novembre 2013
L’Economie sociale et solidaire : une volonté d’entreprendre autrement
De quoi s’agit-il ? quelles origines ?
L’Economie sociale et solidaire reste difficile à comprendre pour beaucoup d’entre nous.
S’agit-il d’un secteur d’activité ? D’un statut particulier d’entreprise ? D’activités sociales ?... faute de définition claire, chacun
en a sa propre représentation.
Pour mieux comprendre, il convient de se placer d’un point de vue historique. Les premières formes d’Economie sociale et
solidaire apparaissent au milieu du XIX siècle avec la création des coopératives. La révolution industrielle modifie profondé-
ment l’économie des Pays européens et de nouveaux enjeux sociaux émergent (naissance du patronat et du salariat ouvrier).
Relayés par de grands mouvements de pensée (syndicalismes ouvriers et agricoles, socialisme, catholicisme progressiste...),
les systèmes coopératifs vont progressivement s’étendre avec un réel succès, proposant une conciliation nouvelle entre
capital et travail. Ce courant humaniste qui considère que la création de richesse doit être profitable à tous va s’étoffer et se
diversifier tout au long des XIXème et XXème siècles avec la reconnaissance juridique des mutuelles en 1895, l’engagement
des associations dans les champs de l’économie après la seconde guerre mondiale, et à partir du milieu des années 1970,
le développement des Fondations.
Dans un contexte d’aggravation de la crise économique, de mondialisation et de délocalisations d’entreprises, le terme
Economie sociale et solidaire va émerger, il y a une quinzaine d’année, afin de regrouper et de mettre en valeur ces
différentes formes d’activités hétéroclites mais articulées autour de valeurs convergentes et potentiellement créatrices
d’activités et d’emplois.
Deux pôles complémentaires constituent l’ESS, bien que, la différence soit cependant souvent ténue entre ceux-ci :
l’Economie sociale qui s’inscrit dans les mécanismes de l’économie marchande classique mais cherche à en modifier les
valeurs et le fonctionnement (gestion démocratique, répartition équitable de la richesse créée...),
et l’Economie solidaire qui a pour ambition la transformation sociale et tend à inventer de nouvelles pratiques écono-
miques.
Mais le mouvement amorcé il y a plus de 150 ans continue aujourd’hui encore à se développer et à se diversifier du fait de la
montée du chômage de masse et du besoin de chacun de redonner du sens à l’économie et plus globalement à nos modes
de vie :
Les associations, à but social et/ou employeur, ne cessent d’accroitre leur présence dans l’économie (ex : activités à la
personne, coopération internationale…)
Les structures d’insertion par l’activité économique mobilisent les champs économiques à des fins de lutte contre
l’exclusion (ACI, AI, EI, ETTI). Ces structures sont mobilisées par les collectivités locales qui s’engagent dans des initiatives
économiques et répondent à des enjeux sociaux (ex : clauses d’insertion, chantiers école…).
Et un nombre croissant d’entreprises, conscientes des dérives actuelles de l’économie, tendent à imaginer de nouveaux
modes de gestion proches des valeurs de l’ESS (circuits courts, solidarités interentreprises, nouvelle approche de la GRH…)
L’Economie sociale et solidaire est un moteur à énergie durable et renouvelable fondé sur des valeurs de solidarité, de
démocratie et d’équité. Elle vise à articuler l’économie et le social. Son initiative appartient à tous (élus, responsables
d’entreprises, acteurs associatifs, techniciens de collectivités, habitants...). Sa richesse, sa diversité, sa capacité à investir
de nouveaux champs d’activités dépendent de notre imagination individuelle et collective. L’Economie sociale et solidaire,
c’est un monde qui s’invente !
Précaution méthodologique
La notion d’Economie sociale et solidaire couvre différents statuts mais aussi des activités et des emplois variés. Les périmètres
statistiques sont, de ce fait, très complexes à isoler pour dresser un panorama détaillé. Pour mesurer l’impact économique de l’ESS, il
est privilégié une approche « emplois » et « établissements ».
Le périmètre des données présentées est celui de l’INSEE et des CRESS (Chambre régionale de l'Economie sociale et solidaire) :
Le champ de l’Economie sociale est construit à partir d’une liste de catégories juridiques, puis de l’exclusion de certaines activités
réputées hors-champ. Les structures de l’Economie Sociale ainsi définies sont ensuite réparties en 4 familles : coopératives, mutuelles,
associations, fondations. Ce périmètre a été validé conjointement par le DIIESES (Délégation interministrérielle à l’innovation, à
l’expérimentation sociale et à l’économie sociale) et le CNCRES (Conseil national des chambres régionales de l’économie sociale).
Cette approche chiffrée sera alors confortée par des interviews et des présentations d’actions réalisées sur le Calaisis.
Données au zonage : Pays replacées dans un contexte
littoral
Données au zonage :
Zone d’emploi
Pays du Calaisis
Boulonnais
Dunkerquois
Audomarois
Littoral