
possibles récidives chez des patientes porteuses de cancer de l’ovaire. Un effet
net sur la survie a pu être constaté chez certaines patientes (10).
L’anticorps monoclonal B43.13 a pu être utilisé en traitement de consoli-
dation après chirurgie et chimiothérapie de première ligne, dans une situation
de masse tumorale résiduelle. Elhen rapporte les résultats d’une étude multi-
centrique randomisée portant sur 342 patientes porteuses d’un cancer de
l’ovaire de stade III-IV en rémission complète après une première ligne de trai-
tement (11). Une perfusion d’anticorps ou de placebo était réalisée tous les
trois mois jusqu’à la rechute. L’émergence d’une réponse immunitaire de type
humoral (HAMA et anti-Ab2) était constatée chez plus de la moitié des
patientes et associée de manière significative à une évolution clinique favorable.
En prenant la population dans sa totalité, aucune différence statistiquement
significative en terme de survie sans progression n’a été constatée entre le bras
traitement et le bras placebo. Par contre, en prenant la sous population ayant
eu la meilleure réponse après la première ligne de traitement, la survie sans
progression a été de 20,2 mois pour l’anticorps B43.13 contre 10,3 mois pour
le placebo (p = .029). Le traitement n’a pas entraîné d’altération de la qualité
de vie et aucun effet secondaire significatif n’a été constaté.
L’étude randomisée en double aveugle placebo/oregovomab la plus récente
a porté sur une population de 145 patientes présentant un cancer de stade III-
IV, en rémission complète après une première ligne de traitement comportant
chirurgie et chimiothérapie à base de sels de platine (traitement de consolida-
tion) (12). Les patientes ont reçu une perfusion intraveineuse de vingt minutes
toutes les quatre semaines pendant deux mois, puis tous les trois mois avec un
maximum de 11 injections. L’anticorps était administré à la dose de 2 mg. Il
n’a pas été constaté de différence significative entre les deux bras concernant
l’objectif principal : le temps jusqu’à progression a été de 13,3 mois dans le
groupe traitement et 10,3 mois pour le groupe placebo avec un p = .71. Par
contre, un sous-groupe de 67 patientes considérées comme « bonnes répon-
deuses au traitement intial » a été isolé avec des résultats plus favorables puisque
le temps jusqu’à la progression a été de vingt-quatre mois avec l’anticorps
contre 10,8 mois avec le placebo. Ces patientes présentaient les caractéristiques
suivantes : traitement chirurgical initial optimal, réduction du taux de CA125
à 65 U/ml ou moins au troisième cycle de chimiothérapie et une normalisation
du taux de CA125 au moment de la randomisation. Une réponse immunitaire
de type humoral (HAMA et Ab2) a été constatée chez plus de 60% des
patientes, avec une corrélation en particulier dans le sous-groupe de pronostic
favorable entre l’émergence d’une réponse de type Ab2 et le temps jusqu’à
progression (28,2 mois contre 6,4 mois). Là aussi, dans cette étude, peu d’ef-
fets secondaires ont été notés, et la qualité de vie était préservée.
D’autres études de phase II ont pu être menées chez des patientes en
rechute. Une réponse immunitaire cellulaire T a pu être constatée et corrélée à
un bénéfice significatif en ce qui concerne le temps jusqu’à la progression et la
survie globale (13). Une étude publiée récemment a montré chez des patients
L’utilisation des anticorps monoclonaux dans le cancer de l’ovaire 531