Recensement Economique - Office National des Statistiques

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE LA PROSPECTIVE ET DES STATISTIQUES
LE SECRETAIRE D’ETAT CHARGE DES STATISTIQUES
BILAN PRELIMINAIRE DE LA PREMIERE PHASE
DU RECENSEMENT ECONOMIQUE
Décembre 2011
PREAMBULE
Les pouvoirs publics viennent de réussir le défi de mener à bien la première phase
du premier Recensement Economique, au cours de la période allant de Mars à
Décembre 2011.
Cette opération d'envergure a ciblé tous les établissements économiques, hors
agriculture, relevant des secteurs privé et public. Elle a concerné également tous les
établissements administratifs (secteur de l'Administration).
Le Recensement Economique est probablement l’opération statistique la plus
complexe et la plus importante jamais réalisée en Algérie. En l’état actuel de notre
Système National d’Information Statistique (SNIS), le Recensement Economique est
une opération structurante, sans doute, bien plus importante que le recensement de
la population, les phénomènes démographiques étant souvent structurels, avec des
mouvements toujours longs dans le temps. Ceci est d’autant plus vrai que cette
opération se singularise par le questionnaire Q1 relatif aux attentes des agents
économiques et aux contraintes auxquelles ils font face dans l’exercice de leurs
activités.
En effet, L’expérience et les pratiques internationales ont montré que les pays qui
disposent d’un système d’informations statistiques performant sont ceux qui ont su
le bâtir
autour des deux piliers principaux que sont les répertoires et les
nomenclatures. Le Recensement Economique a pour vocation justement de mettre
en place ces deux éléments.
La finalité de cette opération est de présenter, pour la première fois et de maintenir
par la suite, une image la plus fidèle qui soit du tissu économique national,
notamment, à travers
la répartition des établissements économiques selon le
découpage administratif en vigueur, selon les secteurs d'activités et selon la taille en
termes d'effectifs employés.
Le Recensement économique figure dans le programme du Gouvernement.
L’organisation mise en place à mobilisé l’ensemble du Gouvernement, au sein du
Comité National du Recensement Economique présidé par Monsieur le Ministre de
l’Intérieur et des Collectivités Locales et réunissant les Secrétaires Généraux des
secteurs, sans oublier les comités de Wilaya présidés par les Wali. D’ailleurs, sans
l’implication des secteurs et du Ministère de l’Intérieur et des collectivités Locales,
l’opération n’aurait probablement pas réussi. A cet égard, il est peut être opportun
de se poser la question sur le rôle transversal de la statistique et de son organe
central qu’est l’ONS. En effet, il serait peut être judicieux de s’interroger quant aux
obstacles que rencontrent les cadres de l’ONS dans la réalisation des grandes
enquêtes (emploi, dépense consommation, etc..), en l’absence de l’implication des
secteurs, notamment des collectivités locales. Aussi, un statut particulier adéquat,
accordé à l’ONS, serait de nature à lui permettre de prendre en charge le caractère
transversal de ses missions.
Telle que décidée et conçue cette opération comporte trois types d’objectifs
assignés :
 Des objectifs politiques de Gouvernance économique,
 Des objectifs techniques statistiques,
 Des objectifs mixtes politico-techniques.
Au titre des objectifs politiques de Gouvernance économique, il y a lieu de citer deux
objectifs principaux, à savoir :
1. Améliorer la gouvernance de l’économie, au niveau national et au niveau
local, par une prise de décisions plus pertinente, grâce une meilleure
connaissance du tissu économique, permettant des analyses plus fines et des
prévisions plus fiables. Le recensement économique constitue, pour les
pouvoirs publics, une occasion exceptionnelle d’être à l’écoute des
préoccupations des entrepreneurs et d’Appréhender de manière objective les
véritables contraintes et problèmes rencontrés par l’entreprise. Les idées
reçues et les préjugés seront complètement évacués pour s’en tenir
uniquement aux seules réalités de l’entreprise.
2. Rétablir la confiance entre l’administration et l’opérateur économique. Ce
rapprochement est de nature à améliorer la valeur ajoutée apportée par
l’administration à l’agent économique et donc à l’ensemble de l’économie.
Cette dernière fait face à deux problèmes majeurs à savoir, la mauvaise
perception de celle-ci auprès des opérateurs économiques et la
décapitalisation des compétences. Ces problèmes sont le résultat de l’effet
conjugué du PAS (Plan d’Ajustement Structurel) et de la situation particulière
vécue par le pays, durant les années quatre-vingt dix. En effet, le PAS, en
poussant l’administration à se passer de ses meilleures compétence dans le
cadre de la réduction des effectifs (retraites anticipées), a limité le transfert de
compétence au profit des nouvelles recrues à la fin du PAS, d’une part et a
rendu l’administration économique dépourvue face aux mutations
économique, que le FMI lui-même a recommandé, d’autre part. Aussi, il y a
lieu de dépasser ces problèmes et de remettre l’administration au service de
l’opérateur économique, en mettant les moyens dans la formation continue,
notamment.
Au titre des objectifs techniques, il y a lieu de citer deux objectifs principaux, à
savoir :
1. le développement de la production statistique en adéquation avec les
besoins de l’économie. En effet, ce recensement économique permettra de
disposer d’une base de sondage pour l’ensemble des enquêtes auprès des
entreprises (ou établissements) et plus particulièrement les entreprises du
secteur privé qui ne sont pas bien appréhendées. La poursuite du suivi des
paramètres et indicateurs des différents secteurs d’activité (hors
agriculture) : industrie, commerce, BTP, services, transports, etc.… relève
également de cet objectif.
2. L’actualisation et la mise à jour de nombreux outils et indicateurs
statistiques. Il s’agit notamment des codes et nomenclatures pour une
meilleure adaptation avec la réalité, une meilleure comparabilité avec nos
partenaires est également visée. Il y a lieu également d’inscrire dans ce cadre
la révision des pondérations pour les différents indicateurs de mesure de
l'activité économique, notamment l'indice de la production industrielle,
l'indice des prix à la production industrielle, le taux d'utilisation des capacités
de production…..
Au titre des objectifs politico-techniques, il y a lieu de signaler que l’objectif ultime de
cette opération est la constitution d’un Répertoire Central des Entreprises et des
Etablissements. Un pré requis
à ce répertoire est l’adoption d’un Identifiant
Commun des Entreprises et des Etablissements (ICEE). A ce niveau, il est important
de signaler que le fichier du RE constituera la base du futur Répertoire des
Entreprises et des Etablissements.
Aussi, toute évaluation de la première phase du RE se doit de se faire en considérant,
objectivement et sans parti-pris, les réalisations par rapport à ces objectifs, en
s’inscrivant dans un processus d’amélioration continue, en capitalisant l’expérience
vécue et en reconnaissant à toutes les parties prenantes le droit à l’erreur.
A l’issue de cette première phase et tenant compte des objectifs, des contraintes
objectives rencontrées et des réalisations, il peut être affirmé que cette opération
est, dans l’ensemble, un succès avéré. En effet, comme appréciation préliminaire,
nous pouvons relever un bon déroulement de l’opération dans l’ensemble, puisqu’il
n’a été enregistré aucun incident majeur durant toute cette première phase, la plus
délicate. Même les zones réputées répulsives vis-à-vis de l’administration (EL
Hamiz, El Eulma, Semmar, etc...) ont été recensées sans le moindre incident. Aussi,
le rejet massif, tant redouté, n’a fort heureusement, pas eu lieu, grâce notamment à
une campagne de sensibilisation très positive et « agressive » et la mobilisation des
collectivités locales sous la conduite du Président du Comité National du
Recensement Economique (CNRE) et Ministre de l’Intérieur et des Collectivités
Locales. Par ailleurs, la formation durant la phase de préparation a permis une
collaboration appréciable des enquêtés et enquêteurs qui, bien que faisant face à
une méfiance des opérateurs économiques vis-à-vis de l’administration, ont su établir
le dialogue avec ces derniers, ce qui leur a permis de renseigner convenablement
leurs questionnaires. A ce niveau, il peut être judicieux de signaler, encore une fois,
que cette première phase a confirmé le problème de différence entre la perception
et la mesure. La perception relevant du « préjugé » et la mesure de la réalité, alors
que souvent les décisions sont prises sur la base de la perception. Il y a lieu de
signaler, également, qu’un indicateur pertinent du balayage exhaustif du territoire
est le nombre fort appréciable de «nouvelles créations» constatées entre la phase
de dénombrement et celle du recensement, ce qui pourrait constituer un indicateur
du caractère, dans une certaine mesure, spéculatif, ponctuel et rentier de
l’économie.
Les
résultats « palpables »
de ce recensement apparaitront à la suite de
l’exploitation approfondie du fichier des questionnaires. Toutefois, certains résultats
partiels, qualitatifs et quantitatifs, peuvent d’ores et déjà être mis en évidence. Il
s’agit notamment :
 Du fichier lui-même du recensement économique, qui regorge d’informations
pertinentes de niveau local et national, dont l’exploitation après l’apurement
peut révéler ou confirmer certaines situations. A titre d’illustration, on peut la
domination du secteur tertiaire dans l’économie, ce qui confirme le caractère
rentier de celle-ci, ou bien encore la domination du privé par rapporta u
public, etc. On peut également relater des situations insoupçonnées telles
que le cas de cette commune de la Wilaya d’Oran ou le nombre de bijoutiers
dépasse significativement celui des boulangers. Ce fichier servira dès à présent
à l’élaboration de l’échantillon de la deuxième phase.
 Du fait que le RE a constitué une occasion exceptionnelle pour les agents
économiques d’exprimer leurs doléances aux pouvoirs publics. En effet,
l’introduction du questionnaire Q1, à l’initiative du Ministre de l’Intérieur et
des Collectivités locales, a permis aux opérateurs économiques d’exprimer
massivement leurs points de vue sur l’environnement économique national,
puisque plus de 71% des enquêtés l’ont renseigné. L’exploitation de ce
questionnaire est de nature à améliorer l’environnement et sa perception par
les pouvoirs publics, ce qui est de nature à améliorer la position de notre pays
dans les classements des organismes internationaux, tels que le DoingBusiness de la Banque Mondiale. De même, les résultats du recensement
permettront aux entreprises la réalisation de meilleures études de marchés.
Ceci constituera le premier élément de la Valeur ajoutée de l’administration au
profit des entreprises.
 L’expérience acquise par les services de l’ONS dans la préparation et la
conduite de cette grande opération et qui devrait être capitalisée de manière
objective, en particulier, en identifiant et en analysant les insuffisances
méthodologiques, organisationnelles et humaines. Il demeure entendu que
certaines insuffisances sont inévitables compte-tenu de la nature même de
l’opération. Aussi, cette expérience acquise sera mise à la disposition du
SNIS. Elle l’est d’ores et déjà, à travers l’assistance offerte par l’ONS au
Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, dans le cadre de la
préparation du RGA (Recensement Général de l’Agriculture) et qui se
poursuivra lors de l’exécution prévue en 2012. A ce titre, il est peut être
judicieux de noter que l’utilisation de la technique de lecture optique des
questionnaires dans la saisie, pour la première fois en Algérie, est une totale
réussite. De plus, cette opération a vu la mobilisation de 6000 Agents qui
« absorbé » plus de 90% du budget alloué à cette opération.
 Une première image globale du tissu économique est disponible. Elle sera
affinée au fur et à mesure de l’exploitation des résultats. A cet effet, il y a lieu
de signaler que l’exploitation donnera lieu à la production et à la diffusion
progressives de dizaines de tableaux dont pourront profiter toutes les
institutions et tous les agents économiques.
Toutefois, il y a lieu de rappeler que l’information est un flux et non un stock et
qu’une exploitation lente et/ou limitée des données du recensement limiterait
considérablement son impact.
Aussi, au vu du caractère dynamique du tissu
économique, caractérisé par la grande célérité de la démographie de la Très Petite
Entreprise (TPE) privée qui peut connaître dans un laps de temps court des
mouvements assez soutenus : création, cessation, fusion, éclatement, changement
d’activité, changement de statut, changement de localisation, …etc., des procédures
de mise à jour du fichier (ou Répertoire) issu de ce recensement doivent être
clairement définies et rapidement activées. A cet égard, l’établissement d’un
Identifiant Commun des Entreprises et des Etablissements dans un premier temps et
la mise en place d’un Répertoire Central des Entreprises et des Etablissements, par
la suite, constituent des actions déterminantes pour la réussite du recensement.
Dans le cadre de ses missions relatives au développement du SNIS, le Secrétaire
d’Etat chargé des statistiques a initié deux actions complémentaires, dans le sens
d’une vision globale de l’évolution future du SNIS (voir schéma 1).
 La première action est relative à l’Identifiant Commun des Entreprises et des
Etablissements, devant donner lieu à un Répertoire Central des Entreprises et
des Etablissements. Un dossier a été élaboré et transmis au Ministre pour
soumission au Gouvernement.
SCHEMA 1 : Evolution du SNIS
 La deuxième action est relative à l’Urbanisation du SNIS, dont la finalité est la
mise en place d’un Hub informationnel, sous forme de Data-Center, devant
regrouper, sauvegarder et rendre accessible l’essentiel des données
statistiques issues de sources administratives. Un schéma directeur de ce Hub,
ainsi qu’une esquisse de son cahier des charges ont été élaboré. Ils seront
soumis au Gouvernement prochainement.
Ces deux actions s’inscrivent dans le programme plus large du Gouvernement relatif
au système National d’Information, à savoir le programme E-Algérie.
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