INTRODUCTION La statistique a été une constante préoccupation des pouvoirs publics dés lors qu’elle constitue un attribut de souveraineté nationale. Au lendemain de l’indépendance, une ordonnance - relative à la création d’un organisme de planification et à l’organisation et aux attributions de la direction des études économiques et du plan – a été promulguée le 25 août 1962. L’article 9 de ce texte de loi énumère les missions de la sous direction des statistiques. Il est stipulé que cette structure a entre autres missions « de recueillir, centraliser, établir, mettre à jour, interpréter et exploiter les données et renseignements statistiques de toute nature et notamment ceux concernant l’économie, la démographie, les finances et la situation sociale et sanitaire du pays ». Le mois suivant, soit le 22 septembre 1962, un décret – est signé – dont l’objet est de réglementer la coordination, le contrôle, l’obligation et le secret en matière de statistiques. Ainsi dans son premier article, il stipule : « il est créé auprès de la sous direction des statistiques un comité de contrôle chargé de coordonner les études des services publics nécessitant la mise en œuvre d’enquêtes statistiques, de décider de leur opportunité, de leur reconnaître éventuellement un caractère d’utilité publique, de désigner les organismes publics ou semipublics ou d’agréer les organismes privés auxquels en sera confiée la réalisation ». En mars 1964, l’Algérie avait décidé de réaliser le premier recensement général de la population et de l’habitat, qui sera exécuté en 1966, afin de dresser un état des lieux. Les données statistiques disponibles à l’époque étaient celles confectionnées par l’administration coloniale. C’est pourquoi, le parlement algérien avait voté une loi portant création du comité national du recensement de la population (loi N° 64-91 du 4 mars 1964). Il est décidé de créer à cet effet un comité à compter du 1er janvier 1964, placé sous l’autorité du Président de la République où plusieurs ministères sont représentés. Il « a, dans ses attributions, toutes les prérogatives relevant de l’organisation générale du recensement des personnes physiques demeurant en Algérie, quelque soit leur nationalité ou installées à l’étranger si elles sont de nationalité algérienne » (article 2). Un mois après la promulgation de la loi citée précédemment, un commissaire national au recensement est nommé par décret le 14 avril 1964. L’ordonnance du 13 mai 1971 modifiant l’article 6 de la loi N° 64-91 du 4 mars 1964 portant création d’un comité national du recensement de la population, précise les attributions du Commissaire national aux recensements étendu aux « enquêtes statistiques ».Ainsi l’article 2: substitue la dénomination de « commissaire national aux recensements et enquêtes statistiques » à celle de « commissaire national au recensement » dans tous les textes subséquents à la loi N°64-91 du 4 mars 1964 susvisée ». C’est ainsi qu’est né le Commissariat national aux recensements et enquêtes statistiques (CNRES). En date du 18 décembre 1982, un décret exécutif érige le CNERES en un « établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière…ayant des activités scientifiques et techniques en matière de statistiques et de recensements » et dénommé Office National des Statistiques (article1). Dans le même temps, une direction des statistiques et de la comptabilité nationale puis une direction générale des statistiques sont créées au sein de l’ex Secrétariat d’Etat au Plan puis au sein du Ministère de la Planification et de l’Aménagement du Territoire. Cette prise en charge hybride de la fonction statistique prendra fin en 1995 avec la consécration de l’ONS en tant qu’organisme unique à la faveur du décret exécutif n° 95-159 du 3 juin 1995. Auparavant, en janvier 1994, un décret législatif, a été promulgué, relatif au système statistique qui élargit substantiellement les missions de l’ONS et institue « le conseil national de la statistique » qui constitue un cadre de concertation entre les producteurs et les utilisateurs de la statistique. Il est de même de par ce texte, attribué à l’ONS le statut d’ « institution centrale de la statistique » et désigné comme « un établissement public national, doté de prérogatives et de moyens de service public » (article 17). En octobre 1997, il est institué par un décret le Numéro d’Identification Statistique (NIS) nécessaire pour la gestion des répertoires des personnes morale et physique ainsi que celui des entités administratives. Enfin, en septembre 2002, par un décret une nouvelle nomenclature des activités et des produits – qui, actuellement, est en cours de révisionremplace l’ancienne nomenclature dénommée NAP 80. Par cet acte, nous assistons au parachèvement de l’édifice institutionnel relatif à la statistique officielle.