République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche S cientifique UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI-OUZOU Faculté des Sciences Economiques, Commerciales et de Gestion Département des Sciences Economiques Laboratoire Réformes Economiques et Dynamiques Locales (REDYL) Mémoire de Master en Sciences Economiques Spécialité « Management Territorial et Ingénierie de Projets » Option : Entreprises en Economie Sociale et Solidaire Réalisé par : Melle ABBAS Lethycia Dynamique de l’Entrepreneuriat Social dans la gestion durable des déchets dans la wilaya de Tizi-Ouzou Sous la direction de Sous la direction du : Pr Malika AHMED ZAID-CHERTOUK Année Universitaire 2013-2014 Dynamique de l’Entrepreneuriat Social dans la gestion durable des déchets dans la wilaya de Tizi-Ouzou Résumé : En Algérie, la gestion des déchets est l’un des services publics locaux dont la prise en charge se fait par les collectivités territoriales. Face à l’inefficacité de ces dernières à gérer ce service public local, les autorités ont mis en place, dans le cadre de l’action sociale, le dispositif « Blanche-Algérie », ayant pour objectif la création d’emplois pour les personnes au chômage, dans le domaine des déchets. A côté de cela, depuis la loi sur la liberté associative en Algérie, le nombre d’associations écologiques actives sur le territoire de la wilaya de TiziOuzou, ne cesse d’augmenter. Notre contribution consiste d’une part, en l’étude de ce dispositif « Blanche-Algérie » à travers ses actions et les solutions qu’il offre en matière d’Entrepreneuriat Social, et d’autre part, nous analyserons le mouvement associatif écologique de la wilaya de Tizi-Ouzou afin de voir s’il est porteur d’innovation social. Mots clés: Gestion des déchets, service public, économie sociale et solidaire, action sociale, innovation sociale. Summary: In Algeria, waste management is one of the local public services that support is through local authorities. Faced of the inefficiency of the latter to manage the local utility, the authorities have put in place as part of social action, the device "White Algeria" with the aim of creating jobs for people unemployed in the area of waste. Besides that, since the law on freedom of association in Algeria, the number of active environmental groups in the territory of the province of Tizi-Ouzou is increasing. Our contribution is a part, in the study of this device "White Algeria" through his actions and the solutions it offers in terms of Social Entrepreneurship, and secondly, we analyze the ecological associations the wilaya of Tizi-Ouzou to see if bears social innovation. Keywords: Waste mangement, public service, social and solidarity economy, social welfare, social innovation. REMERCIEMENTS Avant tout, je remercie DIEU le tout puissant de m’avoir donné le courage et la santé de mener à bien ce travail. J’exprime tout ma gratitude et ma reconnaissance à l’égard de ma promotrice Madame AHMED ZAID Malika, professeur de l’Université Mouloud MAMMERI de Tizi-Ouzou qui, a accepté de diriger mon mémoire en manifestant un grand intérêt pour ce travail. Je remercie tous mes enseignants de Master pour la qualité de leurs enseignements. Mes remerciements iront également aux membres du jury pour avoir accepté d’évaluer ce modeste travail. A tous ceux qui m’ont aidé de près ou de loin, par un geste, une parole ou un conseil, je leurs dis merci. A tous MERCI DEDICACES Je dédie ce modeste travail A mes chers parents pour leur soutien et leurs encouragements ; A ma grande sœur Sarah et à mon petite frère Karim ; A mon fiancé pour son aide et son soutien ; A mon beau frère Farid et à toute sa famille ; A mes tantes et oncles ; A mon amie Djoudjou ; A mes camarades Dalila, Kahina, Nadia et Samia ; A tous ceux que j’ai omis de citer. ABREVIATIONS ET SIGLES UTILISES ADS Agence de Développement Social. AND Agence Nationale des Déchets. ANGEM Agence Nationale de Gestion du Micro-crédit. ANSEJ Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes. ASS Action Sociale et Solidaire. CET Centre d’Enfouissement Technique. DAIS Dispositif d’Activité d’Insertion Sociale. DASS Direction de l’Action Sociale et Solidaire. DD Développement Durable. DEV-COM Développement Communautaire. DEW Direction de l’Environnement de Wilaya. DM Déchet Ménager. DRAG Direction de la Règlementation et des Affaires Générales. EP Etablissement Public. EPA Etablissement Public Administratif. EPIC Etablissement Public à caractère industriel et commercial. ES Economie Sociale. ESS Economie Sociale et Solidaire. IRE Inspection Régionale de l’Environnement. MATE Ministère de l’Aménagement du Territoire. ONG Organisation Non Gouvernementale. PNAE-DD Plan National d’Action pour l’Environnement et le Développement Durable. PNUE Programme des Nations Unies pour l’Environnement. PROGDEM Plan National de Gestion de Gestion intégrée des Déchets Ménagers. SNE Stratégie Nationale Environnementale. TEOM Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères. TPE Trés Petites Entreprises. TUPHIMO Travaux d’utilité publique à haute intensité de main d’œuvre. Sommaire Introduction générale Partie I: Gestion durable des déchets et ESS: cadre conceptuel et théorique. Introduction de la partie I Chapitre I: Fondements de l'Economie Sociale et Solidaire. Introduction du chapitre I Section 01 : L'Economie Sociale et Solidaire porteuse d'innovation sociale. Section 02 : Vers un nouveau modèle de développement: L'Entrepreneuriat Social. Conclusion du chapitre I Chapitre II : Articulation entre le service public des déchets et le concept de développement durable. Introduction du chapitre II Section 01 : Etat du service public des déchets dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Section02 : Vers une gestion durable des déchets en Algérie. Conclusion du chapitre II Conclusion de la partie I Partie II: Contribution de l'ESS à la gestion sociale des déchets dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Introduction de la partie II Chapitre I: La dimension insitutionnelle de l'Economie Sociale et Solidaire en Algérie. Introduction chapitre I Section 01 : Etat des lieux de l'ESS en Algérie. Section 02 : L'instrumentalisation de l'ESS en Algérie. Conclusion du chapitre I ChapitreII: Prédispositions à l'Entrepreneuriat Social dans la gestion des déchets: Rôle du dispositif public "Blanche-Algérie" et du mouvement associatif de la wilaya de Tizi-Ouzou. Introduction du chapitre II Section 01 : Réalités du dispositif public "Blanche-Algérie" et du mouvement associatif de la wilaya de Tizi-Ouzou. Section 02 : Vers une économie verte des déchets ménagers dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Conclusion du chapitre II Conclusion de la partie II Conclusion générale Références bibliographiques Annexes Index des tableaux, cartes et graphiques. Table des matières INTRODUCTION GENERALE Introduction générale INTRODUCTION GENERALE : La question de la gestion des déchets ménagers (DM) est de plus en plus présente dans les problématiques environnementales actuelles. Leur traitement est parfois complexe et leur impact sur l'environnement est loin d'être négligeable. Les enjeux sont de taille tant au niveau mondial qu’au niveau local. À ce titre, un intérêt particulier a été affiché pour la gestion des déchets lors de la conférence de Rio. Cette problématique a aussi suscité de nombreuses réflexions de la part des chercheurs et de certaines organisations non gouvernementales (ONG), ainsi que celle des institutions internationales (Nations-Unies et la Banque mondiale1. Aujourd'hui encore, dans la ville de Tizi-Ouzou, la gestion des déchets se pose avec acuité et figure parmi les préoccupations urbaines les plus complexes. Devant ce problème majeur, les pouvoirs publics peinent à trouver des solutions adéquates et semblent être dépassés par le phénomène, ce qui s’est manifestement traduit par des crises récurrentes d'insalubrité. En effet, l'incapacité des pouvoirs publics à répondre aux besoins des citadins en termes de salubrité et de gestion des DM, a entrainé des impacts négatifs à la fois sur l’état de santé de la population et sur l’environnement. De plus en plus axé sur le Développement Durable (DD), l’Etat s’est investit à s’engager dans un développement économique, sociale et environnemental. S’agissant de la gestion des déchets, il est primordial d’atteindre un certain nombre d’objectifs comme, la réduction de leur production, le recyclage et la récupération des matières premières. Ainsi, afin d’encourager les initiatives dans ce domaine, les autorités ont mis en œuvre un dispositif (dénommé « BlancheAlgérie »), ayant trait à la protection de l’environnement, en général, et à la gestion des déchets, en particulier. Ce dispositif a été mis en place dans le cadre de l’Action Sociale du pays. Le contexte de la dégradation de l’environnement et la loi sur la liberté associative ont eux aussi, entrainé l’émergence d’organisations à but non lucratif qui tentent de s’investir dans ce créneau. Ces organisations non lucratives qui sont principalement les associations seront le fait de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS)2. 1 DJE (A), « Gouvernance et Gestion des déchets ménagers urbains à Abidjan : cas des communes de Cocody, Youpougon et Abobo ». Thèse présentée à la Faculté des études supérieures et postdoctorales de l'Université Laval, dans le cadre du programme de doctorat en sociologie pour l'obtention du grade de Philosophia doctor. Québec 2012, p.01. URL: www.theses.ulaval.ca/2012/28996/28996.pdf. 2 AHMED-ZAID (M), ABDELKHALEK (T) & OUELKHAZI (Z), « l’économie sociale et solidaire : quelles réalités pour quel avenir ?», rapport pour l’Ipemed. Novembre 2003. URL : www.ipemed.coop/. En théorie l’ESS est un secteur où cohabitent à la fois les associations, les coopératives, les mutuelles et autres formes juridiques multiples qui, développent des manières de faire à la fois similaires et différentes de celles de l’économie publique ou privée. En ce sens, elle apparaît comme un terrain fertile pour l’exploration du concept d’innovation sociale1. En Algérie, l’originalité de l’ESS est qu’elle est institutionnalisée du fait de l’implication directe de l’Etat. En effet, afin d’atténuer les effets de la transition vers le marché, le gouvernement a mis en place une politique de cohésion sociale avec l’apparition, en 1996, d’un ministère de la Solidarité et du Travail et de l’Agence de Développement Social (ADS). Ce programme avait pour objectifs la réduction du chômage, de la pauvreté et des inégalités, à travers la création d’emplois et le développement d’initiatives de proximité telle que la création de très petites entreprises (TPE). L’intérêt du sujet : Malgré l’existence de nombreuses recherches portant sur la question de la gestion déchets dans la wilaya de Tizi-Ouzou, nous avons voulu la traiter sous un angle encore non exploité qu’est l’Economie Sociale et Solidaire. Un tel angle d’étude trouve toute sa pertinence étant donné que l’environnement est une question sociale qui doit être traité comme un problème social. En effet, la défaillance des pouvoirs publics tant au niveau politique, technique, économique, législatif et règlementaire, constitue un ferment à l’apparition de nouveaux acteurs dans la protection de l’environnement, nous nous sommes donc intéressés à l’ESS dans la wilaya de Tizi-Ouzou, à travers les associations écologiques. Dans ce contexte, la prise en compte de la dimension institutionnelle est nécessaire dans un territoire où l’Etat est l’acteur principal de la vie socio-économique. Egalement, en vue des atteintes portées à l’environnement et au problème de prolifération des déchets qui se pose avec acuité, dans la wilaya de Tizi-Ouzou et qui contribue de façon irréversible à sa dégradation, il nous a semblé intéressant d’étudier le dispositif public « Blanche-Algérie » mis en place dans le cadre de action sociale, dans le but de savoir s’il intègre la dynamique à l’Entrepreneuriat Social. 1 BOUCHARD (M) & LEVESQUE (B), « Économie sociale et innovation : l’approche de la régulation au cœur de la Quant aux raisons qui fondent le choix porté sur le milieu d’étude qui est la wilaya de Tizi-Ouzou, il convient de signaler qu’au-delà de l’importante quantité de déchets produite par cette wilaya, cette dernière est caractérisée par des pratiques ancestrales de solidarité à l’instar de la solidarité villageoise et familiale, fondée sur la construction de chacun au bien être de la communauté et la solidarité religieuse qui continue de jouer un rôle sur le plan économique et social. Problématique, hypothèses de travail et méthodologie de recherche : Dans un contexte social en pleine mutation, notamment au regard de l’évolution des modes de vie, de la féminisation du travail, de l’évolution de la famille, des modes de communication, des besoins nouveaux émergent et appellent à des réponses innovantes. Conscient que des besoins existent, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, en matière de gestion des déchets, d’amélioration du cadre de vie des citoyens et de création d’emplois, des initiatives ont été réalisées dans la cadre du dispositif public d’insertion à l’emploi et à travers le secteur associatif, impliqué dans la protection de l’environnement. Ainsi, notre travail de recherche consiste à répondre à la problématique principale, qu’est la suivante : Conscient des prédispositions que recèle la wilaya de Tizi-Ouzou en matière d’Entrepreneuriat Social, le dispositif public « Blanche-Algérie » et le mouvement associatif écologique de la wilaya de Tizi-Ouzou intègrent-ils la dynamique de l’Entrepreneuriat Social ? De cette problématique découle les questionnements suivants : 1) Quelles sont les actions réalisées à travers le dispositif « Blanche Algérie »? 2) Quelles solutions offre ce dispositif en matière d’accompagnement à la création de très petites entreprises, dédiées à la gestion des déchets ? 3) Quelles contraintes rencontrent les personnes ciblées par ce programme ? 4) Quelles solutions apporte le mouvement écologique de la wilaya de Tizi-Ouzou en matière de gestion des déchets ? 5) Quels obstacles rencontrent les associations à caractère environnemental pour être innovantes ? Pour soutenir la problématique posée ci-dessus, nous posons les hypothèses de recherche suivantes : La première hypothèse suppose que le dispositif public « Blanche-Algérie », mis en place dans le cadre de l’action sociale, ayant pour objectifs l’insertion socioprofessionnelle des personnes au chômage et la création de TPE, spécialisées dans la protection de l’environnement, se traduit par une dynamique d’un Entrepreneuriat Social institutionnalisé. La seconde hypothèse suppose que les actions opérées par le biais du dispositif public « Blanche-Algérie », ne sont pas le fruit d’acteurs sociaux. La troisième hypothèse suppose que l’Economie Sociale et Solidaire dans la wilaya de Tizi-Ouzou est caractérisée par une omniprésence de l’Etat et par conséquent, les actions des associations écologiques actives sur ce territoire ont un caractère budgétivore. La quatrième hypothèse suppose que les associations à caractère environnemental active au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, se révèlent être le prolongement de l’action publique et peinent à avoir des stratégies en matière de gestion des déchets. Pour ce qui est de la démarche méthodologique, plusieurs outils de recherche et d’analyse ont été déployés. Il s’agit évidement en tout premier lieu, de la recherche documentaire qui a permis de cerner la problématique des déchets et celle de l’Economie Sociale et Solidaire. Puis, une enquête de terrain s’en est suivie. Notre recherche se voulant à la fois quantitative et qualitative, des questionnaires ont été administrés aux associations écologiques de la wilaya de Tizi-Ouzou, ainsi qu’une entrevue avec la DASS de Tizi-Ouzou. Pour ce qui est de l’observation directe, l’attention a été portée sur l’état de salubrité de la wilaya, les pratiques de rejet des déchets et l’existence d’une certaine dynamique communautaire. A la lumière des données recueillies, le travail est organisé en deux parties : La première partie est intitulée : Gestion durable des déchets et ESS : Cadre conceptuel et théorique. Elle comporte deux chapitres : Dans le premier chapitre, nous appréhenderons le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire de façon général, à travers son histoire, ses acteurs, les principes qui fondent cette économie et sa relation avec le territoire et le développement durable. D’autre part, il s’agira d’analyser la réalité de l’Entrepreneuriat Social en Algérie. Dans le second chapitre, il s’agira de présenter les interactions entre le service public des déchets et le concept développement durable. Pour cela, nous présenterons la situation actuelle de gestion des déchets ménagers dans la wilaya de Tizi-Ouzou, afin d’en déceler les limites. Puis, nous nous intéresserons à la gestion durable des déchets, à travers le concept de développement durable et les approches théoriques à prendre en compte en vue d’une gestion durable des déchets. La seconde partie est intitulée : Contribution de l’Economie Sociale et Solidaire à la gestion sociale des déchets. Elle comporte deux chapitres. Dans le premier chapitre, nous dresserons un état des lieux de l’Economie Sociale et Solidaire en Algérie, en identifiant les formes qui existent. Puis, nous évaluons cette économie qui est le fait de l’Etat, à travers les différents dispositifs mis en œuvre par l’action sociale et ce, afin de pénétrer au cœur de celui qui prend en charge la question des déchets ; Dans le second chapitre, nous présenterons et interpréterons les résultats de notre étude afin de répondre aux préoccupations de notre recherche. Puis, dans une seconde section, nous proposerons un projet de création d’une entreprise sociale de compostage des déchets ménagers dans la wilaya de Tizi-Ouzou comme perspective. PARTIE I : GESTION DURABLE DES DECHETS ET ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE. PARTIE I : GESTION DURABLE DES DECHETS ET ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE. INTRODUCTION DE LA PARTIE I : Comme de nombreux services publics, celui des déchets est assuré par l’Etat à travers ses organes. Afin d’atteindre les objectifs du millénaire, l’Algérie a mis en place une stratégie nationale intégrant le concept de développement durable. Depuis, le service public des déchets a connu de nombreux changements à la fois sur le plan juridique, institutionnel et organisationnel. La loi n°01-19 du 12 décembre 2001 relative à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets avait pour objectif de fixer le cadre général de la gestion de ce service public, à savoir les institutions qui interviennent dans ce secteur, les principes sur lesquels il repose afin d’assurer sa mission d’intérêt général et enfin, les acteurs et les modes de gestion existants. Afin de pallier aux problèmes de dégradation de l’environnement et de la salubrité publique, une gestion durable des déchets a été envisagée, intégrant les trois dimensions du développement durable. Dans ce contexte, l’intervention d’acteurs soucieux de répondre à la fois à des besoins sociaux mais aussi aux besoins liés à la protection et à la préservation de l’environnement apparaît comme une solution. Du fait de son originalité et de son potentiel à innover, l’implication de l’économie sociale et solidaire dans la gestion des déchets est un enjeu pour le développement territorial durable. CHAPITRE I : FONDEMENTS DE L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE. CHAPITRE I : FONDEMENTS DE L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE. INTRODUCTION DU CHAPITRE I : L’Economie Sociale et Solidaire (ESS) manifeste une ambition qui, eu égard à ses principes, s’affirme comme une alternative au modèle économique néolibéral. Elle est animée par des acteurs locaux et un mouvement associatif dynamique qui agissent depuis le 21ème. Les entreprises de l’ESS ont la capacité de développer des solutions innovantes qui accroissent la productivité tout en délivrant des services de qualité. Ces solutions innovantes résident du fait qu’elles arrivent à concilier entre l’économique et le social. Dans ce premier chapitre, il s’agira, de présenter l’ESS dans un volet théorique à travers ses définitions, ses acteurs, son histoire. Il s’agira aussi de l’appréhender à travers les innovations dont elle est porteuse et de sa relation avec le territoire et le développement durable. Enfin, présenter quelques exemples innovants en matière de gestion des déchets. Section 01 : l’Economie sociale et Solidaire porteuse d’innovation sociale. La crise économique et le processus de mondialisation ont contribué a limité les moyens des Etats afin de faire face aux problèmes liés au chômage, à la pauvreté et à la dégradation de l’environnement2. Ne pouvant faire face à l’augmentation et à la diversification des besoins, liés à l’évolution démographique et à l’émergence de nouveaux besoins (l’accès aux nouvelles technologies de l’information et aux énergies propres...), cela a favorisé l’émergence d’un secteur se distinguant du secteur public ou du secteur privé qui, tente de trouver des solutions et d’apporter des réponses nouvelles afin de résoudre les problèmes économiques, sociaux et environnementaux. Il s’agit du secteur de l’Economie Sociale et Solidaire. Sous-section (01) : Le secteur de l’économie sociale et solidaire. Depuis des décennies, ce que revendique l’ESS en tant que capacité à construire et à développer des actions organisées fondées sur des valeurs, suscite un intérêt croissant dans le milieu académique anglo-saxon (YOUNG, WILSON) mais aussi francophone (DEMOUSTILLER, CLIMPER, FILION). Selon ces auteurs, la distinction entre l’Economie Sociale et l’Economie Solidaire est difficile à établir du fait que leur intervention touche parfois les mêmes domaines3. 1.1. Un peu d’histoire : l’ESS, deux concepts en un4 : On peut résumer les périodes clés de l’émergence de l’ESS de la manière suivante5 : De 1750 à 1848 : Un siècle d’auto-organisation : Avec l’exode rural et l’exploitation industrielle apparaît une misère ouvrière qui va générer des actions de résistance que l’on désigne sous le terme de mouvement associationnisme ouvrier qui va décliner une certaine protection sous la forme de sociétés de secours mutuel, d’associations de consommateurs et d’associations ouvrières de production. 2 AHMED-ZAID (M), 2010, « Crise, éthique et développement durable : l’alternative par l’économie sociale ancrée dans les productions des sociétés « humainement viables », Speaker au 28ème congrès du CIRIEC. L’économie publique et sociale : une issue à la crise et un support au développement durable, Berlin 16-19 mai. URL : www.ciriec.ulg.ac.be/fr/. 3 EMIN (S) & SCHIEB- BIENFAIT (N), « Projets entrepreneuriaux de l’économie sociale et solidaire : propositions pour de nouveaux cadres d’analyse », in économie et solidarité, revue du CIRIEC. Canada, éd Bresse de l’Université du Québec, Vol 38 n°01, 2007, p.01. URL : www.ciriec.uqam.ca/pdf. 4 BOTTRIAUX (J) & CERON (P), « l’économie sociale et solidaire au service du développement durable : premières clés pour les collectivités territoriales», l’ARENE. Février, 2011, p.09. URL : www.areneidf.org/. 5 BENAMARA (K), Cours sur les fondements de L’ESS, Master 2 « Management Territorial et Ingénierie de Projet ». UMMTO, 2012/2013. De 1848 à 1901 : L’institutionnalisation formelle de l’Economie Sociale : Un certain nombre de dates caractérisent cette période. D’abord, la loi sur les sociétés anonymes (1867) qui intègre le statut des coopératives. Puis, en 1898, une loi donnera un fondement juridique à la mutualité puis aux associations en 1901. De 1901 à 1945 : l’articulation Etat- Economie Sociale : L’entrée dans le 20ème siècle est marquée par la loi de 1901 qui reconnaît la liberté d’association et qui permet l’officialisation de 45000 associations. Cette période est celle d’une économie sociale militante qui se constitue en troisième secteur de la vie économique et qui tente de réduire les effets de la crise de 1929. De 1945 à 1980 : L’économie sociale structurante : L’interventionnisme de l’Etat d’après guerre et la période des trente glorieuses conduisent à l’ancrage de l’économie sociale. Ainsi, Les coopératives bancaires favorisent la démocratisation du crédit et contribuent au financement de l’agriculture. Quant aux mutuelles et associations, elles participent à la gestion d’équipements dans le domaine de la santé, de l’éducation, de la culture et du sport. De 1980 à nos jours : L’économie sociale entre mondialisation et proximité : Cette période se caractérise par l’essoufflement de la croissance, le désengagement de l’Etat, les crises énergétiques, les mutations technologiques et la mondialisation qui se sont accompagnés par une augmentation des inégalités et du chômage. Ainsi, l’économie sociale doit faire face à l’exclusion sociale, au vieillissement de la population, chômage, etc. C’est au cours de cette même période que va émerger la notion d’économie solidaire. Le constat est que les politiques sociales et les institutions de l’économie sociale se sont banalisées et ne prennent pas en compte les nouveaux besoins des publics marginalisés. Apparaît ainsi l’idée de reconstruire un contrat social en réinsérant les activités économiques dans les relations de proximité pour bâtir de nouvelles solidarités, ce qui sera alors qualifié « d’économie solidaire »6. 1.2. Eléments de définition : Si l’on parle couramment d’économie sociale et solidaire, il serait plus juste de différencier l’économie sociale de l’économie solidaire. 6 ROBIN (E), « Economie sociale et solidaire et collectivités territoriales : des relations à renforcer pour un développement local solidaire », mémoire de master, Management du secteur public : collectivités et partenaires. Institut d’Etudes Politique de l’université Lumière Lyon 2. 2006, p.15. URL : doc.sciencespo-lyon.fr/. L’Economie Sociale est apparue au XIXe siècle, avec un objectif de faire vivre des initiatives économiques et sociales fondées sur des principes autres que la rentabilité et la rémunération du capital. Définie par le statut de ses acteurs (associations, coopératives, mutuelles), elle se caractérise par la liberté d’adhésion, la primauté des personnes et du travail sur le capital, l’indépendance à l’égard des pouvoirs publics et la gestion interne démocratique. A coté de ces trois piliers initiaux, s’ajoute la fondation, qui a été définie officiellement pour la première fois en 1981, avec la création de la délégation interministérielle de l’économie sociale. L’Economie Solidaire, puisant ses racines dans l’économie sociale, s’est développée sur des bases militantes à partir des années 1970 dans un contexte marqué par la crise et le chômage. Elle cherche à répondre à des besoins non satisfaits en proposant de nouveaux modes de production et des alternatives économiques « solidaires » tels que le commerce équitable, l’insertion par l’activité économique, etc. Alors que l’économie sociale fait l’objet d’une définition précise par ses statuts (coopératives, associations, mutuelles et fondations), l’économie solidaire est un ensemble plus vaste regroupant des initiatives mettant l’humain et les rapports de proximité au centre de leurs préoccupations7. Ces deux concepts vont être associés dans les années 2000 sous l’appellation d’Economie Sociale et Solidaire. Les tentatives de définir l’ESS ont abouti à plusieurs interprétations selon le pays et le contexte. En France, c’est la notion d’économie sociale et solidaire ou celle de tiers secteur qui est utilisée, en Europe, on parle plus d’économie sociale alors que dans les pays anglo-saxons, on parle du secteur du non-profit. Selon FOUREL, « Tiers secteur dans les années soixante-dix, économie sociale dans les années quatre-vingt, secteur d’économie sociale et solidaire aujourd’hui… les expressions se succèdent pour désigner à peu de chose près les contours d’un même projet. Sous ces différentes appellations se regroupent des organisations que l’on ne peut classer ni dans le secteur public ni dans le secteur privé capitalistique (c’est-à-dire à but lucratif), mais qui pourtant participent activement à la création de richesse. Sur le plan juridique, on a pris l’habitude d’y regrouper les entreprises mutualistes, coopératives et associatives : ce type de 7 ROBIN (E), « Economie sociale et solidaire et collectivités territoriales : des relations à renforcer pour un développement local solidaire ». Op.cit. p.06. statuts juridiques vise à assurer que l’activité économique est un moyen pour réaliser un projet et non pour accroître le capital initial (principe de non lucrativité) »8. L’ESS peut aussi être définie comme « l’ensemble des activités économiques soumis à la volonté d’un agir démocratique où les rapports sociaux de la solidarité priment sur l’intérêt individuel ou le profit matériel »9. 1.3. Principes de gouvernance de l’ESS10 : Les organisations de l’ESS reposent sur un certain nombre de principes de gouvernance : le principe de primauté du projet : ce principe est fondateur de la spécificité essentielle des organisations de l’ESS qui est l’objet sociétal construit autour d’un rapport d’activités ou du sociétariat, fondé sur des valeurs de solidarité et de partenariat. Il s’agit donc, dans un premier temps, de créer un lien social et de le préserver ; le principe de libre adhésion : qui implique d’une part, qu’aucune discrimination ne vienne limiter cette mise en commun et que d’autre part, la garantie que chaque sociétaire ait la double qualité de membre et d’usager ; Ce principe reste discutable au sein des mutuelles, car ces dernières ont parfois recours à la discrimination. Aussi, en ce qui concerne la double qualité des membres et des usagers, elle n’est pas toujours évidente puisque les associations ont des activités qui sont, le plus souvent, destinées à des tiers non adhérents. Principe d’égalité des membres : qui est synthétisé sous la formule « une personne = une voix ». Ce principe connaît des modalités d’applications différentes selon qu’il s’agisse d’une coopérative, d’une mutuelle ou d’une association ; La production de valeurs économiques et sociales : c’est l’une des particularités de l’ESS appelée « utilité économique et sociale ». L’utilité économique consiste à créer des biens et services qui génèrent des bénéfices et créent des emplois. Alors que, l’utilité sociale crée des liens sociaux liés à l’insertion mais aussi des liens entre acteurs dans le but de créer des changements sociaux et de nouveaux modes d’organisation ; 8 FOUREL (C), « la nouvelle économie sociale », éd. Syros, 2001, p.11. 9 OULD-AHMED (P), « La solidarité vue par l'économie sociale et solidaire », revue tiers monde, 2010/4 n°204, p. 186. URL : http://www.documentation.ird.fr/. 10 GARRABE (M), « Economie Sociale : principes de gouvernance », 2007. URL : www.creslr.org. Le principe de non lucrativité : les organisations de l’ESS ne sont pas lucratives car la réalisation du profit n’est pas le but recherché. De ce fait, dans le cas de la dissolution d’une organisation de l’ESS, il y’a impartageabilité de l’actif net, puisque celui-ci est transférée à une autre organisation. De plus, l’appropriation des excédents s’applique selon qu’il s’agisse d’une association, coopérative ou mutuelle ; Le principe d’indépendance : il s’agit là d’une indépendance des organisations de l’ESS vis-à-vis des pouvoirs publics en matière de financement ; Ce principe est remis en question surtout en Algérie, car les associations bénéficient de subventions et d’aides de l’Etat. Elles ne sont donc pas autonomes financièrement. Le principe de démocratie : qui exige l’existence d’une réelle vie statuaire, ce qui implique, entre autres, le respect d’une certaine régularité dans la tenue des réunions institutionnelles (assemblée générale, conseil d’administration, etc.), ainsi que la mise à disposition des administrateurs, les moyens leur permettant d’exercer effectivement leur mandat (documents d’information, etc.…) ; Le principe de solidarité : le but des entreprises sociales est de créer un lien social sans contre partie car il s’agit d’atteindre un intérêt commun collectif. 1.4. L’ESS et son rapport avec le territoire et le Développement Durable: En géographie, le territoire est considéré comme une entité spatialement délimitée, appropriée et organisée par une société11. Selon l’approche sociale, le territoire est un cadre générateur de liens sociaux et d’actions collectives relatifs aux mouvements sociaux. L’identité territoriale les amène à réaliser des conditions collectives avec des objectifs économiques mais qui sont inspirés par l’appartenance à un territoire, réconciliant alors l’économique et le social12. Ainsi, l’ESS et le territoire se définissent et redéfinissent réciproquement et de façon progressive13. Cette volonté de l’ESS à vouloir répondre aux besoins sociaux et à offrir l’opportunité de créer des espaces dans lesquelles le marchand n’est pas la seule loi, montre le rôle joué par le secteur de l’ESS dans la dynamisation des territoires et ce, par la mobilisation des 11 MUIS (A-S), « L’application territoriale du développement durable : de la stratégie à l’action ». Op.cit. p.17. 12 TREMBLAY (D.G) & Al, « Initiatives locales et développement socio-territorial », éd. Télé-université, 2009, p.15. 13 TREMBLAY (D.G & Al, « Initiatives locales et développement socio-territorial », idem. ressources et son implication dans des domaines divers tels que le commerce équitable, l’insertion par les finances alternatives ou encore le développement durable14. Selon DEMOUSTIER15, « l’ESS est déterminée pas son ancrage territorial, par ses systèmes acteurs et ses logiques d’acteurs qui l’excèdent ». Il ajoute à cela, que ce secteur a la capacité de crée des territoires de solidarité. De là, on comprend que l’ESS a une double proximité, une proximité avec son territoire et une proximité avec ses différentes parties prenantes. En effet, cet ancrage territorial s’explique par le fait que c’est sur un territoire que vivent les populations et donc qu’émergent les problèmes et par conséquent, que se construisent des solidarités et des mobilisations, etc.16 En Algérie, l’ancrage territorial de cette économie est un enjeu important pour le développement de l’ESS. De ce fait, plusieurs axes de développement doivent se faire : il s’agira de favoriser l’émergence et la pérennité d’activités à travers l’entrepreneuriat Social en mettant en place des incubateurs d’entreprises ; renforcer les outils de financement en rendant accessibles les financements publics ; coordonner l’offre de service en matière d’accompagnement des porteurs de projets, en améliorant la qualité et la coordination de l’accompagnement pour assurer la viabilité des projets. Du fait de sa relation étroite avec les citoyens, l’ESS représente un atout pour les pouvoirs publics pour mettre en place des politiques publiques à travers des dispositifs. Tout ceci sous entend que ces autorités ont un rôle important dans le développement de ce secteur, surtout dans un territoire comme le notre où l’ESS émane de l’Etat. Pour ce qui est du développement durable, sachant qu’il cherche à offrir une société plus respectueuse de l’environnement mais aussi moins d’inégalités. L’économie solidaire rejoint ce concept dans le sens où elle intègre dans ses gènes la question écologique. De même, la nécessité d’orienter l’activité économique vers des marchés plus respectueux de l’environnement, trouve un fort écho dans cette économie17. Dans de nombreux pays, beaucoup d’initiatives solidaires s’emparent des questions environnementales, à l’image des Ressourceries qui visent à transformer des objets usés en objets pratiques. Cependant, là où 14 ABDOURAHMANE (N), « Economie Sociale et Solidaire : animation et dynamiques des territoires », éd. L’harmattan, 2011, pp.03-04. URL : hal.archives-ouvertes.fr/. 15 DEMOUSTIER (D), « L’Economie Sociale et Solidaire et le développement local », in CHOPART (J.N) et al. , « Les dynamiques de l’économie sociale et solidaire », éd. La Découverte, 2006, pp.116-117. 16 DEMOUSTILLER (D), « Economie Sociale et développement local », les cahiers de l’économie sociale, n°01, éd l’Harmattan, 2002, p.27. 17 DACHEUX (E), « Economie solidaire, économie sociale, développement durable et décroissance : différences et ressemblances », Université Clermont. URL : www.ripesseu.net. l’économie solidaire et le développement durable ne se rejoignent pas forcément est que ce dernier ne porte aucune exigence de démocratisation. Alors que ce principe est au cœur même de l’économie solidaire18. Ainsi, en matière de gestion des déchets, l’ESS est capable d’améliorer localement leur gestion en incitant à leur valorisation, de lutter contre le changement climatique, d’offrir une meilleure qualité de vie et de créer des emplois19. Ce qui fait d’elle un acteur du développement durable. Sous-section (02) : L’innovation Sociale. Le concept d’innovation est au cœur de la dynamique économique en tant que source d’accroissement de la productivité et en tant qu’origine de conséquences sur les rémunérations et l’emploi. L’innovation sociale serait devenue une des principales voies à partir desquelles les sociétés et leurs économies se renouvellent. 2.1. De l’innovation technologique à l’innovation sociale : L’innovation, quelque soit sa nature, est définie au sens large, « comme un changement qui répond à un besoin d’amélioration »20. L’innovation a toujours été marquée par une vision « technologiste » et c’est pourquoi jusque dans les années 1990, les politiques de développement étaient axées sur les innovations technologiques21. Puis, à partir des années 2000, on perçoit que la croyance dans le progrès technologique comme réponse aux situations de crise trouve ses limites, notamment parce que la croissance économique ne s’accompagne pas automatiquement d’un progrès social accessible à tous mais donne lieu à une polarisation des richesses 22. Aussi, force est de constater que la prédominance de l’innovation technologique prédomine mais reste toutefois insuffisante pour faire face aux crises23. 18 DACHEUX (E), « Economie solidaire, économie sociale, développement durable et décroissance : différences et ressemblances », idem. 19 Pratiques d’acteurs de l’économie sociale et solidaire pour un développement durable. Document technique, réseau d’Economie Sociale et Environnement, 2010, p.07. URL : http://www.areneidf.org/. 20 Définition du Conseil de la Science et de la Technologie du Québec. 21 DANDURAND (L), « réflexion autour du concept d’innovation sociale, approche historique et comparative », in Revue Française d’Administration Publique. 3/2005, n°115, p.379. URL : http://www.cairn.info/. 22 RICHEZ-BATTESTI (N) & Al, « L'innovation sociale, une notion aux usages pluriels : Quels enjeux et défis pour l'analyse ? », in Innovations, 2012/2, n°38. p 15. URL : http://www.cairn.info/revue-innovations. 23 WINTREBERT (A) & Al, « l’innovation sociale : un levier de développement des territoires », éd. Avise. Juillet 2012, p.6. URL : http://www.avise.org/. Dans ce contexte, l’innovation sociale apparaît comme la nouvelle solution susceptible de favoriser non seulement la croissance mais aussi une forme de partage de ses fruits plus équitablement, voire de redéfinir les politiques sociales. La question de l’innovation sociale émerge avec la crise du fordisme dans le courant des années 1970 et l’essoufflement du compromis social de l’après-guerre. Elle exprime la difficulté des organisations étatiques d’un côté et marchandes de l’autre à répondre au renouvellement de la question sociale. Même si d’un point de vue conceptuel et opérationnel, l’innovation technologique et l’innovation sociale sont différentes, elles présentent néanmoins des similitudes. Premièrement, toute innovation nécessite l’implication de plusieurs acteurs qui sont dans une démarche de résolution du problème. Deuxièmement, la démarche conduit à la définition d’une approche, d’un produit ou d’un service nouveau ou alternatif. Enfin troisièmement, pour que la solution trouvée devienne une innovation, elle doit trouver preneur ou promoteur24. Par compte, là où ces deux innovations se distinguent c’est dans le milieu d’origine. L’une (l’innovation technologique) découle de l’action menée en matière de recherche et de développement industriel, tandis que l’autre (l’innovation sociale) émerge le plus souvent d’initiatives citoyennes. 2.2. Définitions du concept d’innovation sociale : Le concept d’innovation sociale s’inscrit dans le vocabulaire sociologue avec Max WEBER qui décrit l’innovation sociale comme « phénomène social qui est la résultante de la tension dialectique entre le besoin social ressentit par les acteurs sociaux, dans un contexte sociétal carencé donné et leurs aspirations sociales à réaliser par des pratiques sociales novatrices pour corriger la carence et améliorer leurs conditions de vie économiques, sociales, culturelles ou politiques… ». De plus en plus présente dans les discours publics, l’innovation sociale est un concept qui fait appel à plusieurs définitions. Nous retiendrons celle proposée par le Conseil Supérieur de l’Economie Sociale et Solidaire (CSESS)25 : « l’innovation sociale consiste à élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux dans les conditions actuelles du marché et des politiques sociales, en impliquant la participation des acteurs concernés, notamment des utilisateurs et usagers. 24 DANDURAND (L), « réflexion autour du concept d’innovation sociale, approche historique et comparative». Op.cit. p.381. 25 Définition du CSESS dans le rapport de synthèse du groupe de travail innovation sociale, décembre 2011. URL : http://www.avise.org/. Ces innovations concernent aussi bien le produit ou service, que le mode d'organisation, de distribution, dans des domaines comme le vieillissement, la petite enfance, le logement, la santé, la lutte contre la pauvreté, l’exclusion, les discriminations…». Les chercheurs du CRISES26 spécifient qu’ « Une innovation sociale est une intervention initiée par les acteurs sociaux pour répondre à une aspiration, subvenir à un besoin, apporter une solution ou profiter d’une opportunité d’action afin de modifier des relations sociales, de transformer un cadre d’action ou de proposer de nouvelles orientations culturelles ». Dans sa définition plus large (qui complète celle du CRISES), « l’innovation sociale concerne le comportement des acteurs, la finalité de l’action, la nature des biens ou services produits, la diversité des ressources mobilisées, des acteurs impliqués, des processus et des usages ». Ainsi, la première caractéristique de l’innovation sociale est qu’elle permet de rendre compte des initiatives prises pour répondre à des besoins. La seconde qu’est est territorialisée car, le territoire n’est pas un simple espace mais une résultante d’interactions entre différents acteurs. Enfin, l’innovation sociale s’inscrit dans des dynamiques collectives que ce soit dans sa mise en œuvre ou dans sa diffusion. Puisque les innovations sociales se jouent le plus souvent sur un territoire, elles impliquent alors un ensemble d’acteurs dans la production de ces innovations. 2.3.Les composantes de l’innovation sociale : Le tableau suivant reprend, de façon synthétique, chacune des composantes de l’innovation sociale: Tableau 01 : Les composantes de l’innovation sociale. Une réponse nouvelle à un problème L’IS est une réponse nouvelle à un problème social qui se social. développe sous une forme peu codifiée. Une finalité sociale L’IS poursuit une finalité sociale et s’appuie sur des valeurs et des aspirations qui portent leurs actions. Une pluralité d’acteurs 26 L’IS est le résultat d’une Co-construction impliquant divers CRISES : Centre de Recherche sur les Innovations Sociales du Québec. acteurs locaux. Trouver preneur Pour quelle soit considérée comme telle, l’IS doit connaître une certaine diffusion et démontrer son efficacité. L’institutionnalisation Elle renvoie à une pérennisation de la nouveauté, ce qui implique l’intervention de l’Etat. Source : BOURQUE (D), PROULX (J) et FRECHETTE (L), « Innovations sociales en Outaouais ». Publication de l’alliance de recherche université-communauté/innovation sociale et développement des communautés, N°13. Novembre 2007. URL : http://www4.uqo.ca/. 2.4.Les acteurs de l'innovation sociale27 : On peut identifier, aux côtés des citoyens, quatre grandes catégories d’acteurs impliqués dans la production de l’innovation sociale et qui coopèrent souvent au service de l’intérêt général. Les associations : Du fait de leur proximité avec la population, les associations ont l’avantage d’identifier les besoins nouveaux et apporter des solutions. Elles constituent donc un laboratoire d’innovations sociales. Les fondations : Les fondations d’entreprises, les fondations reconnues d’utilité publique et celles de l’économie sociale se développent de plus en plus, dans la plus part des cas, sur des thèmes d’innovation sociale. Les entreprises sociales : Les entreprises sociales (associatives, coopératives, Sarl…) qui ont une finalité sociale et/ou environnementale, constituent un secteur émergent qui repose souvent sur des innovations sociales. Les collectivités territoriales : En raison de leur contact direct avec les populations ou encore parce qu’elles financent des associations et ont des contraintes de services publics auxquels elles doivent répondre, les collectivités territoriales sont de plus en plus engagées dans l’innovation sociale. 27 WINTREBERT (A) & Al, « l’innovation sociale : un levier de développement des territoires », idem. 2.5. Etat des lieux des innovations sociales dans la gestion des déchets: Fort de son développement et d’exemples de réussite dans la pratique, l’innovation sociale dans la gestion des déchets, a touché de nombreux pays qui, de par leurs méthodes, leurs modes de fonctionnement, et leurs compétences, ont su faire de la gestion des déchets un vecteur de cohésion sociale. Nous citons ainsi, quelques exemples : La communauté urbaine de Lille Métropole a créé le plus grand centre de tri industriel de France. Très innovant tant en matière environnementale et sociale que par le cadre juridique de la société (qui est une société anonyme d’économie mixte locale). La réussite de cette société réside du fait qu’elle fait bénéficier les personnes en chômage de longue durée ou en situation d’exclusion sociale. A cet effet, elle a créé un centre de formation pour lutter contre l’illettrisme de ses employés et un atelier pour les détenus en fin de peine qui, dés leur sortie de prison, il est mis à leur disposition un contrat leur permettant de travailler dans le centre de tri. Ce dispositif a permis de réduire le taux de récidive de 10% à 12% au lieu des 50% habituels28. Dans la ville de Barcelone (Espagne), l’organisme gérant les déchets a mis en place un système de déchetteries mobiles dans une centaine de lieux clés de la ville. Une fois par semaine, toujours le même jour, une déchetterie mobile vient stationner pendant quatre heures dans les lieux stratégiques. Ainsi, afin d’inciter les citoyens à utiliser ces déchetteries, un système de point est utilisé. En effet, chaque fois qu’une personne dépose ses déchets dans la déchetterie mobile, elle obtient des points de réduction sur sa facture d’eau. Cette technique a permis la participation et l’implication d’un plus grand nombre de citoyens29. L’entreprise publique Arthus qui se trouve au Danemark, est chargée à elle seule, de la gestion des déchets employant 550 personnes et gérant des installations de traitement (incinérateurs, usines de compostages) et de tri (déchetteries, centre de tri). La clé de succès de cette entreprise est qu’elle trie d’importantes quantités de déchets à la source. En effet, entreprises et ménages participent de façon responsable au tri de leurs déchets et les font ensuite parvenir aux installations de traitements ou à l’usine de compostage30. En Inde, a été créée, une coopérative de femmes qui collectent les déchets pour les transformer en compost, c’est-à-dire en engrais végétal. De manière symbolique, cette coopérative à créer 20 emplois pour des femmes qui vivaient, au paravent, en dessous du seuil 28 WEYRAUCH (A), « Gérer les déchets autrement, l’exemple de Lille Métropole », Ceras, in revue Projet n°324-325. Décembre 2011. URL : http://www.ceras-projet.com. 29 30 URL : http://www.bcn.es/neta. ARNOLD (O), « l’efficacité de la gestion intégrée des déchets : analyse théorique et étude du cas du Danemark », Mémoire majeur, Université de Paris 1998/1999. URL : www.centre-cired.fr/. de pauvreté. Un bon exemple de ce que nous appelons l’économie positive : transformer un déchet en ressource de valeur en créant des emplois31. Afin de remédier au problème des déchets, les autorités brésiliennes et les travailleurs ont créés des coopératives, dans la ville de Buenos Aires, au profit des plus pauvres regroupant chacune d’elles 200 catadores (chiffonniers). Ainsi, la gestion des déchets dans cette ville est en passe d’être résolue, non grâce à une technologie révolutionnaire mais par le simple fait que des individus se sont groupés et se sont organisés pour réaliser leurs intérêts et par la même occasion les intérêts de la ville32. Les écocyleries (ressourceries) sont des entreprises solidaires créées par des acteurs associatifs qui ont pour rôle de collecter les « abandonnés » pour le réemploi. Cette activité économique du recyclage vise non seulement la réduction des déchets mais aussi l’insertion de personnes. Elles manifestent un intérêt à la création et à la pérennisation d’emplois durables dans le secteur et à l’accessibilité à des biens revalorisés33. A travers les exemples cités ci-dessus, les différents acteurs ont su trouver des réponses innovantes capables de satisfaire leurs besoins en matière de gestion des déchets mais aussi d’insertion à l’emploi. Pour ce qui est des pays en voie de développement tel que l’Algérie, ce point sera exposé dans le prochain chapitre. 31 IWPAR, « vers l’inclusion et la protection sociale des ramasseurs et recycleurs populaires des déchets », publication d’ENDA Europe, bonnes pratiques n°06. URL : http:/www.iwpar.org. 32 33 IWPAR, « vers l’inclusion et la protection sociale des ramasseurs et recycleurs populaires des déchets », idem. GLEMAIN (P), « Economie des res derelictae et gestion solidaire des déchets, les écocyleries des entreprises d’appropriateurs solidaires », in Management et Avenir, 2013/7 n°65, p.04. URL : http://www.cairn.info/revue-managementet-avenir. Section 02 : Vers un nouveau modèle de développement : l’Entrepreneuriat Social. Dans les pays socialistes qui ont connu une vague de réformes économiques et un processus de transition vers l’économie libérale, l’importance de promouvoir l’entrepreneuriat social est vitale pour créer la dynamique de développement territorial. L’objectif de cette section est de présenter un état des lieux des principaux positionnements théoriques liés à l’entrepreneuriat social en essayant de cerner les concepts qui l’entoure. Puis, d’analyser où en est l’Algérie par rapport à cette forme d’entreprendre autrement. Sous-section (01) : L’Entrepreneuriat au sens large : En Algérie, les jeunes de moins de 30 ans représentent environ 65% 34 de la population globale. Pourtant, l’intérêt de cette population à l’égard de l’entrepreneuriat reste marginal, les jeunes préfèrent plus une carrière salariale qu’une carrière entrepreneuriale. L’étude de cette catégorie d’entrepreneurs s’avère intéressante pour notre travail afin de dévoiler la perception et la motivation que possèdent les jeunes à l’égard de l’entrepreneuriat et déduire l’influence des dispositifs de soutien sur leur logique entrepreneuriale. 1.1.Définition de l’entrepreneuriat : Si la facette « entrepreneuriat » est essentielle dans la compréhension du concept d’entrepreneuriat social, il s’avère tout d’abord indispensable d’essayer de définir ce que l’on entend par entrepreneuriat. Ce sont les économistes, en premier, qui ont tenté de définir la notion d’entrepreneur avec l’école autrichienne et l’économiste Schumpeter qui, décrit l’entrepreneur « comme un innovateur, un créateur, un agent du changement »35. Il insiste sur l’aspect innovateur de l’entrepreneur et sur sa capacité à changer les choses. L’entrepreneur : agent central au cœur de l’entrepreneuriat : Le mot « entrepreneur » est un concept ambigu et sa définition ne fait l’objet d’aucun consensus, ni au sein des chercheurs, ni pour les praticiens. Toutefois, l’entrepreneur est inévitablement au cœur du phénomène entrepreneurial et c’est lui qui impulse la démarche entrepreneuriale. On ne peut donc pas définir l’entrepreneuriat sans faire référence à l’entrepreneur. 34 35 Données de l’ONS (Office Nationale des Statistiques), 2008. URL : www.ons.dz/. BROSSARD (J), « Le défi de l’entrepreneuriat social : comment construire un business model à la fois pérenne et créateur de valeur sociale ? ». Mémoire de fin d’études, Rouen Business School, 2009/2010. p.10. URL : www.adnfrance.org/. L’entrepreneur apparaît comme un individu, lequel est considéré comme l’acteur clé de l’esprit d’entreprise. Pour Schumpeter, l'entrepreneur doit posséder des qualités exceptionnelles pour être qualifié comme tel. En effet, il doit avoir le goût du risque, doit être visionnaire et donc capable d'anticiper et de réussir ou non. Il doit également être dynamique, ambitieux, travailleur, passionné, etc. 1.2. L’esprit d’entreprise36 : L’esprit d’entreprise désigne la détermination, la capacité et l’aptitude de l’individu à identifier une opportunité et à la saisir pour créer de la valeur. Ainsi, la créativité et l’innovation sont les maitres mots pour transformer une idée en succès. De là, on comprend, que l’esprit d’entreprise a des effets sur le plan économique et social. En effet ; L’esprit d’entreprise contribue à la création d’emplois : Il stimule l’activité économique et favorise la création d’emplois. Il permet aussi d’encourager la cohésion sociale dans les territoires en retard de développement, en intégrant les chômeurs et les personnes défavorisées dans le monde du travail. L’esprit d’entreprise est un élément essentiel de la compétitivité : Lorsqu’il ya concurrence entre les entreprises, celles-ci doivent sans cesse réagir par une meilleure performance et innover continuellement pour rester compétitives. De ce fait, l’augmentation des niveaux de performance et d’innovation des entreprises va renforcer la compétitivité de l’économie dans son ensemble. L’esprit d’entreprise, valeur de l’épanouissement personnel : Au-delà du simple fait d’avoir un salaire, les personnes peuvent poursuivre d’autres ambitions telles que l’épanouissement personnel (liberté, indépendance, etc.). De plus, pour les personnes qui ont du mal à trouver un travail à la hauteur de leurs ambitions, le statut d’entrepreneur peut leur ouvrir la perspective d’améliorer leur situation personnelle. L’esprit d’entreprise et les valeurs sociales : En réponse aux attentes accrues du public, en ce qui concerne l’impact de l’activité entrepreneuriale sur la société et l’environnement, de nombreuses entreprises ont adopté des stratégies de responsabilité sociale. Il s’agit en effet, de l’intégration des préoccupations 36 Commission des communautés européennes, Op.cit., pp.6-8. URL : www. insme.org/files. sociales, environnementales et économiques dans leurs valeurs, à leur culture, à leur prise de décision, à leur stratégie et à leurs activités, d’une manière transparente et responsable. Cette caractérisation de l’initiative entrepreneuriale nous apporte un éclairage utile pour comprendre la dimension entrepreneuriale de l’entrepreneuriat social. 1.3.Les contraintes de l’entrepreneuriat en Algérie 37: Le financement apparaît comme étant la contrainte la plus rencontrée par les entrepreneurs algériens. Ces derniers rencontrent des obstacles en matière de financement dés la création de l’entreprise qui, est dû au fait que ces futurs entrepreneurs sont pour la majorité des chômeurs ou de simples employés. Ces barrières financières s’expliquent aussi par des raisons culturelles et religieuses du fait que certaines personnes refusent d’accéder à des crédits ou à s’endetter. En plus des problèmes de financement, l’absence de compétences managériales pour gérer une entreprise freine le développement de l’entrepreneuriat. Ceci est dû au manque de formation en matière de création d’entreprises. S’ajoute à cela, le problème de disponibilité de l’information et les lourdeurs administratives. Afin de remédier à ces problèmes, l’Algérie a mis en place ces dernières années, un ensemble de dispositifs afin d’encourager la culture entrepreneuriale. Toute fois, cette dernière doit, avant tout, être stimulée à travers le monde universitaire et académique mais aussi à travers la formation professionnelle. La promotion de la culture entrepreneuriale permettra de déboucher sur d’autres formes d’entrepreneuriat plus innovantes, tel que l’entrepreneuriat social. Sous-section (02) : L’Entrepreneuriat Social. L’Algérie présente un terreau favorable au développement de l’entrepreneuriat social, notamment pour lutter contre le chômage des jeunes. 2.1. L’émergence de l’Entrepreneuriat Social : Ce mouvement de « l’entrepreneuriat social » connu un nouvel élan dans de nombreux pays (Europe, USA, Asie), à partir des années 1980, simulé par deux tendances de fond : d’une part, la montée du chômage et la complexité des besoins sociaux et, d’autre part, les nouvelles attentes éthiques des consommateurs, salariés et entrepreneurs. Depuis, des réseaux 37 « La culture entrepreneuriale chez les entrepreneurs algérien », Colloque National sur : les Stratégies d’Organisation et d’Accompagnement des PME en Algérie. Université d’Ouargla, p.13. URL : www. manifest.univ-ouargla.dz/. mondiaux d’entrepreneurs sociaux se déploient comme Ashoka, la Fondation Schwab for Social Entrepreneurship ou encore la Skoll Fondation. Cet Entrepreneuriat Social qui, conjugue la logique économique et sociale connaît ses débuts en Algérie. En effet, de nouvelles entreprises émergent à l’exemple de l’entreprise Bionoor, première entreprise algérienne a avoir reçu la certification « agriculture biologique » pour la production de dattes. Elle emploi aujourd’hui une dizaine de personnes ainsi qu’une vingtaine de saisonniers et exporte ses produits issus du commerce équitable à l’étranger. Spécialisée dans la production et le conditionnement de la date d’Ouargla, elle a été lancée, en partie, afin de créer de l’emploi pour les jeunes chômeurs de la région38. 2.2. Vers une définition de l’Entrepreneuriat Social : Le concept d’entrepreneuriat social renvoie à deux termes dotés de connotations riches : d’un côté le terme « entrepreneur », généralement associé à la recherche de profit, de l’autre côté le terme « social », d’avantage relatif à la sphère non marchande. Selon la définition de l’OCDE39, l’entrepreneuriat social est compris comme « toute activité d’intérêt général, organisée à partir d’une démarche entrepreneuriale et n’ayant pas comme raison principale la maximisation du profit mais la satisfaction de certains objectifs économiques et sociaux... ». Mais pour mieux cerner ce concept, il nous faut remonter au 19e siècle en se posant la question si les entrepreneurs de ce siècle qui pratiquaient des politiques paternalistes, étaient des entrepreneurs sociaux ? A titre d’exemple, l’entreprise « Citroën » qui, pendant la première guerre mondiale, avait fait preuve d’œuvre sociale en installant dans son entreprise des chambres d’allaitement pour les ouvrières venues en masse remplacer les hommes40. C’est ce qui distingue l’entrepreneuriat social de l’entrepreneuriat générique : développer une action sociale répondant aux besoins d’une population. Ainsi, un entrepreneur qui se dit « social », est celui qui place l’objectif du profit en seconde position au regard des objectifs sociaux qu’il doit atteindre. 38 AHMED-ZAID (M), ABDELKHALEK (T) & OUELKHAZI (Z), «L’économie sociale et solidaire au Maghreb : Quelles réalités pour quel avenir ? ». Op.cit., p.79. 39 Définition de l’OCDE, in BARTHELEMY (A) & SLITINE (R), « Entrepreneuriat social : innover au service de l’intérêt général », éd Vuibert, Avril 2001, p. 15. 40 BOUTILLER (S), « L'entrepreneur social, un entrepreneur socialisé dans une société entrepreneuriale ? », Humanisme et Entreprise, 2008/5 n° 290, p. 44. URL : http://www.cairn.info/. 2.3. Les entreprises sociales : De plus, nous sommes dans un pays où tout est à faire en matière d’entrepreneuriat social et les possibilités d’entreprendre et de créer des entreprises sociales sont donc possible. L’entreprise sociale est apparue au début des années 1990 en Europe et aux USA. Dés lors, de nombreuses universités américaines ainsi que diverses fondations commencent à mettre en place des programmes de formation et de soutien destinés aux entreprises sociales. La définition de l’entreprise sociale la plus exhaustive a été avancée par le gouvernement britannique en Juillet 2002, qui propose la définition suivante : « une entreprise sociale est une activité commerciale ayant essentiellement des objectifs sociaux et dont les surplus sont essentiellement des objectifs sociaux et dont les surplus sont principalement réinvestis en fonction des ces finalités dans cette activité ou dans la communauté, plutôt que d’être guidés par le besoin de maximiser les profits pour actionnaires ou des propriétaires »41. Les entreprises sociales ont la particularité d’être intenses en main d’œuvre. Un atout non négligeable dans un pays comme l’Algérie où il faudrait deux à trois plus d’emplois, notamment pour les jeunes42. De ce fait, il y’a des perspectives d’entrepreneuriat social dans la gestion des déchets. 2.4. Entrepreneuriat Social dans la gestion des déchets : Comme cela a été mentionné ci-haut, l’importance de développer l’entrepreneuriat social en Algérie n’est plus à démontrer. Dans ce point, on s’intéresse particulièrement au problème des déchets (pollution, décharges non contrôlées, secteur informel, prolifération des déchets, etc.). Ainsi, pour faire face à cette problématique, la création d’entreprises sociales s’avère très intéressante notamment dans les filières de recyclages des emballages plastiques ou encore le traitement organique des déchets (le compostage), sachant que nos déchets contiennent plus de 62.30% de matière organique43. Selon la secrétaire d’Etat chargée de l’environnement en Algérie, notre pays perd prés de 300 millions d’euros par an à cause du faible recours au recyclage. Elle ajoute, que sur un volume global de déchets (toute catégorie confondue) de 13.5 millions de tonnes par an, 60% 41 Social Entreprise : A Strategy for Success », document public fourni par le gouvernement britannique. Juillet 2002. 42 GHEZALI (T), « L’Entrepreneuriat Social, une idée d’avenir en Algérie », synthèse pour CARE, Octobre 2012. URL : www.care-dz.org/. 43 Enquête de l’Agence Nationale des Déchets (AND), 2010. sont recyclables. Pourtant, seulement, 5% à 6% de ces déchets sont exploités par voie de recyclage faute de moyens et d’absence des pouvoirs publics. Ainsi, les niveaux d’intervention de l’ESS peuvent concernés la collecte, le tri sélectif, le réemploi, le recyclage et la valorisation des déchets fermentescibles. Etant fortes intensives en main d’œuvre, principalement non ou peu qualifiée, les activités de collecte, de tri et de réutilisation des déchets permettraient l’insertion de milliers de personnes et engendreraient des effets positifs sur l’environnement, l’emploi et la croissance. Le développement des entreprises sociales est possible en Algérie. Toutefois, il doit être encouragé par les autorités publiques en mettant en place des dispositifs de soutien et d’accompagnement à la création de ce type d’entreprises, par exemple, en mettant en place des incubateurs d’entreprises sociales destinés à l’accompagnement des porteurs de projets. En effet, les projets d’entreprises sociales nécessitent un accompagnement spécialisé car à la différence d’un entrepreneur classique, l’entrepreneur social doit comprendre les différentes cultures dans lesquelles s’inscrit son projet. Il doit aussi se munir des outils nécessaires au bon déroulement de son projet44. Dans un contexte tel que celui de la wilaya de Tizi-Ouzou où la solidarité est une tradition et où des initiatives collectives se développement en matière de protection de l’environnement, il serrait avantageux de créer des incubateurs d’entreprises sociales sur le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou, qui constituerait un levier de sécurisation de la qualité et de la viabilité des projets et un moyen de multiplier l’impact de l’action menée par ces entreprises sociales, sur le territoire, et de pérenniser les emplois générés45. 44 MOHAMED-SEGHIR (O), « L’incubateur d’entreprises sociales : Un outil de potentialisation des dispositifs d’action sociale en Algérie », mémoire de Master sous la direction du Pr. AHMED-ZAID (M), REDYL-UMMTO. p.51. 45 MOHAMED-SEGHIR (O) « L’incubateur d’entreprises sociales : Un outil de potentialisation des dispositifs d’action sociale en Algérie ». Op.cit., p. 54. CONCLUSION DU CHAPITRE I: Par définition, l’ESS est innovatrice dans le sens où elle tente de répondre à des besoins non satisfaits par le marché ou l’Etat. L’entreprise sociale peut s’avérer être un potentiel dans le champ des déchets puisqu’elle vise à créer de la valeur économique et sociale. Dans ce contexte, elle doit être envisagée comme un moyen permettant l’internalisation des effets externes liés aux déchets et ce par leur valorisation (matière ou organique). Notre analyse sur l’entrepreneuriat social en Algérie, a dégagé qu’il ya des possibilités d’investissement dans le domaine des déchets. Dans ce contexte, la création d’entreprises sociales serrait une opportunité pour développer une dynamique d’entrepreneuriat social. C’est pourquoi, il est primordial de promouvoir cet entreprendre autrement à travers un cadre législatif et institutionnel favorable à son développement. Ceci dit, nous nous interrogeant dans la seconde partie, sur les réalités de secteur de l’ESS en Algérie et en particulier dans la wilaya de Tizi-Ouzou, à travers l’analyse des dispositifs de l’Action Sociale en général, et du dispositif public « Blanche-Algérie » particulier, afin de voir s’il ya des prémisses à l’entrepreneuriat social. CHAPITRE II : ARTICULATION ENTRE LE SERVICE PUBLIC DES DECHETS ET LE CONCEPT DE DEVELOPPEMENT DURABLE CHAPITRE II : ARTICULATION ENTRE LE SERVICE PUBLIC DES DECHETS ET LE CONCEPT DE DEVELOPPEMENT DURABLE. INTRODUCTION DU CHAPITRE II : Les DM constituent une production qui émane des ménages et représentent une part inévitable du processus de consommation des ménages qui se traduisent par la détérioration de la qualité de l’environnement naturel et de la santé publique. Ils constituent une nuisance et en tant que tels, ils sont considérés comme des externalités négatives. Dans ce second chapitre, nous analysons le service public local des déchets, à travers son cadre législatif et institutionnel. Il s’agit de donner un aperçu sur l’évolution de la règlementation algérienne en matière de gestion du service, mais aussi son mode d’organisation, à travers les acteurs impliqués, ses modes de gestion et les principes sur lesquels il repose. Ensuite, on s’intéresse particulièrement à la gestion durable des déchets en étudiant le concept de développement durable, ses principes et les fondements d’une gestion durable des déchets. Puis, nous présentons brièvement les approches théoriques de la gestion durable des déchets. Section 01 : Etat du service public des déchets dans la wilaya de Tizi-Ouzou: Afin d’atteindre les objectifs nationaux liés à la réduction des déchets et à la protection de l’environnement, le gouvernement Algérien a mis en œuvre une Stratégie Nationale Environnementale (SNE) qui intégra le concept de Développement Durable. Dans ce contexte, il tend à faire de la gestion des déchets un axe prioritaire dans sa stratégie et son action environnementale. L’objectif de cette section est de dresser un état des lieux de la gestion des déchets ménagers dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Pour se faire, nous analysons le cadre législatif et institutionnel du service public des déchets et les principes sur lesquels il repose. Sous-section (01) : Aperçu de la règlementation : La gestion des déchets a impliqué l’instauration d’un ensemble de mesures. 1.1. Cadre législatif et institutionnel : L’organisation du service public des déchets ménagers en Algérie, avant l’apparition de la loi 2001, reposait sur le seul texte existant qui est le décret exécutif n°84-379 du 15 décembre 1984 fixant les conditions de nettoiement et de traitement des déchets ménagers et assimilés. Ce décret était insuffisant pour encadrer l’ensemble des activités nécessaires à la promotion d’une gestion rationnelle des déchets. De plus, il ne prévoyait pas l’élaboration d’un schéma de traitement rationnel en fonction de la taille des différentes agglomérations. Puis, il y’a eu la loi n°01-19 du 12 Décembre 200146 relative à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets. Elle défini le déchet comme « tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation et plus généralement toute substance ou produit et tout bien meuble dont le propriétaire ou le détenteur se défait, projette de se défaire, ou dont il a l’obligation de se défaire ou de l’éliminer »47. L’objectif de cette loi est de fixer le cadre général de la gestion des déchets ainsi que l’ensemble des activités qui s’y rapportent à savoir, la collecte, le transport, le tri, le traitement, la valorisation et l’élimination. Elle visait, en premier lieu, le renforcement du cadre législatif national afin d’assurer une meilleure prise en charge des différentes activités afférentes à la gestion des déchets et de 46 Loi n°01-19 du 12 décembre 2001, relative à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets. JORA 2001 47 Définition provenant du Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Environnement et du Tourisme, PNUD. permettre ainsi, aux collectivités locales d’accomplir au mieux leurs missions de préservation de l’hygiène et de la salubrité publique. Conformément à l’article 32 de cette loi, « la gestion des déchets ménagers et assimilés relève de la responsabilité de la commune »48. Dans ce contexte, la commune organise sur son territoire ce service public en vue, de prendre en charge les besoins des citoyens en matière de collecte, de tri, de transport, de valorisation ou d’élimination des déchets. Ceci, dans le respect des principes de la présente loi49, à savoir: la prévention et la réduction de la production et de la nocivité des déchets à la source; l'organisation du tri, de la collecte, du transport et du traitement des déchets; la valorisation des déchets par leur réemploi, leur recyclage et toute autre action visant à obtenir, à partir de ces déchets, des matériaux réutilisables ou de l'énergie; le traitement écologiquement rationnel des déchets; l'information et la sensibilisation des citoyens sur les risques présentés par les déchets et leur impact sur la santé et l'environnement, ainsi que les mesures prises pour prévenir, réduire ou compenser ces risques50. Pour se faire, le Ministère de l’Aménagement du territoire (MATE) a mis en place le Programme National de Gestion intégrée des Déchets Ménagers (PROGDEM) qui constitue le prolongement de la loi de 2001. Il s’agit en effet, d’un outil de gestion, de planification et d’aide à la décision qui vise l’éradication des pratiques actuelles de décharges sauvages et l’organisation de la collecte, le transport et l’élimination des déchets, dans des conditions garantissant l’innocuité de l’environnement et la préservation de l’hygiène de celui-ci. Ayant comme terrain d’étude la wilaya de Tizi-Ouzou, nous avons observé plusieurs limites en matière du service public de gestion des DM. En premier lieu, l’absence d’une collecte régulière des déchets qui est dû, entre autres, au mauvais état des véhicules dont le taux d’immobilisation varie entre 20 à 30%51 mais aussi au manque de moyens. Ce taux élevé s’explique par des problèmes d’entretien et de non maîtrise de la gestion. Pourtant, à elle seule, la wilaya de Tizi-Ouzou dispose de 295 véhicules (camions bennes tasseuses, camions bennes basculeuses, tracteurs à benne, etc.). Aussi, du point de vue du nettoiement, la prolifération de tous les types de déchets, dans des endroits inappropriés 48 Article 32 de la loi n°01-19 du 12 décembre 2001, relative à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets.. 49 Loi n°01-19 du 12 décembre 2001, idem. 50 SEIS, rapport pays Algérie. Mars 2012, p.18. URL : www.enpi-seis.ew.eea.europa.eu. 51 Etat Généraux sur l’Environnement de la Wilaya de Tizi-Ouzou, p.05. URL : www.tiziouzou-dz.com/pdf/. est un constat réel offrant un spectacle désolant et dégradant de la wilaya. Mais, ce qui reste le plus frappant, ce sont les différents types de déchets (déchets toxiques, anatomiques, etc.) qui sont déversés de manière illicite dans des endroits normalement appropriés aux déchets ménagers, ce qui a pour conséquence, l’émergence d’activités incontrôlées de matériaux réutilisables. Enfin, en ce qui concerne les conditions d’élimination des déchets, selon l’inventaire de la Direction de l’Environnement de la wilaya de Tizi-Ouzou, on observe une prise en charge déficiente des déchets liée à l’insuffisance d’installation de traitement (Centres d’Enfouissements Techniques) et à la prolifération de décharges sauvages. De plus, les déchets recyclables ne font pas l’objet d’une action organisée malgré l’important gisement que représente ce créneau. S’ajoute à côté de cela, la présence d’une forte activité informelle. Sur le plan institutionnel, des institutions fut créées telles que les Inspections Générales de l’Environnement52 et l’Agence Nationale des Déchets (AND)53. Cette dernière est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) qui a pour rôle de promouvoir les activités de tri, de collecte, de transport, de traitement, de valorisation et d’élimination des déchets ainsi que, de fournir l’assistance technique aux collectivités locales dans le domaine de la gestion des déchets. Malgré l’existence de ces organismes, leurs capacités sont restées limitées en matière d’étude d’impact, de formulation de stratégie, de coordination, de contrôle et de surveillance de l’état de l’environnement. Ceci, peut s’expliquer par un manque d’encadrement et de financements mais surtout, parce qu’elles ne disposent pas suffisamment de pouvoir afin d’exécuter convenablement leurs missions. Au niveau local, considéré comme décisif parce qu’opérationnel, le dispositif législatif et règlementaire confère des prérogatives aux communes pour : Elaborer et mettre en œuvre des plans communaux et/ou intercommunaux de gestion intégrée des déchets communaux ; Veiller au respect de la teneur des études relatives aux plans de gestion ; Améliorer de manière continue la qualité du service ; Recourir à la gestion déléguée des services conformément à des cahiers de charge précis pour améliorer le niveau de prestation ; 52 Décret exécutif n°96-59 du 27 janvier 1996, portant les missions de l’Inspection Générale de l’Environnement. 53 Décret exécutif n°02- 175 du 20 mai 2002, portant la création de l’AND. Sensibiliser la population pour l’amener à participer à la réalisation d’objectifs assignés à la gestion intégrée des déchets54. Dans la pratique, il s’agit d’une toute autre réalité. La gestion environnementale communale est très limitée faute de moyens humains et financiers. En effet, le taux d’encadrement est très bas concernant l’ensemble des services techniques, financiers et informatiques nécessaires à la mise en place d’une performante. Sur le plan financier, la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) est longtemps restée insignifiante et son niveau de recouvrement bas. Les budgets alloués pour les communes permettaient d’assurer au mieux, les activités de collecte et de transport, sans autre prestation supplémentaire, à savoir la mise en décharge adéquate. Des questions aussi importantes que le choix du site, la gestion des installations, la formation des opérateurs ou la sensibilisation du public ne sont guère abordées. Cette situation est imputable à la faiblesse de la capacité institutionnelle des communes ayant un taux d’encadrement de l’ordre de 4 %55. A cette contrainte, s’ajoute la sous- qualification des agents affectés à la gestion des déchets au niveau national avec un taux de qualification des agents de 2 à 4 % dans les villes moyennes et de 7 à 10 % dans les grandes villes56. A la lumière de ce qui a été exposé plus haut, concernant l’état actuel de la gestion des déchets ménagers dans la wilaya de Tizi-Ouzou, on conclut que malgré l’important effort fourni en matière de gestion intégrée des déchets, notamment, avec la mise en œuvre du PROGDEM. Il existe encore des dysfonctionnements liés à l’insuffisance de moyens humains, financiers et matériels, dont les collectivités territoriales se heurtent. Face à ce constat, les services de gestion, de contrôle et de traitement sont remis en cause et ne peuvent être assurés dans les meilleures conditions. 1.2.Principes du Service Public : En tant que service public, la gestion des déchets ménagers doit obéir aux principes de fonctionnement des services publics, dont le respect est contrôlé par les pouvoirs publics. Ces principes sont les suivants : a. La continuité : L’exploitant du service a l’obligation d’assurer son fonctionnement sans pouvoir interrompre ses activités même lorsque surviennent des évènements imprévisibles. En effet, c'est parce que la puissance publique lui reconnaît une 54 MATE, « guide de gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés », p.34. URL : http://www.mate.gov.dz./ 55 Etat Généraux sur l’Environnement de la Wilaya de Tizi-Ouzou, Op.cit. p.07. 56 MATE, « guide de gestion intégrée des déchets ménagers et assimilés ». Op.cit. p. 38. importance particulière, sur le plan social, qu'un service est considéré comme appartenant à la catégorie des services publics. Il répond à un besoin essentiel qui doit être satisfait en permanence ; b. L’égalité : L’accès au service dans des conditions égales pour tous. Les prestations doivent être accordées à tous ceux qui remplissent les conditions prévues par les textes, en ce qui concerne l’accès au service (égalité d’accès) et tous les usagers placés dans les mêmes conditions, doivent avoir un traitement identique (égalité de traitement). Autrement dit, toute discrimination entre usagers est exclut tant dans l'accès au service que dans l'usage ; c. L’adaptabilité : Ce principe permet de modifier les conditions de fonctionnement du service si l’intérêt public l’exige et ainsi, de contraindre l’exploitant à se plier aux nécessités nouvelles en substituant notamment, des procédés techniques nouveaux mieux adaptés aux besoins du public que ceux qui avaient été initialement prévus. Cela n’implique qu’aucun obstacle juridique ne doit s’opposer aux changements à accomplir. Si on confronte ces principes au service public des déchets, dans la wilaya de TiziOuzou, on conclut que les capacités de ramassage des services concernés sont au-dessous des quantités de déchets produites par les habitants. S’ajoute à cela, le non respect des horaires de pré-collecte et des lieux de ramassage. On peut donc, affirmer que la gestion des déchets se limite à leur évacuation dans les décharges publiques sans traitement préalable. Aussi, certains espaces ruraux ne sons même pas concernés par la collecte, ce qui augmente le nombre de décharges non contrôlées aggravant ainsi l’état de l’environnement déjà dégradé. De ce fait, on conclut que dans l’état actuel des choses, le fonctionnement du service public des déchets ne repose pas sur les principes cités ci-haut. Sous-section (02) : Fonctionnement du service public des déchets en Algérie. Le fonctionnement du service public local des déchets repose sur l’intervention de plusieurs acteurs. Généralement, dans les pays en voie de développement, on trouve trois secteurs : le secteur public qui contrôle et met en application les dispositions de certains service. Le secteur privé formel qui a pour rôle la gestion des déchets notamment, la collecte et le recyclage et le secteur informel qui est dans la récupération de certains déchets57. 2.1. Les acteurs du service public des déchets en Algérie : Le secteur Public : Au niveau National : Le MATE est le premier responsable de la politique nationale de l’environnement. S’agissant des déchets, la direction de l’environnement et du développement durable a pour mission de : Mettre en œuvre une politique moderne de développement durable ; Déterminer les objectifs en matière de gestion des déchets ; Elaborer et mettre en place un plan national de gestion intégrée des déchets ; Délivrer les autorisations des installations des déchets spéciaux ; Fixer les normes à respecter en cohérence avec la règlementation nationale. Concernant la politique de déchets, elle vise, entre autre : La réduction de la quantité de déchets ; La gestion économique et environnementale saine des déchets ; La gestion globale et intégrée du secteur des déchets, etc. La loi 2001 relative à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets a prévu trois organes nationaux intermédiaires qui sont : l’Agence nationale des déchets (AND) : créée en 2002, elle a pour mission d’assister les collectivités territoriales dans la gestion des déchets, de promouvoir les activités liées à la gestion intégrée des déchets et de contribuer à la réalisation d’études et de projets de démonstrations, en diffusant l’information scientifique et technique et en aidant à la mise en œuvre de programmes de sensibilisation et d’information. De plus, elle chargée de la mise en place du Système Public de Reprise et de Valorisation des Déchets d'Emballages « Eco-Jem »58. 57 DJEMACI (B), « la gestion des déchets municipaux en Algérie : analyse prospective et éléments d’efficacité ». Thèse de Doctorat en Sciences Economiques. Novembre 2012. p.26. URL : www.tel.archives-ouvertes.fr/. 58 Eco-Jem est un système public de reprise et de valorisation des déchets d’emballages qui a été instauré par le décret exécutif n°04-199 du 19/07/2004 fixant les modalités de création, d’organisation, de fonctionnement et de financement du système. L’Observatoire national de l’environnement et du développement durable (ONEDD) : créé en 2002, cet observatoire est un EPIC qui est compétent en matière de collecte, de traitement, de production et de diffusion de l’information environnementale. Le Conservatoire National des formations à l’Environnement (CNFE) : créé en 2002, il assure deux missions : la formation des différents intervenants publics ou privés dans le domaine de l’environnement et l’éducation à l’environnement pour le grand public. Au niveau régional : Le service public local de gestion des déchets est sous la responsabilité des Inspections Régionales de l’Environnement (IRE) et des Directions de l’Environnement des Wilayas (DEW). Les IRE créées par le décret n°88-227 du 5 novembre 1988, ont pour mission de veiller au respect de la législation et de la règlementation dans le domaine de la protection de l’environnement, de constater et de rechercher les infractions en la matière. Les DEW créées par le décret n°96-60 du 27 janvier 1996, ont pour mission la coordination, le contrôle et l’information. De plus, elles ont un pouvoir de police (inspection, procès verbaux, mises en demeure, etc.). Au niveau local : Au niveau local, on trouve les communes et les groupements de communes (intercommunalité). Selon l’article 07 du code de la commune, celle-ci est chargée de la préservation de l’hygiène et de la salubrité publique notamment en matière d’évacuation et de traitement des eaux usées et des déchets solides urbains. Concernant les groupements de communes, elles s’associent dans le cas où elles ne disposent pas suffisamment de moyens pour assurer la gestion des déchets. Selon l’article 215 du nouveau code de la commune adopté en 2010, « une ou plusieurs communes limitrophes peuvent s’associer pour aménager ou développer en commun leurs territoires ». Le secteur privé : Concernant le secteur formel, la loi de 2001 prévoit l’ouverture du service public de gestion des déchets urbains à l’investissement privé et à la concession. Ainsi, des personnes physiques ou morales de droit public ou privé peuvent accéder à la gestion des déchets, surtout lorsque les communes ne disposent pas de moyens suffisant pour gérer elles même les déchets. De ce fait, des entreprises ont été créées dans le cadre des dispositifs ANSEJ59, ANGEM60 et de l’ADS61. Pour ce qui est du secteur informel, il est relativement structuré en deux activités : la première consiste en la récupération des déchets auprès des poubelles et des décharges et la seconde est basée sur le recyclage de certains déchets (plastique, papier, métaux, etc.). Selon les experts du secteur de l’environnement, ce secteur de l’informel, constitué d’individus et parfois de familles, fait travailler des centaines de personnes Le fait que cette activité de récupération soit dominée par le secteur informel, il n’existe pas de statistiques fiables sur le taux de récupération des déchets. 2.2. Modes de gestion du service public des déchets en Algérie62 : En Algérie, le service d’enlèvement et d’élimination des déchets relève de quatre modes de gestion : la gestion directe, l’établissement public à caractère industriel et commercial, le marché public et la délégation du service public. 2.2.1. Gestion Directe : Dans la gestion directe, c’est la collectivité qui est en charge du service par ses propres moyens et son personnel. Ce service est géré sous forme de régie. C’est le mode de gestion le plus adopté par les collectivités algériennes. 2.2.2. Etablissement Public (EP) : Un EP est une personne morale de droit public. On distingue les Etablissements Publics à caractère Administratif (EPA) et les Etablissements Publics à caractère industriel et commercial (EPIC)63. A titre d’exemple, l’EPIC « Net.com » créé en 1996, gère plus de 28 communes de la wilaya d’Alger et dans la mission consiste en la collecte, le balayage et le lavage. 2.2.3. Marché Public : Il s’agit d’un contrat de prestation accompli entre une collectivité et une entreprise, qui porte sur tout ou une partie du service public. Le contractant fourni le service en contrepartie d’une rémunération. En Algérie, le marché lié au service des déchets a connu une nette augmentation suite à la réalisation du PROGDEM. 59 L’Agence Nationale de Soutien à l’emploi des jeunes est opérationnelle depuis 1997. 60 L’Agence Nationale de Gestion du micro- crédit a été créée en 2004. 61 L’Agence de Développement Social a été créée en 2006. 62 DJEMACI (B), « la gestion des déchets municipaux en Algérie : analyse prospective et éléments d’efficacité ». Op.cit, p.30. 63 L’article 153 du Code de la commune qui prévoit la création des EPIC et EPA (2010). 2.2.4. Délégation de service public (concession) : La concession est un contrat selon lequel la collectivité peut confier à des personnes physiques ou morales de droit public ou de droit privé, la gestion des déchets ménagers, encombrants et les déchets spéciaux générés par les ménages. On peut considérer que la gestion du service public des déchets intervient au niveau central avec la Direction de l’Environnement et du Développement Durable, qui a pour mission de mettre en œuvre le PROGDEM. Elle intervient également au niveau local, avec la participation des collectivités territoriales dans l’exécution des plans et objectifs. Enfin, le secteur privé formel et informel qui créent des filières par type de déchets (plastiques, métaux, papiers, etc.). S’ajoute à cela que le service public des déchets peut faire appel à plusieurs modalités de gestion dont la gestion directe, les marchés publics et la concession. Section 02 : Vers une gestion durable des déchets en Algérie. Suite à sa participation aux différents sommets pour la protection de l’environnement et le développement durable, ainsi que la signature et ratification de plusieurs accords et traités dans ce sens. L’Algérie a définitivement choisi le chemin du développement durable, avec le lancement en 2002 du Plan National d’Action pour l’Environnement et le Développement Durable (PNAE-DD)64. Considérées par les Nations-Unies comme moteur de développement, les villes sont les plus concernées par la démarche du développement durable, du fait qu’elles génèrent de plus en plus de déchets causant ainsi d’importantes pressions sur l’environnement65. La question des déchets permet une approche intéressante du développement durable. En effet, elle cristallise les problèmes d’environnement mais aussi les problèmes sociaux et économiques sous une forme immédiate : chaque jour, nous produisons des déchets et chaque jour, ces déchets peuvent faire l’objet d’une une meilleure gestion (mise en poubelle, tri, etc.) et par conséquent, améliorer le cadre de vie de la population. Cette section a pour objet d’appréhender la gestion des déchets ménagers à travers les trois dimensions du développement durable. Sous-section (01) : Prise en compte du concept de développement durable. La notion de développement durable vient de deux courants : de l’idée de développement, opposée dès les années 1950 au concept purement économique de croissance, et la prise de conscience écologique, à partir des années 1970. Le développement durable intègre des valeurs sociales et culturelles et est le processus par lequel les pays du sud sortent de la pauvreté. Ainsi, les gaspillages et les dérèglements d’une croissance rapide conduisent à l’idée de la protection de l’environnement et d’une utilisation moins agressive des ressources naturelles66. 1.1.Définition du concept de développement durable: Dans les années 1970, les accidents écologiques s’accumulent, la production industrielle recule, les secteurs économiques traditionnels sont directement affectés et le 64 DAKHIA (K), « Développement durable et environnement », Recherches et réflexions, p.27. URL : www. viesdevilles.net. 65 66 DAKHIA (K), « Développement durable et environnement ». Op.cit. p.32. COMELIAU (L), « Approche territoriale du développement durable », repères pour l’Agenda 21. Paris 2001. URL : http://www.datar.gouv.fr/. commerce international fléchit. Ceci illustre la dépendance des sociétés par rapport aux ressources naturelles. Le développement durable mettra en avant la nécessité de conserver un équilibre entre la nature et l’Homme, ce qui renforce l’idée que le développement est étroitement lié à l’environnement67. En 1983, est créée la commission mondiale sur l’environnement et le développement (CMED), plus connue sous le nom de commission de Brundtland68. Ainsi, dans son rapport, elle définit la notion de Développement Durable comme « un développement qui permet la satisfaction des besoins des générations présentes, sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs ». A partir de cette définition, on peut comprendre que le développement durable consiste à maintenir l’équité entre les générations. Dans ce sens l’équité introduit l’idée d’une solidarité intergénérationnelle et d’une responsabilité morale qui rappel aux générations actuelles qu’ils ont une responsabilité dans la préservation du bien être des générations futures. En plus du principe d’équité, le développement durable repose aussi sur d’autres principes69, qui sont le principe de précaution, le principe de participation, le principe de prévention, le principe de subsidiarité et le principe de réversibilité. Le principe de précaution qui se veut une démarche préventive, consiste à éviter les risques de toute nature. Quant au principe de participation, étant donné que le développement durable tente de concilier et de mettre en interaction la dimension économique, sociale et environnementale, il semble nécessaire que tous (pouvoirs publics, entreprises, société civile) doivent participer à la réalisation des objectifs du développement durable. Du point de vue sociologique et psychologique, la participation est « un engagement personnel en tant que membre du groupe pour coopérer et faire progresser d’une part le fonctionnement du groupe comme tel, d’autre part la réalisation de sa tâche et de ses objectifs »70. Le principe de prévention veut que des mesures soient prises pour éviter des actions correctives coûteuses. 67 MUIS (A.S), « L’application territoriale du développement durable : de la stratégie à l’action ». Op.cit., pp.25-26. 68 « Notre avenir à tous », Rapport Brundtland de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, 1987, p. 14. URL : www.diplomatie.gouv.fr/. 69 MOKADEM (N), « La communication est un outil au service du développement durable en Algérie », in revue ELMOFAKER n°10, p.12. URL : www.dspace.univ-biskra.dz/. 70 MUIS (A-S), « L’application territoriale du développement durable : de la stratégie à l’action ». Op.cit., p.32. Le principe de subsidiarité consiste a traité les problèmes à la source et enfin, le principe de réversibilité veut que l’on s’oriente vers des solutions qui permettent une adaptation aux évolutions potentielles du contexte. On peut résumer ces principes dans le tableau suivant71 : Tableau 02: Principes fondamentaux du développement durable. Principe d’équité Eviter de reporter les problèmes actuels sur les générations futures. Principe de précaution Pointer en amont les risques potentiels. Principe de S’organiser pour partager les connaissances et pour mobiliser les transversalité compétences. Principe de Associer et informer tous les acteurs. participation Principe de prévention Agir en amont pour éviter des mesures correctives coûteuses. Principe de responsabilité Principe de subsidiarité Prendre la mesure des conséquences de ses actions. Traiter les problèmes à la source. Principe de réversibilité S’orienter vers des solutions offrant une souplesse d’adaptation aux évolutions potentielles du contexte. Source : ADEME, « Réussir un projet d’urbanisme durable », éd. Le Moniteur. Paris, 2006. URL : www2.ademe.fr/. Le développement durable apparaît comme une solution universelle dans la mesure où il intègre les problèmes qu’affronte la société, que ce soit les contraintes économiques, sociales ou écologiques du présent mais aussi celles de l’avenir des générations (les besoins des générations futures, le réchauffement climatique, etc.). Si on confronte ces principes au service des déchets, on constate qu’ils sont relativement respectés. 1.2. Les dimensions du Développement Durable : Pour envisager un développement durable, il s’agit de trouver un équilibre viable, vivable et durable entre l’efficacité économique, l’équité sociale et la protection de 0l’environnement. Ainsi, l’objectif du développement durable est de concilier entre les trois aspects économique, social et environnemental. Il doit prendre en compte trois dimensions indissociables qui sont : 71 Ademe, « Réussir un projet d’urbanisme durable », éd. Le Moniteur. Paris, 2006, pp.21-22. URL : www2.ademe.fr/. 1.2.1. La dimension économique : Il s’agit de développer la croissance et l’efficacité économique pour favoriser la création de richesses pour tous, à travers des modes de production et de consommation durables. 1.2.2. La dimension sociale : Il s’agit de satisfaire des besoins humains et répondre à un objectif d’équité sociale. 1.2.3. La dimension environnementale : Il s’agit de préserver, améliorer et valoriser l’environnement sur le long terme. La gestion des déchets est une des préoccupations du développement durable car elle met en relation des besoins différents : la préservation de l’environnement et un meilleur cadre de vie. De ce fait, une gestion durable des déchets doit permettre leur valorisation et par conséquent, la préservation de l’environnement en réalisant des projets permettant de limiter les atteintes sur celui-ci et assurer une meilleure qualité de vie. 1.3.Les fondements d’une gestion durable des déchets : Dans la réflexion sur le devenir de la gestion des déchets, il est devenu indispensable de réfléchir en termes de durabilité d’environnement, d’efficacité économique et sociale. Il s’agit alors, d’examiner les domaines d’activités d’une gestion durables des déchets. Pour que les déchets ménagers soient en symbiose avec le concept de développement durable, il faut prévenir la production des déchets à la source, recourir à leur valorisation et/ou à leur traitement et une meilleure élimination. 1.3.1. Les activités à la source : Afin de réduire la quantité de déchets, DESACHY (CH)72 propose l’intervention au niveau des procédés de fabrication, à travers la mise en œuvre de procédés de fabrication plus propres ou des technologies plus propres. Par ailleurs, ces technologies ne sont pas toujours accessibles dans les pays en voie de développement en raison de leur cherté, du manque de savoir-faire et du comportement des producteurs qui n’admettent pas qu’ils produisent des déchets. En plus du recours aux technologies propres, la gestion durable des déchets nécessite l’utilisation d’écoproduits. Un écoproduit est « un produit qui présente moins d’impact sur l’environnement que les produits de même classe »73, comme par exemple les produits rechargeables. 72 DESACHY (CH), « Les déchets, sensibilisation à une gestion écologique », éd. Technique et documentation, Paris 2001, p.36. URL : www.birsa.agrinet.tn/. 1.3.2. La valorisation des déchets : La valorisation des déchets consiste à recourir au recyclage ou tout autre moyen destiné à obtenir des matériaux réutilisables ou de l’énergie, pour en tirer le maximum de profit. Cette valorisation permet de réduire la quantité des déchets à envoyer vers la décharge, économiser la matière première, faciliter le traitement des déchets et créer des emplois. En économie, le recyclage se définit comme étant l’opération de « transformation, en vue de leur utilisation, de produits naturels ou de biens ayant déjà fait l’objet d’une, voire de plusieurs utilisateurs antérieurs, et qui sont ainsi réinsérés dans le circuit de production »74. Concernant les déchets ménagers, la valorisation organique est une solution rentable puisque le recours au compostage permet de traiter naturellement les déchets et de créer une ressource qui favorise la croissance des végétaux et améliore la porosité des sols. 1.3.3. L’élimination et le traitement des déchets : Pour les déchets qui ne peuvent être valorisés, il s’agit de réduire leur potentiel polluant par un traitement effectué dans des conditions acceptables pour l’environnement. Pour cela, on peut recourir soit à l’enfouissement ou bien à l’incinération. Sous-section(02) : Les approches théoriques de la gestion des déchets. Le caractère multidisciplinaire et transversal de la question des déchets suscite de l’intérêt aussi bien chez les économistes, les techniciens, les environnementalistes, les géographes, les sociologues, pour ne citer que ceux-là75. Ainsi, dans ce point, nous présentons de façon non exhaustive, les différentes approches théoriques des déchets à travers l’analyse techniciste, économiste, socioculturelle et environnementaliste. 2.1. Analyse techniciste : La gestion moderne des déchets implique le recours à plusieurs techniques tels que la valorisation ou le recyclage, le tri ou la collecte sélective ou encore l’incinération. L’analyse technique se limite à la recherche de solutions afin de maîtriser la gestion des quantités de déchets de plus en plus conséquentes. Il s’agit par là, de connaître la quantité et la composition des déchets afin d’utiliser le procédé adéquat à son traitement ou élimination. 73 DORBANE (N), « Contraintes de la gestion des déchets dans les villes algériennes : cas de Tizi-Ouzou ». Thèse de Doctorat. UMMTO, 2009, p.53. 74 WITTMAN (M), « le recyclage des déchets : approche économique d’une activité nouvelle », in revue française d’économie N°03, 1996. URL : www.persee.fr/web/revues. 75 DJE (A), « Gouvernance et Gestion des déchets ménagers urbains à Abidjan : cas des communes de Cocody, Youpougon et Abobo ». Thèse présentée à la Faculté des études supérieures et postdoctorales de l'Université Laval, dans le cadre du programme de doctorat en sociologie pour l'obtention du grade de Philosophia doctor. Québec 2012, p.13. URL : www.theses.ulaval.ca/. Cette approche connaît quelques limites. D’une part, la solution proposée au traitement des déchets peut générer d’autres sources de pollution pour l’environnement. D’autre part, dans un pays comme le notre, le développement de technologies modernes reste compliqué du fait que nous sommes encore dans une gestion des déchets qui demeure traditionnelle76. 2.2.Analyse économiste : L’analyse économiste s’interroge sur l’efficacité économique d’un service public local où il est question de coûts, de financement et de tarification. BERTOLINI (G), considère le déchet comme potentiellement producteur de matière première secondaire ou comme un véritable objet marchand car il accorde une grande importance au recyclage et à la récupération, à des fins de réutilisation ou de valorisation 77. En d’autres termes, d’importantes sources de revenus peuvent être réalisées à travers la récupération, la revente de matières recyclables et la valorisation. Apparut comme une chose dont on doit se débarrasser, le déchet est devenu, de nos jours, une ressource dont on peut tirer profit. L’analyse économiste se révèle intéressant dans la mesure où elle permet de faire des choix soit, en termes de coût-avantage sur les potentialités de modes de gestion, soit pour tirer d’avantage de bénéfices à travers les déchets. 2.3.Analyse socioculturelle : Quelques sociologues s’accordent à attester que le déchet est un objet social car, il est produit par les comportements humains qui eux-mêmes sont guidés par des influences sociocultuelles comme des croyances, des préjugés et des attitudes78. Ainsi, pour que la gestion des déchets soit efficace, il faut d’abord comprendre les facteurs socioculturels et cognitifs car c’est cette compréhension qui permet la résolution des problèmes. 2.4. Analyse environnementaliste : La quantité et la diversification des déchets représentent un risque sur la santé de l’environnement. Ainsi, devant ce phénomène, la gestion des déchets et la protection de l’environnement impliquent l’utilisation de technologies nouvelles en vue de leur élimination. Toutefois, le recours à ces technologies exige la prise en compte de la sécurité 76 La gestion traditionnelle des déchets consiste uniquement en leur collecte et leur mise en décharge sans tri ni traitement au préalable 77 BERTOLINI (G), « Le marché des ordures : économie et gestion des déchets ménagers », éd. L’Harmattan. Paris, 2000. URL : www.strates.revues.org/. 78 ZOA (A), « Perceptions, espaces urbains et gestion des ordures ménagères à N'Ndjamena au Tchad », Université catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en sciences sociales, 2005. URL : www.memoireonline.com. p.17. environnementale79. En effet, l’utilisation des technologies et des différentes méthodes de traitement (incinération, enfouissement, recyclage, compostage, etc.) ont parfois des effets néfastes sur l’environnement, causant des catastrophes naturelles et des maladies. La wilaya de Tizi-Ouzou révèle que, les déchets liquides hospitaliers et les déchets solides sont parfois rejetés au même titre que les effluents ménagers vers des décharges publiques, sans traitement préalable. Les différentes approches mentionnées ci-haut, démontrent le caractère complexe du déchet. Par conséquent, une complémentarité entre ces différentes approches permettra de comprendre les multiples dimensions caractérisant le déchet, afin d’apporter des éléments de réponses en matière de gestion des déchets. 79 ZOA (A), «Perceptions, espaces urbains et gestion des ordures ménagères à N'Ndjamena au Tchad » Op.cit. p.20. CONCLUSION DU CHAPITRE II: L’état de l’environnement dans la wilaya de Tizi-Ouzou, en matière de gestion des déchets ménagers, fait ressortir plusieurs dysfonctionnements et contraintes qui freinent la perspective d’une gestion durable des déchets. En effet, ce domaine recèle des défaillances en matière de stratégies de gestion des déchets ménagers. S’ajoute à cela, la décentralisation du service public au profit des collectivités territoriales, n’a pas été accompagnée d’un transfert de compétences (techniques, financières, de savoir-faire…). Cela peut être expliqué d’une part, par un processus de décentralisation qui n’a pas vraiment abouti à une délégation de pouvoir et d’autre part, par la problématique de l’environnement qui est placée en seconde position après la croissance et le développement. Pourtant, dans le secteur des déchets, la récupération et le recyclage peut être considéré comme un secteur économique favorisant non seulement la croissance mais aussi le développement. L’état des lieux a, par ailleurs, mis en évidence, le manque d’implication du secteur privé sur le marché de la collecte, du traitement et de la valorisation. En effet, il y’a un important gisement de création d’emplois que ce soit dans les filières de recyclage ou de compostage. Face à l’inefficacité de l’action publique locale à gérer efficacement ce service publique, il serait nécessaire d’envisager d’autres alternatives qui seraient à même de résoudre efficacement ce problème en intégrant les dimensions économiques, sociales et environnementales pour aller dans une démarche de développement territorial durable. Dans ce contexte, l’implication d’acteurs soucieux de satisfaire d’une part, leurs besoins en matière de gestion des déchets et d’emploi et d’autre part, en matière de protection de l’environnement est importante. Pour cela, il serrait opportun d’envisager la possibilité qu’un autre secteur, autre que le secteur public ou le secteur privé puisse apporter des solutions efficaces et innovantes en matière de gestion des déchets. CONCLUSION DE LA PARTIE I : Suite à notre analyse du service public local des déchets, nous concluons que, malgré l’important effort juridique et institutionnel fourni par les autorités publiques, le terrain montre encore des failles que ce soit pour la collecte, le contrôle ou encore le traitement des déchets. Intégrant le concept de développement durable dans son PNAE-DD, la problématique des déchets doit être envisagée dans une démarche plus durable qui prend en compte, en plus des aspects économiques, les aspects sociaux et environnementaux. L’économie sociale et solidaire, un secteur qui se manifeste comme une alternative au modèle économique dominant, est animée par un ensemble d’acteurs qui se regroupent en mutualisant leurs moyens et en partageant des valeurs en vue d’apporter des solutions innovantes grâce aux principes qu’elle partage qui sont le principe de primauté du projet, principe de libre adhésion, d’égalité des membres, de lucrativité limitée et le principe de démocratie. Certains phénomènes tels que le désengagement de l’Etat, la multiplication des crises, les mutations technologiques et les effets de la mondialisation ont déclenché le développement de ce secteur. Ainsi, du fait de sa proximité avec le territoire, l’ESS a la capacité de déceler les besoins et de tenter d’y répondre. En Algérie, l’ancrage territorial de ce secteur passe par la promotion de l’entrepreneuriat social, créer des incubateurs d’entreprises sociales ou encore renforcer les outils de financements. Connue pour sa production de l’innovation sociale définie comme : une réponse nouvelle à des besoins sociaux. L’ES peut toucher tous les domaines et émane de différents acteurs tels que les associations, les entreprises sociales et même les collectivités territoriales. S’intéressant à l’entrepreneuriat social dans le domaine des déchets, les entreprises sociales ont fait leur preuve dans de multiples pays, en jouant un rôle dans la création de valeur ajoutée sociale par l’insertion et de la valeur environnementale en minimisant les risques sur l’environnement. En conclusion, l’ESS peut être envisagé comme un modèle économique fiable qui emploie des personnes en situation de précarité et intervient dans des domaines parfois peu entrepris ou mal offerts par les autorités en charge de le faire. PARTIE II : CONTRIBUTION DE L’ESS A LA GESTION SOCIALE DES DECHETS DANS LA WILAYA DE TIZI-OUZOU PARTIE II: CONTRIBUTION DE L’ESS A LA GESTION SOCIALE DES DECHETS DANS LA WILAYA DE TIZI-OUZOU. INTRODUCTION DE LA PARTIE II : Dans le monde, les acteurs de l’ESS s’impliquent de plus en plus dans le secteur des déchets et les initiatives de réduction de ces encombrants se multiplient (ressourceries, recycleries, friperies, etc.). L’économie sociale en Algérie peut se caractériser par une grande continuité historique impliquant sa référence à des traditions et à une organisation parfois ancienne. Nous sommes là, face à un domaine très peu investi en Algérie. Pendant la période allant de l’indépendance jusqu’à la fin des années 1980, ce secteur a été assimilé à l’intervention publique qui mobilisait des ressources humaines privées. Ce fut le cas de la mobilisation associative dans le cadre de la révolution agraire. En prêtant main forte aux nouveaux attributaires des terres agricoles, cette forme d’économie sociale reflète une volonté publique privée. A partir des années 1990, des formes plus structurées d’entreprises et d’organisations de l’économie sociale se sont développées80. Ce n’est qu’en 1996, que l’économie sociale apparaît sous sa forme institutionnelle afin d’atténuer les effets de la transition vers l’économie de marché. Parallèlement, il y’a eu la création de l’ADS dont la mission était de prendre en charge les problèmes de chômage et de pauvreté. Quant à l’économie solidaire, elle reste nouvelle en Algérie même si elle a toujours existé en tant que pratique économique et sociale dans sa forme traditionnelle et religieuse81. Cette partie comporte deux chapitres. Dans le premier chapitre, nous diagnostiquerons le dispositif public « Blanche-Algérie », qui a trait au domaine des déchets en favorisant l’insertion professionnelle des personnes au chômage. 80 SMAHI (A), « Micro-finance et Pauvreté : Quantification de la Relation sur la population de Tlemcen », Thèse de Doctorat en Sciences Economiques, Université Abou Bekr Belkaїd de Tlemcen, 2009/2010. URL : www.dspace.univ-tlemcen.dz/. 81 AHMED ZAÏD (M), « Prédispositions sociales traditionnelles et limites des dispositifs institutionnels de l’action sociale territoriale en Algérie », Contribution au 27ème Congrès du CIRIEC, Innovation and Management. The responses of public, social and co-operative economy entreprises to major challenges, Séville, 18/09/2008. URL : www.ummto.dz/.../K_BENAMARA_M_AHMED_ZAID_RIUESS/. Dans le second chapitre, il s’agit de voir comment les acteurs de l’ESS, principalement les associations, s’impliquent et s’organisent dans la gestion déchets. Le but de cette partie est d’appréhender cette économie sociale et solidaire dans un territoire donné qui est la wilaya de Tizi-Ouzou. CHAPITRE I : LA DIMENSION INSTITUTIONNELLE DE L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE EN ALGERIE CHAPITRE I: LA DIMENSION INSTITUTIONNELLE DE L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE EN ALGERIE. INTRODUCTION DU CHAPITRE I : Depuis des années, notre société à vu le développement d’innovations en termes d’activités telles que, les mutuelles d’assurances sociales, les associations culturelles, sportives et religieuses, les coopératives de logement ou de production, etc. Activités que l’on regroupe sous le terme génériques d’Economie Sociale. Puis, va apparaitre une économie qui s’appuie sur les spécificités de l’économie sociale mais qui s’affirme par de nouvelles initiatives de citoyens qui cherchent à répondre à leurs nouveaux besoins, notamment en matière de solidarité, de protection de l’environnement et de création de nouveaux services82. Ainsi, en Algérie, en tant que pratiques économiques et sociales, l’économie sociale a connu deux périodes. La première période, ancienne et religieuse, qui existe jusqu’à aujourd’hui mais sous une forme structurée par la voie associative. La seconde période, où l’économie sociale était assimilée à une forme de solidarité et non comme une forme différente de faire de l’économie, c’est-à-dire, une forme qui ne dépend ni du marché ni du secteur public incapables de prendre en charge tous les besoins de la société tant sur le plan économique que social83. A partir de 1990, suite aux réformes économiques qu’a connu le pays et leurs conséquences sur le plan social (pauvreté, exclusion, chômage, etc.), la notion d’économie sociale a évolué et à commencer à être assimilée à une économie d’insertion ou de proximité touchant les couches les plus défavorisées, les exclus du marché du travail et ceux vivant dans une précarité sociale importante. L’économie sociale, sous sa forme institutionnalisée, est apparue en Algérie en 1996 afin d’atténuer les effets de la transition vers l’économie de marché, transition qui s’accompagne d’un accroissement de la pauvreté et du chômage84. 82 EMIN (S) & SCHIEB- BIENFAIT (N), « Projets entrepreneuriaux de l’économie sociale et solidaire : propositions pour de nouveaux cadres d’analyse ». Op.cit. p.02 83 CHERIF(A) & SAIDI (T), « Economie Solidaire et lutte contre l’exclusion : cas de l’Algérie », in. Actes du colloque international : Gestion durable des territoires. Développement local et solidaire, regards croisés. U.M.M.T.O, Octobre 2007. 84 CHARIF (M) & BENMANSOUR (A) « le rôle de l’Etat dans l’économie sociale », in international de l’économie sociale, université de Tlemcen, Algérie. N° 321 de la Recma. Mars 2011. URL. www.recma.org/. Dans ce chapitre, nous analysons dans quel contexte s’inscrit l’ESS en Algérie et les formes qu’elle revête. Puis, nous dresserons un état des lieux des dispositifs de l’Action Sociale, afin d’appréhendant celui qui touche à la gestion des déchets. Section 01 : Etat des lieux de l’ESS en Algérie. L’Algérie a toujours connu des formes d’initiatives sociales et solidaires qui ont pris des formes traditionnelles et religieuses et qui, par la suite se sont transformées par la voie associative. Ainsi, deux périodes caractérisent ces initiatives, la première est ancienne et religieuse et la seconde a pris une forme institutionnelle qui, à partir de l’indépendance, est pilotée par l’Etat dans un contexte de construction d’une société à orientation socialiste85. Sous-section (01) : La solidarité traditionnelle : La société algérienne traditionnelle est traversée par des formes de solidarité que l’on peut trouver dans tous les groupes et communautés et que l’on peut assimiler à de l’économie solidaire traditionnelle. Ces formes de solidarité se révèlent soit dans l’organisation familiale et tribale ou dans le cadre religieux86. 1.1.La Solidarité villageoise : On trouve cette forme de solidarité dans l’organisation familiale et tribale dans laquelle s’est façonnée la société algérienne traditionnelle. Dans cette organisation, on y trouve des pratiques solidaires qui permettent la mobilisation des ressources humaines et la mutualisation de moyens pour réaliser des tâches d’intérêt collectif (comme l’entretien des lieux publics, des fontaines), la réalisation d’un travail au profit d’une famille telle que la récolte d’olives ou encore à une action solidaire au profit des plus pauvres. Pour ce qui est du cadre familial ou tribal, on a la touiza qui constitue une forme de coopération et de développement communautaire grâce au don et à l’échange. De ses actions, résultent la création de mosquées, d’écoles, de maisons, etc. Ainsi, ces formes de solidarité concourent à lutter contre toute forme d’exclusion et de pauvreté et de créer des liens sociaux87. Toute cette organisation repose sous la responsabilité d’un représentant ou sorte de conseil des sages appelé «tadjmaât » en kabyle qui, constitue une instance de concertation, d’arbitrager et de médiation. Cet organe, avait aussi pour rôle d’organiser la vie du village, de veiller à sa préservation mais aussi de veiller au respect et à la diffusion des traditions et valeurs. 85 CHARIF (M) & BENMANSOUR (A), « le rôle de l’Etat dans l’économie sociale », idem. 86 AHMED-ZAID (M), ABDELKHALEK (T) & OUELKHAZI (Z), « L’économie sociale et solidaire : Quelles réalités pour quel avenir ? ». Op.cit., p.48. 87 AHMED-ZAID (M) & BENAMARA (K), « Economie sociale et action sociale territoriale : les innovations des associations à caractère social en Kabylie (Algérie) » Op.cit., pp.4-5. 1.2.La solidarité religieuse : Cette forme de solidarité tire son origine des principes religieux. On a les Habous publics (terme désignant le droit relatif à la propriété foncière au Maghreb) qui comprennent les terres, les biens immeubles et les rentes agricoles tel que le fruit des oliviers. Les revenus engendrés de ces habous servaient à des fins d’intérêt collectif comme par exemple pour la construction d’écoles religieuses ou hôpitaux. En plus des habous, on a aussi les Wakf, considérés comme des biens conservés au sein d’une famille et que lorsque la lignée de la celle-ci s’éteint, ces biens deviennent des biens habous. Une autre forme de solidarité religieuse qui est l’un des piliers de l’Islam, on cite la Zakat (aumône). Cette dernière est une obligation religieuse qui consiste à donner une part de ce que l’on possède en bétail, marchandises ou récolte à des pauvres nécessiteux88. Ces mécanismes qu’ils soient traditionnels ou religieux sont ancrés dans la société algérienne. Ils ont joué et continuent même aujourd’hui, de jouer un rôle à la fois sur le plan social mais aussi sur le plan économique à travers les multiples aides aux nécessiteux et une économie intégrée ayant une dimension citoyenne et démocratique. Sous-section (02) : la solidarité institutionnelle : La solidarité institutionnelle s’inscrit dans la cadre règlementaire et religieux qui prend la forme d’organisations de l’ESS, à savoir les Associations, Coopératives, Mutuelles et les Fondations. 2.1. Les composantes de l’économie sociale en Algérie : L’économie sociale organisée et institutionnalisée est récente en Algérie et revête les quatre composantes que sont les associations, coopératives, mutuelles et les fondations. 2.1.1. Les associations : A. Cadre juridique des Associations : La création des associations en Algérie est régie par la loi n°90-31 du 04 décembre 1990 relative aux associations. Elle va apporter des allègements en termes de procédures dans la création et les contrôles d’exercice. De ce fait, après l’adoption de cette loi, il y’a eu un essor considérable d’associations qui se sont constituées. 88 AHMED-ZAID (M) & BENAMARA (K), « Economie sociale et action sociale territoriale : les innovations des associations à caractère social en Kabylie (Algérie) », idem. Cependant, même si ce nouveau cadre législatif qu’offre cette loi favorise la liberté associative, il en demeure pas moins que des contraintes ont été rencontrées. Il s’agit, en outre, de contraintes de financement. En effet, il est stipulé dans la présente loi que toute association souhaitant obtenir des dons ou legs d’associations étrangères doit impérativement obtenir une autorisation préalable des pouvoirs publics. Malgré ces contraintes, cela n’a pas freiné l’expansion du mouvement associatif qui, selon les données officielles, le nombre d’associations en Algérie, entre 1990 et 1997 était à 57000 associations (dont 1000 d’envergure nationale et 56000 au niveau local) et en décembre 2012, elles ont atteint les 96150 associations89. Au sens de l’article 2 de la loi n°12-06 du 12 Janvier 2012, « l'association est le regroupement de personnes physiques et/ou de personnes morales sur une base contractuelle à durée déterminée ou à durée indéterminée. Ces personnes mettent en commun, bénévolement et dans un but non lucratif, leurs connaissances et leurs moyens pour promouvoir et encourager les activités dans les domaines, notamment, professionnel, social, scientifique, religieux, éducatif, culturel, sportif, environnemental, caritatif et humanitaire »90. Cette loi de 2012 avait pour objet de déterminer les conditions et modalités de constitution, d’organisation et de fonctionnement des associations mais aussi de fixer son champ d’application91. Par ailleurs, il y’a lieu de souligner qu’à la lecture des dispositions de cette présente loi, l’initiative et la liberté associative se sont vues imposer des limites et des restrictions, du fait que les pouvoirs de l’administration envers les associations se sont renforcés en soumettant ces dernières à un contrôle étatique de plus en plus rigoureux. Ainsi donc, la loi adoptée renforce d’avantage la dépendance et la subordination des associations à l’administration qui s’est octroyé un statut de « tuteur ». B. Catégorie d’associations : En Algérie, il y’a deux catégories d’associations : les Associations Nationales et les Associations Locales. Les associations nationales : On cite, Enfance et Adolescence, Environnement et Cadre de Vie, Anciens Elèves et Etudiants, Culture-Art-Education-Formation, Handicapés et Inadaptés, Jeunesse, Mutualités, etc. 89 AHMED-ZAID (M), ABDELKHALEK (T) & OUELKHAZI (Z), « L’économie sociale et solidaire au Maghreb : Quelles réalités pour quel avenir ». Op.cit, p.50. 90 Loi n°12-06 du 12 janvier 2012, relative aux associations, JORA N° 02 du 15 janvier 2012, pp 14-15. 91 Loi n° 12-06 du 12 Janvier 2012, Op.cit., pp 28-34. Les associations locales : On cite, les associations professionnelles, religieuses, Arts et Culture, Sports et Education, comités de quartiers, Environnement, etc. C. Etat des lieux du secteur associatif : En 2012, on a recensé 93654 associations tous secteurs confondus, 1027 sont des associations nationales (dont 326 qui rentrent potentiellement dans le champ de l’ESS) et 92627 sont des associations locales (dont 6205 qui rentrent potentiellement dans la catégorie de l’ESS)92. Ce qui montre une faible représentation du champ de l’ESS en Algérie (sur 93654 associations, seulement 6531 couvrent le champ de l’ESS)93. Parmi les associations locales, 1938 d’entre elles activent dans l’environnement et le cadre de vie, soit 2.1% du nombre total d’associations94. Toutefois, ce chiffre n’est pas représentatif car entre le nombre d’associations recensées et celles qui sont actives sur le terrain, il y’a un écart. De plus, elles ne sont pas implantées de façon homogène sur le territoire national. A titre indicatif, concernant les associations environnementales, on recense 517 dans la wilaya d’Adrar, 135 dans la wilaya d’Alger, 47 dans la wilaya de Tizi-Ouzou, 16 dans la wilaya de Chlef et 2 à Tindouf, etc. Ainsi, certains espaces sont plus dynamiques que d’autres, ce qui peut s’expliquer pour certaines régions par le fait qu’il ya une prédominance de modes d’organisations communautaire ou villageoise comme la Kabylie95. 2.1.2. Les coopératives : Après l’indépendance, afin de relancer l’économie du pays, des coopératives vont être créées dans les secteurs du bâtiment, de l’agriculture, des travaux publics et services de consommation. Suite à la privatisation des entreprises publiques et locales, dans les années 1990, de nouvelles coopératives émergent mais dont le fonctionnement allait dans le sens de l’idéologie socialiste du pays. Puis, d’autres types de coopératives vont se créées, à l’exemple des coopératives immobilières. 92 Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales, « état des associations nationales et locales agréées », décembre 2012. URL : http://www.interieur.gov.dz/. 93 AHMED-ZAID (M), ABDELKHALEK (T) & OUELKHAZI (Z), « L’économie sociale et solidaire au Maghreb : Quelles réalités pour quel avenir ». Op.cit, p.51. 94 95 Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales, idem. AHMED-ZAID (M), ABDELKHALEK (T) & OUELKHAZI (Z), « L’économie sociale et solidaire au Maghreb : Quelles réalités pour quel avenir ». Op.cit, p.53. A. Les types de coopératives : Les coopératives agricoles : Les coopératives agricoles sont régies par le décret exécutif n° 96-459 du 18 décembre 1996 qui fixe les règles applicables aux coopératives agricoles. Il définit les coopératives agricoles selon leurs principes: « Les coopératives agricoles ont pour fondement la solidarité professionnelle des agriculteurs ; et elles sont fondées sur la libre adhésion de ses membres. Elles sont placées sous l’autorité de ministère de l’agriculture. Elles ne poursuivent pas de but lucratif »96. Ce texte a été modifié par l’arrêté ministériel du 10 Mai 1990 relatif à la composition et au fonctionnement des commissions d’agréments des coopératives agricoles ainsi qu’aux procédures et formalités de leur saisie. Selon le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, on recense sur le territoire national un nombre de 1091 coopératives agricoles. Les coopératives immobilières : La coopérative immobilière est régie par l'ordonnance n° 72-23 du 7 juin 1972, portant le statut général de la coopération et de l’organisation pré-coopérative. Cette ordonnance fut modifiée et complétée par l’ordonnance n°76-92 du 23 octobre 1976 relative à l’organisation de la coopération immobilière. Par ailleurs, depuis la loi n° 11-04, il est interdit de créer des coopérations immobilières en Algérie en raison de l’exploitation irrationnelle de ce type d’organisations par les promoteurs immobiliers. Les coopératives de consommation : Les coopératives de consommation ont émergé durant les années soixante-dix et développées dans les années quatre-vingt. 2.1.3. Les Mutuelles : Le mouvement mutualiste est considéré comme un procédé permettant de réduire les exclusions et renforcer une économie sociale qui œuvre au bien être de l’être humain et à celui du collectif des travailleurs97. 96 Décret exécutif n° 96-459 du 18 décembre 1996, fixant les règles applicables aux coopératives agricoles, JORA N° 81 du 22 décembre 1996, pp 15, 23. 97 AHMED-ZAID (M), ABDELKHALEK (T) & OUELKHAZI (Z), « L’économie sociale et solidaire au Maghreb : Quelles réalités pour quel avenir ». Op.cit, p.56. a. Cadre juridique des Mutuelles en Algérie : La mutuelle a été constituée conformément aux dispositions de la loi n°90-31 du 04 décembre 1990 relative aux associations, qui fut abrogée par la loi n°12-06 du 12 janvier 2012. Le décret exécutif n° 91- 159 du 18 mai 1991 fixe le nombre minimum d’adhérents requis pour la constitution d’une mutuelle social et l’arrêté du 7 décembre 1997 fixe les taux d’affectation des ressources de la mutuelle sociale provenant des cotisations. b. Etat des lieux des Mutuelles en Algérie : Selon le Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité Sociale, le nombre de mutuelles recensées sur le territoire national est au nombre de 32 mutuelles nationales (dont 23 sont reconnues officiellement en situation régulière) qui regroupe plus d’un million de d’adhérents et couvrent prés de sept millions de bénéficiaires98. Parmi les mutuelles actives sur le terrain, on cite la MUNATEC (Mutuelle Nationale des Travailleurs de l’Education et de la Culture), la MGTSS (Mutuelle Générale des Travailleurs de la Sécurité Sociale), MGS (Mutuelle Générale de la Santé), MGIFA (Mutuelle Générales Indépendante des Fonctionnaires d’Algérie), etc. 2.1.4. Les Fondations : a. Cadre juridique des Fondations en Algérie : La Fondation est régie par la loi n°12-06 du 12 janvier 2012 qui, selon les articles 49 à 55 elle est définie comme, « une institution à caractère privé créée à l’initiative d’une ou plusieurs personnes physiques ou morales, par la dévolution d’un fond ou de biens ou de droits destinés à promouvoir une œuvre ou des activités spécifiques définies. Elle peut également recevoir des dons et legs dans les conditions prévues par le législateur en vigueur »99. b. Etat des lieux des fondations en Algérie : On compte quinze à vingt fondations en Algérie, dont le champ d’intervention est diversifié (lutte contre la pauvreté, projets de solidarité et à caractère social et caritif, etc.)100. 98 CHEVREAU (A), « Économie Sociale et Solidaire au Maghreb : réalités et perspectives », rapport IPEMED, 201. p.14. URL : www. medess.org/. 99 Loi n° 12-06 du 12 Janvier 2012 relative aux associations, idem. 100 CHEVREAU (A), « Économie Sociale et Solidaire au Maghreb : réalités et perspectives », idem. 2.2. Les ONG en Algérie : exemple de « Touiza » : L’association nationale de volontariat « Touiza » a été créée en Mai 1989, en s’inspirant d’une pratique ancestrale d’entraide et de solidarité qui consiste à mettre en commun les efforts des membres d’une même communauté pour des travaux d’intérêt général. Elle compte aujourd’hui 10 permanents, 20 experts bénévoles et 6000 adhérents. Ses champs d’intervention sont : le développement rural, le développement local et durable, l’environnement, l’artisanat, la culture, l’animation et le volontariat. 2.2.1. Les objectifs de l’ONG : -Promouvoir l’action volontaire « Touiza » ; -Susciter chez les jeunes un esprit de pionnier dans tous les domaines notamment ceux relatifs à l’éducation, la formation et la création ; -Développer chez les jeunes un esprit d’entraide et de solidarité ; -Encourager la création de petites entreprises afin de promouvoir l’économie sociale ; -Animation socioculturelle dans les établissements spécialisés de prise en charge des personnes âgées, des handicapés et des inadaptés sociaux ; -Elaborer des projets de développement socio-économique par la mise en valeur des potentialités économiques à travers la création des activités de production agricole et d’élevage ; -Participer aux actions de protection de l’environnement, de lutte contre les maux sociaux par des activités éducatives et de formation, etc. 2.2.2. Touiza et le développement du micro-crédit101 : Si au départ, l’objectif de l’association était la lutte contre le chômage des jeunes entre 18 et 35 ans, progressivement un recentrage vers la lutte contre la pauvreté s’est produit, eu égard à l’évolution de la pauvreté dans le pays. 101 BOUDEDJA (K), « Micro-finance et ONG : bilan et analyse diagnostic du fonctionnement du dispositif de micro-crédit à l’ONG algérienne Touiza en vue de la création d’une institution de micro-finance ». Thèse pour l’obtention du titre Master of Science du CIHEAM, IAM Montpelier, 2008, série Thèses et Masters n°89. p. 43. URL : www.ressources.iamm.fr/theses/89.pdf. De ce fait le micro-crédit a pris de l’ampleur et à permis à l’association de s’affirmer à l’échelle nationale comme une institution de développement par l’insertion économique des populations marginalisées, notamment les plus entreprenantes d’entre elles. Afin d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée, l’association adopte trois principes de la micro-finance102 : le principe de solidarité et de participation, le principe de l’accès des exclus aux services bancaires et le principe de proximité géographique avec les bénéficiaires. c. Principe de solidarité et de participation : il s’agit pour l’association de toucher un maximum de populations marginalisées. Elle cible les femmes et hommes issus aussi bien du milieu rural que du milieu urbain ; d. Principe de l’accès des exclus aux services bancaires : il s’agit d’offrir des services financiers tenant compte de revenus bas ou de l’absence de revenus. Les montants prêtés ne dépassent pas les 20.000DA. Cependant, le ciblage de personnes pauvres n’est pas systématique puisque il n’existe pas vraiment de critères permettant de déterminer le degré de pauvreté ; e. Le principe de proximité géographique avec les bénéficiaires : c’est l’un des principes essentiels de l’association dans la mesure où l’accompagnement est un service phare dans la gestion du micro-crédit. A cet effet, l’association dispose d’une pépinière d’entreprises à Boghni et d’un bureau permanant à Chéraga. En conclusion de cette première section, l’analyse de l’environnement social en Algérie fait ressortir l’existence de formes de solidarités traditionnelles (religieuses ou communautaires) à savoir les biens habous, la Zakat, etc. Ces formes de solidarité ont toujours existé et continuent d’exister même aujourd’hui. Quant aux organisations de l’économie sociale, en particulier les associations, elles ne fonctionnement pas de façon autonome, d’une part parce qu’elles rencontrent des difficultés dans l’octroie de dons (qui nécessite une autorisation de la part de l’administration concernée, lorsqu’il s’agit de dons d’ONG étrangères) et d’autre part, elles sont subventionnées par l’Etat ce qui les rend dépendantes et par conséquent, freinent l’émergence d’initiatives d’entrepreneuriat individuel ou collectif. 102 BOUDEDJA (K), « Micro-finance et ONG : bilan et analyse diagnostic du fonctionnement du dispositif de micro-crédit à l’ONG algérienne Touiza en vue de la création d’une institution de micro-finance », idem. Section 02 : L’instrumentalisation de l’ESS en Algérie: L’Algérie vit une crise écologique sévère : déforestation, prolifération des déchets urbains et industriels, détérioration du cadre de vie, accroissement notable des pollutions dont les indicateurs sont au rouge qui, incitent à des actions rapides. C’est dans ce souci que les pouvoirs publics ont mis en place une nouvelle politique en la matière visant à faire adhérer tout le monde au respect et à l’entretien du milieu dans lequel nous évoluons. Désormais, le problème sera pris en charge par les collectivités locales. Dans cette section, nous analysons l’ensemble des dispositifs de l’action sociale mis en place par les pouvoirs publics. Puis, pénétrer au cœur de celui qui a trait à la gestion des déchets. Sous-section (01) : Dispositifs de l’Action Sociale en Algérie : Pour atténuer les effets de la dégradation de la situation économique des couches défavorisées de la population, durant la période de transition, le gouvernement a décidé de promouvoir un certains nombre de missions à travers l’action sociale. Cette dernière désigne l’ensemble des moyens et dispositifs visant à aides les personnes ou les groupes les plus fragiles à mieux vivre, à acquérir ou préserver leur autonomie et à s’adapter au milieu social environnant103. Confrontée à un certain nombre de défis importants, notamment en matière d’emploi et de l’apparition de nouvelles attentes de la société, la jeunesse algérienne a été placée au centre des programmes et projets visant la stratégie de développement mis en œuvre par le Ministère de la Solidarité Nationale104. 1.1.Le Ministère de la Solidarité Nationale: Ce Ministère a été créé en 1997105 et visait la réhabilitation de la solidarité publique dans le but de faire face aux phénomènes de pauvreté et d’exclusion sociale. Il a connu depuis, plusieurs dénominations reflétant le changement des missions qui lui sont attribuées. Il est principalement en charge de la gestion des dispositifs de solidarité et d’action sociale mais aussi de l’étude, de la programmation et de l’initiative de tout type d’action visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion. Parmi ses missions : 103 Définition obtenue par site web. http://fr.wikipedia.org/wiki/Action_sociale. 104 DASS, « Impulsion sociale », revue semestrielle spécialisée dans le développement social, N°ISSN 2170-1997. Janvier, 2012. Revue obtenue par la DASS de Tizi-Ouzou 105 Décret exécutive N° 97-327 du 09/09/ 1997, portant attribution du Ministre de la solidarité nationale et de la famille, JORA N° 60, du 10/09/1997, pp 4-6. Œuvrer pour le soutien d’initiatives locales et d’initiatives associatives destinées aux catégories sociales en difficulté ; Proposer une stratégie nationale de protection et de promotion des personnes handicapées, de la famille, de la femme, des personnes âgées et des enfants démunis ou en difficulté sociale ; Encourager et promouvoir le développement du mouvement associatif à caractère social et humanitaire ; Initier et soutenir des actions de solidarité nationale par le biais du comité de solidarité nationale et des comités locaux106 ; Promouvoir des actions d’échanges et de partenariat entre le mouvement associatif national et les associations étrangères dans le domaine de la solidarité. Afin de garantir ces missions, ce ministère a placé l’Agence de Développement Social (l’ADS) en tant qu’outil d’exécution de la politique de soutien de l’Etat à certaines catégories d’acteurs par, la sélection de projets, le financement et la supervision de leur réalisation sur le terrain. Quant à l’ADS, elle fut créée en 1996 par le décret exécutif n°96-232 du 29 juin 1996 et est venue renforcer le dispositif institutionnel mis en place par l’Etat en matière d’action sociale, dans le but d’atténuer les retombées économiques et sociales engendrées par la mise en œuvre du plan d’ajustement structurel (1990). En vertu de son statut, l’Agence est un établissement public à gestion spécifique, doté de la personnalité morale et jouit de l’autonomie administrative et financière. Depuis 2008, l’ADS est placée sous la tutelle du Ministère de la Solidarité Nationale et de la Famille107. Parmi ses missions, on cite ; La promotion, la sélection et le financement total ou partiel, par le biais de subventions ou de tout autre moyen ; Les actions et interventions en faveur des populations démunies et du développement communautaire ; Tout projet de travaux ou de services d'intérêt économique et social certain et comportant une haute intensité de main-d’œuvre initié par toute collectivité, communauté ou entité publique ou privée dans le but de promouvoir le développement de l'emploi ; 106 Décret exécutif N° 08-45 du 03/02/2008, relatif au comité national de solidarité, JORA N° 07 du 10/02/2008, pp 16-19. 107 Décret exécutif n°08-09 du 27/01/2008. Le développement de TPE. L’Agence a aussi pour mission de rechercher, acquérir et recueillir toutes les aides financières, dons, legs de toutes sortes, qu’elles soient de caractère national ou étranger, bilatéral ou multilatéral, nécessaire à l’accomplissement de son projet social. 1.2.Les dispositifs existants : Il s’agit de dispositifs de développement social, d’insertion professionnelle et de micro-crédit : 1.2.1. Appui au Filet Social : Le dispositif d’appui au filet social se répartit en deux catégories : a) Travaux d’Utilité Publique à Haute Intensité de Main-d’œuvre (TUP-HIMO) : Créé en 1997, ce programme vise essentiellement la mise en place d’opérations pilotes de travaux d’utilité publique générateurs d’emplois et aptes à faciliter l’émergence de microentreprises à des fins d’améliorer l’infrastructure et les services dans les zones défavorisées. Il vise l’accompagnement de jeunes chômeurs par la création de micro activités à forte valeur ajoutée tant sur plan social que sur le plan économique. Objectifs du programme108 : Le dispositif TUP-HIMO a pour objectifs : D’Encourager et développer le « tâcheronnat » local et la micro entreprise ; L’entretien des infrastructures publiques par l’exécution de travaux à impact économique et social d’utilité publique; La participation au processus d’appui aux collectivités locales en mettant en synergie l’intervention des partenaires sectoriels. La typologie des activités éligibles au programme109 : -Forêts : correction torrentielle, travaux sylvicoles ; -Hydraulique : lutte contre les maladies à transmission hydrique par la réhabilitation des réseaux d’AEP et d’assainissement, captage de sources, curage des regards et avaloirs ; -Santé : réhabilitation des équipements sanitaires en zones rurales ; -Education : réhabilitation des équipements scolaires en zones rurales ; 108 DASS de la Wilaya de Tizi-Ouzou, dispositif. 109 DASS de la Wilaya de Tizi-Ouzou. -Routes : entretien des chemins communaux ; -Agriculture : entretien des pistes agricoles ; -Solidarité nationale : entretien et réhabilitation des centres spécialisés relevant du Ministère de tutelle. Description sommaire des rôles : Les Ministères concernés sont chargés de consolider les projets identifiés, d’arrêter les programmes d’investissement et d’assurer le suivi de l’exécution. On cite : le Ministère du Travail, de la Protection Sociale et de la Formation Professionnelle (MTPSFP) : Il est responsable de l’ensemble des programmes ainsi que de la supervision et du contrôle de l’exécution des projets ; l’ADS : est chargée de piloter le programme, de superviser et de contrôler l’exécution des projets ; le Ministère de l’Intérieur, des Collectivités Locales et de l’Environnement (MICLE) : Il assure le suivi des projets proposés par les communes visés par les services techniques concernés et consolidés par la Direction de l’Administration Locale de la Wilaya. Il s’agit de projets de taille réduite ne nécessitant pas d’études de faisabilité importantes et pouvant concerner n’importe quel secteur d’activité (Hydraulique, Environnement, Agriculture…). Ces projets sont attribués par voix de soumission et la meilleure offre est retenue sur la base de critères de sélection et des points obtenus après pondération. *Les bénéficiaires du dispositif110 : Les Wilayas et Communes : les projets TUP-HIMO sont essentiellement destinés aux communes et wilayas : A fort taux de chômage ; Déficitaires en infrastructures ; Où l’impact sur l’environnement peut être positif ; Où la conservation et la protection des ressources naturelles sont insuffisantes. Les chômeurs ne bénéficiant pas de l’IAIG. Les micro-entreprises: principalement celles implantés dans la localité ou la région d’exécution des projets. 110 DASS de la wilaya de Tizi-Ouzou. Impacts du Programme : Amélioration du cadre de vie de la population locale par la réhabilitation des réseaux d’AEP et d’assainissement ; Eradication de décharges sauvages, fausses septiques et protection de l’environnement ; Sauvegarde du patrimoine immobilier des communes ; Encourager les micro-entreprises créées dans la cadre des dispositifs ANSEJ et CNAC. Tableau 01: Etat des emplois et projets créés par le dispositif TUP-HIMO: Année Secteur Environnement Hydraulique Routes Forêts TOTAL 2008 Nombre de Nombre projets d'emplois 293 11 128 7 262 15 66 4 749 37 2009 Nombre de Nombre projets d'emplois 13 239 25 464 22 416 7 139 67 1258 Année 2011 2012 Secteur Nombre de Nombre Nombre de Nombre projets d'emplois projets d'emplois Environnement 10 126 7 15 Hydraulique 22 47 14 149 Routes 35 53 33 485 Forêts 29 592 0 0 TOTAL 96 818 54 649 Source : DASS de la wilaya de T.O (Service TUP-HIMO). 2010 Nombre de Nombre projets d'emplois 17 265 31 422 29 502 16 223 93 1412 2013 Nombre de Nombre projets d'emplois 45 403 20 43 19 142 18 331 102 919 Durant la période allant de 2008 à 2010, le nombre de projets et d’emplois est en nette évolution et ce pour l’ensemble des secteurs. Cependant, à partir de l’année 2011, ce nombre à connu une baisse surtout en ce qui concerne le nombre d’emplois. Ceci s’explique par le montant de l’enveloppe allouée. En effet, chaque année, le programme dispose d’un montant qu’il doit répartir sur l’ensemble des communes en fonction de la demande. Donc, le nombre de projets créés dépend de l’assiette financière dont dispose les communes. b) Dispositif Blanche Algérie : Deuxième version du TUP-HIMO, ce dispositif « Blanche Algérie » touche le secteur de l’Environnement, en particulier la gestion des déchets. Il a été mis en place par les pouvoirs publics en Octobre 2005 et vise l’amélioration du cadre de vie du citoyen et la création de l’emploi. Il s’intéresse notamment aux quartiers à fort taux de chômage et dont le milieu est considérablement dégradé. Etant notre sujet d’enquête, il sera développé dans le prochain chapitre. 1.2.2. Insertion des jeunes : Cette insertion se fait à travers le dispositif d’insertion professionnelle sociale, composé du : a) Programme d’Insertion Sociale des Diplômés (PID) : Créé en 1998 sous le nom de Contrat Pré-emploi (CPE), ce programme concerne l’insertion sociale des jeunes diplômés de l’Enseignement Supérieur ainsi que les techniciens supérieurs des instituts nationaux de formation. Le recrutement se fait au niveau des administrations publiques et entreprises privées pour une durée d’un an renouvelable. L’objectif du programme est de doter les jeunes diplômés d’un minimum d’expérience professionnelle. L’indemnité perçue pour les diplômés de l’Enseignement Supérieur est de 9.000 DA, quant à celle des techniciens supérieurs elle est de l’ordre de 7.000 DA. b) Dispositif d’Activité d’Insertion Sociale (DAIS) : Ce dispositif a été mis en œuvre par le décret exécutif n°09-305 du 10/09/2009 visant l’insertion sociale des personnes sans revenu et en situation de précarité sociale, notamment ceux issus de déperditions scolaires, dans des domaines d’activités d’utilité publique et sociale, la protection de l’environnement, les activités relatives au patrimoine matériel ou à l’agriculture, etc.111 Les personnes insérées dans le dispositif bénéficient des prestations d’assurance sociale en matière de maladie, de maternité et d’accidents du travail, conformément à la législation et la règlementation en vigueur112. La durée d’insertion est fixée à une année renouvelable une fois et les bénéficiaires perçoivent une indemnité mensuelle de 6000 DA. De plus, ceux qui sont insérés dans le programme peuvent bénéficier d’une formation compatible avec les tâches qui leur sont confiées, au sein de l’organisme d’accueil ou dans un établissement de formation professionnelle113. 111 Article 3 du décret exécutif n°09-305 du 10/09/2009, relatif au DAIS, JORA n°54, p.11. 112 Article 4 du décret n°09-305 du 10/09/2009, relatif au DAIS, JORA n°54, idem. 113 Articles 12, 13 et 14 du décret n° 09-305 du 10/09/2009, JORA n°54, p.12. Depuis, ce décret a été modifié et complété par le décret exécutif n° 12-78 du 12/02/2012114 qui, précise que les bénéficiaires à ce programme sont ceux âgés entre 18 et 60 ans (et non 40 ans) et que la durée d’insertion est passée à deux années renouvelables deux fois (au lieu d’une année renouvelable une fois). Quant au montant de l’indemnité, il est resté inchangé. Les objectifs du dispositif 115: L’insertion sociale des jeunes sans revenu et ceux en situation de précarité sociale ; La valorisation d’actions pour le développement d’intérêt local et dans des domaines peu couverts ou exploités de manière insuffisante ; La lutte contre la pauvreté et la marginalisation. Avantages du dispositif : Deux années d’insertion renouvelable ; Une prime mensuelle de 6000DA ; Une formation complémentaire avec les tâches qui leur sont confiées, au sein de l’organisme d’accueil ou dans un établissement de formation professionnelle ; Une couverture sociale. Tableau 02: Situation du dispositif DAIS au 31/12/2013 : Programme DAIS 2010 2011 Quota alloué 2130 2700 Effectif en activité 1261 2059 Enveloppe financière 410 794 920,00 520 751 640,00 Source : DASS de la wilaya de T.O (service DAIS). 2012 1000 2013 50 Total 5880 912 50 4282 38 552 760,00 0,00 970 099 320,00 Tableau 03: Placement DAIS par secteur d'activité et par genre: Année Branche/ Genre Agriculture Industrie BTPH 2010 20102 2011 20112 2012 20122 2013 2013 TOTAL Homme 0 0 0 Femme 0 3 0 Homme 0 0 0 Femme 0 14 0 Homme 0 0 0 Femme 0 8 0 Homme 0 0 0 Femme 0 0 0 / 0 25 0 4 196 200 12 692 712 0 21 21 0 29 29 60 4197 4282 Commerce et Services 1 13 9 21 ADM 276 968 376 1639 TOTAL 277 984 385 1674 Source : DASS de la wilaya de T.O (service DAIS). 114 Arrêté exécutif n°12-78 du 12/02/2012 complétant le décret n° 09-305 relatif au DAIS, JORA n°09, p.09. 115 Article 2 du décret n°09-305 du 10/09/2009 relatif au DAIS, JORA n°54, p.11. Il ressort de ce tableau que les femmes sont les plus demandeuses du dispositif DAIS, ce qui peut s’expliquer par le faible montant de l’indemnité qui est de 6000DA. En effet, dans notre société, les hommes étant les responsables de la famille, refusent de travailler pour un faible salaire. Quand aux femmes, certaines trouve là une occasion de s’assumer. Les secteurs du BTPH, de l’industrie et de l’agriculture sont très peu demandés de la part des femmes et il y’a une quasi absence des hommes. Ces chiffres s’expliquent par le fait que les APC ont plus besoins d’effectifs dans les administrations et parfois dans le commerce ou encore les services. c) Micro Crédit : Dispositif créé en 1999 et géré par l’Agence de Gestion du Micro Crédit qui est sous la tutelle du Ministère de la Solidarité Nationale116. Ce dispositif est exclusivement orienté vers les populations non bancables et son champ d’intervention couvre les populations vivant en état de précarité sociale. Ce crédit peut être destiné à l’achat de matières premières et à l’acquisition de matériels. 1.2.3. Programme de Développement Communautaire (Dev-Com) : Le dispositif « Dev-Com » vise principalement l’amélioration des conditions de vie des communautés par leur mise à contribution aux différents stades de réalisation de projets socio-économiques, conçus pour répondre à leurs besoins prioritaires. Il est géré au niveau central par l’ADS et au niveau de wilaya par la DASS. Les projets éligibles au dispositif doivent profiter à un maximum de personnes de la communauté pour l’amélioration de leur bien être quotidien et la création d’emplois tels que les travaux d’assainissement, l’adduction en eau potable, l’éclairage public et la réalisation ou la réhabilitation de petites infrastructures socio-éducatives. Les bénéficiaires au programme : Les groupements communautaires et collectivité identifiant et initiant des projets pour en tirer profit, après réalisation ; Les prestataires de services et intervenants aux stades étude, réalisation et fonctionnement de projets (essentiellement bureaux d’études, micro entreprises et tâcherons) ; Les personnels spécialement formés pour la réussite des différentes activités, le bon fonctionnement et l’entretien des infrastructures, une fois celles-ci achevées. 116 Décret exécutif n° 08-10 du 27/01/2008, modifiant le décret exécutif n° 04-14 du 22/01/2004, portant création et fixant les statuts de l’Agence de Gestion du Micro-crédit, JORA n° 05. La typologie de projets : On peut identifier plusieurs types de projets par catégorie. On peut citer : Les infrastructures sociales : centres de santé (équipements, aménagement, extension), écoles et centres d’enseignement ou d’apprentissage, adduction d’eau potable, assainissement, électricité rurale ; Infrastructures productives : dotation en petits équipements (machines individuelles), dotations en instruments et outillages, dotation en équipements de types collectifs en matière d’irrigation, assèchement des sols, construction de hangar de stockage ; Protection de l’environnement ; Programmes de sensibilisation, d’éducation sociale et de formation, etc. Sous-section (02) : Encourager l’ESS en Algérie L’ESS est à la croisée des questionnements qui poussent chacun d’entre nous à remettre en question sa façon d’être et d’agir, à reprendre notre avenir en main et à devenir acteur du changement social et économique. Depuis quelques années, de nombreux pays ont mis en place des politiques volontaristes pour soutenir le développement de l’ESS. Ainsi, dans cette section, il nous a semblé intéressant d’étudier quelles sont les contraintes rencontrées par l’ESS en Algérie. Puis, de proposer des axes permettant de favoriser son développement. Il s’agira alors, de répondre aux questions suivantes : comment favoriser la contribution de l’ESS à la création d’emplois et de nouvelles activités ? Comment mieux sécuriser l’environnement des associations qui agissent dans le champ de l’ESS ? 2.1. Contraintes rencontrées par l’ESS en Algérie : Aujourd’hui, l’ESS pèse prés de 11% du PIB en France117, en Espagne ou en Italie contre 1% en Algérie. Ce n’est pas faute d’un potentiel qui reste important. Pourtant, les freins au développement de ce secteur sont multiples : blocages juridiques, manques de moyens financiers, gestion bureaucratique, problèmes de commercialisation des produits, etc. 2.1.1. Absence d’un cadre législatif favorable : 117 PARODI (M), « L’Economie Sociale et Solidaire, une alternative à l’économie capitaliste », in Recma. URL : www.recma.org/. La loi 90-31 du 04 décembre 1990118, portant création et gestion des associations, a permis une activité associative libre. En théorie, cette loi consacrait la liberté d’association en dehors de toute tutelle. Plus de vingt ans après sa promulgation, les limites de cette loi persistent. En effet, l’article 07 de cette loi 90-31 stipule que l’association doit être constituée après : Dépôt de la déclaration de constitution auprès de l’autorité publique concernée visée à l’article 10 de la présente loi : Délivrance d’un récépissé d’enregistrement de la déclaration de constitution par l’autorité publique compétente au plus tard soixante (60) jours après le dépôt du dossier, après examen de conformité aux dispositions de la présente loi ; Accomplissement aux frais de l’association des formalités de publicité dans au moins un quotidien d’information à diffusion nationale. Ainsi, cette loi ne prévoyait qu’un régime déclaratif pour la création d’une association. De plus, avant d’obtenir le récépissé d’enregistrement, des agréments sont réclamés à ces organisations à chaque démarche mais aussi pour l’ouverture d’un compte bancaire. Il n’est donc pas rare que certaines d’entre elles n’obtiennent jamais le récépissé d’enregistrement même après les 60 jours de délai légal. En matière de financement, s’agissant des subventions de provenance étrangère, selon l’article 28 de la loi 90-31 du 04 décembre 1990, « les dons et legs d’associations ou d’organismes étrangers ne sont recevables qu’après accord de l’autorité publique compétente qui en vérifie l’origine, le montant, la compatibilité avec le but assigné par les statuts de l’association et les contraintes qu’ils peuvent faire naître sur elle ». Bien que cette loi a eu le mérite de modifier considérablement le paysage de la société civile, force est de constater qu’il s’agissait d’associations du parti unique qui bénéficiaient des privilèges de la part des sphères de décision. En plus des dons et legs, les sources financières des associations proviennent essentiellement des subventions de l’Etat, un mode caractérisé par un aspect clientéliste. De ce fait, l’Etat doit assurer le budget de fonctionnement d’associations qui remplissent des missions d’utilité publique119. 118 119 Loi n°31-90 du 04 décembre 1990, portant création et gestion des associations. L’avenir du mouvement associatif en Algérie, Revue le droit de citer, février 2012. URL : www.sostafat.com/. La nouvelle loi n°12-06 du 12 janvier 2012120, n’a pas contribué à faire sortir le mouvement associatif de la léthargie dont il souffre. En effet, en dépit des éléments qu’apporte cette loi à travers laquelle le législateur a voulu assouplir les conditions et modalités de création d’associations et étendre le champ de leurs activités, leur efficacité et leur influence demeure toutefois limitée. Dans cette nouvelle loi, le législateur à renforcer les pouvoirs de l’administration envers les associations en les soumettant à un contrôle étatique de plus en plus rigoureux. A ce propos, le mouvement associatif algérien a contesté cette loi en demandant son abrogation. 2.1.2. Manque de moyens financiers : En vue de poursuivre le but pour lequel elles ont été créées, les associations disposent de ressources constituées essentiellement de cotisations d’adhérents, de dons, de legs et surtout, en grande partie, de subventions accordées par l’Etat. L’éternel problème de la majorité des associations reste l’origine des subventions et le financement des projets. Depuis la nouvelle loi, il est interdit à toute association de recevoir des fonds provenant d’ONG en dehors de relations de coopération dûment établies. De même pour les dons et legs, ils ne seront acceptés que s’ils sont compatibles avec le but assigné par les statuts et avec les dispositions de la nouvelle loi. Concernant les subventions, l’association doit démontrer à l’organisme, le bien fondé de son projet. Pour cela, elle doit fournir des justificatifs (bilan de l’activité, compte rendu, etc.) au sujet de l’utilisation des fonds qui lui sont accordés, faute de quoi l’organisme accordant la subvention peut demander la restitution de celle-ci. Il existe deux types de subventions, celles qui servent à soutenir l’activité ponctuelle de l’association ou à couvrir une charge de fonctionnement comme c’est le cas des associations environnementales et celles qui représentent en réalité un transfert de fonds d’un pouvoir subsidiant vers une association qui n’en constitue que le prolongement121. Ainsi, la difficulté pour les associations réside du fait qu’elles subissent un contrôle de l’organisme octroyant la subvention alors qu’elles revendiquent une certaine autonomie. L’insuffisance et l’irrégularité de leurs ressources financières réduit leur capacité d’action et leur pérennisation. 120 Loi n°12-06 du 12 janvier 2012, précisant les modalités de constitution, d’organisation et de fonctionnement des associations, JORA n°02. 121 DE ROY (D), « Associations et subventions : la quadrature du cercle ?». Pyramides, in Revue du Centre d’Etudes et de Recherches en Administration Publique n°06, 2002. URL : www.pyramides.revues.org/. 2.1.3. Lourdeur bureaucratique : Les associations tentant de s’inscrire en tant que telle se trouvent, dans la plupart des cas, perdu dans un labyrinthe bureaucratique incapables de déposer leur demande et parfois obligées de travailler en marge de la loi. La loi n°12-06 exige des associations qu’elles obtiennent un récépissé d’enregistrement auprès des autorités avant de pouvoir fonctionner légalement. Le souci, est que face aux lenteurs administratives, ces organismes n’obtiennent pas ce récépissé dans les délais prescrits par la loi et face à ce problème, aucun recours n’est autorisé. C’est en effet, un problème que rencontre la majorité des associations algériennes qui accusent un manque de souplesse bureaucratique et une absence de coordination entre les organismes de l’Etat. En résumé, les contraintes que rencontrent les associations en Algérie sont : Absence d’un cadre règlementaire et institutionnel qui favorise la création d’entreprises de l’ESS ; Absence totale de connaissance ou d’une définition du secteur de l’ESS ; Absence de statistiques nationales qui couvrent le champ de l’ESS ; Le manque de moyens humains et financiers des associations qui par conséquent, réduit l’efficacité et l’étendu de leurs actions ; Absence de conditions favorables à l’entrepreneuriat social, etc. 2.2. L’ESS : un secteur à promouvoir : Afin d’exploiter pleinement son potentiel, les autorités publiques doivent fournir aux organisations de l’ESS un soutien à la fois institutionnel et pratique pour qu’elles soient en mesure de répondre efficacement aux besoins des individus et de la société. En Algérie, le secteur de l’ESS a des difficultés à être connu et reconnu tant par les pouvoirs publics que le grand public. Ce secteur est animé d’une double aspiration : convaincu du bien fondé de ses spécificités et des potentialités qu’il est capable d’engendrer, il aspire de la puissance publique qu’elle l’aide et qu’elle préserve ces spécificités (ses statuts, son mode d’organisation et de gouvernance, ses principes éthiques et sa finalité d’utilité sociale). En même temps, il aspire à être considéré comme un secteur à part entière en accédant aux dispositifs existants et auxquels ils n’ont pas actuellement accès122. 122 VERCAMER (F), « l’Economie Sociale et Solidaire, entreprendre autrement pour la croissance et l’emploi », rapport sur l’Economie Sociale et Solidaire. Avril 2010, p.26. URL : www.Apport-ess-f-vercamer.pdf/. 2.2.1. Le rôle de l’Etat dans la promotion de l’ESS en Algérie : De multiples actions peuvent être menées pour que l’ESS se développe, tant dans sa diversité que dans son rôle économique. En premier lieu, il s’agit de l’appréhender dans toutes ses dimensions en n’omettant aucun des acteurs qui s’en réclame et qui y appartient du fait de ses statuts. Pour cela, il faudrait approfondir les connaissances concernant ce secteur, en faisant appel à des sources de documentations et en ayant recours aux enquêtes sur le poids de l’ESS dans l’économie, ses champs d’intervention, etc.123 Une fois l’observation et l’évaluation faite, il s’agira de valoriser et développer cette économie qui place l’humain au centre. En premier, il est primordial de mettre en place un cadre juridique, en créant une loi spécifique à l’ESS qui accorde la possibilité pour les organisations de cette économie d’entreprendre dans les différents domaines de la vie économique. Puis, renforcer le cadre institutionnel afin qu’il soutienne l’ESS tant au niveau de l’administration de l’Etat que des collectivités territoriales. L’Etat doit aussi assurer à l’ESS, le recours aux dispositifs financiers déjà existants (ANGEM, ANSEJ, etc.) afin de bénéficier des moyens équivalents à ceux dont peuvent bénéficier les entreprises classiques. En plus du soutien financier, créer un réseau de conseil, d’aide et d’accompagnement pour les porteurs de projets est un avantage pour l’ESS124. Pour agir en faveur de l’ESS, il serait envisageable de créer des partenariats entre les collectivités territoriales et les associations. Pour JEANTET (T)125, « les entreprises de l’ESS et plus particulièrement les associations inscrivent leurs actions dans de nombreux champs d’intervention communs à ceux des politiques publiques ». Ainsi, ces associations sont perçues comme des partenaires potentiels avec lesquelles les collectivités territoriales peuvent s’associer pour satisfaire des objectifs d’intérêt général. Parmi ces partenariats, la collectivité peut faire appel à une association afin de gérer un service public, à l’exemple du service public des déchets pour la collecte et le traitement. Il s’agit dans ce sens, de confier une mission de service public en contre partie d’une rémunération substantiellement liée aux résultats de l’exploitation du service126. 123 VERCAMER (F), l’Economie Sociale et Solidaire, entreprendre autrement pour la croissance et l’emploi». Op.cit., p.36. 124 BOTTRIAUX (J) & CERON (P), « l’économie sociale et solidaire au service du développement durable : premières clés pour les collectivités territoriales». Op.cit., p.17. 125 JEANTET (T), « Economie Sociale : la solidarité au défi de l’efficacité », éd. La documentation française n° 529798/2009. 126 ROBIN (E), « Economie sociale et solidaire et collectivités territoriales : des relations à renforcer pour un développement local solidaire », Op.cit. p.56. En dernier lieu, le développement de l’ESS et surtout l’émergence d’entrepreneurs passent par la diffusion des principes et pratiques de ce secteur au sein des programmes d’éducation et d’enseignement mais aussi dans la recherche universitaire, par l’élaboration de supports pédagogiques et par l’élaboration de cursus spécifiques de formation et de recherche. Cela permettrait de percevoir cette économie comme un vivier potentiel d’emplois et une filière de débouchés possibles pour l’entrepreneuriat. En résumé, le rôle des politiques publiques dans la promotion du secteur de l’ESS passe : La mise en place d’un cadre législatif favorable aux structures de l’ESS ; La création d’institutions qui soutiennent l’ESS ; Le renforcement des outils de financement en rendant accessible, aux entreprises de l’ESS, les financements classiques ; La création de partenariats entre les organisations de l’ESS et les collectivités territoriales ; La diffusion de programmes d’enseignement et l’élaboration de cursus de formation ayant trait au domaine de l’ESS. CONCLUSION DU CHAPITRE I : Le secteur de l’ESS reste un domaine très peu investi en Algérie ne représentant que 1% du PIB. Son originalité tient à la participation directe de l’Etat comme levier nécessaire d’animation et d’encadrement dans la reconstruction d’un lien social. En analysant l’état des lieux de l’ESS en Algérie, il ressort que c’est une économie qui est le fait de l’Etat et qu’il y’a des prédispositions à la création d’entreprises et à l’entrepreneuriat social. Il convient de préciser que les organisations de l’ESS en Algérie, ne s’auto-définissent pas nécessairement comme faisant partie de ce secteur. Enfin, la prise en compte de ce secteur passe par sa reconnaissance de la part des pouvoirs publics en tant qu’économie pouvant être développée en dehors de la sphère publique. Son développement, nécessite l’instauration d’un cadre législatif et juridique favorable et par le développement de dispositifs d’accompagnement des entreprises faisant partie du secteur de l’ESS. CHAPITRE II : PREDISPOSITIONS A L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL DANS LA GESTION DES DECHETS: ROLE DU DISPOSITIF PUBLIC « BLANCHEALGERIE » ET DU MOUVEMENT ASSOCIATIF DE LA WILAYA DE TIZIOUZOU CHAPITRE II: PREDISPOSITIONS A L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL DANS LA GESTION DES DECHETS : ROLE DU DISPOSITIF PUBLIC « BLANCHE-ALGERIE » ET DU MOUVEMENT ASSOCIATIF DE LA WILAYA DE TIZI-OUZOU. INTRODUCTION DU CHAPITRE II: La question des déchets est devenue un problème qui se pose tant au niveau global qu’au niveau local. En effet, les déchets se développent, se diversifient, s’amplifient à cause de la croissance démographique, de la concentration urbaine, de la modernisation du mode de vie lié au développement industriel et à la technologie de consommation. Ces déchets qui sont des facteurs de risque pour les sols, les eaux, l’air et la santé, sont aussi une source de gaspillage de matières premières et d’énergie mais surtout une source de création d’emplois. La wilaya de Tizi-Ouzou produit, actuellement, une quantité de déchets ménagers d’environ 400.000 tonnes par an, dont seulement 25 à 30% sont sujets au tri et à la valorisation. Afin de palier à ce problème, les autorités ont mis en place un dispositif public destiné à l’insertion des chômeurs, à travers la création de très petites entreprises dont l’activité est liée à l’entretien et à l’amélioration du cadre de vie des citoyens. Ce dispositif s’intéresse particulièrement à la gestion des déchets ménagers. Concernant le mouvement associatif, qui était jusqu’aux années 2000, tourné vers l’activité culturelle, commence de plus en plus aux questions environnementales. Un intérêt qui s’est traduit par l’apparition de nombreuses associations écologiques activant sur le terrain. Dans ce dernier chapitre, nous analyserons le dispositif public d’une part, et le mouvement associatif écologique actif dans la wilaya de Tizi-Ouzou, afin de voir s’ils favorisent la dynamique de l’entrepreneuriat social. Concrètement, dans un premier lieu, nous analyserons les actions réalisées par ce programme, les solutions qu’il offre en matière de création et d’accompagnement des entreprises destinées à la gestion des déchets. En second lieu, nous tenterons de retracer brièvement l’émergence du mouvement associatif pour montrer quelle est la nature de cet engouement. Nous présenterons ensuite, les caractéristiques de ces associations et les limites qu’elles rencontrent, à travers une enquête de terrain. Section 01 : Réalités du dispositif public « Blanche-Algérie » et du mouvement associatif de la wilaya de Tizi-Ouzou: Le déchet est quelque chose qui touche au service public et qui peut être produit dans le cas de l’entrepreneuriat ou de l’économie sociale et solidaire, à condition de ne pas omettre la dimension de service public. Ainsi, nous somme dans une filière où un dispositif a été mis en place afin d’accompagner les demandeurs d’emplois à créer leur propre entreprise. L’objectif de cette section est de présenter et analyser les résultats fournis par les responsables de la Direction de l’Action Sociale de la wilaya de Tizi-Ouzou, concernant le dispositif public « Blanche-Algérie », ayant pour objectif principal la création de TPE au profit des chômeurs qui, auront à intervenir dans l’assainissement des quartiers, l’entretien des espaces verts et des places publiques, ainsi que dans le tri et l’acheminent des déchets ménagers. Sous-section (01) : Présentation du cadre d’analyse: Notre terrain d’étude porte, dans un premier volet, sur l’analyse de l’action sociale au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, dont l’objectif principal recherché à travers cette enquête est de déceler si ce dispositif a permis de créer des prédispositions à l’entrepreneuriat social, par le biais de la gestion durable des déchets. Puis, dans un second volet, il s’agira d’analyser l’action associative de la wilaya de Tizi-Ouzou, qui opère dans la protection de l’environnement dans le but de voir si elles sécrètent de l’innovation sociale. 1.1. Le terrain d’étude : La wilaya de Tizi-Ouzou est située à environ une centaine de kilomètres à l’Est d’Alger; elle est délimitée au Nord par la mer Méditerranée, à l’Ouest par la wilaya de Boumerdes, à l’Est par la wilaya de Bejaïa et au Sud par la wilaya de Bouira. La Wilaya comptait environ 1 269 850 habitants (en 2012) pour une superficie de 2 957,93 km2, soit une densité de 429 habitants / km2. Le relief de la wilaya est dominé par les ensembles montagneux représentant 51,84%. Elle compte 21 daïras et 67 communes, on y dénombre environ 1400 villages et une dizaine de petites villes de 1000 à 20000 habitants, dont la ville de Tizi-Ouzou, avec une population se situant entre 110000 à 120000 habitants127. 127 Annuaires Statistiques de la wilaya de Tizi-Ouzou, 2012. 1.2. Quelques données sur la production des déchets ménagers dans la wilaya de TiziOuzou : Au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, la situation se présente comme suit : la quantité des déchets ménagers produite actuellement est de l’ordre de 400000 tonnes par an, soit prés de 62% de déchets organiques. La quantité produite moyenne par habitant est de 0.75 kilogramme par jour dans les grands centres urbains, contre 0,5 kilogramme par jour en milieu rural128. Quant aux déchets valorisables, ils représentent 70000129 tonnes par an, dont 25% des déchets d’emballage. Sur tout le territoire de la wilaya, on dénombre 34 décharges contrôlées contre 1296 décharges non contrôlées dont 14 se situent au niveau de la ville de Tizi-Ouzou. Pour remédier à ce problème, les autorités ont prévu la réalisation de sept CET, dont trois qui sont déjà en service. Il s’agit des centres de Tizi-Ouzou, d’Ouacifs et Draâ El Mizan qui couvent environ 10 communes et génèrent environ 70 emplois. 1.3. Evaluation du dispositif « Blanche Algérie » : Nous nous intéresserons à la consistance de ce dispositif, à travers ses actions et ses retombées sur le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou. Puis, nous dresserons les limites qu’il porte. 1.3.1. Consistance du programme « Blanche Algérie » : a. Les objectifs du dispositif : La création du dispositif a pour impact l’amélioration du cadre de vie des citoyen et la lutte contre le chômage, en offrant des opportunités d’intégration, par la création d’entreprises ou par un travail rémunéré selon les critères d’éligibilité définis par la circulaire ministérielle n°2042 du 10/10/2005 de l’ADS et la note n° 208/DG/DAS du 28/04/2004 relatif à la mise en œuvre de ce programme. Les critères d’éligibilité nécessaire à l’adhésion du programme sont : -le niveau général d’instruction ; -l’ancienneté dans le chômage ; -la situation familiale ; 128 Direction de l’Environnement de la wilaya de Tizi-Ouzou. 129 Direction de l’Environnement de la wilaya de Tizi-Ouzou. -l’âge des postulants. b. Comité de pilotage Communal et de Wilaya : Le dispositif est régis par un comité de pilotage communal et de wilaya qui ont été institué selon l’arrêté ministériel n°48 du 13/06/2005, dont les missions sont définies comme ci-après130: Le Comité de pilotage communal : Installé dans chaque commune et composé de deux élus locaux, d’un représentant du bureau communal de l’action sociale, d’un gestionnaire du filet social et de trois représentants de quartier ou d’associations. Il est chargé de131 : D’élaborer la fiche technique du projet et la transmettre au comité de pilotage de wilaya pour étude et validation ; De définir le périmètre d’intervention ; De réunir les équipes d’intervention issues de quartiers ou villages ; De proposer des dossiers de candidatures au comité de pilotage de wilaya pour la sélection des tâcherons. Le comité de pilotage de wilaya : Créé par Monsieur le Wali et installé le 14/11/2006, ce comité est composé des membres de la DASS, de représentants de directions (Direction de l’Environnement, de l’Emploi, L’ANSEJ, L’ANGEM…), de l’Association pour la Jeunesse Innovatrice et l’Environnement (AJIE), de représentants de l’Association des chômeurs, de la wilaya et de l’Association Touiza. Il est chargé de132 : Valider les fiches techniques des projets proposés par le comité de pilotage communal ; Sélectionner des tâcherons sur la base de critères d’éligibilité et d’un barème de notation prévu à cet effet ; D’attribuer des projets pour les tâcherons retenus ; De suivre et évaluer des projets. 130 Arrêté n°48 de 13/06/2005, portant création et installation du comité de pilotage du Projet « Blanche Algérie ». 131 Article n°05 de l’arrêté n° 48 du 13/06/2005, portant création et installation du comité de pilotage du Projet « Blanche Algérie ». 132 Article 4 de l’arrêté n°48 du 13/06/2005, portant création et installation du comité de pilotage du Projet « Blanche Algérie ». En résumé, ces deux comités sont chargés d’identifier les candidats potentiels, selon les critères d’éligibilité, d’attribuer les projets, de les suivre et les évaluer. c. Les avantages du dispositif : L’admission à ce dispositif procure un certain nombre d’avantages qui sont : Promotion des jeunes chômeurs au statut d’Artisan ; Prise en charge par le tâcheron de 07 ouvriers avec un salaire égal au SNMG (Salaire National Minimum Garanti) ; Couverture sociale des ouvriers auprès de la CNAS ; Le coût maximum du projet peut atteindre les 850.000DA par contrat ; Hygiène du milieu par la collecte des déchets solides et ménagers et leur acheminement vers les décharges publiques ; Création de micro-entreprises et qualification en entrepreneuriat. Graphique 01: Projets et emplois créés par le dispositif "Blanche Algérie" pour la période 2005- 2012: Projets et emplois créés par le dispositif "Blanche Algérie" pour la période 2005-2012. 2012 2011 35 2009 30 2008 25 2007 28 2005 574 82 2010 2006 651 93 245 210 288 216 80 8 29 290 EMPLOIS CREES PROJETS NOTIFIES Source : Etablit par nous-mêmes à partir de données fournies par la DASS de T.O. Depuis sa mise en place, le programme a permis selon les statistiques de la DASS, la création de 651 emplois (2012), avec en prime l’émergence d’entreprises destinées à la gestion des déchets, dont 7 TPE en 2008 et 21 TPE en 2012. Durant l’exercice de 2008, il a été ouvert 25 chantiers de 288 emplois pour une enveloppe de 54.600.000DA, soit une enveloppe inférieure à celle de l’exercice précédent qui, avec un nombre de projet équivalent et un nombre de communes inférieur à 17, ont bénéficié de 56.700.000DA pour la création de 216 emplois. Soit en deux ans, 504 emplois ont créés pour une enveloppe de 111.300.000DA et ce, pour la réalisation de 53 projets parmi lesquels 35 sont toujours en cours de réalisation. Pour l’année 2012, la wilaya de Tizi-Ouzou s’est vue octroyer 93 projets nantis d’une enveloppe de 318 millions de dinars, ce qui a permis la création de 651 emplois. Selon les données de la DASS, au 30 avril 2013, sur les 39 communes bénéficiaires, le programme a permis de générer 456 emplois. Comme première conclusion, nous pouvons annoncer que, les projets créés dans le cadre du dispositif « Blanche-Algérie », participent, dans une certaine mesure, à l’insertion socio-professionnelle des jeunes chômeurs au profit des communes bénéficiaires. De plus, il a permis la création de 21 TPE (2012) spécialisées dans la gestion des déchets. 1.3.2. Limites du programme : Malgré les efforts déployés, l’opération « Blanche Algérie » n’a pas connu un grand succès en matière de création d’emplois durables, d’une part, à cause de la durée limitée des contrats, et d’autre part, pour des raisons financières. En effet, les tâcherons sont soumis à des contraintes financières, notamment concernant l’obligation de régler les cotisations avant l’achèvement des travaux et leur facturation. Observant à cet égard que le tâcheron pilotant un projet « Blanche Algérie », de par son statut d’artisan, ne dispose d’aucun capital pour faire face à ses charges salariales, fiscales et parafiscales, puisqu’il obtient son salaire, en moyenne, trois mois après exécution des travaux. Sur les 67 communes, beaucoup peinent à trouver preneurs, faute de disposer d’une culture entrepreneuriale, beaucoup de jeunes ne croient pas en la possibilité de devenir patron d’une entreprise alors qu’ils peinent même à trouver un travail qui leur permettrait l’insertion sociale. Rien qu’en 2012, sur les 93 projets affectés à la wilaya de Tizi-Ouzou, une soixantaine de projets ne trouvaient pas preneurs au niveau des communes bénéficiaires. Cette situation est paradoxale au vue des besoins exprimés par la quasi-totalité des communes, en matière de prise en charge des déchets. Selon certains responsables de la DASS, beaucoup de collectivités, n’arrivent pas à placer les projets qui leur ont été destinés et donc, à profiter de cette opportunité pour développer un entrepreneuriat innovant. C’est pourquoi, en matière de gestion des déchets, la wilaya de Tizi-Ouzou continue d’enregistrer une dégradation rampante de son cadre de vie. Comme seconde conclusion, nous pouvons dire que, malgré les efforts déployés, ce dispositif peine encore a trouvé preneur. Faute d’offrir un emploi durable, l’insertion est temporaire car les emplois créés sont provisoires, en raison de la durée limitée des contrats. S’ajoute à cela, le manque d’implication et d’initiatives de la part des citoyens. Enfin, comme dernière conclusion et au vue des résultats obtenus, nous attestons que ce dispositif a permis aux bénéficiaires, de se familiariser avec le milieu de l’entrepreneuriat et d’en apprendre les bases. Il a donc contribué à créer une certaine dynamique à l’entrepreneuriat social mais que cette contribution reste non aboutie, au regard de qui pourrait être fait et amélioré. Sous-section (02) : le mouvement associatif de la wilaya de Tizi-Ouzou. La poussée de la démographie associative en Algérie, repérée surtout après la promulgation de la loi 1987, encouragée et accélérée par la loi 1990, est une réalité aujourd’hui observable. Notre champ d’investigation concernera principalement les associations à caractère environnemental qui, opèrent, au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou. Dés lors, il s’agit dans cette sous-section d’évaluer l’action de ces associations pour voir si elles sont porteuses d’innovation sociale. 2.1. Justification du cadre de la recherche: Le mouvement associatif qui était jusqu’aux années 2000 tourné vers l’activité culturelle, a commencé à s’intéresser de plus en plus aux questions environnementales. Un intérêt qui s’est traduit par la naissance de nombreuses associations écologiques, actives sur le terrain de la wilaya de Tizi-Ouzou. 2.2. L’enquête : Nous avons réalisé un questionnaire adressé aux associations environnementales actives sur la wilaya de Tizi-Ouzou. Ce questionnaire est composé de 47 questions et comporte six parties. La première partie inclut des questions concernant le profil des associations. La seconde partie s’intéresse aux activités et missions de ces organisations de l’économie sociale et solidaire. La troisième partie est consacrée aux questions concernant la gestion des déchets. La quatrième partie s’interroge sur la possibilité d’un partenariat avec les communes. La cinquième partie se questionne de savoir si ces associations respectent les principes de l’économie sociale et solidaire. Enfin, la sixième et dernière partie inclut des questions sur l’innovation sociale. Le questionnaire a été adressé à 22 associations environnementales situées sur le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou. La taille réduite de l’échantillon se justifie en raison, du faible nombre d’associations agréées mais aussi par rapport à la difficulté de tracer certaines d’entre elle, du fait de l’inexistence de leur siège social, ce qui nous a conduit à n’en traiter qu’une vingtaine. Quant à l’enquête, elle s’est déroulée durant la période Juin-Août 2014. 2.3.Les associations à caractère environnemental de la wilaya de Tizi-Ouzou: Il s’agit d’étudier le poids des associations écologiques sur l’échelle de la wilaya de Tizi-Ouzou. Pour ce faire, nous présentons le volume de celles-ci avec leur évolution dans le temps et le montant des subventions dont elles bénéficient. Tableau 06 : Répartition des associations environnementales par communes de la wilaya de T.O : Communes de la W.T.O Tizi-Ouzou Nombre Communes de la d'associations W.T.O 15 Ait Mahmoud Nombre d'associations 1 Bouzeguene 5 Ait zmenzer 1 Ouadhias Illoula Oumalou 3 Akbil 5 Iferhounene 2 1 D- El-Mizan Azazga Ait Bouadou 1 Ait Boumehdi 1 Beni –Yenni 2 Ain El Hammam 1 1 1 Azzefoun Draa Ben Kheda Tadmait Iboudrarène 2 Mâatkas 3 Boudjima 1 1 2 Béni –Zekki 1 Yakouren 1 2 Aghrib Illilten Béni-Douala 1 Ait Yahia 3 Ain Zaouïa 2 Abi Youcef 1 1 1 Source : La Direction de l’Environnement de la Wilaya de T.O (2014). Sur les 67 communes que compte la wilaya de Tizi-Ouzou, seuls 28 communes disposent d’au moins une association écologique. On dénombre au total 61 associations écologiques actives dans la wilaya de Tizi-Ouzou133. Il est à remarquer, que ce nombre reste faible pour une wilaya qui compte 67 communes. Par ailleurs, seulement 47 d’entre elles exercent des activités régulières en partenariat avec les services de la DASS et sont en conformité avec la loi n° 12-06. Carte 01: Répartition des associations environnementales par communes de la wilaya de Tizi-Ouzou. Source : Etablit par nous même, à partir du logiciel Map-Info. Tableau 07 : Evolution du nombre d’associations écologiques de la wilaya de T.O (19892014) : Année Nombre d’association s écologiques 133 1989 0 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 0 1 1 1 Direction de l’environnement de la wilaya de Tizi-Ouzou, 2014. 1 2 2 2 1998 1999 2000 2 3 3 2001 5 Année 2002 Nombre d'associations écologiques 7 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 20011 2012 2013 9 9 10 10 14 20 24 26 35 45 2014 50 Source : Direction de l’environnent de la wilaya de T.O (arrêté au 31/03/2014). Graphique 02 : Evolution du nombre d’associations écologiques de la wilaya de T.O. Evolution du nombre d’associations écologiques de la wilaya de T.O Nombre d’associations écologiques 45 61 50 35 14 24 26 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 9 9 10 10 5 7 0 0 1 1 1 1 2 2 2 2 3 3 20 Source : Etablit par nous même, à partir des données recueillies par la Direction de l’environnement de T.O. On observe, à travers ce graphique, une nette évolution du nombre d’associations écologiques actives sur le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou. Cependant, ce nombre ne doit pas être considéré comme un indicateur fiable d’un dynamisme de la société civile. En effet, sur le terrain, il y’a un écart important entre le nombre d’associations officiellement recensées et le nombre d’associations réellement actives. De plus, selon les services de la DRAG, de nombreuses associations ont leur agrément depuis des années, mais dont les activités sont absentes. Ceci sous entend, que pour la plupart la demande d’agrément est simplement un moyen leur permettant de bénéficier des subventions. 61 2.4. L’apport financier : Nous n’avons pu obtenir que les montants des subventions octroyées par la wilaya de Tizi-Ouzou pour les années 2007, 2011, 2012 et 2013. Tableau 08 : Répartition des subventions pour les associations environnementales de la wilaya de T.O (2007) : N° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 12 13 Dénomination de l’Association Ass/ Tachemlit Ass/Ma ville, mon quartier Ass/ PEDD de T.O Ass/Eco-Nature Ass/ Tizi-Iferhounene Ass/ Oasis Ass/TAFRARA Ass/ Ame Nature Ass/ Thafsuth Ass/ SOS T.O Ass/Des jeunes volontaires Ass/ SOS Nature Montant (DA) 140.000.00 130.000.00 130.000.00 200.000.00 200.000.00 50.000.00 200.000.00 50.000.00 86.000.00 86.000.00 86.000.00 86.000.00 Source : DRAG de la wilaya d T.O. Tableau 09 : Répartition des subventions pour les associations environnementales de la wilaya de T.O (2011) : N° 1 2 3 4 5 6 Dénomination de l’Association Ass/ Ecovolonterre Ass/AMMEZIR Ass/ PEDD de T.O Ass/IMLEL Ass/ Eco-Sirem Ass/ AJIE Montant (DA) 400.000.00 400.000.00 400.000.00 510.000.00 500.000.00 10.000.000.00 7 Ass/Pour la protection de l'environnement d'Azazga 200.000.00 8 9 10 12 13 14 Ass/ Iboudrarène Ass/ Les amis de la terre Ass/ AJIE Ass/ IMGHI Ass/ Les jours verts Ass/ El Hayet 200.000.00 100.000.00 900.000.00 300.000.00 100.000.00 100.000.00 Tableau 10 : Répartition des subventions pour les associations environnementales de la wilaya de T.O (2012) : N° 1 Dénomination de l’Association Ass/ Protection de l'environnement T.O Montant (DA) 500.000.00 2 Ass/Thudharth Dhithwanat 400.000.00 3 4 5 6 7 Ass/ AJIE Ass/Iboudrarène Ass/ Tezdeg d'Illilten Ass/ Eco-Nature Ass/Les amis de la terre 1.800.000.00 400.000.00 400.000.00 00.000.00 200.000.00 8 9 10 Ass/ El Hayet Ass/ Les jours verts Ass/ Uni-Vert 300.000.00 200.000.00 200.000.00 Source : DRAG de la wilaya d Tizi-Ouzou. Tableau 11 : Répartition des subventions pour les associations environnementales de la wilaya de T.O (30/062013). N° Dénomination 1 Ass/ TAFRARA 2 Ass/Scientifique et protection de la nature 3 Ass/ IMLEL 4 Ass/Protection environnement 5 Ass/ environnement Iboudrarène 6 Ass/ vers le vert 7 Ass/Pour la protection de l'environnement 8 Ass/ Eco-Nature 9 Ass/ Les amis de la terre 10 Ass/ AJIE 11 Ass/ Tizi N'tfuzelt 12 Ass/ IMGHI 13 Ass/ Les jours verts 14 Ass/ El Hayet 15 Ass/ Monde Vert 16 Ass/ montagne du Djurdjura 17 Ass/ femme rurale Montant (DA) 1.100.000.00 600.000.00 400.000.00 300.000.00 100.000.00 400.000.00 400.000.00 500.000.00 100.000.00 900.000.00 300.000.00 300.000.00 700.000.00 500.000.00 500.000.00 100.000.00 800.000.00 Source : DRAG de la Wilaya de T.O. Les chiffres présentés ci-dessus, montrent une évolution progressive des montants alloués aux associations environnementales, qui s’explique par l’importance de la demande de subventions. Pourtant, malgré ces sommes importantes, la majorité des associations interrogées se plaignent du manque de moyens financiers, ce qui limite la portée de leurs actions. Ceci dit, étant considérées comme des organisations de l’ESS, ces dernières se doivent d’élaborer des stratégies afin de trouver d’autres moyens de financement et d’élaborer des plans afin de garantir l’efficacité de leurs actions. Le réel problème n’est pas l’insuffisance de moyens financiers auxquels sont confrontées ces associations, mais plutôt à l’absence de stratégies visant la gestion efficace des déchets. 2.5.Analyse des résultats et limites de la recherche: 2.5.1. Résultats de la recherche : Sur les différents échanges entretenus avec les associations actives dans la protection de l’environnement, nous avons obtenus des résultats suivants : Sur la totalité des associations écologiques, 86.4% ne connaissent pas les principes de l’économie sociale et solidaire. Pourtant, elles pratiquent certains de ces principes sans pour autant le savoir ; Malgré leur mission principale, qui est la protection de l’environnement. Rien qu’en matière de traitement des déchets, seul 18% recourent à la valorisation organique (compostage) ; 63.6% d’entre elles n’utilisent aucune méthode pour traiter les déchets et seulement 4.4% trient les déchets ; Parmi leurs missions principales, la sensibilisation et la mobilisation de la population en vue d’une gestion responsable des déchets ; 100% des associations interrogées bénéficient de subventions étatiques, ce qui justifie le caractère institutionnel de l’ESS en Algérie. Notre conclusion est que les associations écologiques actives au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou ne sont pas porteuses d’innovation sociale. Cette dernière est inhérente à plusieurs raisons : Insuffisance d’aptitudes organisationnelles ; Manque de moyens financiers afin de couvrir les frais de fonctionnement et lancer les projets ; Capacité insuffisante en matière d’élaboration de stratégies pour réaliser les projets ; Un manque d’engagement des adhérents à se mobiliser au sein de l’organisation, etc. 2.5.2. Limites de la recherche : Tout au long de notre recherche, nous avons rencontré certaines limites qui se résument comme suit : La difficulté de disposer de données fiables qui sont parfois éparses et contradictoires ; Le contact parfois difficile que ce soit auprès des administrateurs ou des responsables des associations interrogées qui hésitent à transmettre l’information ; La difficulté de vérifier certaines informations sur le terrain ; La taille réduite de l’échantillon qui s’explique d’une part, par le faible nombre d’associations écologique actives de façon effective, sur le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou et d’autre part, part l’absence du siège social de certaines associations qui n’ont d’existant que le nom. Section 02 : Vers une économie verte des déchets ménagers dans la wilaya de TiziOuzou. L’économie verte est encore embryonnaire en Algérie malgré, une prise de conscience évidente que la protection de l’environnement soit devenue une opportunité d’investissements, génératrice de croissance et d’emplois. Néanmoins, elle s’est investie, ces dernières années, dans une logique de développement durable. L’économie verte est l’un des différents concepts complémentaires du développement durable, ayant récemment vu le jour afin de mettre en relief la convergence entre les différentes dimensions du développement durable134. Sous-section (01) : Généralités sur l’économie verte: Marquant une étape décisive dans la concrétisation du développement durable sur la scène internationale, vingt ans plus tard, c’est autour du concept d’économie verte d’être mis en avant par les Nations Unies. L’intérêt récent pour ce concept est lié aux multiples crises et dysfonctionnements du marché, mais aussi à l’existence d’une alternative où la richesse matérielle ne s’accompagnerait pas incontestablement d’une augmentation des risques environnementaux, de la pénurie de ressources et de disparités sociales135. 1.1. Définitions de l’économie verte : Lorsqu’il s’agit de définir l’économie verte, les approches se multiplient : Tendance au « business vert » ou « l’approche par la finalité » ; qui décrit l’économie verte « comme relevant de secteurs dont l’objectif est la protection de l’environnement »136. Il s’agit par là, de l’ensemble des activités économiques dont la finalité serrait la protection de l’environnement. Tendance à « la croissance verte » ou « l’approche par les impacts »137 ; c’à-d, en fonction de son impact sur l’environnement, une activité est dite « verte » en référence à une activité équivalente qui exerce une pression plus grande sur l’environnement. 134 Programme Développement Economique et Durable (DEVED), « Promotion des jeunes et des femmes dans l’économie verte en Algérie », étude initiée dans le cadre d’un projet réalisé par la coopération allemande au développement en Algérie. URL : www. adapt.it/. 135 PNUE, « Vers une économie verte : Pour un développement durable et une réduction de la pauvreté-synthèse à l’intention des décideurs », 2011. URL : http://www.unep.org/greeneconomy. 136 GREFFET (P) & Al, « Définir et quantifier l’économie verte », in l’économie française, version intégrale, 2012, pp.86104. 137 GREFFET (P) & Al, « Définir et quantifier l’économie verte », idem. De là, on comprend que l’économie verte, est l’ensemble des activités économiques dont les impacts sur l’environnement tendent à diminuer. Tendance à l’économie écologiste ; qui sous entend que l’économie verte serrait un processus de mutation profonde de l’économie. Il s’agit alors d’une modification du fonctionnement du système économique afin de rendre ce dernier compatible avec les règles qui régissent les écosystèmes. De ces trois approches, on retient les définitions suivantes qui rejoignent celles citées ci-haut. Celle du PNUE138 qui décrit l’économie verte comme, « une économie qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale, tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources ». Selon le dictionnaire environnement et développement durable, « l’économie verte recouvre l’ensemble des activités économiques liées directement ou indirectement à la protection de l’environnement. Elle recouvre ainsi la gestion des ressources rares, les énergies renouvelables, le changement climatique, la préservation des risques, ou encore la gestion des déchets ». De ces deux définitions, on comprend que cette économie entraîne des effets positifs en termes de création d’emplois, d’accroissement de la richesse et de réduction de la pauvreté. 1.2. Avantages de l’économie verte : Selon le rapport de l’OIT139 (Organisation Internationale du Travail), dans de nombreux pays, le mouvement vers une économie plus verte s’accélère. En effet, d’après cette source, des dizaines de millions d’emplois verts ont été créés, à l’exemple des Etats-Unis avec 3.1 millions d’emplois verts (2010) et le Brésil avec 2.9 millions d’emplois verts (2011). L’économie verte peut donc être un potentiel de création d’emplois et un atout majeur à la réduction de la pauvreté par, l’amélioration des revenus comme c’est le cas des 400 millions de petits exploitants agricoles des pays comme l’Ouganda et Madagascar. On peut donc envisager des résultats aussi positifs pour notre pays où les ramasseurs d’ordures informels occupent des emplois précaires et dangereux et qui touchent des rémunérations souvent inférieures au seuil de pauvreté. Des expériences menées au Brésil ont montré que 138 139 Programme des Nations Unies pour l’Environnement. L’OIT, « vers le développement durable : travail décent et intégration sociale dans une économie verte », résumé exécutif sur les emplois verts. URL : www.ilo.org/. l’intégration de ces travailleurs dans un système comme celui de l’économie verte engendre des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux. 1.3. L’économie verte dans la gestion des déchets : Parmi les filières les mieux préparées et celles possédant un bon potentiel de développement, la filière de recyclage et de la valorisation des déchets qui, a une grande importance dans le développement de l’économie verte. En effet, selon le PNUE, cette filière pourrait constituer un gisement d’emplois dont il faut tirer profit. Avec une proportion de 62%140 des déchets organiques qu’enregistre la wilaya de Tizi-Ouzou, le recours à la valorisation organique (compostage) est prometteur. Ceci passe par la mise en place par les pouvoirs publics, d’un certain nombre de mécanismes de régulation et d’organisation de la filière de la récupération et la valorisation des déchets. En effet, cette filière est de plus en plus perçue comme un impératif économique et environnemental qui contribue à réduire les quantités de déchets à enfouir et à créer des emplois. C’est dans cette perspective, que s’inscrit le dispositif « Blanche Algérie » : stimuler la création de micro-entreprises dans les activités liées à la gestion des déchets ménagers et assimilés. Etant donné que les déchets ménagers produits dans la wilaya de Tizi-Ouzou sont, en grande partie, composés de matières organiques valorisables, il serrait opportun de recourir à leur compostage qui semble être, dans l’immédiat, la solution la plus efficace. 1.4. Généralités sur le compostage : Dans le contexte actuel de protection de l’environnement, l’élimination des déchets constitue un enjeu majeur. L’objectif est donc de réduire leur volume non pas, en ayant recours aux méthodes traditionnelles mais en les valorisant. 1.4.1. Définition du compostage : Il existe de nombreuses définitions du compostage dans la littérature mais nous retenons la définition de FRANCOU141 qui, décrit le compostage comme : « un processus contrôlé de dégradation des constituants organiques d’origine végétale et animale, par une succession de communautés microbiennes évoluant en conditions aérobies, entraînant une 140 141 Direction de l’environnement de la wilaya de Tizi-Ouzou, 2013. FRANCOU (C), « Stabilisation de la matière organique, influence de la nature des déchets et du procédé de compostage ». Thèse pour l’obtention du Doctorat en Agronomie, 18 décembre, 2003, p.13. URL : www.tel.archives-ouvertes.fr. montée en température, et conduisant à l’élaboration d’une matière organique humifiée et stabilisée. Le produit ainsi obtenu est appelé compost ». Le compostage est donc un procédé biologique aérobie de dégradation et de transformation de la matière organique permettant d’obtenir un produit valorisable à partir d’un déchet. 1.4.2. Avantages du compostage : De nombreuses études ont montré le rôle bénéfique du compostage sur le plan environnemental et socio-économique. a. Les retombées environnementales : Réduction des déchets à mettre en décharge ou dans les CET, et donc augmentation de leur durée de vie ; Réduction de la quantité des déchets et par conséquent la réduction des risques sur l’environnement ; L’incorporation du compost dans les sols leur procurera une meilleure aptitude à la rétention d’eau et à la résistance à l’érosion. b. Les retombées socio-économiques : Création d’emplois et de filières génératrices de revenus ; Réduction des coûts de traitement des déchets non mis en décharge ; Création d’un lien social. Amélioration des récoltes. 1.4.3. Les phases du processus de compostage142 : Le processus de compostage est accompagné de production de chaleur et c’est l’évolution de la température qui permet de définir les phases du compostage : a) La phase mésophile : C’est la phase initiale du compostage qui entraîne une forte activité microbienne (bactéries et champignons) générant une forte production de chaleur et une montée rapide de la température au cœur du compost. 142 LECLERC (B), « Guide des matières organiques », 2001. b) La phase thermophile : Au cours de cette phase, la température atteint les 60°C voir les 75°C, ce qui réduit une part importante de matière organique sous forme de CO2, et un assèchement du compost lié à l’évaporation de l’eau. Les deux premières phases sont regroupées sous le non de fermentation correspondant à la dégradation intensive de la matière organique. c) La phase de refroidissement : La diminution de la quantité des matières organiques provoque un ralentissement de l’activité microbienne. Ainsi, la chaleur générée par la dégradation microbienne va être inférieure aux pertes dues aux échanges surfaciques et à l’évaporation, ce qui va entraîner le refroidissement du compost. d) Phase de maturation : Au cours de cette dernière phase, les processus d’humification prédominent, ainsi que la dégradation lente des composés résistants. Cette phase dure jusqu’à l’utilisation du compost. Les déchets compostables sont tous les déchets organiques, en particulier les déchets issus de l’activité des ménages. 1.4.4. Les différents types d’installation de compostage143 : Il existe plusieurs techniques de compostage : le compostage artisanal, le compostage semi-industriel et le compostage industriel. Le choix de la technique dépend de la maitrise de la technologie mais aussi de la nature des déchets. a) Le compostage artisanal : Cette technique est souvent utilisée dans les pays en voie de développement. Elle offre l’avantage d’utiliser exclusivement du matériel léger, ce qui réduit les besoins en maintenance. Cependant, elle permet de traiter que des quantités limitées de déchets. b) Le compostage semi-industriel : Il s’agit d’une technique semi mécanisée qui a une capacité de traitement plus importante que la méthode artisanale et qui nécessite un matériel électrique. L’autre caractéristique de cette technique est l’utilisation d’une main d’œuvre importante, ce qui ne peut être envisagé que là où la main d’œuvre est bon marché. 143 CEFREPADE, « compostage des déchets ménagers dans les pays en voie de développement », Octobre 2008. c) Le compostage industriel : Cette méthode est souvent employée dans les pays développés car elle nécessite l’utilisation d’équipements sophistiqués et un important investissement. Notre choix s’est opté pour le compostage artisanal du fait qu’il nécessite non seulement un faible investissement mais aussi une technologie simple avec une main d’œuvre très peu qualifiée. Sous-section (02) : Projet de création d’une entreprise sociale de compostage de déchets ménagers dans la wilaya de Tizi-Ouzou. 2.1. Contexte et justification : La quantité de déchets ménagers produite au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou est estimée, selon la direction de l’environnement, à 400.000. Dans ces derniers, 62% sont biodégradables et donc source d’emplois et d’intégration. De plus en plus d’entreprises sociales interviennent dans la gestion des déchets, que ce soit dans le recyclage, le réemploi ou le compostage. Elles ont su faire leur preuve tant sur le plan économique, en garantissant une activité sur le long terme, sur la plan social, en créant des emplois durables et enfin, sur le plan environnemental, en réduisant les quantités de déchets. C’est pourquoi, nous proposons la création d’une entreprise sociale spécialisée dans le compostage des déchets ménagers de la wilaya de Tizi-Ouzou. 2.2. Choix de l’organisation : Etant donné les avantages que peut offrir l’économie sociale et solidaire en tant que secteur privilégiant la dimension sociale et environnementale tout en maintenant la dimension économique, nous avons vu en la création d’une entreprise sociale, un moyen de résoudre écologiquement le problème des déchets ménagers que subit la wilaya de Tizi-Ouzou. Le choix de l’entreprise sociale s’explique par le fait qu’elle a cette capacité de concilier la logique économique avec la logique sociale, en apportant des réponses innovantes et en ayant comme objectif principal la satisfaction de besoins sociaux plutôt que de maximiser le profit. Ainsi, le développement de ce type d’entreprise que prône l’entrepreneuriat social est intéressant, dans la mesure où elle peut fournir un service public qui se voit, dans certains cas, être pris en charge, de façon archaïque, par le travail informel qui échappe à la visibilité et à la comptabilité nationale. Il est possible d’intégrer dans l’entreprise, en plus des personnes au chômage, les travailleurs clandestins du secteur informel. 2.3. Missions de l’entreprise sociale: Toute comme une entreprise classique, l’entreprise sociale sera en charge de : Collecter les déchets ; Trier les déchets afin de séparer les déchets fermentescibles et ceux non biodégradables ; Composter les déchets fermentescibles ; Commercialiser le produit. Afin de s’assurer de la viabilité du projet, une étude de faisabilité économique et financière est indispensable. Du fait de l’intérêt général du service public, cette étude peut être réalisée par l’autorité publique, en plus de l’accompagnement à la création d’entreprises de ce type et à la formation au compostage qu’elle devra assurer aux membres de l’entreprise. 2.4.Objectifs du projet : L’objectif général du projet est la mise en place d’un système écologique et durable des déchets. De manière spécifique, il s’agira de : Réduire les quantités de déchets ménagers afin de préserver l’environnement; Créer des emplois durables et non délocalisables ; Impliquer la population dans une gestion écologique des déchets ; Contribuer à la dynamisation d’activités de valorisation et de recyclage des déchets. 2.5. Résultats attendus du projet : Le principal résultat attendu du projet est de résoudre le problème de prolifération des déchets ménagers. De manière plus spécifique, la mise en œuvre du projet devrait permettre : La diminution du volume des déchets ménagers à éliminer ; L’augmentation de la durée de vie des CET et décharges ; Le traitement des déchets organiques en vue de la fabrication d’un amendement naturel (le compost) ; La fourniture d’un substrat naturel pour l’entretien des sols et des espaces verts municipaux ; La création d’emplois et de revenus ; La sensibilisation de la population à une gestion écologique des déchets ; L’amélioration du cadre de vie. CONCLUSION DU CHAPITRE II : Les résultats présentés ci-dessus quant au potentiel du dispositif ayant pour trait l’insertion socio-professionnelle par la gestion des déchets ménagers, à créer la dynamique de l’entrepreneuriat social, nous concluons que ce dispositif de l’action sociale a permis la création de milliers d’emplois sur tout le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou. Il a donc participé, à réduire le chômage. Au-delà des emplois créés, depuis sa création, 21 microentreprises destinées à la gestion des déchets, ont été créées, ce qui montre qu’il y’a des prédispositions à la dynamique de l’entrepreneuriat social que l’on peut caractériser d’entrepreneuriat social institutionnalisé. Par ailleurs, ces prédispositions restent peu abouties, en matière d’accompagnement à la création d’entreprise et aussi en matière de sécurisation de l’emploi. Notre seconde conclusion à trait aux associations écologiques de la wilaya de TiziOuzou et leur potentiel à sécréter des innovations sociales. Le résultat est que ces organisations n’activent pas effectivement sur le terrain et pour celles qui le font, ce n’est que pour de rares occasions. Le mouvement associatif de la wilaya de Tizi-Ouzou manque d’expertise en matière de protection de l’environnement en général. Leurs actions se limitent à la sensibilisation et à des journées de volontariat. S’inscrivant dans le prolongement de l’action publique, ces associations sont financièrement dépendantes du budget de l’Etat. Suite à ces conclusions, nous avons proposé un projet de valorisation organique des déchets ménagers dans la wilaya de Tizi-Ouzou, par la création d’une entreprise sociale. Un projet innovant qui réduirait définitivement et écologiquement les déchets ménagers. CONCLUSION DE LA PARTIE II : Considéré dans de nombreux pays, comme un secteur à part entière se distinguant du secteur public et du secteur privé de part ses valeurs et principes, l’ESS a connu plusieurs formes en Algérie. Passant de la forme traditionnelle, ancrée dans la société, à une forme institutionnelle, à travers un ensemble de mécanismes et dispositifs. Le diagnostic du secteur de l’ESS en Algérie caractérisée par la promotion de dispositifs institutionnel, juridique et de financement, fait ressortir qu’en Algérie, l’ESS émane de l’Etat et non de la société civile. Notre analyse sur l’étude du dispositif ayant trait à la gestion des déchets par la création d’emplois, fait ressortir que celui-ci est innovant, dans la mesure, où il a permis la création de TPE, à travers la gestion des déchets. Ceci dit, sa portée reste encore discutable du fait qu’il présente des limites liées à la non durabilité des emplois et au faible encadrement que rencontrent les porteurs de projets. Concernant le mouvement associatif actif dans le domaine des déchets, notre conclusion est que malgré la présence d’une loi permettant la création d’associations, ces dernières sont budgétivores et ne s’auto-définissent pas forcément comme faisant partie du secteur de l’ESS. Bien que les organisations de l’ESS soient reconnues en Algérie, l’absence d’un cadre juridique claire et spécifique à l’ESS freine l’apparition de nouvelles formes d’organisations innovantes telles que les entreprises sociales. Portant un nouveau regard à la gestion des déchets, nous avons proposé la création d’une entreprise sociale spécialisée dans la gestion des déchets ménagers de la wilaya de TiziOuzou. CONCLUSION GENERALE CONCLUSION GENERALE : A travers ce travail, nous avons pris connaissance de certaines réalités que vit l’Algérie. Le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire est largement dominé par les formes et dispositifs institutionnels qui assurent l’essentiel de son financement. Ainsi, notre appréciation sur le dispositif « Blanche Algérie », ayant pour objectif l’intégration des jeunes chômeurs, par la création de petites entreprises dont l’activité est liée à l’entretien et à l’amélioration du cadre de vie des populations et à la protection de l’environnement, nous a permis de conclure que, ce dispositif public contribue a créer des prédispositions à la dynamique de l’Entrepreneuriat Social mais que, toute fois, cette contribution est partielle. Quant aux associations à caractère environnementales actives au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou qui, en théorie, sont porteuses d’innovation sociale. Sur le terrain, nous avons conclu que ces organismes sont le prolongement de l’Etat, du fait qu’elles subsistent grâce aux subventions étatiques. La portée de leurs actions est limitée à la sensibilisation de la population, à une collecte irrégulière et à des journées de volontariat. On peut donc, affirmer que ces associations ne sont pas innovantes. Au regard des résultats de terrain, nous pouvons dire que notre objectif principal, à savoir analyser si le dispositif de l’action sociale d’une part, et le mouvement associatif d’autre part, sont prédisposés à induire la dynamique entrepreneuriat social est atteint et nos hypothèses confirmées. Ainsi, pour parvenir à une gestion durable des déchets, leur gestion ne doit pas être considérée dans une seule vision économique et technique, mais doit aussi intégrer les dimensions sociales et environnementales. Sociale, parce que leur gestion a des impacts significatifs sur les acteurs et environnemental de part ses effets sur l’environnement. De ce fait, nous va proposer la création d’une entreprise sociale dont l’activité serait la valorisation organique des déchets ménagers. Une initiative qui conjugue à la fois l’économique et le social, aura des effets positifs sur l’emploi, l’environnement et même sur la société. Par ailleurs, la contribution des organisations de l’économie sociale et solidaire au développement durable territorial implique un certain nombre de mesures, à savoir : Mettre en place un cadre juridique favorisant l’émergence et le développement de nouvelles formes d’organisations de l’ESS en Algérie telles que les entreprises sociales ; Créer d’autres dispositifs qui favorisent l’entrepreneuriat social en Algérie; Créer des partenariats public- associations pour gérer certains services d’intérêt général ; Créer des incubateurs d’entreprises sociales afin d’assurer leur viabilité. Dans la perspective de poursuivre et d’approfondir ce travail, nous proposons de : Evaluer les impacts socio-économiques et environnementaux de la valorisation organique et énergétique des déchets sur la wilaya de Tizi-Ouzou ; Envisager la gestion des déchets ménagers à travers les PPDRI et évaluer leurs impacts socio-économiques sur la wilaya de Tizi-Ouzou. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES. 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Université Mouloud MAMMERI de Tizi-Ouzou Faculté des Sciences Economiques, Commerciales et de Gestion Département des Sciences Economiques Questionnaire « Adressé aux associations à caractère environnemental » Ce questionnaire s’inscrit dans le cadre de l’enquête servant à la réalisation d’un mémoire de Master en sciences économiques, option Entreprises en Economie Sociale et Solidaire. Le mémoire en cours de réalisation porte sur le thème : « L’Innovation Sociale dans la Gestion des Déchets : réalités sur l’Economie Sociale et Solidaire et son apport sur le développement territorial durable ». L’objectif de l’enquête est de voir si les associations écologiques actives sur le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou, sont porteuses d’innovation sociale en matière de gestion des déchets. Dans une démarche purement scientifique, nous espérons trouver à travers ce questionnaire les réponses à nos préoccupations. De ce fait, nous vous prions de bien vouloir répondre aux questions avec un maximum de clarté. A. Eléments DE PROFIL DE VOTRE ASSOCIATION : 1. Nom et Adresse de l'Association ? ……………………………………………………………………………. 2. Où est installée l'Association? …………………………………………………………………………….. 3. Quelle est la date de création de votre association? |___|___|_____| 4. Quel est le nombre d'adhérents dans l'association? ……………………………………………………………………………… 5. L'association est-elle active au niveau? |__| 1. Du quartier ; |__| 2. De la commune ; |__| 3. De plusieurs communes ; |__| 4. De wilaya ; |__| 5. Autre… 6. Si 'autre', précisez : B. ACTIVITES ET MISSIONS DE VOTRE ASSOCIATION : 7. Pouvez-vous décrire en quelques mots le projet ou l'objet de votre association? ……………………………………………………………………………………. 8. Pouvez-vous précisez votre ou vos mission(s) …………………………………………………………………………………… 9. Quelles sont les populations bénéficiaires de l'activité de votre association? |__| 1. Jeunes ; |__| 2. Chômeurs ; |__| 3. Autres: Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum). 10. Si 'autre', précisez :………………………………………………………………….. 11. Quel est selon vous les termes qui décrivent le mieux votre association? |__| 1. Solidarité ; |__| 2. Lien social ; |__| 3. Responsabilité ; |__| 4. Le développement ; |__| 5. Autre…………………………………………………………………………….. Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum). 12. Si 'autres', précisez :…………………………………………………………………… C. GESTION DES DECHETS : 13. En matière de gestion des déchets, quelles sont vos missions? ………………………………………………………………………………………. 14. Etes-vous actif dans la gestion des déchets? |__| 1. Non ; |__| 2. Oui. 15. Traitez-vous les déchets? |__| 1. Non ; |__| 2. Oui. 16. Si 'oui', précisez :………………………………………………………………………... 17. Utilisez-vous des méthodes innovantes pour gérer ou traiter ces déchets? |__| 1. Non ; |__| 2. Oui. 18. Quels types de déchets traitez-vous? |__| 1. Ménagers ; |__| 2. Plastique ; |__| 3. Verre ; |__| 4. Métal ; |__| 5. Autre : Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum). 19. Si 'autres', précisez :…………………………………………………………………….. 20. Quelle est la quantité traitée par an? |__|__|__|__|__|__|__|__|__|__| 21. Connaissez- vous en quoi consiste le compostage? |__| 1. Non ; |__| 2. Oui. 22. Compostez-vous les déchets que vous collectez? |__| 1. Non ; |__| 2. Oui. 23. Que faites-vous du compost? |__| 1. Vous le donnez ; |__| 2. Vous le vendez ; |__| 3. Autre… Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum). 24. Si 'autres', précisez :…………………………………………………………………….. D. SERVICES DE LA COMMUNE : 25. Obtenez-vous des aides financières au prés de la commune? |__| 1. Non : |__| 2. Oui. Vous pouvez cocher plusieurs cases. 26. Si 'oui', précisez combien :……………………………………………………………… 27. En plus d'aides financières, quelles sont les autres aides de la commune? |__| 1. Equipements ; |__| 2. Personnel ; |__| 3. Autre… Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum). 28. Si 'autres', précisez :…………………………………………………………………….. 29. Projetez-vous des partenariats avec la commune concernant la collecte et le traitement des déchets? |__| 1. Non ; |__| 2. Oui. 30. Si 'oui', précisez :……………………………………………………………………… 31. Etes-vous satisfaite du service de la commune? |__| 1. Très satisfait ; |__| 2. Satisfait ; |__| 3. Pas assez ; |__| 4. Pas satisfait. 32. Si 'pas satisfait', précisez :………………………………………………………………. E. Principes de l'Economie Sociale et Solidaire : 33. Vous considérez-vous comme une organisation de l'Economie Sociale et Solidaire (secteur à but non lucratif)? |__| 1. Non ; |__| 2. Oui. 34. Si 'oui', précisez :………………………………………………………………………... 35. Connaissez-vous les principes de l'ESS? |__| 1. Non ; |__| 2. Oui. 36. Si 'oui', quels sont ces principes ?..................................................................................... 37. Parmi les principes de l'ESS, lesquels respectez-vous? |__| 1. Libre adhésion ; |__| 2. Démocratie participative ; |__| 3. Non lucrativité ; |__| 4. Égalité des membres; |__| 5. Solidarité ; |__| 6. Autre… Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum). 38. Si 'autres', précisez :…………………………………………………………………….. F. INNOVATION SOCIALE : 39. Avez-vous une idée de ce qu'est l'Innovation Sociale? |__| 1. Non ; |__| 2. Oui. 40. Si 'oui', précisez :………………………………………………………………………... 41. De quel genre d'innovation sociale êtes-vous porteuse? |__| 1. Pratiques ; |__| 2. Produit ; |__| 3. Techniques utilisées ; |__| 4. Réponse originale à un besoin ; |__| 5. Autre : Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum). 42. Si 'autres', précisez :…………………………………………………………………….. 43. Pratiquez-vous l'insertion à l'emploi des plus défavorisés? |__| 1. Non ; |__| 2. Oui. 44. Si 'oui', précisez :………………………………………………………………………... 45. Est-ce que vos adhérents bénéficient d'une formation particulière? |__| 1. Non ; |__| 2. Oui. 46. Si 'oui', quel type de formation ? : Annexe 02 : Guide d’entretien adressé à la DASS de la wilaya de Tizi-Ouzou. 1- Pouvez-vous décrire en quoi consiste ce dispositif ? 2- Quels sont les acteurs ciblés par ce programme ? 3- Comment accède-t-on à ce dispositif ? 4- Comment se fait la rencontre entre la DASS et les porteurs de projets ? 5- Quels sont les moyens mis en place par la DASS pour accompagner les porteurs de projets ? 6- Quelles solutions apporte-t-il aux problèmes de chômage et à la gestion des déchets ? 7- Depuis la mise en place du projet, y’a-t-il eu une augmentation de la demande ? 8- Est-ce que ce dispositif insuffle de l’innovation sociale et l’esprit d’entreprise au prés des acteurs cibles ? 9- Depuis sa mise en œuvre, combien d’emplois ont été créés ? 10- Est-ce que le programme trouve preneurs ? Si non, Pourquoi ? 11- Est-ce que le dispositif a réalisé les objectifs escomptés ? Annexe 03 : Répartition des associations à caractère environnemental par commune de la wilaya de Tizi-Ouzou : DENOMINATION DE L’ASSOCIATION Association de la Jeunesse Innovatrice et de l'environnement AJIE Association pour la Protection de l'environnement et Développement Harmonieux La Sève Association Action Nature Association Protection de l'Environnement et du Développement Durable APEDD COMMUNES Tizi-Ouzou Association Ecologique Association ma ville mon quartier Association de Jeunes volontaires pour la Protection et la Sauvegarde de l'Environnement AJVPSE Association de l'Environnement Thiliwa Association de l'Environnement El Hayet Association La Main Verte Association écologique Mouvement Vert Association Ame Nature Association Thamurth Développement Association de l'Environnement Association Uni-Vert Association Eco-Nature Association Thudharth Dhithwanat Association Protection de l'Environnement IBARAKENE Association de Protection de la Nature et Espèce animale ASPNA Association pour la Protection de l'Environnement APE Association Jeunesse Ecologie Association Ecologique SOS Nature Association Eco-Net Association CBAHA NTOUDRINE Association Green Space Association Uni-Vert Association Tezdeg Lamsella Association Thafrara Association Imdukal Tizi-Ouzou Tizi-Ouzou Tizi-Ouzou Tizi-Ouzou Tizi-Ouzou Tizi-Ouzou Tizi-Ouzou Tizi-Ouzou Tizi-Ouzou Tizi-Ouzou Tizi-Ouzou Tizi-Ouzou Tizi-Ouzou Tizi-Ouzou Bouzeguene Bouzeguene Bouzeguene Bouzeguene Bouzeguene Ouadhias Ouadhias Ouadhias Illoula Oumalou Illoula Oumalou Illoula Oumalou Illoula Oumalou Illoula Oumalou Draa-El-Mizan Association Imlel pour l'Environnement et la Sauvegarde du patrimoine Association Thachemlit Association Trait d'Union Tiddukla Thusna Tizi Azazga Association de l'Environnement Izerkhfawen Association IMGHI Association protection de l'environnement Thafath Association Belle Ville Association Thafsuth Association Oasis Association Développement Durable et Environnement association pour l'environnement d'Iboudrarène Association les amis de la nature Association protection de l'environnement Tizi Association Tezdeg Association les amis de la terre Association Chvaha Ntmurth Association pour la Protection de l'Environnement et de la Nature du village Tamaghoucht APNVT TiziHibel pour la Protection de l'Environnement Groupe Kabylie Propre Association vers le vert Association Tizi- n'tfuzelt Association communale de l'Environnement d'Iferhounene Association Eco-Sirem Association Ecovolonterre Association Les Jours Verts Association Monde Vert Association GAROURA Association Avronne Association Afarez Association Akfadou Association Amezzir Association Thafsouth Association AGAMA Source : la DRAG de la wilaya de Tizi-Ouzou (03/2014). Azzefoun Azzefoun Draa-Ben-Kheda Draa-Ben-Kheda Draa-Ben-Kheda Tadmait Tadmait Iboudrarène Aghrib Illilten Illiten Illiten Béni Douala Béni Douala Ait Bouadou Ait Bouadou Ait Mahmoud Ait Zmenzer Akbil Akbil Iferhounene Ait Boumehdi Béni –Yenni Ain El hammam Mâatkas Boudjima Béni-Zekki Yakouren Yakouren Ait-Yahia Ain-Zaouïa Abi-Youcef Annexe 04 : Situation programmes « Blanche Algérie » pour la période 2005-2012. EXERCICE PROJETS NOTIFIES EMPLOIS CREES ENVELOPPE ALLOUEE (DA) 2005 29 290 53 733 370,37 2006 8 80 15 377 778,00 2007 28 216 56 700 000,00 2008 25 288 54 600 000,00 2009 30 210 63 000 000,00 2010 35 245 79 730 000,00 2011 82 2012 93 Source : DASS de la Wilaya de T.O (2005/2012). 574 265 117 000,00 651 318 850 500,00 Annexe 05 : Situation programme « Blanche Algérie » pour l’exercice 2011. I-programme initial exercice 2011 : Enveloppe allouée : 121 120 .000.00DA Nombre de projets notifiés : 40 Nombre de projets lancés : 40 Nombre de projets clôturés : 34 Nombre de projets en cours de réalisation : 06 Nombre d’emplois à créer : 280 Nombre de communes bénéficiaires : 27 Etat d’exécution du programme en cours exercice 2011 : COMMUNES NBRE DE BENEFICIAIRES PROJETS NORIFIES TIGZIRT MIZRANA AZZEFOUN AIT CHAFA BENI AISSI BENI DOUALA BOUDJIMA A-GUEGHRANE FRIKAT AIN ZAOUIA AIT YAHIA BOGHNI ASSI YOUCEF ILLOULA OUMALOU IDJEUR M'KIRA YAKOUREN A-EL HAMMAM AIT YAHIA AIT BOUADOU TIZI-OUZOU IMSOUHAL SIDI NAAMANE ETAT D'AVANCEMENT 3 1 2 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 10 1 1 C EC C C C EC C C 1C ET 1 EC C C C C C C 2C C C C C C EC C AIT OUMALOU 1 EC AIT BOUMEHDI 1 EC TOTAL 40 40 Source : Bilan de la DASS de Tizi-Ouzou, 2011. C : clôturé. EC : en cours. II- programme complémentaire exercice 2011 : Enveloppe allouée : 143 997.000.00DA Nombre de projets notifiés : 42 Nombre de projets en cours de réalisation : 34 Nombre de projets en cours de lancement : 07 Nombre de projets en cours de sélection de candidature au niveau des communes : 01 Nombre d’emplois à créer : 294. Etat d’exécution du programme complémentaire exercice 2011 : COMMUNES NBRE DE BENEFICIAIRES PROJETS NORIFIES AZAZGA ZEKRI YAKOUREN IFIGHA IBOUDRARENE BOGHNI ASSI YOUCEF BENI AISSI AIT MAHMOUD BENI ZEKKI IDJEUR ILLOULA OUMALOU DBK SIDI NAAMANE TADMAIT D-EL MIZAN AIT ZAOUIA IFERHOUNENE MAATKAS SOUK EL TENINE MAKOUDA BOUDJIMA AIT KHELILI AIT BOUADOU ETAT D'AVANCEMENT 1 1 1 1 1 1 2 2 1 1 1 1 ECL EC EC EC EC R EC 1C ET 1 EC EC EC EC EC 2 1 1 2 1 1 3 1 1EC ET 1ECL ECR EC EC 1EC ET 1ECR EC EC EC 2 1 1 1 1EC ET ECR EC EC R A-GUEGHRANE 1 ECL A-A-MIMOUNE 1 EC TIMIZART 1 R MIZRANA 1 ECL AGHRIBS 1 EC TIZI-GHENIF 2 EC M'KIRA 1 EC L.N.I 1 ECR AIT OUMALOU 1 ECL TOTAL 33 Source : Bilan de la DASS de Tizi-Ouzou, 2011. ECL : en cours de lancement. EC : en cours. C : clôturé. ECR : en cours de résiliation. R : résiliation. Annexe 06 : Etat d’exécution du programme « Blanche Algérie », exercice 2012. COMMUNES NBRE DE BENEFICIAIRES PROJETS NORIFIES AIT TAHIA ABI YOUCEF AZAZGA FREHA YAKOUREN IFIGHA ZEKRI AZZEFOUN AGHRIBS AKERROU AIT CHAFAA BENI YENNI YATAFEN IBOUDRARENE BOGHNI ASSI YOUCEF MECHTRAS BOUNOUH BENI AISSI BENI DOUALA BENI ZMENZER AIT MAHMOUD IDJEUR ILLOULA ETAT D'AVANCEMENT 1 1 1 1 1 2 1 1 4 1 1 4 1 1 1 2 1 1 1 2 1 1 1 2 SCC ECL SCC SC DASS SCC 2ER ET 2SC DASS SCC ECR ECR ECR SCC SCC SCC SCC SCC SCC SCC ER ER ER SCC SCR SCL SCC OUMALOU BOUZEGUENE BENI ZEKKI DBK SIDI NAAMANE TIRMITINE AIN ZAOUIA FRIKAT A- YAHIA MOUSSA IFERHOUNENE ILLILTENE IMSOUHEL L.N.I IRDJEN AIT AGGOUACHA 1 2 1 1 1 1 2 2 SCR SCC ECL ECL ECR ECL ECR ECR 3 1 1 1 1 1 ECR ECL ECR ECR SCC ECR Annexe 06 : Etat d’exécution du programme « Blanche Algérie », exercice 2012. COMMUNES NBRE DE BENEFICIAIRES PROJETS NORIFIES AIT TAHIA ABI YOUCEF AZAZGA FREHA YAKOUREN IFIGHA ZEKRI AZZEFOUN AGHRIBS AKERROU AIT CHAFAA BENI YENNI YATAFEN IBOUDRARENE BOGHNI ASSI YOUCEF MECHTRAS BOUNOUH BENI AISSI BENI DOUALA BENI ZMENZER AIT MAHMOUD IDJEUR ETAT D'AVANCEMENT 1 1 1 1 1 2 1 1 4 1 1 4 1 1 1 2 1 1 1 2 1 1 1 SCC ECL SCC SC DASS SCC 2ER ET 2SC DASS SCC ECR ECR ECR SCC SCC SCC SCC SCC SCC SCC ER ER ER SCC SCR SCL ILLOULA 2 SCC OUMALOU BOUZEGUENE 1 SCR BENI ZEKKI 2 SCC DBK 1 ECL SIDI NAAMANE 1 ECL TIRMITINE 1 ECR AIN ZAOUIA 1 ECL FRIKAT 2 ECR A- YAHIA 2 ECR MOUSSA IFERHOUNENE 3 ECR ILLILTENE 1 ECL IMSOUHEL 1 ECR L.N.I 1 ECR IRDJEN 1 SCC AIT 1 ECR AGGOUACHA A-EL TENINE 1 SCC MAKOUDA 1 SCC BOUDJIMA 1 SCC MEKLA 2 SCC AIT KHELILI 1 SCC OUADHIAS 2 ECR TIZI-N'TLATHA 1 SCC A-GUEGHRANE 1 ECR OUACIFS 1 SCC AIT BOUMEHDI 1 ECR AIT TOUDDERT 2 ECR OUAGUENOUNE 2 ECR TIMIZART 1 ECL A-A-MIMOUNE 1 SCC TIGZIRT 6 ECR IFLISSEN 1 SCC TIZI-RACHED 1 ECL AIT OUMALOU 1 ECL TIZI-GHENIF 1 SCC M'KIRA 1 SCC TIZI-OUZOU 10 ECR TOTAL 93 Source : Bilan de la DASS de Tizi-Ouzou, 2012. SCC : sélection de candidature au niveau de la commune. ECL : en cours de lancement. SC DAS : sélection de candidature au niveau de la DASS. ECR : en cours de réalisation. Annexe 07: Etat du programme Blanche Algérie arrêté au 30/04/2013. Communes bénéficiaires Nombre Emploie Générés de projets en cours Tizi-Ouzou 10 80 Tigzirt 3 24 Ait Chafâa 2 16 Azzefoun 2 16 Mizrana 1 8 Béni Douala 1 8 Béni Aissa 1 8 Boudjima 1 8 Ait Bouadou 2 16 Drâa El Mizan 1 8 Ain Zaouïa 2 16 Ait Yahia Moussa 1 8 Assi Youcef 1 8 Boghni 2 16 Idjeur 1 8 M’Kira 1 8 Yakourène 1 8 Ain El Hammam 1 8 imsouhal 1 8 Sidi Naamane 2 16 Ait Oumalou 1 8 Ait Boumehdi 1 8 Iboudrarène 1 8 Timizart 1 8 Ait Aissa Mimoune 1 8 Tizi Ghenif 1 8 Iferhounene 1 8 Ifigha 1 8 Ait Khellili 1 8 Ait Mahmoud 1 8 Aghrib 1 8 Souk El Tenine 1 8 Zekri 1 8 Mâatkas 2 16 Makouda 1 8 Tadmait 1 8 Frikat 1 8 Béni Zekki 1 8 Illoula Oumalou 1 8 Total 57 456 Source : la DASS de la wilaya de Tizi-Ouzou (30/04/2013). Annexe 08 : Type de fiche technique pour l’entretien des quartiers: Wilaya : / Commune : / Localisation : / Intitulé du projet : / Durée du projet : / Nombre d’emplois : / N° Type de tâche 1 2 3 4 5 Curage et nettoyage Entretien et aménagement Désignation des tâches Regards Avaloirs Fossés Caniveaux Chemins communaux Places publiques 6 7 8 Organisation de la Plantation et collecte des chaulage des arbres déchets 9 Mise en place de poubelles sélectives 10 Stockage et tri sélectif des déchets 11 Enlèvement et éradication des décharges sauvages 12 Travail hors site Entretien de define cimetières et 13 désherbage Unité U U ML ML ML Quantité Prix Unitaire X X X X X X X X X X Montant Global X X X X X M2 U X X X X X X U X X X M3 X X X M3 X X X M2 X X X MHT TVA TOTAL TTC Somme X Y X+Y Source : DASS de la Wilaya de Tizi-Ouzou. Index des tableaux : Tableau n° 01 : Principes fondamentaux du développement durable………………………... 17 Tableau n° 02 : Composantes de l’innovation sociale……………………………………….. 41 Tableau n° 03 : Etat des emplois et projets créés …………………………………………… 66 Tableau n° 04 : Situation du dispositif DAIS au 31/12/2013 ……………………………….. 69 Tableau n° 05 : Placement DAIS par secteur d'activité et par genre……………………...…. 69 Tableau n° 06 : Répartition des associations environnementales par communes de la wilaya de Tizi-Ouzou……………………………………………………………………………....... 86 Tableau n° 07 : Evolution du nombre d’associations écologiques de la wilaya de Tizi-Ouzou (1989-2014)……………………………………………………………………………….….. 89 Tableau n° 08 : Répartition des subventions pour les associations environnementales de la wilaya de Tizi-Ouzou (2007)……………………………………………………………….... 91 Tableau n° 09 : Répartition des subventions pour les associations environnementales de la wilaya de Tizi-Ouzou (2011)………………………………………………………………... 91 Tableau n° 10 : Répartition des subventions pour les associations environnementales de la wilaya de Tizi-Ouzou (2012)………………………………………………………………... 92 Tableau n° 11 : Répartition des subventions pour les associations environnementales de la wilaya de Tizi-Ouzou (30/062013)…………………………………………………………... 92 Index des cartes et graphiques: Carte n° 01 : Répartition des associations environnementales par communes de la wilaya de Tizi-Ouzou……………………………………………………………………………….…... 89 Graphique n°01 : Projets et emplois créés par le dispositif « Blanche-Algérie » pour la période 2005-2012………………………………………………......................................................... 85 Graphique n° 02 : Evolution du nombre d’associations écologiques de la wilaya de TiziOuzou………………………………………………………………………………………… 90 Table des matières Partie I: Gestion durable des déchets et ESS: cadre conceptuel et théorique…………..1 Introduction de la partie I :……………………………………………………………...7 Introduction du chapitre I…………………………………………………………. 7 Section 01 : L’Economie Sociale et Solidaire porteuse d’innovation sociale……………8 Sous-section (01) : Le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire……………………. 8 Sous-section (02) : L’innovation sociale ……………………………………………… 14 Section 02 : Vers un nouveau modèle de développement : L’Entrepreneuriat Social… 21 Sous-section (01) : L’Entrepreneuriat au sens large…………………………..……… 21 Sous-section (02): L’Entrepreneuriat Social………………………………………. 23 Conclusion du chapitre I…………………………………………………………….. 27 Chapitre II : Articulation entre le service public des déchets et le concept de développement durable…………………………………………….. Introduction du chapitre II………………………………………………………. 28 Section 01 : Etat du service public des déchets dans la wilaya de Tizi-Ouzou………...29 Sous-section (01) : Aperçu de la règlementation………………………………………. 29 Sous-section (02) : Fonctionnement du service public des déchets en Algérie…… Section 02 : Vers une gestion durable des déchets en Algérie………………................ 39 Sous-section (01): Prise en compte du concept de développement durable………........ 39 Sous-section (02): Les approches théoriques de la gestion des déchets…………............44 Conclusion du chapitre II…………………………………………………….………….46 Conclusion de la partie I………………………………………………………………...47 Partie II: Contribution de l’ESS à la gestion sociale des déchets dans la wilaya de TiziOuzou………………………………………………………………………………..….49 Introduction de la partieII ………………………………………………………............49 Chapitre I: La dimension institutionnelle de l’Economie Sociale et Solidaire en Algérie Introduction du chapitre I :………………………………………………………...... 51 Section 01 : Etat des lieux de l’ESS en Algérie…………………………………….. 53 Sous-section (01): La solidarité traditionnelle…………………………………….. 53 Sous-section (02) : La solidarité institutionnelle…………………….……………… 54 Section 02 : L’instrumentalisation de l’ESS en Algérie……………………………… 62 Sous-section (01): Dispositifs de l’Action Sociale en Algérie…………………….……62 Sous-section (02) : Encourager l’ESS en Algérie……………………………………... 71 Conclusion du chapitre I……………………………………………………………… 78 Chapitre II : Prédispositions à l’Entrepreneuriat Social dans la gestion des déchets : Rôle du dispositif public « Blanche-Algérie » et du mouvement associatif de la wilaya de Tizi-Ouzou.…..............................................................................................................79 Introduction du chapitre II…………………………….……………………………….. 79 Section 01 : Réalités du dispositif public « Blanche-Algérie » et du mouvement associatif de la wilaya de Tizi-Ouzou……………………..............................................81 Sous-section (01) : Présentation du cadre d’analyse…………………………………...81 Sous-section (02) : Le mouvement associatif dans la wilaya de Tizi-Ouzou…………. Section 02 : Vers une économie verte des déchets ménagers dans la wilaya de TiziOuzou…………………………………………………………………………………..95 Sous-section (01): Généralité sur l’économie verte……………………………………95 Sous-section (02) : Projet de création d’une entreprise sociale de compostage des déchets ménagers dans la wilaya de Tizi-Ouzou…………………...............................101 Conclusion du chapitre II……………………………………………………….….... 104 Conclusion de la partie II……...………………………………………………………105 Conclusion générale ………………………………………………………………....106 Références bibliographiques …………………………………………………… 108 Annexes……………………..........................................................................................115 Index des tableaux, cartes et graphiques…………………………………………… 132