de produits de consommation (sandwichs, sodas, cigarettes et bière) qui
deviennent des natures mortes aux couleurs criardes et aguichantes. Claes
Oldenburg transforme la fonction et la signification des objets du quotidien
(glaces, frites ou hamburgers, téléphones, lavabos, toilettes, produits de beauté,
etc) en bouleversant leur échelle et leur matière. Il utilise des matériaux
provocateurs, lavabo en carton ou en vinyle souple, frites en tissu et les
reproduit de façon gigantesque en tant que monuments urbains, à en devenir
monstrueux. De nombreux artistes du Pop Art viennent de l’univers de la
publicité tel James Rosenquist et Andy Warhol qui emprunte à celle-ci son mode
de reproduction : la sérigraphie.
Andy Warhol utilisait des photographies en noir et blanc, les recadrait, et les
imprimait ensuite par sérigraphie (variant ou non les couleurs). Il reproduisait
ses oeuvres par centaines, parfois même par milliers d’exemplaires, ce qui
heurtait les idées classiques attribuant à une oeuvre sa valeur car elle est
unique. Chef de file du Pop Art, Andy Warhol utilise les mêmes rouages que la
société de consommation dans son travail artistique : il multiplie et assomme le
regardeur. La « Campbell’s Soup Cans » est hissée au rang d’une icône artistique
symbolisant la consommation. A l’inverse, les stars sont profanées car traitées
comme n’importe quelle autre image (Marylin Monroe, Liz Taylor…). Il met ainsi
en avant le fait que la répétition d’une même image, lui fait perdre une partie de
son impact émotionnel.
Avec les artistes du pop Art, l’art devient un produit de consommation comme le
sont les images de Marilyn Monroe ou de la bouteille de Coca Cola, un produit
médiatique et industriel à l’image de la société américaine des années 1960.
Les artistes du pop art représentent des objets de consommation. Les artistes
duNOUVEAU REALISME, eux, présentent les objets de la société de
consommation. En France, ce groupe d’artistes regroupés autour de Pierre
Restany décident en 1960 de produire un art proche de la réalité et proposent
d’utiliser les objets prélevés dans la réalité de leur temps empruntés au
quotidien. Affiches lacérées pour Villéglé, accumulation d’objets usagés ou neufs
pour Arman qui se moque du gaspillage de la société de consommation, mais les
objets racontent aussi l’histoire de leur propriétaire notamment avec la série
des « poubelles ». Ces amas de détritus enfermés dans une boîte reflètent une
atmosphère pesante et dénoncent une époque de consommation où tout est
consommé en quantité abusive, puis jeté. César qui fait des tôles de voiture son
objet fétiche, les « compresse », pour aboutir à des immenses parallélépipèdes
qui tiennent au sol comme des sculptures polychromes. L'utilisation de la voiture
représente la civilisation urbaine et industrielle de notre époque.Martial
Raysse élabore des assemblages où l’image photographique de femmes
stéréotypées, joue avec l’objet réel dans une véritable “poésie objective”.