par des agrafes au sol + terre sur la jupe Modalités essai fertilité 5Abri (tunnel 9m EV solarisé) Limono sableux 6Abri (tunnel 9m solarisé) Bâche à plat 40µ Des sondes de températures ont été positionnées à 10 cm de profondeur dans l’ensemble de modalités de l’essai. 2) Suivis des parcelles solarisées en 2013 Durée de solarisation modalité solarisation 3 semaines solarisation 5 semaines solarisation 7 semaines date de notation Culture Classe Adventices majoritaires 23-avr Pomme de terre 1 mouron 28-mai récolté 2 mouron + galinsoga + graminées 18-juin terrrain nu 2 mouron + galinsoga + amaranthe 23-avr 1 mouron + graminées aubergine et poivron 28-mai 0 18-juin 0 23-avr 1 mouron + laiteron courgette 28-mai 1 mouron + renoncule 18-juin 1 laiteron+ amaranthe + galinsoga Les relevés d’adventices montrent une repousse importante des adventices dans le tunnel 3 semaines ce qui montre que la température n’a pas détruit les graines d’adventices présentes dans le sol. Dans les tunnels 5 et 7 semaines, le nombre d’adventices observé reste faible voire nul grâce à une période de solarisation plus importante. Pour rappel, le tunnel solarisé 3 semaines a très peu chauffé (implantation en début de période pluvieuse sur l’été 2013). Les tunnels 5 et 7 semaines ont profité de la fin juillet et du mois d’août ensoleillé permettant des cumuls horaires beaucoup plus importants. Les notations d’enherbement faites sur la culture implantée suite à une solarisation montraient une faible présence des adventices. Toutefois celles-ci semblent revenir assez rapidement après la solarisation : mouron, galinsoga et amarante. D’après le producteur, dans le tunnel solarisé 7 semaines, les effets sur l’enherbement restent visibles 1 an après. Le nitratest réalisé en fin de culture de pomme de terre (tunnel 3 semaines) montre un sol très riche en azote (250 Unité d’Azote) ce qui est dû à un apport en azote du producteur pour la culture suivante. Solarisation de plein champ Aucune notation d’enherbement du sol n’a été réalisée dû à l’implantation d’un blé sur cette parcelle (Grézillé) et l’utilisation de désherbant. Modalité Modalité Témoin Témoin plein champ PE PC PE Plein champ bâche seule Type de sol Localisation Cycle culture Unité d’Azote Argilo – calcaire Grézillé Blé 16 solarisé avec Argilo – calcaire Grézillé Blé 17 Plein champ solarisé bâche et petite chenille avec Argilo – calcaire Grézillé Blé 17 Le nitratest réalisé semaine 16 ne montre aucune différence entre les modalités solarisées et le témoin. Un seul prélèvement de terre pour les deux modalités solarisé a été fait. Effet de la solarisation sur la matière organique : Notation de l’enherbement : Modalité modalité Type de sol 5 Tunnel EV + Solarisation sablo limoneux culture sorgho Classe adventices majoritaires 1 mouron + ortie + euphorbe On retrouve peu d’adventices dans la modalité 5 ce qui montre une bonne efficacité et une bonne rémanence de la solarisation dans ce tunnel. Cependant certains adventices semblent plus résistants à la montée en température, principalement le mouron et l’ortie. Modalité 5 6 modalité Type de sol Tunnel EV + Solarisation sablo limoneux Tunnel Solarisation sablo limoneux année 2014 2014 cycle culture unité Azote pré EV 102 post EV 32 post solarisation 267 pré solarisation 143 post solarisation 354 Dans la modalité 5, le taux d’azote est élevé avant la mise en place de l’engrais vert mais diminue grâce à celui-ci ce qui permet de limiter le taux d’azote en sortie de solarisation. Dans la modalité 6, le taux d’azote avant la mise en place de la solarisation est élevé. Il se retrouve donc extrêmement élevé lors du retrait de solarisation ce qui pourrait pénaliser la culture de laitue implantée. 3) Durée de solarisation La mise en place de la solarisation s’est faite le 12 juin dans 4 tunnels de 6 m contigus. Une période de 15 jours de temps dégagé a suivi, ce qui a permis une montée rapide de la température du sol. Les sondes sont positionnées dans les 4 tunnels suivis. Les 3 tunnels solarisés se comportent de la même façon, à 0,5 °C près. Le graphique représente la courbe de température dans le tunnel solarisé 400 h. Dates de fin de solarisation : Modalité 250 h : retrait le 23/07/14 Modalité 300 h : retrait le 30/07/14 Modalité 400 h : retrait le 13/08/14 Le témoin a été traité au Métam-sodium en août à 700 L/ha. Un traitement kerb flo a été fait sur l’ensemble des modalités. La parcelle n’a pas été remise en culture à l’automne par le producteur. Pour l’essai, nous avons pu mettre en place 1 planche de laitue dans deux tunnels : 250 et 400 h. Sur cette culture, le producteur n’a fait aucune intervention autre que les irrigations. Il y a très peu d’adventices dans les deux planches et aucune mortalité due à des pathogènes de sol. La parcelle a été remise en culture le 7 janvier. Plantation de scarole (variété kalinka) dans les tunnels 400 et 250 h, et de frisée (variété Milady) dans les 300h et témoin. Notation enherbement Deux notations sur 2 ml de planche sur chaque planche du tunnel (4) Bilan : nombre moyen total d’adventices par ml de planche Témoin 250h 300h 400h 03-mars efficacité 4,75 4,75 0% 6 -1% 8,5 -4% 17-mars efficacité 2,6 3,33 -1% 5 -2% 3 0% On ne note pas de différence d’efficacité entre les modalités, ni avec le témoin. La solarisation à partir de 250h au-dessus de 40 °C a la même efficacité que l’application du métam sodium. Notation maladie Notation sur toute la longueur d’une planche (900 laitues) les 26/03, 07/04 et 14/04. Un tunnel de scarole non solarisé a été suivi afin d’avoir un témoin de sensibilité aux maladies du sol pour cette variété. On observe très peu de mortalité dans les 5 parcelles : une plante touchée par du sclérotinia par tunnel à chaque notation. Quelques salades touchées par du pythium sont observées dans les tunnels, mais il n’y a pas de différence entre les tunnels sur la répartition de la maladie. La solarisation, dès 250h au-dessus de 40 °C, a la même efficacité qu’un traitement au métam soldium sur les pathogènes de sol de la laitue. Pour 2015, nous allons abaisser le nombre d’heures au-dessus de 40 °C pour réduire la durée de la solarisation, l’objectif étant de ne pas perdre en efficacité. 4) Solarisation de plein champ Cet essai a été mis en place le 03 juillet à Grézillé et le 08 juillet à Ste-Gemmes nb h > 40 °C Témoin Grézillé Ste-Gemmes Isobulle 0 0 PE seul 67 59 16 39 PE + chenille 47 49 Les deux parcelles ont été plantées en laitue début août suite à la solarisation. On constate que la modalité couverte avec l’Isobulle est celle qui a le plus chauffé sur la période de l’essai sur les deux sites. La différence avec les deux autres modalités testées est cependant assez faible vu le surcoût qu’entraine ce plastique par rapport au polyéthylène utilisé habituellement en raison de l’absence de matériel adapté à ce jour. Sur Grézillé, les taupins ont occasionné d’importants dégâts dans la parcelle de l’essai diminuant sensiblement la densité des laitues. Il n’y a aucune différence entre les modalités sur le taux de mortalité par taupin. Effet sur l’enherbement Sur Grezillé, la parcelle est cultivée en AB, il n’y a donc aucun désherbant appliqué après plantation. On observe un net effet de la solarisation sur l’enherbement de la parcelle. Les adventices les plus sensibles semblent être le mouron et le panic mais l’effet est moins notable sur les autres espèces. Il ne semble pas y avoir de différence d’efficacité ente les modalités testées. Hors, sur Grézillé, les modalités isobulle et PE + chenilles ont cumulé beaucoup plus d’heure au-dessus de 40 °C que le PE seul. Il semble donc qu’il n’y ait pas besoin de réchauffer beaucoup le sol pour détruire le mouron et le panic. Effet sur le sclérotinia La fin du mois d’août et le mois de septembre ont été sec en 2014 et très peu propices au développement du sclérotinia dans les parcelles, même dans des parcelles où il est fortement présent habituellement. Il n’y a pas de différence statistique notation 1 entre les modalités (test de Newman semaine avant nb de laitue atteinte sclérotinia / ml Keuls au seuil de 5 %). récolte témoin PE PE+ chenille Isobulle Grézillé 3,5 0,5 0,5 1 Ste-Gemmes 1,4 1,3 1,1 0,7 Les conditions climatiques n’ont pas permis de montrer une éventuelle efficacité de la méthode pour gérer le sclérotinia en plein champ. Cet essai va être remis en place en 2015 pour tenter de voir si cette méthode peut être efficace pour diminuer la pression liée à cette maladie. Durabilité dans le temps, rémanence de la technique. La parcelle de Ste-Gemmes sur Loire a été remise en culture semaine 7 en plantation sous petite chenille. nombre moyen de plantule /ml Témoin paillage PE+chenille Isobulle 03/03/2015 12,5 29 23 16 23/03/2015 33 72,5 46,5 76,5 Pour la plantation, le sol a été totalement rebrassé (labour) ce qui ne permet pas de voir les effets de la solarisation sur l’enherbement. Celui-ci est très hétérogène avec des zones de levée très importante de capselles, galinsoga, séneçon et matricaires. De même, sur la pression liée au sclérotinia, des dégâts importants sont observés à partir du mois d’avril dans la parcelle. L’humidité importante des bouts de planche, où se retrouvent les modalités paillage et isobulle, les rend propices à la maladie et à l’enherbement, on y retrouve donc les dégâts les plus importants. Le labour et l’humidité variable sur les planches ne permet pas d’observer d’effet liés aux modalités testées. N’ayant pas eu de maladie au mois de septembre, nous ne pouvons conclure entre une inefficacité de la méthode et une réinoculation liée au labour avant plantation. III. Conclusion Les analyses de sol nous permettent de voir que la plupart des éléments mineraux se retrouvent en excès dans le sol à l’exception du calcium. Ces excès sont à surveiller car certains des éléments minéraux pourraient entraîner des défauts d’assimilation d’autres élements par le phénomène de carence induite. Le fonctionnement biologique des sols semble faible selon les observations faites des lombrics et par le test d’infitrométrie ce qui est à confirmer en 2015 par différentes analyses. Un changement de méthode d’observation des lombrics et de mesure de l’infiltrométrie serait à envisager. Les engrais verts n’ont pas d’impact sur les adventices estivales au vu des observations (mouron, amarante, graminées). Par contre le dénombrement des Rhizoctonia, Pythium et Fusarium est nettement plus faible dans les itinéraires culturaux avec parcelles solarisées entre 2014 et 2015 ce qui sera à confirmer en 2016. La solarisation permet une bonne gestion des adventices en plein champ et sous abri mais peut créer des excès d’azote qui sont à gérer au moment de l’installation de la culture automnale. Dans ce cadre l’effet « puits à nitrate » de l’engrais vert avant la solarisation est à confirmer. Les essais durée de solarisation semble indiquer qu’une durée de solarisation de 250 h au dessus de 40 °C est suffisante sous abri pour une bonne élimination des adventices. De plus, la durée d’efficacité de la méthode sur l’enherbement et le sclérotinia est à confimer. En 2015, l’essai durée solarisation sera reconduit avec des durées inférieures à 250h au dessus de 40° C et un témoin non traité au Métam-sodium. Les essais solarisation de plein champ seront eux aussi reconduit avec des modalités similaires (paillage, PE + chenille, isobulle). Annexe 1 : profil cultural tunnel 7 (St Georges/Layon) Annexe 2 : profil cultural parcelle A (St Georges/Layon) Annexe 3 : profil cultural tunnel 26 (Allonnes) Annexe 4 : profil cultural parcelle Trapèze plein champ(Allonnes)