
Un marché en croissance
Les mutations démographiques,
épidémiologiques et économiques
entraînent des transformations
du marché pharmaceutique. La
population mondiale s’accroit
et vieillit : de nouveaux besoins
médicaux émergent et les maladies
sévissant dans les pays en voie de
développement ressemblent de plus
en plus à celles qui affectent les
habitants des pays développés. Ces
changements génèreront d’immenses
opportunités pour la Pharma.
Il est prévu que la population
mondiale passe de 6,5 milliards
en 2005 à 7,6 milliards en 2020.
Par ailleurs, cette population vieillit
rapidement : en 2020, environ 719,4
millions de personnes – 9,4 % de
la population mondiale – auront
65 ans ou plus, en comparaison
avec les 477,4 millions (7,3 % de la
population) en 20051. Les personnes
âgées consomment évidemment plus
de médicaments que les jeunes :
parmi les plus de 75 ans, 4 personnes
sur 5 consomment au moins un
médicament de prescription, alors
que 36 % en prennent au moins
quatre2. Ainsi, le facteur « troisième
âge » augmentera considérablement
le besoin de médicaments.
Les avancées cliniques vont renforcer
cette tendance. Les améliorations
de ces dernières décennies ont
déjà transformé des pathologies
auparavant mortelles en des
maladies chroniques, augmentant
ainsi la demande de médicaments
susceptibles de soigner de telles
maladies. Le nombre de décès dus
à des attaques cardiaques a diminué
de plus de 50 % dans la plupart
des pays industrialisés depuis les
années 603, par exemple, alors que
le taux moyen de survie à cinq ans
pour les patients américains atteints
d’un cancer a progressé de 53 %
dans le milieu des années 80 à 66 %
aujourd’hui4.
La demande pour de nouveaux anti-
infectieux est aussi en hausse, en lien
avec le développement de certaines
souches de maladies existantes
résistantes aux médicaments. La
CDC américaine (« US Center for
Disease Control and Prevention »)
estime que plus de 70 % des
infections hospitalières américaines
sont résistantes à au moins l’un des
antibiotiques les plus communément
employés pour les traiter5. Et la
recherche médicale a mis à jour des
problèmes qui n’étaient auparavant
pas identifiées – y compris des
facteurs de risque comme le
syndrome métabolique, ainsi que
des états comme le syndrome de la
fatigue chronique - qui, selon des
études récentes, seraient liés à des
modifications génétiques dans les
globules blancs6.
Dans le même temps, de nouvelles
maladies, incluant les mutations
d’anciennes maladies, émergent.
L’urbanisation croissante et la
mobilité accrue ont contribué
à l’introduction de nouvelles
pathologies dont certaines se
répandent extrêmement rapidement
et se révèlent très difficiles à traiter.
Quelques jours ont suffi à l’épidémie
de pneumonie atypique, ou SRAS,
pour se propager de l’Asie à
l’Amérique du Nord et à l’Europe. De
même, le virus H5N1 de la grippe
aviaire s’est répandu de la Chine
et de l’Asie du Sud-est au Moyen
Orient. Le coût humain est pour
l’instant très limité mais l’impact
d’une pandémie de grippe aviaire se
révèlerait catastrophique.
Le réchauffement climatique pourrait
aussi avoir un effet majeur sur la
santé à l’échelon planétaire.
Le marché mondial
des médicaments
est en pleine
croissance, bien
que la demande
évolue vers de
nouveaux domaines
thérapeutiques,
un retournement
que le changement
climatique pourrait
accélérer.