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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le sommeil et l'intelligence des enfants
Une nouvelle étude prouve que la qualité du sommeil influence
les performances cognitives des enfants autistes et neurotypiques
Montréal, le 28 mai 2015 – Une nuit de mauvais sommeil diminue significativement les
performances aux tests d'intelligence des enfants autistes (TSA) mais également des enfants
neurotypiques (sans trouble du spectre de l'autisme). C'est la conclusion à laquelle en viennent
les chercheurs de l'Hôpital Rivière-des-Prairies (HRDP), associés à l'Institut universitaire en santé
mentale de Montréal et à l’Université de Montréal.
Dans un article paru dans l’International Journal of Psychophysiology, les chercheurs rapportent,
à la suite de l'observation de l'électroencéphalographie de 13 enfants autistes et de 13 enfants
neurotypiques (sans déficience intellectuelle, sans problème de sommeil, sans médication, avec
une moyenne d'âge de 10 ans), que des perturbations dans les ondes cérébrales protectrices du
sommeil étaient associées à des résultats inférieurs aux tests verbaux de quotient intellectuel.
Les ondes cérébrales qui témoignent de la bonne consolidation du sommeil de ces jeunes ont été
mesurées en laboratoire. Plus spécifiquement, il s’agit des « fuseaux de sommeil », propres au
sommeil lent, phase du sommeil qui se retrouve tout au long de la nuit et pendant laquelle le
métabolisme du corps tourne au ralenti et le cerveau se repose (contrairement au sommeil
paradoxal pendant lequel le cerveau est actif et rêve). « Nous avons observé que plus un enfant
présentait de ces ondes de sommeil au cours de la nuit, meilleure était sa performance lors de
tâches cognitives, notamment au test de mesure du quotient intellectuel à l’échelle de Wechsler »,
explique Sophie Tessier, étudiante au doctorat au Laboratoire du sommeil de l'Hôpital Rivière-
des-Prairies et première auteure de l’étude. Aussi, on constate que la qualité du sommeil sur une
nuit complète, pas seulement avant minuit ou à la fin de la nuit, favorise le bon fonctionnement
intellectuel. Ces observations valent pour les deux groupes d'enfants. Cependant, malgré ces
similitudes, les chercheurs ont constaté que le lien entre ces ondes de sommeil et la performance
cognitive était différent chez les enfants neurotypiques et les enfants autistes. On verra par
exemple différentes régions du cerveau impliquées pour chacun des groupes.
« Il s'agit d'une découverte d'importance qui confirme le rôle majeur que joue le sommeil dans la
consolidation des capacités cognitives », explique Roger Godbout, directeur du Laboratoire du
sommeil de l'Hôpital Rivière-des-Prairies et professeur titulaire au Département de psychiatrie de
l’Université de Montréal. « La recherche établit hors de tout doute que les enfants et les
adolescents sont particulièrement affectés par les nuits trop courtes, notamment parce qu'ils sont
en pleine période de développement. C'est d'autant plus important à considérer lorsque l’on
réalise que de 10 à 25 % de tous les enfants et adolescents canadiens présentent des difficultés
à bien dormir et que cette proportion atteint 45 à 85 % pour les enfants autistes. »