Communication / médias Pierre Collet / William Chatrier Tél. +33 (0) 1 40 26 35 26 Fax +33 (0) 1 40 28 02 27 [email protected] [email protected] Anastasie Tsangary-Payen Tél. +33 (0) 4 72 00 45 82 Fax +33 (0) 4 72 00 45 39 [email protected] Une opérette n’est rien d’autre qu’un petit opéra du genre gai et beaucoup d’œuvres classiques sont ainsi intitulées. Ce genre ne saurait être tenu pour responsable de ce que des œuvres sans valeur musicale aient été ainsi récemment baptisées de ce nom. Celle du défunt maître Johann Strauss les surpasse à tous égards, notamment en ce qui concerne l’excellente diction musicale, et c’est pourquoi la direction a décidé de l’inscrire au répertoire de l’Opéra. Vous-même, cher Monsieur Schrödter, avez chanté déjà plusieurs fois des ouvrages qui n’ont aucunement la valeur musicale de La Chauve-Souris… Extrait d’une lettre du directeur de l’Opéra de Vienne au ténor Fritz Schrödter. Citée par Henry-Louis de la Grange dans Gustav Mahler, tome 1. © Fayard 1979 Direction musicale Emmanuel Krivine Einsenstein Dietrich Henschel Mise en scène Peter Langdal Rosalinde Nicola Beller Carbone Scénographie Mia Stensgaard Adele Olga Peretyatko Costumes Pernille Egeskov Prince Orlofsky Stéphanie Houtzeel Lumières Jesper Kongshaug Alfred Bernhard Berchtold Chorégraphie Niklas Bendixen Dr Falke Otto Katzameier Orchestre et Chœurs de l’Opéra de Lyon Enregistré par France Musique Production du Royal Danish Opera Blind Eberhard Francesco Lorenz Frank Andreas Macco Frosch Timo Dierkes Tarifs : De 5 à 88e (sauf 31/12 de 5 à 97e) Durée Environ 3h20 décembre 2008 me 17 19h30 ve 19 19h30 di 21 16h00* ma 23 19h30 ve 26 19h30 di 28 16h00 lu 29 19h30 me 31 19h30 janvier 2009 je 1er 19h30 *Atelier pour enfants 1 L’Œuvre L’Exposition Universelle de Vienne, en 1873, battait son plein depuis huit jours lorsque le krach financier monumental, le fameux «Vendredi noir» du 9 mai 1873, s’abattit sur la ville. La banqueroute qui s’ensuivit, le déficit de l’Exposition qui dut prématurément fermer ses portes le 8 novembre, tout cela créa une atmosphère peu propice, dont la ville n’était pas encore remise quand apparut, le 5 avril 1874, à l’An der Wien, la nouvelle opérette de Strauss, écrite en collaboration avec Karl Haffner et Richard Genée (1823 1895) La Chauve-Souris. Signalons que Genée était connu à la fois comme librettiste et comme musicien. On lui doit plusieurs opérettes, avant sa collaboration avec Strauss (et après) et de nombreux livrets dont ceux de Suppé, Fatinitza et Boccace. On sait que les librettistes de La Chauve-Souris s’étaient inspirés du Réveillon, un vaudeville de Meilhac et Halévy joué en 1872 au Palais-Royal à Paris. L’impresario de Meilhac et Halévy, cherchant à négocier les droits du Réveillon pour l’étranger, fit affaire avec Gustav Lewy, l’éditeur et ami viennois de Strauss. Naturellement, cette Chauve-Souris, qui n’était plus une parodie en costumes, mettait en scène pour la première fois, comme dans La vie parisienne (son pendant) d’Offenbach, des personnages contemporains se moquant d’eux-mêmes. Pourtant il est permis de se demander si, après tout, Strauss, comme Offenbach, était sur le moment vraiment conscient de la portée sociale de sa pièce… (Mais ceci est un autre débat). Dans le contexte de la crise, 2 cette satire des mœurs bourgeoises parut soudainement du plus mauvais goût aux Viennois qui, encore sous le choc, n’avaient guère envie de rire. Il fallut le succès de la pièce à Berlin, à Hambourg, et surtout à Paris, pour la consacrer et assurer son envol. La Chauve-Souris s’était portée sur la scène du Théâtre de la Renaissance le 30 octobre 1877, avec un livret entièrement refait, en accord avec Strauss, par Victor Wilder et Delacour, car la tradition de ce théâtre ne voulait que des personnages en costumes. C’est donc sous le titre de La Tzigane que la pièce fut jouée à Paris, avec Zulma Bouffar dans le rôle de Madame Gaillardin (Caroline). Avec un livret nouveau de Paul Ferrier, et pour la première fois son titre original, le chef-d’œuvre de Johann Strauss fut repris le 22 avril 1904 aux Variétés, cette fois-ci sans Zulma Bouffar, (qui venait d’entrer à Pont-aux-Dames…). Une version nouvelle de Nino fut jouée dès novembre 1933, au Théâtre Pigalle, avec une musique «arrangée» par Korngold, une mise en scène de Max Reinhardt, et une distribution fabuleuse (….). Gustav Malher avait dirigé La Chauve-Souris à l’Opéra de Vienne en 1894. Tous les opéras du monde l’avaient accueillie. (…). L’Avant-Scène Opéra La Chauve-Souris, un moment insouciant de Vienne qui donne à réfléchir Pour Vienne, l’opérette a d’abord été un produit d’importation française. Entre 1861 et 1864, Offenbach fait fureur dans la capitale des Habsbourg : c’est même à l’intention de l’Opéra de Vienne qu’il compose ses Rheinnixen que Marc Minkowski a dirigé à l’Opéra de Lyon et c’est d’ailleurs dans la foulée de ces succès que Franz von Suppé connaît ses premiers triomphes avec La belle Galathée et Cavalerie légère. Johann Strauss, qui est déjà le maître incontesté de la valse, n’écrira sa première opérette, Indigo qu’en 1871. Die Fledermaus (La ChauveSouris) suivra deux ans plus tard. Et ici encore, l’influence française est prépondérante car le livret de Haffner et Richard Genée s’inspire bel et bien d’un vaudeville parisien de Meilhac et Halévy intitulé Le Réveillon. On se demande d’ailleurs comment le récit plutôt libertin de cette opérette a pu être accepté dans l’Autriche collet monté, héritée de Metternich. Ce serait oublier un peu vite que les années 70 à Vienne montrent un relâchement apparent des mœurs sous des travers officiels toujours très stricts. Les messieurs fréquentent régulièrement les danseuses du demi-monde et les soirées masquées permettent aux servantes de se faire passer pour leurs patronnes et à ces dernières de s’encanailler gentiment. Le décor de la Chauve-Souris est planté. Le Dr Falke est bien décidé à se payer la tête de son ami Eisenstein qui l’a récemment ridiculisé. Il l’emmène à une soirée mondaine chez le prince Orlovsky où se retrouvent Adèle, sa servante et une intrigante comtesse hongroise qui n’est autre que sa femme Rosalinde. Tout ce petit monde se retrouve au 3e acte dans la prison où Eisenstein doit purger une peine : on passe dans le royaume de Frosch, un geôlier solidement éméché qui avec son savou- reux accent patoisant se fait le chansonnier de l’actualité viennoise. Mais tout le monde finit par se réconcilier dans une enthousiaste louange au…champagne ! C’est gai, léger, superficiel. Au fil des années, la Chauve-Souris est ainsi devenue l’étalon idéal de l’insouciance viennoise, d’une bourgeoisie futile et dépensière, d’une société qui danse sur les bords d’un volcan. Il faut dire que l’opérette de Strauss est d’une incroyable efficacité : l’élan de ses danses, la verve de ses mélodies, son rythme théâtral presque frénétique exigent des interprètes survoltés. Pas facile en effet à distribuer cette pièce dont on ne sait si elle est destinée à de grands chanteurs capables de jouer à fond la comédie ou de solides acteurs qui disposeraient d’un grand métier vocal. Sans parler de l’entrain même de la musique qui exige un vrai chef et non un simple batteur de mesure. Pas facile non plus de lui donner une vraie liberté théâtrale qui fasse fi de la superficialité amusée du propos. Mais aller trop loin, c’est souvent sombrer dans la dénonciation contestataire primaire. Tous ont encore dans les oreilles l’insupportable charabia de la production de Hans Neuenfels en 2001 à Salzbourg quand l’opérette de Strauss servit de faire-valoir poussif pour la dénonciation de la sottise prétentieuse de la bourgeoisie viennoise dans l’Autriche de Jörg Haider. Le regard de Peter Langdal se veut moins revendicateur mais pas moins incisif. La fête a ses plaisirs et ses fantasmes, ses déboires et ses relents. Mais après tout, notre société ne danse-t-elle pas aujourd’hui au bord d’un gouffre ? Serge Martin 3 biographies Emmanuel Krivine Direction musicale D’origine russe par son père et polonaise par sa mère, Emmanuel Krivine débute très jeune une carrière de violoniste. Premier prix du Conservatoire de Paris à 16 ans, pensionnaire de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, il étudie avec Henryk Szeryng et Yehudi Menuhin et s’impose dans les concours les plus renommés. A partir de 1965, après une rencontre essentielle avec Karl Böhm, il se consacre peu à peu à la direction d’orchestre. Chef invité permanent du Nouvel Orchestre Philharmonique de Radio France de 1976 à 1983, il est directeur musical de l’Orchestre National de Lyon de 1987 à 2000. Il occupe également le poste de directeur de l’Orchestre Français des Jeunes durant onze années. Collaborant régulièrement avec les meilleures formations dont le Berliner Philharmoniker, le Concertgebouw d’Amsterdam, le London Symphony Orchestra, le London Philharmonic Orchestra, le Chamber Orchestra of Europe, NHK Tokyo, le Yomiuri Symphony Orchestra, les orchestres de Boston, Cleveland, Philadelphie, Los Angeles, etc. Emmanuel Krivine, depuis son départ de l’Orchestre National de Lyon en 2000, multiplie ses activités en tant que chef invité. En 2004 il s’associe à la démarche originale d’un groupe de musiciens venus des quatre coins d’Europe. Ensemble, ils se consacrent à la découverte et à l’interprétation d’un répertoire classique et romantique jusqu’à nos jours, choisissant les instruments appropriés à l’œuvre et son époque. Depuis ses premiers concerts à la “La Folle Journée de Nantes“ en janvier 2004, La Chambre Philharmonique a su, au travers de projets ambitieux, démontrer la singularité de sa démarche et gagner progressivement une large reconnaissance : trois enregistrements à ce jour, parus chez Naïve : La Messe en ut de Mozart, les Symphonies italienne et Réformation de Mendelssohn ainsi que, à la rentrée 2008, la Symphonie du Nouveau Monde de Dvorák et le Konzertstück Op 86 de Schumann. Invité privilégié de l’Orchestre philharmonique du Luxembourg depuis 2001, Emmanuel Krivine a construit avec cette formation une relation très étroite. C’est donc avec enthousiasme qu’il a accepté d’en être le directeur musical à partir de la saison 2006/07. A l’Opéra de Lyon, Emmanuel Krivine a dirigé Faust (Gounod), et plus récemment La Damnation de Faust (Berlioz) en concert. peter langdal Mise en scène Peter Langdal est né à Copenhague. Il débute une carrière de musicien comme soliste dans un chœur de garçons. Après une série de tournées avec plusieurs orchestres de rock, musique latine et jazz dans sa jeunesse, il obtient un diplôme de littérature à l’université de Copenhague, et sort diplômé de la Danish Theatre School. Peu de temps après, il a été recruté par le Théâtre royal de Copenhague, ce qui lui ouvre les portes des plus grands théâtres de Scandinavie dans les années qui suivirent : le Théâtre national d’Oslo, le grand théâtre royal Ingmar Bergman de Stockholm, le “Dramaten“. Avec ses productions révolutionnaires et spectaculaires, Peter Langdal s’est rapidement fait une réputation parmi les plus grands metteurs en scène d’Europe du Nord. En 1992, en compagnie d’Henrik Hartmann, il obtient son premier théâtre et prend la direction du théâtre Betty Nansen de Copenhague. Le travail de Peter Langdal prend le parti de l’originalité, avec un sens de l’humour omniprésent et un esprit résolument humaniste. Ses productions ont fait le tour du monde. Parmi les pièces du Théâtre Betty Nansen qui ont conquis les scènes internationales figure Woyzeck avec Giorgio Strehler et Wom Waitz. Dans un autre registre, le public parisien a accueilli avec enthousiasme la comédie musicale HAIR, dans une version personnelle et légèrement modernisée. Récemment, Peter Langdal a livré son interprétation du Vaisseau fantôme au “Jyske Opera“, ainsi qu’une version spectaculaire de Casse-Noisette au Royal Danish Ballet. Peter Langdal est un metteur en scène très demandé sur les scènes d’Europe du Nord. Il a dirigé plus de 100 productions au cours de sa carrière. La Chauve-Souris est sa première mise en scène à l’Opéra de Lyon. 4 L'Opéra national de Lyon remercie pour leur généreux soutien, les entreprises mécènes et partenaires Mécènes principaux Les jeunes à l’Opéra Mécène fondateur Partenaire du projet Kaléidoscope 2008-2011 Partenaire de la découverte des métiers de l’Opéra et de la Journée Portes Ouverte Mécènes de projets Partenaire de la Journée Portes Ouvertes Partenaire de Lady Sarashina à l’Opéra Comique (Paris, février 2009) Chair endower Kazushi Ono le Club Entreprises de l’Opéra de lyon Partenaires Partenaires d’échange Partenaires médias Héros perdus : les héros ont leur passion, les héros ont leurs prisons. Le Joueur de Prokofiev, d’après Dostoïevsky : le héros se perd dans la spirale du jeu, dans le cercle sans fin des cases rouges et noires de la roulette. Le Vin herbé de Frank Martin, d’après le mythe médiéval de Tristan et Iseut : enfermement des amants – jusqu’à la mort – dans leur irrépressible passion. Dans la colonie pénitentiaire composé par Philip Glass d’après Kafka : victimes et des bourreaux perdus dans la même horrible machine de torture et de mort. > le joueur serge prokofiev Du 22 janvier au 5 février 2009 Direction musicale : Kazushi Ono Mise en scène : Grzegorz Jarzyna Nouvelle production opéra > dans la colonie pénitentiaire philip glass Du 23 janvier au 4 février 2009 Mise en scène : Richard Brunel Quintette à cordes (musiciens de l’Opéra de Lyon) Nouvelle production danse > LE ROI MALGRÉ LUI Emmanuel Chabrier Du 26 février au 8 mars 2009 Direction musicale : Carlo Franci Mise en scène : Laurent Pelly >g iselle Chorégraphie : Mats Ek Musique : Adolphe Adam Du 22 au 29 mars 2008 Entrée au répertoire > l e vin herbé frank martin Du 24 au 30 janvier 2009 Direction musicale : Friedemann Layer Mise en scène : Willy Decker Studio 24, Villeurbanne concert > a nna Caterina antonacci Récital 18 janvier 2009 Piano : Donald Sulzen > MUSIQUE DE CHAMBRE Saint-saëns / strauss / gounod / 21 décembre 2008 saison O8O9 Directeur général Serge Dorny