Séminaire Dubreil. Algèbre et théorie des nombres A RTIBANO M ICALI Algèbres intègres et sans torsion Séminaire Dubreil. Algèbre et théorie des nombres, tome 18, no 1 (1964-1965), exp. no 12, p. 1-6 <http://www.numdam.org/item?id=SD_1964-1965__18_1_A11_0> © Séminaire Dubreil. Algèbre et théorie des nombres (Secrétariat mathématique, Paris), 1964-1965, tous droits réservés. L’accès aux archives de la collection « Séminaire Dubreil. Algèbre et théorie des nombres » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ Séminaire DUBREIL-PISOT (Algèbre et Théorie des nombres) 18e année, 1964/65, n° 12 12-01 8 ALGÉBRES INTÈGRES février 1965 ET SANS TORSION par Artibano MICALI Un est anneau unitaire. De toujours commutatif à élément unité plus, le mot algèbre algèbre veut dire et un module sur un tel anneau, associative. 1. Préliminaires. Soit bre A L, où q un anneau. Tout donc 1.’ algèbre est un A-module M s’écrit symétrique (cf. [2]) certain idéal de l’anneau de de comme quotient d’un A-module li- s t écrit M polyn8mes S ( L) . { cf . ~ 3~ ~ , Dans certains problè- S(M) est in~ tègre. On connaît bien des exemples d’algèbres symétriques non intègres ( cf . ~ ~~ ~ . Nous donnerons dans ce papier une condition nécessaire et suffisante pour qu’une algèbre symétrique soit intègre, et nous l’appliquerons aux algèbres symétriques d’idéaux. En particulier, les algèbres symétriques intègres caractérisent les points simples sur une variété algébrique. Nous donnerons encore des résultats analogues pour les algèbres tensorielle et extérieure. me s, il s’agit de savoir si On remarque que, pour les bien connu : q est premier algèbres symétriques, LEMME 1. - Soient A un anneau intègre, symétrique. Alors, S (M) est intègre si et En effet, soient de torsion de nous K S(M) . M on un ou encore a’ le lemme suivant A-module et S(M) seulement si le corps de fractions de A, et si t(S(M)) S (M) est qui son sans est algèbre torsion. le sous..A-module La suite exacte donne d’ où le lemme. 2. Algèbres intègres Soient A muni de la et sans torsion. noethérien intègre, topologie spectrale (cf. [1]). un anneau et S = Spec(A) son spectre premier PROPOSITION 1. - Soit B sion si. et seulement B sion pour . En si, tout p dans S effet, A-algèbre. une est c’est évident que, si A une est B est une A-algèbye B Alors -algèbre (ou sans sans une tor- tor- torsion, alors B P l’est aussi idéal premier p de A est contenu sans tout p dans S . D’autre part, tout nous montre qu’on dans un idéal maximal m de A, et la formule B = (B ) peut se borner aux idéaux maximaux. Le lemme de globalisation nous donne alors que pour B est sans torsion. RemarQue. - La proposition 1 est encore simplement est tout B si vraie, un A- module. un A-module. L’algèbre tensorielle extérieure E(M) ) est sans diviseurs de zéro COROLLAIRE. - Soit S(M) , trique torsion) (resp. intègre, THEOREME seulement B est connexe, et ceci 1 0 et S, e = 0 on a des p dans S B pour ou équivaut à dire (cf. [1]). Soit ep = 1 , tels que e ~ intègre, e et si l’on 0 B dans désigne (resp. sans B est intègre si, et qu’à démontrer que Spec(B) pas d’autres idempotents diffédans un idempotent. Pour tout p on n’a B que e st sans diviseurs S. dans tout p une est localement B effet, puisque rents de torsion), A-algèbre noethérienne. Alors e st intègre pour tout p dans S . 1. - Soit si, sans T(M) re s . (resp. intègre (resp. S(M ) , E(M ) ) seulement si. T(M ) si. et de zéro En M n’a U~ (resp. Ul) par e~~), l’ensemble alors Etant donné que alors U~ te la et U1 sont des ouverts de S~ et comme S est connexe, il en résul- proposition. THEOREME 2. - Soit FI un A-module tel Que (resp. S ~M~ ~ E ~M~ ~ soit (resp. intègre, sans torsion et soit M’ un sous-A-module de M . Alors T~M~ ~ (resp. S ~M’ ~ ~ E ~M’ j ~ est sans diviseurs de zéro (resp. est (resp. intègre. sans torsion si et seulement si, sans diviseurs de zéro (resp. intègre, sans torsion) pour tout idéal premier p sans diviseurs de zéro c ontenant le radical de M . On désigner va Rad(M) par A tels ments c est idéal premier de un dans qu’il A existe un qui est déjà et à M’ ~ M = zéro. Le théorème alors contenant pas ne T(M’ ) = moment M, c’est-à-dire l’ensemble des éléentier n ~ 1 tel que cn M c M’ . Si p le radical de diviseurs de sans sy- et extérieure. métrique peut exemples donner des où le théorème 2 n’est pas vérifié. Dans le l’algèbre symétrique (par exemple) , relation ré- algèbres sulte alors du théorème 1. La même démonstration est valable pour les On ce x~=y~ S(A) gre, donc et p l’est S(p) mais aussi, un A corps, = k[x , y] l’idéal de l’origine. L’anneau A (x , y)A = k soient cas avec de la est intè- intègre. n’est pas T(a:) (resp. S(a) , E(a) ) est sans diviseurs de zéro (resp. intègre. sans torsion) si, et seulement si~ est sans diviseurs de zéro (resp. intègre, sans torsion) (resp. pour tout id éal premier p contenant Rad ( a) . COROLLAIRE. - Soit ce idéal de un A . Alors E(aA ) ) Le corollaire ci-dessus mier de A, intègre, sans diviseurs de zéro sultat est local forme si, ( cf . ~ 3~ ) régulier si, et plus générale à et seulement particulier anneau 3. de point point S (m) si, de on sans torsion) V de V donne un Sur l’algèbre Dans tout ce A un anneau seulement un anneau est pour tout idéal m de A~ est premier p T(m) est sans diviseurs de zéro. Un réet extérieure. local d’idéal maximal intègre. noethérien. Alors intègre un On peut m , alors A alors donner à savoir : résultat, ce est S(m) si, est (resp. si, si, T (mA ) est sans les algèbres symétrique est pour tout A e st idéal maximal un anneau m de régulier si. A . corps, V une k-variété, k[V] son et p l’idéal premier d’un point p de V , alors p est si, et seulement si, S(p) est intègre. En effet, tout voit que si coordonnées, simple A que si THEOREME 3. - Soit un sans et seulement est vérifié pour analogue On sait En est contenant q . Donc, pour tout idéal maximal A une et seulement (resp. intègre, diviseurs de zéro sans de torsion) si, idéal prediviseurs de zéro (resp. que si q particulier, en (resp. S (~) 3 E (q) ) T(q) alors dit, nous point fermé k est de un Spec(k[V]) . tensorielle. paragraphe, A désigne un anneau commutatif à élément unité. Soient a idéal de un A et a o : -~T(a) l’injection canonique. Si où x et est un élément de torsion de En sont dans y effet, étant donne IEMME 3. - Soit bijectif, alors M M parcourant i ~ y A est un corps et si M local, d’idéal maximal m A alors on a T ~M) -~ S ~M) est localement monogène. est D’autre part, soit Il en résulte que et x pour A-module. S i l’épimorphisme canonique un Ceci est évident si T(~) . que ya(x) et donc que . alors est un espace vectoriel et de corps de restes sur A . k = A/m . donc M/mM c’est-à-dire un élément alors que e est dans M En donc, k-espace tel que M vectoriel de dimension 1 . Il existe alors = + Ae , A un anneau local d’idéal maximal de valuation discrète si, et seulement si, effet, et le lemme de Nakayama nous A est donne M = Ae . THEOREME 4. - Soit neau un si T(m) par le lemme est 3, m sans est T(m) est m . Alors sans un an- torsion. torsion, alors T(m) = S(m) (d’après le lemme 2~ ~ principal. Ceci nous montre que A est un anneau de valuation discrète. Réciproquement, si A est un anneau de valuation discrète, m est principal, donc T(m) est un anneau de polynômes en une indéterminée à coefficients dans A ~ donc intègre, c’est-à-dire sans torsion. Soient A mier de un anneau A. Si T(p) noethérien est sans (non nécessairement local) et p torsion, il en est de même de un idéal pre- relations est est un anneau pas vraie. = un discrète. Mais la ré- de valuation p Ainsi, soient k un xy y2 =0 et p = Ay l’idéal de idéal premier de A , car A/p = k[[x]] ciproque n’est p A à dire que équivaut et ceci corps, A == k~ ~ x , y]] avec les A engendré par y. On voit que est intègre et pAp = 0 . Puis- donc c’est un anneau degré 1 ~ donc est Am discrète. D’autre part de la torsion. a Toutefois, la = k((x)) ~ contient p réciproque en est vraie si p précisément : est maximal. Plus THEOREME 5. - de valuation A alors est le corps de fractions de l’anneau que Soit A de valuation un anneau noethérien. Pour tout idéal maximal un anneau T(m) discrète si, et seulement si, de m est A s tor- sans sion. En effet on torsion sans Dans le rielles cas idéaux, des est torsion, 4. Sur sur alors k soit X~ ... ~ briquement indépendants avoir effet, A un anneau T(M) engendré pour tout entier E q exemples d’algèbres on corps 9 tenso- considère dans l’an- donc ... 9 Il suffit alors d e sont fm prendre m algé- > n pour 1’algèbre extérieure’ M commutatif, un dré par les tenseurs Si S ~~~ , ( cf . ~ 4~ ~ . est idéal premier un = un A , T(m) de la torsion. avec Soient de k de m torsion. sans il est facile de donner des A = sans est si, la torsion. En polynômes Si voir que, pour tout idéal maximal qu’à et seulement si, ayant de de neau n’a ~M~ ~ 0 , x par les tenseurs x ~ I A-module, x , et x T(M) Ir idéal de parcourent M , parcourant M. Il y et J engen.- l’idéal est clair que, q > 0 ~ alors on a donc c’est-à-dire pour tout M q T q (M) alors1 >2s est localement n = 0 . Ceci nous T(M) = S(M) , monogène. montre que et ceci T entraîne, = S (M)=0 déjà, que si E q comme on sait 12-06 A Soient e st intègre, les A-modules E (a) A A . Si En effet, soit THEOREME 6. - Soit A un anneau En effet, A si est Supposons que E(m) donc S(m) T(m) . anneau on a a, un anneau soit Co.ci sans nous local d.’ idéal maximal A si, est un anneau montre que m m. degrés supérieurs. Alors, E(m) de valuation discrète, E (m) de valuation torsion. Alors q 2 . Pour tout vecteur de la La même démonstration est valable pour des torsion si, et seulement sans dans y idéal de un sont de torsion pour l’injection canonique. et x avec xa(y) = ya(x) . car a -~ E (a~ a : a(x) A a(y) forme commutatif à élément unité, et a un anneau est discrète. est torsion. sans 0 pour tout E q (m) = est principal, donc que q > 2 ~ et est un A de valuation discrète. A Soient maintenant idéal premier de A, un anneau noethérien et supposons que (non E(p) nécessairement soit torsion. sans local), p un Alors, torsion, et ceci équivaut à dire que A est un anneau n’entraîne pas que E(p) de valuation discrète. Mais; A de valuation discrète soit sans torsion. Pour cela, on prend k un corps A k[ [x , y]] avec les re= 0 et p lations xy Ay . On a déjà vu que A est un anneau de valuation discrète (car c’est un corps), mais E(p) contient p en degré 1 , qui a de la torsion. Cette réciproque est vraie si p est maximal, c ’ est-à-dire, on a est aussi = sans = == y ~ = le résultat suivant : THEOREME?. - Soit est Am un anneau A un anneau noethérien. Pour tout idéal maximal de valuation discrète si, et seulement si, E (m) est m de sans A, tor- sion. Il suffit de voir que, pour tout idéal maximal équivaut à E (mA ) sans m de A, E(m) sans torsion torsion. BIBLIOGRAPHIE [1] BOURBAKI (Nicolas). - Algèbre Chapitres 1 et 2. - Paris, Hermann, ind., 1290 ; Bourbaki, 27). CHEVALIEY (Claude). - Fundamental concepts of algebra. - New York, Academic Press, 1956 (Pure and applied Mathematics, 7). MICALI (Artibano) . - Sur les algèbres universelles, Ann. Inst. Fourier, Grenoble, t. 14, 1964, fasc. 2, p. 33-87. SAUMON (Paolo) . - Sulle algebre simmetriche e di Rees di un ideale. - Genova, Edizioni scientifiche, 1964. 1961 (Act. scient. [2] [3] [4] et commutative.