Master 1 SLEC – Méthodes et techniques d’enquête – Nicolas Lefèvre
être ré-exploité plus tard. La mémorisation seule est insuffisante. La notation n’est pas de la
littérature (notation sans forme, notation par rapport au points dominant de ce qui est observé,
et par rapport à ce qu’on recherche).
2) Tout comme l’acte d’entretien, l’observation est structurée par nos objectifs de
recherche, par nos hypothèses. On ne peut pas tout observer, et notre regard s’arrête
forcément sur un aspect de la réalité. Cet aspect n’est pas neutre, il est guidé par nos idées,
hypothèses, problématique. On n’observe pas sans références, sans points de repères.
En début d’enquête peu de points de repères, pas forcément de problématique etc. ici
même situation que les entretiens. Les observations permettront alors de dégager certaines
pistes de réflexion. On tente d’observer par rapport à certaines prénotions que l’on peut avoir
sur le terrain ou par rapport à des premières lectures qui nous ont orienté. Peut être aussi
intéressant pour prendre des contacts, ou se faire repérer par le milieu d’enquête, et se
familiariser avec ce milieu.
3) L’observation évolue elle aussi avec nos questions et les informations extérieures que
l’on peut récolter. On n’observe pas forcément de la même façon une même scène, une même
interaction en début de recherche qu’en fin de recherche. A ces deux moments différents
s’attachent peut être deux types d’observation différentes avec chacune leur spécificité dans
les critères d’observation. L’observation est un outil de découverte mais aussi un outil de
vérification.
4) Attention à l’observation pure. Peut-être source de malentendu, de déformation de la
réalité de votre part à partir de mauvaise interprétation. Il est toujours intéressant et préférable
de combiner l’observation avec des points de vue des individus sur la situation par exemple.
En mettant l’observation en relation avec le discours des individus, deux points de vue se
confronte : celui du chercheur (qui normalement traduit une objectivité) et celui des individus
(qui traduit une certaine subjectivité propre à l’appartenance même au terrain).
¾ Quoi qu’observer ?
1) Les événements ou les cérémonies : (réunions publiques, assemblés générales etc.)
• Négocier sa place : événements payants / événements non payants (justifier votre statut,
votre légitimité, justifier d’une connaissance : « Mr X est au courant »). Taille de
l’événements à prendre en compte
• Plusieurs étapes dans l’observation :
1. Avant l’observation : noter les conditions d’accès à l’événement, les organisateurs, les
lieux, les heures etc. En fait nombre de données objectives dont on peut avoir
connaissance avant l’événement même.
2. Sur place : percevoir et mémoriser.
- Les notes in situ : Prendre de notes donne un statut particulier (aspect de rendre des
comptes). Tout événement ne permet pas de prendre des notes, et ceci peut être perçu
différemment selon les situations.
- les photos : pareil que prise de note. Toutefois dans certains cas peut sembler plus banal
(garder un souvenir de la situation par exemple). Photo peut être un bon aide mémoire et
bonne illustration des pratiques. Se négocie aussi.
- « Documents indigènes » (les documents écrits, programmes, textes distribués etc.). Permet
de garder des traces de leur utilisation, à qui sont-ils destinés ? ; certaines formes de trace de
la « culture »