PRINTEMPS – ÉTÉ 2009 EMMAUS — UN BULLETIN POUR LES AMI(E)S DU CCE
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enracinée au monde.
La décennie qui vient de se termi-
ner s’est révélée satisfaisante, mais fait
réfléchir. Nous nous engageons régu-
lièrement dans la périlleuse aventure
de la révélation de soi à l’autre, appre-
nant de saint Paul que la diversité des
membres est l’essence même du corps
du Christ.
La compréhension mutuelle et un
respect grandissant n’ont cependant
engendré ni complaisance, ni harmonie
fondée sur l’indifférence.
Le consensus qui préside à nos déli-
bérations est souvent conquis de haute
lutte et parfois difficile à atteindre. Un
travail ardu joint à une patience qui est
don de la grâce de Dieu nous a permis
de mettre au point des protocoles et
procédures qui font de nous un modèle
pour les Conseils chrétiens, de Genève à
Johannesburg. Les compromis s’avèrent
souvent nécessaires, mais jamais au prix
des convictions.
La secrétaire générale et le Comité
exécutif du Conseil de direction éta-
blissent les programmes du Conseil des
Églises pour une année à la fois, s’ef-
forçant d’équilibrer prière, travail et
témoignage—tâche particulièrement
exigeante, étant donné la résolution,
prise en 2007, de tenir la réunion prin-
tanière du Conseil dans la capitale na-
tionale, pour que nous puissions nous
présenter au Parlement pour proclamer
la pouvoir de la vérité.
Les réalités du Forum ont certes valu
plus d’humilité à notre témoignage, mais
il s’agit d’un état de choses conforme à
notre mission et à notre mandat.
La voix avec laquelle nous parlons
au monde doit son intégrité à notre
témoignage commun dans le Christ.
Nous avons pour première obligation
d’être toujours le Corps du Christ dans
une amitié œcuménique, de nous mon-
trer mutuellement le Christ grâce à la
beauté de nos traditions individuelles et
de témoigner au monde de la diversité
divine qui est l’Église universelle.
Le travail de nos Commissions et
comités et notre impact sur la société
canadienne et sur le monde constituent
une « valeur ajoutée ».
En tant que Conseil, il faut toujours
faire preuve de vigilance dans notre gé-
rance et de discipline dans notre planifi-
cation stratégique. C’est sur sa route, et
non pas sur la nôtre, que nous suivons
le Christ ressuscité. Il fait sans cesse
« toutes choses nouvelles » et la surprise
est notre constante compagne.
Dans cette nouvelle décennie tout
comme dans la précédente, il serait sage
de faire nôtre l’attitude du grand histo-
rien Herbert Butterfield : « Attachez-
vous fermement au Christ; pour le reste,
abstenez-vous de tout engagement. »
suite de la page 1
V
ous mélangez un rabbin, un imam
et un ministre : qu’est-ce que
vous obtenez? Si vous êtes dans
les bureaux de la rédaction du quartier
général de l’Armée du Salut à Toronto,
vous obtenez une riche discussion inter-
religieuse sur la nature de Dieu, la justice
sociale et notre commune humanité.
On organisait en mai dernier, avec
les bons offices du Conseil canadien
des Églises, une conversation entre le
major Jim Champ de l’armée du Salut,
le rabbin Roy Tanenbaum du Dialogue
entre chrétiens et juifs de Toronto, et
l’imam Abdul Hai Patel, directeur des
relations interreligieuses du Conseil
canadien des imams. Pour ces trois di-
rigeants religieux, c’était une occasion
de partager leur foi en leurs propres
termes et d’examiner les similitudes
et les différences entre les traditions
religieuses monothéistes.
On relève, au nombre des sujets
abordés, le rôle de la prière et des écri-
tures sacrées, les partenariats
communautaires et les services
interreligieux. On a publié une
transcription des interviews
dans Salationist, le magazine
d’information confessionnel
de l’Armée du Salut. « Nous
avons là une occasion d’élar-
gir la perspective de nos lec-
teurs »observe Champ, rédac-
teur en chef. « Nous voulons
que nos fidèles comprennent mieux le
travail interreligieux. »
Comme le fait observer Tanenbaum,
« la religion ne se propage pas par la
force, mais par l’enseignement, le dia-
logue et l’appel à l’esprit et au cœur. »
Il compare certaines des tensions entre
religions monothéistes à une rivalité
entre frères : « C’est cette similitude
qui suscite la douleur et la haine… notre
animosité naît, pour une bonne part,
de l’amour. »
« Le Coran nous dit comment Dieu
nous a créés en des nations et tribus
différentes, afin que nous puissions nous
connaître les uns les autres », observe
Patel, « mais nous sommes de plus en
plus consentants à reconnaître que
nous sommes tous des êtres humains
et que nous devons apprendre à vivre
ensemble. » On peut lire la transcription
des conersations à www.salationist.
ca/2009/04/face-to-face-side-by-side
Le dialogue interreligieux
resserre ses liens
L’Armée du Salut ouvre la porte aux dirigeants juifs et islamiques
Le major Jim Champ (centre) et le rabbin
Roy Tanenbaum (droite) avec Geoff
Moulton, rédacteur du Salvationist