L`objet de recherche

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Master 1 SLEC – Méthode et technique d’enquête
L’objet de recherche.
I) Introduction :
Pourquoi parler de méthode ?
Pas de science sans méthode et pas de méthode sans science. Un projet scientifique ne peut se
faire sans une méthode particulière qui met en lumière les réalités du terrain. Inversement la
méthode, en tant que source de recueil de données de terrain ne trouve aucune consistance si
ces données ne sont pas objectivées par les aspects théoriques de la science.
Une recherche s’effectue en plusieurs étapes et nécessite un découpage du travail dans le
temps.
On aura tendance à repérer 4 temps de recherche :
- Construire un objet d’étude ;
- Elaborer une problématique et des hypothèses ;
- Observer et collecter des données ;
- Traiter et interpréter des résultats ;
Ces 4 temps ne représentent pas 4 étapes distinctes ; il y a interrelation entre ces différentes
parties de la recherche. Il faut comprendre que ces étapes ne sont pas indépendantes et
qu’elles fonctionnent plus sur une mode relationnel. De plus, elle s’inscrivent dans une
dynamique, et donc que rien ne s’enchaîne de façon linéaire.
On peut identifier à l’intérieur de ces 4 temps des étapes qui permettront de faire évoluer la
recherche vers la construction et la compréhension d’un fait de façon scientifique. (Schéma en
transparent de Quivy et Van Campenhoudt, « Manuel de recherche en sciences sociales »,
1995) : ce modèle reste dans une perspective très hypothético-déductive ; mais il faut
concevoir que rien n’est totalement déductif et qu’il y a forcément une part d’inductivité
émergente du terrain qui permet de construire l’objet.
Pour G. Bachelard (La formation de l’esprit scientifique, 1980. Paris : Vrin) , le fait
scientifique est conquis, construit et constaté, à l’inverse de l’expérience commune qui se
présente directement face à nous. Ces différentes étapes présentées ici peuvent répondre de
cette construction du fait scientifique.
Il faut tenter de voir ce qui ce cache derrière le sens commun. Déconstruire le sociale qui
s’expose à tous de manière commune (le sens commun) pour le reconstruire de manière plus
scientifique. (En reprenant Bachelard on peut dire qu’une expérience scientifique est une
expérience qui contredit le sens commun).
La construction d’un objet de recherche répond de cette démarche, et représente en tant que
tel une première démarche scientifique. Construire un objet de recherche se réfère
principalement aux deux premiers temps de la recherche.
Dans un premier temps, ce qu’il faut comprendre c’est qu’un objet de recherche est différent
d’un thème de recherche.
Si le thème de recherche définit un champ général d’étude (ex : les femmes et le sport, les
médias et le sport, l’argent dans le sport etc.), l’objet de recherche quant à lui est une
définition plus précise du projet envisagé, avec une problématique construite interrogeant la
façon de traiter le thème.
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En général on peut observer plusieurs écueils dans la construction de son premier objet de
recherche :
- objet trop large
- mal délimité
- mal opérationnalisable (sphère trop intellectuel, qui s’accommode mal de
l’administration de la preuve. Trop théorique ; théorie = refuge)
- a l’inverse objet pas assez formalisé (c’est à dire non inséré dans une perspective
théorique)
- faiblesse liée à des objets déjà épurés, déjà vus, et donc difficile de se positionner.
.
Ainsi, il s’agit dans un premier temps pour construire son objet d’essayer répondre à 3
critères :
- La recherche doit porter sur un objet limité (géographiquement, historiquement etc…)
- Répondre à une question précise.
- La recherche doit suivre une démarche démonstrative (suite logique des opérations).
Ces critères sont d’autant plus importants pour vous que vous êtes très limités dans le temps
Un 4ème critère est corrélatif au trois précèdent : la faisabilité au niveau empirique. C’est à
dire, l’objet envisagé peut-il permettre un recueil de données plus ou moins facilement ? Estce que le terrain d’enquête est accessible ? Est-ce que des entrées sont envisageables dans le
milieu étudié ? Etc. Ce critère est aussi primordial pour définir un objet de recherche
réalisable.
Donc, concrètement comment va-t-on tenter de construire son objets ? On peut notamment
enviosager la construction de l’objet à partir de :
- la question de départ.
- La revue de littérature
- La problématique / les hypothèses.
II)
La question de départ :
Qu’est ce qu’une question de départ ?
La question de départ constitue normalement un premier moyen de mise en œuvre d’une des
dimensions essentielles de la démarche scientifique et de la construction de l’objet, c’est à
dire : la rupture avec les préjugés et les prénotions, donc avec le sens commun.
En quoi il est utile de formuler une question de départ ?Quel est l’intérêt de bien travailler sa
question de départ ?
Tout d’abord, cela permet de :
- formaliser quelque peu les idées qu’on a en tête
- préciser son objectif de recherche
- éviter de se disperser
- essayer de suivre une ligne directrice pour la suite.
- C’est aussi un premier pas vers la rupture avec le sens commun et donc aussi vers une
problématique.
- Ensuite c’est utile pour la suite de la recherche puisque ça orientera aussi les lectures
de travail. En ciblant un objet plus précis, cela limite aussi les lectures. Enfin, les
hypothèses formulées se présenteront comme des propositions de réponse à la question
de départ.
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Remarque 1 : Il faut savoir que la question fixée au départ est malléable, elle n’est pas
définitivement posée. Elle évoluera avec les lectures et les premiers entretiens. Elle évoluera
aussi avec la problématique pour finalement être définitive.
Remarque 2 : Au départ, tant que la problématique est provisoire, beaucoup de question sont
posés. Si ce questionnement est important et riche, il faut tenter de sélectionner les questions
les plus pertinentes ou retravailler certaines d’entre elles.
Comment cibler la question à se poser ? Comment construire sa question de recherche ? (en
tant que trame, fil conducteur de la recherche).
L’ensemble des qualités attendues pour une bonne question de départ se résume dans un
premier temps au fait que cette question doit pouvoir être traitée.
Comment construire une question et quelles sont les qualités nécessaires et utiles pour faire
une bonne question ?
Tout d’abord les qualités :
-
Les qualités de clarté : concernent essentiellement la précision et la concision de la
formulation de la question de départ. C à d essayer de formuler une question précise
dont le sens ne porte pas à confusion.
Pour voir si la question est claire et précise, la formuler devant un public, un groupe et voir si
le sens que chacun donne à la question converge ; si tel est le cas on verra alors que la
question est assez claire pour être comprise par différentes personnes.
Quelques « mauvais » exemples (cf poly)
-
Les qualités de faisabilité : portent essentiellement sur le caractère réaliste ou non du
travail que la question de départ laisse entrevoir. Le chercheur, lorsqu’il pose sa
question, doit s’assurer que ses connaissances, mais aussi les ressources dont il
dispose (temps, argent, moyens logistiques) lui permettent d’apporter à la question
posée des éléments de réponse valables.
Quelques « mauvais » exemples (cf poly)
-
Les qualités de pertinence : concernent essentiellement le registre (descriptif,
explicatif, normatif, prédictif…) dont relève la question de départ.
On remarquera ici plusieurs aspects relevant de la pertinence d’une question :
• Tout d’abord une question de départ devra éviter toute connotation morale. Elle
cherchera non à juger mais bien à comprendre.
•
Une question de départ doit être une question « ouverte », ce qui signifie que plusieurs
réponses différentes doivent pouvoir être envisagées a priori et que l’on n’est pas sûr
d’une réponse toute faite.
•
Une question de départ abordera ce qui existe ou de ce qui a existé et non celle de ce
qui n’existe pas encore. Elle n’étudiera pas le changement sans s’appuyer sur
l’examen du fonctionnement. La porté d’un travail en science humaine ne peut
permettre de prédire de manière formelle l’évolution des activités humaines, sa portée
est plus de saisir les contraintes et logiques qui déterminent une situation, elle met à la
lumière certains enjeux etc., donc en cela elle interpelle directement l’avenir et
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acquiert une dimension prospective, mais il ne s’agit pas de prévision au sens strict du
terme.
•
Une question de départ visera à mieux comprendre les phénomènes étudiés et pas
seulement à les décrire. (met en avant des processus, c à d pas toujours visible). Non
pas que la description ne soit pas du domaine des sciences sociales mais il faut qu’elle
soit construite à partir de critères qui permettent de rompre avec le sens commun, et
qu’elle ne soit pas une simple liste descriptive non construite.
Quelques « mauvais » exemples (cf poly)
III)
La revue de littérature et les usages de la bibliographie.
Tout d’abord, pourquoi lire ?
- prendre des informations sur son sujet et aussi de situer par aux autres (faire « l’état de la
question ») pour ne pas arriver naïf face au terrain et tenir compte de ce qui a déjà été fait.
- se poser des questions, soit des nouvelles, soit de préciser celle qu’on a déjà.
- rompre avec les prénotions que l’on peut avoir et donc de ne pas arriver sur le terrain avec
des fausses idées, ou des idées du sens commun qui ne feront pas avancer
- enfin, une fois que l’on aura quelques données, cela permet aussi de rendre intelligible (de
théoriser) certaines données de terrain et donc de leur donner une signification plus
scientifique. Les données ne parlent pas toute seules, il faut les interroger, les faire parler.
Les lectures, en plus de votre propre analyse, servent aussi ce but.
Attention à la boulimie livresque. Il ne s’agit pas de faire une revue de littérature exhaustive
sur un sujet mais bien de faire une revue de lecture des ouvrages, articles etc. les plus
pertinents sur le sujet. Il faut donc faire une lecture active et inquiète.
Concernant la bibliographie on retiendra trois points :
- le statut des sources bibliographie
- la recherche de sources.
- les règles de présentation de la littérature.
1) Le statut des sources bibliographiques.
Il existe différents registres de production :
-
•
•
Les productions scientifiques à caractère théorique : on les utilise et les mobilise
généralement pour comprendre son terrain. Il est intéressant de mobilisez ce type de
lecture au moment où on tente de construire sa problématique, puisqu’on tente de
s’inscrire plus ou moins dans un courant théorique. Cela sert aussi à reconstruire de
manière intelligible ses données empiriques.
Les analyses à caractère scientifique sur le sujet : Ces lectures sont intéressantes pour
plusieurs raisons.
Sur un aspect purement matériel, elles sont plus courtes et vous font gagner du temps.
Ensuite, elles sont très utiles lors de la phase d’exploration (revue de littérature)
puisqu’elles vous renseignent sur des travaux connexes au votre, et donc sur ce qui à
déjà était fait ou non.
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•
enfin, elles permettront de poser et de situer votre problème en comparaison de ce qui
est déjà fait. C’est donc intéressant puisque vous pouvez les discuter, les contester, les
améliorer etc. Il faut cependant réfléchir au champ scientifique de référence
(marketing, économie, sociologie, histoire etc.)
-
Les productions ou publications qui émanent du terrain lui-même : ce que donne à
percevoir l’univers à l’étude de lui-même (quelles représentations, quelles
orientations, quelles positions etc.). Ici il ne s’agit pas de prendre ces lectures pour
« argent comptant » mais bien d’en faire une lecture scientifique, et une mise à
distance de cette autoproduction pour ainsi interroger son objet.
-
Les productions du sens commun : souvent la presse, qui est la façon dont l’opinion
perçoit l’univers ou le terrain en question. Là aussi vous devez discuter le sens
commun. Pour que le travail critique puisse se faire convenablement, il faut
s’interroger systématiquement sur sa provenance, la source, et son statut : une
statistique vous est donnée, qui l’a produite, qui a intérêt à la produire etc. (par
exemple pour les licenciés ou les pratiquants, quelles institutions proposent quelles
statistiques, dans quel but, avec quels critères etc.)
2) La recherche des sources.
Souvent au début d’une recherche on ne sait pas vraiment où chercher et comment chercher.
Plusieurs sources sont disponibles pour circonscrire ses lectures.
Sources écrites :
1. A vocation de publication :
• Ouvrages (FNAC, etc.)
• Publications généralistes : presses, magazines grand public (L’équipe etc.).
• Publications spécialisées : presses, magazines spécialisés (Revue Natation, Vélo Mag
etc.)
• Publications scientifiques : revues scientifiques ou périodique spécialisé que ce soit en
sport, en sciences sociales, en histoire) Ex : STAPS, Sport Management Review,
International Journal of History of sport etc. En général chaque discipline dépouille le
contenu d’une revue. Permet ainsi d’avoir une idée rapide du contenu et de s’y référer
ou non. On trouve souvent ce type de revue sur les bases de données : comme par
exemple : http://www.sportdoc.unicaen.fr/heracles/. Environ 98 000 références.
Permet une recherche thématique, par auteurs etc., différents critères qui permettent de
sélectionner ce qu’on veut pour faire une recherche efficace.
2.
•
•
•
•
A vocation d’information :
Thèse (répertoire des thèses, fichier central des thèses).
Les Actes de colloques (en général communication assez courte, peut être intéressant)
Revue interne et professionnelle (produit par le milieu. Ex : la lettre du médecin).
Documents d’archives (littérature grise) : A noter que les branches professionnelles
ont souvent leur propre service de documentation. En général, chaque institution
dispose de ses archives et il convient alors de chercher à quelle institution notre objet
de recherche s’adresse. Par exemple si il n’y a rien sur la reconversion des sportifs de
haut niveau, on peut se demander qui a vocation à traiter cette question : le ministère
des sports, les fédé, les directions territoriales, la région etc. mais aussi peut interroger
l’INSEE, l’ANPE etc.
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3. Les bibliographies des autres (à la fin des ouvrages, des articles).
Remarque : Attention aussi à la pertinence des sources par rapport à leur date de parution.
3) Les règles de présentation de la littérature : (Poly, transparent).
IV)
La problématique et les hypothèses.
Problématique :
Dans un premier temps, qu’est ce que la problématique ?
C’est l’approche ou la perspective théorique qu’on décide d’adopter pour traiter le problème
posé par la question de départ. Elle est une manière d’interroger les phénomènes étudiés. Elle
constitue une étape charnière entre la rupture et la construction. Pratiquement, construire sa
problématique revient à formuler les principaux repères théoriques de sa recherche, ainsi que
ses orientations et choix pour traiter l’objet en question. C’est ici qu’on définira les principaux
concepts, qu’on mettra en évidence les idées générales qui structureront l’analyse etc.
Il faut comprendre que la construction de la problématique est un processus dynamique dans
la recherche et qu’elle s’élabore, se travail, se transforme et s’affine au cours de la recherche.
La problématique prend ses bases dans les deux premières étapes vue avant.
En général on élabore sa problématique en deux temps :
- Premier temps, il s’agit d’exploiter ses lectures et de faire le point des différents
aspects du problème qui y sont mis en évidence. Il s’agit donc de comparer les
différents points de vue envisagés, les différentes problématiques, leurs présupposées
ainsi que leur implication méthodologique (fait aussi lors de l’étape précédente). Il est
aussi possible d’utiliser les premières données empiriques relevées dans une phase
exploratoire (entretiens etc.) pour croiser les données (faire des regroupements,
remarquer les différences, les points de rupture etc.), ce qui permet d’essayer de mettre
déjà en perspective le terrain et la théorie (casser la dichotomie entre les deux).
- Dans un deuxième temps, se positionner par rapport à ce que existe. C’est à dire qu’il
faut effectuer des choix (« Au vue de ce qui a été fait, je prends telle direction, telle
orientation. Je veux montrer ça parce que…. »). C’est là aussi qu’on définit les
concepts utilisés, qu’on les justifie etc.
Cette décision ne doit pas être abstraite, dans le sens où elle ne doit pas se faire
uniquement par rapport à une perspective théorique, mais aussi directement en rapport
avec la question de départ et l’objet de recherche. Donc la problématisation consiste à
formuler son projet en articulant deux dimensions : une perspective théorique et un
objet de recherche concret. La question est en fait : quel regard théorique sur l’objet en
question ?
Remarque : ainsi puisque chaque chercheur prend une position particulière sur un
objet, on peut avoir différentes problématiques sur un même objet.
Cette étape est douloureuse pour le chercheur et l’oblige à se poser des questions, a
reformuler sa question de départ si elle n’était pas encore précise, et à prendre une orientation
qui tentera d’objectiver un objet de terrain. Cette étape n’est pas facile pour le jeune
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chercheur. Pas de formule magique pour faire une bonne problématique, il faut la travailler et
la retravailler.
V)
Hypothèses
¾ Pourquoi des hypothèses ?
L’organisation d’une recherche autour d’hypothèses de travail constitue un moyen efficace de
la mener avec ordre et rigueur sans sacrifier pour autant l’esprit de découverte et de curiosité.
Fondée sur les phases antérieures de la recherche, elle se présente comme une présomption
non gratuite portant sur le comportement des objets étudiés. En fait le chercheur qui la
formule, dit : « je pense que c’est dans cette direction là qu’il faut chercher, que cette piste là
sera plus féconde ».
En même temps l’hypothèse servira aussi de file conducteur, elle remplacera en quelque sorte
la questions de départ (qui ne devra pas être oubliée). Elle permettra de sélectionner dans la
multitude des données du terrain, celles qui sont les plus pertinentes, c’est à dire leur
efficacité pour tester l’hypothèse. (Puisque les concepts de la problématique ne disent rien sur
la façon dont étudier le phénomène).
Donc, en fait elle se présente comme une proposition de réponse aux questions que se pose le
chercheur. Ces réponses provisoires et sommaires guideront le travail de recueil et d’analyse
des données et devront en revanche être testées, corrigées et approfondies par le chercheur.
¾ Comment s’y prendre concrètement pour construire une hypothèse ?
Une hypothèse est une proposition qui anticipe une relation entre deux termes qui, selon les
cas, peuvent être des concepts ou des phénomènes. Donc la construction d’hypothèses ne
consiste pas à imaginer une relation entre deux variables ou deux termes isolés, mais doit
s’inscrire et s’intégrer dans la dynamique de la problématique. Problématique et hypothèses
sont indissociables.
Remarque : on construit souvent plusieurs hypothèses en réponse à une question. Mais
attention ne pas construire non plus trop d’hypothèses, puisque à chacune d’elle il faudra une
réponse et donc une collecte de données spécifique.
On peut avoir deux formes d’hypothèses :
1ère forme : l’hypothèse se présente comme l’anticipation d’une relation entre un
phénomène et un concept capable d’en rendre compte.
Par exemple : A. Tourraine (Lutte étudiante, 1978) qui fait l’hypothèse que « l’agitation
des étudiants en France (dans les années 70) porte en elle un mouvement social capable
de lutter au nom d’objectifs généraux contre une domination sociale ».
Il présuppose ici une relation entre un phénomène, l’agitation (manifestation etc.), et un
concept, le mouvement social, qu’il a défini dans son modèle d’analyse.
-
2ème forme : l’hypothèse se présente comme l’anticipation d’une relation entre deux
concepts ou, ce qui revient au même entre les deux types de phénomènes qu’ils
désignent.
Par exemple : L’hypothèse de Durkheim qui énonce que le suicide des membres d’une
société, comme fait social, est lié au degré de cohésion social de cette société.
-
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Cette hypothèse anticipe une relation entre deux concepts, et par suite entre les deux types
de phénomènes qu’il recouvre.
(Schéma transparent sur exemple de Durkheim).
Ces deux formes d’hypothèses peuvent être construites de deux manières : (tableau
construction des hypothèses en transparent).
- A partir d’un modèle hypothético inductif.
- A partir d’un modèle hypothético déductif.
Très schématiquement, ce tableau peut se traduire comme ça :
Théorie = modèle
Inductif
Déductif.
Terrain = indicateurs
Ces deux types de démarche ne s’opposent pas mais seraient plus susceptibles de s’articuler
puisque tout modèle comporte inévitablement des éléments de structuration déductive mais
aussi déductive.
Enfin, pour la formulation même d’une hypothèse :
- se fait sous forme de phrase affirmative et non sous forme de question.
- doit avoir un caractère falsifiable, qui se cristallise sous deux formes :
• revêtir un caractère de généralité pour pouvoir être reproduite et être testée de
nouveau. (Remarque : l’hypothèse revêt un caractère général, ce qui ne signifie pas
que le terrain auquel vous allez l’appliquer aura aussi ce caractère)
• accepte des énoncés contraires qui sont théoriquement susceptible d’être vérifié.
(Popper : « une hypothèse peut être tenu pour vrai tant que tous ses contraires sont
faux » (« La logique de la découverte scientifique », Paris : Payot, 1978).
Ex Durkheim : « plus la cohésion sociale est forte, plus le taux de suicide est faible »
admet au moins un contraire « Plus la cohésion sociale est forte, plus le taux de suicide
est élevé ».
CONCLUSION SUR LA CONSTRUCTION DE L’OBJET :
Il faut comprendre que la construction de l’objet n’est pas une suite linéaire d’étapes
distinctes et indépendantes mais plutôt une interaction entre les différentes étapes, et que la
construction de l’objet finale se fait au fur et à mesure de la recherche. La construction de
l’objet est un va et vient entre recherche empirique et lecture (plus théorique).
Exemple complet d’étape de recherche : enquête sur l’absentéisme des étudiants
(transparent).
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Exemple de « mauvaises » questions de départ.
/ Clarté :
- « Quel est l’impact du changement dans l’aménagement de
l’espace urbain sur la vie des habitants ? ».
- « Dans quelle mesure l’augmentation des pertes d’emplois dans
le secteur de la construction explique-t-elle le maintien de
travaux publics destinés non seulement à soutenir ce secteur
mais aussi à diminuer les risques de conflits sociaux que cette
situation porte en elle ? »
/ Faisabilité :
- « Les chefs d’entreprise des différents pays de l’union
européenne se font-ils une idée identique de la concurrence
économique des Etats-Unis et du Japon ? »
/ Pertinence :
- « La manière dont le sport associatif en France est organisé
est-elle socialement juste ? ».
- « Les athlètes de haut niveau sont-ils des marchandises ? ».
- « Quels changements affecteront l’organisation du sport d’ici
une vingtaine années ? »
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La construction des hypothèses.
Méthode hypothético-inductive
Méthode hypothético-déductive
La construction part d’un postulat
ou concept postulé comme modèle
La construction part de l’observation. d’interprétation du phénomène
L’indicateur est de nature empirique. étudié.
A partir de lui, on construit de
Ce modèle génère, par un travail
nouveaux concepts, de nouvelles
logique, des hypothèses, des
hypothèses, et par là le modèle que
concepts et des indicateurs
l’on soumettra à l’épreuve des faits.
auxquels il faudra rechercher des
correspondances dans le réel.
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Règles de présentation de la bibliographie.
Pour la bibliographie : classée par ordre alphabétique (+ éventuellement par
thème)
Pour un ouvrage :
- Nom de l’auteur, Initial du prénom. (année entre parenthèses). Titre en
italique. Lieu de publication : Editeur.
Ex : Defrance, J. (1987). L’excellence corporelle. Paris : Editions AFRAPS.
Pour un article :
- Nom de l’auteur, Initial du prénom. (année entre parenthèses). Titre de
l’article. Titre de la revue en italique, numéro, première page - dernière page
(pp).
Ex : Callède, J.P. (1992). L’environnement du sportif de haut niveau.
Transformations et désajustement. Sociologie Santé, n°7, pp. 89-119.
Pour une contribution dans un ouvrage :
- Nom de l’auteur de la contribution, Initial du prénom. (année entre
parenthèse). Titre de l’article ou du chapitre. In Initial du prénom. Nom du
coordinateur de l’ouvrage, avec, s’ils sont plusieurs, « et » devant le dernier, si
l’ouvrage est en français, sinon « & » (Coord. Entre parenthèses) si l’ouvrage
est en français, sinon (Ed) ou (Eds) s’ils sont plusieurs coordinateurs étrangers.
Titre de l’ouvrage en italique. Lieu de publication : Editeur, pp.
Ex : Hubscher. R. (1992). Métiers du corps, corps de métiers : le sport
travail. In Hubscher. R, Duny. J et Jeu. B (sous la dir. de). L’histoire en
mouvement. Le sport dans la société française (19ème-20ème siècle). Paris :
Armand Colin, pp. 461-487.
Pour un texte non publié (thèse, mémoire, rapport de recherche etc.) :
- Nom de l’auteur, Initial du prénom. (année entre parenthèses). Titre en
italique. Nature du document, Sous la dir. de, Institution, Lieu.
Ex : Papin. B. (2000). Sociologie d’une vocation sportive. Conversion et
reconversion des gymnastes de haut niveau. Thèse pour le doctorat de 3ème
cycle, sous la dir. de J.M Faure, Faculté de sociologie, Université de Nantes.
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Pour les citations et références bibliographiques dans le texte :
- Dans le texte, deux solutions :
• Les sports doivent se comprendre à l’intérieur d’un système
cohérent (Pociello, 1995) apparenté au fonctionnement d’un champ
(Bourdieu, 1994). Ou Pociello (1995) à montré que…
Si référence à plusieurs textes d’un même auteurs : (Bourdieu, 1995 ; 1972)
Si référence à plusieurs textes d’un même auteurs d’une même année :
(Bourdieu, 1995a, 1995b)
• Si citation dans le texte :
Pour reprendre Pociello (1995, p. 143), « on remarquera que dans le
secteur… ».
Il s’agit là d’un « scandale éthique » (Mondenard, 1992, pp. 25-27).
• Avec les notes de bas de page :
Les sports doivent se comprendre à l’intérieur d’un système cohérent1
apparenté au fonctionnement d’un champ2.
Si plusieurs citation du même texte3
1
Cf. Pociello. C (1995). Les cultures sportives. Paris : Puf. p 143.
Bourdieu. P (1994). Raisons pratiques. Paris : Seuil. p..
3
Bourdieu. P (1994). Op. cit. p..
2
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