UNIVERSITE KASDI MERBAH-OUARGLA FACULTE DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES Mimoire MASTER ACADEMIQUE Domaine: Sciences de la nature et de la vie Filière : Biologie Spécialité : Microbiologie appliquée Présenté par: GHERBAL Aldjia Thème Thème Effets de la salinité sur la stabilité des biosurfactants produits par des souches bactériennes telluriques en présence de pétrole brut. Soutenu publiquement Le : 09/06/2014 Devant le jury : OULD EL HADJ M. (Professeur) Président OULD EL HADJ-KHELIL A. (Professeur) Encadreur DJERBAOUI A N. (MAA) Co-Encadreur HESSAINE A (MA) Examinateur Année universitaire: 2013/2014 UKM Ouargla. UKM Ouargla. UKM Ouargla. UKM Ouargla. Je dédie fruits de ce modeste travail à : Primo à mes parents : ma belle mère et mon bon père qui m’ont beaucoup soutenu et en couragè jusqu’à bout et que dieu leur accorde une longue vie. Mes sœurs qui ont toujours cru à ma réussite. Mes neveux (Anas, Nidhal, Montana, Fatah, Ismail, Doha et Djanat). Tous mes frères ABD ALHAMID, AZDDIN, ABD ALHAFIDE et leurs familles, aussi ADEL. Je dédie spécialement à mon neveu TAYEB. À mes enseignantes OULD EL HADJ KHELIL. A, DJARBAOUI AMINA NESRINE et BOUDERHEM AMEL. Mes amies : khadija, Hana, Meriem, Radia, Aziza, Halima, Souria, Sara, Masouda, Ferdous, Nesrine, Amina, Khaoula, Asma, Samiha, Batoul, Imane…etc. N’oublier pas de dédier à ma très chère Amel et sa tous famille et je souhaite une belle vie. À la deuxième moitié dans ma vie LAID et sa famille. Particulière à ma chère HADJER BEN LAMOUDI et sa famille. Tous mes camarades surtout la promotion 2013/2014 Option Master II microbiologie Appliquée. A toute ma famille. A tout mes amis. Ainsi qu’à tous ceux qui me sont chers. Tous qui m’on aider de proche ou de loin. Aldjia (Djanat) Je tiens tout d’abord à remercier ALLAH de m’avoir donné le courage, la patience et la volonté pour achever ce modeste travail. Je remercie très chaleureusement mon encadreur madame OULD EL HADJ-KHELIL Aminata., Professeur à l’Université Kasdi Merbah-Ouargla, qui n’a ménagé aucun effort pour que ce mémoire puisse voir le jour. Je lui exprime ma reconnaissance de m’avoir fait confiance, et pour l’intérêt qu’elle a porté à ce travail en acceptant de diriger cette étude. Mes vifs remerciements et ma profonde reconnaissance s’adressent à Mon Co-Encadreur Melle DJERBAOUI Amina-nesrine, d’avoir accepter de m’encadrer au laboratoire. Je la remercie infiniment pour son aide et ses conseils judicieux durant la réalisation de ce travail. Je remercie l’ensemble du jury, Monsieur OULD-EL-HADJ Med DIDI Professeur à l’U.K.M.O. Je lui exprime ma gratitude pour avoir accepter de présider le jury de ma soutenance, et Mme HESSAINE A., Maitre Assistante A à l’U.K.M.O, qui a bien voulu examiner ce travail. Je remercie également tous les enseignants de mon cursus universitaire qui ont contribué à ma formation. A touts le personnel des laboratoires pédagogiques et aux travailleurs De la faculté SNV pour leur gentillesse et leur disponibilité. Je remercie enfin toute la promotion (02) de Master II microbiologie Appliquée Toutes les personnes qui nous ont apporté leur Soutien et qui ont contribués de prés ou de loin à la réalisation de Ce travail. *Aldjia* TABLE DES MATIERES Liste des figures Liste des photos Liste des tableaux Liste des abréviations Résumé ملخص Abstract I II III IV V VI VII Partie I : Etude bibliographique Introduction 1 I. Généralité sur les hydrocarbures 3 I. 1. Définition et caractéristiques 3 I. 2. Origine des hydrocarbures 3 I. 3. Classification 4 II. Généralité sur les biosurfactants 5 II. 1. Définition 5 II. 2. Type de biosurfactants 6 II. 3. Nature chimique et classification des biosurfactants 7 II. 4. Biosynthèse et rôle physiologique 14 II. 5. Utilisation des biosurfactants 14 II. 6. Potentialité des biosurfactants 15 II. 7. Les différentes applications des biosurfactants 16 III. Production des biosurfactants 17 III. 1. Microorganismes producteurs 17 III. 2. Identification des biosurfactants 19 III. 3. Propriétés physico-chimiques des biosurfactants 19 III. 4. Paramètres influençant la production des biosurfactants 22 a) Influence de la source de carbone. 22 b) Influence de l'azote 22 c) Influence du PH 23 d) Influence des sels minéraux 23 e) Influence de l’oxygène 23 f) Influence de la vitesse d’agitation 23 IV. Généralités sur la salinité 23 IV. 1. Définition 23 IV. 2. Définition de la salinisation 24 IV. 3. Mesure de la salinité 24 IV. 4. Effet de la salinité Partie II: matériel et méthodes 24 I. Situation de la région d’étude : (OUARGLA) 26 II. Matériel et méthodes 27 II. 1. Matériel 27 II. 1. 1. Matériel biologique 27 a) Origine des souches bactériennes utilisées 27 b) Milieux et conditions de culture 27 II. 2. Méthodologie de travail 27 II. 2. 1. Etude microbiologique 27 II. 2. 1. 1. Repiquage des souches isolées 27 II. 2. 1. 2. Conservation des souches bactériennes 27 II. 2. 2. La production des biosurfactants par les souches sélectionnées 27 II. 2. 2. 1. Pré-culture 27 II. 2. 2. 2. Les cultures 28 II. 2. 2. 3. Suivi de la cinétique de croissance des souches sélectionnées 30 II. 2. 3. Etude de l’effet de la salinité sur les propriétés tensioactives des 31 biosurfactants produits par les souches bactériennes sélectionnées en présence de pétrole brut L’index d’émulsion E24 31 a) Détermination de l’index d’émulsion et le test de salinité 31 b) Calcul de l’index d’émulsion E24 31 III. Partie III : résultats et discussions Résultats et discussion 32 III. 1. Résultats 32 III. 1. 1. Cinétique de croissance des souches bactériennes étudiées (S 70, 75 et 32 II. 2. 3. 1. 81) III. 1. 1. 1. Cinétique de croissance de S70 32 III. 1. 1. 2. Cinétique de croissance de S75 33 III. 1. 1. 3. Cinétique de croissance de S81 33 III. 1. 2. Index d’émulsification (E24) et test de la salinité (NaCl) 34 III. 1. 2. 1. Evaluation du pouvoir émulsifiant des souches sélectionnées en présence 34 du pétrole III. 1. 2. 1. 1. Pouvoir émulsifiant de biosurfactant produit par la souche 70 34 III. 1. 2. 1. 2. Pouvoir émulsifiant de biosurfactant produit par la souche 75 35 III. 1. 2. 1. 3. Pouvoir émulsifiant de biosurfactant produit par la souche 81 36 III. 2. Discussion 38 Conclusion Références bibliographiques Annexes 41 43 Liste des figures Figure 01 Figure 02 Figure 03 Figure 04 Figure 05 les plus utilisées pour illustrer les deux parties (hydrophile et hydrophobe) des molécules amphiphiles des surfactants. structure de rhamnolipide. structure de tréhalose-lipides. de sophorolipide produit par Candida bombicola ATCC. structure de surfactine. 6 8 9 10 10 Figure 06 Les fonctions des biosurfactants les plus demandées pour usage industriel. 16 Figure 07 Figure 08 Figure 09 Figure 10 schématique d'une micelle de biosurfactant. Localisation des sites d’étude. La production des biosurfactants par les souches sélectionnées. Cinétique de croissance de la souche bactérienne étudiée S70. 21 26 29 32 Figure 11 Cinétique de croissance de la souche bactérienne étudiée S75. 33 Figure 12 Figure 13 Cinétique de croissance de la souche bactérienne étudiée S81. Suivie la cinétique de la croissance de trois souche étudiée (S70, S75, et S81). 33 33 Figure 14 Index d’émulsion E24 de tensioactif produit par S70 en présence de glucose. Index d’émulsion E24 de biosurfactant produit par S70 en présence de pétrole. Index d’émulsion E24 de biosurfactant de S70 en présence de glucose. Index d’émulsion E24 de biosurfactant de S70 en présence de glucose. Index d’émulsion E24 de biosurfactant produit par S81 en présence de glucose. 34 Figure 19 Index d’émulsion E24 de biosurfactant produit par la S81 en présence de pétrole. 36 Figure 20 pouvoir émulsifiant de S70, S75 et S81en présence du glucose ou du pétrole additionnées de 20 g/l de NaCl. 37 Figure 15 Figure 16 Figure 17 Figure 18 I 35 35 35 36 Liste des photos Photo 01 Pré-culture du trois souches sélectionnées. 28 Photo 02 La production de biosurfactants par les trois souches sélectionnées 28 en présence du pétrole brut. Photo 03 Spectrophotométrie d’absorption atomique. 30 Photo 04 L’agitation par vortex. 31 Photo 05 Index d’émulsion E24 des souches étudiées en présence du pétrole 34 comme substrat d’émulsification. Photo 06 Préparation de milieu de culture. Annexe II II Liste des tableaux Tableau I La distribution structurale des phospholipides majeurs. 12 Tableau II Source microbienne et principaux types de biosurfactants. 13 Tableau III Composition élémentaire d’un pétrole brut. 17 Tableau IV Les matériaux et les équipements utilisés dans ce travail. III Annexe I Liste des abréviations ADSA-P Axysymmetric Drop Shape Analysis by Profile C Carbone CE Conductivité électrique CMC Concentration Micellaire Critique DO Densité Optique E24 Index d’émulsification g/l gramme par litre GN Gélose Nutritive H Hydrogène HAP Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques HCP Hydrocarbures pétroliers. HLB Balance Lipophile-Hydrophile IR Infrarouge l Litre MS Spectrométrie de masse NaCl Chlorure de sodium PH potentiel d’hydrogène PPGAS Proteose Peptone-Glucose-Ammonium Salts. RMN Résonance magnétique nucléaire SI Sophorolipides T Temps TK Température de Krafft TS Tension superficielle UV-Vis Lumière ultra-violette et visible IV Effets de la salinité sur la stabilité des biosurfactants produits par des souches bactériennes telluriques en présence de pétrole brut Résumé : L’objectif de notre étude est de rechercher l’effet de la salinité sur la production et la stabilité de biosurfactants produits par des souches bactériennes telluriques hydrocarbonoclastes en présence de deux substrats carbonés (le glucose ou le pétrole). Dans la majorité des biosurfactants produits l’index d’émulsion augment en présence du pétrole et de concentrations croissantes de NaCl allant jusqu’à 20 g/l et à 15 g/l en présence du glucose. Au-delà de cette concentration cet index diminue considérablement. Un pouvoir émulsifiant maximal de 46,23% est enregistré pour le biosurfactant produit par S70 en présence de glucose et de 15 g/ l de sel. Cet index atteint sa valeur maximale de 15,20% en présence de pétrole et de 20 g/l de NaCl. Le biosurfactant de la souche bactérienne 75 présente un index d’émulsion de 35,56% en présence de glucose et de 15 g/l de sel et de 31,27% en présence de pétrole et de 20 g/l de sel. La meilleure souche productrice de biosurfactant est la souche 81 qui a pu produire en présence de pétrole brut et de 20 g/l de sel un surfactant ayant un index d’émulsion de 43,97 %, alors qu’en présence de glucose et de 15 g/l de NaCl, le E24 maximal enregistré est de 34,44%. Mots clés: la salinité, propriété émulsifiante, biosurfactants, pétrole brut, bactéries telluriques. V آثبر الملىحة على استقرار جزيئبت السطح التي تنتجهب السالالت البكتيرية األرضية في وجىد النفط الخبم الملخص انهذف يٍ دساستُب انتذقيق في تأثيش انًهىدخ عهى إَتبج و استقشاس biosurfactantsانتي تُتجهب انسالالد انجكتيشيخ األسضيخ hydrocarbonoclastesفي ظم وجىد اثُيٍ يٍ سكبئض انكشثىٌ ( انجهىكىص أو انجتشول انخبو ). في انغبنجيخ انعظًى يٍ يُتجبد biosurfactantsيؤشش انًستذهت يضيذ ثذضىس انُفط و تشكيض كهىسيذ انصىديىو تصم إنى 20غشاو /نتش و 15غشاو /نتشفي وجىد انجهىكىص .و هزا انتشكيض يقهم انًؤشش إنى دذ كجيش. تصم قىح االستذالة ثذذهب األقصى إنى ٪46,23يتى تسجيههب ل biosurfactantانتي تُتجهب انسالنخ 70في وجىد انجهىكىص و 15غشاو/نتش يٍ انًهخ .ثهغ هزا انًؤشش قيًخ انذذ األقصى ة ٪15.20ثىجىد انُفط و كهىسيذ انصىديىو 20غشاو /نتش biosurfactant,يٍ انسالنخ انجكتيشيخ 75نذيهب يؤشش االستذالة 35,56%و رنك ثىجىد انجهىكىص و 15غشاو /نتشيٍ انًهخ و ٪31,27في وجىد انُفط و 20غشاو /نتشيٍ انًمح. يعظى انسالالد تقىو ثئَتبج biosurfactantو انسالنخ األفضم إَتبجب ل biosurfactantهي انسالنخ ، 81 وانتي يًكٍ أٌ تُتج في وجىد انُفط انخبو و 20غشاو /نتش يٍ انًهخ يع يؤشش يستذهت يصم إنى ، %43,97في ديٍ أَه في وجىد انجهىكىص و 15غشاو /نتش كهىسيذ انصىديىو ،يتى تسجيم انذذ األقصى ل E24ثـ .٪34,44 الكلمبت الذالة :انًهىدخ ,انخبصيخ انخهطيخ ,biosurfactant ,انجتشول انخبو ,ثكتيشيب انتشثخ. VI Effects of salinity on the stability of biosurfactants produced by telluric bacterial strains in the presence of crude oil Abstract: Objective of our study was to investigate the effect of salinity on the production and stability of biosurfactants produced by bacterial strains hydrocarbonoclastes ground in the presence of two carbon substrates (glucose o roil). In the vast majority of products biosurfactants index higher than the emulsion in the presence of oil and sodium chloride concentration sup to 20g / l and 15g / l in the presence of glucose. This reduces the concentration to a large extent to the index Emulsifiers by limiting the power of up to 46,23% maximum are recorded biosurfactant produced by the S70 in the presence of glucose and 15 g /liter of salt. This indicator reached a maximum value of 15,20% to the existence of oil and sodium chloride20g / l, biosurfactant from 75 bacterial strains has emulsion index 35,56%, and the presence of glucose and 15g / l of salt and 31,27% oil and 20g / l of salt. Most of the strains produce biosurfactant strains 81, which can occur in the presence of crude oil and 20g / l of salt to the surface, with the index emulsion up to 43,97%, whereas in the presence of glucose and 15g / l sodium chloride, is recorded to reduce maximum of 34,44% in E24. Key words: salinity, emulsifying property, biosurfactants, crude oil, soil bacteria. VII Introduction Introduction Depuis la révolution industrielle, au siècle dernier, l'homme n'a pas cessé de proposer de nouvelles sources d'énergie. La découverte du pétrole a donné un essor considérable à l'industrie. Depuis, les réserves naturelles de pétrole ont été utilisées sans limite et risquent d'être épuisées à court et à moyen terme (SOLTANI, 2004). Cependant, les effets dévastateurs de cette industrialisation et leur impact ont été évalués sur l’environnement. En effet, de nombreux dégâts réels ont été constatés lors d’accidents (par exemple fuite de pétrole), de rejets ou de déversements volontaires, pouvant entraîner des catastrophes écologiques irréversibles. Les conséquences de ces pollutions écologiques, peuvent avoir un impact soit direct ou indirect, sur la santé humaine et sur l’équilibre des écosystèmes (GABET, 2004). La Bioremédiation est définie comme un processus d'élimination complète ou de conversion des produits récalcitrants toxiques en des produits non toxiques par des bactéries ou un ensemble de microorganismes (DAS et al., 2009). Sachant que ces ressources ne sont pas renouvelables, il est indispensable de songer à une meilleure exploitation des gisements et à une récupération maximale du pétrole, aussi bien des puits que des containers. De là est née la nécessité d'utiliser des substances, « les surfactants chimiques », qui permettent une récupération totale du pétrole. La production mondiale actuelle de surfactants chimiques se chiffre à plus de 3 millions de tonnes par année (BANAT et al., 2000). La plupart des surfactants commercialement disponibles sont d'origine chimique et sont des produits dérivés du pétrole. Ils présentent un risque pour l'environnement car ils sont généralement toxiques et non biodégradables (PARRA et al., 1989 ; HEALY et al., 1996 ; PAGE et al., 1999; VIPULANANDAN et REN, 2000). C'est pourquoi, depuis plusieurs années, et grâce à l'essor de la biotechnologie, les scientifiques se sont intéressés à des surfactants produits par des organismes vivants : les tensioactifs biologiques ou biosurfactants. Ceux-ci possèdent les mêmes propriétés tensioactives que leurs homologues chimiques, mais ont l'avantage d'être biodégradables, non toxiques et qui sont également efficaces, dans le cas de micro-organismes extrêmophiles, à des températures, des pH et des salinités extrêmes (BANAT et al., 2000). Cependant, leurs coûts de production demeurent encore assez élevés et freinent leur utilisation (BOGNOLO, 1999). Les substrats de croissance pour les micro-organismes producteurs de biosurfactants sont peu coûteux, mais le faible taux 1 Introduction de production et les procédures de purification font que leurs coûts peuvent être parfois supérieurs à ceux des tensioactifs chimiques (VAN DYKE et AL., 1991 ; FIECHTER, 1992). Le problème majeur rencontré dans les sols saharienne pollués par les hydrocarbures c’est leur hyper salinité. L’objectif de notre étude était double. D’abord nous nous sommes intéressés à la production de biosurfactants par des souches bactériennes telluriques en présence du pétrole brut, et par la suite de tester l’effet de la salinité (Nacl) sur la stabilité d’émulsions des substrats hydrophobes par ces biosurfactants produits. Le présent mémoire se subdivise en trois parties : la première représente une analyse du littérateur scientifique où sont exposées les données relatives sur les hydrocarbures dans les milieux souterrains et une description générale des tensioactifs (classification, propriétés, structure, mode d’action…). Cette partie comprend également les notions fondamentales sur la salinité et l’effet sur la stabilité du biosurfactants produits par les souches bactériennes sélectionnées en présence de pétrole brut. La seconde partie, est réservée à la présentation de la méthodologie adoptée pour la réalisation de notre travail. La troisième partie de ce mémoire est consacrée à la présentation et la discussion des résultats obtenus. Le tout complété par une conclusion générale qui intègre l’essentiel des résultats obtenus dans le cadre de cette recherche et des perspectives. 2 Partie I Etude Bibliographique Etude bibliographique Partie I L’objectif de ce premier chapitre est de présentation générale sur des hydrocarbures dans les milieux souterrains. Dans ce chapitre, nous abordons, d’après la littérature, une description générale des tensioactifs (classification, propriétés, structure, mode d’action…). Ce chapitre comprend également les notions fondamentales sur la salinité et l’effet sur la stabilité du biosurfactants produits par les souches bactériennes sélectionnées en présence de pétrole brut. I-Généralité sur les hydrocarbures I-1-Définition et caractéristiques Les hydrocarbures d’origine organique se forment à partir de débris d’algues, de résidus de la faune marine et de plancton. Alors le vieillissement, la température et la pression (qui s’exerce sur les fonds marins) transforment cette substance organique en hydrocarbures. Les hydrocarbures (pétrole brut et gaz naturels) sont des molécules composées uniquement d’atomes de carbone (C) et d’hydrogène (H), ils ont pour formule brute CnHm où n et m sont deux entiers naturels (FRANENNEC et al., 1998). I-2-Origine des hydrocarbures Les rapides transformations chimiques et mécaniques du pétrole déversé dans l’environnement terrestre et du fait des mécanismes d’altération (évaporation, dissolution, photo oxydation, biodégradation…), sont souvent un obstacle à la détermination de son origine. Par conséquent, si un pétrole ne peut être rapidement analysé après son introduction dans le milieu naturel, son identification devient très difficile (BOCARD, 2006). Les hydrocarbures dans l’environnement peuvent avoir plusieurs origines : Les hydrocarbures fossiles, qui proviennent de la décomposition d'une grande quantité de matière organique coincée entre deux couches sédimentaires. Cela demande des caractéristiques géologiques passées spécifiques ce qui explique la faible quantité de ressources disponibles. Les hydrocarbures actuels, qui sont produits par des bactéries décomposant la matière organique. Cette production a lieu essentiellement dans les zones humides (tourbières, 3 Etude bibliographique Partie I marais) et en quantité limitée. Le changement climatique pourrait accroitre cette production dans les zones actuellement gelée et relâcher de grandes quantités de méthane dans l'atmosphère terrestre ce qui accentuerait d'autant plus l'effet de serre. Les rejets industriels et urbains, qui sont les sources d’hydrocarbures pétroliers pyrolytiques (SOLTANI, 2004). I-3-Classification Selon SOLTANI (2004), les hydrocarbures pétroliers peuvent être classés en quatre familles principales qui sont présentés en proportions variables selon l’origine: les hydrocarbures saturés (30 à 70 %), les hydrocarbures aromatiques et polyaromatiques (20 à 40 %), les composés polaires (5 à 25 %) et les asphaltènes (0 à 10 %). I.3.1. Hydrocarbures saturés Parmi les hydrocarbures saturés on distingue: a- Alcanes linéaires Les alcanes linéaires (n-alcanes, CnH2n+2), dont la longueur de leur chaîne varie de 7 à 40 atomes de carbone constituent une des classes les plus abondantes (10 à 40 % des hydrocarbures totaux d'un brut pétrolier). b- Alcanes ramifiés Les alcanes ramifiés les plus abondants sont les iso-alcanes (groupement méthyle en position 2). Les autres composés ramifiés antéiso (groupement méthyle en position 3) ou polyramifiés tels que les isoprénoïdes (exemple: pristane, phytane) sont beaucoup moins nombreux. Ces composés se trouvent dans le pétrole brut à des proportions sensiblement égales à celles des n-alcanes. c- Cycloalcanes Les cycloalcanes renferment des composés cycliques (à 5 ou 6 atomes de carbone) saturés et le plus souvent substitués. Quelques dérivés polycycliques sont aussi présents et certains d’entre eux tels que les stéranes et les triterpanes sont caractéristiques d’un pétrole brut. Cette famille peut représenter entre 30 et 50 % des hydrocarbures totaux d’un pétrole brut. 4 Etude bibliographique Partie I I.3.2. Hydrocarbures aromatiques Plusieurs familles d'hydrocarbures aromatiques et polyaromatiques dont le nombre de noyaux varie de 2 à 6 sont présentes dans les pétroles bruts. Ces composés sont dominés par des composés mono-, di- et tri-aromatiques. En général, les hydrocarbures aromatiques sont moins abondants que les alcanes, et ne représentent que 10 à 30 % des hydrocarbures totaux d'un brut pétrolier. I.3.3. Composés polaires Les composés polaires correspondent à des molécules hétérocycliques, telles que: Des composés oxygénés: phénols, acides carboxyliques, alcools, aldéhydes,… Des composés soufrés: mercaptans, sulfures, disulfures,… des composés azotés: pyridines, quinoléines,… Les dérivés soufrés sont dans la plupart des cas plus abondants que les composés oxygénés ou azotés. I.3.4. Asphaltènes Les asphaltènes correspondent à une classe de composés de hauts poids moléculaires, insolubles dans le pentane ou l’hexane. La structure de ces composés est mal connue du fait, d’une part de leur composition chimique complexe (à base de cycles aromatiques condensés, de naphtéo-aromatiques, de ramifications et d’hétéroatomes (O, N, S), et d’autre part de méthodes analytiques difficilement utilisables. II- Généralité sur le biosurfactants II-1- Définition Les biosurfactants sont des molécules amphiphiles constituées d'une partie hydrophile polaire et d'une partie hydrophobe non polaire (figure n°01). Généralement, le groupement hydrophile est constitué d'acides aminés, peptides ou de polysaccharides (mono ou di) ; le groupement hydrophobe est constituée d'acides gras saturés ou non saturés (DESAI et BANAT, 1997). La portion hydrophile de la molécule permet de distinguer quatre types chimiques de biosurfactant: 5 Etude bibliographique Partie I les cationiques qui possèdent une charge positive ; les anioniques, agents de surface possédant un ou plusieurs groupes fonctionnels s'ionisant en solution aqueuse pour donner des ions chargés négativement ; les non ioniques, sans charge ; les amphotères (zwitterioniques) qui possèdent deux groupements hydrophiles différents: l'un anionique et l'autre cationique. Selon le pH de la solution, ils peuvent agir en tant qu'espèce anionique, cationique ou neutre (WEST et HARWELL, 1992). La portion hydrophobe, quant à elle, influe sur la chimie du biosurfactant par son aromaticité, son nombre de carbones ou son degré de ramification (WEST et HARWELL, 1992). Figure 01: Représentations les plus utilisées pour illustrer les deux parties (hydrophile et hydrophobe) des molécules amphiphiles des surfactants (LARPENT, 2000). II-2- Type de biosurfactant Contrairement aux surfactants synthétisés chimiquement, qui sont généralement classés en fonction de la nature de leurs groupes polaires, les biosurfactants sont généralement classées principalement par leur composition chimique et leur origine microbienne. Rosenberg et Ron ont classés les biosurfactants en deux classes : Les biosurfactants à faible poids moléculaire qui sont efficace dans l’abaissement de la tension interfaciale. Les biosurfactants à poids moléculaire élevé qui sont très efficace comme agents émulsifiants et stabilisateurs (KAPPELI et FINNERTY, 1979). 6 Etude bibliographique Partie I Les principales classes de biosurfactants à faible poids moléculaire sont : les glycolipides, les lipopeptides et les phospholipides, tandis que ceux à poids moléculaire élevé comprennent les polymériques. La plupart des biosurfactants issus de diverses sources microbiennes sont soit anionique, cationique ou neutre et la fraction hydrophobe est basée sur une longue chaîne d'acides gras ou dérivés d'acides gras, tandis que la portion hydrophile peut être un glucide, acides aminés, phosphate ou peptide cyclique (NITSCHKE, et COAST, 2007). a- Les surfactants anioniques : dissocié dans l'eau à un anion amphiphile et un cation qui est en général un métal alcalin de (Na +, K +) ou un ammonium quaternaire. Ils sont les surfactants les plus couramment utilisés. Ils comprennent des alkylbenzène sulfonates (détergents), acides gras (savons), (acides gras) de savons, de lauryl sulfate (agent moussant), sulfosuccinate de di-alkyl (agent mouillant), lignosulfonates (dispersants) etc....Les surfactants anioniques représentent environ 50% de la production mondiale. b- Les surfactants non ioniques : venir comme une seconde près avec environ 45% de la production industrielle globale. Ils ne s'ionisent pas en solution aqueuse, en raison de leur groupe hydrophile est d'un type non dissociable, tel qu'un alcool, phénol, éther, ester, ou amide. Une grande proportion de ces surfactants non ioniques sont rendu hydrophile par la présence d'une chaîne de polyéthylène glycol, Obtenu par la polycondensation de l'oxyde d'éthylène. Ils sont appelés non ioniques polyéthoxylés. c- Les surfactants cationiques : sont dissociées dans l'eau en un amphiphile cationique et un anion, le plus souvent de type halogène. Une très grande proportion de cette classe correspond à des composés azotés tels que les sels d'amines grasses et les ammoniums quaternaires, avec un ou plusieurs longue chaîne du type alkyle, souvent provenant d'acides gras naturels. Ces biosurfactants sont en général plus. II-3- Nature chimique et classification des biosurfactant Les biosurfactants sont classés suivant la nature biochimique du surfactant produit par le micro-organisme. On distingue cinq grandes classes de biosurfactants : les glycolipides, les lipopeptides, les phospholipides, les liposaccharides et les lipides neutres (HEALY et al. 1996). 7 Etude bibliographique Partie I II.3.1. Les glycolipides Les glycolipides sont constitués d'hydrates de carbone en combinaison avec une longue chaîne d'acides aliphatiques ou d'acides hydroxyaliphatiques. Les glycolipides les plus étudiés sont les rhamnolipides, les tréhalolipides et les sophorolipides (RON et ROSENBERG, 2002). Beaucoup de bactéries telles que Pseudomonas, Streptococcus produisent des Glycolipides. a) Les rhamnolipides Ces glycolipides, dans lequel un ou deux des molécules de rhamnose sont liés à une ou deux molécules d’acide β hydroxydecanoique, sont les mieux étudié. Alors que le groupe OH de l'un des acides est impliqué dans la tringlerie liaisons glycosidiques avec la réduction fin du rhamnose disaccharide, le groupe OH du deuxième acide est impliqué dans la formation d'ester. La production de rhamnose contenue dans les glycolipides a été décrite pour la première fois dans P. aeruginosa par JARVIS et JOHNSON, 1949 (figure n°02). Récemment, THANAMSUB et al. (2006) ont déterminé deux types de rhamolipides produits par Pseudomonas aeruginosa isolée à partir de perte d’usine de lait (lactosérum). Ces deux biosurfactants ont été identifiés comme Lrhamnopyranosyl- L- rhamnopyranosyl-βhydroxydecanoyl-β-hydroxydecanoate ou Rha-Rha C10-C10 et L-rhamnopyranosyl-Lrhamnopyranosyl-β-hydroxydecanoyl-β- hydroxydecanoate ou Rha-Rha C10-C12. Figure 02 : structure de rhamnolipide. b) Les tréhalose-lipides Plusieurs types structurels microbiens de biosurfactants Trehalolipidique ont été signalés. Disaccharide tréhalose lié à C-6 et C-6’ d'acide mycolique est associé à la plupart des espèces de Mycobacterium, Nocardia et Corynebacterium. Les acides mycolique ont une 8 Etude bibliographique Partie I longue chaîne, α-ramifiées-β-hydroxyle acides gras. Les tréhalolipides provenant de différents organismes diffèrent par la taille et la structure de l’acide mycolique, le nombre d'atomes de carbone et le degré d'insaturation (ASSELINEAU, et ASSELINEAU, 1978). Le tréhalose lipides à partir de Rhodococcus erythropolis et Arthrobacter sp Abaissé la tension interfaciale et superficielle dans le bouillon de culture de 25 à 40 et 1 à 5 mNm, respectivement (ASSELINEAU, et ASSELINEAU, 1978) (figure n°03). Figure 03 : structure de tréhalose-lipides. c) Les pentasaccharides-lipides D'après certains auteurs, le pentasaccharide-lipide le plus connu est celui produit par Nocardia corynebacteroïdes SM1 cultivée sur les n-alcanes (WAGNER et LANG, 1996). d) Les sophorose-lipides Les sophorolipides (ou SI) sont produits par Candida bombicola et Torulopsis après leur culture dans un milieu à base de glucose et de composés lipophiles (WAGNER et LANG, 1996). D'après ces mêmes auteurs, les sophorolipides sont produits sous forme d'un mélange de composés à base de dérivés de sophoroses acylés dont chacun est lié à un acide gras hydroxylé (figure n°04). D'après STUAWER et al. (1987), la modification de la composition du milieu de culture par un apport d'un substrat le n-hexadecane, conduit à la production de 0,46 g de sophorolipides constitué en majorité d'acide gras, en utilisant la levure Candida apicola Met 43747. 9 Etude bibliographique Partie I Figure 04: Structure de sophorolipide produit par Candida bombicola ATCC 22214 (WAGNER et LANG, 1996). II.3.2. Lipopeptides et lipoprotéines Les lipopeptides sont composés d'un lipide attaché à une chaîne polypeptide (ROSENBERG et RON, 1999). Parmi les biosurfactants bactériens de nature lipopeptidique, on distingue: a) La surfactine La surfactine est une lipopeptide cyclique produites par Bacillus subtilis ATCC 21332. Elle est l'un des plus puissants biosurfactants. Elle est composée de sept acides aminés : LGlu1-Leu2-D-Leu 3-L-Val4-L-Asp5-D-Leu6–L-Leu7 structurés en anneau couplé à une chaîne d’acide gras via cycle lactonique. Elle abaisse la tension de surface de 72 à 27,9 mNm à des concentrations aussi faibles que 0,005 % (ARIMA et al ., 1968) (figure n°05). Figure 05 : structure de surfactine. 10 Etude bibliographique Partie I b) La lichenysine : Bacillus licheniformis Produit plusieurs biosurfactants qui agissent en synergie et présentent une excellente stabilité en température défavorable, pH et les conditions de sel. Elles sont également similaires à structurelles et propriétés physico-chimiques au Surfactine (MCINERNEY et al ., 1990). Les agents tensioactifs produits par B. licheniformis Sont capables de diminuer la tension superficielle de l'eau à 27mNm et la tension interfaciale entre l'eau et n-hexadecane à 0.36 mNm. c) Les lipoamino-acides (l’ornithine) : Un lipide qui contient un seul amino-acide l’ornithine provoquant l’émulsion est produite par Pseudomonas rebescens (LAURILA, 1985). II.3.3. Les phospholipides : Les phospholipides sont formés de groupements alcool et phosphate et de chaîne lipidique (HEALY et al., 1996). BOGNOLO (1999) indique que bien que présents dans tous les micro-organismes, il y a peu d'exemples de production extracellulaire. Divers phospholipides sont isolés à partir de culture de cellules libres de Thiobacillus thiooxidans. Ces phospholipides se lient à l'élément souffre qui est nécessaire à la croissance cellulaire (ROSENBERG et RON, 1999). De sa part, Corynebacterium alkanolyticum est induite à produire des phospholipides extracellulaires en enrichissant le milieu de culture de pénicilline ou de céphélosporine (LAURILA, 1985). Selon les auteurs, la composition et le type de phospholipides produit par les différentes espèces de bactéries, levures et fungi, dépendent de la source de carbone utilisée et des conditions de culture de croissance, à savoir la valeur de pH du milieu de culture. Le tableau I donne la distribution des phospholipides majeurs chez les bactéries, par exemple : chez les bactéries gram négatives, le phophatidyl-ethanolamine prédomine; par contre chez les bactéries Gram positives, on retrouve différents types de phospholipides. 11 Etude bibliographique Partie I Tableau I : La distribution structurale des phospholipides majeurs (ZAJIC et MOHAMEDY, 1984). II.3.4. Les lipopolysaccharides ou polymériques, sont constitués d'une ou plusieurs unités saccharides et d'acides gras (HEALY et al., 1996). II.3.5. Les acides gras et lipides neutres, sont les biosurfactants qui possèdent la masse molaire la plus élevée (HEALY et al., 1996). Du fait de leur forte production et de leurs propriétés tensioactives importantes, les biosurfactants les plus communs et les plus étudiés sont les glycolipides et les phospholipides (DESAI et BANAT, 1997). On résumer tous les types de biosurfactants et les microorganismes produits dans le tableau II : 12 Etude bibliographique Partie I Tableau II : Source microbienne et principaux types de biosurfactants (DESAI et coll., 1997). 13 Etude bibliographique Partie I II-4- Biosynthèse et rôle physiologique La production de biosurfactants est un phénomène communément observé lors de la croissance d’un microorganisme sur des substrats insolubles dans l’eau et la réduction de la tension superficielle du milieu ainsi que la formation d’une émulsion stable indiquent une production efficiente (PRUTHI et coll., 1995). Selon ADAMSON (1990), la présence de surfactant est nécessaire pour obtenir une émulsion stable entre deux liquides purs non miscibles (KREPSKY et coll., 2007). CAMEOTRA (2009) explique ce phénomène comme étant l’un des comportements des microorganismes pour augmenter la biodisponibilité de plusieurs substrats hydrophobes, qui sont peu utilisés à cause de leur insolubilité dans l’eau. En effet, ces bactéries synthétisent les biosurfactants qui sont soit des molécules intracellulaires, extracellulaires ou localisées à la surface de la cellule (PRABHU et coll., 2003) pour faciliter la diffusion des hydrocarbures ou leurs dérivés à l’intérieur de la cellule bactérienne à fin de les dégrader (AL-ARAJIL et coll., 2007). Il est intéressant de savoir aussi que les produits intermédiaires d’oxydation des hydrocarbures ne persistent pas dans le sol comme polluants, mais seront potentiellement réabsorbés et métabolisés par les même microorganismes prédominants, comme l’a révélé l’étude de DASHTI et ces collaborateurs en 2008. Cependant, les biosurfactants peuvent avoir d’autres rôles aussi importants que l’émulsification, par exemple : l’adhésion aux surfaces solides et la formation de biofilms (Alasan d’Acinetobacter), la régulation du niveau énergétique cellulaire (sophorose de T. bombicola), l’activité bactéricide (gramicidine, polymexine, surfactine), la pathogénicité de certaines bactéries (rhamnolipides de Pseudomonas), ainsi que le piégeage des métaux lourds (VANDECASTEELE, 2008). II-5- Utilisation des biosurfactant Les biosurfactants sont reconnus pour être non toxiques, biodégradables et peuvent être utilisés dans des conditions extrêmes (BANAT et al., 2000). C'est pourquoi ils peuvent être utilisés dans de nombreux domaines. Cependant, il semblerait que les biosurfactants soient principalement utilisés par l'industrie pétrochimique (CHRISTOFI et IVSHINA, 2002). Dans le domaine de la protection de l'environnement et la remédiation, les biosurfactants (rhamnolipides) sont utilisés dans la dépollution marine et des sols contaminés par les hydrocarbures (LANG et WALLBRANT, 1999). 14 Etude bibliographique Partie I En agriculture, les biosurfactants sont utilisés, en particulier, dans la formulation d'herbicides et de pesticides (LANG et WALLBRANT, 1999). D'autres part, les biosurfactants de structure glycolipides peuvent avoir des applications pharmaceutiques, cosmétiques et alimentaire (LANG et WALLBRANT, 1999; BANAT, 2000). II-6- Potentialité des biosurfactants Les biosurfactants peuvent être aussi efficaces et plus avantageux que les surfactants synthétiques. Ils sont hautement spécifiques, biodégradables, biocompatibles avec l’environnement (MULLIGAN, 2009), moins sensibles aux biotopes de températures, pH et salinité extrêmes (SUWANSUKHO et coll., 2008), moins toxiques et peuvent être synthétisés en grandes quantités, sur des sources d’énergie coûteuses, comme les produits pétroliers (SARUBBO et coll., 2006), mais aussi sur des ressources renouvelables. Un autre avantage des biosurfactants, est la possibilité de leur modification par biotransformation à fin de générer de nouveaux produits pour des besoins spécifiques (SAMADI et coll., 2007). Avec l’introduction de certains groupements fonctionnels, les biosurfactants fournissent de nouvelles propriétés, surpassant ainsi les surfactants chimiques dans beaucoup d’applications (HUANG et coll., 2010). Ces biomolécules présentent une large gamme de propriétés fonctionnelles qui permettent leur exploitation dans divers domaines (PROMMACHAN, 2002). Cependant, il n’est pas facile de rationaliser la différence entre leurs rôles naturels et nos applications (CAMEOTRA et coll., 2004; HAMME et coll., 2006, MARQUES et coll., 2009). Leur capacité à modifier les propriétés interfaciales et leur auto-assemblage en micelles ou autres nanostructures est cruciale pour plusieurs processus industriels tels que la formation de couches, la diffusion, la formation de mousse, la détergence, la catalyse micellaire, etc. (XIAOYANG et coll., 2009). Ces biomolécules peuvent aussi induire la formation d’émulsion, la séparation de phases, la solubilisation, le mouillage, la réduction de viscosité (OCHSNER et coll., 1995), la floculation, l’agrégation, la désorption (KARANTH et coll., 1999) ainsi que la stabilisation et la déstabilisation d’émulsions (HUANG et coll., 2010). 15 Etude bibliographique Partie I II-7- Les différentes applications des biosurfactants Une grande attention a été portée vers les biosurfactants en raison de leur vaste gamme de propriétés fonctionnelles et de diverses capacités synthétiques de microbes. Le plus important est leur acceptabilité pour l'environnement, car ils sont facilement biodégradables et ont une faible toxicité que les surfactants chimiques. (DESAI et BANAT, 1997). Ces propriétés uniques de biosurfactants permettre leur utilisation et le remplacement possible du surfactants synthétisés chimiquement contenus dans un grand nombre d'opérations industrielles. En outre, ils sont sans danger pour l'environnement et peut être appliqué dans la biorestauration et le traitement des eaux usées. (DESAI et BANAT, 1997). Figure 06: Les fonctions des biosurfactants les plus demandées pour usage industriel. 16 Etude bibliographique Partie I III- Production des biosurfactants Le principal frein à l'utilisation des biosurfactants est leur coût. En effet, BOGNOLO (1999) indique que les prix varient de 8 €.mg-1 pour de la Surfactine purifiée à 98 % (utilisations biomédicales) à 1 à 3 €.kg-1 pour des formulations d'Emulsan utilisées dans les années quatre vingt (80) pour le nettoyage des cuves. De récentes estimations indiquent un coût de revient de 2 à 16 €.kg-1. LANG et WULLBRANDT (1999) indiquent que pour la production de rhamnolipides en grande quantité dans des fermenteurs de 20 à 100 m3, les coûts diminuent de 16 à 4 €.kg-1. Par comparaison, les coûts de surfactants chimiques sont de l'ordre de 0,5 à 2 €.kg-1. Ainsi, le succès de l'utilisation et la production des biotensioactifs passe par une diminution des coûts de production. Cette diminution pourra être atteinte grâce à la valorisation de substrats de croissance de produits à faible coût. Par exemple, MAKKAR et CAMEOTRA (2002) indiquent qu'il est possible d'utiliser des déchets et des produits agricoles, d'une part, pour diminuer les coûts mais aussi pour diminuer les quantités de déchets à traiter de diverses entreprises (huiles de moteurs usagées…). Une étude réalisée par MERCADE et MANRESA (1994) reporte des taux de production de rhamnolipides de 1,4 g.L-1 pour des Pseudomonas cultivées sur des sousproduits industriels. Dans notre étude nous avons utilisés de substrat (Pétrole brut) pour effectuée la production de biosurfactant dont la composition est représentée dans le tableau suivant : Tableau III : Composition élémentaire d’un pétrole brut (BOCARD, 2006) Composants * Poids % Carbone 84 à 87 Hydrogène 11 à 14 Soufre 0à6 Azote 0 à 1* Oxygène 0à 8** Souvent ‹ 0.1 ** Souvent‹ 1 III-1- Microorganismes producteurs Les biosurfactants sont principalement produits par des micro-organismes se développant de manière aérobie (MULLIGAN et al., 2001) dans un milieu aqueux contenant une ou plusieurs sources de carbone, comme des hydrates de carbone, des huiles ou des 17 Etude bibliographique Partie I hydrocarbures (BOGNOLO, 1999 ; MULLIGAN et al., 2001). Ces organismes sont, en général, des levures, des champignons ou des bactéries. Le principal rôle physiologique du tensioactif est de permettre aux microorganismes de se développer sur des substrats insolubles en réduisant la tension interfaciale entre l'eau et le substrat, rendant ce dernier plus facilement accessible (FIECHTER, 1992 ; MATASANDOVAL et al., 2000). Les bactéries utilisées pour produire les biosurfactants sont, en général, issues de sols contaminés par des molécules hydrophobes telles que les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Elles sont donc isolées de leur milieu naturel et sont cultivées en laboratoire. Ceci permet de faire des tests pour choisir la meilleure source de carbone et d'optimiser les milieux de culture afin d'obtenir un taux de production maximum. Dans tous les cas, le biosurfactant obtenu est un mélange de plusieurs molécules. Par exemple, dans le cas du biosurfactant produit par une souche de Pseudomonas aeruginosa UG2, on obtient un mélange de deux, voire quatre rhamnolipides (VAN DYKE et al., 1993). ABALOS et al. (2001) indiquent que sept homologues de rhamnolipides ont été identifiés dans des cultures de Pseudomonas aeruginosa AT10. Bien que de nombreuses espèces produisent des biotensioactifs, la régulation de leur synthèse est encore mal connue, sauf pour les souches de Pseudomonas aeruginosa et Bacillus subtilis qui sont actuellement les bactéries les plus étudiées (BANAT et al., 2000). La biosynthèse des rhamnolipides par des souches de Pseudomonas aeruginosa se réalise pendant la phase exponentielle de croissance et est due à un transfert séquentiel glycosyl catalysé par des transférases rhamnosyl spécifiques : il y a intervention de donneurs rhamnosyl, les TPD transférases. Deux transférases différentes permettent la formation de quatre rhamnolipides différents (KOCH et al., 1991). Les molécules de biosurfactant sont associées aux membranes des bactéries et sont aussi secrétées dans le milieu (THANGAMANI et SHREVE, 1994). Les bactéries produisent des molécules de faible masse molaire, qui diminuent efficacement les tensions interfaciales, ainsi que des polymères de masses molaires élevées, qui se lient fortement aux surfaces (RON et ROSENBERG, 2002). Les biosurfactants de faibles masses molaires sont généralement des glycolipides, alors que ceux de masses molaires élevées sont constitués de polysaccharides, de protéines, de lipopolysaccharides ou des lipoprotéines. Ces derniers sont moins efficaces pour réduire les tensions interfaciales, mais plus efficaces pour entourer les gouttes d'huiles et empêcher leur coalescence. 18 Etude bibliographique Partie I Une des techniques utilisées pour suivre la production de biosurfactant est l’ADSA-P ("Axysymmetric Drop Shape Analysis by Profile") qui détermine simultanément l’angle de contact et la tension de surface du liquide grâce au profil d’une goutte restant sur une surface de solide. Les gouttes contenant les microorganismes producteurs sont placées sur une surface en fluoroéthylènepropylène et le profil de la goutte est déterminé. D’autres méthodes ont été décrites comme l'hémolyse du sang, qui est une caractéristique connue de certains biosurfactants et un index d'émulsification (E24) obtenu sur kérosine (BANAT, 1995). Le test du "drop-collapsing" est utilisé pour voir les colonies bactériennes produisant les biosurfactants : des gouttes contenant des cellules en suspension sont placées sur une surface recouverte d'huile ; si la goutte reste stable, cela démontre l'absence de tensioactif (JAIN et al., 1991). III-2- Identification des biosurfactants Une fois les produits (biosurfactants) sont purifiés, il faut déterminer leur structure. Parmi les différentes analyses qualitatives on utilise le plus fréquemment: La spectrométrie d'adsorption en lumière ultra-violette et visible (UV-Vis) qui détecte la présence de chromophore (SPOECKNER et al., 1999), La spectrométrie infrarouge (IR) qui détermine les groupements fonctionnels (PEYPOUX et al., 1999), La spectrométrie de masse (MS) qui donne le poids moléculaire, des indications sur la structure et qui, à haute résolution, fournit l'analyse élémentaire de la molécule (DANIELS et al., 1999). La résonance magnétique nucléaire à haut champs (RMN de proton et de carbone 13) indique la structure et la conformation des composés à analyser (DANIELS et al., 1999). III-3- Propriétés physico-chimiques des biosurfactants a- Abaissement de la tension superficielle La tension superficielle (TS) est définie comme étant la force existant à la surface d'un liquide dû à l'attraction entre les molécules qui s'opposent à la rupture de la surface (HOLMBERG et al., 2001). La tension superficielle s'exprime en Dyne. Cm-1 (= mN.m-1). Les biosurfactants diminuent considérablement la tension superficielle de l'eau, même dans les solutions très diluées. Ceci apparaît dans l'exemple: la tension superficielle de l'eau pure est de 62.80 mN/m 19 Etude bibliographique Partie I à 20°C et en présence d'un biosurfactant, elle peut atteindre approximativement une valeur de 30 mN/m (HOLMBERG et al., 2001). L'adsorption des biosurfactants et la diminution de la tension superficielle sont responsables de la formation de mousses. b- Abaissement de la tension interfaciale La tension interfaciale est la force nécessaire pour rompre la surface entre deux liquides immiscibles (NEINDRE, 1993). La tension interfaciale de l'eau contre un alcane (n-octane) est de 50.81 mN/m à 20°C et en présence d'un biosurfactant, elle diminue jusqu'à moins de 1 mN/m (HOLMBERG et al., 2002). c- Solubilisation des biosurfactants dans l'eau Les agents tensio-actifs, au-dessus de leur concentration micellaire critique augmentent, de façon significative, la solubilité des produits insolubles ou peu solubles dans l'eau. Ce phénomène est appelé "solubilisation" (MARCOU, 1989). La solubilité des biosurfactants dans l'eau ou dans les hydrocarbures dépend du nombre de laisons C-C présentes dans la partie lipophile de la molécule du biosurfactant (Mimouni, 1995), c'est-à-dire: Si la longueur de la chaîne (de la partie lipophile) est inférieure à 12 liaisons C-C, le surfactant est soluble dans l'eau, Si la partie non polaire (lipophile) a plus de 16 liaisons C-C, le surfactant est non soluble dans l'eau. Cette propriété de solubilité devient aisée quand il y a formation de micelle, car la molécule individuelle du biosurfactant est relativement peu soluble dans l'eau, du fait qu'elle renferme une partie hydrocarbonée importante insoluble dans l'eau, par contre la micelle réalise des conditions meilleures de solubilité puisque les parties hydrocarbonées sont soustraites à l'eau et que sa surface est recouverte par l'ensemble hydrosoluble (MIMOUNI, 1995). Selon LARPENT (2000) la solubilité des biosurfactants dans l'eau ou dans les hydrocarbures est fonction de l'importance relative de leur partie hydrophobe et hydrophile ou plus précisément de leur "balance lipophile-hydrophile (HLB)". 20 Etude bibliographique Partie I d- Concentration Micellaire Critique (CMC) La CMC est par définition la concentration en solution d'un agent de surface au-dessus de laquelle une partie des molécules dispersées au sein de la solution se rassemblent pour former des micelles (PORE, 1992). Les micelles se forment lorsque les portions hydrophobes, incapables de former des liaisons hydrogène en phase aqueuse, créent une forte augmentation de l'énergie libre du système. Une façon d'abaisser cette énergie est d'isoler la partie hydrophobe de l'eau par adsorption sur des matrices organiques ou de former des micelles (HAIGH, 1996). En effet, dans les micelles, les parties hydrophobes se regroupent vers le centre, et les portions hydrophiles restent en contact avec l'eau (Figure n°07). La CMC peut également être définie comme étant la concentration pour laquelle la tension superficielle devient minimale (environ 30 mN.m-1en solution aqueuse). Pour de nombreux biosurfactants, la tension superficielle minimale est à peu près identique mais la CMC varie en fonction de leur structure. Les CMC obtenues pour les biosurfactants varient de 1 à 200 mg.L-1(ABALOS et al., 2001). La CMC d'un biosurfactant varie avec sa structure, la température de la solution, la présence d'électrolytes ou de composés organiques (EDWARDS et al., 1991). Les effets des électrolytes sur la CMC sont plus prononcés pour les biosurfactants ioniques. La variation de la taille de la région hydrophobe est un facteur important et en général, la CMC diminue lorsque le caractère hydrophobe du surfactant augmente (HAIGH, 1996). Figure 07 : Représentation schématique d'une micelle de biosurfactant (GABET, 2004). 21 Etude bibliographique Partie I e- Solubilité des biosurfactants en fonction de la température Pour les biosurfactants ioniques, la courbe représentant la solubilité en fonction de la température fait apparaître un comportement irrégulier : à partir d'une certaine température Tk, dite température de Krafft, la solubilité augmente brusquement. Sur ce même graphe, la courbe représentant la CMC en fonction de la température a été ajoutée. (SHINODA et FONTELL, 1995). En dessous du point de Krafft, la solubilité est faible ; elle est uniquement due aux monomères présents en solution. Lorsque ces derniers atteignent la saturation (à la CMC), le biosurfactant précipite sous forme de solide hydraté. Au-dessus de Tk, la solubilité croît rapidement avec la température : ceci est lié à la formation de micelles puisque l’activité des micelles reste constante (SHINODA et FONTELL, 1995). Ce sont les micelles qui font croître la solubilité. Le biosurfactant se retrouve à la fois sous forme de micelles et de monomères (GABET, 2004). Les biosurfactants non ioniques ne présentent pas de température de Krafft, mais se caractérisent par une température appelée point de trouble (GABET, 2004). III-4- Paramètres influençant la production des biosurfactants Le type et la quantité de biosurfactants produits varient avec la composition du milieu (source de carbone ou autres nutriments) et les conditions de culture (température, agitation, pH, etc.). a. Influence de la source de carbone La source de carbone est l’un des paramètres influençant le plus la production des biosurfactants, soit par induction, soit par diminution de la quantité produite. Les sources de carbone solubles dans l'eau (glycérol, glucose, mannitol ou éthanol) sont utilisées pour produire des rhamnolipides. Cependant, les rendements semblent être inférieurs à ceux obtenus sur des substrats insolubles, comme des n-alcanes ou de l'huile d'olive (DESAI et BANAT, 1997). En effet, les bactéries ont la capacité de croître sur des substrats hydrophobes (CAMEOTRA et MAKKAR, 1998). b. Influence de l'azote De nombreuses études ont montré que la synthèse de rhamnolipides se produisait lorsqu'il y avait un excès de carbone dans le milieu ou lorsque l'azote était en quantité limitante. L'azote peut être apporté sous différentes formes selon les bactéries productrices (LANG et WULLBRANDT, 1999). 22 Etude bibliographique Partie I Pour avoir des rendements de production optimum, il est donc nécessaire d'avoir un rapport C/N idéal, et surtout que l'azote soit un facteur limitant (stress) pour favoriser la production de biosurfactant (GABET, 2004). c. Influence du pH Pour une souche de Pseudomonas aeruginosa, le pH du milieu de culture doit se situer entre 6,0 et 6,5. A des pH inférieurs ou supérieurs, la production de biosurfactants chute rapidement. D'autres souches comme Norcardia corynbacteroides sont inaffectées par des pH variant de 6,5 à 8,0 (ARINO et al., 1996). d. Influence des sels minéraux Il semblerait qu'une concentration limitant en ions magnésium, calcium, potassium sodium ou éléments traces induise une augmentation de production (GUERRA SANTOS et al., 1986). e. Influence de l’oxygène La disponibilité de l'oxygène peut également affecter la production à travers son effet sur l'activité cellulaire ou la croissance (GABET, 2004). f. Influence de la vitesse d’agitation Les milieux de culture sont agités lors de la production de biosurfactant. Pour les bactéries, une augmentation de la vitesse d'agitation induit une augmentation des vitesses de cisaillement et donc un rendement moindre. L'effet inverse est observé lorsque les organismes producteurs sont des levures (DESAI et BANAT, 1997). IV- Généralités sur la salinité IV-1- Définition Plusieurs auteurs ont défini la salinité des sols comme étant la présence de concentration excessive de sels solubles, ou lorsque les concentrations en Na, Ca, Mg sous formes de chlorures, carbonates, ou sulfates sont présentes en concentrations anormalement élevées (ASLOUM., 1990). Un sol salé indique la prédominance de NaCl. La salinité des sols et des eaux, constitue un obstacle majeur sur la croissance des végétaux, dans les régions arides et semi-arides. La salinité est un facteur limitatif majeur de la productivité agricole, ces charges en sels soumettent les plantes à un stress permanent (GUPTA et ABROL., 1990 in BENNABI., 2005). La liste des sels en cause varie selon le cas de salinité, le plus fréquent en zone semiaride d’avoir des chlorures ou des sulfates de sodium ou de magnésium (FORGES, 1972). 23 Etude bibliographique Partie I IV-2- Définition de la salinisation La salinisation est un processus d’accumulation de sels à la surface du sol et dans la zone racinaire qui occasionne des effets nocifs sur les végétaux et le sol, il s’en suit une diminution des rendements, et à terme, une stérilisation du sol (MERMOUD, 2006). La salinisation est un processus d’enrichissement d’un sol en sels solubles qui aboutit à la formation d’un sol salin (USDA en ligne). IV-3- Mesure de la salinité La salinité globale du sol peut être exprimée de différentes manières, soit : Par la somme des ions de l’extrait aqueux; En gramme par litre de NaCl; En pour-cent de sel dans le sol; En terme de conductivité électrique (CE) déterminée sur l’extrait de pâte saturée à 25°C (RICHARD et al., 1954 cité par ADI, 2001); l’unité d’expression est le millimho (mmhos/cm) ou le millisiemens (ms). IV-4- Effet de la salinité La salinité diminue le nombre de micro-organismes dans le sol. Elle ralentit les processus de l'humification et de la minéralisation des matières organiques. En effet, de tous les processus biologiques, la nitrification est la plus touchée, ainsi que le dégagement de CO2 (MALLOUHI, 1989). Les fortes salinités constituent une barrière naturelle pour la biodégradation des hydrocarbures. BERTRAND et al, (1993) ont étudié l’influence de la concentration en chlorure de sodium sur la biodégradation des hydrocarbures par deux communautés microbiennes. Des chercheurs ont trouvé que la biodégradation des hydrocarbures est maximale pour une concentration en sel de 0,4 M et diminue lentement pour des valeurs supérieures et inférieures à celle-ci (SOLTANI, 2004). WARD et BROCK (1978) ont montré que la vitesse de la biodégradation des hydrocarbures décroit lorsque la salinité passe de 3,3 à 28,4%, et ils ont attribué ces résultats à une réduction générale des vitesses métaboliques des microorganismes. Ces facteurs sont particuliers à des écosystèmes spéciaux comme les lacs salés et les grands fonds océaniques. WARD et BROCK (1978) ont étudié la biodégradation des hydrocarbures dans des environnements hyper salés. Ils ont conclu que le taux de dégradation est élevé pour une salinité approximative de 20%. 24 Etude bibliographique Partie I JANNASH et al, (1971) ont montré que dans les zones benthiques profondes, la dégradation du pétrole par les microorganismes est extrêmement réduite. BERTRAND et al, (1993) ont étudié l’influence de la concentration en chlorure de sodium sur la biodégradation des hydrocarbures par deux communautés microbiennes, ils ont trouvé que la biodégradation est maximale pour une concentration de 0,4 M et diminue lentement pour des valeurs supérieures et inférieures à celle-ci. L’effet de la concentration en NaCl sur la biodégradation dépend de la nature du substrat utilisé comme source de carbone (BERTRAND et al., 1993); FERNANDEZ et al. (1996) ont montré que la souche Marinobacter hydrocarbonoclasticus, bactérie marine halotolérante dégrade l’eicosane, avec un taux de biodégradation de 90% pour des concentrations en chlorure de sodium comprises entre 0,2 et 2,5 M. Il semblerait que la salinité n‘ait que peu d‘impact sur la dégradation des hydrocarbures. Le métabolisme de ces molécules est compatible avec des salinités très faibles (eaux douces) ou plus élevées (eau de mer) puisqu‘il concerne, dans ces deux types de milieux, des microorganismes adaptés à ces salinités. Seules de très fortes salinités comme celles des marais salants seraient un frein à la dégradation en raison du manque d‘oxygène régnant dans ces zones (WARD et al. 1978). 25 Partie II Matériel et méthodes Partie II Matériel et méthodes L’objectif de ce chapitre est de présenter tout d’abord les matériaux et les dispositifs expérimentaux utilisés dans ce travail. Par la suite, les différentes méthodes d’analyses physico-chimiques employées pour suivre l’évolution du traitement et quantifier la production des biosurfactants. L’étude l’effet de la salinité sur l’émulsification des substrats hydrophobes par les biosurfactants produits et sur leur tension superficielle. La partie expérimentale de notre étude a été réalisée au niveau du Laboratoire pédagogiques de la Faculté SNV/STU de l’Université de Ouargla. I- Situation de la région d’étude : (OUARGLA) ورقلة ouargla Figure 08 : Localisation des sites d’étude (google maps 2011). 26 Partie II Matériel et méthodes II. Matériel et méthodes II. 1 Matériel II. 1. 1 Matériel biologique Pour la réalisation de nos expérimentations, nous avons utilisé des souches bactériennes isolés à partir des sols contaminés par les hydrocarbures : a. Origine des souches bactériennes utilisées 18 souches bactériennes ont été isolées à partir d’un sol contaminés par les hydrocarbures parmi les quelles nous avons sélectionnées 3 souches bactériennes productrices de biosurfactants pour effectuer notre expérimentation qui sont notées souche 70, 75 et 81. b. Milieux et conditions de culture Le choix d’un milieu de culture dépend des espèces à cultiver et l’objectif de l’étude à réaliser, pour cela nous avons utilisé des milieux de cultures spécifiques : PPGAS, Kay et GNO dont les compositions sont données dans l’Annexe II. Le pH est ajusté par une solution d’HCl 10 M et autoclaver à 120°c pendant 15 min. II. 2 Méthodologie de travail II. 2. 1 Etude microbiologique II. 2. 1. 1 Repiquage des souches isolées Un échantillon de chaque type de colonie est prélevé et ensuite purifié par repiquages successifs selon la méthode de stries pour obtenir des colonies bien distinctes (DELARRAS, 2008). Cette opération consiste à prendre une colonie bien isolée et la déposer dans un boite de Pétri contient gélose nutritive ordinaire. Ensuite les boites sont incubées pendant 24 heures à 37°c. II. 2. 1. 2 Conservation des souches bactériennes Après l’apparition des colonies sur les milieux solides(GN), nous avons conservées les souches à 4 °C. II. 2. 2 La production des biosurfactants par les souches sélectionnées II. 2. 2. 1 Pré-culture : 27 Partie II Matériel et méthodes Prélever une colonie à partir d’un milieu gélosé et la mettre dans un tube à essai contenant 3,5 ml du milieu Kay. Incubation à 30°C pendant 24h sous agitation rotative (180 tour /min). Gherbal. A (2014) Photo 01 : Pré-culture du trois souches sélectionnées. II. 2. 2. 2 Les cultures La méthodologie utilisée pour évaluer la production de biosurfactant consiste à réalisée des incubations en milieu liquide (milieu PPGAS) en utilisant le glucose et le pétrole brut comme source de carbone (à 2% du volume de milieu). (VANDECASTEELE et al, 2001). Dans des Erlenmayer de 1000 ml contenant 350 ml de milieu PPGAS on les ensemence par 1% de la pré-culture de chaque souche sélectionnée sur le milieu Kay. L’incubation est effectuée à 30°C avec une agitation à 180 rpm pendant 4 jours (SIFOUR et al., 2007). Gherbal. A (2014) Gherbal. A (2014) Photo 02 : La production de biosurfactants par les trois souches sélectionnées en présence du pétrole brut. La production des biosurfactants par les souches sélectionnées est résumée dans la figure suivante : 28 Partie II Matériel et méthodes Pré-culture Chaque tube : 3.5 ml de milieu Kay + colonie (souche 70, 75 et 81) Chaque tube : 3.5 ml de milieu Kay + colonie (souche 70, 75 et 81) 70 75 81 70 Chaque erlen : 350 ml de milieu PPGAS + pétrole 75 81 Chaque erlen : 350 ml de milieu PPGAS Incubation à 30 °c, 180 rpm pendant 04 jours. Figure 09 : La production des biosurfactants par les souches sélectionnées. 29 Partie II Matériel et méthodes II. 2. 2. 3 Suivi de la cinétique de croissance des souches sélectionnées Le suivi de la croissance bactérienne est réalisé en mesurant la densité optique (DO) au moyen d’un spectrophotomètre UV- visible à une longueur d’onde de 600 nm. Cette mesure est considérée comme indicateur biologique direct de la biodégradabilité. Pour la mesure de la densité optique, on se base sur la loi de Beer-Lambert : A= log (I0 / I) = ε.l.C A : densité optique. I0 : intensité de la lumière incidente. I : intensité de la lumière émergente. ε: absorption molaire (absorption d’une solution c = 1 mole/l dans une cuvette de dimension de l = 1 cm) [l / mole. cm]. C : concentration molaire [mole/l]. l : épaisseur de la cuvette [cm]. La loi de Beer- Lambert est valable seulement pour les solutions suffisamment diluées. Dans ces conditions la courbe obtenue est une droite (la densité optique est proportionnelle au nombre de molécules absorbantes. Gherbal. A (2014) Photo 03: Spectrophotométrie d’absorption atomique. 30 Partie II Matériel et méthodes II. 2. 3 Etude de l’effet de la salinité sur les propriétés tensioactives des biosurfactants produits par les souches bactériennes sélectionnées en présence de pétrole brut II. 2. 3. 1 L’index d’émulsion E24 a) Détermination de l’index d’émulsion et test de la salinité L’index d’émulsion permet de vérifier la capacité des souches à émulsionner une phase hydrophobe (le pétrole brut) dans une phase hydrophile (le milieu de culture). L’objectif de cette opération est de voir l’effet du sel sur l’émulsification des substrats hydrophobes par les biosurfactants produits. Des différentes solutions de biosurfactants produits ont été préparées avec des différentes concentrations en sel (Nacl), (0, 5, 10, 15, 20, 30 g/l). Le test consiste à mélanger 3 ml du milieu de culture (de fermentation) avec 3 ml de pétrole brute et le sel selon la concentration précise dans des tubes stériles. Les tubes sont agités au vortex pendant 2min. Après homogénéisation des deux phases, les tubes sont laissés au repos pendant 24 heures à température ambiante (BODOUR et al ., 2004). b) Calcul de l’index de l’émulsion E24 : Après 24 heures on mesure la hauteur de l’émulsion et on calcule l’E24 : E24 = (he / ht) x 100 - he : hauteur d’émulsion. - ht : hauteur totale. Gherbal. A (2014) Photo 04 : L’agitation par vortex des tubes à essai. 31 Partie III Résultats et discussion Partie III Résultats et discussion III. Résultats et discussion III. 1. Résultats III. 1. 1. Cinétique de croissance des souches bactériennes sélectionnées (S70, S75 et S81) La cinétique de croissance des souches sélectionnées sur milieu PPGAS additionné de 2% de pétrole brut ou de glucose comme source de carbone, a été suivie en mesurant la concentration microbienne en fonction du temps ; ce qui nous a permis de tracer les courbes représentées par les figures 10, 11 et 12. Les biomasses bactériennes contenues dans les milieux d’incubation des trois souches sont variables. En effet, la lecture des DO de ces milieux révèle que certaines souches présentent une biomasse élevée alors que d’autres ne sont que faiblement représentées (figures 10, 11 et 12). III. 1. 1. 1. Cinétique de croissance de S70 Pour la souche bactérienne étudiée (S70), nous pouvons observer dans la figure 10 que les deux courbes (pétrole brut et glucose) sont similaires, on remarque donc une augmentation dés T0 de la croissance jusqu'à 7 heures justifie par une phase de latence courte. Ce résultat démontre une adaptation plus ou moins rapide de cette souche à la source de carbone utilisé (le pétrole brut et le glucose). Au-delà, on observe une augmentation exprimée par une phase de croissance exponentielle entre 7 et 24 heures, phase durant laquelle la dissolution du substrat (pétrole) suffit aux besoins métaboliques. Au-delà de 24 heures, la concentration microbienne augmente légèrement. Cette augmentation ralentie correspond à la phase stationnaire observée à partir 24 h jusqu’à 94 h. En présence du glucose, on remarque une augmentation importante de la concentration bactérienne exprimée par l’augmentation de la densité optique ayant atteint la valeur de 8,35 après 24 heures. Cette DO atteint son maximum à la fin de l’incubation pour une valeur de 8,67 (figure 10). En présence du pétrole brut, une forte augmentation de la concentration bactérienne dont les valeurs de la DO atteingent 8,41 au bout de 24 heures, ce qui explique une courte phase de latence suivie d’une phase exponentielle. Cependant, on remarque une augmentation lente presque stable de la biomasse bactérienne ente 27 et 94 heures. Ceci correspond à la phase stationnaire (figure 10). 32 Partie III Résultats et discussion III. 1. 1. 2. Cinétique de croissance de S75 La figure 11 fait ressortir l’évolution de la biomasse bactérienne de la souche S75 en présence du pétrole brut ou de glucose. En présence de glucose, la biomasse bactérienne connait une augmentation importante exprimée par la valeur importante de la DO, 7,18 atteintes au bout de 9 heures. Ces valeurs de DO continuent d’augmenter pour atteindre une valeur maximale de 9,23 au bout de 94 heures (figure 11). En présence de pétrole brut, la biomasse bactérienne de cette souche augmente rapidement entre T0 et T12. La DO relevée à T12 étant de 7,64. Au-delà, une légère augmentation de la DO est enregistrée pour atteindre 8,45 à T30, et une légère diminution est constatée vers la fin de l’expérimentation (8,37) (figure 11). III. 1. 1. 3. Cinétique de croissance de S81 La variation de la biomasse bactérienne de la souche 81 en culture additionné de pétrole brut ou de glucose est présentée dans la figure 12. D’après les résultats obtenus, on remarque une similarité de la croissance bactérienne pour la souche qui est cultivée dans les deux cultures additionnées de pétrole brut ou du glucose comme source de carbone pendant le temps d’incubation. En présence de glucose, les valeurs de la DO démontent une forte augmentation de la biomasse. Sa valeur étant de 8,36 au bout de 24 heures. Cette DO continue d’augmenté pour atteindre une valeur de 8,90 vers la fin de l’expérimentation (figure 12). En présence de pétrole brut, on observe une augmentation importante de la DO pendant les première 24 heures qui atteint 8.23. Au-delà, une légère augmentation presque stable ente T27 et T94 qui atteint 8,27 et 8,57 respectivement (figure 12). Il apparait d’après la figure 13 que la croissance des 03 souches sélectionnées est similaire en présence des deux substrats utilisés. Ces souches présentent une légère différence de croissance en présence de glucose où les DO sont légères représente pour S75 (9.23) contre le pétrole (8.37) et S81(8,90) en présence du glucose contre (8,57) en présence de pétrole. 33 Partie III Résultats et discussion III. 1. 2. Index d’émulsification (E24) et test de la salinité (NaCl) A fin de confirmer et d’estimer la production des biosurfactants par les souches bactériennes étudiées, nous avons réalisé le test d’émulsification (E24) par l’homogénéisation de 3 ml de mout de fermentation avec 3 ml de pétrole. Le résultat obtenu (Photo 05) démontre une production de biosurfactant par les souches bactériennes (S70, S75 et S81) en présence de pétrole brut avec un index d’émulsification variable. La couche Émulsifiante Gherbal. A (2014) Gherbal. A (2014) Photo 05: Index d’émulsion E24 des souches étudiées en présence du pétrole comme substrat d’émulsification. III. 1. 2. 1. Evaluation du pouvoir émulsifiant des souches étudiées (S70, S75 et S81) en présence du pétrole Les résultats obtenus dans cette étude sont représentés sous forme d’histogrammes dans les figures 14, 15, 16, 17,18 et 19. L’évaluation de l’index d’émulsion est suivie en présence de différentes concentrations de NaCl dans le milieu d’incubation. III. 1. 2. 1. 1. Pouvoir émulsifiant de biosurfactant produit par la souche 70 L’activité émulsifiante de biosurfactant produit par S70 en présence de glucose connait des variations provoquées par le NaCl. En effet, le E24 initialement faible 6,56% en absence du sel atteint en présence de 15 g/l de NaCl la valeur de 46,23% et diminue pour atteindre les valeurs de 4,33% en présence de 20 g/l de NaCl. La valeur du E24 relève en présence de 30 g/l de NaCl (6,42%) reste inferieur à celle relevé en absence du sel (Figure 14). 34 Partie III Résultats et discussion En présence de pétrole brut, on observe des variations dans les valeurs de l’index d’émulsion comparable à celle obtenue en présence du glucose. Le pouvoir émulsifient atteint une valeur de 15,20% en présence de 20 g/l de NaCl. Au-delà, de cette concentration 30 g/l la diminution du E24 est enregistrée de 4,30% (figure 15). Il est constaté une différence de la réponse de S70 au traitement salin en fonction da la source carbonée disponible (glucose ou pétrole). En effet, le pouvoir émulsifiant de S70 atteint son maximum en présence de 15g/ l de sel dans le milieu enrichi de glucose alors qu’en présence de pétrole, le E24 maximal est enregistré lorsque le milieu d’incubation est additionné de 20 g/l de NaCl. Cependant, les valeurs de E24 de la S70 en présence du glucose et de 15 g/l de NaCl sont prés de quatre fois plus élevées qu’en présence de pétrole et de 20g/l de NaCl. III. 1. 2. 1. 2. Pouvoir émulsifiant de biosurfactant produit par la souche 75 En présence de glucose, on observe que le biosurfactant de la souche bactérienne 75 enregistre un meilleur index d’émulsion pour une valeur de 35.56 % en présence de 15 g/l de sel. Au-delà, une faible diminution en présence de 20g/l du NaCl est enregistrée (34,44%). La forte salinité (30g/l) entraine un déclin important conduisant de pouvoir émulsifiant qui atteint une valeur de 2.15% (figure 16). En présence de pétrole, l’activité émulsifiante de S75 connait une augmentation importante proportionnelle à la concentration de NaCl dans le milieu. Sa valeur maximale est de 31,27% en présence de 20g/l de sel. Cependant, cette valeur diminuée considérablement (8,88%) lorsque le milieu contient 30 g/l de NaCl. (figure 17). La souche bactérienne 75 présente un index d’émulsion E24 comparable lorsqu’elle est en présence du glucose et de sel ou de pétrole et de sel, exception faite en présence de 30 g/l de NaCl où cet index est trois fois plus important en présence de pétrole qu’en présence de glucose. 35 Partie III Résultats et discussion III. 1. 2. 1. 3. Pouvoir émulsifiant de biosurfactant produit par la souche 81. L’activité émulsifiante de surfactant de S81 en présence de glucose connait des variations provoquées par le NaCl. En effet, le E24 initialement de 13,05% en absence du sel atteint un maximum de 34,45% en présence de 15 g/l de NaCl. Au-delà, un pouvoir émulsifiant est constaté sa valeur est de 7,63% en présence de 30 g/l de sel (figure 18). D’après la figure 19, on constate que l’index émulsifiant de tensioactif produit par la souche microbienne S81 est proportion à la concentration de NaCl dans le milieu d’incubation en présence du pétrole. Sa valeur maximale est 43.97 % en présence de 20g/l. Au-delà, une diminution de l’activité émulsifiante est notée en 30 g/l de NaCl (8,88%) (Figure 19). Il est constaté une différence de la réponse de S81 au traitement salin en fonction da la source carbonée disponible (glucose ou pétrole). En effet, le pouvoir émulsifiant de S81 atteint son maximum en présence de 20g/ l de sel dans le milieu enrichi de pétrole alors qu’en présence de glucose le E24 maximal est enregistré lorsque le milieu d’incubation est additionné de 15 g/l de NaCl. On constate donc que la souche microbienne S81 possède un plus grand pouvoir émulsifiant en présence de pétrole qu’en présence du glucose. 36 Partie III Résultats et discussion Il ressort de la figure 20 que le pouvoir émulsifiant des trois souches soumises à 20 g/l de NaCl varie considérablement en fonction de la source de carbone disponible. En effet, une meilleure activité émulsifiante de biosurfactant produit par la souche 70 est révélée en présence de pétrole (15,20%). Le biosurfactant de S75 semble indifférente à la source de carbone. Son pouvoir émulsifiant est comparable en présence de glucose (34,44%) ou de pétrole (31,27%), alors que la S81 semble préférer le pétrole où elle développe une forte activité émulsifiante (43,97%). 37 Partie III Résultats et discussion III. 2. Discussion La production de biosurfactants est un phénomène communément observé lors de la croissance d’un microorganisme sur des substrats insolubles dans l’eau ainsi que la formation d’une émulsion stable indiquent une production efficiente. Les bactéries synthétisent les biosurfactants qui sont soit des molécules intracellulaires, extracellulaires ou localisées à la surface de la cellule pour faciliter la diffusion des hydrocarbures ou leurs dérivés à l’intérieur de la cellule bactérienne afin de les dégrader (PRUTHI et al, 1995 ; KREPSKY et al, 2007). L’utilisation du glucose comme source de carbone, permet d’obtenir un rendement plus élevé en biosurfactants. D’une part, les bactéries acidifient le milieu en consommant le glucose, ce qui rend le pH favorable à la production d’autre part la biomasse bactérienne sera importante pour assumer la dégradation. (SAMADI et coll., 2007 ; KREPSKY et coll., 2007), Les variations des densités optiques constatées dans les milieux de culture des trois souches bactériennes étudiées (S70, 75 et 81) peuvent être dues à la distribution différente de ces bactéries entre les deux phases de notre culture, ou par leur vitesse d’adaptation au substrat utilisé Pétrole ou glucose (AKMOUCI-TOUMI, 2009). Il est à noter qu’il existe une relation entre l’augmentation de la biomasse, la production de biosurfactant, l’index d’émulsion et la salinité par notre souches ceci peut être expliqué par la phase prolongée de la croissance microbienne (DAS et al., 2009). Ce qui confirme que la production de biosurfactant s’effectue pendant la phase exponentielle de croissance, et qui suggère qu’il est produit comme métabolite primaire (AMIRIYAN et al., 2004). La croissance bactérienne associée à la production de biosurfactant pourrait faciliter l’adhérence des cellules bactériennes aux molécules de substrats hydrophobes et les métaboliser (BARATHI et VASUDEVAN, 2001). Selon ATLAS, (2011), plus les produits pétroliers sont légers, plus leur diffusion est rapide et plus vite seront biodisponibles. Les phases de latence démontre une adaptation plus au moins rapide des souches étudiées à la source de carbone utilisée (le pétrole brut et glucose). Par ailleurs, l’augmentation de la biomasse microbienne correspondrait à la phase exponentielle, phase durant laquelle la dissolution du substrat (pétrole brut ou glucose) suffit aux besoins métaboliques des souches. Ainsi, la stabilisation de la concentration microbienne au-delà de 24 heures pour les deux souches (70 et 81) et T9 h pour la souche 75 montre que le niveau des 38 Partie III Résultats et discussion exigences nutritionnelles surpassent la vitesse de dissolution du substrat, la biodisponibilité deviendra alors limitante, c’est donc la phase stationnaire (ROCHA et al., 2007). D’après CALVO et al. (2004), cette croissance pourrait être expliquée par la présence de Substances comme les biosurfactants qui faciliteraient l’assimilation des hydrocarbures (pétrole brut). D’après, HOMMEL, (1994); GOSWANI et SINGH, (1991); HUSAIN et al., (1997), in SOLTANI, (2004) et (LAITH et al., 2007), certaines bactéries peuvent interagir avec les hydrocarbures dissous dans la phase aqueuse par les facteurs de solubilisation extracellulaires, d’autres peuvent mettre en jeu des stratégies comme l’excrétion des vésicules extracellulaires, la production de biosurfactants ou une augmentation de l’hydrophobicité de la paroi externe de la bactérie, ce qui permet à cette dernière d’introduire facilement les hydrocarbures au niveau de la cellule. Selon DESCHENE (1995), Parmi les propriétés des surfactants biologiques peuvent donc augmenter la solubilité apparente des composés hydrophobes, ce qui explique l’augmentation de l’index d’émulsification (E24) obtenue lors de notre expérimentation. La différence d’indice (E24) qui existe entre les trois souches avec les différents substrats s’expliquerait par le fait que la diversité des bio-émulsifiants entre nos souches qui ont la capacité d’émulsionner le pétrole brut (RAZA et al., 2007). La capacité d’émulsion a été déterminée en fonction de différentes concentrations de NaCl. On a observé que l’index d’émulsion augmente dés les faible la concentration de NaCl jusqu'à la concentration 20g/l de sel en présence du pétrole et 15 g/l en présence du glucose. D’autre part on remarque la diminution de l’index d’émulsion en présence la concentration 30 g/l, ces résultats peuvent être expliqués par l’effet du NaCl qui engendre une diminution de la solubilité des hydrocarbures ce qu’est conforme que l'ajout de NaCl conduit à une augmentation du diamètre des gouttelettes d'huile lors de la formation de l‘émulsion. Des écrits sur certains biosurfactants produits par des bactéries mentionnent une stabilité de c’est dernier en présence de haute concentration en sel (OBAYORI et al. ,2009; SARUBBO et al., 2007). Il ya des rapports que la présence de sels provoque des perturbations des émulsions d’huile-eau, affectant ainsi la tension de surface et la capacité d'émulsification de tensioactifs (JUNG et al., 1995). Cela indique également que les biosurfactants produits par les souches sélectionnées sont efficaces dans en présence d'ions monovalents (Na+) qui expliquerait par la formation 39 Partie III Résultats et discussion d'une monocouche très condensée, provoquée par le fait que la charge négative est protégée par (Na+) dans la double couche électrique en présence de NaCl, bien que la concentration 20 et 30 g/l de sel est souvent suffisante pour désactiver les tensioactifs chimiques (ABURUWAIDA et al., 1991; BANAT , 1995). Cette tolérance de la force ionique spécial propose les biosurfactants plus adéquats pour des applications liées au pétrole, dont la plupart sont en conditions très salines (SHAVANDI et al., 2011). Il existe peu de rapports dans le littérature qui indique que la solution dans le sol salin, par rapport aux sols non salins, la dégradation total du parathion et le pétrole brut a été réduite (REDDY et SETHUNATHAN, 1985; MINAI - TEHRANI et al., 2009). 40 Conclusion Conclusion Conclusion L’objectif fixé par notre travail est de mettre en évidence le pouvoir émulsifiant de trois souches bactériennes telluriques codées 70, 75 et 81 isolées à partir des soles contaminés ou non par les hydrocarbures en présence de deux substrats, le glucose et le pétrole et de rechercher la stabilité des biosurfactant produits dans des conditions salines. Il ressort des résultats obtenus qu’en présence de deux sources de carbone utilisées (glucose et pétrole) les bactéries expriment une cinétique de croissance variable au cours du temps. Le pouvoir émulsifiant des trois souches en absence de sel varie considérablement en fonction de la source de carbone disponible (pétrole brut ou glucose). La production de biosurfactant s’est révélée positive pour les trois souches bactériennes étudiées (S70, S75 et S81). Un pouvoir émulsifiant maximal de 46,23% pour le biosurfactant produit par S70 en présence de 15g/ l de sel dans le milieu enrichi de glucose est enregistré alors qu’en présence de pétrole, l’index d’émulsion maximal de 15,20% est enregistré lorsque le milieu d’incubation est additionné de 20 g/l de NaCl. Le surfactant produit par la souche bactérienne 75 présente un index d’émulsion E24 comparable lorsqu’elle est en présence du glucose 35,56% à 15 g/l de sel ou en présence de pétrole 31,27% à 20 g/l de sel , exception faite en présence de 30 g/l de NaCl où cet index est trois fois plus important en présence de pétrole qu’en présence de glucose. Il est constaté une différence de la réponse de S81 au traitement salin en fonction da la source carbonée disponible (glucose ou pétrole). En effet, le pouvoir émulsifiant maximal de la tensioactif produit par S81 est de 43,97% en présence de 20g/ l de sel dans le milieu enrichi de pétrole alors qu’en présence de glucose le E24 maximal de 34,44% est enregistré lorsque le milieu d’incubation est additionné de 15 g/l de NaCl. On peut donc conclure que la souche microbienne S81 possède un plus grand pouvoir émulsifiant en présence de pétrole qu’en présence du glucose. La variabilité dans le pouvoir émulsifiant montre que les souches que nous avons étudiées présentent un intérêt industriel certain et important grâce à leur production de ces composés à activité émulsifiante en présence de concentrations en sel non négligeables. A la lumière des résultats obtenus, il est souhaitable de compléter cette étude par des approches plus approfondies à savoir : 41 Conclusion L’optimisation des paramètres de production du biosurfactant par l’essai d’autres substrats et d’autres fractions pétrolières ; identification moléculaire des souches présentant de grande activité émulsifiante ; recherche de nouvelle souche à pouvoir biodégradant et émulsifiant. essai d’étudiée l’influence des conditions environnementaux (PH, température, …etc.) sur la production des biosurfactants. Ainsi, il existe un besoin pour des études approfondies dans le but d'évaluer l'efficacité des processus de bioremédiation des sites pollués par les hydrocarbures ayant différents niveaux de salinité. 42 Références Bibliographiques Références bibliographiques Références bibliographiques A………………………………………………………………………………….. ABALOS A., PINAZO A., INFANTE M. R., CASALS M., GARCIA F. et MANRESA A., (2001). Physicochemical and Antimicrobial Properties of New Rhamnolipids Produced by Pseudomonas aeruginosa AT10 from Soybean Oil Refinery Wastes, Langmuir, 17 (5):1367- 1371. ABU-RUWAIDA A. S., BANAT M., HADITIRTO A., SALEM S. et KADRI A., (1991). Isolation of biosurfactant producing bacteria product characterization and evaluation. ActaBiotech, 11(4): 315-24. AKMOUCI-TOUMI, S. 2009. Contribution à l’étude des boues de forage : isolement et évaluation de la capacité de quelques souches microbiennes à dégrader le gasoil. Thèse de Magister, Université de Boumerdes. 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Références électroniques: USDA en ligne: The United States Department of Agriculture website provides suitable global information about agricultural issues. Available en ligne at: http://www.usad.gov www.surfactants.net/ 54 Annexes Annexes Annexe I : Matériel et équipements Les matériaux du labo comptent les équipements, appareillages, verreries, matériel en plastique, solutions, réactifs et des milieux de cultures qui figurent dans le tableau ci-après : Tableau IV: les matériaux et les équipements utilisés dans ce travail Appareillage et Verreries et matériels Solutions et réactifs équipements Milieux de cultures *Agitateur *Boite de pétri en NH4CL *Gélose nutritive magnétique plastique KcL ordinaire (GNO) *Autoclave *Erlen Meyer Tri-HcL *KAY *Bain marie *Fioles Glucose *PPGAS. *Balance *Pipettes graduées Protease peptone *Bec bunsen *Pipettes pasteur MgSO4 *Centrifugeuse *Tubes à essais Eau distillée *Etuve *Des flacons NH4 H2 PO4 *Incubateur à *Coton cardé K2 H PO4 agitation *Papier aluminium FeSO4 *Vortex *Cuvettes de Hcl *PH mètre spectrophotomètre. NaCl *Spectrophotomètre *Bêcher. Gélose nutritive d’absorption Pétrole. atomique *Four pasteur. 55 Annexes Annexe II: Composition chimique des milieux de cultures 1- Milieu gélose nutritive ordinaire (GNO) La gélose nutritive est un milieu non sélectif qui permet systématiquement la poussée de toutes les bactéries peu exigeantes à 37°C en aérobiose .Elle a été utilisée pour l’isolement des différentes colonies, définie lors du repérage (à partir des boites utilisées pour le dénombrement), (JOFFIN et LEYRAL, 2006), elle est composée de : Gélose nutritive ordinaire (GNO) Ingrédients Quantité L’extrait de viande 1, 0 gr L’extrait de levure 2, 5 gr Peptone 5 ,0 gr Chlorure de sodium 5, 0 gr L’agar 15, 0 gr Eau distillée 1 litre Remarque : Le pH est ajusté à une valeur de 7,4 par une solution d’HCl 10 M et autoclaver à 120°c pendant 15 min. Photo 06 : préparation de milieu de culture. 56 Annexes 2- Milieu Kay : pour pré-enrichissement. Milieu Kay Ingrédients Quantité NH4 H2 PO4 3g/l K2 H PO4 2g/l Glucose 2g/l FeSO4.7H2O 0,0005g/l MgSO4.7H2O 1g/l Eau distillée 1 litre Remarque : Autoclaver à 120°c pendant 15 min. 3- Milieu PPGAS: pour production des biosurfactants Milieu PPGAS Ingrédients Quantité NH4cL 1 g/l KcL 1, 5 g/l Tri-HcL 19 g/l Glucose 5 g/l Protéase peptone 10 g/l Mg SO4 0, 2 g/l Eau distillée 1 litre Remarque : Le pH est ajusté à une valeur de 7,2 par une solution d’HCl 10 M et autoclaver à 120°c pendant 15 min. 57 Effets de la salinité sur la stabilité des biosurfactants produits par des souches bactériennes telluriques en présence de pétrole brut Résumé : L’objectif de notre étude est de rechercher l’effet de la salinité sur la production et la stabilité de biosurfactants produits par des souches bactériennes telluriques hydrocarbonoclastes en présence de deux substrats carbonés (le glucose ou le pétrole). Dans la majorité des biosurfactants produits l’index d’émulsion augment en présence du pétrole et de concentrations croissantes de NaCl allant jusqu’à 20 g/l et à 15 g/l en présence du glucose. Au-delà de cette concentration cet index diminue considérablement. Un pouvoir émulsifiant maximal de 46,23% est enregistré pour le biosurfactant produit par S70 en présence de glucose et de 15g/ l de sel. Cet index atteint sa valeur maximale de 15.20% en présence de pétrole et de 20 g/l de NaCl. Le biosurfactant de la souche bactérienne 75 présente un index d’émulsion de 35,56% en présence de glucose et de 15 g/l de sel et de 31,27% en présence de pétrole et de 20 g/l de sel. La meilleure souche productrice de biosurfactant est la souche 81 qui a pu produire en présence de pétrole brut et de 20 g/l de sel un surfactant ayant un index d’émulsion de 43.97 %, alors qu’en présence de glucose et de 15 g/l de NaCl, le E24 maximal enregistré est de 34,44%. Mots clés: la salinité, propriété émulsifiante, biosurfactants, pétrole brut, bactéries telluriques. آثبر الملىحة على استقرار جزيئبت السطح التي تنتجهب السالالت البكتيرية األرضية في وجىد النفط الخبم الملخص في ظمhydrocarbonoclastes انتي تُتجهب انسالالد انجكتيشيخ األسضيخbiosurfactants انهذف يٍ دساستُب انتذقيق في تأثيش انًهىدخ عهى إَتبج و استقشاس يؤشش انًستذهت يضيذ ثذضىس انُفط و تشكيض كهىسيذbiosurfactants في انغبنجيخ انعظًى يٍ يُتجبد.) انخبو وجىد اثُيٍ يٍ سكبئض انكشثىٌ ( انجهىكىص أو انجتشول . و هزا انتشكيض يقهم انًؤشش إنى دذ كجيش. نتشفي وجىد انجهىكىص/ غشاو15 نتشو/ غشاو20 انصىديىو تصم إنى ثهغ هزا.نتش يٍ انًهخ/ غشاو15 في وجىد انجهىكىص و70 انتي تُتجهب انسالنخbiosurfactant يتى تسجيههب ل٪46,23 تصم قىح االستذالة ثذذهب األقصى إنى و رنك35.56% نذيهب يؤشش االستذالة75 يٍ انسالنخ انجكتيشيخbiosurfactant, نتش/ غشاو20 ثىجىد انُفط و كهىسيذ انصىديىو٪15.20 انًؤشش قيًخ انذذ األقصى ثـ و انسالنخ األفضم إَتبجب لbiosurfactant يعظى انسالالد تقىو ثئَتبج. نتشيٍ انًهخ/ غشاو20 في وجىد انُفط و٪31.27 نتشيٍ انًهخ و/ غشاو15 ثىجىد انجهىكىص و في ديٍ أَه في وجىد، %43,97 نتش يٍ انًهخ يع يؤشش يستذهت يصم إنى/ غشاو20 وانتي يًكٍ أٌ تُتج في وجىد انُفط انخبو و، 81 هي انسالنخbiosurfactant .٪34.44 ثـE24 يتى تسجيم انذذ األقصى ل، نتش كهىسيذ انصىديىو/ غشاو15 انجهىكىص و . ثكتيشيب انتشثخ, انجتشول انخبو, جضيئبد انسطخ, انخبصيخ انخهطيخ, انًهىدخ: الكلمبت الذالة Effects of salinity on the stability of biosurfactants produced by telluric bacterial strains in the presence of crude oil Abstract: Objective of our study was to investigate the effect of salinity on the production and stability of biosurfactants produced by bacterial strains hydrocarbonoclastes ground in the presence of two carbon substrates (glucose o roil). In the vast majority of products biosurfactants index higher than the emulsion in the presence of oil and sodium chloride concentration sup to 20g / l and 15g / l in the presence of glucose. This reduces the concentration to a large extent to the index Emulsifiers by limiting the power of up to 46,23% maximum are recorded biosurfactant produced by the S70 in the presence of glucose and 15 g /liter of salt. This indicator reached a maximum value of 15.20% to the existence of oil and sodium chloride20g / l, biosurfactant from 75 bacterial strains has emulsion index 35.56%, and the presence of glucose and 15g / l of salt and 31.27% oil and 20g / l of salt. Most of the strains produce biosurfactant strains 81, which can occur in the presence of crude oil and 20g / l of salt to the surface, with the index emulsion up to 43,97%, whereas in the presence of glucose and 15g / l sodium chloride, is recorded to reduce maximum of 34.44% in E24. Key words: salinity, emulsifying property, biosurfactants, crude oil, soil bacteria..