Les données scientifiques suggèrent
que certains médicaments utilisés dans
la gestion des facteurs de risque sont
également efficaces pour la prévention du
diabète de type 2. En particulier, l’utilisation
d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion
de l’angiotensine ou de bloqueurs du
récepteur de l’angiotensine I pour traiter
l’hypertension ou les troubles cardiaques
chez les personnes non atteintes de diabète
semblait s’accompagner d’un taux plus faible
de nouveaux cas de diabète de type 2.
Plusieurs études en cours tentent de
confirmer cette notion. Mais même sans cette
preuve finale, l’utilisation des inhibiteurs de
l’enzyme de conversion de l’angiotensine ou
de bloqueurs du récepteur de l’angiotensine I
pour une gestion appropriée des facteurs
de risque chez les personnes qui n’ont pas
encore développé le diabète de type 2 semble
préférable aux bêta-bloquants – pour lesquels
les taux de nouveaux cas de diabète de type 2
étaient systématiquement élevés.
Concernant le potentiel des statines dans le
cadre de la prévention du diabète de type 2,
il y a eu des expériences divergentes et cette
notion n’est pas encore réellement établie.
Insensibilité à l’insuline
Réduire l’insensibilité à l’insuline à l’aide,
par exemple, d’un thiazolidinedione
insulinosensibilisant pourrait être un
outil efficace pour traiter le syndrome
métabolique de façon plus générale. En
effet, les insulinosensibilisants comme la
rosiglitazone et la pioglitazone ont démontré
non seulement leur pouvoir hypoglycémiant
mais aussi une certaine capacité à réduire la
pression artérielle. Ils peuvent réduire les taux
de protéine C réactive et de l’inhibiteur 1
de l’activateur du plasminogène – comme
marqueurs d’une légère inflammation
et d’un déséquilibre préthrombotique
– et partiellement rétablir le syndrome des
LDL petites et denses dyslipidémiques.
L’évaluation des multiples effets des glitazones
est en cours dans le cadre d’expérimentations
– l’étude PROactive pour la pioglitazone et
l’étude DREAM pour la rosiglitazone, par
exemple. Au moment de la rédaction de cet
article, seuls les résultats de l’étude PROactive
étaient disponibles, dans lequel la pioglitazone
a en effet démontré des effets multiples.
L’étude PROactive est en fait une occasion
ratée de démontrer une fois pour toutes
l’efficacité des insulinosensibilisants dans
l’amélioration des résultats cardiovasculaires.
Les effets du diabète de type 2 sur les grands
vaisseaux sanguins apparaissent à long terme.
Or, la période d’étude était trop courte
pour explorer les effets cardiovasculaires
à long terme de la pioglitazone – bien que
des critères d’évaluation prédéfinis (décès,
crise cardiaque et attaque cérébrovasculaire)
aient révélé une différence significative en
faveur du traitement à base de pioglitazone.
L’utilisation de glitazones chez les
personnes atteintes de diabète de type 2
et en particulier dans le contexte du
syndrome métabolique, semble être
favorable, mais elle ne supprime pas la
nécessité d’une intervention multifactorielle
appropriée sur les facteurs de risque.
Futures options de traitement
A l’avenir, le changement du style de vie
restera la pierre angulaire de la thérapie,
indépendamment des nouveaux médicaments
qui feront leur apparition. Le bloqueur du
récepteur endocannabinoïde, le rimonabant,
a démontré certaines caractéristiques
prometteuses, encourageant les espoirs
d’une approche plus générale du traitement
médicamenteux complémentaire du
syndrome métabolique. Le rimonabant semble
efficace pour réduire le poids et a démontré
des effets positifs sur un certain nombre de
facteurs associés au syndrome métabolique
– réduction du tour de taille et de la graisse
abdominale, réduction de l’hyperglycémie
chez les personnes atteintes de diabète et
augmentation du cholestérol HDL. Il pourrait,
dans le futur, jouer un rôle dans la gestion
du risque multifactorielle chez les personnes
atteintes du syndrome métabolique.
D’autres nouveaux médicaments pour
traiter le diabète, comme les analogues
du GLP-1 ou les inhibiteurs de la DPP-IV
pourraient également offrir certains
avantages à l’avenir pour le traitement du
syndrome métabolique. Les analogues du
GLP-1 ont un effet sur la satiété et la vidange
gastrique et stimulent la perte de poids ;
les inhibiteurs de la DPP-IV, qui augmentent
la production de GLP-1 dans l’organisme,
semblent prévenir la prise de poids.
Dans de nombreuses régions, 25 % de la
population et au moins deux tiers des
personnes atteintes de diabète sont
touchées par le syndrome métabolique.
Etant donné l’efficacité démontrée des
traitements actuellement disponibles – tant
pharmacologiques que non pharmacologiques
– notre priorité doit être l’organisation de
soins appropriés plutôt que le développement
de nouveaux traitements. Mais afin de garantir
la réussite de notre travail, nous devons
obtenir le soutien de la société dans son
ensemble, y compris des gouvernements ;
sans cela, nos efforts seront vains.
Eberhard Standl est Président du Munich
Eberhard Standl est Président du Munich
Eberhard Standl est Président du Munich
Diabetes Research Institute, Allemagne,
Diabetes Research Institute, Allemagne,
Diabetes Research Institute, Allemagne,
Président de la German Diabetes Union,
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Vice-président de la Fédération Internationale
Vice-président de la Fédération Internationale
Vice-président de la Fédération Internationale
Vice-président de la Fédération Internationale
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du Diabète et Vice-président de l’Association
du Diabète et Vice-président de l’Association
du Diabète et Vice-président de l’Association
du Diabète et Vice-président de l’Association
du Diabète et Vice-président de l’Association
Européenne pour l’Etude du Diabète.
Européenne pour l’Etude du Diabète.
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Mai 2006 Volume 51 Numéro spécial
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