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DOSSIER
DE PRESSE
COMMUNIQUE DE PRESSE
Clermont-Strasbourg 1943-2013
Commémoration du 70ème anniversaire
de la rafle de l’Université de Strasbourg
repliée à Clermont-Fd
L’Université Blaise Pascal marque, avec un programme de commémoration les 22, 23 et 25
novembre 2013, le 70ème anniversaire de la rafle de l’Université de Strasbourg repliée à
Clermont-Ferrand. L’occasion de rappeler la ténacité des liens de solidarité entretenus
pendant la guerre entre les universités clermontoise et strasbourgeoise et plus largement
entre auvergnats et alsaciens.
En novembre 1939, plus de 1 200 étudiants, ainsi que 150 professeurs et membres du corps
administratif de l’Université de Strasbourg, fuient l’Alsace touchée par le conflit naissant
avec l’Allemagne, pour venir s’installer dans les locaux universitaires de Clermont-Ferrand.
Sous la protection des auvergnats, les étudiants et professeurs alsaciens purent travailler
et organiser des mouvements de résistance jusqu’à ce qu’ils soient arrêtés le 25 novembre
1943 dans l’enceinte de l’Université clermontoise, avenue Carnot. Cette rafle sera la plus
importante que le monde universitaire ait connu durant cette période, avec plus 500
personnes arrêtées et 130 qui seront déportées.
Pour le 70ème anniversaire des ces faits tragiques, le Président de l’Université Blaise Pascal,
le Recteur de l’Académie de Clermont-Fd et le Maire de Clermont-Fd ont souhaité
s’inscrire dans la transmission, le témoignage en impliquant les lycéens, étudiants dans
l’organisation et l’animation des événements. La volonté est de proposer des actions de
sensibilisation auprès du grand public, notamment à travers la projection du documentaire
l’Université résistante (de Barcha Bauer) et le circuit en ville Chemins de Mémoire de
l’Université de Strasbourg à Clermont Ferrand.
Ils ont eu présents à l’esprit les paroles fortes d’une des hautes figures de l’Université
française Marc Bloch, dont les maîtres mots étaient « Déchiffrer le monde, confronter et
unir, recréer l’étonnement », dans son testament rédigé à Clermont Ferrand le 18 mars
1941 écrivait « Je me suis toute ma vie durant, efforcé de mon mieux, vers une sincérité
totale de l’expression et de l’esprit. Attaché à ma patrie par une tradition familiale déjà
longue, nourri de son héritage spirituel et de son histoire, incapable en vérité d’en
concevoir où je puisse respirer à l’aise, je l’ai beaucoup aimée et servie de toutes mes
forces…. Je meurs comme j’ai vécu, en bon français ».
Contact presse : Sophie DORN 06 08 35 95 43, [email protected]
Service communication Université Blaise Pascal - Sophie Dorn
22 novembre 2013
LE PROGRAMME DE LA COMMEMORATION
> Vendredi 22 novembre 2013
De 9h30 à 17h : Journée d’études sur L’engagement : parcours de lycéens, étudiants,
universitaires strasbourgeois et clermontois dans la Seconde Guerre Mondiale.
Conférences d’historiens et témoignages de survivants
Amphi N°1 fac de Lettres (29, bd Gergovia)
A 19h30 : projection du documentaire l’Université Résistante de Barcha Bauer en
présence du réalisateur. Echanges avec le public. Avec la participation de Cinéfac.
Lieu : amphithéâtre Michel de l’Hospital (41, bd François Mitterrand à Clermont-Fd)
Journée ouverte au grand public, lycéens, classes préparatoires, étudiants. Entrée libre.
> Samedi 23 novembre 2013 : Chemins de Mémoire de l’Université
de Strasbourg à Clermont Ferrand
De 14h à 17h : Circuit en ville commenté et proposé par des étudiants guides
conférenciers de l’UFR Lettres, Langues et Sciences Humaines de l’UBP.
Rendez-vous devant les bâches tendues sur les bâtiments en ville pour les explications !
> Lundi 25 novembre : Commémorations
A 10h : Hommage à Serge Fischer, Bibliothèque Clermont Université (1, bd Lafayette à
Clermont-Fd). Lecture du témoignage de Serge Fischer proposée par l’atelier Lectures
urbaines du SUC.
A 11h : recueillement dans le hall du 34 avenue Carnot et la cour du Manège devant le
monument.
A 15h : Projection du documentaire l’Université Résistante de Barcha Bauer en présence
du réalisateur (amphithéâtre n°1 UFR Lettres, Langues et Sciences Humaines). Echanges
avec le public. Entrée libre. Avec la participation de Cinéfac.
Service communication Université Blaise Pascal - Sophie Dorn
22 novembre 2013
L’UNIVERSITE DE STRASBOURG A
FERRAND : CHRONOLOGIE (1939-1945)
CLERMONT-
Septembre 1939 : l’ensemble de l’Université de Strasbourg (professeurs, personnel et
étudiants non mobilisés, bibliothèques, laboratoire, collections) se replie sur ClermontFerrand qui dispose de locaux universitaires neufs et spacieux, 200 wagons de matériel au
total. L’Université de Clermont se composait alors des Facultés des Lettres et des
Sciences, la Médecine, la Pharmacie et le Droit étant organisées sous forme d’écoles.
Strasbourg comptait sept facultés : Lettres, Sciences, Théologie protestante, Théologie
catholique, Droit, Médecine et Pharmacie.
1939 : 128 universitaires strasbourgeois adressent au Président de la République une
pétition « pour que la France maintienne les traditions de Liberté, de tolérance politique,
religieuse et ethnique qui constituent, au même titre que le territoire, le patrimoine de la
nation, font la force de son patriotisme et sont la source de son rayonnement universel ».
Eté 1940 : Après la débâcle de mai-juin Clermont-Ferrand devient le point de ralliement
des étudiants alsaciens démobilisés ; l’Université décide de rester en Auvergne. Autour de
Jean Cavaillès, naissance du mouvement de résistance Libération Sud.
Automne 1940 : La politique antijuive de Vichy se traduit par la destitution
d’universitaires respectés. Premières protestations.
Hiver 1941 : les autorités nazies exigent le rapatriement à Strasbourg de la BNUS ainsi que
des instruments, des livres, etc. des différentes facultés. Cette livraison se fait avec
réticence.
23 novembre 1941 : Inauguration de la Reichsuniversität Strassburg dans les anciens
locaux de l’Université de Strasbourg. Cette création, qui prétend renouer avec l’Université
d’avant 1918 est, en réalité, un des instruments de nazification de l’Alsace.
Novembre 1942 : occupation de la « zone libre » par l’armée allemande. Clermont
devient ville de garnison allemande et siège d’une section de la Gestapo. De nombreux
Alsaciens prennent le maquis.
24-25 juin 1943 : Première rafle de 37 étudiants au Foyer Gallia, rue de Rabanesse à
Clermont. Les étudiants juifs sont envoyés vers les camps de la mort.
25 novembre 1943 : Les nazis investissent l’Université et ses annexes, rassemblent le
personnel et les étudiants, soit 1 200 personnes, en retiennent entre 4 et 500, incarcérés à
la caserne du 92e Régiment d’Infanterie, puis procèdent à un tri : 130 personnes sont
déportées. Cet événement n’a pas d’équivalent ailleurs.
Mars 1944 : vague d’arrestations d’universitaires strasbourgeois
27 août 1944 : Libération de Clermont-Ferrand.
23 novembre 1944 : Libération de Strasbourg par le Général Leclerc.
30 juin 1945 : Fin de la dernière année universitaire de Strasbourg à Clermont.
Service communication Université Blaise Pascal - Sophie Dorn
22 novembre 2013
5 octobre 1945 : Le Général De Gaulle salue le retour de l’Université à Strasbourg :
« Pour en arriver là, je sais bien quelles épreuves elle a traversées : physiques, morales ;
mais du fait qu’elle se retrouve, toute entière rassemblée là où elle doit être, il me
semble que l’avenir lui apparaît désormais meilleurs, plus fort et plus grand… »
139 membres de l’Université sont morts en captivité ou au combat. Pour son exceptionnel
engagement, l’Université s’est vu décerner la Médaille de la Résistance en 1947.
Service communication Université Blaise Pascal - Sophie Dorn
22 novembre 2013
LE RECIT DES FAITS
Le jeudi 25 novembre 1943, jour choisi pour mener l’opération
contre l’Université de Strasbourg
Ce jour fut sans nul doute choisi sur les conseils de Georges Mathieu. Ayant étudié à
l’Université, il est le mieux placé pour connaître les pics de fréquentation et les rouages
des facultés. Le jeudi est jour de congé pour certains, c’est le moment où il y a le plus de
monde dans les facultés. Les étudiants de l’extérieur, les répétiteurs, les maîtres
d’internats, les professeurs de collège, les agrégatifs viennent suivre des cours en
auditeurs libres. C’est aussi le jour où la majorité des étudiants en droit se trouvent dans
les locaux de Carnot. Alfred Coste-Flôret, chef résistant, appartient à cette faculté. La
faculté de droit avait été fermée une semaine à la rentrée sur décision du doyen suite à
des chahuts contre un professeur pétainiste. Au début du mois de novembre, Ursula Brandt
reconnaissable à son manteau en imprimé panthère s’est rendue au secrétariat de
Stéphanie Kuder afin d’obtenir l’adresse de certains étudiants.
Au matin du 25 novembre, le quartier des facultés et de leurs administrations, délimité par
les boulevards Lafayette, Gergovia et le cour Sablon, est bouclé par une unité spéciale de
la Luftwaffe de 200 hommes dirigée par le colonel Elsatz, tous les effectifs disponibles de
la Gestapo de Clermont et de Vichy, ceux du Sicherei Dienst et du Sonker Kommando. On
remarque des mouvements de troupes : avenue Carnot, rue Bansac, rue d’Amboise et dans
le quartier militaire de Gribeauval. Pour mener des interrogatoires qui doivent suivre les
arrestations de masse, Blumenkamp et Ursula Brandt avaient avec eux sept hommes en
renfort : Kaltseis, Roth, Bisinius, Krabbe, Gothry, Buhler, et Georges Mathieu qui était le
seul français présent dans les forces d’attaque. Les bâtiments de la faculté sont encerclés
et investis rapidement. Georges Mathieu et Kaltseis se rendent au secrétariat afin de
récupérer les adresses des professeurs et des étudiants. Si l’un de ceux nommés sur la liste
n’était pas présent dans les locaux de l’université, l’ordre était de le récupérer à son
domicile.
Sous escorte policière et armée, à pied ou transportés dans des cars, les étudiants, les
professeurs, le personnel administratif sont amenés dans la cour de la grande Université
Carnot depuis les salles de cours, les bibliothèques, la faculté de droit et l’avenue
Vercingétorix. Le professeur Paul Collomp est abattu par Kaltseis pour ne pas avoir
rapidement obtempéré à ses ordres. Au rectorat, avenue Vercingétorix, Paul Weil, chef de
travaux, tente de se cacher dans une bouche d’aération. Blessé par balles, il est délogé
par les soldats. Six jeunes filles sont arrêtées à la Gallia. 1 200 personnes sont ainsi
rassemblées dans cet « enclos », les soldats sont aux fenêtres fusil à l’épaule. Les
membres de l’Université sont contraints de garder les mains en l’air. Les membres de la
Gestapo répètent avec insistance la liste des 17 personnes recherchées.
Un bureau est installé dans le hall de l’Université où siègent Georges Mathieu, Ursula
Brandt et Bisinuis. Après une longue attente, les prisonniers doivent monter devant ce
« tribunal » présenter leurs papiers et dans l’ordre hiérarchique : le corps enseignant, les
fonctionnaires et les étudiants en dernier. L’examen porte sur l’appartenance à la
Résistance et le contrôle de l’identité. En effet, selon la déposition de Georges Mathieu
lors de son procès, il s’agit d’arrêter les personnes figurant sur la liste des 17 noms, les
étrangers et les Juifs, les Alsaciens et les Lorrains de 18 à 30 ans susceptibles d’intégrer la
résistance, les doyens. Mathieu, fort de son expérience d’ex-résistant, dénonce les
porteurs de fausses cartes d’identité qui avaient échappé à la vigilance de Bisinius.
Service communication Université Blaise Pascal - Sophie Dorn
22 novembre 2013
Dans le hall, il y a deux groupes. A gauche, il y environ 400 personnes en majorité des
Clermontois et à droite la plupart des Alsaciens. Le groupe de droite est embarqué dans
des camions. Ils sont transférés à la prison du 92ème régiment d’infanterie. Dans la soirée,
un nouveau triage eut lieu dans les locaux de la prison. Il y eut de nouvelles libérations. Le
2 décembre, une douzaine de professeurs, et 89 étudiants dont 19 de Clermont-Ferrand
restaient encore en détention.
Service communication Université Blaise Pascal - Sophie Dorn
22 novembre 2013
LES LIEUX DU CHEMINS DE MEMOIRE DE L’UNIVERSITE
DE STRASBOURG A CLERMONT-FD
Université Blaise Pascal, rue Paul Collomp
PAUL COLLOMP, Professeur de lettres, chevalier de la Légion d’honneur, Croix de Guerre
1914-1918, abattu devant son bureau à l’Université, avenue Carnot le 25 novembre 1943
Université Blaise Pascal, 34 avenue Carnot
TEDDY PIAT, étudiant réunionnais inscrit en histoire à l'Université de Strasbourg, membre
du groupe des Gergoviottes. Il est emprisonné à Fresnes puis déporté à Mauthausen le 17
septembre 1943. Détaché au commando de Gusen, il sera libéré par les Américains le 5
mai 1945 et rapatrié le 14 septembre 1945.
Service communication Université Blaise Pascal - Sophie Dorn
22 novembre 2013
Bibliothèque Universitaire Lettres, boulevard Lafayette
SERGE FISCHER, engagé activement dans la Résistance, ce communiste convaincu devint le
responsable pour l'Auvergne du Front national de lutte pour l'indépendance de la France.
Torturé, il ne dit rien, faisant dire à son bourreau : "Der Mann ist aus Eisen" ("C'est un
homme de fer"). Déporté, il trouva encore la force morale de partager le peu qu'il avait.
Affaibli, il tint à participer à la libération du camp de Buchenwald.
Rejeton d'une famille bourgeoise de Colmar par son père et d'une famille juive provenant
de Russie par sa mère, Serge Fischer était bibliothécaire et c'est en tant que membre de
l'Université de Strasbourg, repliée à Clermont-Ferrand, qu'il organisa le transfert des
collections de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg en Auvergne. Le 4
novembre 1943, il est arrêté sur son lieu de travail, à la Bibliothèque universitaire du 1,
boulevard Lafayette. Là, en sa mémoire, sera apposée une plaque rappelant son courage,
le 25 novembre 2013, en présence de nombreuses personnalités et des représentants de
l'Université de Strasbourg.
Université d’Auvergne, école de Droit
GROUPE d’étudiants strasbourgeois et clermontois entourant le professeur Piettre dans la
cour de l’Ecole Libre de Droit.
Service communication Université Blaise Pascal - Sophie Dorn
22 novembre 2013
Rectorat, jardin Lecocq
LABORATOIRE DE SCIENCES avec des étudiants strasbourgeois en pharmacie dans les locaux
de l’actuel Rectorat.
Rectorat, avenue Vercingétorix
JOSEPH FEUERSTEIN, caissier de l’Université de Strasbourg, arrêté dans l’exercice de ses
fonctions le 25 novembre 1943, déporté à Buchenwald puis à Mauthausen où il est mort.
Service communication Université Blaise Pascal - Sophie Dorn
22 novembre 2013
Conservatoire, ancien lycée Blaise Pascal
TAUPE KLEBER, étudiants strasbourgeois et clermontois de la classe préparatoire
scientifique, Taupe Kléber 1942-1943.
Lycée Blaise Pascal, avenue Carnot
KHAGNE 42-43, étudiants strasbourgeois et clermontois de la classe préparatoire
littéraire, khâgne 1942-1943.
Service communication Université Blaise Pascal - Sophie Dorn
22 novembre 2013
Mairie de Clermont-Ferrand
FONTAINE D’AMBOISE, groupe d’étudiants strasbourgeois en droit devant la fontaine
d’Amboise. Au centre le professeur de Droit Claude Thomas, arrêté à Clermont le 7 mars
1944, déporté à Dora où il est mort.
Conseil Général du Puy-de-Dôme
MARC BLOCH, Professeur d’histoire médiévale à Strasbourg puis à la Sorbonne et à
Clermont Ferrand dans le cadre de l’Université de Strasbourg repliée. Responsable des
maquis en Zone Sud pour les Mouvements Unis de Résistance, arrêté par la Gestapo, fusillé
à Saint Didier de Formans (Ain) le 16 juin 1944.
Service communication Université Blaise Pascal - Sophie Dorn
22 novembre 2013
Caserne du 92ème Régiment d’Infanterie, maison du Tailleur (rue
Pélissier)
HENRI WEILBACHER, étudiant en droit, membre du mouvement de Résistance Les Ardents,
secrétaire de l’Intendant de police de Clermont, arrêté pour espionnage et fusillé le 25
mars 1944 au stand du 92°RI.
Musée de la résistance, Chamalières
DESSIN DE LA CATHEDRALE DE STRASBOURG, sur le mur d’une cellule avenue de Royat.
Service communication Université Blaise Pascal - Sophie Dorn
22 novembre 2013
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