Le changement climatique et la mobilité du littoral
Une mobilité naturelle du littoral
Des variations de température
Des variations du niveau marin
Des sociétés littorales qui se sont adaptées
Un système qui dysfonctionne
… influencée par les effets du changement climatique.
Une élévation de la température et d’autres effets au niveau global
Et en Normandie ?
Le littoral, d’une tendance évolutive…
LiCCo : utiliser le passé comme témoin
Définir des secteurs à enjeux
Interpréter pour une aide à la décision
… à la définition de secteurs pour l’aide à la décision.
Grâce aux carottages glaciaires, nous savons que le climat de la
planète obéit depuis des centaines de milliers d’années à des
cycles liés au fonctionnement de la Terre, avec des variations de
température importantes qui sont liées aux émissions naturelles
de gaz à effets de serre. La température baisse fortement durant
les « périodes glaciaires » et augmente durant les « périodes
interglaciaires ».
En lien avec ces variations thermiques, l’inlandsis, nappe
de glace recouvrant la terre ferme, fond ou se reconstitue :
donc, la mer de la Manche se vidange ou se remplit. La
dernière « période interglaciaire » (l’holocène) qui a
débuté il y a environ 15 000 ans devrait se terminer
actuellement.
Pendant des milliers d’années, les
sociétés ont appris à vivre sur le
littoral et à composer avec sa
mobilité naturelle. Les villages
ont parfois été déplacés sur les
hauteurs, des activités sont
apparues, d’autres ont disparu.
Depuis l’Ancien Régime et
jusqu’au XIXème siècle, les
modes de valorisation du littoral
ont évolué. Ces mutations
paysagères, économiques et
agraires, qui ont rendu
nécessaire la politique du tout
endiguement, ont accru
progressivement la vulnérabilité
des sociétés face à l’aléa de
submersion.
A lépoque romaine, le niveau de
la mer est a priori supérieur à ce
qu’il est aujourd’hui. L’inlandsis
de l’hémisphère Nord continue
de fondre et la hausse est
amplifiée par les mouvements
verticaux de croute terrestre que
cela engendre.
Naturellement, les villages gaulois
du littoral se développent sur les
hauteurs. Ainsi, lorsque la Gaule
est sous occupation romaine vers
le IIIème siècle avant JC,
l’aménagement du littoral est
bien différent de celui que nous
connaissons aujourd’hui : Saint-
Côme-du-Mont (50) ou Ifs (14)
auraient été des ports, et les
collines de Montchaton (50) et
de Sainte-Marguerite-sur-Mer
(76) accueillent des constructions
romaines.
La température globale de la terre devrait continuer à diminuer, mais
ce n’est pas le cas. En effet, depuis l’industrialisation de l’Europe en
1800-1850, l’augmentation rapide des émissions de gaz à effet de
serre, CO2, CH4, N2O a provoqué une élévation de la température de
près d’un degré en Normandie, ainsi que divers autres effets au
niveau global :
-L’augmentation de la température de l’eau de mer ;
-L’élévation du niveau marin ;
-L’augmentation de la fréquence des vents modérés
d’intersaison ;
-La modification possible des régimes de pluviométrie ;
-L’augmentation de la fréquence et de la durée des
inondations sur le continent ;
-La salinisation des aquifères côtiers ;
-L’augmentation de l’érosion régressive.
-La modification possible des habitats et écosystèmes
La mobilité naturelle du littoral de la Manche est donc globalement
impactée par les effets du changement climatique, notamment par
l’élévation du niveau marin.
Comment le littoral des sites ateliers LiCCo en France se comporte-t-il face
aux effets du changement climatique ?
Les effets du changement climatique sur le littoral au niveau local sont
généralement estimés par le transfert des connaissances et modèles du
global vers le local. Ils demeurent encore actuellement peu connus.
Néanmoins, l’Etat a acquis et acquiert actuellement d’autres données au
niveau local. Sur les sites ateliers LiCCo en France, il y a désormais :
-Une couverture totale en données LIDAR (Light Detection
And Ranging), technologie laser permettant de connaitre
précisément le relief avec une précision indiquée par les
bureaux d’étude de 20cm ;
-Des cartes à l’échelle communale montrant les zones situées
sous le niveau marin, et des PPRL (Plan de Prévention des
Risques Littoraux) pour les zones où les enjeux humains et
économiques sont forts ;
-Une cartographie de la piézométrie montrant les
écoulements d’eau souterraine et prenant en compte les
niveaux de basse et haute mer, ainsi qu’une réflexion en
cours sur le biseau salé.
Afin de mieux comprendre la manière dont le littoral des sites ateliers pouvait
évoluer à l’avenir, nous avons travaillé avec les acteurs locaux, en utilisant le passé
comme témoin et en traçant des tendances évolutives.
Le fait d’observer ensemble les faits historiques a permis de poser le consensus de la
mobilité du littoral. La méthode choisie a donc sollicité les acteurs locaux depuis le
commencement par :
-Le recueil d’iconographies auprès des acteurs locaux : cartes postales
anciennes, cartographies anciennes, documents écrits ;
-Des compléments obtenus par des recherches en archives nationales ;
-Des présentations et échanges sur les résultats en atelier : planches
illustrées, petits films, et frises chronologiques.
-La mise à disposition aux acteurs locaux de l’ensemble des données et
résultats sur le site Internet LiCCo, en libre téléchargement.
Calculer des tendances évolutives
Parce qu’elle permet la mise en place d’un suivi sur
plusieurs années, la position du trait de côte a été choisie
comme indicateur de la mobilité du littoral. Dans le cadre
d’un projet national, le travail complémentaire pour
l’ensemble des côtes de la Basse-Normandie est mené
actuellement par les services de l’Etat et le Réseau
d’Observation du Littoral Normand et Picard (ROLNP). La
caractérisation précise de la position du trait de côte
pour les sites ateliers LiCCo en France, a quant à elle, été
réalisée à partir d’une série de photographies aériennes
anciennes étalée sur les 60 dernières années. Les traits
de côte ont été dessinés à partir d’un logiciel SIG
(Systèmes d’Information Géographique), et leur
évolution moyenne a été calculée tous les 10 mètres
dans le logiciel MobiTC, du CEREMA (Centre d’Etudes et
d’expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité
et l’Aménagement).
Les résultats ont permis de
différencier globalement des secteurs
à enjeux sur les sites.
Couplée aux expertises liées à la
biodiversité, à la sociologie, au
« porter à connaissance » de l’Etat,
ainsi qu’aux connaissances locales,
leur interprétation fine peut fournir
aux élus en France une véritable aide à
la décision.
La connaissance de la topographie fine
des secteurs, par l’utilisation des
données LIDAR, permet de compléter
l’interprétation des résultats.
=
© SOCRATES, 2011 schéma modifié - Histoire du niveau de la mer au quaternaire récent (nooa paleoclimatology)
© Modification du schéma original de Ph. CAMOIN et D. NICOLAS IRSTEA, Conservatoire du littoral 2014
© Petit et al.1999
© DREAL BN, 2014
© Compilation de documents BnF, archives 50, Géoportail
Support : Ign © Bd Ortho 2010 Manche, conception Conservatoire du littoral, 2014
Support LIDAR © CLAREC, statistiques et conception Conservatoire du littoral, 2014
Ign © Bd Ortho 2010 Manche, conception Conservatoire du littoral, 2014
140 000 ans
60 000 ans
0
Niveau de la mer (m)
100
50
+10
-10
0
Bulles d’air dans la glace © DREAL BN
Illustrations compilées par le Conservatoire du littoral, projet LiCCo
Une des plus-values du projet LiCCo en
France est le lien direct qui a été instauré
avec les acteurs locaux. Ainsi, tout au
long du projet, les usagers des sites mais
aussi les autres acteurs clés du territoire
ont fait leur retour sur les données mises
à disposition.
L’ensemble des méthodes et résultats du
projet LiCCo en France ont été pensés et
produits de façon à être transférables et
reproductibles pour d’autres organismes,
c’est pourquoi ils ont été publiés au fur
et à mesure sur le site Internet
www.licco.eu
Poster réalisé le 05-09-2014 © Conservatoire du littoral, projet LiCCo.
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