Psychologie du développement

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Psychologie du développement
Aspect pratique
Mme COURTOIS: aspect clinique de la psychologie du développement [email protected]
Service de Psychologie du développement et de la famille, secrétariat: Nadine Renquin
Mme LEYBAERT: aspect cognitif et expérimental de la psychologie du développement.
Mme DE COSTER: TP au 2e quadrimestre. (Attention: informations aux valves de la psychologie
clinique!)
Objectifs du cours
Sensibilisation à des perspectives du développement dans une optique de cycle de vie (vie entière).
Différents regards: analytique, écosystémique...
Deux grandes parties dans le cours: les grandes théories et une perspective chronologique.
Supports du cours
Helen BEE et Dennis BOYD, Les Ages de la vie, 2009, avec un code d’utilisateur pour le site Web, où
on a accès à des questions-réponses dont les questions sont reprises à l’examen.
A la fin du livre, connaître: les démarches scientifiques, les questions éthiques de la psychologie
du développement.
Le livre reprend les grands courants de la recherche en psychologie du développement, l’aspect
clinique et la recherche actuelle dans le domaine. Ce qui va nous intéresser le plus dans le cours est
l'aspect des relations affectives et sociales, le développement de la personnalité et l'adaptation
sociale.
Il y a aussi des articles disponibles à la coopérative.
Examen
QCM (questions fermées), questions ouvertes mais courtes, cas clinique.
Les différents thèmes
Les grandes théories:
•
La pensée freudienne: les stades psychosexuels de l’enfance à l’adolescence
•
Les théories psychologiques du développement de John BOWLBY,
•
Les théories d’ ERICKSON,
•
Les théories d’Henri Wallon,
•
Les théories de PIAGET (Mme LEYBAERT est postpiagétienne).
Les âges de la vie: le jeune enfant autour de 18 – 24 mois (âge-clé pour l’autonomie), l’enfant d’âge
préscolaire, l’enfant d’âge primaire, l’adolescent, le jeune adulte jusqu’à 25 ans.
Ces cours seront basés sur le travail de petits groupes d'étudiants volontaires. L'enfant d'âge
préscolaire pour Sandra et moi.
Les questions à se poser porte sur le constitution du soi: Comment un petit enfant de 18 mois se
construit-il son ou ses identités? Pour les adolescents: qu’est-ce qui fait que leurs relations avec
leurs parents fonctionnent ou non? Comment se construisent-ils leurs identités?
1
Le développement - Introduction
Étymologie
La psychologie du développement humain est l'étude scientifique des phénomènes de changement
et de continuité qui marque la vie d'un individu et des facteurs qui influences ces phénomènes.
Au point de vue spatial: action de se développer dans l'espace. C'est donc l'étude d'un sujet dans sa
globalité comme un être biologique, cognitif et social.
Au point de vue temporel: action de se développer (organisme, organe): évolution de ce qui se
développe. C'est donc l'étude d'un sujet dans son évolution et parcours développementales, depuis
la conception jusque la fin de vie.
C'est aussi l'étude du sujet dans son environnement, ses différents milieux (famille, école,
mouvement de jeunesse).
Dans le choix de ses relations avec ses parents et ses amis, chez le petit enfant, on peut déjà voir
l’adolescent en devenir, l’adulte qu’il sera.
L’enfant n’est plus considéré comme un isolat. On le considère dans une perspective relationnelle
avec son milieu de vie. (Actuellement, on étudie beaucoup plus les êtres comme des êtres de
relation.)
Dans un premier temps, chez le tout-petit, il y a établissement ou tentative d’établissement de
relations sécurisantes avec le père et la mère (perspective triadique) ou des figures paternelle et
maternelle qui peuvent être des substituts du père ou de la mère biologique, pour les enfants toutvenant dans les mosaïques familiales actuelles (leurs arrêts de développement et les perspectives de
traitement relèvent de la psychologie clinique). Rem.: la perspective dyadique (mère-enfant) existe
aussi.
Objets de la psychologie du développement
La psychologie du développement étudie:
Comment un petit enfant se construit-il? La pensée? La sécurité de base, la motricité globale et
fine? Comment l’enfant vit-il le divorce? Comment vit-il dans une famille mono-parentale pas à
risque? Dans une famille mono-parentale à risque? Quel est l’impact du divorce sur l’apprentissage
des maths et du français?
Au cours du développement, les changements sont simultanés, mais non linéaires.
développements sont en mosaïque. Ils sont flexibles jusqu'à la mort.
Les
Exemples:
Motricité: certains enfants d’âge préscolaire sont à module actif en général; d’autres développent
plus leur motricité fine.
Sécurité: certains enfants recherchent plus un de leurs parents que d’autres.
Marche: la moyenne d’âge de marche est 12 mois. Mais certains enfants marchent à 10 mois,
d’autres à 16 mois, sans être dans la pathologie. Attention: la moyenne est «un enfant qui n’existe
pas». Il y a une grande variation chez les enfants. Pour parler de blocage, il faut que le problème
dure, s’étende dans le temps.
(La psycho du développement concerne plus des groupes, mais il faut parfois considérer des
modèles particuliers.)
Pour le développement des adultes, les limites sont moins précises. Il est certain qu’on ne dit plus
maintenant, comme en 1985: «Tout se joue avant six ans» (livre à succès). Le petit enfant fait des
progrès spectaculaires, mais il y a des apprentissages qui durent toute une vie.
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Les domaines de développement
La psychologie du développement étudie:
•
Le développement physique, le patrimoine génétique, l'équipement neurologique. Cela
englobe les aspects liés à la santé, à la croissance du corps humain et à la maturation mais
aussi l'étude des processus physiologiques associés à la puberté et au vieillissement.
•
Le développement cognitif (PIAGET): la construction de la pensée, du savoir chez le petit
enfant; comment l’enfant se construit-il des schèmes récurrents, comment traite-t-il
l’information; pourquoi des enfants de tous âges ont-ils des manières d’apprendre
différentes, et pourquoi? Quels sont les causes de la détérioration de certaines fonctions
mémorielles à un âge avancé?
•
Le développement de la personnalité: l'identité, le concept de soi est une immense question.
Comment un petit bébé commence-t-il à penser (fait l’objet d’une thèse de doctorat en ce
moment à l’ULB); comment naît la conscience d’être un être individué?
•
Le développement des relations sociales: rapport de l'individu avec autrui et avec la société.
Comment l’enfant construit-il sa sécurité interne? quelle est la part de la nature et de
l’environnement dans le développement ? Exemple des enfants adoptés: beaucoup d’ados
adoptés ont de grosses difficultés, deviennent agressifs, disjonctent. En psychothérapie, on
doit se plonger dans les racines infantiles de l’enfant car il se vit comme abandonné par ses
«vrais parents» (biologiques). La question des parents qui adoptent est: comment se faire
aimer par l’enfant adopté? Exemple des enfants issus de l’insémination artificielle:
comment l’enfant se construit-il à partir d’un père inconnu? Les relations sociales sont aussi
celles entre pairs et amis, les relations conjugales et dans le milieu professionnel.
•
Les parcours individuels,
•
Les interactions entre ces variables. Exemples: un blocage cognitif a des répercussions sur
le développement de la personnalité, un blocage moteur aussi, etc.
Psychologie du développement versus clinique: perspectives
Normalité et dynamisme: Que signifie «normalité»? Les parcours se multiplient, et ce mot n’a plus
beaucoup de sens.
Arrêts de développement et psychopathologie
Traitements et psychothérapie
Les méthodes de collecte de données
Approches transversales (les plus fréquentes)
On prend de grands groupes d’enfants qu’on appelle «cohortes». On les étudie en laboratoire ou
dans des conditions artificielles. On leur donne une tâche. (P. ex. PIAGET, études de l’acquisition de
la pensée formelle.) Puis on compare des cohortes d’enfants de pays différents pour voir si le
processus étudié est généralisable (ex.: la marche, le babillement).
Les enquêtes, observations sont faites au même moment sur des groupe d'âge différent. L'avantage
est l'application de tâche semblable et l'inconvénient est de gommer les différences entre sujets. On
teste le sujet une seule fois.
En général, des prédispositions génétiques font que l’enfant voudra s’asseoir, ramper, se mettre
debout, puis marcher. Mais il faut une condition en plus: que des «humains suffisamment bons»
(WINNICOTT) soient autour d’eux et renforcent la prédisposition. Les enfants-loups, privés dans leur
entourage de prime enfance d’«humains suffisamment bons», n’ont jamais appris la marche. Leurs
hanches se sont atrophiées.
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Le babillement est universel, mais l’environnement va orienter les sons, les diversifier selon la
langue régionale.
Approches longitudinales
C'est le suivi du développement des mêmes sujets durant une période donnée. On a donc des
séquences de changement et de continuité. L'avantage est une finesse des observations et
l'inconvénient la perte des sujets.
Approche séquentielle
C'est le suivi de plusieurs cohortes à la fois durant une période donnée (combinaison de l'étude
transversale et longitudinale)
Les méthodes de recherches
Approche descriptives naturalistes ou cliniques
Études de cohortes d’enfants, sélectionnées en fonction du critère d’un entourage facilitant ou non.
On a suivi le devenir de ces cohortes. Des enfants dans un environnement nuisible sont devenus
handicapés socioculturels.
Observations en situation. Exemple: en crèche. On suit des enfants que l’on remarque et on
enregistre le comportement.
Plus l’enfant est grand, plus on peut le questionner.
C’est en observant que PIAGET a d’abord mis au point sa théorie. Exemple : son étude du moment
où l’enfant acquiert la notion de permanence du liquide. C’est une épreuve ludique, avec deux
verres de taille différente.
→ observation en milieu naturel ou étude de cas → décrire un comportement.
Méthode descriptives systématiques
Elle consiste à cibler les comportements de manière méthodique, les phénomènes sont liés ou pas
(étude des corrélations). On fait des interview et on analyse les contenu, réponses à des
questionnaires, observations armées.
→ prédire un comportement mais pas de lien de causalité
Perspective expérimentale (John BOWLBY)
→ Expliquer un comportement.
On fait passer des épreuves à de grands nombres de sujets. Ces épreuves sont souvent en laboratoire
mais aussi en situation écologique, dans des conditions proches de celles dans lesquelles le sujet se
retrouve habituellement.
Certaines expériences ne sont pas reproductibles actuellement pour des raisons éthiques.
Un grand point à respecter est de toujours mettre un enfant ou une personne dans des conditions de
sécurité maximum. Une personne a toujours le droit de se retirer d’une expérience.
Éthique → consentement libre et éclairé, respect de la vie privée, respect de l'estime de soit, droit de
retrait en tout temps.
Stade ou séquence
Un stade est une étape développementale résultant de changement qualitatif (discontinu). C'est
l'apparition de nouveaux comportements plus appropriés que les anciens, de nouvelles stratégies de
réorganisation.
Le passage de la pensée concrète à la pensée abstraite est un changement qualitatif.
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Une séquence est un changement quantitatif (continu). C'est l'ajout d'éléments mesurables en
nombre à des éléments précédents (exemple: l’acquisition de connaissances en vocabulaire).
Changement, continuité au cours de la vie
La maturation: processus naturel de transformation par lequel l'organisme atteint son plein
développement. Tout processus de maturation est universel, séquentiel et relativement imperméable
à l'environnement. Les changements sont réglés par une horloge biologique: concept désignant un
mécanisme qui régule la séquence normale des événements biologiques de la vie d'un individu, de
la conception jusqu'à l'âge adulte le plus avancé.
Le concept de prédisposition innée: tendance innée qui porte l'individu à réagir de telle ou telle
manière aux stimuli environnementaux. Certaine sont universelle et implique donc un
développement commun.
L'influence de la culture: l'environnement et l'interprétation qu'on en donne
Changements communs associés aux sociétés humaines: effet cohorte
Changements individuels associés aux sociétés humaines: le moment de l'expérience: période
critique: période du développement durant laquelle l'organisme est réceptif à la présence ou
l'absence de tels ou tels types de stimulation qui n'auront peu ou pas d'effet à d'autre moments,
période sensible: période du développement de l'enfant durant laquelle certains type de stimulation
sont particulièrement importants ou efficaces.
Cohorte: terme sociologique qui désigne des groupes d'individus d'âge équivalent ayant connu les
mêmes expériences au même moment de la vie.
Il est indispensable de restituer les changements dans leur environnement socio-historique (question
d’examen). Exemple: l’adolescence aux USA dans les années 1970, libres et hippies, et
l’adolescence angoissée dans les années 1990 en Belgique, lors de l’affaire de Julie et Mélissa.
Innéité ou influence environnementale sur le développement? (question d’examen). Il n’y a pas soit
l’un, soit l’autre. Dans les années 1950, on essayait de dissocier les deux. Or, ils sont imbriqués: des
prédispositions génétiques prédisposent à l’action environnementale. Exemples: un processus
universel, la marche, nécessite (condition sine qua non) une action de l’environnement. Les
phonèmes sont un comportement génétique universel: les enfants sourds en émettent. Mais ils
disparaîtront s’ils ne sont pas renforcés par l’environnement. Ce n’est pas toujours le cas: le
sourire, un autre comportement universel, n’a pas besoin de l’environnement pour apparaître. Ce
qui se passe, c’est que les parents l’interprètent comme un signe de reconnaissance de leur bébé,
mais ce sont eux qui, par leurs renforcements, feront en sorte que le comportement deviendra social.
Il y a trois modèles pour montrer ce qui influence le développement de l'enfant. C'est-à-dire
l'interaction entre l'enfant et son milieu: le modèle de Bronfenbrenner, de Patterson et d'Horowitz.
La perceptive écologique: début des années 1980, il est devenu de plus en plus évident que, pour
expliquer le développement de l'enfant, l'observation portant sur celui-ci et sa famille ne suffit pas.
Il faut étudier l'ensemble des contextes dans lequel l'enfant grandit, c'est-à-dire son système
écologique.
Certains changements sont associés à la culture parce qu'ils résultent d'expérience communes. Il
apparait donc le concept d'horloge sociale: concept désignant un mécanisme qui régule la séquence
normale des événements et des rôles sociaux au cours de la vie de l'individu.
Modèle interne: système intériorisé d'interprétation et de significations que l'individu se construit à
partir de ses expériences. Ce concept éclaire la continuité du comportement et permet de mieux
comprendre qu'une même expérience puisse avoir des répercussions différentes selon les gens. Bien
qu'ils ne soient pas immuable, les modèles internes que nous nous créons dans l'enfance tendent à
nous accompagner et à façonner nos expériences d'adultes.
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Les cercles d’Urie Bronfenbrenner
L’enfant est en interaction avec plusieurs systèmes imbriqués les uns dans les autres.
Bronfenbrenner a mis au centre de son modèle l’enfant avec son héritage biologique. L’enfant vient
au monde avec un patrimoine génétique dont certains gènes le prédisposent à un développement en
interaction avec son environnement. Bronfenbrenner nomme cet héritage biologique:
«prédispositions génétiques» et «environnement biologique».
Les prédispositions génétiques ou chromosomiques définissent: le genre, la taille, les
prédispositions de tempérament de l’enfant. Très tôt, on voit que les bébés ont des tempéraments
différents.
Le tempérament du bébé étonnera ou ravira ses parents. Le tempérament apparaît très tôt: certains
bébés restent longtemps assis et aiment les activités motrices fines, avec leurs doigts, tandis que
d’autres sont très actifs, bougent tout le temps, explorent leur milieu.
Dès la naissance, les parents modèlent dans le corps-à-corps la manière dont l’enfant va agir
ensuite. (Actuellement, les pères ont un rôle à jouer, ils sont beaucoup plus présents qu’avant auprès
de l’enfant). La manière dont on reçoit un enfant a un grand impact sur lui.
Problème de l’attente de l’enfant idéal: l’enfant qui naît n’est pas l’enfant idéal. Le stress
subséquent (la «réponse» des parents à la naissance) aura une influence sur le développement du
bébé. Ce phénomène peut expliquer pourquoi les aînés ont un comportement différent des suivants.
La manière dont les parents traitent chaque enfant de la fratrie varie d’un enfant à l’autre alors
qu’ils croient être constants.
2e cercle: microsystème
Mme COURTOIS, qui est systémicienne, met dans le 2e cercle l’entourage familial d'abord. Le cercle
des parents est donc plus proche que le cercle de l'école.
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Remarque: il y a d’autres modèles possibles: des ellipses remplaceraient les cercles, un autre type
d’entourage occuperait la place de l’entourage décrit ici, etc.
Nous vivons une époque de séparation parentale: environ 40% des parents divorcent ou se quittent.
Cela engendre souvent un traumatisme chez les enfants, mais pas toujours. Dans ce cas, le 2 e cercle
s’estompe et le troisième prend plus d'importance.
3e cercle: mésosystème
Voisinage: les parents qui ont un cercle de soutien pendant la séparation (des collègues
professionnels, des amis, un thérapeute, etc.) seront beaucoup plus à l’écoute des difficultés de leurs
enfants, et les enfants souffriront moins du divorce, les parents projèterons moins leurs émotions sur
les enfants. Les parents peuvent aussi avoir ou non de l'instruction, un emploi, de l'argent; ils
peuvent aimer ou détester ce qu'ils font.
4e et 5e cercles: exo- et macrosystème
Ces cercles sont principalement du ressort des sociologues et des anthropologues mais il ne faut pas
les négliger.
Ces cercles s’inscrivent dans un contexte socio-historique particulier. Nous sommes à une époque
où la séparation n’est plus un tabou par exemple.
Remarque: on est obligé de se replacer dans le contexte d’émergence d’une pensée. Freud par
exemple a été le premier à avoir émis une théorie développementale sexuelle du jeune enfant. Or, à
l’époque, dans la société viennoise puritaine, penser «sexualité de l’enfant» (et sexualité tout court)
était une horreur. Actuellement, nous vivons une crise socio-économique, les gens perdent leur
emploi; cela engendre beaucoup de stress. Lors d'une demande de thérapie, il ne faut donc pas
négliger l'importance des conditions économique et matérielle.
L’entrée en maternelle d’un enfant n’est pas vécu de la même manière chez les immigrés de la
deuxième génération que chez nous: l’enfant est plongé dans un milieu où on parle une langue qui
lui est étrangère. Les difficultés à l'école ne sont donc pas forcément des difficultés cognitives.
Les cercles concentriques sont mis sur un autre cercle qui représente le temps: tous les soussystèmes sont inclus dans un processus qui se déroule chronologiquement.
Modèle de Patterson
Patterson a étudié de grandes cohortes d’adolescents. Il a détecté des correspondances statistiques
valides, non des liens de cause à effet, entre la délinquance des jeunes (vols de voitures, infractions
et effractions en tous genres) et des parents qui ont eux-mêmes des conditions de vie difficiles, ont
des problèmes pour imposer des limites à leurs enfants et vivent dans le stress (combinaison de
facteurs). Des fragilités étaient déjà présentes chez les grands-parents, les parents des parents.
Le lien n'est pas linéaire, les causes des comportements sont toujours multifactorielles, il est
nécessaire de modéliser simplement.
Cercle vicieux: les enfants à comportement antisocial suscitent chez leurs pairs du rejet. Leur
comportement devient alors encore plus antisocial et ils ressentent alors la nécessité d’être intégrés
dans un groupe de pairs, ils font partie de bandes, et le phénomène s’auto-amplifie.
Exemple: Jonathan, 17 ans ½, leader de bande. S’adonne à des vols de voitures, consomme de
l’alcool. Il accepte une séance thérapeutique uniquement pour calmer le juge. Son histoire: il vit
dans un foyer monoparental dès ses 12 ans, avec sa mère, sur laquelle il a aussi pris le leadership: il
y a renversement hiérarchique. Son père a tout à fait disparu. Lors de sa thérapie, son père a
réapparu (il avait refait sa vie de son côté, s’était remis en ménage et avait deux enfants). Jonathan a
une bande de copains qui le conforte dans sa délinquance.
Modèle d’Horowitz (1987)
C’est le plus novateur des trois modèles. C'est un modèle interactionniste.
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Il a développé le concept de résilience (trait de caractère résultant de caractéristiques innées et
acquises, et qui augmente les possibilités que l'individu s'adapte bien au stress). Ce concept avait
déjà été repris par Boris Cyrulnik à des Américains qui l’avaient trouvé avant lui. Le concept existe
depuis les années 50-60. La vulnérabilité est un trait de caractère résultant de caractéristiques
innées et acquises, et qui augmente les risques que l'individu réagisse au stress de façon inadaptée
ou pathologique.
Il s’est intéressé au devenir des jeunes enfants dans des conditions économiques faibles. Sa
question: quel est leur risque de devenir délinquant?
Un groupe de jeunes nés dans un environnement facilitant, sécurisant, biparental, développera des
mécanismes de défense cohérents. Cela donne de jeunes adultes capables de fonder un couple, de
créer une famille stable.
Un groupe de jeunes vivant dans un environnement difficile (ayant connu des assistants sociaux,
l’alcoolisme, des conditions socio-économiques défavorables, chômage, endettement) avec des
mécanismes de défense pauvres est une population à «double mauvais sort», cumulant
environnement et traits de personnalité plus fragiles. Ces jeunes forment moins de familles plus
tard et deviennent des adultes à problèmes aussi.
Par contre, des enfants ayant des mécanismes de défense riches, même dans un milieu à risque, se
sont montrés résilients. Les traits de personnalité qui aident à la résilience, les facteurs de
résilience sont l'humour, la possibilité de prendre du recul et la possibilité d’inventer des histoires
(ou de s’inventer une histoire).
Le groupe d'enfant avec une fragilité de personnalité mais dans un environnement favorable se
développera bien aussi.
La résilience n’est jamais un état: on ne naît pas résilient. C’est un «processus qui se maille toute la
vie» (Cyrulnik). Il peut aussi se démailler!
Remarque sur la problématique du développement: il est indispensable de connaître le socle du
développement, les différentes étapes de l’enfant au jeune adulte à l’adulte si on veut faire de la
clinique.
Sigmund Freud
Mme Courtois complète l’approche d’Helen BEE et Denyse BOYD, dont la pensée est anglo-saxonne,
donc pragmatique.
Il est le premier à avoir développé une théorie sexuelle enfantine.
Lire les 2 articles sur FREUD d’Antonio DAMASIO.
Biographie
Freud était avant tout un brillant médecin autrichien de la fin du XIX e siècle. Il a effectué beaucoup
de recherches. Esprit curieux, comme tous les génies.
En recevant certains de ses patients, il a été intrigué par des manifestations qu’il ne pouvait
expliquer avec ses outils de neuropsychologue.
Il a assisté à des leçons de Charcot, à Paris. Notamment à une «levée de symptômes» chez une
patiente, par le fait de raconter son histoire et ses conflits infantiles. Cette levée de symptômes a
engendré le début de la pensée, du postulat de l’inconscient.
Freud est l’inventeur du dispositif de la cure analytique, du conscient-inconscient, du transfertcontre-transfert.
Il a découvert que nos actes involontaires échappent à la conscience et rejaillissent en lapsus, actes
manqués, oublis, jeux de mots, etc. A travers eux, la personne rejoue des conflits infantiles.
Freud met au point une théorie des stades psychosexuels. Mais il n’a jamais eu d’enfants d’âges
divers devant lui...
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Il met au point une clinique adulte où il théorise des stades psychosexuels à partir d’un enfant
«construit» (imaginé).
Freud construit deux topiques
La première topique définit l’inconscient, le préconscient et le conscient.
L’inconscient est le lieu du refoulement d’un trauma, décodable par les lapsus, les actes manqués,
les jeux de mots, les oublis.
Le préconscient (pcs) est le lieu de la pensée, des désirs et des souvenirs, de la mémoire.
Le conscient est la faculté d’appréhender les phénomènes extérieurs et intérieurs, sa propre
existence.
Ces pôles ne sont pas figés. Exemple: maman sur le point d’accoucher, passage de l’inconscient au
conscient.
La deuxième topique définit trois instances: le Ça, le Moi et le Surmoi.
Le Ça est l'instance primitive de la personnalité et siège de la libido, laquelle exige constamment
une gratification immédiate, répond au principe de plaisir. (inné)
Le Moi est l’instance de la personnalité qui dirige celle-ci, aide le ça à assouvir ses pulsions tout en
assurant la sécurité physique de l'individu; répond au principe de réalité.
Le Surmoi est l'instance de la personnalité qui représente les valeurs, les interdits et les tabous
parentaux et sociaux intériorisés; répond au principe de moralité.
Freud place la notion de pulsion au centre de sa théorie infantile psychosexuelle. La pulsion est une
force interne psychique et corporelle qui va engendrer le développement de l’enfant. Le jeu entre
préconscient et conscient est la source de l’activité motrice et du développement de l’homme.
Eros et Thanatos: Eros représente les pulsions de vie, les pulsions sexuelles, la libido. Thanatos, ce
sont les pulsions de mort, destructrices, actuellement en forte augmentation chez les adolescents et
les enfants (augmentation du taux de suicide).
Analogie avec l’arc-réflexe biologique: Le principe de l'arc-réflexe repose sur la communication
bidirectionnelle entre un effecteur (organe interne ou muscle strié) et un centre réflexe dans le
système nerveux central. L'effecteur envoie au centre-réflexe des informations relatives à son état
fonctionnel par la voie afférente. En retour, le centre-réflexe adapte aux besoins de l'organisme le
niveau de fonctionnement de l'effecteur grâce à des influx nerveux véhiculés par la voie efférente.
Chez l’enfant, tout est recherche de plaisir: l’excitation, la décharge...
Freud complexifie cet arc en y introduisant le conscient et l’inconscient.
L’enfant humain ne peut arriver à une parfaite excitation ni à une parfaite décharge. Le refoulement
modifie la montée (excitation) et la descente (décharge). Il engendre certains processus: fantasmes
(changer l'objet de la pulsion), sublimation (changer le but de la pulsion), projection, etc. L’humain
n’arrive donc qu’à un plaisir partiel: c’est la castration première de Freud: on ne peut humainement
atteindre un plaisir parfait.
La pulsion a 4 zones:
•
La source d’où elle jaillit. Le bébé adore sucer, s’allaiter; cela donnera plus tard le plaisir
oral: fumer, boire, certaines toxicomanies où l’on recherche un plaisir oral jusqu’à la
psychopathologie;
•
La force qui la meut (intensité);
•
Le but qui l’attire (le bébé ressent de la chaleur, le rassasiement);
•
L’objet: le sein, réel ou fantasmé.
La pulsion est toujours ancrée dans le corps: c’est l’interface psyché-soma. L’apaisement n’est
jamais total, ce qui peut être traumatique (ou pas).
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Types de plaisirs oraux
1. Plaisir organique de boire du lait.
2. Plaisir sexuel de sucer le pouce ou la tétine. Remarque: la sexualité enfantine chez Freud fait
avant tout appel à une notion de plaisir non génitalisé.
3. Plaisirs oraux: fumer, manger, boire, etc.
4. Plaisir sexuel d’embrasser le corps de l’aimé. Achemine l’homme vers le plaisir de voir la
poitrine des femmes. Ici, on est dans la sexualité au sens normal et non psychopathologique.
Les différents stades de développement psychosexuel
1. Stade oral
De 0 à 2 ans
Zones érogènes: bouche, lèvres, langue.
Tâche majeure de développement: le sevrage.
L’enfant a faim, il mange jusqu’à être rassasié. Mais au-delà, il continue à téter. Ensuite, il s’endort
béatement. Quelque chose dépasse la simple condition de l’oralité: le fait de rendre érogène une
partie du corps de l’enfant.
A lire (conseillé): Trois essais sur la théorie sexuelle, Folio. Freud y décrit le fait de sucer: c’est une
succion rythmique, car l’enfant se procure un plaisir oral. La stimulation de la bouche et de la
langue donne un certain plaisir.
Plus grand, l’enfant mâchouillera et mettra les objets qu’il découvrira en bouche: «fixation sur
l’oralité».
Le sevrage engendre du déplaisir. L’enfant doit être capable de résoudre cette frustration pour passer
au stade suivant. Si fixation pendant l'enfance, l'adulte fume ou mange trop, il est passif et crédule.
Ne pas perdre de vue: un bébé n’est jamais seul: il interagit.
2. Stade anal
De 2 à 4 ans
Zone érogène: l’anus. L’enfant a des prédispositions génétiques à éprouver du plaisir par là, mais
l’action de l’environnement est importante: la culture aménage la manière dont le stade anal prend
sa forme.
L’enfant prend conscience qu’il peut avoir du plaisir à déféquer: se retenir et expulser ses selles,
puis à jouer avec elles (souvent, il badigeonne son lit).
Tâche majeure de développement: devenir propre. L’environnement demande à l’enfant de «faire un
cadeau» (il y a beaucoup de sollicitation sociale autour de cet acte). L’enfant, qui est dans une
période d’opposition, peut refuser de «donner à l’adulte» et retenir ses selles --> problèmes. Il
apprend à contrôler ses sphincters. Actuellement, on le lui demande de plus en plus tôt, cela peut
être stressant pour lui. Particularité des adultes si fixation pendant l'enfance: ordre, parcimonie et
obstination, ou l'inverse.
3. Stade phallique
De 4 à 6 ans
Zones érogènes: les parties génitales.
Tâche majeure de développement: le complexe d’Œdipe.
L’enfant découvre la différence des sexes. Le garçon éprouve l’angoisse de castration et la fille
découvre qu’elle est privée de phallus et a envie d’en avoir un. Il met en place son surmoi.
Le complexe d’Œdipe du garçon: désir de sa mère et haine envers son père (rival). Pour le
résoudre, il doit choisir entre sauver son pénis et renoncer à sa mère ou l'inverse.
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3 étapes:
1. Désir de sa mère («Moi, je veux épouser ma maman!»),
2. Désir d’évincer son père. Attachement pour le père pris comme le modèle à imiter.
Identification à un idéal. --> tendresse pour l'idéal et animosité pour l'intrus.
3. Mais le petit garçon va aussi se mettre à désirer son père. On parle alors d'œdipe inversé. Au
lieu de vouloir être le père, le petit garçon veut l'avoir. --> importance du père.
Particularité des adultes si fixation pendant l'enfance: Vanité et insouciance, ou l'inverse.
Pour la petite filles, les deux affects majeurs qui déciderons de l'issue de l'œdipe sont l'envie jalouse
du pénis (et donc plus tard l'envie de faire un enfant à l'être aimé) et l'angoisse de perdre l'amour.
4. Période de latence
De 6 à 12 ans
Oubli des pulsions sexuelles.
Aucune zone particulière n’est associée à cette période.
Tâche majeure de développement: développer des mécanismes de défense, identification aux pairs
de même sexe. Aucune fixation ne survient habituellement à ce stade.
Freud a peu parlé de cette période.
5. Stade génital
A partir de 12 ans , la zone érogène est les parties génitales, c'est la maturité de l'intimité sexuelle.
Si les stades précédents ont été bien intégrés, intérêt sincère pour autrui et épanouissement sexuel.
S. Donald Woods Winnicott (1896 – 1971) – L'aire transitionnelle
Pas de référence dans Les âges de la vie d’Helen BEE.
Livre conseillé: D.W. Winnicott, De la pédiatrie à la psychanalyse, Payot, section de l’Homme.
Certains extraits à lire sont dans la farde de texte. C'est un écrivain prodigue, la lecture de ses livres
est aisées.
Un homme, une carrière
Biologiste puis médecin: pédiatre, psychiatre et psychanalyste (après la rencontre avec les textes de
Freud) britannique. Il succède à Freud et a un parcours parallèle.
Ses thèses peuvent paraître faciles au premier abord, mais exigeantes quand on les approfondit. Les
notions d'«aire», d'«espace» et d'«objets transitionnels» ont souvent donné lieu à des
simplifications dommageables. Aujourd'hui Winnicott est souvent cité pour le meilleur et parfois
pour le pire. On lui reproche aussi d'avoir réduit la femme à son rôle de mère («suffisamment
bonne»).
Certains concepts des années 1950 ne sont plus enseignés. Ceux de Winnicott traversent le temps et
sont toujours d’application, font toujours sens.
Il est le troisième enfant d’une fratrie de trois enfants, 2 sœurs plus âgées --> il disait: «J’ai trois
mamans».
Un grand moment dans sa vie est quand il a découvert les livres de FREUD.
Il a été psychanalysé par James STRACHEY puis par Joan RIVIERE et Michael BALINT.
Il était psychanalyste didacticien de la British Psychoanalytical Society. Chef de service à l’hôpital
pour enfants Paddington Green à Londres.
Sa différence avec FREUD réside dans sa clinique directe avec de petits enfants et des adolescents.
Particularité de sa pensée:
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1. Il avait des intuitions cliniques, il invente des dispositifs cliniques.
2. Il invite et implique les parents dans la thérapie. (Actuellement, aucun thérapeute
n’envisagerait de travailler sans les parents (beaucoup la mère; impliquer le père dans la
thérapie est plus récent).)
WINNICOTT conceptualise l’environnement. L'environnement c'est le père et mère ensemble, la mère
seule et le père seul.
Il se démarque de Sigmund FREUD, d’Anna FREUD et des Kleiniens. Il construit sa propre pensée.
Son grand mérite et que son œuvre est devenue populaire parmi les spécialistes, psychiatres,
psychologues, pédiatres et éducateurs, parfois aussi auprès du grand public.
Que découvre-t-il? Par rapport à un enfant qui souffre, en s’appuyant sur ses ressources parentales,
il découvre qu’en travaillant conjointement avec la mère, il peut aider l’enfant. Qu’en travaillant
uniquement avec la mère, il peut aussi aider l’enfant. On le fait encore actuellement avec les ados.
Il est thérapeute d’enfants: il a observé directement des nourrissons: l’enfant est observé et pas
reconstruit comme avec FREUD.
WINNICOTT se démarque aussi de la pensée freudienne de cette manière: ce qui est premier chez
FREUD, c’est la pulsion. Pour WINNICOTT, c’est l’amour de l’objet.
«Un bébé, ça n’existe pas». «Un bébé, dès qu’il naît (et même dès la grossesse), est un être de
relation». Il doit exister dans la relation. Sans projet d’enfant de la part des parents, il n’y a pas
d’enfant. Le bébé doit exister dans le psychisme des parents. On parle de relation en tant qu’intersubjectivité entre deux psychismes (lien de sujet à sujet). Le bébé humain est le bébé animal le plus
dépendant de son entourage --> sans un «environnement suffisamment bon» (expression de
WINNICOTT), il ne peut pas se développer. Un environnement suffisamment bon dès le stade primaire
permet au petit enfant de commencer à exister, d'avoir ses expériences, d'édifier un moi personnel,
de dominer ses instincts et de faire face à toutes les difficultés inhérentes à la vie.
Qu'est qu'un environnement suffisamment bon:
•
Une mère. Fonction maternelle. Cela peut être une mère, une grand-mère, ou toute personne
maternelle et stimulante, c’est-à-dire qui a de près ou de loin un projet pour le bébé.
•
Un père. Il faut un père et une mère «suffisamment bons».
Dans un environnement gravement carencé, par exemple les pouponnières en Roumanie du temps
de Ceauşescu: les bébés parqués, confinés dans leur lit, à qui on ne donnait que les soins essentiels,
lait, eau, nourriture, nettoyage, se sont retrouvés gravement lésés (ils perdent l'instinct vital de vie)
car ils ne recevaient ni contact, ni affection. Or, l’affection est un besoin primordial de l’humain.
La théorie de l’émergence psychique du nourrisson: le bébé à la fois a des prédispositions
génétiques et son psychisme se construit au fil du temps, d’où la nécessité d’avoir un
environnement suffisamment bon.
La préoccupation maternelle primaire: dès l’accouchement, la mère est dans une sorte d’état
psychotique (ce serait une maladie si la femme n'avait pas un bébé): une hypersensibilité lui
permet de développer un état de vigilance par rapport à son bébé. De façon consciente, préconsciente ou inconsciente, elle sera capable de répondre aux besoins de son nourrisson. Cet état
donne une capacité de sentir, de décoder les besoins de l’enfant, et même de les précéder.
On décode une synchronie des mamans et de leur bébé, faite d’ajustements réciproques, mais c’est
d’abord l’accord des mères aux besoins psychologiques et corporels du bébé. (Cf l’accordage de
Daniel STERN: deuxième degré de relations produit dans les interactions nourrisson-mère).
L'accordage affectif prend des éléments discrets d'interaction et les introduit dans un mouvement
d'accordage presque musical par lequel les actions des deux sujets s'orientent autour d'une action
commune pour faire sentir une émotion ou une intention autre que l'événement discret exprimé.
L'accordage affectif correspond à une perception amodale dans laquelle une image peut se réfléchir
en son ou en toucher à cause d'un substrat perceptif qui ne distingue pas encore les modes de
perception (ouïe, vue, toucher, etc.) Exemple: la mère décode les différents pleurs de son bébé:
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pleurs de faim, pleurs de demande de contact, etc. Les pères aussi décodent vite. C'est d'abord un
accordage des mamans aux besoins corporels de l'enfant puis à ses besoins psychiques. C'est
quelque chose de corporelle, il n'y a pas de raisonnement.
Le processus d’attachement est très précoce. Plus complexe qu’un simple «don» génétique.
Lorsqu’elle met un bébé au monde, le seuil de l’inconscient de la mère augmente. La mère
s’identifie à sa propre mère et à son propre enfant.
Implication des pères: on y revient. Dans un couple, il y a une sorte de régulation inconsciente: les
parents «décident» de qui aura la préoccupation maternelle. Dans certains couples, pour des raisons
X (expérience de maternité mal vécue, mauvais vécu d’enfance, difficultés d’attachement avec sa
propre mère, l’attente de la mère est trop éloignée de l’enfant qui vient, il n’a pas le sexe, la couleur
de cheveux, d’yeux désirés, etc.), la mère ne parvient pas à s’attacher à son enfant. Dès lors, la
préoccupation primaire se passe moins bien et le relais est assuré par le père, qui va suppléer la
mère. C’est alors lui qui est en état d’hypersensibilité, de vigilance et d’intuition des besoins du
bébé (il se réveille plusieurs fois par nuit, par exemple).
L’état d’hypersensibilité, de vigilance extrême disparaît quand le bébé grandit. Il reviendra en cas
de besoin particulier de l’enfant, par ex. de grave maladie (leucémie).
Le premier enfant est le plus «enfant-laboratoire» de la fratrie. Il essuie les essais-erreurs des deux
parents qui tâtonnent (entraînement inconscient). Pour les suivants, la rapidité d’adaptation
augmente.
A chaque enfant, il y a une répétition de l’accordage maman-bébé, une ritualisation, qui donne au
bébé l’expérience continue d’exister. Sauf pour les mamans qui ne sont pas «suffisamment bonnes»:
au retour de la clinique d’accouchement, ces mères ne comprennent pas leur bébé.
Sentiment continu d’exister: le sentiment d’avant à juste après la naissance est discontinu: il y a
l’accouchement, qui fait connaître au bébé la discontinuité des mondes, c'est une expérience
sauvage. Après l’accouchement, grâce à la synchronie père-mère, l’environnement devient
normalement plus cohérent. Il y a ritualisation, la maman répond avec des gestes bien précis aux
différentes demandes, cela crée le sentiment continu d'exister pour le bébé. Le bébé va peu à peu
sortir de la fusion. Il y a constitution du moi personnel de l’enfant, en parallèle avec la relation
objectale: «je suis sujet», «Maman est sujet», et il y a une relation entre les deux sujets. Lui et
maman sont deux personnes différentes qui rentrent en relation.
Une maman qui n’a, elle-même, pas fait l’expérience d’une cohérence de soins de la part de sa
propre mère (qui était par exemple dépressive), qui a été abandonnée, n’aura pas de bonnes
réponses envers son bébé: trop tardives, trop chaotiques (une maman dépressive aura des gestes
mécaniques, elle fera ce qu’elle croira être «ce qu’il faut»: donner à manger, laver, coucher le bébé.
Elles dorment trop, «ne sont pas là» [traduit par certains enfants]) --> le bébé éprouvera un
sentiment de discontinuité et d’angoisse, développera un faux self (désigne une instance qui s'est
constituée pour s'adapter à une situation plus ou moins anormale et contraignante. L'image qui est
alors en cause est défensive et fonction de réactions inadaptées de l'environnement et est surtout
représentative d'un rôle qu'on aurait imposé au sujet), il sera fragilisé, n’aura pas de grande
cohérence interne psychique. (Cf l’attachement insécure de BOWLBY.)
Si l’environnement parental change de nouveau par après, il est possible de suppléer à celui
d’origine.
En résumé, nous pouvons maintenant dire pourquoi nous pensons que la mère du bébé est la
personne qui convient le mieux pour les soins de ce bébé: c’est parce qu’elle a pu atteindre cet état
de préoccupation maternelle primaire sans être malade. Toutefois, une mère adoptive ou toute autre
femme capable d’être malade au sens de la préoccupation maternelle primaire «peut s’adapter
suffisamment bien en raison d’une certaine capacité d’identification au bébé».
La troisième aire: un mécanisme a lieu lors du passage du bébé qui vit une relation fusionnelle
avec sa maman à un bébé individualisé mais en relation avec sa mère. Ce mécanisme implique une
aire transitionnelle: un aire intermédiaire entre la mère et l’enfant.
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Exemple: si on met le bébé par terre sur un tapis de jeu, il jouera avec un tissu donné par sa mère. A
ce moment, il y a un espace entre lui et sa maman. En jouant avec des parties de son corps et ce
tissu, il va conscientiser que le tissu est extérieur à lui et tisser une zone qui est à la fois à l’extérieur
et à l’intérieur de lui: c’est la troisième aire. Une zone où le bébé projette des affects intérieurs vers
des objets extérieurs. Chez l’adulte, cette aire devient créatrice. Elle permet de cheminer entre le
moi et le non-moi. Plus tard, grâce à ce processus, l’enfant renforcera la différenciation entre son
père et sa mère. C’est le passage de l’union à la relation.
Si ce passage se fait mal, l’adulte aura de gros problème.
Dans l’aire transitionnelle, l’enfant investit un objet: ce qu’on appelle le doudou (un tissu, une
peluche, une bordure de couette). C’est lui qui le choisit, on ne peut pas le lui imposer: c’est l’objet
transitionnel. (Lorsque la crèche demande que les parents donnent un objet avec leur odeur, ce
n’est pas tout à fait un objet transitionnel, car l’enfant ne l’a pas choisi.) Dans un premier temps,
l’objet transitionnel peut être une partie du corps de la mère (par exemple, le sein). Il y a transfert
par après. L’objet transitionnel doit pouvoir être sali, malaxé, sucé, tordu, jeté, cassé, maltraité,
rendu puant (ne peut être lavé), avec une certaine douceur.
L’objet transitionnel a pour fonction de faire transition dans les séparations (c’est pourquoi il est
récupéré par les crèches dans la séparation de tous les matins). Il sera petit à petit désinvesti par
l’enfant quand il aura un autre centre d'intérêt.
Remarque: une étude par des chercheurs de l’UCL est en cours sur la manière dont la société s’est
emparée de l’objet transitionnel et dont elle l’instrumentalise (s’en sert). Des mallettes de doudous
(handtoys) sont vendues aux parents(!!). La société commerciale qui fabrique ces mallettes a reçu
des lettres d’une multitude de parents qui se préoccupent pour leur bébé: les mamans craignent la
perte potentielle de l’objet transitionnel. C’est grave parce que ça traduit l’angoisse de séparation
des parents (ils veulent trouver une peluche identique avant la perte de l’autre peluche de leur
enfant). Les chercheurs ont analysé et reconstruit la demande désespérée des parents. Les objets
transitionnels rassurent autant les parents que leurs enfants. Mauvaise compréhension de la part des
parents et de cette société: l’objet transitionnel n’est pas destiné à combler un manque ni à apaiser
une peur des parents, c’est un objet complexe dont la fonction première est la sécurisation du bébé!
67% des enfants viennent à la crèche avec leur doudou, les filles un peu plus que les garçons.
L’objet transitionnel aide au passage de la maison aux gardiennes.
Son usage à la crèche varie selon les «écoles»: libre disposition tout le temps, à certains moments.
L’objet transitionnel n’est pas toujours indispensable. Si les parents n’en reconnaissent pas la
fonction, il n’est pas utile. Certains enfants n’en ont pas besoin.
John BOWLBY (1907 – 1990)
Psychiatre et psychanalyste anglais, célèbre pour ses travaux sur l'attachement, la relation mèreenfant. Pour lui, les besoins fondamentaux du nouveau-né se situent au niveau des contacts
physiques. Le bébé a un besoin inné du sein, du contact somatique et psychique avec l'être humain.
BOWLBY invente sa propre clinique, comme WINNICOTT: une clinique directe: enfants, parents et
grands-parents sont reçus.
Dans les années 1930, René Arpad SPITZ (psychiatre et psychanalyste américain d'origine hongroise
né à Vienne en 1887, décédé à Denver en 1974), avait découvert que les enfants privés de soins
maternels se laissent mourir.
BOWLBY se base sur les enfants de l’après-guerre, privés de leur mère. Il observe que la privation de
la mère a différents effets sur le développement de l’enfant d’après l’âge de séparation. Certains
enfants vont mal, ils ont des retards physiques et mentaux. Les retards peuvent être soit temporaires
soit définitifs.
Remarque: 30 à 40 ans après, on a refait la même erreur en Roumanie!
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Lien avec la pensée de RANKS: le vécu des enfants peut engendrer anxiété et angoisse de la
séparation. Les enfants qui ont vécu une carence maternelle vont soit réagir, soit se référer à cette
angoisse précoce. L'anxiété lors de la séparation est une réactivation du traumatisme de la
naissance. Pour Klein, c'est la crainte de détruire la mère.
BOWLBY observe que les bébés, comme les oisons de l’éthologue Karl LORENZ, s’attachent
contactuellement et psychologiquement à la figure maternelle, celle qui donne les soins. LORENZ
avait fait l’expérience de l’attachement des oisons d’une oie morte: phénomène de l’empreinte.
Le bébé suscite chez le parent qui s’occupe le plus de lui la stimulation de cet attachement, ce désir
de contact avec lui. Pour lui, c’est une question de survie. Les adultes donnent la réponse
d’attachement, qui est la base du lien parents-enfant.
Exemple: le sourire du nouveau-né. Au départ, c’est un réflexe. Le parent, lui, est stimulé; il se
représente le sourire comme une marque de reconnaissance de leur enfant. Ce n’est jamais qu’une
interprétation, mais cela fonctionne pour les attacher à leur enfant.
Expérience de Harry HARLOW (1905 – 1981), psychologue américain connu pour ses expériences de
mise en isolation de jeunes macaques rhésus, qui ont démontré l'importance de l'accompagnement
parental dans les premiers stades du développement des primates. Outre leur portée scientifique,
ces travaux visent à choquer l'opinion pour forcer la prise de conscience. Ces méthodes ont été
condamnées par de nombreux défenseurs de la cause animale: construction de 2 «mamans» pour de
jeunes macaques rhésus séparés de leur vraie mère: un fil de fer avec un biberon qui donnait du lait
à la demande des bébés singes, un fil de fer entouré de peluches toutes douces et chaleureuses.
Un groupe de singes avait accès à la mère «nourricière», et un deuxième, à la mère «dorloteuse». Il
a constaté que les petits singes du groupe qui avaient pu se blottir contre les peluches se portaient
mieux que l’autre groupe. Conclusion: le contact joue un rôle déterminant dans l'attachement.
Le besoin de contact et de sécurité est un besoin primaire du bébé. Ce besoin est présent dès la
naissance, il est inné. Le nourrisson de quelques jours a dans ses dispositions génétiques des
comportements innés de recherche et de proximité, de séduction.
«Séduction» est un mot qui convient bien au comportement. «Les parents font l’enfant, mais
l’enfant fait les parents» (Mme COURTOIS).
Cf Elisabeth FIVAS (psychologue suisse): elle a écrit Le triangle primaire: le père, la mère et
l’enfant.
Éléments de séduction du nourrisson: les pleurs, les sourires, les regards dans les yeux, s’agripper,
se blottir. Ces comportements ont pour conséquence de faire se rapprocher les gens et d’attirer la
figure d’attachement.
Les 2 figures d’attachement de l’enfant sont le père et la mère; ils sont complémentaires.
Tout petit, le bébé développe des particularités d’attachement. Exemple: une maman handicapée
motrice des membres postérieurs ne savait pas tenir son enfant. Son bébé avait développé des
compétences d’agrippement énormes.
Stratégies d’attachement
1. Stratégies primaires (contestées: certains disent que ces stratégies ne sont pas primaires):
présentes dès la naissance. Les expressions sont le système comportemental d'attachement.
2. Stratégies secondaires. L’enfant qui marche (dit le petit «trottineur»): 12 -14 mois. Exemple:
un papa et son enfant dans un parc. Le papa s’assied sur un banc. Le jeune enfant s’éloigne
du papa, découvre le monde. Il y a cependant comme une barrière physique à cette
investigation: un cercle d’environ 50 cm autour du papa, au-delà duquel l’enfant n’ira pas.
La grandeur du rayon varie d’un enfant à l’autre. La phase d’exploration désactive le
système d’attachement --> exploration. On a une réduction ou une modification des
stratégies normalement employée.
Le fait d’être trop loin réactive le système d’attachement --> retour vers le Papa (un regard vers
Papa suffit pour s’assurer qu’il est toujours là). Il existe divers troubles de l’attachement.
15
Il y a 3 phases dans l'attachement:
1. Le pré-attachement - De 0 à 3 mois.
Processus qui se noue dans la rencontre immédiate sensorielle et matérielle et aussi au fil du temps.
Signaux et comportements favorisant la proximité.
Ne s'adressent pas à une personne en particulier. Construction de schèmes.
Le bébé nouveau-né envoie des signaux à la mère, appelant l'attachement de celle-ci en retour.
Synchronie: ensemble de comportements d'attachement mutuels et interactifs qui jouent un rôle
crucial dans la formation d'un lien affectif stable entre le nourrisson et l'adulte qui s'en occupe.
2. L'émergence de l'attachement
A 3 mois, il y a une spécification de l'attachement en fonction de figures privilégiées, vers
lesquelles l'enfant envoie des signaux (exemple: le sourire). Mais personne n'est une base de
sécurité. Les signaux favorisant la sécurité sont adressés à plusieurs personnes.
Remarque: le père joue un rôle dans l'attachement. Des études sont en cours. Le bébé envoie des
signaux qui appellent des réponses d'attachement différents au père et à la mère. Ce ne sont pas
nécessairement les parents biologiques. Il suffit de figures de parents. Ils peuvent par exemple être
des grands-parents.
3. L'attachement - 6-8 mois.
L'enfant explore l'environnement à partir de la personne la plus importante pour lui: la «base de
sécurité». L'enfant se déplace vers elle ou l'incite à venir vers lui quand il y a un stress.
Référence sociale: Utilisation des émotions et des réactions d'une autre personne pour orienter son
propre comportement. Vers 10 mois, l'enfant utilise sa figure d'attachement pour réagir à une
situation nouvelle ou s'aventurer dans une nouvelle aventure.
Réaction typique de ce stade: la peur des étrangers (chez le nourrisson, peur qui se manifeste par
divers comportements comme le cramponnement à sa mère en présence d'étrangers), l'anxiété de
séparation (fait de pleurer ou de protester lorsqu'il est séparé de la personne à qui il est attaché).
L'enfant a un lien a contrario très fort avec ses parents.
Il explore le monde à 4 pattes. Avec des limites: à une certaine distance, il retourne vers sa base de
sécurité. C'est une période où il est fort anxieux.
L'enfant intériorise des modèles internes opérants qui aident à sa sécurisation (ex.: modèle opérant
de sa mère).
Attachement 'A goal-connected partnership': les figures d’attachement deviennent des objets
indépendants, permanents dans le temps et l’espace.
Spécialisation des comportements (à la naissance: comportements qui ne différencient pas le père
et la mère): mère: maternage et protection; père: plus des jeux.
L'enfant a des figures multiples d'attachement (parentales et autres, ex.: une dame de la crèche, un
soignant).
Une figure d'attachement autre que celles des parents se construit sur la durée. Il est faux de dire
qu'un enfant qui va vers les nouveaux venus fait preuve d'attachement multiple: cela peut être une
preuve de collage, mais pas nécessairement d'attachement.
Attachement ≠ collage !
Un enfant «collé» à son parent ne peut grandir ni se développer normalement.
L'attachement, par contre, est un double mouvement:
1. (activation de l'attachement, de la sécurisation,)
2. désactivation de l'attachement pour activer un comportement d'exploration,
16
3. retour à la base de sécurité.
L'enfant doit impérativement se trouver une figure d'attachement. Ce comportement se crée dans les
1ers mois et durera toute la vie. (Exemple: chez les ados, processus d'attachement envers des
professeurs ou d'autres figures.)
Mary Ainsworth
Elle a repris John BOWLBY et en a fait un processus expérimental.
Elle a découvert des patterns universels.
Dans ses expériences sur le degré d'attachement, elle a créé des situations d'insécurité pour l'enfant
et a observé son comportement. Recherches menées sur des dyades mères-enfants.
Les 8 étapes de l'expérience de la «situation insolite», 8 épisodes en laboratoire (à 1 an)
1. Présence de la mère et de son enfant
2. Contact d’une personne inconnue (qui rentre dans la pièce)
3. Départ de la mère, enfants seuls avec inconnue (création d'insécurité --> réactions diverses
selon que l'enfant est sécure ou insécure)
4. Départ de l’inconnue. Donc l'enfant est seul quelques minutes
5. Retour de la mère
6. Départ de la mère, bébé seul
7. Retour de l'inconnue
8. Retour de la mère, donc bébé avec l'étranger et sa mère.
Observation de 26 dyades mère-bébé: Plusieurs types de mère.
Mères plutôt sensibles (9 sur 26): Nourrissent à la demande, cherchent à satisfaire le bébé.
Mères aléatoires (5 sur 26): Conduites de ces mères aléatoires, variables en fonction de leur état.
Mères intervenantes ou rigides (11 sur 26): Interventionnistes envers leur bébé, ignorent les signes,
ne suivent pas leur rythme.
Résultats:
Attachement sécure (sécurisant): 65%. Les enfants recherchent activement le contact: quand ils
sont séparés de leur mère, ils tentent de la retrouver. Ils pleurent plus en situation de laboratoire. Ces
enfants vont vers les parents qui viennent les rechercher (les enfants insécures évitants fuient leur
parent qui revient). Ils vont sur les genoux. Ils sont en même temps actifs dans les jeux et capables
d'explorer. Ils sont disponibles envers l'environnement. S'ils sont menacés, ils sont très vite apaisés,
rassurés par un adulte (les insécures restent longtemps dans le mal-être, ils pleurent longtemps). Le
nourrisson recherche la proximité de la figure d'attachement après une séparation ou une situation
stressante, et s'en sert comme d'une base de sécurité.
Attachement in-sécurisant de type fuyant: 21%. L'enfant se focalise sur l'environnement malgré la
situation de détresse, il sur-investit le jeu. Il évite le contact avec sa mère, surtout après son absence.
Ne suscite pas le contact. Ne résiste pas aux efforts de contact mais ne manifeste aucun désir de les
soutenir. Le nourrisson évite le contact avec la figure d'attachement et ne semble pas la préférer à
d'autres personnes.
25 à 30% des enfants n'ont pas ce qu'il faut pour se construire une base sécure. C'est énorme.
Causes: abandon, deuil dans la famille, etc. Malgré tout, un gros pourcentage de ces 30% parvient
à corriger une douloureuse trajectoire infantile: il faut rester optimiste. L'attitude de ces enfants est
désarçonnante pour les parents, qui ne doivent pas culpabiliser.
Attachement in-sécurisant de type anxieux-ambivalent: 14%. L'enfant est bouleversé lors des
séparations, difficiles à apaiser. Il explorent peu la pièce. Il recherche ou évite le contact selon le
moment (colère). Il a peu d’intérêt pour l’environnement. Il est imprévisible, pleure anormalement
17
longtemps lors du départ de ses parents de la pièce. Le nourrisson a peu tendance à partir en
exploration, semble très perturbé lorsqu'il est séparé de la figure d'attachement, et n'est pas rassuré
par son retour ou ses efforts pour le réconforter.
Attachement in-sécurisant de type désorganisé-désorienté: sidérés ou inquiets, pas de moyens
pour gérer leur détresse. Aucune stratégie d’attachement cohérente. Émotions peu en phase avec les
personnes présentes. Le nourrisson semble confus ou craintif, et adopte des comportements
contradictoires avec la figure d'attachement comme se diriger vers sa mère tout en regardant
ailleurs.
Les comportements des enfants ont des liens avec les comportements des pères. On ne peut pas
encore tout expliquer aujourd'hui.
Des parents (pères et mères) qui ont eu un attachement sécure avec leurs propres parents
transmettront un attachement sécure à leurs enfants à l'inverse, des parents ayant eu un attachement
insécure avec leurs parents transmettront un attachement insécure à leurs enfants. Des mères
castratrices, fusionnelles engendrent des enfants insécures évitant. Des mères abandonnées, qui ont
eu un enfant trop jeunes, reproduisent leur abandon.
Les couples de parents ont tendance à s'unir sur base de types d'attachement proches (les pères
d'attachement sécure rencontrent souvent des mères à attachement sécure).
Observation de dyades mère-bébé en Ouganda: ensemble de comportements d’attachement
spécifiques entre des mères et leurs enfants.
Observation de 23 dyades américaines (enfants âgés de 1 mois à 1 an): ressemblances de
comportements d’attachement des bébés ougandais avec ceux des bébés américains. (Deux
comportements sur les 16 observés sont spécifiques à la culture).
Facteurs de sécurité
•
La qualité des relations entre les parents (co-parentalité, qualité du lien amoureux et
conjugal).
•
La diversification des figures parentales, par exemple des oncles, des tantes.
•
Le soutien de la famille élargie
•
L’étendue et la qualité du réseau social
•
Disponibilité émotionnelle de la figure d'attachement: capacité et désir d'établir un lien
affectif avec son enfant.
Si j'ai été admiré(e) durant mon enfance, je me sentirai admirable, donc je rechercherai plus
facilement de l'aide.
Critiques à l'encontre de cette théorie.
KAGAN: la situation insolite mesurerait plus la capacité de l’enfant à contrôler son anxiété.
M. LE CAMUS: comportements d’exploration dépendent aussi «production d’actes de stimulation» et
pas uniquement capacité de sécurisation.
M. RUTTER: les comportements observés correspondent-ils au comportement général de l’enfant?
Peu d’informations sur la qualité d’attachement enfant vis-à-vis du père.
Variance culturelle? Plutôt en réponse à des types de soins (ex.: encouragement à l’autonomie)
qu’à des différences culturelles.
Il est trop simpliste de ne tenir compte que de la dyade mère-enfant; il faut considérer la culture.
Point de vue systémique/cybernétique – Équilibre attachementexploration
Double fonction: protection, sécurisation et survie; socialisation, découverte de l'environnement.
18
Activation du système d’attachement (attention! proximité, disponibilité de la figure d’attachement)
→ Sécurisation → Désactivation du comportement d’attachement → Activation du système
d’exploration de l’environnement → Insécurité.
(Remarque: les systèmes d'attachement et d'exploration sont antagonistes.)
M.I.O. (modèles internes opérants = internal working models)
≈ construction d’attentes de schèmes vis-à-vis des figures d’attachement (disponibilité, capacité à
percevoir les signaux, réponses aux demandes de réconfort, etc.) par des rituels comme le bain, le
coucher, le lever.
Exemple: Bébé pleure «j'ai faim!», et sa Maman vient tout de suite ou pas avec un biberon. D'après
cela, l'enfant se construit un schème de réponses.
Très tôt, l'enfant se construit des schèmes de représentations différentes du père et de la mère. Les
manières de réagir différentes appellent des représentations différentes. (De 1 à 5 ans.)
Caractéristiques :
•
influencent la perception que le bébé a de l’environnement,
•
opèrent au niveau du comportement,
•
permettent d’anticiper les évènements.
Processus de l'information
Événement de vie + interaction → Affects → Mémoire épisodique (mémoire de séquences
particulières de l'interaction familiale) → Mémoire sémantique (croyances abstraites; principes
généraux d'expériences répétées).
Modèles internes opérants sensori-moteurs ou procéduraux
Avant 5 ans, les premiers modèles sont des modèles internes opérants sensori-moteurs ou
procéduraux.
Ils sont basés exclusivement sur l’expérience vécue → mémoire épisodique.
Il sont propres à l’univers perceptif et d’immédiateté. L'enfant ne s'inscrit pas encore dans le
temps. Il vit dans l'immédiateté. Son «j'ai faim!» appelle une réponse immédiate.
Ils agissent ou opèrent au niveau du comportement = modification réflexes innés pour se
comporter de manière plus adaptée.
«Purs»: vision de la mère bonne ou mauvaise.
Modèles internes
= génération des séquences interactives par rapport à une expérience donnée. Détachés de l'action
et de la réalité.
= un modèle de soi et de l’autre (Papa et Maman, frères, sœurs), conscience de soi, de ses propres
états émotionnels comme ceux d’autrui.
Le modèles internes est basés sur la capacité de symbolisation → mémoire sémantique
(représentation plus abstraite de la réalité).
Lors d'événement inhabituel (non traité automatiquement), il y a une prise de consciences et un
appel à la mémoire sémantique (à partir de 6 ans). Et par la méta-cognition, l'élaboration de
nouvelles solutions plus complexes.
Si on est dans une situation avec surplus d’affects: le recours à la mémoire sémantique est
contrecarré. Il y a activation des souvenirs épisodiques associés à des états émotionnels qui
constitue un guide du comportement.
19
Plus le langage est présent, plus l'enfant fait appel à la mémoire sémantique. Après 6 ans, l'enfant a
des représentations actives de la manière dont ses parents l'ont consolé (mémoire sémantique). Par
la méta-cognition: élaboration de nouvelles solutions plus complexes. Ses solutions sont
diversifiées. Si un épisode inhabituel se passe dans la vie d'un enfant (décès, accident de ses
parents), l'enfant est envahi par ses affects. Sa solution est d'étendre sa palette de réponses: il doit
pouvoir faire appel à des réponses plus appropriées. Les mécanismes enfantins durent toute la vie.
L'attachement chez l'adulte
Adult Attachment Interview (AAI)
L'AAI est une méthode de recherche sur la transmission des types d'attachement par des interviews
de mamans: décodage narratif.
On trouve une corrélation entre la mère et l'enfant sur le plan de l’attachement (AAI avec 40
mères et observation de bébés dans la situation étrange et AAI avec père quand les bébés ont 18
mois). On a repéré les mêmes modèles chez les mères et les enfants.
Correspondance entre père et enfant: dans une moindre mesure → transmission intergénérationnelle?
Modèle sécurisé-autonome
Premières relations claires avec attachement sécure → accordage des mères aux besoins des
enfants (constance et qualité des réponses maternelles). Les mères sécures et autonomes ont fait des
enfants sécures et autonomes. Ces mamans sont dans la synchronie, elles répondent bien aux
demandes de leur enfant.
Modèle détaché
Parents idéalisés, mais souvenirs contradictoires.
Difficultés avec leurs propres émotions, dégagement émotionnel à propos de la vie relationnelle →
ne peuvent s’accorder à l’enfant, tenir compte de ses émotions → l'enfant met de côté ses émotions,
renonce à ses affects, inhibe ses pulsions d’attachement. + Investissement de la sphère cognitive.
Modèle préoccupé
Parents ayant des problèmes relationnels irrésolus. Image incohérente vis-à-vis du passé.
Soit ils attendent de l’enfant qu’ils comblent un manque affectif. Ils «parentifient» l'enfant, le
mettent à une mauvaise place: celle d'un conjoint ou d'un parent.
Soit inconstants → anxiété et colère de l’enfant (confusion).
Modèle désorganisé-désorienté
Parents (mère) eux-mêmes désorganisés avec comportements effrayants.
Peu d’élaboration et de distance émotionnelle (reviviscence de traumatismes non résolus) →
attitudes contradictoires, inhibitrices de comportements d’attachement.
Souvent, ce sont des mères qui ont subi un trauma dans leur enfance (exemple: des jeunes femmes
qui ont subi un inceste dans leur enfance et qui n'ont pas pu «élaborer» l'événement). Elles créent un
contexte d'insécurité pour l'enfant (exemple : «Maman m'adore, me serre très fort et j'ai très peur»,
puis, juste après, la maman rejette son enfant : «va jouer!»: cela crée un contexte d'insécurité pour
l'enfant).
On a établi des liens statistiques significatifs entre une maman sécure et un enfant cohérent et une
maman insécure et un enfant incohérent.
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Critiques de l'AAI
Des incohérences ont été décodées, auxquelles il faut faire attention.
Exemple: des enfants disaient: «Maman est extraordinaire, toujours présente avec nous» et par
après: «Mes parents ne sont jamais là, ils travaillent». Ces enfants ont renoncé à leurs affects.
On observe l'enfant, et on interroge la mère: les méthodologies utilisées pour les mamans et les
enfants sont différentes. On n'a pas d'autre voie d'accès que le discours de la mère sur le relationnel.
Henri Wallon (1879 - 1962)
Référence: J. BIDEAUD, O. HOUDÉ, J.-L. PEDINIELLI, L'homme en développement, La théorie d'Henri
WALLON ou la construction d'une personne, pp. 61-69.
C'est un grand précurseur du développementalisme, il est très important.
21
Henri WALLON fait partie des «dissidents» de FREUD, avec WINNICOTT et BOWLBY, interactionniste et
relationniste (le développement se base au départ sur la relation avec la mère). Cependant, ils ont
tous comme point commun d'avoir été formés par l'approche psychanalytique.
Issu d’un milieu bourgeois intellectuel républicain catholique (importante filière familiale). Son
grand-père, aussi Henri WALLON, est un historien et homme politique à l’origine de l'amendement de
la IIIe République, premier régime à s'être imposé après 1789 (on le surnommait le «père de la
République»).
Francophone et francophile. C'est pour cela qu'il est peu étudié dans la psychologie dans les milieux
anglo-saxons.
Connu pour son militantisme. (ainsi que son père)
Diplômé de philosophie (1902) et docteur en médecine (1908), spécialisé en neurologie.
Dans l'opposition sciences «dures» (médecine, physique, biologie) par rapport aux sciences
«molles» (philo, psychologie), à l'inverse de FREUD, qui était médecin, de WINNICOTT et BOWLBY, il
part des sciences «molles» pour arriver aux sciences «dures»: il part de la philo pour aboutir à la
neurologie.
Il étudie les enfants atteints d'«agitation motrice» (appelée maintenant «hyperkinésie», classification
trop restreinte accompagnée d'une médication trop rapide, souvent à base de ritaline ou rilatine, un
médicament psychotrope qui inhibe la recapture de la dopamine et de noradrénaline. Ce
médicament étant un stimulant, il paraît de prime abord paradoxal de le prescrire à des hyperactifs.
En fait, il agit sur le déficit de l'attention [problème primaire], ce qui calme ainsi l'agitation [effet
secondaire, symptôme]. En fait, ce trouble a une étiologie multifactorielle et requiert une multitude
de traitements.)
Il crée une consultation à la Salpêtrière pour enfants et adolescents atteints d’agitation motrice et
d’arriération mentale → observations sur 250 enfants handicapés. Il a donc construit sa théorie sur
base de sa clinique, sa rencontre avec les enfants et les parents.
Sa thèse, l'enfant turbulent, a paru chez Alcan, à Paris en 1925, et a été rééditée chez PUF-Quadrige,
une petite collection. Depuis 1925, les concepts ont très fort changé: on est passé du concept de
l'enfant caractériel à celui d'enfant hyperkinétique.
Médecin militaire pendant la Première guerre mondiale, où ses acquis servent ses théories sur le
développement de l'enfant. La guerre a marqué les enfants par l'absence de leurs parents.
1922: laboratoire de psychobiologie de l'enfant. Le terme qu'il utilisait alors, «psychobiologie»,
correspond aux actuelles psychologie développementale, psychobiologie cognitive, etc.
En tant que théoricien développementaliste, Henri WALLON est un stadien: il dit que l'enfant passe
immanquablement par différents stades.
Il est environnementaliste (rôle de l'environnement) comme WINNICOTT. Eric ERICSON est
environnementaliste dans le sens où il y a interaction entre des facteurs génétiques et de
l'environnement.
Il est pionnier dans le sens où il met la motricité au centre du développement de l'enfant.
Le développement résulte de différentes composantes: biologiques, motricité, affectivité,
connaissances ⇒ mouvement du centre. La sensorialité de même que le mouvement, l'activité, sont
des facteurs d'apprentissage. Le langage du bébé est avant tout corporel et dans la manipulation
fine.
Il y a interaction entre les aspects génétiques et environnementaux: ils y a des acquisitions
fonctionnelles liées à la maturation et les acquisitions liées à l’apprentissage (adaptation, initiative
et invention). Il y a apprentissage par essai-erreur par l'activité, par exemple, on apprend à parler en
émettant des sons et en les ajustant, on apprend les mouvements en les faisant.
Développement par stades, de structure en structure → remaniements, transformation activité
prépondérante, conflits et crises.
22
La personne connaît une phase d'évolution au niveau de chaque stade. Entre les stades, il y a des
crises: périodes de remaniement identitaire. Chaque stade est une marche d'escalier et la
contremarche (montée verticale vers une autre marche) est la crise correspondante.
Étymologiquement, «crise» vient du grec krisis: décision, jugement, choix. La crise est un
remaniement inconscient qui se fait «malgré soi».
Comme pour PIAGET (cognitiviste), on ne peut accéder au stade suivant qu'en ayant résolu le
précédent. Si un stade n'est pas résolu, on peut y rester fixé toute sa vie sans passer au stade
ultérieur.
Chaque stade laisse ses traces de manières diverses, comme par exemple chaque adulte garde en lui
une part d'oralité (boire un verre de vin, fumer; dans l'exagération, cela donne la toxicomanie). Le
petit enfant subsiste chez l'adulte, les stades ne sont jamais à 100% résolus.
L'activité
L'attachement est au centre de la théorie de BOWLBY; l'activité, le mouvement, l'engagement
personnel est au centre de celle d'Henri WALLON.
Le mouvement apporte la cohérence.
Le développement du bébé est un double processus: Il y a perception de ses mouvements propres.
•
Il est comme un sous-marin: il apprend à se recentrer autour de lui-même, pour contrôler
ses mouvements
•
Et il a un mouvement comme pour sortir de son corps qui le pousse à aller vers ses parents
et ses proches. Il regarde les adultes et petit à petit fait des gestes qui correspondent à leur
demande. On a donc une prédisposition génétique et l'influence de l'environnement.
Activité de l’enfant - mouvement:
•
Du corps propre (sensibilité proprioceptive). Au début, le bébé a des mouvements
dysharmoniques et saccadés, il s'appuie la tête sur la paroi de son berceau dans une
recherche de contenance. Le processus de grandir est un passage à un meilleur contrôle des
grands et petits mouvements;
•
Avec le monde extérieur (sensibilité extéroceptive).
→ Effet de sélection (nature vs nurture): répétition gestes utiles, suppression gestes nuisibles. Les
mouvements saccadés du début, qui sont dans les dispositions génétiques de l'enfant, sont
sélectionnés par les parents et l'entourage.
→ Connexion effective: satisfaction, insatisfaction dans impasses. (Exemple. Tous les bébés ont une
capacité innée de babillage. L'enfant sera «contraint» très tôt par son environnement aux sonorités
de son langage. Plus l'enfant grandira, moins il aura la capacité de reproduire les sons qui ne font
pas partie de sa langue. D'où l'importance d'apprendre une langue tôt.) En même temps que les
gestes des parents (porter son bébé dans ses bras en forme de berceau p. ex.), un lien se crée entre
les parents et lui, et des connexions du système nerveux seront privilégiées, qui auront un effet
boule de neige sur des activités motrices spécifiques.
L'affectivité
En même temps que la réaction du parent, il y a une atmosphère qui fait que l'affectivité va
privilégier certaines régions du système nerveux.
Réflexes toniques de défense ou d’attitude, conditionnels. Les parents au sens large (entourage)
favorisent les connexions du système nerveux (on désapprend très vite certains gestes ou
sentiments. Il existe des cultures ou milieux familiaux où la colère est réprimée tout petit. La colère
est une émotion dite secondaire, elle survient après les autres. Les émotions primaires sont le
chagrin et la joie. Rire et sanglots sont plus ou moins tolérés selon les familles. Dans la culture
occidentale, les attitudes parentales vis-à-vis de certaines émotions varient selon le sexe de l'enfant:
les manifestations de tristesse sont mieux tolérées chez les filles que chez les garçons)
23
Émotions = système d’attitudes qui répondent chaque fois à une espèce de situations.
Circularités entre dispositions psychiques et facteurs extérieurs → «social d’amalgame à
l’organique».
Ex.: sourire; rires et sanglots proviennent de stimulations musculo-tendineuses, de l'expression
d'une affectivité organique, puis de circonstances morales.
Le jeu «sérieux»
Henri WALLON a reconnu l'importance du jeu dans le développement des enfants.
Tous les développementalistes affirment qu'un enfant qui va bien joue. Tout petit déjà, le bébé,
quand il a une liberté d'activité, fait preuve d'inventivité. Le jeux, c'est différent des jouets
Définitions
Activité réaliste ou pratique (⇒ en fonction du réel)
→ exercice des aptitudes: le jeu permet le développement sensorimoteur et permet à l'enfant de se
connaître. Les petits bébés saisissent d'abord leur pied, leur pouce, des parties de leur corps, puis un
objet transitionnel. Plus tard, ils empilent des boîtes, ils adorent empiler, ils ouvrent des contenants
(rem.: notre société d'hyperconsommation a remplacé les jeux par des jouets qui n'éveillent plus la
créativité. Un jeu met l'activité motrice au centre du comportement de l'enfant. Ex.: taper dans des
boîtes en Afrique. Les enfants des rues ont beaucoup d'imagination pour inventer des jeux);
→ obtentions de résultats (⇒ en fonction des circonstances).
Les petits enfants ont des jeux de juxtaposition, ils jouent l'un à côté de l'autre puis de socialisation,
ils se passent les jouets, il y a des amorces très courtes mais très tôt de ce type de jeux.
Activité de vie courante, discipline, contraintes ↔ hasard, imprévu.
Activité d'observation ↔ fiction (capable de mettre en situation: papa et maman).
Activité d'articulation ↔ sociabilité: ex.: plusieurs enfants ensemble poussent des petites voitures
en jouant au «garage». A l'époque d'Henri WALLON, on pensait que la sociabilité se développe plus
tard que maintenant, alors qu'on l'observe déjà chez les «moyens» (3-4 ans) en maternelle.
Remarque: au départ, le jeu est toute activité (plus jeune) → conscience du jeu (plus âgé).
Progression fonctionnelle du jeu
Fonctions sensorimotrices: épreuves d’adresse, précision, rapidité, classement intellectuel. Ex.:
pigeon en vol.
Fonctions d’articulation: de mémoire verbale, dénombrement. Ex. : comptine.
Fonctions de sociabilité: ex.: jeu d’équipe et de collaboration.
→ Curiosité envers :
•
son corps propre (autosomatique),
•
le corps d’autrui (hétérosomatique).
Activités propres de l’enfant – types de jeux
Jeux fonctionnels: mouvements simples, étendre, réflexe jambes, agiter doigts, toucher objets. Ces
jeux de développent très tôt.
Jeux d’acquisition: apprentissage scènes, images, chansons (celles de la maman, par exemple).
Jeux de fabrication: combiner, assembler, transformer des objets. Advient plus tard. Il est nécessaire
de fournir un matériel peu formaté aux enfants, souple. L'enfant invente des objets que les adultes
ne peuvent plus inventer.
24
Jeux de fiction: faire semblant, jeux de poupée, papa-maman, cache-cache. Quand l'enfant est
capable de mettre en situation.
Jeux symboliques
Remarque : la plupart des jeux sont un mélange de tous ou plusieurs de ces types de jeux.
Les stades de développement
Mouvements centripète et centrifuge (question d'examen)
Mouvement centripète = construction et consolidation de la personne (cf. assimilation de PIAGET),
ex.: stade impulsif (0-3 mois), sensorimoteur (1 an), et stade catégoriel (6-11ans). (Voir tableau
articles photocopiés p. 68.) Se recentrer, ressentir ses sensations corporelles et affectives, pour les
tout-petits. → caractère
Mouvement centrifuge lié à l'ouverture à l’entourage et aux relations objectives (cf.
accommodation de PIAGET). Se décentrer, c'est l'ouverture aux relations extérieures. → intelligence
Il y a une alternance d'activités centripètes et centrifuges.
Plus l'enfant grandit, plus il peut se décentrer et venir se mettre à côté de ses parents, de ses proches.
On observe les mêmes mouvements au niveau cognitif.
Les stades
Il y a une alternance de stades affectifs et cognitifs.
Style de question: A 3 mois, décrire les stades des enfants chez les différents auteurs.
0-1 an
Stade impulsif et émotionnel
0-3 mois
Stade impulsif: mouvements désordonnés, Réponses des parents aux cris et
bébé dépendant de son entourage
conditionnement instrumental
3-12 mois
Stade émotionnel
WALLON: l'humain est un être d'émotion
FREUD: l'humain est un être de pulsions
psychosexuelles
3-9 mois
Organisation des émotions (joie,
douleur, chagrin) grâce aux
réactions de l'entourage
Symbiose affective : intelligence pratique = intelligence des situations
Intelligence avec apparition du langage
Intelligence posturale
1-3 ans
Stade sensorimoteur et projectionnel
2-3 ans
Imitation d'autrui avec développement du langage
3-6 ans
Stade du personnalisme
3-4 ans
Période d'opposition: «crise du non». A l'extrême, les parents consultent parce
qu'ils ne sont plus assez «contenants»: ils pensent que l'enfant est «normal» et ne
savent pas que c'est une crise développementale de la vie ⇒ enfants tyranniques,
ingérables. Cela engendre une grande crise d'identité des parents car ils ne veulent
plus mettre de limites. Un facteur qui joue est la peur du regard des autres s'ils
réprimandent leur enfant dans un lieu public, un supermarché, par exemple (ils ont
honte de refuser un chocolat).
Début de la constitution du je.
25
4-5 ans
Période de séduction: l'enfant se donne en spectacle ⇒ réactions d'autrui
5-6 ans
Période d'imitation : l'enfant imite le parent du même sexe
6-11 ans
Stade catégoriel
Développement des activités intellectuelles - Début de la scolarité
Mise au repos des pulsions sexuelles selon FREUD. Moins d'énergie libidineuse ⇒
entrée dans les systèmes cognitifs
11-16 ans
Stade de l'adolescence: évolution sociétale: en 1940-50, l'adolescence durait de 11 à
16 ans environ; aujourd'hui, l'adolescence dure depuis la puberté mais l'âge de sa
fin est indéterminé. 14 ans? on n'est pas d'accord. On parle de la catégorie «jeunes
adultes» ('adulescents') en plus.
Puberté et réajustement du schéma corporel
Erik Erikson (1918 - 1994)
Il a étudié l'impact de l'environnement parental sur le développement.
Après Freud, c'est le psychanalyste qui a le plus marqué l'étude du développement humain. Pour
l'essentiel, il partage les principe de Freud mais il n'adhère pas à l'idée de pulsion sexuelle.
Pour lui, le concept d'identité ou de construction identitaire est central. L'individu cherche à se
construire une personnalité saine et équilibrée en interaction avec son milieu social plutôt qu'à
résoudre d'importants conflits internes. Il a écrit Adolescence et crise: la quête de l'identité.
Il est pionnier dans l'idée que la primauté des acquisitions du bébé a un impact sur la vie entière
de l'humain (livre: Tout se joue avant six ans), ainsi que dans la théorisation de l'adolescence.
Il a étudié la capacité d'apprentissage et de suppléance chez l'humain. Pour lui, la construction de
l'identité ne s'achève pas avec l'adolescence, elle passe par huit stades, dont trois ne sont atteints
qu'à l'age adulte.
Pour lui, le développement est basé sur une interaction entre des forces internes et des exigences
sociales ⇒ complexification de la constitution du self et des identités de l'humain.
Biographie
Né au Névada (1901), il vit dans une ferme au Wisconsin. De mère juive, Karla ABRAHAMSEN et de
père inconnu, il est reconnu par le nouveau mari de sa mère, le Dr Theodor HOMBERGER. Il porte son
nom jusqu'à ce qu'il se fasse naturaliser américain, et à ce moment, il adopte le nom de Erik
ERIKSON, «Eric, fils d'Eric».
Il est né avec des troubles sensoriels et perceptifs (daltonisme, puis dyslexie) et est atteint d'une
poliomyélite à l'âge de 17 et 51 ans → relativité des modèles, intérêt pour l’hypnose.
Il fait des études de médecine entre 1923 et 1928 avec une spécialisation en psychiatrie. Il n'a pas de
parcours universitaire (aujourd'hui, ce serait impossible).
Il est psychanalysé par Anna FREUD.
En 1939, il collabore avec G. BATESON et M. MEAD (processus de transe-hypnose).
De 1954 à 1960, il collabore avec Jay HALLEY et John WEAKLAND (G. BATESON et DD. JACKSON) sur
des études de communication dans les familles avec schizophrène.
Le concept d'identité
Central dans sa pensée. Pour lui, un être humain seul n'existe pas. Un humain est toujours fonction
des interactions avec les autres, du regard des autres. (Les adolescents garçons connaissent une
26
crise grave actuellement, ils ont peur du regard des autres et n'osent plus rien faire ⇒ projet de
séparer les sexes à l'école. Si l'adolescent ne peut se créer une place au sein d'un groupe de pairs, il
n'est pas un adolescent. Il doit louvoyer entre la constance des identités et les différences
identitaires. Des écarts trop grands entre ses différentes identités engendrent des problèmes.)
Identité = C'est la manière de se juger à la lumière du jugement d’autres par jugement de leur
façon d’être, d’agir et de le juger (la perception de soi est liée à l'environnement, au regard des
autres sur soi; exemple: le fait d'être une adolescente tardivement pubère est surtout lié au regard
des autres sur elle. Le phénomène sociétaire des filles précocement pubères [vers 10-11 ans], car
elles sont mieux nourries, est, en plus de la cohérence interne, aussi lié au regard des autres), c'est
un sentiment subjectif d’une unité personnelle et d’une continuité spatiale et temporelle.
Processus: perspective de «vie entière».
commencent dès 6 ans.
Exemple: beaucoup de décrochages scolaires
Pourquoi des troubles peuvent-ils surgir à l'école? Difficultés mentales et regard malveillant de
l'adulte ⇒ double traumatisme.
Disqualification par le regard des autres des enfants qui ne savent pas lire. Il y a souvent un
décalage de la découverte de l'illettrisme. On ne s'en rend pas compte tout de suite car l'enfant le
cache.
Interaction du moi et du rapport social. L'enfant est tout le temps en phases de conflit et de
rééquilibrage entre sa cohérence interne (constance du soi) et la perception de soi par
l'environnement, l'entourage, les parents, les frères et sœurs et les pairs.
L'adolescence est pour ERIKSON une crise existentielle identitaire.
Il critique la psychanalyse (perspective conflictuelle, contexte historique, économique, etc.)
Conflit = attitude de base à l’égard de soi-même et du monde dérivée des premières expériences de
la vie : positive (sentiment de santé) ou négative (absence de santé).
Rééquilibration = renforcer le sentiment d’unité interne en fonction de ses propres normes et des
personnes significatives.
Crise d’identité = tournant, période cruciale de vulnérabilité et de potentialités accrues (forces
créatrices et de déséquilibre).
Les stades de développement d'Erikson
Attention, question d'examen!
Âge (ans)
Force adaptative Qualités
du
développement
0-2 ans
Espoir
moi
Confiance ou méfiance
en Champ
d'action
des
relations interpersonnelles
Mère
Mon environnement est-il assez prévisible et me soutient-il bien? Il faut acquérir de la confiance
envers la mère ou la personne qui s'occupe du nouveau-né et de la confiance en sa propre capacité
d'agir sur les choses. Un sentiment d'attachement sécurisant en est la clé.
2-4 ans
Volonté
Autonomie ou honte et doute
Parent
Puis-je faire les choses par moi-même ou dois-je toujours compter sur autrui? Il faut acquérir de
nouvelles habiletés physiques qui donnent davantage de choix; apprendre la propreté. L'enfant
apprend la maitrise de son corps, mais peut commencer à ressentir de la honte s'il n'est pas
supervisé correctement.
4-6 ans
But
Initiative ou culpabilité
Famille
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Suis-je bon ou mauvais? Il faut organiser ses activités autour d'un but; commencer à s'affirmer et
manifester plus d'agressivité. Le complexe d'œdipe envers le parent du même sexe peut conduire à
la culpabilité.
6-12 ans
Compétence
Travail ou infériorité
Voisinage et école
Est-ce que je réussis ou est-ce que tout ce que je fais est sans valeur? Il faut assimiler toutes les
habilités et les normes culturelles élémentaires, y compris les habilités scolaires ou l'utilisation
d'outils. L'incapacité de maitriser ces tâches risque d'engendrer un sentiment d'infériorité.
12-18 ans
Fidélité
Identité ou diffusion de rôles
Groupes de pairs et autres
groupes de référence
Qui suis-je? Qu'est-ce que je vais faire dans la vie? Il faut adapter la perception de soi aux
changements associés à la puberté, choisir son orientation professionnelle, acquérir une identité
sexuelle d'adulte et se créer de nouvelles valeurs.
18-30 ans
Amour
Intimité ou isolement
Partenaires
sexuels
partenaires de travail
et
Vais-je partager ma vie avec une autre personne ou devrais-je rester seule? Il faut nouer au moins
une relation intime véritable; fonder un foyer.
30-50 ans
Sollicitude
Générativité ou stagnation
Personnes engagées dans la
division du travail et le
partage
des
tâches
domestiques.
Vais-je produire quelque chose de vraiment valable? Il faut avoir des enfants et les éduquer, se
concentrer sur la réussite professionnelle et la créativité, se tourner vers les autres, et former la
prochaine génération.
> 50 ans
Sagesse
Intégrité personnelle ou désespoir Humanité tout entière
Ai-je eu une vie bien remplie ou suis-je passé à côté? Il faut intégrer les stades précédents,
accepter la vie qu'on a menée et vivre en harmonie avec soi-même.
La crise du milieu de vie: 38-50 ans
Crise d'identité qui peut être assez forte pour déboucher sur une séparation de couple (le plus
souvent initiée par la femme).
Remise en question de tout ⇒ somatisations, gestes extrêmes (parfois TS), ou bien consultations.
Une remise en question de sa vie entière peut être très sain: on prend du recul, on analyse son choix
de famille ou de non-famille, son choix professionnel.
Cas extrêmes: une souffrance immense. Exemples: des femmes qui n'ont pas pratiqué leur diplôme
universitaire ou autre, ou au contraire des personnes qui se sont sur-investies professionnellement.
Cette crise peut amener à la formation de nouveaux couples qui changent complètement leur mode
de vie (exemple: des pères peu présents dans leur premier couple deviennent proches de leurs
enfants dans leur deuxième ou troisième couple). Créer de nouveaux couples n'est pas toujours
mauvais, à part la souffrance des enfants.
On constate que la crise de milieu de vie se déroule en parallèle avec la crise d'adolescence de
l'individu.
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Important: à chaque stade, une aptitude est à acquérir, étant la résultante d'une dialectique, c'est-àdire de deux forces contradictoires (l'humain est la conjonction d'Eros et de Thanatos), en
opposition, en quoi elles se différencient de la complémentarité.
Métaphore: le processus d'acquisition de l'aptitude est comme un tourbillon, animé par
•
une force dirigée vers le bas, aspirante,
•
une force dirigée vers la périphérie.
La force adaptative est la résultante des deux forces contradictoires.
La notion de «champ d'action»: n'est plus très actuelle.
Stade 1: confiance ou méfiance
Entre 0-2 ans, l'enfant doit trouver un équilibre entre ses besoins internes et les possibilités de
soulagement dans le monde extérieur. Le nourrisson doit acquérir la conviction que cette personne
l'aime et le soutient inconditionnellement, quoi qu'il arrive, elle s'occupera de lui et répondra à ses
besoins.
Trop de confiance ⇒ l'enfant n'apprend pas le sentiment de peur, qui est indispensable. BOWLBY
parle de collage: trop de collage ⇒ pas de sentiment sécure.
Si l'enfant n'est pas sécurisé par son environnement, il sera tout le temps méfiant. Cela donne des
enfants trop calmes, trop «sages», introvertis, repliés sur eux-mêmes.
Résolution possible:
Adaptation: espoir: équilibre entre deux tendances: confiance en ses parents et confiance en
d’autres. Une dose de méfiance est présente afin de pouvoir reconnaître les dangers du monde
extérieur.
Mauvaise adaptation: adaptation positive, mais exagérée.
Inadaptation = incapacité à bien s’intégrer dans son milieu ⇒ due aux attitudes des parents.
Conseils aux parents: assurer un environnement calme, stable et sécurisant pour l'enfant; ne pas
laisser pleurer trop longtemps avant de le satisfaire; lui donner l'occasion de vivre la séparation tout
en lui assurant une présence sécurisante; favoriser les contacts avec d'autres personnes.
Stade 2: autonomie ou honte et doute
Entre 2-4 ans, au niveau moteur, l’enfant a acquis la marche, à l’aise. L'autonomie vient avec la
marche (logique): plus l'enfant peut se déplacer, plus il va vers l'extérieur de son milieu familial.
Au niveau relationnel, il quitte l’attitude symbiotique avec la mère (le premier champ d'action est la
mère. Remarque: Mme COURTOIS n'est pas d'accord, elle est triadique: actuellement, le père a une
place importante dès la grossesse) → relation avec ses deux parents.
De plus, il contrôle ses sphincters: se retenir et se laisser aller...
Résolution possible: la volonté: la ferme détermination d'exercer librement son choix aussi bien
que la maîtrise de soi, en dépit de l'inévitable expérience infantile de la honte et du doute.
Entre autonomie et échecs et doute → quand il rencontre l’échec dans sa tentative de contrôle de
l’environnement, la colère est tournée vers lui.
Mésadaptation: quand absence de limites: forte impulsivité, entêtement, inhibition, lâcheté quand
les limites sont trop fortes → plus tard, risque de troubles névrotiques ou psychotiques.
Exemple: les TOC. Vouloir les choses exactement comme cela, dans une suite donnée.
Conseils aux parents: ne jamais frapper l'enfant; éviter d'imposer à l'enfant un encadrement trop
strict et des contraintes trop rigides, respecter le rythme d'apprentissage de l'enfant; favoriser des
expériences nouvelles dans son milieu.
29
Stade 3: initiative ou culpabilité
Entre 4-6 ans, avant, la famille était considérée comme le champ d'action de l'enfant.
L'enfant apprend à se déplacer. Il perfectionne son langage et interroge. Il développe son
imaginaire. Il développe le sens de l’initiative → plus actif et indépendant → conscience de lui.
Il se sent découvert et entend la voix intérieure dans l’observation de soi, de la conduite de soi, de la
punition de soi.
Cf. complexe d’Œdipe et haine vis-à-vis des parents.
Résolution possible: capacité de se fixer un but
A la fois il initie de nouvelles choses , quand il déborde et est restreint par ses parents, il éprouve de
la culpabilité.
Mésadaptation: S’il est trop réprimé dans ses actes (son exploration sexuelle) → inertie et manque
d’initiative. S’il n’est jamais contenu, il développe un caractère impitoyable.
Conseils aux parents: permettre à l'enfant d'apprivoiser ses émotions; apprendre l'intimité à
l'enfant en lui montrant à respecter celle de ses parents; encourager les initiatives de l'enfant et
répondre à ses questions; dédramatiser les échecs en insistant sur les réussites.
Stade 4: travail ou infériorité
Entre 6-12 ans (ou 6-11 ans chez Wallon).(période plus calme), l’enfant assimile les tâches
scolaires, manuelles et les normes culturelles.
Résolution possible:
Il doit développer le goût du travail, qui est un équilibre entre les compétences (c'est-à-dire la
connaissance des ressources) et le sentiment d’infériorité quand il n’y arrive pas, quand il se
compare à d’autres.
Tout enfant est mû par un désir de savoir (exemples: désir spontané d'apprendre à lire et à écrire),
naturellement curieux d'entrer dans le monde des grands.
La question est: comment répondre à cette aspiration sans trop la précéder? Comment être à l'écoute
de son enfant et le stimuler au bon moment? De nouvelles écoles existent aux USA, des maternelles
de drill de lecture. Au Japon, il y a le plus haut taux de suicide chez les enfants et les adolescents à
cause du surentraînement.
Mésadaptation: quand il est sur-valorisé, il résout ce stade par de la virtuosité étroite, de la
vantardise. S’il se sent trop inférieur aux autres, il a peur de s’engager et pense qu’il va échouer
dans tout ce qu’il entreprend.
Conseils aux parents: s'intéresser à ses activités; l'initier à des tâches à sa portée qui faciliteront
son intégration dans son réseau social; établir une discipline de travail à la maison; favoriser un lien
constant entre l'école et la maison.
Stade 5: identité ou diffusion de rôles
Entre 12 et 18 ans, il y a la crise d’identité et son bilan. Qui suis-je? D’où viens-je? Où vais-je?
En intégrant différents rôles: Que vais-je faire dans ma vie? (Quel projet professionnel?) Quelles
conduites sexuelles adopter? Quelles sont mes croyances religieuses? Quant au style de vie: quelles
seront mes habitudes de vie? Sur le plan amical: quels pairs fréquenter? Exemple: un adolescent en
décrochage scolaire, 17 ans, prend régulièrement du cannabis. Ses prises de cannabis vont plus loin
que de simples prises de cannabis: c'est un phénomène de niche écologique: le cannabis lui permet
de rester dans son groupe de pairs. Récréation: comment vais-je occuper mes temps de loisirs? Quel
genre d’amoureux (amoureuse) suis-je ou aurai-je?
Résolution possible:
30
Il doit acquérir une vision intégrée de lui-même. Il développe la fidélité qui est le maintien d'une
relation étroite entre la confiance de l’enfance et la foi de la maturité. Cela en alternance avec des
épisodes de confusion.
Mésadaptation: Une survalorisation du sentiment d’identité peut entraîner une adhésion rigide à
une idéologie, une secte... Une résolution négative mène à un sentiment de confusion.
Conseils aux parents: se respecter mutuellement; maitriser ses émotions; adopter une approche du
type «gagnant-gagnant»; préciser les messages; être ouvert; agir de bonne fois; distinguer le
comportement de la personne.
Stade 6: intimité ou isolement (originalité d' ERIKSON)
Entre 18-30 ans, dans la continuité du stade de l'identité, il y a création d'une relation amoureuse
intime et personnelle.
Capacité de fusionner son identité avec celle d’une autre personne sans craindre de se perdre soimême.
Actuellement, beaucoup de jeunes sont repliés et isolés. La peur de constituer une relation
d’intimité avec un partenaire privilégié les empêche d'«aller de l'avant» dans ce domaine («maladie
du siècle»).
Distinction sexuelle:
•
♀ : ouverture de soi à l’autre et à la communication.
•
♂ : pas nécessairement.
Résolution possible:
Équilibre à trouver entre des moments de partage avec l’autre et des moments de solitude: dans le
couple, dans les groupes, dans le travail, avec les amis.
Stade 7: générativité ou stagnation
Entre 30 et 65 ans. L’équilibre entre mettre sa vie au service des autres ou sa vie au seul service de
son bien-être.
Faire une pause et donner, transmettre à ses enfants, à ses étudiants, aux générations futures, à des
réseaux par exemple religieux. S'en sortir mieux en diffusant.
Le besoin de s’occuper des générations montantes, de transmettre à ses propres enfants, à d’autres
jeunes.
Références à des systèmes de valeurs dans lesquels il y a une foi, une confiance en l’espèce
humaine, recherche de défis sélectionnés, se situer dans un processus d’éducation permanente;
compréhension de soi et des autres avec des atouts et des limites personnelles; espoirs et des rêves
pour ses enfants, pour la planète, etc.
Mésadaptation: Une sollicitude surfaite qui ne tient pas compte de ses limites. Ne pas se soucier de
se soucier des autres.
Jean Piaget et la psychologie du développement cognitif.
Jean Piaget – un homme – une œuvre - Biographie (1896 - 1980)
Il a vécu en même temps que les autres auteurs qu'on a vu, avec une formation semblable et aussi
une découverte de la psychanalyse. Biologiste de formation (à 11 ans, premier article sur le moineau
albinos, à 25 ans, thèse de doctorat en zoologie).
Il s'intéresse à la psychologie de l’enfant, il rencontre des philosophes (H. Bergson et W. James)
Il enseigne à l'université de Neuchâtel (Suisse). Il occupe 5 ou 6 postes différents, dans des
universités différentes et dans des disciplines différentes (biologie, psychologie). C'est un génie.
31
Il fait des rencontres internationales, par exemple, un stage à Paris chez Alfred Binet (intérêt pour la
standardisation des tests).
Apport de Piaget à l’étude du développement intellectuel - critiques
Il crée des mises en situations pour étudier les enfants années après années. Il observe comment
l'enfant construit son savoir et apprend. Il a de l'intérêt pour le développement des structures
cognitives communes à tous les enfants (différentes capacités intellectuelles). Pour lui, les enfants
traversent des structures identiques à des rythmes différents. Il y a une spécificité dans la manière
de penser des enfants par rapport aux adultes. Il a observé ses propres enfants.
Pour lui, il y a 4 facteurs de développement:
•
Maturation du système nerveux → possibilités d’action sur l’environnement.
•
Expérience physique et logico-mathématique. Les enfants progressent par essais-erreurs.
•
Facteurs sociaux
•
Équilibration
Tout comme pour Wallon, l'enfant est un expérimentateur, en lâchant une balle que ses parents
ramassent, ce jeu se renouvelant sans cesse, il apprend la loi de la gravité.
A la fin de sa vie, il a été militant pour l'éducation et la pédagogie à l'école.
Jean Piaget: recherches sur la connaissance et la pensée chez l’enfant
Approche génétique = genèse – développement de la pensée humaine de la naissance à l’âge adulte:
études des cadres généraux. On étudie l'origine de la pensée et les étapes par lesquelles elle passe.
Approche constructiviste = échanges individu-milieu. L'enfant se construit en interagissant avec son
milieu.
Approche épistémologique = toute théorie, connaissance a un lien avec les domaines de la logique,
des mathématiques, de la physique, de la biologie (exemple: isomorphisme entre structures
cognitives et biologie → auto-conservation – autorégulation), de la philosophie. On prend les
concepts d'une autre discipline et on les reconstruit dans le cadre des sciences humaines. Exemple:
questions portant sur la nature de l’être, la résonance et la résilience sont des concept de mécanique
qui ont été utilisé en psychologie.
Méthodologie de recherche
Méthode clinique (singulière: en tête à tête avec l'enfant): Observation directe de l’enfant face à
une épreuve (comment parvient-il à une solution?), conversations libres (questionnements, contre
arguments), analyse quantitative du discours de l’enfant (erreurs, remarques et arguments) →
Hypothèses
Méthode expérimentale: Mise sur pied de dispositifs expérimentaux sur un grand nombre (ils
demandent toujours exactement la même chose aux enfants) → Validation d’hypothèses. Lors des
expériences, il ne force pas l'enfant, il ne fait pas les expériences en laboratoire. Par exemple,
expérience avec les vases: il verse devant lui de l'eau d'un récipient à l'autre, les récipients ont des
formes différentes et il demande dans quel vase il y a le plus d'eau. Ses expériences sont très bien
décrites. Si on peut comprendre comment l'enfant comprend un problème, on pourrait débloquer les
enfants.
La permanence de la quantité est plus difficile pour les solides que pour les liquides.
Concepts clés - La connaissance
La connaissance est l'ensemble d’informations ou de croyances acquises au cours des expériences
de vie (scolaire, familiale, avec les pairs)
32
Mais, processus d’action physique et mentale sur les objets, images et symboles → remémoration,
reconstitution des évènements du passé = mémorisation active «Savoir quelque chose signifie agir
sur cette chose»
L'enfant peut apprendre par essais-erreurs. Lorsqu'il se pose des questions et qu'il y répond, l'enfant
apprend bien. Il est donc capable d'aller dans ses deux types de mémoire pour résoudre les
problèmes, la mémoire épisodique qui est émotionnelle et la mémoire sémantique qui est plus
généralisable. Les schèmes sont modifié pour arriver à la solution.
Un schème est une structure cognitive interne qui fournit à l'individu une procédure à suivre dans
une circonstance donnée; peut-être sensoriel, moteur ou mental.
Les stades de développement
Universalité: stades identiques pour tous les membres d’une espèce.
Invariabilité: chacun passe par les mêmes stades dans le même ordre de succession mais pas
toujours au même age. Il y a une moyenne et une variance au delà de laquelle, il y a
psychopathologie. Par exemple, passage du stade sensori-moteur → formel. Au départ, les enfants
ont besoin de jouer avec des objets pour additionner, ensuite, ils peuvent le faire sans objet concret.
Transformabilité et réversibilité: reconsidérer les problèmes du passé en fonction du stade.
Lorsqu'un stade n'est pas parfaitement acquis, on pourra le revisiter pour l'acquérir mieux.
Évolution graduelle dans l'acquisition d’un stade.
Équilibre: organisation du monde en un tout cohérent.
Les schèmes d’action
Nait-on intelligent? Il y a des prédispositions génétiques qui jouent, de génération en génération, les
familles restent dans le quart-monde. Mais l'interaction avec l'environnement est importante. On
peut travailler avec les familles pour faire en sorte que des handicapés légers puissent intégrer
l'enseignement général.
Schème = structure d’organisation des actions. Unité cognitive de base. Un peu comme le modèle
opérant chez Bowlby.
Schèmes moteurs = Organisation physique d’action. Exemple: schème préhension du nourrisson →
biberon, bord berceau.
Schèmes mentaux = Intériorisé, détaché de l’action immédiate. Exemple: opération de séparation
des objets dans des classes distinctes d’objets. On a l'impression que les schèmes mentaux sont
moins vite atteint chez les adolescents d'aujourd'hui, ils n'atteignent pas la pensée formelle qui
devrait être acquise à partir de la quatrième secondaire, ce qui implique beaucoup de décrochage
scolaire.
On construit des schèmes de plus en plus complexes. Certains grands singes peuvent reconnaître
des signes très complexes, ils ont donc une intelligence rudimentaire. Par contre, ils ne peuvent pas
articuler deux signes. Les enfants peuvent par contre apprendre des schèmes pour attraper une
friandise en haut d'une armoire (prendre une chaise, la placer au bon endroit, monter dessus...).
Opération
•
Moyen de manipuler les objets entre eux.
•
Action intériorisée et susceptible d’être généralisée et d’être réversible. Exemple: addition et
soustraction.
Opérations concrètes: on joue avec des objets puis opérations formelles dans la tête.
33
Assimilation/Accommodation/Équilibration
Assimilation = processus d’intégration et d'adaptation par lequel l’individu incorpore de nouvelles
informations ou expériences à des structures existantes (au départ primitives).
Accommodation = processus de modification, diversification d’un schème afin d’intégrer une
nouvelle information acquise par assimilation.
Exemples: Capacité du bébé à modifier son schème de préhension pour saisir un objet carré,
capacité d’un enfant à caractériser un objet en distinguant différents types de rouge
Comme pour le mouvement centripète et centrifuge de Wallon, on est toujours dans ce double
mouvement, dans la succession d'assimilation et d'accommodation.
Équilibration = L’enfant s’efforce en s’adaptant au milieu de vie équilibré, de trouver une
cohérence afin que sa compréhension du monde soit logique. C'est donc le processus d'adaptation
qui met en œuvre une restructuration périodique des schèmes.
Modèle piagétien du développement: processus d’adaptation (schèmes, de simples à complexes)
→ Assimilation → équilibration → Accommodation → processus d'adaptation
Comment savoir quels sont les bons objets à offrir au bon moment?
Facteurs intervenants dans processus assimilation/accommodation
tout au long de l’existence
Action = expérience physique sur les objets
Interaction et transmission sociale des valeurs éducatives. D'un point de vue interactionniste =
ce sont deux forces complémentaires: la maturation interne et les stimuli de l’environnement
Équilibration = recherche de cohérence entre le perçu de la réalité externe et la sensation interne
Les périodes de développement cognitif selon Piaget
Age (ans) Période
Description
0à2
Sensorimotrice Le bébé comprend le monde principalement par ses sens et ses actions
motrices. A la fin de cette période, l'enfant commence à utiliser des
symboles simples comme des mots uniques et joue à faire semblant.
2à7
Préopératoire
7 à 12
Des opérations L’enfant fait d’immenses progrès sur le plan de la logique et il
concrètes
parvient à effectuer des opérations mentales complexes comme
l’addition, la soustraction et l’inclusion des classes. L’enfant est
encore soumis aux expériences particulières, mais il est maintenant
capable d’effectuer des opérations tant mentales que physiques sur des
objets connus.
> 12
Des opérations L’enfant devient apte à manier les idées tout comme les événements et
formelles
les objets connus. Il est capable d’imagination et pense à des choses
qu’il n’a jamais vues, ou encore à des évènements qui ne se sont pas
encore produits. Il organise ses idées et les objets de façon
systématique et il utilise un mode de pensée déductif.
A partir de 18 et 24 mois, l’enfant utilise des symboles pour se faire
une représentation interne des objets, et il commence à être capable
d’envisager la perspective (point de vue) des autres, de classifier les
objets et d’avoir recours à une logique simple.
Les quatre stades sont découpés en sous-stage. Il y peu de point commun entre un enfant de 3 ans et
un de 6 ans.
34
Période d’intelligence sensorimotrice (0-2 ans): sous-stades
L'intelligence est empirique et concrète: sans représentation, sans langage, sans concept.
→ Comment l’enfant perçoit son environnement (voit, entend, sent, goûte, touche…) et agit sur le
milieu extérieur (comportement moteur)
Nom
Age
Caractéristiques
Réflexes
0 – 1 mois
Adaptation environnement grâce aux réflexes innés
(sucer, tousser, respirer, uriner, voir, entendre…).
2ième sous- Réactions
stade
circulaires
primaires
1 – 4 mois
Action simple et répétitive du nouveau-né sur son propre
corps visant à reproduire un effet agréable découvert par
hasard. Début de l'adaptation des comportements réflexes
à l'environnement. Distinction des fonctions assimilation
et accommodation. Exemple: suce son pouce ou laisser
tomber un objet de manière systématique. La relation
avec les parents est importante car ils orientent et
interprètent les gestes des enfants.
3ième sous- Réaction
stade
circulaires
secondaires
4 – 8 mois
Action répétitive du nourrisson sur un objet extérieur à
son propre corps visant à reproduire un effet agréable.
Début de prise de conscience de l’environnement et de
soi. Reproduction intentionnelle d’une action (plaisir).
4ième sous- Coordination
stade
des schèmes
secondaires
8–12 mois
Distinction des objets/personnes de lui → à 8-9 mois,
peur des étrangers: l'attachement permanent correspond
avec l'acquisition de la permanence de l'objet, c'est l'idée
que l'objet existe même hors du champ visuel. Émergence
de l’intelligence. Début de la relation de cause à effet.
Comportement intentionnel: le bébé a un but précis en
tête et planifie le moyen de l'atteindre.
5ième sous- Réaction
stade
circulaires
tertiaires
12–18 mois Répétition de faits originaux sous une forme modifiée =
expérimentation pour provoquer et évaluer des résultats.
Exemple: tire sur un tapis pour atteindre l’objet, par
hasard puis intentionnellement.
1ier sousstade
6ième sous- Représentation 18-24 mois Période super importante. Début de l’utilisation des
stade
symbolique
symboles pour représenter les objets (langage = rapport
signifié/signifiant). Début de l’imitation différée;
Acquisition définitive de la permanence de l’objet.
L'enfant peut traduire ce qu'il ressent par des mots qui
sont des symboles (abstraction)
A la fin, il n'y a pas encore de schème de symboles, on rentre dans le langage grammatical vers 18
mois en moyenne même si les mots arrivent plus tôt. → holophrases:
holophrases: mots qui signifient des
phrases, conjonction pour faire des phrases. Les capacités langagières impliquent les capacités
symboliques.
Les principales acquisitions cognitives sont la causalité,
causalité, la permanence de l'objet (conscience
qu'un objet a une existence propre et continue d'exister même s'il est hors de vue ou hors de portée)
et la représentation symbolique.
symbolique.
Période d’intelligence pré-opératoire(2 - 6/7 ans)
L'enfant a acquis une bonne maitrise de la fonction symbolique: Propriété qu'à une chose d'en
représenter une autre. L'enfant a maintenant une pensée avec des représentations, un langage.
Le rôle du langage dans le développement de l’intelligence est:
35
•
Communication – socialisation de l’action.
•
Organisation mentale des mots en pensées.
•
Intériorisation des actions.
Sous-stade de la pensée pré-conceptuelle (2-4 ans)
Les enfants ont accès aux premières représentations des objets et évènements (préconcepts) mais
ils sont incapables de les classer en catégories. Par exemple, les caniches et les bouledogues ne
peuvent pas être dans un même groupe pour former le groupe des chiens.
Langage égocentrique: produit des paroles et s’écoute: «période du je»
Égocentrisme de la pensée et incapacité de prendre en considération le point de vue d’autrui. Et
donc période d'opposition. Mais il peut prendre en considération l'effet de ses actions. Il sait qu'il
fait quelque chose qui appelle une remontrance parentale.
Raisonnement «transductif» (l'enfant fait des liens d’un évènement à l’autre.) Par exemple, si je
mange de la compote, je suis malade. Le lien transductif n'a rien de logique. Il ne passe pas d'un cas
particulier au général mais d'un cas particulier à un autre. Les conclusions sont souvent erronées.
Autre exemple: un enfant voit un chat et se dit un chien a 4 pattes et des poils, cette chose a 4 pattes
et des poils donc, ça doit être un chien. Il fait des liens physique pas forcément corrects, sa pensée
se construit sur des lois différentes de celle de l'adulte.
Animisme: l’enfant conçoit les choses comme vivantes (la lune et le soleil sont humains). C'est la
part de la pensée de l'enfance que nous gardons. (cf. Claude LEVI-STRAUSS)
Finalisme: il pense qu’il existe une relation causale à toute chose.
Artificialisme: pour l’enfant, l'existence des éléments et autres phénomènes naturels est attribuée à
l'action d'un être humain ou d'un être imaginaire qui agit comme l'humain.
Sous-stade de la pensée intuitive (4 à 6/7 ans)
Langage plus social.
C'est l'age de l'apprentissage de l'écriture.
L’enfant affirme tout le temps mais ne démontre pas: pensée intuitive concernant les phénomènes
physiques. Les enfants semblent connaître les réponses à toutes sortes de questions sans qu'il y ait
un fondement logique à leur façon d'appréhender le fonctionnement du monde.
Raisonnement logique mais sur un seul aspect des choses et il repose sur la perception → la pensée
de l’enfant reste prélogique. Par exemple, un kilo de plumes lui semble plus léger qu’un kilo de
plomb; un récipient large rempli de la même quantité de liquide qu’un récipient haut lui semble
moins plein ou vice versa.
Transformation de la pensée intuitive = intuition simple (4-5 ans ½) à l’intuition articulée (5 ans ½ 7/8 ans). L'enfant est capable de joindre 2 traits pour reproduire une même forme.
Expérience: jetons rouges et bleus à aligner
Intuition simple: l’enfant imite la perception spatiale: configuration limitée par le premier et dernier
jeton du modèle.
Intuition articulée: l’enfant opère une correspondance terme à terme. Il articule spatialement la
configuration.
Centration: le jeune enfant se centre sur un aspect de la réalité au détriment de tous les autres. Il en
résulte la difficulté à comprendre la notion de conservation.
L'enfant est en mesure de se décentrer, il est capable de comprendre la sensibilité, peine, douleur
d'un autre enfant.
36
A partir de 5 ans, l'enfant est capable de faire des petites collections d'objet semblables mais sans
hiérarchie inclusive, il ne comprend pas le principe d'inclusion des classes (relation entre les
classes d'objets, de sorte qu'une classe subordonnée est comprise dans une classe générique).
Intelligence opératoire concrète (6/7/8 – 11/12 ans)
Raisonnement logique mais uniquement dans des situations concrètes. L'enfant est très bon pour
résoudre des problèmes d'ordre matériel relié à un monde qu'il connait, qu'il peut voir ou manipuler.
Les opérations cognitives sont liées à l’action.
L’enfant peut tenir compte de plusieurs paramètres → Réversibilité: exécuter une même action dans
les deux sens. Elle sous-entend d'autres acquisition réalisée dans la même période. La réversibilité
permet d'aller au delà de l'intuition , de faire des liens, d'établir des relations entre les actions et de
faire appel à la logique.
Épreuves de conservation :
•
6-7 ans: expérience du transvasement des liquides
•
7-8 ans: les boulettes d’argiles que l'on déforme → même quantité d'argile.
La boulette A sert de témoin. L’enfant doit confectionner une boulette B, de même grandeur, de
même poids et de même volume.
L’expérimentateur transforme la boulette en galette, en cylindre et en petits morceaux.
Résultats:
Avant 7 ans: ni acquisition de la notion de conservation de substance, de poids ou de volume
Vers 7 – 8 ans: notion de conservation de substance est acquise. Mais l'enfant préfère manger
beaucoup de petits morceaux plutôt qu'un grand.
Vers 9 – 10 ans: notion de conservation du poids apparaît
Vers 11-12 ans: notion de conservation du volume est acquise. Mais il reste souvent une difficulté.
Classification: L'enfant accède à une compréhension fondamentale, celle de l'inclusion des classes.
Il assimile la théorie des ensembles. Un objet peut appartenir simultanément à deux ensembles: un
premier ensemble et un second ensemble plus grand. De la même façon, les spaghettis sont à la fois
des pâtes alimentaires et des aliments.
Sériation: On présente à l'enfant les éléments d'une série dans le désordre. On lui demande de les
ordonner de façon décroissante et il en est capable contrairement à un enfant de 3 ½ ans.
Opérations sur les nombres: L'enfant comprend que le nombre peut être une classe, une relation et
un dénombrement. Il intègre les opérations simples (règles de base) de l'addition et de la
soustraction. Un peu plus tard, il assimilera les opérations (règles) de division et de multiplication.
A mesure qu'il grandit, il devient de plus en plus souple quant au transfert de ces apprentissages.
Logique inductive: Cette première forme de logique permet à l'enfant de déduire, à partir de ses
observations et des informations qu'il a accumulées, des règles et des principes qui expliquent le
fonctionnement du réel. Cette logique va donc du particulier à un principe général (règles). Pour la
première fois, l'enfant peut opérer sur le concret, le réel. Et il arrive à des conclusions basées sur
plusieurs expériences personnelles.
Période de la pensée opératoire formelle (à partir de 11/12 ans)
Passage du concret à l’abstrait = La pensée n'est plus limitée à des objets tangibles ou à des
événements réels; elle peut dorénavant porter sur des situations abstraites. Exemple: à quoi
ressemblerait un monde où les humains n'auraient pas de mémoire?
Du réel au possible: L'adolescent est capable d'envisager les différentes possibilités d'une situation
en se détachant d'une perceptive unique. Cette caractéristique comprend aussi l'envol de
37
l'imaginaire. Exemple: un petit avion s'écrase lors d'une excursion de pêche. Quelles sont les causes
possibles de cet accident?
Prévision des conséquences à moyen et long terme → planification à long terme et conciliation
de ses comportements et objectifs. Exemple: un étudiant doit décider s'il entreprendra ou non des
démarches pour poursuivre ses études à l'étranger afin de compléter sa formation.
Résolution systématique de problèmes. L'adolescent est capable de chercher systématiquement et
méthodiquement la réponse. Par exemple, problème de la pendule: facteurs faisant varier
l’oscillation de la pendule (longueur de la corde, force impulsion, poids,…)
Logique déductive: exploration à partir d’un principe général de différentes propositions = Pensée
Hypothético-déductive. Devant un problème, un adolescent peut poser des hypothèses et les vérifier
systématiquement. Par exemple: «si tous les êtres sont égaux, vous et moi sommes égaux»
L'accès en humanité est plus difficile alors que les moyens de communications se sont multipliés.
Les adolescents regardent la télé, envoient des sms, jouent sur leur ordinateur, ce qui implique des
intelligences multiples.
L'abstraction devient de plus en plus difficile. Les synthèses sont difficiles à faire.
12 ans est un age fondamental, les enfants ont la capacité de planification du journal de classe, ils
entrent dans la logique déductive.
Développement moral (Théorie de Piaget et de Kohlberg)
Stade 1: Stade du réalisme moral
Premier des deux stades du développement moral selon Piaget au cours duquel les enfants croient
que les règles sont immuables. (jusque 8 ans)
Stade 2: Stade du relativisme moral
Les enfants comprennent que plusieurs règles peuvent être modifiée par convention sociales (8-12
ans)
Stade 4: Second stade de la morale conventionnelle
= Conscience du système social (la loi, l’ordre). L’adolescent observe des règles et des lois propres
à un système global (et non plus en fonction de l’assentiment des autres).
Stade 5: Contrat social et droits individuels
= Choix libre des règles, lois et règlement. (A quel moment les règles et lois sont choisies??)
Apport de Piaget - Critiques générales de la théorie piagétienne du
développement intellectuel
La notion de stade pose question: méthodes différentes pour arriver à un même stade (ex:
conservation du nombre et de la longueur avant celui de l’espace et du volume)
Différence dans l’acquisition d’un stade dans un domaine et dans un autre (ex.: raisonnement moral
et mathématique) → décalage horizontal ???
Sous-estimation de la construction des systèmes de représentation dans la mémoire.
Aspect social et affectif du développement cognitif peu étudié. Différences interindividuelles →
pluralité des voies de développement.
Apport de Piaget - Perspectives scolaires
Le choix des objectifs d’apprentissage: en respectant les stades d’acquisition (les expériences
nécessaires): promouvoir les compétences propres à chacun.
38
Organisation des programmes scolaires: définir l’ordre des objectifs et des tâches (ex.: pensée
opératoire, faire varier une dimension à la fois longueur ou la largeur)
Choix des matières avec plan en spirale: revenir à des matières déjà étudiées en humanité.
Méthodologie de l’enseignement
•
Déterminer le niveau de développement de l’élève
•
Proposer à l’enfant des activités d’apprentissage qui l’amènent au niveau supérieur.
•
Apprentissage opératoire = permettre à l’enfant d’interagir avec le matériel
•
Apprentissage figuratif = acquisition du langage, c’est-à-dire du vocabulaire, la syntaxe, la
prononciation et les gestes.
•
Apprentissage connotatif = établir des connexions entre concepts et symboles (intelligence
réflexive).
Début de la vie
La conception et l'hérédité
Conception: quand un spermatozoïde perce la membrane de l'ovule → embryon. La conception a
lieu dans les trompes de Fallope.
Zygote: œuf fécondé qui résulte de l'union de l'ovule et du spermatozoïde avant la première division
cellulaire. Seulement 50% survivent.
Gène: Segment d'ADN qui occupe un emplacement précis (locus) sur un chromosome déterminé, et
qui constitue une information génétique dont la transmission est héréditaire.
Génotype: Ensemble des informations inscrites dans les gènes d'un individu.
Phénotype: Ensemble des caractéristiques physiques observables d'un individu; résulte de
l'interaction de facteurs génétiques et environnementaux. C'est le produit de trois éléments: le
génotype, les influences du milieu de la conception à la naissance et l'interaction entre le milieu et
le génotype après la naissance.
Hérédité dominante-récessive: Mode de transmission d'un caractère héréditaire où un seul gène
dominant influe sur le phénotype et où deux gènes récessifs sont nécessaires pour produire le
caractère qui y est associé. Par exemple, le groupe sanguin.
Hérédité polygénique: Mode de transmission héréditaire d'un même caractère où plusieurs gènes
influent sur le phénotype. Par exemple, la couleur des yeux.
Hérédité multifactorielle: Mode de transmission d'un caractère héréditaire où ce dernier est
déterminé à la fois par des gènes et par l'environnement. Par exemple, l'intelligence.
La grossesse et le développement prénatal
Les étapes de la grossesse
1er trimestre: de la conception à la 12e semaine.
Événements: Absence de menstruation, gonflement des seins, épaississement abdominal.
Malaises courants: Nausée, besoin fréquent d'uriner, seins douloureux, insomnie, fatigue.
Soins prénatals: Confirmation de la grossesse, calcul de la date de l'accouchement, test prénatal,
suivi médical mensuel pour vérifier les fonctions vitales, la croissance intra-utérine, la prise de
poids, le taux de glucose et de protéines dans les urines...
Problèmes sérieux: Grossesse ectopique (extra-utérine), résultats anormaux des tests, pression
artérielle élevée, malnutrition, saignements, avortement spontané.
39
2ième trimestre: de 13 à 24 semaines
Événements: Prise de poids, grossesse apparente, perception des mouvements fœtaux, appétit
accru.
Malaises courants: Varices, besoin fréquent d'uriner.
Soins prénatals: Suivi médical mensuel, échographie pour évaluer la croissance fœtale et pour
localiser le placenta.
Problèmes sérieux: Diabète gestationnel, prise de poids excessive, pression artérielle élevée,
incompatibilité Rh entre la mère et le fœtus, fausse-couche (entre la 13 e et la 20e semaine), travail
prématuré (après la 20e semaine)
3ième trimestre: de 25 semaines au début du travail
Événements: Prise de poids, écoulement mammaires (colostrum)
Malaises courants: Œdème (membres et extrémités), indigestion, hémorroïdes, insomnie, baisse du
désir sexuel, difficulté à se déplacer, bouffées de chaleur, fatigue, maux de dos, crampes dans les
jambes, vergetures, fausses contractions.
Soins prénatals: Suivi médical hebdomadaire à partir de la 32 esemaine, échographie pour évaluer
la position du fœtus, traitement de l'incompatibilité Rh au besoin, examen gynécologique pour
suivre la dilatation du col de l'utérus et la progression du travail.
Problèmes sérieux: Pression artérielle élevée (risque d'un accident vasculaire cérébral),
saignements, travail prématuré, infection de la vessie.
Les étapes du développement prénatal
Période germinale: de la conception à l'implantation (2 semaines) sur la paroi utérine. Première
division de 24 à 36 heures après la fécondation. Morula: amas de cellules identiques jusqu'au 4 ejour.
Ensuite différentiation des cellules jusqu'à 150 cellules lors de l'implantation.
Période embryonnaire: de la 3e à la 8e semaine. A la fin de cette période, les principaux organes du
corps sont présents sous une forme rudimentaire.
Structures de soutien à partir du trophoblaste: l'amnios (membrane remplie du liquide amniotique
dans lequel baigne l'embryon puis le fœtus) et le chorion qui donnera le placenta (protection, foie,
rein, poumon) et le cordon ombilical (relie le système cardiovasculaire de l'embryon et du fœtus au
placenta).
Développement de l'embryon: différentiation des cellules très rapide. A la fin: 3,75 cm
Période fœtale: le reste de la grossesse: développement du fœtus: perfectionnement des systèmes
organiques primitifs déjà en place, développement du système nerveux, croissance en taille et en
poids assez tardive.
Les facteurs de risque prénatals
3 types de facteurs: les anomalies génétiques et chromosomiques, les agents tératogènes (facteurs
environnementaux), d'autres facteurs comme l'âge des parents, l'alimentation maternelle, l'état
émotionnel de la mère...
Les anomalies génétiques et chromosomiques
Les anomalies génétiques se transmettent par l'hérédité, par exemple, l'hémophilie, la chorée de
Huntington.
Les anomalies chromosomiques surviennent lors de la conception, par exemple le syndrome de
Turner, syndrome de Down...
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Les agents tératogènes
Tout agent susceptible de provoquer des malformations congénitales ou de perturber le
développement prénatal de l'embryon, il peut s'agir d'agent physique, d'un trouble métabolique de la
mère, d'un agent infectieux ou d'une substance chimique.
Les maladies infectieuses de la mère: la rubéole, la cinquième maladie, le VIH, l'herpès génitale
(mort, dommage cerveau, cécité), le cmv (déficience intellectuelle).
Les maladies chroniques de la mère: diabète par exemple, le but est d'aider les femmes enceintes
à bien doser leurs médicaments.
Les substances consommées ou absorbées par la mère: le tabac (accouchement prématuré, mort
subite du nourrisson, faible poids à la naissance puis trouble du comportement), l'alcool (enfant
atteint du syndrome d'alcoolisation fœtale: malformations faciales et troubles neurodéveloppementaux), la cocaïne (troubles développementaux, mort subite du nourrisson, irritabilité),
la marijuana (tremblements, trouble du sommeil, plus petit), l'héroïne et la méthadone (avortement
spontané, dépendance à la drogue pendant quatre mois), les médicaments, suppléments et
traitements prescrits ou non (exemple: aspirine: risque d'hémorragie), les facteurs de risque
environnementaux (pesticide, rayon X, plomb)
Autres facteurs d'influence
L'âge des parents biologiques: risque accru de trisomie 21 avec l'age de la mère, risque un peu
plus grand d'enfants de faible poids. Avortement spontané augmente avec des pères de plus de 35
ans.
L'alimentation maternelle: attention à la carence en acide folique, protéine. Si malnutrition, risque
de prématurité, faible poids à la naissance, mortalité infantile, maladie mentale.
L'état émotionnel de la mère: l'anxiété et la dépression changent la chimie de l'organisme maternel
et donc l'environnement hormonal et chimique de l'embryon et du fœtus et donc croissance plus
lente. L'effet peut-être amoindri par un soutien social adéquat et une aide thérapeutique.
La naissance et l'évaluation du nouveau-né
Les choix liés à l'accouchement
Avec qui accoucher et où? Avec un médecin à l'hôpital, avec une sage-femme dans un hôpital, une
maison de naissance ou à domicile. Aucune différence pour la santé du bébé et donc c'est le choix
qui convient le mieux à la mère.
Accoucher avec ou sans médicaments? Les possibilités: les analgésiques narcotiques ou la
morphine dans la première étape, les sédatifs ou tranquillisants légers aussi pour la première étape,
les anesthésiques (épidurale). Quel est l'influence sur le bébé? Impossible de faire des essais
expérimentaux, on sait que ça passe dans le sang du fœtus mais on ne connait pas les effets à long
terme. Donc certaine choisisse les techniques de relaxation et de respiration pour réduire les
douleurs de l'accouchement.
Les étapes de l'accouchement
Le travail: phase de latence, phase active, phase de transition. Durant la phase de latence,
contraction espacée et indolore, mise en route du processus d'effacement du col de l'utérus et de sa
dilatation. La phase active commence quand le col est à 3 ou 4 cm jusque 8 cm, les contractions se
rapprochent et s'intensifient, le fœtus descend progressivement. Durant la phase de transition, les
contractions sont très rapprochées et très intenses, cette phase est habituellement courte. Au total, ça
dure entre 3 et 20h pour une première naissance.
L'expulsion du fœtus: elle se termine par la naissance de l'enfant. A 10 cm, besoin de pousser.
Parfois présentation différente que par la tête vers le bas → risque d'anoxie (suppression ou
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diminution importante de la quantité d'oxygène dans les tissus). Cette phase dure généralement
moins d'une heure. On peut avoir recours à l'épisiotomie.
L'expulsion du placenta: très importante car risque d'hémorragie si le placenta n'est pas
entièrement expulsé.
L'accouchement par césarienne
C'est un accouchement chirurgical par incision de l'abdomen et de l'utérus pour extraire le fœtus.
Dans le cas d'une présentation par le siège, une infection maternelle, un travail trop long, un bébé
trop gros, une détérioration de l'état de santé maternel et de détresse fœtale.
L'évaluation du nouveau-né
L'indice d'Apgar: fréquence cardiaque, respiration, tonus-musculaire, réponses aux stimulus et la
couleur de la peau. Résultats de 0 à 10. Moins de trois: état critique.
Échelle de Brazelton: trente minutes après la naissance, on mesure les réflexes, les capacités
d'interaction, les capacités motrices et physiologiques, les réactions au stress ainsi que la capacité à
maintenir un état calme et de se mettre en état d'alerte. Cela permet d'évaluer les troubles
neurologiques chez le nouveau-né.
Faible poids à la naissance: poids d'un nouveau-né inférieur à 2,5 kg, qu'il s'agisse d'une naissance
prématurée ou d'un enfant petit pour l'âge gestationnel. Si poids inférieur à 1,5 kg risque d'effet à
long terme: dysfonctions neurologiques, résultats plus faible aux tests d'intelligence, taille plus
petite, trouble d'apprentissage.
Néonatalogie: branche de la médecine qui étudie le nouveau-né.
Les Premières Années
Développement physique (3 → 18 mois)
Age
Habilités
locomotrices
Habilités posturales
Habilités de manipulation
1er mois
Marche réflexe
Tête redressée
Objet tenu dans la main
Position ventrale
Tend la main vers un objet
2-3 mois
4-6 mois
Se tourne, rampe
Assis avec support
Saisir un objet
7-9 mois
Marche à 4 pattes
Assis sans support
Saisir un objet avec le pouce
S'accroupit, se penche
Saisir une cuillère, porter à la bouche
10-12mois Se redresse debout
13-18mois Marche, recule, court Envoie une balle à un
adulte
Empiler des cubes, des objets →
récipients
Naissance: Le nouveau né dépend entièrement de l’adulte. En générale celui-ci le positionne soit sur
le dos, soit sur le ventre.
4 à 6 mois: Apparition des premiers réflexes comme les bras et la tète en extension. Ceci est un
signe de tonus et de bien être de l’enfant. L’enfant mit sur le dos va se tourner et ramper
(mouvement reptilien qui précède la marche à 4 pattes) pour la première fois.
Rem: si cela n’apparaît pas avant 8 mois, ce n’est pas pathologique!!!!
A cet âge on ne laisse pas l’enfant s’asseoir, alors qu’il en est tout à fait capable!
A 9 mois: l'enfant acquière la «pince», c-à-d le fait de pouvoir saisir des objets grâce à son pouce.
10 à 12 mois: apparition de la marche (en réalité il faudrait mettre de 9 à 18 mois car très ≠ en
fonction des cas).
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Un enfant qui se sent en sécurité et qui est stimulé par son environnement cherchera sans cesse des
compétences plus complexes. Cela lui permet d’acquérir une autonomie (va s’accrocher où il peut
pour agrandir son cercle de découverte).
Bien entendu il faut trouver un équilibre entre la stimulation et la sécurité et rester attentif à l’âge de
maturité réel de l’enfant. Ex: Trop tenir son enfant par la main.
Remarque: les enfants handicapés mentaux ont des rythmes d’apprentissages + lents mais passent
par les même stades de développement.
Influence nature/culture
Influence de la nature (maturation/hérédité)
Maturation: séquence de croissance physique constantes mais rythme différent.
Influence génétique: taille et morphologie + vitesse de croissance différente.
Influence de la culture (Alimentation et exercice physique)
Malnutrition et sous-alimentation → baisse d'énergie, jeux moins développés, relations sociales
moindres.
Pratique et stimulation physique nécessaire mais pas sur-stimulation --> Théorie de Loxi du Dr
Piclair créée afin d’éviter le syndrome d’hospitalisme dans les pouponnières (Hongrie).
Méthode: Prise en charge des enfants 24h/24 afin de développer leurs autonomies. Quand un enfant
est encourager et stimulé vocalement il a un plus grand sentiment de sécurité intérieur. Par exemple,
l’enfant sera plus à l’aise dans des jeux comme les «cages à poules».
=> encourager, réconforter et rassurer l’enfant, lui permet d’être + sûr de lui. C’est pourquoi il est
nécessaire de ne pas précéder le développement moteur et de suivre le rythme de l’enfant.
Développement de l’intelligence (permanence de l’objet)
Stade 1 et 2 (0 à 4 mois) Suit un objet ou une personne si dans son champ de vision.
Stade 3 (6 à 8 mois)
Suit un objet ou une personne, se penche pour voir où l'objet est tombé
mais désintérêt si l'objet est recouvert.
Stade 4 (8 à 12 mois)
Retire la couverture si l'objet est couvert mais la compétence limitée: si
objet caché dans un autre endroit → cherche au premier endroit même
s'il a vu le déplacement.
Stade 5 (12 à 18 mois)
Cherche l'objet dans le dernier endroit vu pour la dernière fois.
Stade 6 (18 à 24 mois)
La permanence de l’objet est complétement acquise (début principe de
conservation acquis âge préscolaire).
Développement du langage
De 0 à 3 mois, le bébé devient un être parlant. Il entre dans le monde du langage par une
communication non verbale afin de devenir un être parlant.
A 1 mois: reconnaissance des syllabes ex.: pa et ba. + gazouillis: sons de voyelles que les
nourrissons répètent constamment (de 1 à 4 mois)
Même les enfants sourds ont la capacité d’émettre des sons, c’est l’entourage qui aura pour rôle de
formater les sons qu’il va apprendre et c’est cette partie là qui pose problème aux mal-entendant car
il ne s’entendent pas eux même et n’entendent pas les adultes.
A 6 mois: reconnaissance de mots de 2 syllabes: baba, baga.+ tous les sons des différentes langues.
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De 6 à 7 mois: production de sons et de consonnes (babillage) ex.: babababa. Les intonations sont
montantes ou descendantes. A cet âge les sourds ne babillent pas => facteur important pour détecter
la surdité chez l’enfant. Le langage non verbal (geste mains, mimiques) est très diversifié.
De 9 à 10 mois: diminution du répertoire en fonction des sons entendus et développement du
langage gestuel et langage réceptif c’est-à-dire compréhension de certains mots. (ex.: 30 mots à dix
mois et 100 à 13 mois).
A 18 mois: début du groupement des mots mais grande ≠ individuelle! Il y a une grande pression
sociale pour que l'enfant parle.
De 21 à 28 mois: explosion du vocabulaire (50 mots)
Holophrase = condense dans 1 mot quelque chose qui veut dire une phrase.
De 27 à 36 mois: explosion de la grammaire, on passe du langage télégraphique «moi mange» à des
phrases simples. Le «JE» n'est pas encore utilisé mais il peut déjà se différencier.
Développement perception (3 →18 mois).
Reconnaissance de la mère: Recherche Walton (1992): le bébé de deux jours regardent la vidéo de
la mère plutôt que la vidéo de la femme avec une configuration faciale identique. Il ne discriminent
pas visage du père aussi tôt.
Le reconnaissance de la voix des parents se fait in utéro. L'apprentissage des détails associés au
visage de la mère se fait à la naissance. «Empreinte» du premier visage observé au cours des
premières heures?
Concept de soi (3 → 24 mois)
Quand et comment un enfant a-t-il conscience de sa propre existence?
Encore aujourd’hui, il est très difficile de répondre à cette question! On sait que l’enfant à
conscience du «je» mais ne le site pas, il va dire «Bruno aime les pommes» et non «j’aime les
pommes».
Plus tard, il distinguera les genres, et encore plus tard, il réalisera qui sera un père ou une mère luimême.
Il se construit sur un modèle interne opérant (cf. théorie de l’attachement de Bowlby). Il se construit
un schème qui agit comme la représentation qu’il a de lui-même.
L’enfant se construit dans le regard de l’autre, «un enfant ça n’existe pas»!
Moi existentiel et Moi catégoriel
A 2-3 mois: première distinction entre l'enfant et le reste du monde (agir sur le monde). Sorte de
pré-stade dans lequel l’enfant n’est pas conscient mais a une pré-conscience subjective de lui-même
(besoin de manger+ besoin de contact). => Besoin -> Demande -> réponse de l’adulte.
Moi existentiel ou subjectif
C'est la compréhension qu'acquiert le nourrisson d'être une personne distincte qui existe dans le
temps et dans l'espace et qui peut agir sur l'environnement.
A 8-12 mois: il y a distinction entre l'enfant et les autres, son moi subjectif est pleinement formé.
(Cf. permanence de l’objet)
Illustration 1: présentation devant le miroir. Dès le 4 pattes, il aime jouer avec un miroir. Test:
tache rouge sur le nez, si il se touche, il a prit conscience de son identité (> < touche miroir). Entre
9 mois et 12 mois, aucun enfant ne se touche. Vers 21 mois: ¾ des enfants ont acquit cela.
Illustration 2: se nommer en regardant une photo. Très tôt l’enfant se reconnaît et nomme sa
famille. Mais il peut aussi le faire pour ses camarades. Résultats semblables à ceux du miroir.
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Moi différentiel ou catégoriel ou objectif
C'est la conscience qu'acquiert le nourrisson d'être un objet pourvu de propriétés particulières,
comme son sexe, ses traits physiques ou ses qualités et ses défauts.
A 18-24 mois, il a une conscience accrue de la distinction entre soi et les autres via des interactions
sur les objets et les personnes, sur base d'une série facteurs physiques (taille, couleur cheveux, yeux,
sexe). Il peut se mettre lui-même dans des catégories.
Vers 24-30 mois, il a une attitude de propriétaire envers les objets, c'est l'âge terrible
(égocentrique) => crise d'opposition.
Référence sociale (Walden) = orientation de ses réactions en fonctions des expressions faciales et
corporelles d’autrui.
Peur des étrangers et Anxiété de séparation
Concept de soi et attachement
Le lien mère-père (autre figure parentale) et enfant est très précoces. Il y a réponses aux signaux et
synchronie. L'attachement initial de l’enfant va vers les parents. L'attachement au père et à la mère
est-il différent? L'intensité est proche mais les styles sont différents. A soin égaux en cas de stresse
aigu l’enfant ira vers la mère pour trouver du réconfort (statistiquement).
Rappel des étapes: Pré-attachement: naissance; émergence de l'attachement: 3 mois; attachement:
6-8 mois.
Rappel des types d'attachement: sécurisé, insécurisé de type fuyant, insécurisé de type ambivalent,
insécurisé de type désorganisé.
L'enfant a des capacités d’attachement multiple. Combien personne? moins de 10 (2-3 personnes).
=> Importance d’une permanence d’adultes dans les pouponnières car si un enfant est face à trop
d’adultes son comportement se dégradent très vite.
Ex: Cas du petit John dont la maman est à l'hôpital pour accoucher de son 2 ème enfant. Il reste 10
jours dans une pouponnière et son père vient le voir tous les soir. Il pleure, il cherche à sortir… A
l’époque aucune notion de permanence de l’adulte => l’enfant s’attache à une nurse puis toute les
6h, il y a changement de garde et donc changement de nurse pour l’enfant => l’enfant se résigne et
malgré le fait qu’il était un enfant sécurisé avant la pouponnière, ses parents le retrouve après 10
jours «insécurisé- fuyant», il ignore ses parents pendant une longue période.
Recherche: constat du type d’attachement dans le temps: sécurisé, restauré quand insécure,
fragilisé
Concept de soi et identité
L'étape de l’espoir = étape fondamentale de la sécurité.
Pour Erikson, il y a 2 forces contradictoires (confiance => sécurité mais aussi méfiance =>
protection. La marche est l’étape ou l’enfant découvre de nouveaux environnements.
Il y a donc une grande importance des attitudes parentales, d'un environnement stable et sécurisant
qui lui permet de vivre la séparation et de favoriser les contacts avec d'autres personnes.
Concept de soi et pulsion
Stade oral
Sevrage réussi: Importance d’un sevrage réussi! Hors nous sommes dans une société de
prescriptions => la mère n'est pas libre de sevrer quand elle veut. C’est très mal accepté au-delà de 6
mois! Parfois nécessité d’un sevrage plus tardif!
Souvent problème de séparation mère/bébé vers 3 ou 4 mois car retour au travail.
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=> Ne pas précipité mais plutôt moduler le sevrage. Ex: Allaiter uniquement matin et soir, maman
peut (dans certains cas) allaiter son bébé à la crèche le midi aussi.
Si fixation: risque de dépendance toxicomaniaque, …
Concept de soi et émotion
Stade impulsif pur: mouvements sans coordination (Wallon).
Stade «émotionnel» vers 6 mois: les réactions physiologiques (comme le malaise lié à la faim)
deviennent émotives, …(Wallon)
Dès l'âge de deux mois, les bébés réagissent différemment aux expressions faciales de joie ou de
tristesse de leur mère. Au même moment, ils sont capable d'utiliser un répertoire d'expressions
faciales pour traduire leurs propres expressions.
À la naissance, les bébés expriment des émotions primaires. Vers 2 ans, ils commencent à exprimer
des émotions sociales liées à la conscience de soi et que l'on peut qualifier de premiers sentiments.
Le tempérament et la personnalité
Pour comprendre le tempérament les chercheurs étudient les différences individuelles dans les
réponses des enfants à diverses stimulations. Le tempérament peut se définir comme un ensemble
de prédisposition émotionnels et comportementales innées à partir duquel se forme la personnalité.
Les bébés ont des tempérament différents à la naissance, et ils ne réagissent pas de la même façon
aux objets et aux personnes.
Théoriciens et chercheurs ne s'entendent pas sur la meilleure façon de décrire les dimensions du
tempérament. Thomas et Chess ont décrit neuf dimensions qu'ils regroupent selon trois types de
tempérament (facile, difficile et lent à s'adapter). Buss et Plomin ont décrit trois dimensions
fondamentales: le niveau d'activité, l'émotivité et la sociabilité. Un certain consensus commence à
se dégager pour décrire le tempérament selon cinq dimension: le niveau d'activité, l'approche
émotionnelle positive, l'inhibition, la réponse émotionnelle négative et la capacité d'attention et de
persistance.
Le tempérament a une composante génétique et présente une certaine continuité de la petite enfance
à l'âge adulte. Cependant, il n'est pas uniquement déterminé par l'hérédité ou par des processus
neurologiques; certaines interactions du tempérament et de l'environnement tendent à renforcer des
prédispositions innées du tempérament.
L'adoption
Les psychologues du développement croient que les deux premières années de vie sont une période
sensible pour l'établissement de l'attachement de l'enfant. Les nourrissons qui ne peuvent pas
développer un lien d'attachement durant cette période risquent entre autres de souffrir d'un désordre
réactionnel de l'attachement.
Dans l'ensemble, les enfants adoptés ne semblent avoir aucun problème dans leur relation
d'attachement avec leurs parents adoptifs. Si les enfants ayant souffert de mauvais traitements
d'ordres divers et ayant été adoptés tardivement sont plus susceptibles de présenter des problèmes
cognitifs et émotionnels, la majorité d'entre eux ne diffèrent guère des enfants biologiques une fois
arrivés à l'adolescence ou à l'âge adulte.
Les enfants en âge pré-scolaire
Développement physique (2 à 6 ans)
Quelques notions du développement moteur. Les enfants à l'école maternelle n'ont pas encore
acquis certaines compétences. Les progrès moteurs sont très importants dans les premiers moments
de la vie, ensuite, à l'école maternelle, on apprend la précision.
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Age
Habilités locomotrices
Habilités posturales
18-24 mois Cours, marche très bien, Pousse et tire des jouets,
monte un escalier avec ramasse des objets sans
les deux pieds sur perdre l'équilibre.
chaque marche.
Habilités de manipulation
Empile 4 à 6 cubes, tourne les
pages d'un livre une à une,
dévisse des couvercles, montre
des signes de préférence pour
une des mains.
2-3 ans
Cours très bien, monte et Pousse et traine de gros Ramasse des petits objets,
descend d'un meuble
objet.
lance une petite balle
3-4 ans
Monte les escaliers un
pied puis l'autre, marche
sur la pointe des pieds,
saute sur deux pieds
4-5 ans
Cours sur la pointe des Coup de pied sur un ballon. Frappe une balle avec un
pieds.
bâton, enfile des perles, attrape
une balle, tiens bien le crayon
5-6 ans
Saute sur un pied et sur
l'autre; marche sur une
ligne droite, glisse, se
balance.
Pédale sur un tricycle,
marche dans toutes les
directions en tirant un gros
jouet.
Découpe du papier avec des
ciseaux, tiens un crayon,
attrape une grosse balle en
tendant les bras.
Joue assez bien à des jeux de
ballon; enfile une aiguille et
fait quelques points.
Toutes les compétences motrices sont acquises vers 6-7 ans (puis coordination, exécution plus
précise,…) ce qui implique la question contemporaine du choix d’un club de sport
(stimulation/compétition trop précoce vers 6-7 ans). Les activités sportives trop précoces qui exige
un drill sont à éviter. Il faut proposer un environnement stimulant pour par exemple le plaisir de
grimper mais pas de drill trop tôt. L'activité physique doit rester un plaisir.
C'est la période d'acquisition de la motricité fine (écrire, jouer d’un instrument de musique,
dessiner, …, découper, …). Il y a une grande variabilité chez les enfants et parfois aussi une
précocité. Vers 8-9 ans, on a déjà les prémisses des changements hormonaux (précocité chez les
filles).
Dominance de la main (facteur génétique) apparaît plus tard qu'on ne le pense. La plupart des
compétences sont décrites dans un milieu culturel donné. On ne force plus les enfants à être droitier.
Le fait d'être forcé fragilisait le développement cognitif. On pense que cette prédisposition est
génétique depuis peu de temps. Donc on a 83% de droitiers, 14% de gauchers et 3% d'ambidextres.
La thèse actuelle est celle de l’innéité plutôt que celle de l’acquis c’est-à-dire la transmission par
l’instruction.
Développement cognitif (2 à 4 ans)
La pensée entre 2 et 4 ans est pré-conceptuelle. L'enfant est capable de classification simples et
d'identification des objet de façon sommaire (ex.: incapacité de reconnaître que les objets
appartiennent à une même classe). C'est l'age de l'égocentrisme intellectuel (je suis le centre du
monde) et de l'incapacité de prendre en compte le point de vue de l’autre (au point de vue des
pensées, des sentiments). Les enfants ont une pensée animiste c’est-à-dire qu'il prête des
caractéristiques humaines aux objets et aux événements (cf. la pensée magique de Levy-Stauss).
Leur raisonnement est transductif: d’un événement particulier à un autre événement. (et non du
général au particulier et vis versa).Cela implique des raisonnements logiques pour les enfants mais
illogiques pour les adultes.
Les enfants apprennent le décentrage à l'école maternelle. Certains sont très tôt altruiste mais pour
cela, il doit être capable de décoder et de reformuler les émotions des autres enfants.
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Développement cognitif (4 à 7 ans)
La pensée intuitive: intuition et résolution de problème mais collés à la perception et non grâce à la
logique (transition entre pensée pré-conceptuelle et opératoire). Ils doivent donc vivre leurs
raisonnements. Ils n'ont pas encore la notion de conservation des objets et des liquides (centration
sur des aspects perceptifs). Ils peuvent classer les objets selon un critère (4 ans) puis deux critères (5
ans) par exemple, la taille et la forme. La conservation est acquise à 7 ans.
Développement cognitif: la théorie de l’esprit (5 à 7 ans): Astington,
Gopnik, Harris.
C'est l'ensemble d’idées qui expliquent les pensées, croyances et désirs de l’autre. Les actions
d’autrui sont basées sur la représentation de la réalité (différente de la situation réelle). C'est un
processus très très lent, on doit se construire des systèmes de représentation pour se dire par
exemple pourquoi Maman est triste. Il faut sortir de soi pour se mettre psychiquement à la place de
quelqu'un d'autre. Cela implique la réciprocité de la pensée.
Cette apprentissage se fait via les jeux symboliques (faire semblant), les compétences langagière
(avoir besoin, penser, se souvenir, …). Le développement est moindre chez enfants handicapés
mentaux. La maitrise du langage est indispensable en fin d'école maternelle pour avoir accès à
l'apprentissage de la lecture et de l'écrite. Le non accès au langage est un signe de difficulté
potentielle. On évite donc de faire rentrer à l'école primaire des enfants qui ne parlent pas.
Développement cognitif et jugement moral. Moralité hétéronome ou
moralité de contrainte (4 à 7 ans).
Qu'est-ce qui est le bien et le mal? Il y a les règles fixes, immuables et imposées par adulte (ex.: une
seule façon de jouer). Il y a obéissance absolue à l’autorité des adultes (règles = caractère sacré et
inviolable). Il y a incompréhension de l’intention d’une action, on voit juste la conséquence
immédiate de l’action qui est soit positive soit négative. La justice est immanente, lorsqu'on
enfreint les règles, la punition est immédiate. Le comportement est déclaré mauvais lorsqu'on est
puni.
Il n'est pas facile de savoir comment l'enfant voit le bien et le mal, il faut mettre en scène la vie pour
voir à partir de quand l'enfant a une conscience aiguë du bien et du mal.
Hétéronome = à l'extérieur de soi. La pensée de l'enfant est dichotomique, c'est tout noir ou tout
blanc. Il ne fait pas de différence entre un enfant qui a vraiment faim et qui prend une tartine et un
autre enfant qui vole les collations dans les cartables.
Concept de soi (2 à 6 ans)
Du tempérament à la personnalité
Le contrôle externe se transforme en contrôle interne, c'est l' internalisation.
Il est fonction de facteurs innés c'est le tempérament, par exemple, l'impulsivité ou la colère et de
facteurs environnementaux: le style parental directif, démocratique, …
Moi différentiel: stabilisation (Moi objectif ou catégoriel)
L'enfant se décrit et décrit autrui avec un grand nombre de critère concret.
Moi émotionnel
Les enfants maîtrise graduellement leurs émotions vers 5 ans et plus chez les filles.
Vers 4 ans, l'enfant analyse les circonstances d'apparition des émotions (ex: tristesse – joie ou dans
un contexte particulier de perte d’objet)
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On voit l'apparition d'émotion de convenance (ex: fausse colère) et capacité à masquer ses
émotions.
Vers 3 ans, il y a intériorisation des normes et règles sociales (ex: distinction bon – mauvais)
Moi sexué
Partiel: discrimination de son sexe et de celui des personnes de l'entourage (dès 12 mois traitement
visages différents, 2 ans: discrimination photos).
Stabilité du genre au cours du temps (ex.: adulte, seras-tu une maman ou un papa?): 4 ans
Constance ou élaboré (sexe semblable même si apparence différente) – Parallèle avec le concept de
permanence de Piaget (5- 6 ans)
Plus flexible (adolescence)
Concept de genre: fille ou garçon + rôles sexuels stéréotypés (comportements associés au fait
d’être fille ou garçon)
Recherche: Quelles activités associées au fait d’être garçon ou fille? Ce que les garçons et filles
aiment faire?
A 2 ans: tâches ou outils associés aux hommes et aux femmes
A 4 ans: des occupations, des jouets, des activités
A 5 ans, certains traits de personnalités
A 9 ans: notions intégrées.
Comportement associé au rôle sexuel
Vers 18 mois, préférence pour des jouets sexuellement stéréotypés.
A 3 ans, préférence pour des compagnons de même sexe.
Ou/et comportements sexuels croisés (tolérés par les adultes pour les filles).
Développement Rôle sexuel (2 à 6 ans)
Théories
Identification au parent du même sexe (Complexe d’Œdipe)
Apprentissage social (Bandura): renforcement des stéréotypes par les parents (ex.: achat de jouets)
Compréhension du concept du genre (L. Kohlberg): l’enfant se conforme à la catégorie à laquelle il
appartient.
Constitution d’une règle, d’un schème du genre ou de scénarios d’actions (Martin-HALVERSON).
L’enfant distingue son propre sexe (catégorie binaire) + recherche des informations …
Moi social
Conscience de lui – d’un réseau (avec des rôles différents): parents, frères et sœurs, autres enfants
Ex: jeu de rôles définis
Attachement et relations sociales (2 à 6 ans)
L'enfant a construit un modèle opérant d'un parent sécurisant, il n'aura donc pas de problème pour
se détacher de ses parents et de prendre un référent adulte en cas de problème.
On évite de poser des diagnostiques enfermant pour un enfant mais si à 5 ans, l'enfant est toujours
en crise d'opposition, comme à 2 ans ½, c'est un signe d'alerte. En général, on s'interroge sur la
relation avec le parent.
49
Les parents sont la base de sécurité, les enfants ont un modèle interne d’attachement, l'enfant a
intériorisé la présence et l'absence. Le modèle interne d’attachement est appliqué aux autres
relations. C'est la réorientation de la relation (J. Bowlby)
Crise d’opposition (obéissance et rébellion): Refus («non», «je ne veux pas»), rébellion (avec crise
– colère)
En même temps que la stabilité de genre, l'enfant se représente que l'attachement va perdurer dans
le temps même s'ils sont infectes. Nous savons que c'est parce que l'enfant se sent en sécurité qu'il a
des scènes plus difficiles. Il y a généralisation aux autres relations d'attachement, 75% sont capables
de s'attacher à d'autres adultes. Le type d'attachement est différent avec les deux parents.
L'enfant sécurisé va construire des signaux plus gratifiant pour l'adulte, ce seront des enfants
sociaux, décontractés, les autres seront très discret, trop introverti, timide, ils vont moins facilement
vers les adultes. On rentre donc dans une mauvaise spirale. Mais une rencontre significative d'un
adulte sécurisant peut sauver la mise, cela peut être le rôle des thérapeutes. Mais pour construire une
relation sécurisante, il faut une relation professionnelle d'au-moins 10 ans. Il ne faut donc pas de
consommation de psychologue, celui-ci doit rester stable.
On a fait des tests avec des cohortes de parent avec des styles éducatifs différents.
Le style permissif, c'est le parent de bonne fois sans cadre ni autorité, qui donne beaucoup d'amour.
Le style démocratique donne un lien et un cadre, il met des limites pour protéger l'enfant et lui
permettre de grandir, ces enfants sont les plus altruistes. Il y a une grande différence entre les
enfants selon le style des parents.
On se pause des questions sur les différents types de famille car les théories datent des années 70
mais il n'y a plus de famille traditionnel, les taux de séparation sont très grand (47%), on fait donc
des études sur l'attachement dans les familles monoparentale. Dans les faits, ce sont 75% de mère.
Oui, l'enfant peut construire de l'attachement sécure si la famille monoparentale a des ressources
autour d'elle. Les enfants peuvent aussi être élevé par leur grand-parent. Il y a aussi eu des études
sur les famille homosexuelle, il n'y a pas de problème à partir du moment où on ne vit pas dans un
ghetto et qu'on a accès aux adultes des deux sexes.
Pour le divorce, les facteurs rassurants sont une relation calme, polie, pas de conflit et un accès aux
deux parents sinon il risque un éclatement à l'adolescence.
Il y a aussi une grande importance de l'attachement horizontal avec les pairs et avec cela un accès
aux jeux coopératifs et symboliques pour constituer un petit groupe d'ami.
Les deux types de relation sont indispensables.
L’âge scolaire
Plus l’enfant est jeune, plus les sphères de développement sont affectives, relationnelle et motrice.
Arrivé en primaire, c’est une révolution cognitive: apprentissage des lois de réversibilité, de
conservation => cela permet l'envol de la conception du self et du moi psychologique.
Parce qu’il comprend cognitivement, il entre dans la stabilité du genre => clivage garçons/filles
(choisit des amis du même sexe). L’apparition de la mixité se fait chez les ados d’âge moyen.
Certaines amitiés perdure jusqu'à l’âge adulte.
L’acquisition cognitive est liée à l’acquisition affective => réciprocité possible (on donne et reçoit
de l’affection) => échange vrai!
Attention au concept de «pré-adolescence», pas vraiment correct car adolescence a ses propres
bouleversements et la période de latence (accalmie des pulsions psychosexuelles) permet aux
enfants d’avoir des compétences et le désir d’apprendre.
Le développement physique
Changements hormonaux et taille adulte:
50
Filles
Garçons
Taille à 12 ans en % de la taille adulte
94%
84%
Changements hormonaux pubertaire
8 ans
10 ans
Les écarts croissance filles/garçons se combleront à l’adolescence. La croissance des filles débutent
deux ans plus tôt physiquement et psychiquement.
Un enfant bien nourri et ayant une bonne hygiène aura une puberté plus précoce.
La puberté précoce (11,12 ans) est difficile à vivre car le physique est formé alors que le psychisme
est en latence. L’enfant est soumis au regard des autres ce qui peut avoir un impacte sur l’estime de
soi => facteurs culturels différents des prédispositions génétiques.
Myélinisation (lobe frontal et formation réticulée) → nouvelle habileté entre 6 et 12 ans:
l’attention sélective (= capacité à se concentrer sur les éléments importants d’un problème ou
d’une situation).
La latéralisation suit la phase «ambidextre». Il y a aussi latéralisation de la perception spatiale,
c'est à dire la capacité qu'à maintenant l'enfant de reconnaître et de comprendre les mouvements des
objets dans l'espace. Elle se fait à partir de 8 ans et permet la lecture de cartes par exemple.
Le développement cognitif
Les sept types de conservation selon Piaget
Type
de Disposition
conservation
et age
Transformation
Age
préopératoire
Age
opératoire
concret
Nombre
(6-7 ans)
Deux rangées avec le
même nombre de
pièces alignées →
Égalité des rangées
On change l'écart
entre
les
pièces,
même nombre de
pièces ou pas?
La rangée la plus
large a plus de
pièce parce qu'elle
est plus longue.
Le nombre de
pièce dans chaque
rangée n'a pas
changé.
Liquide
(6-7 ans)
Deux
verres On verse le liquide Le grand verre
identiques avec la d'un des verres dans contient plus d'eau
même quantité d'eau. un verre plus étroit.
Même quantité de
liquide dans chaque
verre?
Les deux verres
contiennent
la
même
quantité
d'eau.
Longueur
(7-8 ans)
2 crayons de même On déplace un des Non celui du bas Les deux crayons
longueurs l'un en crayons
vers
la est plus long.
ont
la
même
dessous de l'autre.
gauche. Les deux
longueur.
crayons ont-ils la
même longueur?
Substance
(7-8 ans)
Deux boules les On change la forme Le boudin contient Même
quantité
mêmes
et
donc d'une
boule.
Le plus d'argile
d'argile pour les
même
quantité boudin et la boule
deux.
d'argile.
ont-ils
la
même
quantité d'argile?
Surface
(7-8 ans)
4 maisons alignées On
change
la Là où les maisons
qui occupent une disposition
des sont
les
plus
surface la même.
maisons
et
on dispersées.
demande dans quel
pré une vache a plus
d'herbe?
Les deux prés
contiennent
la
même
quantité
d'herbe.
51
Poids
(9-10 ans)
3 boites de poids 3 boites l'une sur Les
boites Les poids
identique côte à côte l'autre. Le poids est-il empilées sont plus identiques.
le même?
lourdes
Volume
11-12 ans)
Objet immergé à la Même
objet
verticale dans un horizontalement dans
liquide.
un autre liquide. Le
volume d'eau déplacé
est-il le même?
sont
L'objet
à Le
déplacement
l'horizontale
d'eau est le même.
déplace
moins
d'eau.
Phase de révolution de la pensée! Acquisition de la permanence et de la conservation de l’objet
ainsi que de la réversibilité.
Opérations
= Façon de manipuler mentalement des objets entre eux.
= Actions intériorisées qui portent soit sur des objets visibles (opérations concrètes), soit sur des
propositions verbales (formelles).
Réversibilité = La possibilité que les actions et les opérations mentales puissent s’inverser (ex.:
substances changent de forme → reviennent au point de départ). Si A<B et B<C --> A<C.
À 4 ans: «je sais que tu sais»; à 7 ans: «je sais que tu sais que je sais» → réciprocité des relations
(possible car sort de l’égocentrisme et devient plus empathique).
Opérations sur les nombres: Règle acquise de l’addition (augmentation) et de la soustraction
(diminution).
Sériation = Ordonner les éléments en séquence (exemple: du plus petit au plus grand).
Classification
Règle de l’inclusion des classes: un même objet appartient à plusieurs catégories. → Capacité de
classer les objets en utilisant plusieurs critères, capacité de faire une classification multiple, de faire
des liens logiques entres les classes.
Test de la matrice: forme de couleur différente et il faut reconstruire et deviner la forme
manquante. Avant 8 ans, 1 seul critère à la fois, après on peut en combiner 2. On a une colonne avec
une carré bleu, un rond bleu, un triangle bleu, à côté un carré rouge, un rond rouge et la forme
manquante. À 4-6 ans: 85 % objets d’une seule classe (soit la bonne forme, soit la bonne couleur), à
9-10 ans: 85 % des objets dans deux classes et donc bonne réponse: triangle rouge.
Conservation = Toute quantité de matière ou de liquide est conservée ou demeure identique quelles
que soient les transformations que subit son apparence. Pour comprendre cela, il faut se libérer du
phénomène perceptif.
Conclusion: on entre dans la pensée concrète qui part de l'expérimentation. Le jeu devient de plus
en plus mental, il utilise de moins en moins d'objets concrets.
Développement social et personnalité
Les perspectives théoriques
Le stade de latence (S. Freud): Période de refoulement de la sexualité → acquisition des habilités
sociales (préférences pour les enfants du même sexe) et scolaires.
Stade uniformément reconnu quelque soit la culture.
Stade du travail et de l’infériorité (E. Erikson): Acquisition d’un sentiment de compétence (envie
d’apprendre) et donc, intérêt pour les activités cognitives. Il faut un lien entre la maison et l'école et
donc des rituels de travail à la maison (permettent d’apprendre à être autonome).
Erikson propose des compétences parentales qui peuvent faciliter le sentiment de compétence de
l’enfant => sécurité intérieur.
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Comment faire de nos enfants de futurs citoyens? Oser leur dire non. Une coopération entre la
famille et l’environnement scolaire est nécessaire. Chacun doit accepter les différences de point de
vue et se mettre d’accord => Il ne faut pas remettre en question l'autorité des enseignants et il faut
une reconnaissance et un respect mutuel.
Développement du jugement moral
= Processus d’apprentissage permettant de distinguer le bien du mal conformément aux valeurs
culturelles.
Identification aux parents du même sexe et constitution du Moi idéal: Liste des choses à faire dictée
par le surmoi; la violation de l'une de ces prescriptions entraîne un sentiment de honte.(S. Freud)
Culpabilité / honte et fierté (E. Erikson)
Émotions morales (Eisenberg): Vers 10 ans: attribution de la honte à de mauvaises actions morales.
À l'adolescence, honte liée au non respect de ses propres normes.
On passe d'un jugement hétéronome à un relativisme moral.
Réalisme moral ou réalisme hétéronome: les règles sont fixes et immuables (et dictée par les
figures d’autorité), la justice est immanente (réalisme moral): infraction → punition. L'action est
considérée comme bonne ou mauvaise en fonction des conséquences.
Pour le relativisme moral ou la moralité autonome, les règles sont plus souples et peuvent être
modifiées. Il y a aussi une diminution de l’égocentrisme (à 11 ans, l’enfant comprend qu’on adapte
les règles pour les enfants plus jeunes pas à 6 ans!).
Entre 7 et 10 ans: compréhension du caractère intentionnel d’une action. Quand il y a infraction, il y
a punition ou pas si on se fait prendre => pas de justice immanente. Le comportement répréhensible
est puni et il y a dédommagement obligatoire de la victime.
Avant, il y avait des moments intermédiaires entre l'école et la famille entre copains. C'était de
moments important mais maintenant, les parents vont chercher leurs enfants à l'école, c'est l'effet
d'effroi de la pédophilie, l'enfant n'a plus d'occasion d'échapper au regard de l'adulte.
Le développement social
Attachement et relation aux parents: La conception de l’attachement parents/enfant change de
forme en primaire. L’enfant peut régler des problèmes sans nécessairement en parler à ses parents.
Mais la qualité de l'attachement aux parents reste importante!
Il y a une importance des tâches scolaires et familiales, de la liberté octroyée. Le style
démocratique donne de meilleurs résultats, lien, proximité tout en apportant du cadre (=bornes,
limites, ce qui n'est pas la même chose que l'autorité). C'est-à-dire les limites auquel l’enfant est
confronté sans être rejeté.
=> L’attitude parentale facilite le bien être de l’enfant tout en étant vigilant et sans attitude
fusionnelle! => Rôle équilibriste des parents (double attitudes).
Autorégulation = capacité à se conformer aux règles et directives parentales sans supervision
directe => Propre au développement cognitif. → Jeu de confiance quand les parents sont sûrs que
les règles d’autorités sont intégrées.
Modèle des relations sociales de Hartup: Il y a deux types de relation: les relations verticales et
les relations horizontales.
Relations verticales (asymétriques): la relation aux parents.
Relations horizontales (réciproques et égalitaires) = la relation aux frères et sœurs et aux pairs →
Apprentissages de compétences sociales (coopération → solidarité, compétition → confrontation)
=> Premier lieu de socialisation (≠ âge, places, sexe). Dans certaine famille, la compétition est très
forte ce qui implique une construction difficile de l'estime de soi pour certains enfants.
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Relations aux pairs: les copains du même sexe. Souvent les garçons ont un meilleur amis alors que
les filles en ont plusieurs, deux filles peuvent se blesser et il peut y avoir d'immenses souffrances si
une amitié se casse. À 3, cela peut être plus doux car cela offre des possibilités de liaison
alternatives.
Le «meilleur ami»: proximité physique car l’amitié se construit si on se voit souvent, confiance
réciproque (caractéristiques psychologiques). Quand les parents se séparent, il est important que
l'enfant puisse se confier à son meilleur ami.
Pour les groupe de pairs et d’amis (plus important et moindres relations avec adultes)
→ Réciprocité des relations, préférence amis même sexe, autour activités communes
Différence musculaire entre fille et garçon: les garçons ont un besoin plus grand d'activité
physique, il ne faut pas trop vite le voir hyperkinétique! Quand il n'a pas de meilleur ami, ça peut
être difficile pour l'enfant.
Sociogramme: on demande à chaque enfant de dire son lien préféré, on voit les leaders et les
enfants isolés. Il est fondamental de repérer les enfants isolés car ils sont rarement bien dans leur
peau.
Comportement altruiste par rapport à l'agressivité: la fonction est différente en fonction du
genre.
Les comportements altruistes sont variables en fonction de chacun. Le comportement de partage et
la propensions à rendre service augmenterait avec l’âge mais est variables en fonction de chacun.
L'agressivité (6 → 12 ans). Elle est plus verbales que physiques. Il faut apprendre les règles de la
culture, par exemple quand et comment exprimer la colère. Il y a une différence entre les genres.
D'après une enquête auprès des enseignants et des parents.
•
Agressions physiques: 18, 1% garçons – 4, 4 % filles
•
Participation à des bagarres: 30, 9 % garçons - 9, 8 % filles
•
Destruction des biens personnels: 10, 7 % garçons - 2, 1 % filles
•
Destruction des bien d’autrui: 10, 6 % garçons - 4, 4 % filles.
Statut social: le statut social de l'enfant est bien définit à cet âge. Les enfants sont soit populaires,
soit rejetés/repliés (solitude): enfant souvent calme, négligés (timidité), soit rejeté/agressif
(modélisation de Patterson, délinquance).
Quand un enfant est agressif c’est qu’il y a un problème de limites dans le milieu familial. Ce type
d’enfant est en augmentation => phénomène de renvoi de l’école même en maternel!!! Il faut
essayer de comprendre pourquoi l’enfant est agressif car si il réagit comme cela c’est qu’il est mal
ds sa peau et ce serait pire de le rejeter!
Concept de soi et estime de soi
Rappel: Moi objectif (catégoriel), émotionnel, social, sexué
Moi psychologique = Concept de soi plus complexe, relatif (tendance à se comparer aux autres
enfants comme adultes), moins dépendant des caractéristiques externes, plus fonction des
sentiments et des idées. Par exemple description en termes de caractéristiques internes et stables
(ex. : sentiments, idées, …)
Concept de soi et estime de soi = Représentation entre ce que l’enfant aimerait être (ou ce qu’il
pense devoir être) et la façon dont il se perçoit. L'estime de soi est soit élevée si l'écart est faible,
soit faible si écart élevé.
Pour l'enfant isolé, les autres enfants ne lui renvoient pas quelque chose de positif, il n'est pas
estimable. Or, l'estime de soi se construit dans le regard des parents et des autres enfants. Un enfant
qui a une bonne confiance en lui pour ses apprentissages, une bonne représentation de ses
compétences scolaire évoluera bien.
54
École = jugement qu’il (que l’on) porte sur ses compétences scolaires.
Social = jugement qu’il (que l’on) porte sur ses habilités sociales dans loisirs.
Les sources de l'estime de soi: les expériences personnelles de réussite ou d’échecs → Perception
que l’enfant a de sa compétence et de son acceptation par les autres.
Jugement – valeurs – attitudes des pairs (Ex : estime de soi très positive si déclaré «beau», …)
Jugement – valeurs – attitudes des parents.
→ Modèle interne de l’estime de soi et choix des expériences qui confirment son estime de lui et
relative stabilité de l’environnement
L'éducateur qui comprend que l'enfant a d'autres compétences que scolaire va aider l'enfant. Il
requalifie l'enfant.
L’adolescence
Adolescent moyen: 14-15 ans.
Tout le monde est d’accord pour fixer le début de l’adolescence à 12 ans mais pas pour définir un
âge de fin qui devrait correspondre à une individualisation par rapport aux parents, à une prise de
conscience, à l'expression des responsabilité. Pour Erikson, la fin de l’adolescence se situe vers 1617 ans. Aujourd’hui, on crée des concepts pour essayer de définir cette période après 16-17 ans:
post-adolescence, adolescence moyenne et adulescence. Mme Courtois n’est pas d’accord avec ces
théories!
Dans le Bee, les tranches développementales ne sont pas très claires!
Avant on considérait le début de l’âge adulte (d’un point de vue psychique et économique) quand
l’adolescent quittait le nid familiale. Ce n’est plus aussi évident aujourd’hui, car le parcourt peut
être très différent d’un jeune ou d’une famille à l’autre (ex: l’enfant qui revient chez ses parents
suite à une séparation).
Passage culturellement admit en Belgique: le système de kot, l’enfant revient chez ses parents le
weekend. Ce n’est pas le cas en Suisse, où le jeune étudiant habite seul à temps plein!
Période de révolution cognitive car accès à une pensée plus symbolique! Il y a un décalage entre la
croissance cognitive, émotionnelle et corporelle.
Le développement physique
L'entrée dans l'adolescence se caractérise par l'entrée dans la puberté. Les caractères sexuels
primaires sont le vagin, l'utérus pour la fille, le pénis et les testicules pour le garçon. La puberté se
caractérise par les caractères sexuels secondaires: l'augmentation de la taille des seins, le
développement des hanches et l'augmentation de la masse adipeuse chez les filles; la mue de la
voix, le changement morphologique du visage chez le garçon.
Le développement est plus précoce chez les filles (parfois dès la 5 ème primaire) alors que chez les
garçons on perçoit les changements dans le secondaire. La coordination reste paradoxalement
bonne.
Une étude vestimentaire sur les 12-15 ans montre qu’ils ont tendance à cacher leur corps (longs
pulls, couleurs sombres,…). Ils ont un style plus personnel vers 15-17 ans.
Augmentation de la taille (8 à 15 cm/an) => Rapidité de la croissance pendant cette période (cf.
petite enfance) ce qui va provoquer un décalage important entre enfants. La fille atteint sa taille
adulte à 16 ans, le garçon à 18-20 ans.
Les changements morphologiques se font par phase: pieds, jambes, bras. Ce qui provoque une
gaucherie, une disharmonie dans le schéma corporel => étape difficile à vivre!
Maturation sexuelle: En Belgique, la maturité sexuelle légale est fixée à 16 ans. Certains
politiques veulent avancer l'age de la majorité légale à 16 ans aussi ce qui est contradictoire avec les
55
étapes de l'adolescence qui s'allongent. Nous vivons dans une société adolescentaire avec des
difficultés à cadrer, à donner des limites.
Le début de la puberté est lié: à l’hérédité, à l’alimentation, et à l’activité physique. Il faut 17% de
masse corporelle adipeuse pour entrée dans cette phase. Chez les filles, elle correspond à
l'apparition des règles et chez les garçons à des poussées de sperme et à la mue de la voix.
La facette symbolique du passage est importante, l'apparition des règles chez les filles signent
potentiellement l'occasion de «devenir femme», «devenir mère».
Changement des caractères sexuels primaires et secondaires
Filles
Caractères Croissance des
sexuels
vagin et utérus
primaires
Commun
ovaires,
Caractères Développement des seins
sexuels
Élargissement des hanches
secondaires Augmentation de la masse
adipeuse
Garçons
Croissance des testicules et du
pénis
Pilosité axillaire
Pilosité pubienne
Changements cutanés
Mue de la voix
Poussée de croissance
Morphologie (corps et
visage)
Organes corporels (cœur
et poumon)
Barbe
Élargissement des épaules
Augmentation de la masse
musculaire
Tous ces changements physiques apparaissent selon une séquence prédéterminée, chaque séquence
se divise en cinq stades (Tanner 1990): période prépubertaire, premiers signes de changement
pubertaire, 2 étapes intermédiaires et atteinte de la maturité sexuelle.
Remarque: Les étapes s’allongent de plus en plus aujourd’hui (=> adolescentaire).
Comment les adolescents vivent-ils l'arrivée de la maturité sexuelle? Peut-on mettre en relation
puberté précoce ou tardive et image de soi de l'adolescent.
Arrivée des règles: Soit sentiment de honte et de culpabilité, soit rituel (transmission mère-fille).
Apparition des règles = fait de devenir femme, dans le sens ou elle peut devenir mère elle aussi.
A l’inverse, la mère de la jeune fille entre en processus de deuil car elle arrive à l’étape de la
ménopause => 2 étapes en miroir.
Une puberté trop précoce est associée chez les filles à une image corporelle plutôt négative.
Étude sur le lien entre puberté (vécus) et les répercussions psychologiques → Écart entre puberté
attendue (signes sexuels secondaires) et la réalité.
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La confiance en soi a tendance à chuter au début de l’adolescence. Cela est lié à l’augmentation des
performances scolaires et sociales attendues.
Pour les garçons, une bonne image de soi serait liée à une puberté plus précoce.
Pour les deux sexes, ce qui importe, c'est la perception suggestive de la précocité ou du retard et
non la réalité chronologique qui est critique et donc l'écart entre les attentes des adolescents et la
réalité, entre la réalité vécue et la réalité perçue.
Puberté précoce ou tardive → modèle interne de l’âge souhaitable ou normal de la puberté (cf.
âge de la marche, âge de l’apprentissage de la langue,…).
Les filles qui font du sport de haut niveau ont un retard de puberté physique mais le vive
positivement car cela leur permet de meilleurs performances! => Cela illustre que la perception du
bien être est relative au contexte et non à la réalité ou à la norme!
Développement cognitif
L'adolescent quitte le monde du concret pour aller vers l'abstrait: quitter le monde des expériences
concrètes pour raisonner dans l’abstrait ou sur des hypothèses. L’abstraction ouvre de nouveaux
champs à l’adolescent. Il apprend à jongler avec des symboles sans nécessairement les illustrer par
du matériel concret (ex: le choix des études). Les matières abstraites sont par exemple, les
mathématiques, la physique quantique, l'astronomie...
Il passe du réel au possible et peuvent donc combiner mentalement les relations possibles entre un
évènement ou situation.
Prévision des conséquence long terme: penser aux différentes options et choix, envisager les
conséquences futures d’actes présents. Pour cela il doit quitter la pensée temporel «ici et
maintenant» pour construire un passé et envisager des conséquences futures. => l'adolescent doit
être capable de se renseigner et de s’auto-évaluer fin du secondaire pour choisir la meilleure issue
possible, faire le choix adéquat.
⇒ Pensée hypotético-déductive: capacité de tirer des conclusions à partir de prémisses
hypothétiques.
La logique devient déductive: à partir d’un principe général, doit arriver à une application
particulière. Lors de ses 3 dernières années secondaire, capacité de décoder des théorèmes et ensuite
de revenir à la situation complète.
Résolution systématique problème: penser de façon hypothétique aux différentes possibilités,
modifier un seul facteur à la fois.
Exemple: problème de la pendule (plusieurs cordes et objets lourds). En début d’humanité
l’adolescent tâtonne par essais erreur, ensuite il trouve la solution grâce au théorème.
L’égocentrisme chez l'adolescent
≠ de la phase égocentrique du petit enfant!
Centration sur soi et perception du monde à partir de son unique point de vue de lui-même.
L’adolescent croit que les autres pensent à travers ses propres émotions à lui!
Auditoire imaginaire: conviction que les personnes de l’entourage se préoccupent autant de ses
propres pensées et sentiments.
Fabulation personnelle: croyance que ce qui nous arrive est unique, exceptionnel et partagé par
personne d’autre → identification à des héros de romans, de film avec caractère quasi réel en début
d’adolescence.
Pensée magique et comportements à risque: «il ne peut rien m’arriver, je conjure le mauvais sort!».
Exemple: conduites sexuelles à risque, conduite en état d’ébriété => taux d’accident énorme
Aujourd’hui, la diversification des centres d’intérêts rend la vie des adolescents plus compliquée
qu’avant.
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Le concept de soi et la personnalité
L’enfant passe d’un lieu de contrôle extérieur à un lieu de contrôle intérieur avec le sentiment
de maitrise sur ses propres actions.
Ex: il estime le temps d’étude nécessaire pour une matière.
Cependant, il a encore besoin du support des adulte, mais il contrôle quand il en a besoin.
Lieu de contrôle externe = sentiment de maîtrise externe (un «autre» ou la société décide de nos
actions).
Lieu de contrôle interne = sentiment de maîtrise interne (résultat de ses propres actions).
Le concept de soi
Il est plus cohérent, abstrait et plus diversifié. Image de soi en tant que fille de mes parents, moi à
l'école et moi dans un groupe de pairs.
Être sexué = idées concernant son genre (traits masculins et féminins). Le modèle masculin peut
être de faible à élevé, le modèle féminin de faible à élevé. 25 à 30% en secondaire se définissent
comme androgyne avec des traits féminins et masculins élevés. D'autres comme des être
indifférenciés dépourvu de traits masculins ou féminins.
Les modèles androgyne et masculin sont associés à une haute estime de soi. Le garçon vit plus mal
d'avoir des traits féminins que les filles qui ont des traits masculins.
Social = comparaison de ses attentes et de ses habilités dans les relations sociales → Capacité
accrue ou pas d’entrer en relation avec pairs.
Scolaire: comparaison interne de ses performances à un concept de soi idéal ou avec celles des
pairs (comparaison externe) et hiérarchisation de la perception de ses compétences dans plusieurs
domaines → Choix des expériences, des disciplines et des environnements en accord avec ce que
adolescent croit de lui-même.
Identité culturelle associée à la culture dominante ou identité du groupe d’origine. L'adolescent
s'identifie comme un membre du groupe, il a des attitudes positives et négatives envers ce groupe,
le sens des valeurs et les attitudes sont partagées au sein du groupe. Il y a apprentissage de traditions
et de pratiques ethniques (langues, coutumes,…) du groupe.
L’estime de soi
L'estime de soi diminue en début secondaire en lien avec le changement d'école, le changement
pubertaire. Le psychisme de l'adolescent est en train de changer complétement ainsi que la
perception de son image. Il est influencé par ce qu'il imagine de la perception des autres sur lui et
ressent un sentiment d'étrangeté, une perte de contrôle du corps et du psychisme. L'adolescent
revisite sa petite enfance, il nait à quelqu'un d'autre.
L'estime de soi augmente à la fin de l'adolescence et à l’âge adulte.
Les relations sociales: l'adolescent a trois groupes d'appartenance de taille plus ou moins
équivalente: sa famille, ses pairs et l'école. Plus l'adolescent grandit plus il se complexifie dans les
groupes et ceux-ci diminuent en taille. Bien grandir, c'est louvoyer entre les différents groupes
d'appartenance.
La sur-estimulation rend difficile de vivre cet age et non le manque d'intérêt.
Qu'est-ce que l'autonomie aujourd'hui? L'autonomie n'est pas le détachement.
En réalité, il n’y a pas de véritable détachement ou rupture entre l’adolescent et ses parents, c’est
plutôt la forme de l’attachement qui change. En fait l’attachement est modifié par la quantité de
temps investie => D’une fusion, on passe à des contacts fugaces. Les parents restent une base de
sécurité.
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Les enfants deviennent adolescents à la période ou leurs parents sont en plein milieu de leur vie
professionnel. Ceux-ci sont alors moins disponibles pour leurs enfants.
C’est à cette période qu’ont lieu les problèmes de raquette à l’école (phénomène très mal connu!).
Phénomène de supériorité d’un enfant sur un autre (souvent plus jeune) et ce à répétition.
=> Sentiments de honte, de culpabilité => nécessité d’une figure d’attachement sécurisante pour en
parler. Cependant, la figure d’attachement n’est pas toujours disponible!
Il est donc important de trouver une juste distance entre parents et enfant. Ceci se crée grâce à un
processus d’attachement/détachement qui découle des conflits (habillement, conflit, étude). Le
but est de trouver un équilibre entre le collage et la rupture. Il est donc sain d’extérioriser les
conflits. A l’inverse, lorsqu’un enfant à un comportement introverti, le parent interprète cela comme
une perte d’amour de leur enfant envers eux-mêmes. L’intensité des conflits est liée aux
changements hormonaux, au tempérament de l’adolescent, à la capacité des parents à vivre la crise
de la quarantaine.
Les relations d’attachement/détachement sont plus difficile dans des familles monoparentales (80%
des mères divorcées ont une garde monoparentale).
Il faut des parents qui recadrent. Il n'y a pas une augmentation foudroyante de la délinquance. Il y a
une augmentation de la gravité des faits.
10% des familles n’arrive pas gérer cette époque de la vie. Les parents sont fatigué face à ces
symptômes qui durent longtemps.
Crise d'opposition: Le jeune enfant affirme son «je». Parallélisme avec l'adolescence,
l'attachement aux parents change de forme. Les adolescents ont des moments humoraux cycliques à
la limite de l'humeur dépressive qui persiste trop dans le temps. À 14 ans, 9% sont en crise
dépressive grave. La dépression est plus important chez les filles, surtout si elles vivent avec un
parent dépressif ou malade ou lors de conflits de couple.
Le bonheur des ados est lié en premier à la qualité de l’attachement aux parents et deuxièmement à
la qualité de l’attachement à des pairs.
Bonnes qualité d’attachement aux parents => bonnes relations avec pairs, réussite scolaire et moins
de comportement antisociaux. L'intégration scolaire est très importante pour que l'adolescent soit
bien dans sa peau.
L'attachement aux pairs: les étapes
Le jeune adolescent se repose sur un groupe de même sexe que lui: clique de jeunes garçons ou
filles (entre 4 et 6 adolescents) avec une forte intimité, une coopération et une entraide.
Ensuite, il se rattache à une bande (intellectuelle, gothique, néo nazi,…). Ce sont des groupes plus
larges avec des activité commune. Il n'y a pas de hasard dans le choix des fréquentation.
On voit une augmentation de la consommation de cannabis en lien avec le lien avec les autres
adolescents. Les fonctions sont la signature d'appartenance sans laquelle l'adolescent se sent en
manque d'identité.
Prototype d’identité = étiqueter l’autre et soi même comme appartenant à la bande, partageant les
mêmes caractéristiques, des intérêts communs. C'est un phénomène dichotomique: on fait ou on ne
fait pas partie du groupe. Cela permet un renforcement de l’identité naissante et l'identification des
semblables (amis) et dissemblables (ennemis).
Relations amoureuses: Au départ, l'autre sexe est étranger, inquiétant. Plus j'accepte mon sexe,
moins j'ai peur d'aller vers l'autre sexe. Pour passer de l'attachement aux pairs à la relation
d'intimité, il faut pouvoir à la fois être proche et distant. Actuellement beaucoup de jeunes se
rabattent sur la solitude, ils ont du mal à nouer des relations si leurs parents sont séparés. Au départ,
on a des flirts et on décode les indices sociaux utilisés par l’autre sexe. On passe du papillonnage à
une relation intime et plus stables. C'est l'age des premières relations sexuelles. Le but est de
rencontrer quelqu'un de fiable pour faire un bout de chemin ensemble.
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Le développement moral – La théorie de Kohlberg
Niveau 1: Morale préconventionnelle
Le jugement moral est fonction des conséquences des actes. Les jugements de l'enfant reposent sur
des sources d'autorité présentes dans son environnement immédiat et physiquement supérieures à
lui, en général les parents. Ce sont les résultats ou les conséquences de ses actions qui en
déterminent la valeur morale.
Stade 1: Orientation vers la punition et l'obéissance : L’enfant s’en remet aux conséquences
physiques d'une action pour juger si ce qu'il fait est bien ou mal. S'il est puni, c'est donc mal; s'il ne
l'est pas, c'est donc bien. L'obéissance est perçue comme une valeur en soi, mais l'enfant obéit parce
que l'adulte possède un pouvoir supérieur au sien.
Stade 2: Relativisme instrumental ou hédonisme naïf : L'enfant se plie aux règles qui satisfont son
intérêt immédiat. Ce qui entraine des conséquences plaisantes est nécessairement bien. Il se
préoccupe des autres seulement s'il peut en tirer un avantage. Il comprend les relations de
réciprocité (si tu m'aides, je t'aiderai aussi) et peut saisir que chacun agit en fonction de son intérêt
personnel.
Niveau 2: Morale conventionnelle
À ce niveau, on observe un déplacement des jugements fondés sur les conséquences extérieures et
le bénéfice personnel vers des jugements basés sur les règles ou les normes édictées par le groupe
d’appartenance de l'enfant, que ce soit la famille, le groupe de pairs, l'église ou la nation. L'enfant
considère que ce que le groupe de référence définit comme bien est bien et il intériorisera ces
normes.
Stade 3: Concordance interpersonnelle ou bon garçon/bonne fille: La famille ou le petit groupe dont
l'enfant fait partie deviennent importants. Les actions morales sont celles qui correspondent aux
attentes des autres. L'intérêt personnel fait place à un début de conscience sociale. L'intention
manifeste est de plaire aux autres et de se conformer au groupe d'appartenance (famille et paris).
L'enfant comprend la notion d'intentionnalité d'un geste. Si quelqu'un commet un acte répréhensible
sans le faire exprès ou en pensant bien faire, sa faute est moins grave que s'il l'avait commis avec
l'intention de mal faire.
Stade 4: Conscience du système social (la loi et l’ordre): L'assentiment des autres est moins
important qu'au stade 3. Les actions morales sont définies par des groupes sociaux importants ou
par la société. Le bien consiste à accomplir son devoir, en respectant l'autorité et en respectant les
règles et les lois. On ne remet pas en question les lois et l'on doit maintenir l'intégrité du système
social. Les lois ont été instituées pour le bien-être de tous et elles doivent être respectées, sauf en
cas extrême. Une moralité sociale apparaît au détriment des intérêts personnels.
Niveau 3: Morale postconventionnelle ou principe moraux
Ce niveau est marqué par de nombreux changements, dont le plus remarquable est un déplacement
de la source d'autorité. Au premier niveau, l'enfant voit l'autorité comme émanant totalement de
l'extérieur. Au deuxième niveau, les jugements ou les règles provenant de l'extérieur sont
intériorisés, mais ils ne sont pas remis en question ou analysés. Au troisième niveau apparaît un
nouveau type d'autorité, impliquant des choix individuels et des jugements personnels fondés sur
des principes librement choisis.
Stade 5: contrat social et droits individuels: à ce stade, on observe le début de l'édification de
principes moraux librement choisis. L'action doit tendre vers «le meilleur pour le plus grand
nombre». L'adolescent ou l'adulte sait qu'il existe différents points de vue et que les valeurs sont
relatives. Une moralité personnelle apparaît chez la personne, qui assume les conséquences de ses
actes. Les lois et les règles doivent être respectées pour préserver l'ordre social, la justice et l'équité,
mais elles peuvent être modifiées de façon démocratique et par consensus. Toutefois, certaines
valeurs sont absolues, comme l'importance de la vie humaine. Les principes de liberté et d'égalité
entre les humains doivent être défendus à tout prix.
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Stade 6: principes éthiques universels: L'adulte a développé des principes éthiques librement
choisis, une moralité universelle qui va au-delà de toute autre considération. Il agit selon ces
principes et cette moralité et assume la pleine responsabilité de ses actes. Comme les lois suivent
normalement ces principes, elles doivent être respectées. Mais lorsque apparaît une contradiction
entre la loi et la conscience, c'est la conscience qui prédomine. Kohlberg précise que de tels
principes moraux universels ne guident le raisonnement moral que de quelques individus hors du
commun, ceux qui consacrent leur vie entière à des causes humanitaires comme mère Térésa ou
Gandhi.
Critiques: Caractère immuable de cette progression dans l'ordre proposé quelque soit la culture.
Chaque stade possède sa cohérence interne, succède à un stade et précède un autre stade. L'adhésion
à un stade ne correspond pas à un âge précis, variable en fonction des cultures urbaines complexes
(occidentales et non occidentales).
Le début de l’âge adulte (20 à 30 ans)
Si tout se joue avant 2 ans, les apprentissages, eux, se poursuivent tout au long de la vie!
Les trois âges de la vie adulte:
20-40 ans: Le jeune adulte. 30 ans: äge des grandes décisions.
40-65 ans: L'adulte moyen.
65 ans -> mort: L'age adulte avancé.
L’espérance de vie (2003) est de 77,2 ans pour les hommes et 82,4 pour les femmes. La durée de vie
maximale est de 110 ans. L’espérance de vie augmente, ce qui modifie les étapes de la vie.
Personnalité
Continuité des traits de personnalités d’enfance durant l’âge adulte (=> constance de
développement des personnes). Même si la personnalité se construit dans le temps, un adolescent
extraverti aura tendance à devenir un adulte extraverti, un enfant introverti deviendra un adolescent
puis un adulte introverti. Les traits se développent d'avantage. Si l'altruisme est présent chez
l'enfant, il le sera à l'age adulte aussi.
L'empathie: si cette qualité s'acquiert par des formations, elle repose aussi sur l'acquis lié à la
culture familiale et sur des prédispositions génétiques.
Jeune adulte
C'est un post-adolescent ou un grand adolescent. Il en est au stade de la métaréflexion (réflexion sur
soi-même). Il a une meilleure confiance en lui, une meilleure estime de lui. Il a plus d’indépendance
(lié à l’indépendance familiale) et d'autonomie.
Ils font des efforts pour réaliser des projets et atteindre ses objectifs et la réussite.
La meilleure estime de soi est controversée car aujourd’hui cette étape de la vie est plus difficile
qu’avant. Le stress et la fragilité influence la confiance en soi et l’estime de soi => s’oppose à ce
qui est marqué plus haut! Il y a une difficulté actuellement de s'investir dans le couple, la profession
et les relations amicales.
Détribalisation (D. Levinson) = critiquer les valeurs de la famille, de la tribu, des institutions afin de
se construire sans rejeter toutes les valeurs qu’il a apprise et de se créer un modèle interne propre. Il
prévoit un projet différent de celui de ses parents. Cela peut se passer à l'age moyen.
Approche psycho-sociale de Erikson: différents rôles sociaux: conjoint, parent, travailleur.
Intimité > < isolement = capacité de fusionner son identité avec celle d’une personne sans se
perdre (amitiés, relation amoureuse) => trouver un équilibre entre la construction d’une intimité
proche et l’isolement. Avoir de grand moment d’intimité tout en gardant son self et ne pas entrer ds
une relation fusionnelle. Généralement, il y a «dé-fusionnement» après 2 ans de relation.
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Différence de genre: Femmes (ouverture, empathie et communication) et les hommes (projet
d’activité commune). Culturellement les traits féminins ne sont pas valorisés chez les hommes alors
que l’inverse bien.
L’adulte moyen
Correspond au mitan de la vie. C’est une étape qui se caractérise par l’ouverture aux autres, la
diminution de l'individualisme, la transmission de son patrimoine à ses enfants ou à des jeunes, à
une cause ou un projet, la diminution de l’ambition professionnelle et de la recherche de succès. On
se repose la question de son choix identitaire. Il en résulte parfois des réorientations, des virages à
180° au niveau de la famille, de la profession, du cadre de vie.
Remarque: aujourd’hui, cette phase arrive plutôt vers les 50 ans. A 40 ans, l’homme se repose des
questions identitaires et peut parfois réorienter sa vie à 180°!!! Ce n’était pas le cas il y a 15 ans!
Augmentation des caractéristiques protosociales (= faire quelque chose au bénéfice d’autrui sans en
tirer bénéfice).
Approche psycho-sociale de Erikson: 30-50 ans
Générativité > < stagnation = intérêt pour fonder une génération suivante, besoin d’éduquer un
enfant ou de s’occuper de ses parents, de transmettre quelque chose.
Fonder ou pas une famille? Avoir un ou plusieurs enfants?
On remarque qu’on recrée souvent le même type de fratrie que celle dans laquelle on a vécu
(famille nombreuse ou non). Un cas clinique pourrait être celui de la recréation d’une fratrie > < à la
sienne mais on peut par exemple, n'avoir qu'un seul enfant parce qu'on a souffert du sur-nombre.
Faire un enfant, c’est aussi faire un don à ses parents et ses grands-parents.
La générativité peut aussi se manifester envers d’autres enfants que les siens (mouvements de
jeunesse, associations caritatives ou autres…).
Globalement on se porte mieux quand on a une capacité de générativité (capacité à se tourner vers
autrui) importante --> développer sont potentiel psychologique. Ils auraient moins de problème
psychiques et physiques, une meilleure santé.
Age adulte avancé
Erikson est un des seuls à caractériser l’équilibre à cet âge!
Intégrité > < désespoir: Capacité à regarder en arrière, faire un bilan, s’accepter, accepter ses
choix, entrevoir et accepter la finitude, le corps qui change, la fin de vie.
L'atteinte de l'intégrité: conscience du vieillissement, acceptation de sa vie et adaptation au
changement.
Le désespoir: évaluation négative de sa vie, amertume, ressentiment et regrets.
Identité forclose: satisfaction de sa vie présente mais refus de faire le bilan de sa vie.
La dissonance: recherche de l'intégrité mais indécision ou ambivalence.
Approche de Levinson
Structure de vie = modèle de la vie d’une personne ou niche écologique qui comprend ses rôles, ses
relations interpersonnelles et ses comportements, ses occupations individuelles.
Il y a toujours alternance entre période de stabilisation et de transition. Lors de la transition, il y a
création d'une nouvelle structure de vie.
Jeune adulte
Il doit acquérir une structure de vie qui lui est propre.
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Le jeune adulte se crée en fonction de son tempérament, des relations qu'il a construites. Sa vie
repose sur des choix fait à l’adolescence (structure de vie intériorisé = modèle de vie d’une
personne).
Normalement ce modèle est construit à l’âge adulte, mais il y a possibilité de se reconstruire vers
40-45 ans (changement de vie professionnelle, de vie de famille, certains disparaissent du jour au
lendemain sans donner de nouvelles).
L'enjeu du jeune adulte est de créer l'intimité, une relation amoureuse stable. Pour cela, il y a
plusieurs phases:
Transition du début de l'âge adulte (17-22 ans): départ de la maison et établissement d'une
identité individuelle, établir des relations intimes avec un autre adulte.
Phase novice ou d’introduction (22 à 28 ans): entrée dans l'âge adulte: période de l'exploration des
rôles associés au travail et celle de l'établissement des rôles adultes stables.
Phase intermédiaire ou de transition (28 à 33 ans): c'est l'étape du rêve (projet de vie) = vision
idéaliste qui inclut l’objectif de vie et les aspirations personnelles.
Phase d’établissement ou culminante (33 à 40 ans).
Age moyen ou ère du mitan de la vie
Transition du milieu de l'âge adulte: 40-45 ans. Crise du milieu de la vie ou du mitan, penser à sa
mort, réévaluation du rêve (évaluation du projet de vie et sélection de certains objectifs). C'est le
moment où l'individu évalue ses anciennes structures de vie, les abandonne ou les transforme.
Étape d’introduction 45-50 ans; étape de transition 50-55 ans; étape d’établissement 55-60 ans.
Ère de l'âge adulte avancé: > 60 ans
Approche de Peck
Adaptation à l'âge adulte moyen: 4 stades
La sagesse plutôt que la force et l’attrait physique: utilisation de l'expérience, des connaissances
et de l'intelligence car les capacités physiques et cognitives commencent à diminuer.
La socialisation des rapports humains plutôt que la sexualisation: l'amitié, la confiance, le
soutien moral et émotionnel est valorisé dans les relations humaines par rapport à l'aspect sexuel.
La flexibilité affective plutôt que le rétrécissement affectif: nouer des nouvelles relations en
devant en délaisser d'autres.
L'ouverture d’esprit plutôt que la rigidité: afin de s'adapter aux changements sociaux.
Adaptation à l'âge adulte avancé: 3 stades
La différenciation de l'égo plutôt que la préoccupation du rôle de travailleur: inclure d'autre
rôle que celui de travailleur.
La transcendance du corps plutôt que la préoccupation du corps: se détacher du déclin graduel
et se tourner vers d'autres sources de compensation telles les relations interpersonnelles.
La transcendance du moi plutôt que la préoccupation du moi: accepter le caractère inévitable de
la mort, être satisfaite de ce qu'on a fait pour les autres et pour la société.
Développement des rôles sociaux
Il faut détisser des liens de filiation avec la famille d'origine pour créer les siens, les liens d'alliance.
L’enjeu est de créer des relations stables, une famille à soi. Ces liens sociaux (construction d'une
escorte sociale) formé de la famille et des amis constituent un réseaux auquel on a recourt en cas de
stress ou de période difficile. On observe aujourd'hui une grande transformation dans la manière de
faire les liens en famille. Il existe des choix de personne qui apporteront le plus de bienveillance et
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de soutien. On observe des liens d'affiliation maternelle plus importante surtout en période de
séparation.
Le petit enfant a des liens avec son père et sa mère, la mère est la figure d'attachement auquel
l'enfant recourt le plus souvent et reste prévalent à l'age adulte.
Quand un enfant naît, les parents le confie plus volontiers à la grand-mère maternelle. Le jeune
adulte se délie de ses parents physiquement et psychiquement mais en cas de difficulté, ça se
ressoude. L'attachement aux parents est marqué lors d’un stress (ex: séparation, maladie grave).
Dans ce cas, la famille se regroupe, les parents, oncles, tantes restent des figures de soutien lors de
période difficiles.
La relation à la belle-mère peut s’avérer difficile quand l’homme est trop proche de sa mère. Il faut
un minimum de distance avec sa mère pour créer une relation intime avec une autre femme.
Rôle social: le statut social et le modèle qui y est associé, c'est-à-dire les comportements et les
attitudes propres à un comportement social donné.
Choix du conjoint
Théorie de l'homogamie = formation d’union assortie: caractéristiques externes (taille, classe
social), attitudes et croyances (sexualité, religion ou politique), correspondance des rôles
(complémentarité des rôles homme/femme, entente sur les rôles sexuels).
Si cela n’est pas clairement accepté dès le début, cela pourra être sujet de conflits dans la vie du
couple.
Choix du conjoint et rôle de l’amour
Approche psycho-sociale (théorie des 7 modèles amoureux de R. Sternberg): combinaison de trois
composants essentiels
Intimité: sentiments qui favorisent le rapprochement et l’union (cf. modèle interne opérant). La
capacité de grande ou moins grande d'intimité est intégrée très jeune: très tôt l'enfant a construit un
modèle d'évitement et recherche un conjoint qui a le même modèle.
Passion: désir intense de s’unir à l’autre, incluant l’union sexuelle.
Engagement: fidélité envers l’autre personne sur un long laps de temps.
Il y a deux 4 enjeux à retenir: se détacher de ses parents, créer une relation amoureuse, penser à un
projet familial, créer et maintenir un réseau de relation amicale.
Le célibat
Aujourd'hui, on voit émerger un nouveau groupe de jeunes adultes: les célibataires.
Soit choisi et assumé (groupe de célibataires épanoui). Ils ont postposé la rencontre d'un conjoint,
l'age d'un premier enfant a beaucoup augmenté.
Soit contraint, par exemple: suite à une rupture => problèmes de santé, attachement à la famille,
aux amis, espaces d’indépendance grands (=> projets).
Statistiquement, les femmes célibataires restent plus longtemps seules que les hommes.
Les célibataires «contraint», ont plus de problème de santé => le soutien mutuel dans un couple =
facteur de santé psychique et physique. Le couple aurait un attachement aux parents plus grand que
les célibataires.
Satisfaction conjugale
Elle permet de penser le désir d’enfant et éventuellement de créer le projet d’en avoir.
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Les couples instables ont souvent grandi dans un modèle insécure et inversement. Tout comme le
type d’attachement que l’ont aura avec son enfant sera lié au lien d’attachement que nous avons eu
avec nos propre parents => transition de pattern d’attachement.
Elle dépend de:
•
Des traits de personnalité et tempérament (instabilité émotionnelle)
•
De la qualité des communications et résolution de problème (méta-communication=capacité
à parler au sujet du couple)
•
De la quantité des interactions positive ou négative
•
De la qualité du modèle d’attachement: attachement sécure => confiance et réciprocité.
•
De la qualité du modèle d’attachement du conjoint.
Séparation
45% des enfants des grandes villes connaitront la séparation de leurs parents. C’est toujours une
crise à passer mais les enfants peuvent rebondir => c’est temporaire.
Le modèle se déconstruit, mais avec un laps de temps important il se reconstruit.
Conséquences négatives: échec et deuil de la relation, perte de confiance en soi, des idéaux sur le
couple, difficultés physiques (dépression, accidents de la route, absentéisme au travail). Comment
se reconstruire un autre idéal de famille différent de celui que j'ai connu?
Conséquences positives: apprentissage de nouveaux rôles (nouveau style paternel ou maternel),
réaliser de nouveaux projets, avoir un self plus cohérent, authentique,…
Rôle parental
Désir et projet d’enfant chez les hommes et les femmes (70% des adultes deviennent parents).
Naissance enfant = naissance famille = crise (diversification et intégration des nouveaux rôles).
L’enfant fait ses parents et inversement (+ saut générationnel). Le projet de famille est déjà
implicitement ancré lors de la rencontre du couple.
Lorsque le premier enfant paraît, les rôles sexuels traditionnels de chaque conjoint réapparait
(soutien émotionnel des mères et soutien physique et protection des pères: impératif parental).
Avant il n'y avait qu'une répartition des rôles pour les tâches domestiques. Plus le nombre d'enfant
augmente, plus les femmes s'occupent des enfants et des tâches domestique.
Le premier enfant implique une première crise, la satisfaction conjugale dépendra de la capacité
d'adaptation des parents, de la répartition du soin au bébé et des tâches ménagères, de la présence ou
absence de soutien aux membres de la famille, de la qualité de l’attachement des parents à leurs
propres parents.
Rôle parental et situation de mono-parentalité => Stress accru!
Il dépend du choix ou pas de la mono-parentalité, des forces et fragilités de la mère/père, de la
présence ou absence de soutien des membres de la famille et/ou du réseau amical.
Rôle amical
Femmes: amitiés plus intimes, elles s'ouvrent d'avantage à l'aute (soutien, écoute).
Hommes: amitiés plus axées sur la pratique commune d’une activité ou la compétition. Ils sont
beaucoup plus nombreux que les femmes à n'avoir que leur partenaire comme amie intime.
Au travail avec les collègues
Conflits entre rôle de conjoint, de parent et de professionnel. La crise économique complexifie
l'enjeu. Jusqu'où je fais le choix d'une carrière, d'un équilibre de vie?
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Les femmes assument plus de travail ménager (après l’arrivée du 1 er enfant). Elles sont garantes de
l’éducation/soin des enfants, se définissent en fonction du rôle maternel et professionnel.
Les rôles familiaux et professionnels sont simultanés (manière de penser dans le temps) pour les
femmes et séquentiel pour les hommes (1 objectif à la fois et se suivent dans le temps).
Pour les femmes, les carrières sont discontinues: alternance de périodes d’emploi et de non emploi.
Le choix de carrière: l'influence de la famille, la scolarité et l'intelligence, le sexe, la personnalité.
Les stades du travail: stade d'essai (divers emplois et acquisition de compétences) et stade de
stabilisation: stade qui commence au début de la trentaine et au cours duquel l'adulte atteint
généralement un plafond professionnel.
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