Comprendre les menaces naturelles pour mieux se

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Comprendre les menaces naturelles pour
mieux se protéger
Les risques géologiques d’Haïti
Livret d’information environnementale destiné aux Formateurs
préparé par Claude Prépetit, Ing. Géologue
SOMMAIRE
Page | 2
Pourquoi ce livret ? 3
Une définition du risque 4
Les risques sismiques 5
Les risques de tsunami 11
Les risques de liquéfaction 14
Les risques de glissements de terrain 15
Les risques volcaniques 17
Annexes : Consignes et illustrations 20
Pourquoi ce livret ?
Haïti est exposée à plusieurs phénomènes naturels qui peuvent être
dangereux : tremblement de terre, tsunami, cyclone, inondation, glissement
de
terrain,
éruption
volcanique,
etc.
Ces
phénomènes
dangereux
constituent des menaces pour le pays, ils ont la possibilité de provoquer
beaucoup de victimes et des dégâts matériels importants. On dit pour cela
qu’Haïti
est
un
pays
vulnérable.
Ces
menaces
peuvent
aussi
être
catastrophiques lorsqu’on enregistre des événements aux conséquences
désastreuses causant une mortalité humaine importante, la destruction de
biens
individuels
et
collectifs,
la
ruine
de
l’ensemble
des
activités
économiques et/ou agricoles. Nous avons encore en mémoire la catastrophe
causée par le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Quoiqu’il en soit,
lorsqu’advient une catastrophe naturelle, l’impact qu’elle présente sur les
populations qui en sont victimes n’est jamais le produit d’une fatalité. Il
résulte en grande partie du laisser-aller, donc de la négligence humaine. Le
manque d’information sur les types de menaces, l’absence d’éducation de la
population sur la conduite à tenir en cas de catastrophe majeure, la
mauvaise occupation de l’espace conduisant à laisser s’installer des
habitations dans des zones à haut risque, la construction hors normes de
maisons par des non professionnels, l’utilisation sans contrôle des matériaux
de construction, sont autant de causes qui augmentent notre vulnérabilité
face aux diverses menaces qui nous guettent continuellement.
Fort
de
vulnérabilité.
prévention
cela,
Aussi,
commence
nous
devons
« S’informer
par
cesser
pour
de
mieux
l’information »,
construire
se
notre
protéger »,
« Anticipons
les
« La
menaces
naturelles », « A chaque situation, les bons réflexes », « Connaître pour
agir », sont autant de slogans qui résument les objectifs de ce livret qui met
à
la
disposition
du
grand
public
les
informations
nécessaires
comprendre les menaces naturelles en vue de se protéger efficacement.
pour
Page | 3
Une définition du risque
La notion de risque découle de la mise en relation entre les menaces
ou probabilité de survenue d’un événement et la vulnérabilité, c’est-à-dire
l’ampleur des dégâts sur les vies et les biens (enjeux).
Risque = Menaces * Vulnérabilité
Autrement dit, les dangers liés aux
phénomènes naturels (menaces) deviennent
des risques que s’ils affectent des régions
peuplées par l’homme (vulnérabilité). Et le
risque se manifeste lorsque la vulnérabilité
d’un pays est mal gérée et qu’il se produit une
catastrophe occasionnée par un phénomène
naturel dangereux. A risque majeur peut
correspondre une catastrophe majeure.
Les risques d’origine naturelle sont de différentes natures : certains
phénomènes comme les tremblements de terre ou séismes, les tsunamis,
les éruptions volcaniques, les glissements de terrain, la liquéfaction des sols,
sont liés aux activités interne et externe de la Terre qui sont étudiées par la
géologie. On les appelle des risques géologiques. D’autres phénomènes
naturels, comme les tempêtes, les ondes tropicales, les ouragans, les
cyclones, etc. sont des événements climatiques de grande ampleur liés à la
météorologie.
On
les
appelle
des
risques
météorologiques
ou
hydrométéorologiques. Seuls les risques d’ordre géologique seront abordés
dans ce livret d’information environnementale.
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LES RISQUES SISMIQUES
Aujourd’hui personne n’est en mesure de savoir à quel moment un
tremblement de terre aura lieu, c’est pourquoi il faut être vigilant CHAQUE
JOUR ! Chacun de nous a la responsabilité de se protéger.
L’origine des tremblements de terre
Un tremblement de terre peut se produire en profondeur dans les
entrailles de la Terre où s’exercent des forces susceptibles de déformer les
roches. Celles-ci, progressivement déformées, peuvent se rompre, ce qui se
traduit par l’apparition brutale de cassures ou failles et par une libération
soudaine d’énergie sous forme d’ondes sismiques.
Différents types de failles
Le lieu où se produit la cassure est
appelé hypocentre ou foyer qui peut se
trouver à plus de 600 km ou à quelques
kilomètres de profondeur. L’épicentre du
tremblement de terre se situe en surface
à la verticale du foyer.
Intensité et magnitude
Les manifestations ressenties lors d’un tremblement de terre et les
dégâts occasionnés sont estimés par une échelle dite d’intensité graduée de
I à XII. Chaque degré est défini par ses effets sur la population ou sur les
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objets. L’intensité d’un tremblement de terre décroît lorsqu’on s’éloigne de
l’épicentre. Quant à la magnitude, elle mesure la puissance ou l’énergie
libérée au foyer lors d’un tremblement de terre. Plus la magnitude est
élevée, plus le tremblement de terre a libéré d’énergie. La magnitude est
mesurée par l’échelle de Richter graduée de 0 à 9. Chaque degré correspond
à une multiplication par trente de l’énergie.
Intensité
Effets des séismes
Magnitude
I
Non ressenti (secousse détectée par les sismographes)
3,5
II
Secousse à peine perceptible
4,2
III
Secousse faible ressentie de façon partielle (camion léger)
4,3
IV
Secousse largement ressentie (camion lourd)
4,8
V
Réveil des dormeurs (balancement des objets suspendus)
4,9 – 5,4
VI
Frayeur (ressentie par tous ; déplacement de certains meubles)
5,5 – 6,1
VII
Dommage aux constructions
6,2 – 6,9
VIII
Destruction de bâtiments
6,2 – 6,9
IX
Dommages généralisés aux constructions
6,2 – 6,9
X
Destruction générale des bâtiments (glissements de terrain)
7,1 – 7,3
XI
Catastrophes
7,4 – 8,1
XII
Bouleversement du paysage
8 et plus
Estimations comparées de l’intensité et de la magnitude (en degrés Richter)
D’où une définition du tremblement de terre :
Un tremblement de terre est le résultat physique du glissement brusque de
deux rochers, le long d’une faille située en profondeur dans l’écorce
terrestre.
Qu’est-ce qui peut arriver pendant un tremblement de terre ?
Si vous êtes près de l’épicentre d’un tremblement de terre (source),
attendez-vous à entendre une forte détonation, suivie de secousses. Si vous
êtes plus loin, le premier avertissement peut être un bruit soudain, un
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grondement ou l’oscillation du bâtiment dans lequel vous vous trouvez.
Ensuite, vous sentirez une secousse, rapidement suivie d’un mouvement de
roulement de haut en bas et de gauche à droite.
Pourquoi Haïti a-t-elle été frappée par un tremblement de terre
dévastateur le 12 janvier 2010 ?
Haïti fait partie
d’une région sismiquement active. Elle
est située sur une
zone
de
cassure
séparant la Caraïbe
et
l’Amérique
du
Nord qui se déplacent lentement. Ce
mouvement entraîne
des
pressions
s’exercent
au
qui
contact
des
deux régions et sur les failles
localisées
au
long
de
la
presqu’île du Sud et dans le
Nord d’Haïti. Après plus d’un
siècle de calme sismique, la
rupture d’un segment de la
faille de la presqu’île du Sud
s’est produite à 13 km de
profondeur le 12 janvier 2010 à 4h53 p.m. provoquant, pendant une
trentaine de secondes, un tremblement de terre de magnitude 7 sur l’échelle
de Richter, suivi de multiples répliques de magnitude plus faible. La
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population haïtienne actuelle avait perdu la mémoire historique de ce type
de menace naturelle et a été prise au dépourvu ce 12 janvier. Il faut
pourtant bien se convaincre que la menace sismique a toujours existé en
Haïti et elle existera toujours.
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Pourquoi le bilan a-t-il été aussi lourd ?
Le tremblement de terre du 12 janvier dernier a occasionné la mort de
plus de 200 000 personnes et l’amputation de près de 3 000 autres. Le
nombre de sans abris a été estimé à plus de 600 000 personnes. Cet
événement
a
causé
des
dégâts
humains,
sociaux,
économiques
et
environnementaux sans précédent dans le pays. Ce tremblement de terre se
place parmi les plus meurtriers et les plus destructifs dans l’histoire
mondiale récente. Et pourtant, une magnitude de degré 7 ne cause pas
autant de dégâts dans d’autres pays exposés à la même menace. La
population
haïtienne
a
été
tout
simplement
victime
de
sa
grande
vulnérabilité qui s’est manifestée par :

Le haut degré d’exposition à la menace : construction sur et à
proximité des failles ;

la forte densité de population dans la région métropolitaine : plus
de 2 millions d’habitants concentrés sur moins de 500 km2 ;

la mauvaise qualité du bâti et l’inobservance fréquente des règles
élémentaires de construction ;

la mauvaise qualité des matériaux de construction utilisés ;

la méconnaissance de la menace sismique ;

l’absence d’éducation sur la conduite à tenir en cas de tremblement
de terre ;

l’impréparation des institutions haïtiennes à gérer un tel désastre.
Qu’en est-il des répliques ?
Les répliques sont des séismes plus faibles qui surviennent après un
tremblement de terre, indiquant un rajustement de l’écorce terrestre après
le choc initial. Les répliques peuvent se produire pendant un certain temps
après le tremblement de terre initial. En général, plus le temps passe, plus
elles sont faibles. A cause des répliques qui peuvent être fortes, la
population doit se garder de regagner leurs maisons après un tremblement
de terre au cas où elles ont été endommagées.
Quels sont les gestes qui sauvent en cas de tremblement de
terre ?
Les gestes qui sauvent sont ceux que vous pouvez faire avant,
pendant et après un tremblement de terre. Il s’agit de mesures
individuelles à mettre en application pour ne pas se mettre en danger et à
ne pas mettre en danger les autres. Vous devez vous exercer chez vous ou à
l’école de manière à développer le réflexe qu’il faut.
AVANT LE SÉISME

Faire construire sa maison par des ingénieurs compétents et suivant les normes
parasismiques.

Repérer un endroit dans la maison où l’on pourra se mettre à l’abri.

Fixer les appareils lourds au plancher et les meubles lourds aux murs. Ne pas
placer d’objets lourds ou de bouteilles en verre sur les étagères hautes.

Dans les écoles, demander que la direction et les enseignants expliquent aux
élèves la conduite à tenir en cas de séisme.

Préparer un kit d’urgence.

Suivre, si possible, un cours de secourisme.
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PENDANT LE SÉISME
A l’intérieur : garder son calme. Rester à l’intérieur. Se mettre à l’abri près d’un
mur, d’une colonne porteuse ou sous des meubles solides (tables, bureaux, etc.),
loin des fenêtres et des portes extérieures. N’allumer pas de feu.
A l’extérieur : garder son calme. Rester à l’extérieur. S’éloigner de ce qui peut
s’effondrer (bâtiments, ponts, poteaux, lignes électriques, etc.)
En voiture : arrêter la voiture. Si possible ne pas s’arrêter sur un pont, sous des
lignes électriques, à proximité de bâtiments qui pourraient s’écrouler. Rester à
l’intérieur du véhicule. Garder son calme. Ne pas descendre de la voiture avant la fin
des secousses.
APRÈS LE SÉISME

Garder son calme. Regarder si l’on est blessé. Donner les premiers soins aux
blessés et aider les personnes prises sous les débris.

Couper l’eau, l’électricité, le gaz. Ne pas allumer de bougies. Ne pas fumer.

N’encombrer pas les lignes téléphoniques, envoyer plutôt des sms (il faut
réserver le téléphone aux messages hautement prioritaires).

Evacuer le plus rapidement possible les bâtiments, une fois les secousses
arrêtées.

Ne rentrer pas dans les bâtiments tant que l’autorisation n’a pas été donnée.

Ne pas toucher aux fils électriques tombés à terre. Mettre des souliers pour se
protéger des vitres cassées et des bris de verre.

Se méfier des répliques qui peuvent causer des dégâts supplémentaires.

Laisser les routes dégagées pour les secours.

Ecouter la radio pour connaître les consignes et les suivre.

Ne pas pénétrer dans une zone sinistrée sans autorisation.
ATTENTION !
UN
TREMBLEMENT
DE
TERRE
SURVIENT
SANS
AVERTISSEMENT. POUR NE PAS ETRE PRIS AU DÉPOURVU, IL FAUT
S’Y PRÉPARER AFIN DE MINIMISER LES DOMMAGES ET ATTENDRE
LES SECOURS DANS DE MEILLEURES CONDITIONS.
IL N’Y A PAS DE FATALITÉ.
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LES RISQUES DE TSUNAMI
Qu’est-ce qu’un tsunami ?
Le TSUNAMI ou SOO-NAH-MEE en japonais (signifiant vague dans le
port) est défini comme une série de vagues très longues se propageant à
travers l’océan.
Le tsunami peut être local : ses
effets destructeurs se limitent aux côtes
situées dans un rayon d’une centaine de
kilomètres de la source qui l’a engendrée.
Il peut être régional, c’est-à-dire capable
de provoquer des dégâts dans un rayon
d’un millier de kilomètres à partir de sa source. Il existe également le
Télétsunami
qui
peut
être
déclenché
par
une
source
lointaine
généralement distante de plus de 1000 kilomètres. Depuis l’événement
du 26 décembre 2004 survenu dans l’océan indien, on parle de
Mégatsunami en raison de la grande distance parcourue par les vagues
et de l’ampleur des dégâts enregistrés.
A la place du terme tsunami, on utilise souvent improprement celui
de « raz-de-marée » qui désigne plus précisément des ondes liées aux
marées. On réserve le terme de « seiche » pour désigner les mouvements
sismiques affectant des étendues d’eau douce (lacs, étangs, rivières, lacs
de barrage, etc.)
L’origine des tsunamis
Les vagues d’un tsunami sont générées par des mouvements du sol
dus essentiellement à des tremblements de terre sous-marins. De fortes
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vagues peuvent aussi se produire à la suite d’un glissement de terrain en
bordure de la mer ou d’un lac. Une coulée de lave issue d’un volcan peut
aussi être à l’origine d’un tsunami.
Qu’est-ce qui se passe pendant un tsunami ?
Lors d’un tsunami, on observe d’abord une lente montée de la mer.
Elle se retire ensuite bien au-delà des limites des marées basses extrêmes
tandis qu’au large, elle se met à bouillonner. Après ce retrait, les vagues se
déplacent dans l’océan à grande vitesse, de l’ordre de 100 km/h ou plus.
Une fois qu’elles atteignent les côtes, elles ralentissent en grandissant et
peuvent atteindre plusieurs mètres de hauteur. De telles vagues, en général
de 1,5 à 3 mètres de haut – mais qui peuvent en certains cas approcher 40
mètres – engloutissent tout sur leur passage.
Leur force peut être
dévastatrice détruisant la vie et les biens, inondant rapidement toutes les
zones côtières peu élevées et pénétrant profondément dans l’embouchure
des rivières. La première vague n’est pas forcément la plus dangereuse. Les
vagues peuvent se manifester pendant plusieurs heures.
Peut-il y avoir des tsunamis en Haïti ?
Lorsque les épicentres des tremblements de terre se situent en mer, il
y a de fortes probabilités qu’un tsunami soit déclenché.
Le tracé de la faille de la presqu’île du Sud est essentiellement à terre,
la probabilité de tsunamis majeurs, déclenchés par un tremblement de terre
sur cette faille est faible. Toutefois, le tremblement de terre du 12 janvier
2010 a généré une vague de tsunami de 2 à 3 mètres sur les côtes de Portau-Prince et y a tué 3 personnes. Par ailleurs, des glissements sous-marins
peuvent aussi engendrer des tsunamis locaux, comme ceci a été observé à
Jacmel et à Grand Goâve lors du séisme du 12 janvier.
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Quant à la faille du Nord qui passe en mer entre l’île de la Tortue et
Port-de-Paix, elle a une grande capacité à déclencher des tsunamis, comme
cela s’est déjà produit lors du tremblement de terre de 1842. Un séisme sur
cette faille serait une menace très importante pour la zone de Port-au-Prince
en particulier, mais aussi les zones littorales de la Grande Anse, des Nippes
et de l’Artibonite.
Que faire en cas de tsunami ?
Une alerte au tsunami peut être donnée soit par un tremblement de
terre, soit par la montée ou le retrait subit des eaux, soit enfin par les
autorités locales. Quel comportement doit-on adopter en ce cas ?
 Après un tremblement de terre, éloignez-vous rapidement du rivage
vers les hauteurs, évitez de prendre votre voiture afin de ne pas créer
d’embouteillages.
 Restez éloignés des embouchures de rivières.
 Si vous voyez un tsunami, il se peut que vous n’ayez pas le temps de
fuir, cherchez un bâtiment solide à étages et grimpez au plus haut.
 Si voue êtes en mer, ne retournez pas au port.
 Pendant le tsunami : restez à l’écoute de la radio, il peut se passer
plusieurs heures avant que tout danger soit écarté.
Il est important d’apprendre à reconnaître les zones de refuge
potentiel et les voies pour y accéder lorsque vous vous baignez à la mer ou
fréquentez des zones proches du littoral.
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LES RISQUES DE LIQUEFACTION
En quoi consiste la liquéfaction d’un sol ?
Ce phénomène accompagne très fréquemment les tremblements de
terre et peut avoir de lourdes conséquences dans les destructions du bâti.
Sous l’effet de fortes secousses sismiques, certains sables contenant une
nappe d’eau, perdent leur résistance et deviennent liquides. La liquéfaction
représente alors le changement de comportement du sol, de l’état solide
initial, à un état liquide durant la période des plus fortes vibrations
sismiques. La perte de la résistance du sol entraîne aussi une perte de sa
capacité portante et les ouvrages peuvent ou bien s’enfoncer dans le sol ou
bien flotter à cause de l’effet de bouée.
Existe-t-il des zones liquéfiables en Haïti ?
La
liquéfaction
est
significative en particulier dans les
plaines
alluviales
telles
que
la
Plaine du Cul de Sac, l’éventail
alluvial
de
(Carrefour)
la
ou
Rivière
de
la
Froide
Rivière
Momance (Léogane) où la nappe
d’eau
est
assez
proche
de
la
surface. De nombreux cas de liquéfaction ont été observés à la suite du
tremblement de terre du 12 janvier, notamment autour des installations
portuaires de Port-au-Prince et des dépôts de combustible à la centrale
électrique de Carrefour, où les dégâts ont été importants.
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LES RISQUES DE GLISSEMENTS DE TERRAIN
Qu’est-ce qu’un glissement de terrain ?
Un glissement de terrain est le mouvement d’une masse de roche, de
débris ou de sol, le long d’une pente. Il constitue une conséquence
spectaculaire
et
souvent
catastrophique
du
déboisement.
Cependant,
certains glissements peuvent résulter de causes naturelles liées à une
instabilité géologique du sous-sol, lorsque la roche mère est de nature
argileuse ou marneuse, leur déclenchement étant souvent provoqué par une
forte pluie ou une secousse sismique.
Comment se manifeste la rupture d’un glissement ?
Il existe deux grandes catégories de glissements. Les glissements
plans présentant des ruptures rectilignes et les glissements circulaires qui
suivent des plans de rupture circulaire.
Principales causes des glissements
Le passage de l’état de stabilité à l’état d’instabilité d’un versant de
montagne
relève
de
causes
nombreuses
et
variées :
géologiques,
morphologiques, physiques et humaines. Certaines causes sont externes,
comme par exemple l’érosion d’un bas de pente par la mer ou par une
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rivière, par l’ouverture d’une carrière de sable ou de roche, par les
secousses d’un tremblement de terre, par la surcharge d’une construction,
etc.
D’autres
causes
sont
considérées
comme
internes,
telles
que
l’augmentation de la pression de l’eau dans le sol après de fortes pluies,
l’accumulation d’eaux usées rejetées dans le sol, le développement de
l’altération de la roche, le degré de plasticité du sol ou sa sensibilité à l’eau,
etc. Si les causes des mouvements de versants sont diverses, il existe
toujours un seul facteur de déclenchement, c’est-à-dire un stimulus externe
(fortes précipitations, secousses sismiques, éruptions volcaniques, etc.) apte
à provoquer rapidement le mouvement. Dans la plupart des cas, les fortes
précipitations enregistrées lors des saisons pluvieuses ou cycloniques,
demeurent le principal responsable de la majorité des glissements en Haïti.
Impacts socio-économiques des glissements
Il
est
d’évaluer
très
les
difficile
coûts
des
mouvements de versants qui
sont à la fois directs et
indirects. En Haïti, ces coûts
se traduisent par des pertes
en
vies
humaines
et
animales, des destructions
de bâtiments et de routes, la
réduction des valeurs immobilières dans les zones à risques, des pertes
agricoles et forestières, la sédimentation rapide des rivières et des
perturbations dans l’environnement. Haïti est un pays montagneux à 60 %,
elle est donc appelée à subir constamment des mouvements de versants et,
avec le temps, ces risques vont croissant en raison de l’explosion
démographique, l’urbanisation croissante et le développement dans les
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zones à forte pente, le déboisement des versants et l’augmentation des
précipitations régionales causée par les changements climatiques.
Peut-on lutter contre les glissements de terrain ?
Il est impérieux de tenir compte de ce type de menace en Haïti vu les
incidences négatives qu’un tel phénomène peut avoir sur l’économie du
pays. Une lutte efficace passe par :
La cartographie des zones exposées
La prévision dans le temps (régionale ou locale)
La protection des versants : drainage, boisement et reforestation,
terrassements et ouvrages
Un Système de surveillance et d’alerte efficace
L’organisation des Institutions chargées de la surveillance, de la
diffusion et de la protection civile.
LES RISQUES VOLCANIQUES
Qu’est-ce qu’un volcan ?
Un volcan est un appareil qui met en relation la
surface de la Terre avec l’intérieur où les roches sont
en fusion. Le terme de volcan évoque le plus souvent
l’image d’une montagne conique dont le sommet a une
forme de cratère. Toutes les montagnes ne sont pas
nécessairement des volcans. Les montagnes se forment par soulèvement,
affaissement ou plissement de l’écorce terrestre. Le volcan se différencie de
Page | 17
la montagne par son ouverture ou cheminée qui relie le cratère à un
réservoir de roche en fusion.
Un volcan est dit actif lorsqu’il laisse échapper de la fumée du cratère
ou des laves si l’activité est plus importante. Beaucoup de volcans sont dits
éteints quand leur phase de repos dure depuis fort longtemps. Toutefois, il
semble impossible d’affirmer qu’un volcan est définitivement éteint.
D’où vient cette chaleur qui fait fondre la roche ?
La chaleur qui règne au sein de la Terre est due à trois causes
principales : d’abord, un reste de la chaleur qui existait quand la Terre était
en formation et n’était pas encore solidifiée ; ensuite, la pression exercée
par l’énorme poids des roches des couches supérieures sur les inférieures ;
enfin, le rayonnement des corps radioactifs qui dégagent de la chaleur.
Les types de volcans
On distingue à travers le monde quatre grands types d’éruptions :

hawaïennes quand la lave est fluide et s’épanche en larges coulées ;

stromboliennes où des coulées également larges sont accompagnées
d’explosions ;

vulcaniennes quand la lave est pâteuse et ne provoque pas de coulées
mais de violentes projections de cendres et de blocs rocheux ;

péléennes si des bouchons se forment à la sortie de la cheminée et des
nuées ardentes s’échappent des fissures latérales. Ces volcans sont
très dangereux.
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Existe-t-il des volcans en Haïti ?
Les
dernières
émissions
connues en Haïti sont situées dans la
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Chaîne des Matheux et les Montagnes
du Trou d’Eau. Elles datent de plus de
1.5 millions d’années et marquent
une reprise du volcanisme en Haïti.
Ces émissions tardives ont donné
naissance aux volcans de La Vigie et
de Thomazeau dont les morphologies des appareils et les structures
volcaniques sont remarquablement conservées. Ils représentent les témoins
des dernières manifestations du volcanisme en Haïti.
Faut-il
susceptibles
considérer
ces
d’affecter
un
volcans
jour
ou
comme
l’autre
des
la
menaces
naturelles
population ?
Aucune
manifestation volcanique n’a été signalée depuis la colonisation de l’île, mais
cela n’exclut pas la reprise d’une activité dans la Chaîne des Matheux et les
Montagnes du Trou d’Eau, sans pour autant donner une trop grande
importance à cette éventualité. De toute façon, le risque volcanique resterait
limité à l’environnement immédiat des points de sortie des laves.
La surveillance d’un volcan
Les observatoires volcanologiques ont pour vocation d’améliorer les
connaissances sur l’état d’un volcan, de suivre son élévation et d’en étudier
les manifestations éruptives. Leur mission est donc de rechercher et de
surveiller.
ANNEXES
CONSIGNES
Comment se préparer AVANT un tremblement de terre
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Un tremblement de terre n’annonce pas sa venue. Il n’y a pas non plus
de saison pour un tremblement de terre. Il faut être constamment sur ses
gardes. Pour se protéger, les conseils à mettre en pratique pour ne pas être
pris au dépourvu sont les suivants :

Assurez-vous
d’habiter
dans
une
maison
bien
construite
répondant aux normes parasismiques. Si non, faites-la renforcer
par un professionnel habilité.

Identifiez les dangers chez vous et dans les lieux que vous avez
l’habitude de fréquenter : descendez les objets lourds rangés en
hauteur, ne laissez pas traîner les verreries de table sur les
étagères, fixez les armoires aux murs, fixez vos ordinateurs et
équipements audiovisuels sur leur support pour les empêcher de
glisser, etc.

Identifiez un endroit où vous protéger c’est-à-dire les zones les
plus sûres dans chaque pièce de votre habitation et dans les
lieux que vous fréquentez : murs solides, encoignures de portes,
tables ou bureaux résistants. Entraînez-vous, avec votre famille
ou vos collègues, à vous abriter dans les endroits que vous aurez
identifiés. A l’inverse, il faut se tenir éloigné des fenêtres, des
miroirs, des cuisinières et des meubles lourds qui peuvent se
renverser. Placez les lits loin des fenêtres, cadres lourds, miroirs,
etc.

Formez-vous aux gestes de premiers secours et préparez un kit
d’urgence ou un sac de survie à conserver dans un endroit
facilement accessible et connu de toute la famille.
Page | 21
------Comment se protéger PENDANT un tremblement de terre
Pendant un tremblement de terre, les gestes qui sauvent sont ceux
que vous pouvez faire. Les voici :

Gardez votre sang froid quelque soit l’endroit où vous vous trouvez.
Pas de panique car la panique tue.
Si vous êtes à l’intérieur d’un bâtiment

Si vous êtes au rez-de-chaussée, à proximité immédiate d’une sortie,
évacuez
rapidement
pendant
les
premières
secousses
en
vous
protégeant la tête.

Si vous êtes à l’étage ou à l’intérieur d’une maison, abritez-vous à
l’endroit que vous avez préalablement repéré avant : placez-vous près
d’un mur, d’une colonne porteuse ou sous une table solide. Eloignezvous des fenêtres et des façades donnant vers le vide. Protégez-vous
la tête avec les bras. En fauteuil roulant, verrouillez les roues et
protégez-vous la tête. Si vous êtes au lit, protégez-vous la tête avec
votre oreiller. Placez-vous, si possible, près d’un mur porteur de votre
chambre. En entrant dans un endroit public, ayez le réflexe de repérer
les endroits moins vulnérables.
Si vous êtes à l’extérieur

Restez-y et dirigez-vous vers un endroit dégagé. Ne rentrez surtout
pas dans les bâtiments.

Eloignez-vous
des
bâtiments
(écroulement
des
clôtures,
toitures, balcons ou chute d’objets), des pentes et
des
falaises
(glissement de terrain et chutes de pierres), des arbres et des
lignes et poteaux électriques qui peuvent tomber, des ponts, etc.

Ne restez pas en bordure de mer, gagnez les hauteurs.

Ne prenez ni les escaliers ni les ascenseurs.
Si vous êtes en voiture

Arrêtez-vous à distance des constructions, en terrain dégagé si
possible, sans bloquer la route.

Arrêtez-vous à distance des fils électriques, des ponts, des arbres.

Détachez votre ceinture de sécurité et restez dans votre véhicule,
prêt à réagir s’il le faut. Ne descendez pas de la voiture avant la fin
des secousses, sauf en cas de danger immédiat.
-------Comment réagir APRÈS un tremblement de terre
Que faire immédiatement après les secousses ? :

Coupez l’électricité, le gaz et l’eau.
 Evacuez rapidement le bâtiment dès l’arrêt des secousses en faisant
bien attention aux objets qui sont tombés par terre et à ceux qui
menacent de le faire. Gardez toujours votre sang froid.
 Ne pas utilisez les ascenseurs pour quitter un immeuble.
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 Pensez à emporter votre kit de survie et les objets de première
nécessité.
 Dirigez-vous sans courir vers les différentes sorties en vous rendant
dans un espace dégagé ou sur le lieu de regroupement désigné
préalablement.
 Ne fumez pas et n’allumez pas de feu car il y a des risques
d’explosion.
 Ne rentrez pas dans le bâtiment tant que l’autorisation n’a pas été
donnée, il peut y avoir d’autres répliques qui peuvent faire s’effondrer
des bâtiments fragilisés par les premières secousses.
 Ecoutez la radio pour connaître les consignes.
 N’encombrez pas les lignes téléphoniques. Envoyez plutôt des sms.
 Laissez les routes dégagées pour les secours.
 Apportez une première aide aux voisins, pensez aux personnes âgées
et handicapées.
 Eloignez-vous des zones côtières, même longtemps après la fin des
secousses en raison d’éventuel tsunami.
 En cas d’ensevelissement, manifestez-vous en tapant à intervalle
régulier sur l’objet le plus approprié à proximité (canalisation, poutre,
table,…). Si vous avez un sifflet d’alerte utilisez le à intervalle régulier.
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Illustrations des consignes
AVANT
Construisez parasismique
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Fixez les armoires aux murs et enlevez les objets lourds situés en hauteur
Identifiez les lieux où
vous protéger
Préparez un sac de survie et un kit d’urgence
PENDANT
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La panique tue
Pas de panique. Gardez votre sang froid
Abritez-vous dans un endroit
repéré préalablement
Eloignez-vous des murs
Eloignez-vous des cuisinières
Eloignez-vous des portes et
fenêtres vitrées
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Ne restez pas en bordure de
mer, gagnez les hauteurs
Eloignez-vous des bâtiments
APRES
Sortez des bâtiments, une fois
les secousses arrêtées
Coupez l’électricité
Restez groupés loin des
bâtiments
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