LES CHAMPS
ELECTROMAGNETIQUES
DANS L’HABITAT
La multiplication des sources d’émissions de rayonnements électromagnétiques dans notre
environnement n’est pas sans soulever un certain nombre d’interrogations : la présence de lignes
haute tension, transformateurs, installations électriques domestiques, TV, écrans d’ordinateurs, WI-FI,
téléphones portables et DECT, fours à micro-ondes… nous imposent d’être vigilants quant aux risques
potentiels qu’ils peuvent avoir sur la santé.
Aux vues des études actuelles, il est difficile d’apporter des preuves absolues de l’innocuité ou de la
nocivité des ceux-ci, mais le principe de précaution s’impose.
Les informations que nous vous proposons vous permettront de mieux connaître les risques.
Qu’est-ce qu’un champ électromagnétique (CEM) :
Il s’agit de l’association d’un champ électrique et d’un champ magnétique, et caractérisé par sa
longueur d’onde (en km) et par sa fréquence (en Hz) :
Le champ électrique (CE), mesuré en volts par mètre (V/m), est créé par la tension.
Une tension alternative génère un champ électrique variable, proportionnel à la tension électrique.
Fort à proximité de la source, il s’atténue avec l’éloignement.
Certains matériaux atténuent voire arrêtent les champs électriques.
Dans une ligne électrique domestique, c’est le fil de phase qui en est la source.
Le rayonnement du champ électrique dépend de la conductivité des matériaux, et de leur raccordement
électrique au sol.
Le champ magnétique (CM), mesuré en milliGauss (mG) ou microTesla (µT), est créé par le courant
électrique et dépend de l’intensité de celui-ci.
Un courant alternatif génère un CM variable (de fréquence 50 Hz dans nos installations domestiques).
Un CM variable est émis par les appareils comportant des bobinages (transformateur, moteur, ballast
de lampes fluorescentes…).
Le CM est proportionnel à l’intensité du courant électrique, et aussi à la distance entre les conducteurs
électriques : plus les fils électriques d’une ligne sont éloignés les uns des autres, plus le champ
magnétique est intense.
Les CM traversent la plupart des matériaux sans être atténués.
Tout appareil sous tension crée un champ électromagnétique, associant un champ électrique
(CE) et un champ magnétique (CM).
Les sources de pollutions électromagnétiques :
- Sources extérieures :
o lignes haute et moyenne tension, aériennes et enterrées,
o transformateurs,
o voies ferrées
o émetteurs de télécommunications
o antennes relais
o éclairage public
o ( …)
- Sources intérieures :
o le réseau électrique domestique,
o chauffage électrique : radiateurs, plancher et plafond rayonnant
o les appareils électriques et électroménagers : radioréveil, circuit électrique de spots
basse tension, lampes, fours à micro ondes, les équipements Hi-fi
o certains matériaux de construction diffusent aussi les champs électriques émis par le
réseau : les structures métalliques proches du réseau ou d’appareils électriques, près
des cloisons et plafonds en placoplâtre, cloisons et planchers en bois.
o les lits, sommiers et tous mobiliers métalliques rayonnent les champs électriques émis à
proximité,
o la téléphonie : téléphones portables et DECT, box Wi-fi,
source : d’après IRSN
Les effets des ondes électromagnétiques
Les CEM peuvent entraîner :
- Un effet général ou thermique : il s’agit de courants électriques induits dans le corps (basse
fréquence) et de l’échauffement des tissus (haute fréquence). Cet échauffement augmente avec
la fréquence. Le corps a une certaine capacité à réduire/neutraliser cet effet (ex grâce à la
circulation du sang) mais jusqu’à quel niveau ?
- Un effet spécifique ou athermique : qui concerne des fonctions biologiques particulières, par
exemple l’activité neuronale : les neurones communiquent en effet par impulsion à basse
fréquence. Ces effets sont très difficiles à mesurer, ce qui fait qu’ils ne sont pas normés. Il n’y a
donc en général pas d’information sur cet aspect.
Les effets les plus couramment rencontrés concernent les troubles du sommeil, fatigue, nervosité,
maux de tête, stress, perte de mémoire.
Mais aussi des risques d’augmentation des leucémies chez les enfants ont été démontrés (étude
FEYCHTING & ALHBOM, Institut Karolinska – Stockholm), concernant une population de 436 000
personnes vivant à moins de 300 mètres d'une ligne à haute tension entre 1960 et 1985.
D’une manière générale, les symptômes s’estompent à partir du moment où l’on s’éloigne des champs
sauf lorsque l’on devient électrosensible, hypersensible ou allergique aux CEM. Ces pathologies, non
reconnues officiellement aujourd’hui, apparues depuis peu, sont très handicapantes pour la personne
qui ne peut plus dans ce cas supporter même de faibles champs.
Selon le professeur BELPOMME : « Les études démontrent que jusqu’a 50 % de la population risque
de devenir très intolérante aux champs électromagnétiques au cours des 25 à 50 prochaines années ».
L'agence de recherche sur le cancer de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré, le 31 mai
2011, que l'usage des téléphones portables peut être cancérigène et qu’il est nécessaire de prendre
certaines précautions comme en limiter l’usage, kit oreillette, etc.
"Les preuves, qui continuent à s'accumuler, sont assez fortes pour justifier une classification au niveau
2b" – un des cinq niveaux de la classification qui définit des produits "peut-être cancérogènes pour
l'homme", telle est la conclusion de la réunion à laquelle ont participé pendant huit jours à Lyon une
trentaine d'experts de quatorze pays sous l'égide du Centre International de Recherche sur le Cancer
(CIRC).
Normes et seuils de sensibilité :
Les normes officielles françaises (guide CIPRNI) semblent inadaptées vis-à-vis de la problématique
des CEM : les valeurs limites ont été établies en fonction des effets immédiats, et non d’une exposition
longues aux CEM : 1000 mG pour le champ magnétique et 5000 V/m pour le champ électrique 50 Hz.
Le rapport Bioinitiative 2007 (synthèse française d’une étude réalisée par un groupe de 20
scientifiques indépendants, dans laquelle ont été analysées environ 2000 études concernant les effets
des rayonnements électromagnétiques sur la santé) est aujourd'hui l'analyse la plus complète sur le
sujet recommande :
- pour les champs électromagnétiques et basses fréquences : une limite d’exposition à 2 mG,
voire 1 mG dans les lieux de vie.
- Pour les hyperfréquences : une limite d’exposition à 0,6 V/m pour les lieux de vie.
Mesurer les CEM :
Les CEM peuvent être mesurés avec des appareils spécifiques : détecteur ou appareil de mesure
selon la sensibilité de la mesure recherchée.
Les détecteurs émettent un signal (sonore ou lumineux) lors du dépassement d’un certain seuil. Leur
sensibilité est faible et les seuils de détection souvent trop haut. A réserver pour les détections de CEM
générés par les appareils domestiques.
Les appareils de mesure, beaucoup plus précis (ils détectent des seuils très bas et ont une haute
sensibilité), sont plutôt réservés à des usages professionnels : leur coût est important.
Faire réaliser un diagnostic de l’installation électrique par un professionnel est nécessaire pour
mesurer les champs électromagnétiques haute et basse fréquence, mesurer la prise de terre et
préconiser des solutions quant à la suppression des sources de pollution.
Se protéger des CEM :
Il est possible de se prémunir de la plupart des CEM. Ceux générés par les lignes électriques et plus
particulièrement les lignes à haute tension n’ont pas de solutions : seul un éloignement suffisant peut
atténuer l’exposition.
Du fait des spécificités des champs électriques et champs magnétiques, la plupart des solutions seront
différentes. Cependant, des solutions sont valables dans les deux cas :
- l’éloignement de la source de CEM des lieux de sommeil et repos en priorité (50 cm
minimum), des zones de séjour et travail en général
- la mise hors tension des appareils, en débranchant l’appareil ou en coupant le courant :
multiprise avec interrupteur, horloge, Interrupteur Automatique de Courant (IAC)… prévoir la
mise en place d’interrupteur sur la phase ou d’interrupteur bipolaire,
- la suppression des équipements qui génèrent des CEM.
Une maison bio compatible ?
Limiter les CEM dès la conception ou la rénovation d’un logement est possible.
Quelques règles :
- l’éloignement des sources extérieures telles que :
o les lignes électriques : 20 m pour une ligne 20.000 Volts, 90m pour une ligne 90.000
Volts…
o les antennes relais : 200 m minimum (selon la puissance de l’émetteur)
o les relais TV et Wimax : leur forte puissance d’émission induit une portée de plusieurs
kilomètres (jusqu’à 25 km)
- réaliser une installation électrique bio compatible
- la connexion des structures métalliques (du bâtiment ou d’un appareil) au fil de terre,
- limiter les sources intérieures…
Une installation électrique biocompatible
Se préserver des CEM nécessite de mettre en place des solutions plus ou moins complexes selon les
problèmes rencontrés. S’il est possible de mettre en œuvre certains équipements soi-même, il est
toutefois conseillé de faire intervenir un électricien qualifié. Le réseau ALTERRELEC est un réseau
national regroupant des professionnels capables d’intervenir sur ce type d’installation.
Le coût d’une installation électrique biocompatible est évidemment supérieur à celle d’une installation
classique. Il dépend cependant de nombreux paramètres, dont les matériaux et équipements utilisés
pour se préserver des CEM.
La construction de maison en bois nécessite une attention particulière à ces problèmes de CEM, du
fais que le bois diffuse les champs électriques : une installation électrique blindée est nécessaire.
De même, les cloisons sèches à ossature bois ou métallique diffusent les CEM.
Il faut malgré tout savoir qu’aucune solution ne résout à elle seule tous les problèmes. Le choix se fait
donc en fonction des matériaux de construction, des éléments de l’installation électrique, du coût et de
la sensibilité des personnes vivant dans le logement.
Il faut préalablement veiller la bonne qualité de la prise de terre, élément essentiel de l’installation
électrique car elle assure la sécurité de personnes vis-à-vis du risque d’électrocution, mais aussi
neutralise les champs électriques :
- impédance (valeur de résistance de la terre) :
o norme : < 30 Ohms
o recommandé : < 10 Ohms
- contrôle de la valeur et de la localisation de la phase
Les basses fréquences :
L’installation électrique, de par ses différents éléments, produit des CEM. Recommandations :
- Conception du réseau électrique en épi : éviter les bouclages,
- les compteurs, tableaux de répartition, disjoncteurs : CEM jusqu’à plus d’un mètre
o éloignement du coffret : l’implanter dans une zone peu ou pas fréquentée
o la mise à la terre du coffret si métallique (cache tableau)
o coffret blindé
o éviter les bouclages dans le tableau électrique
- les conduits et câbles électriques (encastrés ou apparents) :
o utiliser du fil blindé (pour la phase) si passage de la gaine ICT dans un matériau ne
faisant pas écran
o distribution en épi
o si pieuvre : blindée
o éviter le passage du circuit électrique près d’endroits sensibles (lits, canapés…)
o utiliser des fils, câbles ou gaines blindés (principalement dans les zones de repos)
- boîtiers et appareillages :
o éloignement (30 à 40 cm voire plus selon la nature des matériaux de construction)
o utiliser des boîtiers blindés (enduits de graphite) raccordés à la terre,
o IAC (Interrupteur Automatique de Courant) pour les zones de repos : coupure du circuit
électrique la nuit
- Lampes et ampoules :
o Connecter les lampes en métal à la terre,
o Utiliser des lampes de classe I (raccordée à la terre)
o Ampoules basse consommation, fluo compactes : s’éloigner d’environ 30 cm
o Halogènes
Lampadaires : raccordement impératif à la terre
Spots : s’éloigner de 70 cm à 1 m du transformateur,
Spots sur câbles tendus : limiter la distance entre les câbles !
Lampes de bureau avec transformateur intégré : s’éloigner de 80 cm à 1 m…
o les variateurs de lumière
- le chauffage électrique :
o certains planchers chauffants, plafonds et murs électriques rayonnants,
o les radiateurs électriques (notamment ceux de classe II non relié à la terre),
- les lits à commande électrique, les matelas à eau avec régulation de température
- Les fours à micro ondes et tables à induction
Attention :
La chambre et les pièces de repos doivent être des endroits préservés :
- éviter certains appareils dans la périphérie du lit ou canapé,
o radioréveils (sinon éloignement de 70 cm)
o chaînes audio, TV, magnétoscope (sinon éloignement de 1,30 m)
- installer un interrupteur bipolaire sur les lampes de chevet
- éloigner les prises de courant de 30 à 40 cm de la tête de lit,
- éloigner les cordons, prolongateurs électriques,
- ou couper l’alimentation des prises de courant de la chambre par un IAC
- faire attention aux circuits électriques dans les cloisons,
- faire attention aux équipements et appareils placés derrière la cloison,
Les hyperfréquences
Les téléphones… portables ou sans fil (DECT) : même risque !
Leur usage peut avoir des conséquences sur la santé des utilisateurs, du fait de la très faible distance
entre eux et l’appareil. Les recommandations de l’AFSSET :
- modérer leur usage (durée),
- à ne pas utiliser si la réception est difficile : ils émettent à pleine puissance !
- interdire leur usage aux enfants,
- ne pas les porter à la ceinture ou prés du cœur,
- éloignement du téléphone portable de la tête par le kit oreillette,
- éloignement de la base du téléphone DECT (2 à 3 m)
Les stations et antennes relais…
De plus en plus nombreuses, installées sur des châteaux d’eau, immeubles, pylônes, elles exposent
les riverains aux ondes de manière permanente :
- éloignement de l’antenne conseillé : environ 200 m (selon puissance)
Et les relais TV…
- éloignement de l’antenne conseillé : plusieurs km (car puissance très importante)
Le WIFI
Omniprésent pour la connexion à Internet sans fil, le WIFI induit des champs intenses.
- le désactiver ne garantit pas l’arrêt de l’émission d’ondes !
- mettre l’émetteur WIFI dans un boîtier métallique, ventilé, raccordé à la terre
- le couvrir d’un tissu écran hyperfréquence,
Et le WIMAX…
Du fait de sa portée (10 à 25 km), le WIMAX engendre une pollution électromagnétique importante.
Les courants porteurs
Comme alternative au WIFI est proposée l’utilisation du courant électrique pour transporter des
informations : moins risqué que le WIFI, cette solution reste cependant pire que le système de transport
filaire (car les prises et les câbles émettent des champs électriques).
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