ZNA
Une blouse qui perce, est-ce dû à la blouse, au choix de la blouse ou à une mau-
vaise utilisation de celle-ci ? La question s’est posée au ZNA à la suite d’une
plainte. Plainte qui a également donné lieu à une campagne de sensibilisation.
Car la sélection et l’utilisation d’une blouse ne font généralement l’objet d’aucune
réflexion. Il y avait là matière à discussion avec Martine Mul, coordinatrice Hygiène
hospitalière du ZNA (Anvers).
Martine Mul n’y va pas par quatre chemins : « En
règle générale, rares sont ceux qui réfléchissent
au choix et à l’utilisation d’une blouse d’opération.
Dès lors, rien de plus logique qu’une plainte soit
directement imputée au vêtement, même si sou-
vent, celui-ci n’est pas en cause. » Madame Mul
a donc décidé de saisir la balle au bond : il fallait
conscientiser le personnel de l’hôpital au choix et à
l’utilisation des blouses d’opération. Mais aussi rap-
peler que la sécurité du patient et du soignant figure
en tête des priorités. C’est alors qu’est née l’idée
d’organiser une campagne d’affichage. Deux affiches
ont été conçues, une pour la salle d’opération et une
pour les autres départements, comme le service de
radiologie et le laboratoire de cathétérisme. « Cette
campagne ciblait principalement les médecins qui
portent une blouse d’opération. Globalement, ils sont
plus difficiles à sensibiliser. Le message complé-
mentaire relatif à la sécurité des patients s’adressait
plus spécifiquement au personnel soignant, pour
lequel c’est aussi un point important » explique
Martine Mul.
Intervention en milieu sec ou humide
Une série de critères a présidé à l’élaboration de la
campagne. Pour le choix d’une blouse d’opération, le
principe est le suivant : réserver les blouses
standard aux interventions en milieu sec et utiliser
une blouse plus résistante pour les milieux humides.
L’affiche destinée aux salles d’opération soulignait
également l’importance d’une température ambiante
adéquate. Cette température doit être adaptée à la
salle d’opération et ne jamais dépasser 23°C. Elle ne
peut en aucun cas influencer le choix d’une blouse.
Une salle d’opération où règne une température
relativement élevée incitera à revêtir une blouse fine,
qui risque de ne pas convenir au type d’intervention
prévue. Par ailleurs, la température ambiante a aussi
des conséquences sur le patient en termes de normo-
thermie.
Une blouse d’opération n’est pas un essuie-mains
Seule une blouse parfaitement propre assure une
protection optimale contre les infections. Il est donc
tout à fait exclu de s’y essuyer les mains. « Cette
règle est trop souvent bafouée, il nous semblait
donc utile d’attirer l’attention sur ce point dans notre
campagne », poursuit Martine Mul. « Enfin, il fallait
rappeler l’importance d’un contrôle de la blouse après
l’intervention. Une blouse correctement utilisée ne
présente ni trou ni déchirure, et encore moins des
traces de doigts. »
Bien choisir sa blouse d’opération
Un message relayé par les chefs de service
La campagne a été menée en juin et en juillet sur les
6 campus anversois. Les affiches ont été remises aux
chefs de service, qui ont aussi reçu quelques expli-
cations sur l’objectif de la campagne. L’occasion de
clarifier encore une fois les deux messages. Les chefs
de service ont réagi diversement. Certains étaient
surpris, dans le sens où ils se demandaient s’il y avait
un problème, d’autres n’étaient pas très enthousiastes
à l’idée de s’adresser aux médecins. D’autres encore
ont trouvé que l’idée était très bonne parce qu’ils
s’intéressent eux-mêmes au sujet dans le cadre de la
sécurité. Naturellement, le point de vue des chefs de
service conditionne en partie la réussite d’une cam-
pagne. Ils en sont en quelque sorte les messagers et
peuvent donc lui donner un poids supplémentaire.
Objectif atteint ?
« J’ai manqué de temps pour me rendre régulièrement
sur nos campus et soutenir la campagne. C’est
dommage, parce que mon rôle implique une grande
part de conseil et que cette campagne était un bon
moyen de favoriser une attitude positive. Dans l’idéal,
j’aurais dû accrocher les affiches dans chaque salle
d’opération et dans les bureaux des infirmiers. Mais
n’étant pas en mesure d’assurer un bon suivi, je les y
ai simplement déposées. Les réactions ont été
partagées », poursuit Martine Mul.
« Dans certains départements, la sensibilisation a
fortement progressé, au point que l’idée a été étendue
aux champs opératoires. Dans d’autres par contre, les
réactions sont plutôt maigres. Sans compter que des
problèmes surgissent parfois lorsque le choix se porte
sur une blouse standard pour une opération en milieu
sec et que des complications se présentent. Je n’ai pas
pu anticiper de telles situations. »
De manière générale, la conclusion est que les
travailleurs concernés ont reçu le message et qu’ils en
ont parlé entre eux. Par ailleurs, l’ajout de la question
de la température a renforcé la prise de conscience.
What’s next
À plus long terme, le groupement hospitalier compte
faire l’inventaire de l’assortiment des blouses
d’opération et dresser la liste des blouses convenant
aux différents types d’interventions. Il se peut que la
démarche aboutisse à une modification du manuel
de procédures. Cette campagne constitue la première
étape d’un projet de longue haleine !
ZNA
Une blouse opératoire est conçue pour minimiser le risque de contamination bactérienne de la plaie chirurgicale par
le personnel du bloc opératoire. Il est important d’estimer le risque. Celui-ci est déterminé par le risque d’infection, la
durée de l’intervention et la quantité de liquides.
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