La croissance économique et ses conséquences de 1945 à nos

La croissance économique et ses conséquences de 1945 à nos jours
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I- La croissance économique
Depuis 1945, le monde a connu une période de croissance économique. Celle-ci a connu
des rythmes différents selon les périodes et selon les pays.
A- Les Trente Glorieuses (1945-1974)
Doc 6 p 177
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les pays les plus industrialisés (dits
« du Nord ») produisent des richesses en quantités de plus en plus importantes. Cette
augmentation de la richesse porte le nom de croissance. On mesure cette croissance de
la richesse grâce à des indicateurs économiques comme le PNB (Produit national brut)
ou le PIB (Produit intérieur brut). La différence entre ces deux indicateurs ne présente pas
d'intérêt majeur pour cette séance.
De 1950 à 1973, les pays « du Nord » connaissent une croissance économique, c’est-à-dire
une augmentation de la production, très forte. En effet, le PNB mondial augmente de 5 %
par an en moyenne : ces presque trente années de prospérité sont les Trente Glorieuses.
Quels sont les facteurs de cette prospérité économique ?
- les entreprises se concentrent pour rassembler machines et main-d’oeuvre. Elles
mettent en place de nouvelles méthodes de travail (le taylorisme avec le travail à la
chaîne étudié en quatrième). Elles profitent d’une énergie peu coûteuse grâce au bas
prix du pétrole ;
- la consommation augmente grâce à des salaires plus élevés, à la publicité et au crédit
qui incitent à acheter des produits nouveaux ;
- les progrès techniques s’accélèrent et les innovations techniques se multiplient. Par
conséquent, la productivité des entreprises s’accroît sans cesse.
B- Un ralentissement de la croissance depuis 1974
Docs 6 p 177 et 1 p 176
On remarque que la croissance chute brutalement en 1973-1974. Ensuite, elle remonte
mais reste inférieure à son niveau des Trente Glorieuses. Après 1973, le taux de croissance annuel moyen du
PNB des pays industriels passe de 5 % à 2,5 % en moyenne : c’est une période de crise puis de
dépression économique.
Le ralentissement de la croissance économique entraîne la fermeture de nombreuses usines
et de mines. Le chômage augmente fortement et durablement puisqu’il est aujourd’hui
encore un fléau.
Cette dépression économique trouve de nombreuses explications :
- en 1973, c’est le premier choc pétrolier : le prix du pétrole augmente brutalement, il est
multiplié par 4. L’énergie est plus chère, ce qui amplifie l’inflation.
- la révolution technologique entraîne le remplacement de l’homme par la machine et
développe le chômage ;
- la consommation diminue : une fois équipés, les ménages ne consomment plus certains
biens (automobile...).
C- Une croissance inégale
La prospérité est inégalement répartie dans l’espace mondial. De plus, depuis les années
1970, les inégalités de richesse sont de plus en plus grandes entre les pays développés
(du « Nord ») et les pays en développement (du « Sud »).
À l’intérieur même des pays riches (du « Nord ») les inégalités sociales se développent. De
nombreuses personnes sont exclues de la croissance à cause du chômage massif.
Parmi les pays en développement, de nouveaux pays industrialisés (les Nouveaux pays
industriels ou NPI en Asie du Sud-Est : Corée du Sud, Singapour...) produisent à bas prix
et concurrencent les pays industrialisés dans les secteurs traditionnels (textile, sidérurgie).
À l’inverse, certains pays d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique restent très pauvres et s’endettent
lourdement.

II- les effets de la croissance sur la population
La croissance économique des pays industrialisés (du « Nord ») a eu des retombées
importantes sur les sociétés et les populations de ces pays. Le développement de la
production est aussi responsable de l’apparition de nouvelles organisations sociales.
A- L'augmentation de la population
Docs 2 p 192, 3 et 4 p 193
Pendant la seconde moitié du XXe siècle, la croissance de la population mondiale a suivi
un rythme rapide mais avec des différences entre les pays. De 1950 à 2009, la population
mondiale a plus que doublé pour atteindre 6,8 milliards d’habitants.
Les pays les plus développés comptent en 2007 une population jeune (moins de 25 ans)
moins nombreuse que les 25-50 ans. Les classes d’âges les plus nombreuses sont
les 30 à 45 ans, c’est-à-dire ceux qui sont nés dans les années 1950-1960. Au contraire,
dans le groupe des pays les moins développés, la structure par âge est marquée par la
domination des plus jeunes.
Cette différence entre pays développés et moins développés vient de ce que les pays «
du Nord » ont connu une explosion démographique après la Seconde Guerre mondiale,
pendant les « Trente Glorieuses » : c’est le baby-boom. Cette forte augmentation de la
natalité s’est accompagnée d’une chute de la mortalité d’où un taux d’accroissement
naturel très élevé (taux de natalité - taux de mortalité = taux d’accroissement naturel).
À partir des années 1970, la natalité diminue fortement et la population augmente moins
vite dans les pays développés. Comme l’espérance de vie est de plus en plus longue, la
population vieillit. Ce vieillissement de la population des pays développés amène à parler
aujourd’hui d’un papy-boom (forte croissance du nombre de personnages âgées depuis les
années 1990).
B- L'essor du secteur tertiaire
Voir graphiques
En revanche, les emplois se multiplient dans les services (enseignement, santé, banques,
tourisme...) qui constituent le secteur d’activité le plus important. Par conséquent, une
classe moyenne d’employés et de cadres se constitue. Enfin, le nombre de paysans chute et
ceux-ci ne représentent plus que 3,8 % des actifs en 2005.
Dans les pays en voie de développement, le secteur agricole reste le plus important malgré
un recul régulier. L’évolution des emplois dans l’industrie et dans les services est très
différente selon les pays du « Sud ».
C- L'urbanisation
Doc 1 p 192
Depuis les années 50, le monde a subi de profondes transformations sur le plan
démographique comme sur le plan économique. La carte 71 te montre une des
conséquences de ces transformations. L'urbanisation s'est fortement accrue entre 1945
et 2009. Nous reviendrons plus en détail sur cette évolution dans la séance 3 de la
séquence 5. Regarde attentivement cette carte, ainsi que le commentaire suivant pour
terminer cette séance.
L’urbanisation est la conséquence de l’évolution de la population active des pays
développés.
L’Amérique du Nord et l’Europe comprennent l’essentiel des pays développés (restent le
Japon en Asie et l’Australie en Océanie) : en 1975, 67 % de la population d’Europe et 74 %
de la population nord-américaine étaient urbaines.
Ce mouvement de concentration de la population dans les villes (l’urbanisation) se poursuit
encore aujourd’hui alors qu’1 habitant de la terre sur 2 est citadin (soit 50 %).

III- la société de consommation
Les changements dans la production des richesses et dans l’organisation de la société sont à
l’origine d’un nouveau type de société, la société de consommation.
A La consommation de masse
Docs 3, 4, 5 et 6 p 179
À partir des années 1950, les ménages des pays développés s’équipent massivement en biens
de consommation. Après les États-Unis, qui ont connu ce mouvement dans les années 1920,
les pays européens entrent dans la consommation de masse. Celle-ci se caractérise par
quelques équipements symboliques : les appareils électroménagers (réfrigérateurs, lavelinge),
l’automobile, la télévision...
Les causes de l’apparition de la société de consommation sont multiples :
- le pouvoir d'achat augmente pour les salariés, de plus en plus nombreux ;
- l’expansion de la consommation est favorisée par la publicité toujours plus nombreuse
dans les médias ;
- la naissance et la généralisation des supermarchés poussent aussi les consommateurs
à acheter toujours plus ;
- l'accroissement de la productivité permet de baisser le prix des produits.
Avec la société de consommation, les inégalités persistent et s’aggravent. Seuls les pays
développés ont été touchés par ce phénomène. Ensuite, à l’intérieur même de ces pays, une
partie de la population reste exclue et n’accède pas à ces richesses.
Enfin, la société de consommation est régulièrement contestée. On lui reproche de
favoriser les valeurs matérielles et d’aboutir au gaspillage et à la pollution.
B- De nouveaux modes de vie
Voir docs
Avec la société de consommation, les loisirs se multiplient et deviennent un produit de
consommation de masse. On parle d’une société des loisirs ou de civilisation des loisirs
pour désigner ce développement rapide, depuis les « Trente Glorieuses », des voyages, des
séjours, des spectacles....
Les individus des pays industrialisés consacrent davantage de temps aux loisirs qui sont
facilités par l’automobile, la diminution du temps de travail ou encore l’accroissement du
pouvoir d’achat.
C- De nouvelles pratiques culturelles
Les transformations économiques s'accompagnent d'une modification profonde des modes de vie,
mais aussi des modes de culture.
La radio, la télévision ont profondément modifié notre vision du monde, notre accès à
l'information. Le monde est devenu un village, dans le sens où l'information mondiale est
accessible en temps réel d'un bout à l'autre de la planète…
Depuis les « Trente Glorieuses », le monde a connu un bouleversement des pratiques
culturelles. Pendant cette période, la production est devenue une production de masse, la
consommation, une consommation de masse. On dit aussi que la culture est une culture
de masse. Celle-ci est accessible au plus grand nombre grâce aux progrès des médias
(télévision, radio, presse, Internet...).
Depuis les années 90, le réseau Internet permet de communiquer, d'échanger, d'obtenir
des informations sur n'importe quel sujet. Le monde est un village, mais aussi une vaste
bibliothèque virtuelle.

Les Trente Glorieuses en France
« C’est bien la formidable transformation du niveau de vie qui a été le principal « miracle » de ces années
glorieuses. En France, en une seule génération, le pouvoir d’achat du revenu moyen a autant augmenté qu’au
cours des 160 années qui ont précédé les Trente Glorieuses !
Alors qu’en 1956, un peu moins de 20 % des ménages possédaient une voiture, la proportion atteint 54 % à la
fin de 1968. Le taux d’équipement des ménages en postes de télévision qui était de 1% en1954, atteint 80%
en 1973. Celui des réfrigérateurs, qui était de 7,5 % en 1954, atteint 86,8 % en 1973.
Celui des machines à laver le linge, qui était de 8,4 % en 1954, atteint 85,7 % en 1973. En septembre1957, 70
% des ménages ne possédaient ni réfrigérateur, ni machine à laver le linge, ni téléviseur. À la fin de 1973,
seuls 7 % d’entre eux étaient dans ce cas. »
Source : D’après J. Marseille, L’Histoire n° 192, octobre 1995.
L’évolution des loisirs en France
Proportion des Français de 15 ans et plus
1973
1997
qui regardent la télévision tous les jours
65%
77%
qui écoutent la radio tous les jours
72%
69%
qui lisent un quotidien tous les jours
55%
36%
qui lisent plus de 25 livres par an
22%
14%
qui vont au musée au moins une fois par an
27%
33%
qui utilisent un ordinateur tous les jours
0
4%
Source : L’État de la France 2005-2006, Éditions La Découverte, 2006.
Evolution de la population active dans les pays développés
0
10
20
30
40
50
60
70
80
1950
1970
1990
Agriculture
Industrie
Services
Evolution de la population active dans les pays en voie de développement
0
10
20
30
40
50
60
70
80
1950
1970
1990
Agriculture
Industrie
Services
1- Comment a évolué la population active des pays développés ? Celle des pays en voie de
développement ? Quelles sont les deux tendances communes ? Dans quel type de pays
les transformations ont-elles été les plus fortes ?
2- Quelle tendance suit la part du secteur industriel des pays développés et des pays en voie
de développement entre 1970 et 1990 ? Comment expliquer cette différence ?