
b. Interrogatoire
En premier lieu, il convient d’identifier rapidement la situation : cette grossesse est-elle désirée ?
quelle est la situation avec le père de l’enfant ? est-il au courant ? Bref, que pense la patiente de
cette grossesse ?! Selon sa réponse, on s’orientera vers deux types de consultation très différents :
une 1ère consultation de grossesse ou une consultation pré-IVG…
La deuxième question primordiale est la datation de grossesse, il s’agit donc de déterminer avec
la patiente la date des dernières règles pour estimer le terme, et interroger sur les résultats
d’éventuels tests de grossesse sanguins effectués.
L’interrogatoire doit aussi évaluer l’état de santé actuel de la patiente : existence ou non de
nausées, d’asthénie, de malaises, de pertes vaginales, de métrorragies, de douleurs…
Une partie majeure aussi de l’anamnèse est de rechercher une grossesse à risque, afin de
pouvoir orienter correctement la patiente, comme expliqué précédemment. Bien sûr, si le médecin
connait bien sa patiente, depuis longtemps, ceci se fera plus rapidement. Mais il convient tout de
même de vérifier :
- Les antécédents médicaux : maladies, traitement chronique ou en cours, allergies,
transfusion, vaccinations…
- Les antécédents chirurgicaux, notamment abdominaux
- Les antécédents gynécologiques : contraception, infertilité, traitement, infections, fréquence
et normalité des frottis…
- Les antécédents obstétricaux : grossesses, accouchements, poids de naissance des enfants,
allaitement, péridurale, anesthésie, épisiotomie, césarienne, forceps…
- La prise d’acide folique ou non en pré-conceptionnel
c. Information de la patiente : importance de la hiérarchisation
Après l’interrogatoire de la patiente, et avant l’examen clinique, le médecin généraliste doit
donner toute une série d’informations et de recommandations relatives à la grossesse. Mais il faut
rester vigilant, car la patiente est déjà un peu perturbée par le fait d’être enceinte, donc il est
important de ne pas la noyer sous un amas d’informations qu’elle n’aura ni le temps ni la
disponibilité pour intégrer.
Le médecin doit alors HIERARCHISER les informations à donner, et prioriser les messages clés
qu’elle doit retenir de la consultation.
Typiquement, dans le cas de ma patiente présentée dans le RSCA, j’ai été prise de cours par
son annonce de grossesse, son manque total d’information et le motif initial de sa consultation.
Voulant à tout prix tout dire et tout faire bien, j’ai oublié des messages importants et n’ai pas du tout
hiérarchisé ma consultation.
Par exemple, ce n’est pas à cette 1ère consultation de grossesse que le médecin peut s’atteler
au sevrage tabagique. La solution est de proposée une consultation rapprochée dédiée au tabac si la
patiente souhaite se sevrer ou diminuer sa consommation tabagique.