ACTES
du
1J*
colloque
annuel
de
l'Association
québécoise
de
pédagogie
collégiale
avec
ta
collaboration
de
la
FédêiaHon
des
cégeps
Hôtel
Delta,
SHERBROOKE
5,6
et 7
JUIN
1991
Étudier...
en
surface
ou
en
profondeur?
par
Guy
ROMANO,
enseignant
Collège
Françols-Xavier-Gameau
Atelier
110
Copie de conservation disponible sur le serveur Web du Centre de documentation collégiale (CDC):
URL= http://www.cdc.qc.ca/actes_aqpc/1991/romano_110_actes_aqpc_1991.pdf Format : 8 pages en PDF.
ETUDIER...EN
SURFACE
OU
EN
PROFONDEUR?
GUY
ROMANO
COLLÈGE
FRANÇOIS-XAVIER-GARNEAU
Résumé
Ce
texte
propose
d'examiner
le
phénomène
de
l'étude
à
la
lumière
des
récentes
recherches
sur
les
ap
proches
d'apprentissage
(en
profondeur
ou
en
surface)
et
sur
les
orientations
face
à
l'étude
(centrées
sur
la
compréhension,
la
reproduction
ou
la
réussite).
Il
permet,
entre
autres,
d'examiner
les
princi
paux
facteurs
personnels
et
contextuels
détenninant
le
type
d'approche
ou
d'orientation
adopté
par
les
élèves
et
d'en
dégager
les
principales
implications
au
plan
pédagogique.
Étudier...en
surface
ou
en
profondeur?
Voilà
une
des
ques
tions
que
les
élèves se
posent
lorsqu'ils
abordent
l'étude
d'un
contenu
à
caractère
académique.
Ds
se
demandent
quel
type
d'apprentissage
est
requis
dans
cette
situation
particu
lière;
faut-il
apprendre
la
matière
par
coeur
de
façon à
pou
voir
la
reproduire
le
plus
fidèlement
possible,
ou
faut-il
plutôt
tenter
de
la
comprendre
et
de
se
l'approprier?
C'est
à
cette
question
que
les
élèves
tentent
de
répondre
lorsqu'ils
s'informent
du
type
d'examen
auquel
ils
doivent
s'attendre,
du
genre
de
questions
qui
seront
posées
ou
des
critères
qui
seront
utilises
lors
de
la
correction.
Et
leur
ponse
à
cette
question
déterminera,
par
la
suite,
le
genre
de
stratégies
qu'ils
utiliseront
pour
apprendre
et
la
nature
de
l'apprentissage
qui
en
résultera.
Cette
question
devrait
aussi
intéresser
les
enseignants1
parce
qu'elle
les
interroge
sur
leurs
propres
conceptions
de
l'apprentissage
ainsi
que
sur
leurs
objectifs
d'enseignement
S'agit-il
pour
eux
de
faire
acquérir
aux
élèves
un
ensemble de
connaissances
dans
leur
discipline
ou
bien
de
les
amener
à
construire
leur
propre
conception
du
monde
à
partir
de
ces
mêmes
connaissances?
En
d'autres
mots,
veulent-ils
favoriser
un
apprentissage
en
surface
ou
en
profondeur!
Le
présent
texte
a
pour
but
de
présenter
une
synthèse
des
travaux
de
recherche
sur
la
nature
de
ces
deux
façons
d'aborder
l'apprentissage
et
sur
les
facteurs
personnels
et
contextuels
qui
déterminent
celle
qui
est
adoptée
par
les
élèves
dans
une
situation
particulière.
Enfin,
la
dernière
partie
de
ce
texte tente
de
dégager
les
principales
implica
tions
de
ces
recherches
au
plan
pédagogique.
LES
APPROCHES
D'APPRENTISSAGE
Lorsqu'on
observe
comment
les
élèves
abordent
les
diffé
rentes
tâches
d'apprentissage
qu'on
leur
propose,
on
peut
distinguer
deux
grandes
tendances:
certains
tentent
de
réali
ser
la
tâche
ou
d'apprendre
la
matière
dans
le
seul
but
de
répondre
aux
demandes
du
professeur
ou
aux
exigences
de
l'évaluation,
alors
que
d'autres
abordent
la
matière
ou
la
tâche
de
manière
à
améliorer
leur
propre
compréhension
dans
le
domaine.
Ces
deux
façons
d'aborder
l'apprentissage
ont
été
mises
en
lumière
par
Manon
et
SâljO
(1976)
dans
une
étude
sur
la
nature
des
apprentissages
résultant
de
la
lecture
d'un
texte
à
caractère
académique.
Ces
chercheurs
notèrent
des
diffé
rences
qualitatives
importantes
entre
les
élèves:
certains
avaient
compris
de
façon
globale
les
arguments
développés
dans
le
texte
et
étaient
en
mesure
de donner
des
preuves
en
appui,
alors
que
d'autres
ne
retenaient
que
des
détails
et
ne
montraient
qu'une
compréhension
partielle
du
point
de
vue
de
l'auteur.
Les
entrevues
réalisées
auprès
de
ces
élèves
vélèrent
que
les
approches
d'apprentissage
utilisées
par
l'un
et
l'autre
groupe
différaient
substantiellement:
les
premiers
avaient
abordé
le
texte
avec
l'intention
de
comprendre
et
avaient
interagi
activement
avec
le
contenu,
alors
que
les
seconds
avaient
considéré
cette
lecture
comme
une
tâche
imposée
de
l'extérieur
et
s'étaient
limités
à
mémoriser
l'information.
Il
devenait
évident
pour
Marton
et
Sàljô
que
le
processus
et
le
résultat
de
l'apprentissage
étaient
inti
mement
liés.
Ces
deux
façons
d'aborder
la
tâche
furent
nommées
respec
tivement
approche
en
surface
et
approche
en
profondeur.
Comme
plusieurs
autres
recherches
ont
par
la
suite
confirmé
l'existence
de
ces
deux
approches
dans
différentes
tâches
et
différentes
situations,
ces
deux
termes
désignent
maintenant
une
façon
générale
d'aborder
les
tâches
d'apprentissage.
Le
tableau
1
présente
succinctement
les
divers
éléments
qui
permettent
de
définir
l'une
et
l'autre
de
ces
approches.
Comme
on
peut
le
constater,
l'approche
en
surface
met
es
sentiellement
en
lumière
l'intention
de
l'élève
de
satisfaire
aux
exigences
de
la
tâche,
laquelle
est
d'ailleurs
considérée
comme
imposée
de
l'extérieur
il
tente
donc
de
mémoriser
110-1
Tableau
1
Les
approches
d'apprentissage*
APPROCHE
EN
SURFACE
Intention
de
satisfaire
aux
exigences
de
la
tâche
-
se
centre
sur
les
divers
éléments
pris
isolément
-
mémorise
l'information
et
les
procé
dures
en
vue
de
l'évaluation
-
associe
sans
réfléchir
les
concepts
et
les
faits
-
ne
distingue
pas
les
principes
des
preuves
-
considère
la
tâche
comme
une
chose
imposée
de
l'extérieur
APPROCHE
EN
PROFONDEUR
Intention
de
comprendre
-
se
centre
sur
la
signification
et
sur
la
structure
globale
-
distingue
les
idées
nouvelles
de
ses
connaissances
antérieures
et
fait
des
re
lations
entre
elles
-
relie
les
concepts
à
son
expérience
per
sonnelle
-
distingue
les
preuves
et
les
arguments
et
établit
un
rapport
entre
les
deux
-
organise
et
structure
le
contenu
-
considère
la
tâche
comme
quelque
chose
qui
lui
permet
de
se
développer
traduit
et
adapté
de
Ramsden
(1988a)
les
divers
éléments
sans
trop
les
comprendre,
dans
le
seul
but
de
pouvoir
les
reproduire
lors
de
l'évaluation.
Il
ne
prend
pas
le
temps
non
plus
de
réfléchir
aux
relations
qui
existent
entre
les
divers
éléments,
ni
de
s'interroger
sur
implications
possibles
de
ce
qu'il
apprend.
À
l'opposé,
l'approche
en
profondeur
s'appuie
sur
le
désir
de
com
prendre
de
l'élève.
La
tâche
n'est
plus
considérée
comme
une
contrainte
venant
de
l'extérieur
mais
plutôt
comme
quelque
chose
qui
lui
permet
de
se
développer.
L'élève
se
centre
alors
sur
la
signification
de
ce
qu'il
apprend;
il
orga
nise
et
structure
le
contenu
de
façon
à
l'intégrer
de
façon
personnelle.
Il
établit
des
relations
entre
ses
connaissances
préalables
et
ce
qu'il
est
en
train
d'apprendre,
de
même
qu'entre
son
expérience
personnelle
et
les
nouveaux
concepts
présentés.
Enfin,
il
examine
de
façon
critique
les
relations
entre
les
arguments
et
les
preuves
qui sont
cen
sées
les
supporter.
Quelques
remarques
s'imposent
en ce
qui
a
trait
à
la
notion
d'approche.
Premièrement,
il
importe
de
souligner
la
na
ture
essentiellement
phénoménologique
de
ce
concept:
l'apprentissage
est
décrit
et
exploré
ici
du
point
de
vue
de
l'élève
et
non
pas
du
point
de
vue
du
professeur
ou
à
partir
de
la
lunette
du
psychologue.
Selon
Schmeck
(1988),
ce
concept
tente
essentiellement
de
faire
ressortir
la
relation
entre
l'intention,
le
processus
et
le
résultat
dans
un
contexte
d'apprentissage
donné.
Deuxièmement,
il
faut
noter
que,
dans
la
conception
de
Marton,
la
notion
d'approche
ne
sert
à
décrire
qu'un
seul
événement
spécifique:
il
s'agit
de
l'approche
utilisée
par
un
élève
face
à une
tâche
précise
et
dans
un
contexte
particu
lier.
Marton
ne
s'attend
pas
à
ce
que
l'approche
soit la
même
d'une
tâche
à
l'autre
ou
d'une
situation
à
l'autre.
L'approche
ne
doit
donc
pas
être
considérée
comme
une
dif
férence
individuelle
mais
plutôt
comme
une
catégorie
de
réponse
(Entwistle,
1987;
Ramsden,
1988a).
En
cela,
la
notion
d'approche
diffère
de
la
notion
de
style
d'apprentissage
qui,
elle,
réfère
justement
à
la
stabilité
et
à
la
consistance
qu'on
peut
observer
chez
la
personne
(Schmeck,
1988;
Ramsden,
1988b;
Biggs,
1988).
En
ef
fet,
le
style
est
une
façon
typique
se
comporter,
et
ce,
quelle
que
soit
la
situation
ou
la
tâche
d'apprentissage.
De
façon
plus
précise,
cette
notion
réfère
à
l'emploi
stable
et
généralisé
d'une
stratégie
d'apprentissage
particulière
sans
égard
au
contexte.
Au
contraire,
la
notion
d'approche
sup
pose
plutôt
l'existence
d'une
certaine
variabilité
et
d'une
certaine
réactivité
chez
l'élève:
l'approche
est
essentielle
ment
une
manière
de
s'adapter
à
un
environnement
pédago
gique
particulier.
Il
convient,
enfin,
de
distinguer
l'approche
d'apprentissage
de
la
stratégie
d'apprentissage.
Weinstein
(1988)
définit
cette
dernière
comme
tout
comportement
ou
toute
pensée
qui
facilite
l'encodage
de
façon
telle
que
l'intégration
et
le
rappel
de
l'information
sont
améliorées;
ces
comporte
ments
ou
pensées
sont
conçus
et
planifiés
par
le
sujet
en
vue
d'atteindre
un
but
dans
une
situation
pédagogique
par
ticulière.
Répéter,
résumer,
paraphraser,
imaginer,
élabo
rer,
schématiser
sont
des
exemples
typiques
de
stratégies
d'apprentissage
utilisées
par
les
élèves
pour
faciliter
leur
apprentissage.
Or,
la
notion
d'approche
d'apprentissage
est
beaucoup
plus
générale
et
beaucoup
plus
englobante.
Legendre
(1988)
définit
l'approche
comme
"une
façon
nérale
d'étudier
une
question,
d'aborder
un
problème
ou
d'atteindre
une
finalité";
elle
"est
généralement
associée
à
la
poursuite
d'une
ou
de
quelques
finalités"
et
"s'appuie
sur
une
ou
quelques
stratégies".
C'est
dire
que
la
notion
d'approche
intègre
à
la
fois
l'intention
de
l'apprenant
dans
110-2
Tableau
2
-
Les
orientations
face
à
l'étude*
ORIENTATION
CENTRÉE
SUR
LA
SIGNIFICATION
Approche
en
profondeur
Cherche
la
signification;
interagit
activement;
fait
des
liens
avec
la
vie
réelle
Examine
les
preuves
de
façon
critique
et
les
utilise
avec
prudence
Établit
des
relations
entre
la
nouvelle
information
et
ses
connaissances
antérieures
Intérêt
pour
l'apprentissage
en
lui-même
Utilisation
des
preuves
Mise
en
relation
des
idées
Motivation
intrinsèque
ORIENTATION
CENTRÉE
SUR
LA
REPRODUCTION
Compte
sur
l'apprentissage
par
coeur;
conscient
des
exigences
de
l'examen
Préfère
restreindre
son
apprentissage
au
pro
gramme
défini
et
aux
tâches
spécifiées
Pense
aux
exigences
de
l'évaluation
de
façon
anxieuse;
manque
de
confiance
en
soi
Non
préparé
pour
considérer
les
relations
entre
les
idées;
rivé
aux
faits
pris
isolément
Approche
en
surface
Restreint
au
plan
de
cours
Peur
de
l'échec
Imprévoyance
ORIENTATION
CENTRÉE
SUR
LA
RÉUSSITE
Approche
stratégique
Motivation
extrinsèque
Besoin
d'accomplissement
Cherche
de
l'information
à
propos
des
exigences
de
l'évaluation;
essaie
d'impressionner
le
professeur
L'obtention
d'un
diplôme
est
sa
principale
source
de
motivation
pour
apprendre
Compétitif
et
sûr
de
lui;
motivé
par
l'espoir
de
réussir
'
traduit
et
adapté
de
Ramsden
(1984)
la
situation
pédagogique
de
même
que
les
stratégies
ployées
pour
atteindre
son
but
(Ramsden,
1988b).
Biggs
(1988)
résume
les
différences
entre
ces
divers
concepts
de
la
façon
suivante:
les
styles
sont
avant
tout
centrés
sur
la
personne,
alors
que
les
stratégies
sont
plutôt
centrées
sur
la
tâche;
Vapproche,
elle,
tente
de
faire
ressor
tir
l'interaction
entre
la
personne
et
la
tâche
puisqu'elle
porte
essentiellement
sur
le
processus
d'apprentissage
qui
émerge
des
perceptions
de
l'élève
dans
une
situation
aca
démique
particulière.
LES
ORIENTATIONS
FACE
À
L'ÉTUDE
Bien
que
l'approche
d'apprentissage
adoptée
par
l'élève
va
rie
en
fonction
du
contexte
pédagogique
dans
lequel
il
se
trouve,
on
remarque
tout
de
même
une
certaine
consistance
ou
cohérence
dans
l'approche
utilisée
dans
diverses
situa
tions.
C'est
à
cette
consistance
de
l'approche
dans
les
di
verses
situations
que
réfère
la
notion
$
orientation
face
à
l'étude
(Ramsden,
1988b).
Comme
on
le
verra
plus
loin,
Yorientation
réfère,
à
la
fois,
à
une
tendance
générale
de
l'élève
à
adopter
une
approche
d'apprentissage
particulière
et
à
ses
motivations
et
ses
attitudes
face
à
l'étude
(Ramsden,
1984;
Entwistle,
1988).
Afin
de
mieux
comprendre
les
trois
orientations
présentées
ici,
il
convient
de
souligner
que
celles-ci
sont
issues
des
travaux
de
Entwistle
et
Ramsden
(1983)
avec
YApproaches
to
Studying
Inventory.
Ce
questionnaire
a
pour
but
de
mieux
comprendre
la
nature
de
l'apprentissage
en
exami
nant
les
relations
entre
les
approches
en
surface
et
en
pro
fondeur
décrites
par
Marton,
les
stratégies
d'apprentissage
holiste
et
sérialiste
mises
en
lumière
par
les
travaux
de
Pask
(1976)
et,
de
façon
plus
générale,
les
méthodes
de
travail
et
les
attitudes
des
élèves
face
à
l'étude.
Il
faut
re
marquer,
en
outre,
que
ce
questionnaire
interroge
les
élèves
sur
leur
approche
générale
du
travail
académique
dans
le
contexte
normal
de
leurs
principaux cours
(Ramsden,
1984)
et
non
pas
par
rapport
à
une
tâche
en
particulier.
Selon
Entwistle
(1988),
les
diverses
études qui
ont
porté
sur
la
structure
factorielle
de
ce
questionnaire
ont
permis
d'identifier
chez
les
élèves
de
divers
niveaux
et
de
diverses
110-3
nationalités
trois
principales
orientations
face
à
l'étude:
Vorientation
centrée
sur
la
signification,
l'orientation
cen
trée
sur
la
reproduction
et
l'orientation
centrée
sur
la
réus
site
(ou
orientation
stratégique).
Le
tableau
2
présente
ces
trois
orientations
et
résume
la
nature
des
composantes
de
chacune.
Comme
on
peut
le
remarquer,
l'orientation
centrée
sur
la
signification
repose
sur
une
motivation
intrinsèque
et
implique
une
approche
d'apprentissage
en
profondeur.
Il
y a
donc
chez
l'élève
une
intention
claire
d'atteindre
une
compréhension
personnelle
de
ce
qui
est
étudié.
Comme
on
pouvait
s'y
attendre,
les
stratégies
d'apprentissage
utilisées
dans
ce
cas
visent
à
mettre
en
relations
les
diverses
idées
et
à
s'interroger
acti
vement
sur
la
nature
des
preuves
apportées.
La
seconde
orientation
est
celle
centrée
sur
la
reproduction.
L'approche
d'apprentissage
utilisée
par
l'élève
en
est
alors
une de
sur
face:
il
ne
vise
qu'à
répondre
aux
exigences
de
l'évaluation
et
compte
essentiellement
sur
la
mémorisation
des
faits.
Plus
encore,
il
restreint
son
apprentissage
à
ce
qui
est
clai
rement
défini
par
le
professeur.
On
remarque,
en
outre,
que
la
peur
de
l'échec est
associée
à
cette
orientation
et
qu'il
en
résulte
une
des
pathologies
de
l'apprentissage
identifiées
par
Pask
(1976),
soit
l'imprévoyance (ou
irréflexion).
Il
s'agit
de
l'incapacité
à
voir
les
relations
entre
les
divers
éléments
d'apprentissage.
Enfin,
la
troisième
orientation,
dite
centrée
sur
la
réussite,
est
essentiellement
basée
sur
le
besoin
d'accomplissement
de
l'élève
et
sur
une
motivation
extrinsèque
ou
instrumentale,
soit
l'obtention
d'un
di-
plôme.Cette
orientation
n'implique
pas
un
processus
d'apprentissage
particulier
mais
introduit
plutôt
la
notion
d'approche
stratégique;
l'élève
tente
ici
d'acquérir
le
plus
d'informations
possible
à
propos
des
exigences
de
l'évaluation
et
adopte
une
ou
l'autre
des
approches
de
façon
à
obtenir
la
meilleure
note
possible.
Cette
orientation
est
aussi
quelques
fois
nommée
orientation
stratégique
(Ramsden,
1984).
Il
est
intéressant
de
noter
que
Biggs
(1987)
en
arrive
à
peu
près
aux
mêmes
conclusions
à
partir
d'un
tout
autre
ins
trument,
soit le
Study
Behavior
Questionnaire.
En
effet,
ses
résultats
suggèrent
l'existence
de
trois
approches
diffé
rentes
face
à
l'étude:
une
approche
en profondeur
qui
est
basée
sur
un
intérêt
intrinsèque
pour
la
tâche
et
un
désir
de
comprendre
ce
qui
est
appris,
une
approche
en
surface
qui
résulte
d'une
motivation
instrumentale
et
de
l'intention
d'apprendre
l'information
en
vue
de
la
reproduire
plus
tard,
et,
enfin,
une
approche
centrée
sur
la
réussite,
laquelle
est
basée
sur
une
certaine
versatilité
dans
les
stratégies
d'apprentissage
utilisées
et
sur
le
désir
d'obtenir
les
meil
leures
notes
possible.
Comme
le
souligne
Entwistle
(1988),
un
des
intérêts
des
travaux
effectués
à
partir
de
YApproaches
to
Studying
Inventory
est
d'avoir
montré
que
l'approche
d'apprentissage
est
en
partie
liée
à des
caractéristiques
motivationnelles
de
la
personne.
Les
orientations
identifiées
mettent
en
évi
dence
le
fait
qu'il
existe
différents
types
de
motivation
et
que
ces
motivations
sont
associées
à des
processus
d'apprentissage
différents
et
à
des
résultats
d'apprentissage
différents
aussi.
Un
dernière
remarque
s'impose
en
ce
qui
concerne
la
stabi
lité
des
orientations.
Bien
que
les
orientations
face
à
l'étude
tentent
de
cerner
les
préférences
stables
des
étudiants,
celles-ci
ne
sont
pas
immuables:
Ramsden
(1984;
1988b)
prétend
qu'il
est
possible
de
les
transformer
dans
une
cer
taine
mesure
parce
qu'elles
sont,
elles
aussi,
sensibles
au
contexte
dans
lequel
s'effectue
l'apprentissage.
Plus
encore,
il
est
possible
de
penser
qu'elles
sont,
en
partie
du
moins,
un
produit
ou
un
effet
de
ce
contexte
puisque
l'orientation
de
l'élève
résulte,
dans
une
certaine
mesure,
de
son
expé
rience
dans
le
monde
scolaire.
L'INFLUENCE
DU
CONTEXTE
PÉDAGOGIQUE
Puisque
l'approche
utilisée
par
l'élève
est
susceptible
de
varier
d'une
situation
à
l'autre,
il
importe
d'identifier
les
facteurs
qui
peuvent
amener
les
élèves
à
adopter
l'une
ou
l'autre
des
approches
d'apprentissage.
Selon
Ramsden
(1988b),
le
contexte
pédagogique
joue
un
rôle
de
première
importance
parce
que
l'approche
utilisée
par
l'élève
consti
tue
en
fait
une
façon
de
s'y
adapter.
En
effet,
l'environnement
pédagogique
suggère
ou
impose
à
l'élève
certaines
stratégies
d'apprentissage
particulières
et,
par
même,
une
approche
d'apprentissage
particulière.
Le
modèle
proposé
par
Ramsden
(1988b)
suggère
que
trois
domaines
du
contexte
ont
une
influence
sur
l'approche
uti
lisée
par
l'élève:
il
s'agit
des
méthodes
d'enseignement,
des
méthodes
d'évaluation
et,
enfin,
du
curriculum.
Il
faut
ce
pendant
remarquer
que
ce
ne
sont
pas
les
éléments
du
contexte
en
eux-mêmes
qui
influencent
mais
plutôt
la
per
ception
que
l'élève
en
a,
laquelle
est
elle-même
modulée
par
son
expérience.
En
effet,
son
expérience
antérieure
dans
le
monde
scolaire
l'a
amené
à
développer
des
façons
carac
téristiques
de
penser
et
de
percevoir
les
tâches
académiques
qui
vont
colorer
sa
perception
du
contexte
pédagogique
ac
tuel.
La
figure
1
permet
de
rendre
compte
des
relations
qui
exis
tent
entre
les
divers
éléments
du
modèle
de
Ramsden.
Comme
on
peut
le
constater,
les
perceptions
de
l'élève
constituent
le
point
de
contact
ou
de
jonction
entre
son
expérience
personnelle
et
le
contexte
pédagogique
réel.
En
effet,
dans
l'esprit
de
l'auteur,
les
perceptions
de
l'élève
sont
en
partie
fonction
de
ses
expériences
préalables
dans
le
monde
scolaire
et
en
partie,
aussi,
fonction
des
caracté
ristiques
objectives
du
contexte.
D'autre
part,
on
peut
re
marquer
que
ce
sont
ces
perceptions
de
l'élève
quant
aux
demandes
ou
aux
exigences
de
la
tâche
qui
déterminent
l'approche
ou
la
stratégie
utilisée,
laquelle
conditionne,
par
voie
de
conséquence,
la
nature
de
l'apprentissage
qui
est
fait
La
question
est
maintenant
de
savoir
comment
chacun
des
domaines
du
contexte
pédagogique
oriente
le
choix
de
110-4
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