1 Introduction
L’optique non-linéaire est un domaine de recherche apparu il y a une cinquantaine d’années
juste après la découverte du laser [1][2], et qui étudie les processus optiques au cours desquels
l’amplitude de la réponse d’un milieu à un champ électrique incident n’est pas proportionnelle
à l’amplitude de ce dernier. Ces phénomènes sont maintenant bien connus à l’échelle macrosco-
pique et se retrouvent dans de nombreuses applications telles que les sources laser accordables
ou la cryptographie quantique en passant par la recherche en fusion nucléaire et la microscopie
in vivo non invasive [3].
Un des défis actuels du domaine est la miniaturisation des éléments d’optique non-linéaire.
En effet, l’efficacité de ces phénomènes croit en puissance de l’épaisseur traversée par le champ
incident, ce qui impose des limites à la seule miniaturisation des cristaux et matériaux utilisés.
Or depuis quelques années, l’étude de la résonance plasmon localisée dans des nanoparticules
métalliques a montré que l’efficacité non-linéaire optique de telles particules pouvait être gran-
dement influencée par leur géométrie. L’intérêt serait alors de disposer d’éléments d’optiques
non-linéaire à l’échelle nanométrique présentant des rendements suffisants pour des applications
médicales, industrielles ou encore informatiques.
Au cours de ce stage, je me suis intéressé au phénomène de génération de seconde harmo-
nique, où deux photons de même longueur d’onde “s’additionnent” en un seul, au sein d’une
nanostructure plasmonique unique, avec comme objectif à long terme de préparer des expé-
riences de génération de somme de fréquence où les deux photons ne sont pas nécessairement
dégénérés en longueur d’onde. Pour cela, j’ai développé toute la partie détection et acquisition
de photons d’un dispositif expérimental conçu par Guillaume Bachelier, ainsi que l’interface de
pilotage sous Labview de l’ensemble de l’expérience. Ce dispositif m’a alors permis d’obtenir
des résultats expérimentaux très encourageants.
Dans ce rapport, je rappellerai tout d’abord les aspects scientifiques nécessaires pour mes
expériences, puis je présenterai le développement expérimental et informatique que j’ai effectué,
avant de discuter des premiers résultats prometteurs obtenus avec ce nouveau dispositif.
2 Cadre scientifique
2.1 Processus d’optique non-linéaire considérés
Les phénomènes d’optique non-linéaire qui vont m’intéresser avec cette expérience sont
des processus à trois photons, dans lesquels deux photons “s’additionnent” pour en former un
seul, ou inversement un photon se “scinde” en deux photons. Le premier phénomène est appelé
somme de fréquence (SFG pour sum frequency generation en anglais) et est représenté sur
la figure 1a), tandis que le processus inverse est appelé fluorescence paramétrique optique
(SPDC pour spontaneous parametric down conversion) et est représenté sur la figure 1b).
Dans un milieu diélectrique isotrope soumis à un champ électrique ~
E(ω), la réponse linéaire
du milieu ~
Ps’écrit :
~
P(ω) = ε0χ(ω)~
E(ω), (1)
avec χ(ω)la susceptibilité diélectrique du milieu. Cependant, pour l’étude des phénomènes cités
précédemment, on ne peut plus considérer que la réponse induite du milieu est proportionnelle
au champ électrique incident ; il est donc nécessaire de pousser le développement de ~
P, qui
s’écrit de façon générale :
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