EXTRAITS DE PRESSE
Sanjay Subrahmanyam, Vasco de Gama : légende et
tribulations
Presse écrite
Les Grands Dossiers Sciences Humaines, janvier 2013
À lire - L’Histoire connectée
Les historiens connectés, Sanjay Subrahmanyam, Serge Gruzinski et Romain Bertrand,
invitent dans leurs ouvrages à brûler le grand récit des débuts de l'hégémonie occidentale.
Sanjay Subrahmanyam, volontiers comparé à un électricien de l'histoire en ce qu'il a été
pionnier en matière de connexion, révélant les liens et les tensions qui de longue date ont
irrigué l’histoire de l'Asie, entre Perse, Empire ottoman, Inde Chine et Asie du Sud-Est, est
mis à l’honneur avec la traduction attendue d'un livre initialement publié en 1997 : Vasco de
Gama Légende et tribulations du vice-roi des Indes (Alma, 2012)
Laurent Testot
NRP Lettres Collège, janvier 2013
L’Histoire globale ne se contente pas d’ouvrir de nouveaux horizons. S'appuyant sur les
sources les plus diverses, en particulier la documentation en langues vernaculaires extra-
européennes, elle produit un cit très éloigné de celui des navigateurs et conquérants
européens Trois livres récents permettent de comprendre tout l'intérêt de cette « histoire
connectée ». Sanjay Subrahmanyam est un des fondateurs de la World History. Sa
biographie de Vasco de Gama parait enfin en français. Les sources indiennes, arabes ou
italiennes modifient singulièrement l'épopée lusitanienne. L’image de l’amiral nen sort pas
grandie. Sa découverte des Indes est-elle si novatrice ?
À Calicut, ce sont des Maures de Tunis parlant le castillan qui accueillent l’émissaire
portugais. L'amiral, avec violence et dissimulation ne fait que détourner des circuits
commerciaux déjà en place.
Alain Barbé
Lectures, novembre décembre 2012
Ce livre ne se lit pas « comme un roman » le style en est résolument académique et le
contenu, très fouillé, repose sur une documentation minutieusement collectée. Le grand
historien indien n'asserte donc rien sans s'appuyer sur d'innombrables lettres et actes
administratifs d'époque, auxquels il se réfère abondamment, au risque de briser le rythme
du récit. C'est donc par un travail d'une grande solidité, qu'il fissure la statue et brise le
mythe de Vasco de Gama, certes aventurier courageux et meneur d'hommes, mais
démontrant aussi beaucoup d'arrivisme et de cruauté. Il fallait peut-être un regard plus «
asiatique » pour oser s'attaquer à cette légende, construite par Gama lui-même puis
amplifiée par beaucoup d'autres, dont le poète national Camoes, et qui appartient au
patrimoine portugais le plus sacré. Mais les multiples pérégrinations transcontinentales,
batailles, intrigues, conflits interreligieux et commerciaux évoqués dans cet ouvrage majeur,
donnent à penser que déjà, à la charnière des XV et XVI siècles, furent semés les germes
décisifs de cette « globalisation » aujourd'hui évoquée à tout propos.
R.D.
Études, octobre 2012
Prenant le contre-pied d'une approche conventionnelle qui fit de Vasco de Gama une
incarnation du Portugal et de son expansion ultramarine, Sanjay Subrahmanyam s'inscrit
dans un courant historiographique inauguré il y a une vingtaine d'années et privilégiant une
perspective globale. Son ouvrage est passionnant à plus d'un titre. C'est tout d'abord
l'œuvre d'un historien indien qui n'a pas peur d'adopter pour maxime : « Rire des actions
qui sont ridicules, déplorer celles qui sont tragiques, maudire celles dont ont souffert les
victimes. » C'est ensuite un essai très suggestif se mêlent les récits d'aventure et de
voyage et des mises au point précises sur les choix interprétatifs de l'auteur qui lui ont valu
quelques soucis comme il l'explique dans la préface.
Mais venons-en à Vasco de Gama lui-même. vers 1469 à Sines au Portugal, son enfance
fut bercée par les légendes des croisades et de la Reconquista et c'est tout naturellement
qu'il rejoignit vers 1480 l'Ordre de Santiago de l'Épée. Lorsqu'il s'embarque en 1497 à la
tête de quatre navires, cela fait un siècle environ que les Portugais, à la suite d'Henri le
Navigateur, explorent méthodiquement les côtes africaines et leurs richesses. En novembre
il double le cap de Bonne Espérance et parvient près de Calicut, au sud de l'Inde, en
mai 1498. Trois mois plus tard il repart sans avoir obtenu d'avantage commercial.
Couvert d'honneur et nommé « amiral des Indes », il profite pleinement de sa « légende »
de premier explorateur de l'Inde. Mais, à la suite d'un second voyage (1502-1503), il tombe
en disgrâce. Le roi Manuel sanctionne ses violences et ses exactions. Pendant vingt ans,
Vasco de Gama vit en semi-retraite à Évora. En 1524 cependant, Jean III l'ayant nommé
vice-roi des Indes, il repart pour la troisième fois mais il meurt le 24 décembre à Cochin,
peu de temps après son arrivée. Le livre de Sanjay Subrahmanyam, très bien traduit, est
d'une lecture passionnante et il répond fort bien à la question que se pose le lecteur :
comment devient-on Vasco de Gama ? Certes, nous dit-il, il a ouvert une voie maritime
pour le commerce des épices. Mais, du fait de la double concurrence de ses illustres
contemporains Fernand de Magellan et Christophe Colomb, sa vie a longtemps fait l'objet
d'une relative méconnaissance, surtout en Asie pour qui l'Europe n'était qu'un continent
marginal et mal connu. Et puis soudain, tissée de son vivant même, il y eut cette « légende »
qui l'inscrivit au « chapitre flamboyant » des grands découvreurs.
Philippe Lécrivain
Le Nouvel économiste, 27 septembre 2012
Comment s'est forgée la légende de Vasco de Gama, ce navigateur qui contrairement à
Christophe Colomb ne tint pas de journal de bord ?
Quelles furent exactement les tribulations de cet aventurier ? Cest à ces deux questions que
répond l'historien Sanjay Subrahmanyam. Extraits.
Les affiches de Normandie, 15 août 2012
On regrette de n'avoir pas ici l'espace qu'il faudrait pour parler de l'extraordinaire Vasco
de Gama, Légende et tribulations du vice-roi des Indes du grand historien indien Sanjay
Subrahmanyam, professeur à l'université de Californie où il a fondé le Center for India and
South India. La plupart des historiens n'ont étudié que le versant occidental des « grandes
découvertes ». Il était temps de décloisonner ce qui, le plus souvent, n'était qu'une histoire
solennelle, nationaliste et très largement idéologique.
Démarche fort dangereuse. À preuve la réaction outrée qui accueillit la solution portugaise
de ce chef-d’œuvre qui déboulonnait un héros élevé par les Lusiades de Luis de Camôes au
rang de légende nationale. Il est évident qu'on ne part pas sans biscuits dans un pareil
voyage au long cours. S. Subrahmanyam, polyglotte, a pouillé une masse considérable
d'archives, tant portugaises qu'asiatiques, pour donner du navigateur occidental qui, le
premier, touche les Indes, un portrait plausible. Au dire même des chroniqueurs, il est
hautain, cupide, cruel, paranoïaque et fort peu courageux. Mais il va de soi que ce qui nous
intéresse le plus, c'est l'arrière-plan économique, social, idéologique même, de cette épopée.
L'historien en quête de globalité montre à quel point le sous-continent indien était, et
depuis fort longtemps, ouvert aux Vénitiens, aux Arabes musulmans d'Égypte, du Maghreb
ou du Yémen, aussi bien qu'aux Ottomans, aux Chinois et aux Tamouls. Vont compter,
aussi, l'inusable légende du fameux prêtre Jean et la voloninébranlable du roi Manuel 1,
toute vibrante de messianisme.
Vasco de Gama, lui, est venu avant tout pour s'enrichir. Il le fait sans complexe, avec une
brutalité qui pèsera lourd dans la suite de l'histoire Avec cette somme, l'ironie ne
manque pas, nous entrons dans une autre vision de la recherche historique. C'est peu de
dire qu'elle est féconde. Elle nous procure, de surcroît, des plaisirs rares qu'il serait criminel
de se refuser.
Essai I Histoire, 492 pages).
L’Agathois, L’Hérault de l’économie et des affaires, et La Terre de chez
nous, 2 août 2012
Voyage, Vasco de Gama
Vasco de Gama accoste à Calicut (Kerala), le 21 mai 1498, avec trois caravelles. Le
navigateur a 29 ans et des rêves de conquête pleins la tête. Mais il doit déchanter. Loin
d'être une terre inconnue, l'Inde accueille déjà de nombreux commerçants étrangers et ses
premiers interlocuteurs sont deux Arabes de Tunis. Le Portugais venait y chercher des
alliés chrétiens pour lutter contre l'islam, sa déception est immense. Quant aux Indiens, ils
le prennent pour un musulman du Levant. Le quiproquo parfait ! Professeur à l'École des
hautes études en sciences sociales de Paris, Sanjay Subrahmanyam a analysé les documents
d'époque, orientaux et occidentaux, pour retracer l'ascension obstinée de Vasco de Gama,
issu d'une petite noblesse et devenu vice-roi des Indes. Un ouvrage érudit qui se lit comme
un roman et abonde divers aspects (voyage, âpreté des négociations, commerce des épées,
choc des civilisations...)
Catherine Pauchet
Monaco Hebdo, 5 juillet 2012
Occident : son histoire sous les yeux des autres
Connaissez-vous l'histoire globale, ou connectée ? Ce courant de recherche et
d'enseignement de l'histoire, apparu aux États-Unis au début des années 1990, étudie les
phénomènes transnationaux, avec une attention toute particulière portée aux points de vue
des non Occidentaux. Un exemple : les travaux de l'historien indien Sanjay Subrahmanyam
sur Vasco de Gama. En multipliant les archives et les sources, en prenant en compte le
point de vue des navigateurs occidentaux du XVe siècle, mais aussi des chrétiens syriens, des
mamelouks égyptiens, des commerçants indiens, etc. , Monsieur Subrahmanyam livre une
analyse en profondeur et inédite de la première expansion européenne dans l’océan Indien.
La traduction française de son livre, Vasco de Gama, légende et tribulations du vice-roi des
Indes (Alma éditeur), vient de paraître. Naguère, l'ouvrage fit grand bruit au Portugal : il
déboulonnait la statue du navigateur, dont les mythes portugais célèbrent encore la pureté.
De Gama y apparaissait comme un assassin ignorant, paranoïaque et cupide. L'objectif
n'était pas de taper sur le brave navigateur mais les recherches entreprises mettaient à jour
des aspects méconnus de ses pérégrinations et de sa personnalité. Et l'Occident doit
s’attendre à l’arrivée d’historiens brésiliens qui enquêteront au Mali et en Grande-Bretagne
sur la colonisation française de l’Algérie, et d'autres japonais ou turcs qui s'intéresseront
aux conséquences de la guerre des Boers. Être connecté au monde, c'est aussi cela. Et ça
peut donner envie à quelques-uns de revenir se cloîtrer au village.
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