des extractions cfe bases de données. Nous avons
autorisé trois recherches pour le diabète à la de-
mande de CHU : deux portent sur /'épidémiologie
et une sur un médicament ».
Le partage des données de santé représente aus-
si la garantie de meilleures prises en charge par les
financeurs de notre système de ' ' Comme l'a
souligné le Dr Jean-Martin Coh dal, délégué
général de la FNMF : « Le numeuyuc est un pro-
grès et il ne faut jamais tourner le dos au progrès.
Nous avons besoin de données pour mieux gérer
le risque collectif. » Une position également défen-
due par Alain-Michel Ceretti, conseiller « droits des
malades » auprès du Défenseur des droits : « Nous
devons lever le voile de l'ignorance sur l'état de san-
té des personnes et sur notre propre état de santé.
Les outils numériques vont décortiquer ce que nous
sommes, nous permettre de prévenir et de prévoir.
C'est un tournant, pour les assurances notamment,
qui ont longtemps été confrontées à l'ignorance. »
Des enjeux de démocratie sanitaire
Pour Benjamin Sarda, directeur de la str?*"™0 et du
marketing d'Orange Healthcare, « il fai oser
la question de la démocratie sanitaire d sens
du bien commun ». Christian Babusiau> ir sa
part, incité les associations représentant les pa-
tients à se saisir davantage des opportunités exis-
tantes : « Le Ciss, en qualité de membre de /'/DS,
peut obtenir des données agrégées du Sniiram1 et
il a également accès aux informations d'un échan-
tillon de 650 000 personnes. L'exploitation de don-
nées individuelles anonymisées permet d'étudier les
parcours de soins et de voir comment évoluent les
actes traceurs. Cet accès a été demande par le Ciss
pour une étude sur le reste à charge maîs il est sans
doute sous-utilisé. »
Principes fondamentaux
CLAIRE NGUYÊN-DUY
En préambule Claude Évin, avocat, a posé le
cadre de la problématique, notamment dans
son aspect législatif. Les principes fondamen-
taux sont à garder en mémoire : « Les données
de santé à caractère personnel concernent
l'intimité de la personne. Elles sont protégées
au nom du respect de la vie privée. Elles sont la
propriété de la personne. Elles ne sont acces-
sibles aux tiers qu'avec le consentement de
la personne concernée. Elles ne peuvent être
utilisées pour rompre le principe d'égalité. »
Daniel Kaplan, délégué général de Ping (Fondation
Internet nouvelle génération), a presente le projet
« Mes infos », une cartographie des données de
santé Le projet Mes Infos explore en effet la ques-
tion des self data, la production, l'exploitation et le
partage de données personnelles par les individus,
sous leur contrôle et à leurs propres fins. « Notre
manière de faire ? Avancer avec des gens qui ont
envie d'avancer», a expliqué Daniel Kaplan.
Ni la question de la confidentialité, ni celle de l'ac-
compagnement humain ne doivent être opposées
au développement des outils numériques. Alexis
Normand, directeur du développement de la sociéte
Withmg, a rappelé qu'il est « possible d'articuler la
personnalisation du service et la confidentialité de la
donnée individuelle » Pour Muriel Londres, qui re-
présentait les [IM]patients, Chroniques et Associés,
« fes patients continueront d'avoir besoin d'un ac-
compagnement humain en matière d'observance
Quelques chiffres et éléments de réflexion
Orange Healthcare a mis en
place un think tank - Health-
care Data Institute - sur les
données de santé. François Ni-
colas, vice-président de Sanofi,
Diabète Integrated Care, avait
aussi répondu présent à l'invita-
tion de l'AFD
• Entre 2012 et 2050, le volume
de données de santé devrait
ètre multiplié par 50.
• En 2015, près de 5 milliards
d'objets connectés seraient
en service, ils pourraient être
25 milliards en 2020.
• La non-observance des trai-
tements dont le coût est évalué
jusqu'à 9 milliards d'euros par
an, pourrait être réduite de
80 % en 2025 (soit 7 milliards
d'euros d'économies).
• Les objets connectés, un
levier de création de valeur
pour la santé en France : 16 à
35 milliards d'euros de 2020 à
2025