Jusqu’au début des années 1990, les patients recouraient aux anti-inflammatoires, à la cortisone et
aux SAARD (Slow Acting Anti-Rheumatic Drugs), qui restent aujourd’hui des médicaments de
première ligne. Le plus important de ces derniers est le méthotrexate. Le méthotrexate à faibles doses
reste le premier choix dans le traitement de fond de la polyarthrite rhumatoïde »1. Certains effets tels
le ralentissement des atteintes articulaires ont été observés radiologiquement, mais ces médicaments
ont leurs limites. Ils s’accompagnent d’effets secondaires et pour beaucoup de patients ces
traitements ne procurent pas l’amélioration attendue : ils n’enraient par le cours de la maladie.
Des avancées majeures
A partir de 1990, l’exploration du génome humain et le décodage de notre capital génétique, l’ADN
humain, couronnent des années de recherches. Ce vaste champ de connaissance a mené au
développement des médicaments dits biologiques, faits à partir d’organismes vivants; ils ont changé
la vie de nombreux malades.
Le premier médicament biologique utilisé à grande échelle est l’infliximab, un « anti-TNF »2, substance
fortement impliquée dans le processus de l’inflammation. La molécule fut découverte par Jan T. Vilček,
un scientifique américain né à Bratislava. Elle fut ensuite transformée en médicament par Hubert
Schoemaker, d’origine Hollandaise, parti à 18 ans aux US pour y faire ses études de biologie et dans
la foulée, fonder sa propre entreprise. L’histoire de ce médicament illustre bien le parcours parsemé
d’obstacles que traverse toute percée innovatrice: répondre aux besoins des patients, preuves à
l’appui, selon des critères scientifiques établis par les chercheurs et les cliniciens, satisfaire aux
exigences des autorités régulatoires et rassembler le capital à risques tiennent de la gageure, a fortiori
s’il s’agit d’une molécule peu connue. Derrière une suite de contraintes arides se cache une intense et
longue mobilisation de qualités humaines, avec ses moments de déception, de doute et de réussite.
Depuis lors, il existe 5 « anti-TNF » en Belgique. D’autres produits de la biotechnologie peuvent aider
certains malades dans plusieurs maladies auto-immunes dont la polyarthrite rhumatoïde.
Notons que ces médicaments empêchent la progression de la maladie et permettent d’en contrôler les
symptômes, mais ils ne sont efficaces que pour certains patients bien ciblés, répondant à des
conditions très strictes. Bien utilisés, ils rendent service à de nombreux malades ayant épuisé les
autres options (15 à 20% de patients souffrant d’PR).
Des traitements remboursés à certaines conditions en Belgique
Le remboursement des médicaments biologiques contre la PR est soumis à certaines conditions. Il faut
d’abord qu’une réponse insuffisante à l’utilisation optimale préalable d’au moins deux SAARD soit
cliniquement établie. Pour ensuite obtenir le remboursement du traitement du médicament
biologique, des échelles d’évaluation et des questionnaires (DAS 28 et HAQ3) ont été développés,
permettant de suivre l’état des patients. Ils sont également utilisés pour obtenir la continuation du