Ludwig van Beethoven 1
Ludwig van Beethoven
Ludwig van Beethoven
Ludwig van Beethoven
travaillant € la Missa Solemnis,
portrait de Joseph Karl Stieler, 1820.
Naissance 16 ou 17•d‚cembre•1770
Bonn, ƒlectorat de Cologne,
•Saint-Empire
Décès 26•mars•1827 (€ 56 ans)
Vienne, •Empire dAutriche
Activité principale Compositeur
Style Classique - Romantique
Années d'activité 1778-1826
Maîtres C. G. Neefe, J. Haydn, A. Salieri
Élèves C. Czerny
Ascendants Johann van Beethoven
Œuvres principales
La Symphonie n… 3 (1803-1804)
Symphonie n… 5 (1806-1808)
Symphonie n… 9 avec ch†urs (1822-1824)
Concerto pour piano n… 5 ‡ L'Empereur ˆ (1809)
Sonate pour piano n… 8 ‡ Path‚tique ˆ (1799)
Sonate pour piano n…14 ‡Clair de luneˆ(1801)
Sonate pour piano n… 23 ‡ Appassionata ˆ (1804-1805)
Sonate pour violon n… 9 ‡ € Kreutzer ˆ (1802-1803)
Fidelio, op‚ra (1805-1814)
Missa Solemnis (1818-1822)
Catalogue complet
Ludwig van Beethoven est un compositeur allemand n‚ € Bonn le 16 ou le 17•d‚cembre•1770 et mort € Vienne le
26•mars•1827.
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Dernier grand repr‚sentant du classicisme viennois (apr‰s Gluck, Haydn et Mozart), Beethoven a pr‚par‚ l‚volution
vers le romantisme en musique et influenc‚ la musique occidentale pendant une grande partie du XIXe•si‰cle.
Inclassable (‡ Vous me faites limpression dun homme qui a plusieurs tŠtes, plusieurs c†urs, plusieurs ‹mes[1] ˆ lui
dit Haydn vers 1793), son art sest exprim‚ au travers diff‚rents genres musicaux, et bien que sa musique
symphonique soit la principale source de sa popularit‚ universelle, il a eu un impact ‚galement consid‚rable dans
l‚criture pianistique et dans la musique de chambre.
Surmontant € force de volont‚ les ‚preuves dune vie marqu‚e par le drame de la surdit‚, c‚l‚brant dans sa musique
le triomphe de lh‚roŒsme et de la joie quand le destin lui prescrivait lisolement et la mis‰re, il a m‚rit‚ cette
affirmation de Romain Rolland : ‡ Il est bien davantage que le premier des musiciens. Il est la force la plus h‚roŒque
de lart moderne[2] ˆ. Expression dune inalt‚rable foi en lhomme et dun optimisme volontaire, affirmant la cr‚ation
musicale comme action dun artiste libre et ind‚pendant, l†uvre de Beethoven a fait de lui une des figures les plus
marquantes de lhistoire de la musique.
Biographie
1770-1792 : Jeunesse à Bonn
Les origines et lenfance
Johann van Beethoven et Maria-Magdalena Keverich, parents de
Beethoven.
Portraits non attribu‚s.
Ludwig van Beethoven na•t € Bonn en Rh‚nanie le 17
d‚cembre 1770[3] dans une famille modeste qui
perp‚tue une tradition musicale depuis au moins deux
g‚n‚rations. Son grand-p‰re paternel, Ludwig van
Beethoven lancien (1712-1773), descendait dune
famille flamande roturi‰re originaire de Malines (la
particule ‡ van ˆ na donc pas de valeur nobiliaire)[4] .
Homme respect‚ et bon musicien, il s‚tait install‚ €
Bonn en 1732 et ‚tait devenu ma•tre de chapelle du
Prince-ƒlecteur de Cologne, Cl‚ment Auguste de
Bavi‰re. Son p‰re, Johann van Beethoven (1740-1792),
est musicien et t‚nor € la Cour de lƒlecteur. Homme
m‚diocre, brutal et alcoolique notoire, il ‚l‰ve ses
enfants dans la plus grande rigueur. Sa m‰re,
Maria-Magdalena van Beethoven, n‚e Keverich (1746-1787), est la fille dun cuisinier de lArchevŠque-ƒlecteur de
Tr‰ves. D‚peinte comme douce mais d‚pressive, elle est aim‚e de ses enfants mais effac‚e. Ludwig est le cadet de
sept enfants dont trois seulement atteignent l‹ge adulte : lui-mŠme, Kaspar-Karl (1774-1815) et Johann
(1776-1848)[5] .
Il ne faut pas longtemps € Johann van Beethoven pour d‚tecter le don musical de son fils et r‚aliser le parti
exceptionnel quil peut en tirer. Songeant € lenfant Mozart, exhib‚ en concert € travers toute lEurope une quinzaine
dann‚es plus tŽt, il entreprend d‰s 1775
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Ludwig van Beethoven enfant. Portrait non
attribu‚.
l‚ducation musicale de Ludwig et, devant ses exceptionnelles
dispositions, tente en 1778 de le pr‚senter au piano € travers la
Rh‚nanie, de Bonn € Cologne. Mais l€ o• L‚opold Mozart avait su
faire preuve dune subtile p‚dagogie aupr‰s de son fils, Johann van
Beethoven ne semble capable que dautoritarisme et de brutalit‚ et
cette exp‚rience demeure infructueuse, € lexception dune tourn‚e aux
Pays-Bas en 1781[6] . Parall‰lement € une ‚ducation g‚n‚rale, quil doit
pour beaucoup € la bienveillance de la famille von Breuning et € son
amiti‚ avec le m‚decin Franz-Gerhard Wegeler auxquels il fut attach‚
toute sa vie, le jeune Ludwig devient l‚l‰ve de Christian Gottlob
Neefe (piano, orgue, composition) et compose pour le piano, entre
1782 et 1783, les Neuf Variations sur une marche de Dressler[7] et les
trois Sonatines dites ‡ € lƒlecteur ˆ qui marquent symboliquement le
d‚but de sa production musicale.
Le mécénat de Waldstein et la rencontre de Haydn
Lettre de Waldstein € Beethoven, octobre 1792 : ‡
Recevez des mains de Haydn lesprit de Mozart ˆ
Devenu organiste adjoint € la Cour du nouvel ƒlecteur Max-Franz
qui devient son protecteur (1784), Beethoven est remarqu‚ par le
comte Ferdinand von Waldstein dont le rŽle sav‰re d‚terminant
pour le jeune musicien. Il emm‰ne Beethoven une premi‰re fois €
Vienne en avril 1787, s‚jour au cours duquel aurait eu lieu une
rencontre furtive avec Mozart[8] . Mais surtout, en juillet 1792, il
pr‚sente le jeune Ludwig € Joseph Haydn qui, revenant dune
tourn‚e en Angleterre, s‚tait arrŠt‚ € Bonn. Impressionn‚ par la
lecture dune cantate compos‚e par Beethoven (celle sur la mort
de Joseph II ou celle sur lavènement de Léopold II) et tout en
‚tant lucide sur les carences de son instruction, Haydn linvite €
faire des ‚tudes suivies € Vienne sous sa direction. Conscient de
lopportunit‚ que repr‚sente, € Vienne, lenseignement dun musicien du renom de Haydn, et quasiment priv‚ de ses
attaches familiales € Bonn (sa m‰re est morte de la tuberculose en juillet 1787 et son p‰re, mis € la retraite d‰s 1789
pour cause d'alcoolisme, est devenu incapable dassurer la subsistance de sa famille), Beethoven accepte. Le
2•novembre•1792 il quitte les rives du Rhin pour ne jamais y revenir, emportant avec lui cette fameuse
recommandation de Waldstein :
‡ Cher Beethoven, vous allez € Vienne pour r‚aliser un souhait depuis longtemps exprim‚ : le g‚nie de Mozart
est encore en deuil et pleure la mort de son disciple. En lin‚puisable Haydn il trouve un refuge, mais non une
occupation ; par lui, il d‚sire encore sunir € quelquun. Par une application incessante, recevez des mains de
Haydn lesprit de Mozart[9] . ˆ
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1792-1802 : de Vienne à Heiligenstadt
Premières années viennoises
Joseph Haydn (1732-1809) fut le professeur de
Beethoven de 1792 € 1794. Malgr‚ une v‚ritable
estime r‚ciproque, les relations furent souvent difficiles
entre les deux artistes.
Portrait de T. Hardy, 1791.
• la fin du XVIIIe•si‰cle, Vienne est la capitale de la musique
occidentale et repr‚sente la meilleure chance de r‚ussir pour un
musicien d‚sireux de faire carri‰re. ‘g‚ de vingt-deux ans € son
arriv‚e, Beethoven a d‚j€ beaucoup compos‚, mais pour ainsi dire
rien d'important. Bien qu'arriv‚ € Vienne moins dun an apr‰s la
disparition de Mozart, le mythe du ‡ passage du flambeau ˆ entre
les deux artistes est infond‚ : encore tr‰s loin de sa maturit‚
artistique, ce n'est pas comme compositeur mais comme pianiste
virtuose que Beethoven forge sa r‚putation € Vienne. Quant €
lenseignement de Haydn, si prestigieux quil soit, il sav‰re
d‚cevant € bien des ‚gards. Dun cŽt‚, Beethoven se met
rapidement en tŠte que son ma•tre le jalouse ; de lautre cŽt‚,
Haydn ne tarde pas € sirriter devant lindiscipline et laudace
musicale de son ‚l‰ve. Malgr‚ l'influence profonde et durable de
Haydn sur l†uvre de Beethoven et une estime r‚ciproque
plusieurs fois rappel‚e par ce dernier, le ‡ p‰re de la symphonie ˆ
na jamais avec Beethoven les rapports de profonde amiti‚ quil
avait eus avec Mozart et qui avaient ‚t‚ € lorigine dune si f‚conde
‚mulation. Haydn, vers 1793 :
‡ Vous avez beaucoup de talent et vous en acquerrez encore
plus, ‚norm‚ment plus. Vous avez une abondance in‚puisable dinspiration, vous aurez des pens‚es que
personne na encore eues, vous ne sacrifierez jamais votre pens‚e € une r‰gle tyrannique, mais vous sacrifierez
les r‰gles € vos fantaisies ; car vous me faites limpression dun homme qui a plusieurs tŠtes, plusieurs c†urs,
plusieurs ‹mes[10] . ˆ
Apr‰s le nouveau d‚part de Haydn pour Londres (janvier 1794), Beethoven poursuit des ‚tudes ‚pisodiques jusquau
d‚but de 1795 avec divers autres professeurs dont le compositeur Johann Schenk et deux autres t‚moins de l‚poque
mozartienne : Johann Georg Albrechtsberger et Antonio Salieri. Son apprentissage termin‚, Beethoven se fixe
d‚finitivement dans la capitale autrichienne. Ses talents de pianiste et ses dons d'improvisateur le font conna•tre et
appr‚cier des personnalit‚s m‚lomanes de laristocratie viennoise, dont les noms restent aujourdhui encore attach‚s
aux d‚dicaces de plusieurs de ses chefs-d†uvre : le baron Nikolaus Zmeskall, le prince Carl Lichnowsky, le comte
Andrei Razumovsky, le prince Joseph Franz von Lobkowitz, et plus tard larchiduc Rodolphe dAutriche, pour ne
citer queux. Apr‰s avoir publi‚ ses trois premiers Trios pour piano, violon et violoncelle sous le num‚ro dopus 1,
puis ses premi‰res Sonates pour piano, Beethoven donne son premier concert public le 29•mars•1795 pour la cr‚ation
de son Concerto pour piano no‚2 (qui fut en fait compos‚ le premier, € l‚poque de Bonn).
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Le premier virtuose de Vienne (Le Grand Maître)
Beethoven vers 1800. Ses talents dimprovisateur et sa
virtuosit‚ au piano le r‚v‚l‰rent au public viennois.
Portrait de C.T. Riedel, 1801
1796. Beethoven entreprend une tourn‚e de concerts qui le m‰ne
de Vienne € Berlin en passant notamment par Dresde, Leipzig,
Nuremberg et Prague. Si le public loue sa virtuosit‚ et son
inspiration au piano, sa fougue lui vaut le scepticisme des
critiques des plus conservateurs. Un critique musical du Journal
patriotique des États impériaux et royaux rapporte ainsi en
octobre 1796 : ‡ Il saisit nos oreilles, non pas nos c†urs ; cest
pourquoi il ne sera jamais pour nous un Mozart. ˆ[11] .
La lecture des classiques grecs, de Shakespeare et des chefs de
file du courant Sturm und Drang qu‚taient Goethe et Schiller,
influence durablement dans le sens de lid‚alisme le
temp‚rament du musicien, acquis par ailleurs aux id‚aux
d‚mocratiques des Lumi‰res et de la R‚volution fran’aise qui se
r‚pandent alors en Europe : en 1798, Beethoven fr‚quente
assid“ment lambassade de France € Vienne o• il rencontre
Bernadotte et le violoniste Rodolphe Kreutzer auquel il d‚die,
en 1803, la Sonate pour violon no‚9 qui porte son nom. Tandis
que son activit‚ cr‚atrice sintensifie (composition des Sonates
pour piano no•5 € no•7, des premi‰res Sonates pour violon et piano), le compositeur participe jusquaux environs de
1800 € des joutes musicales dont raffole la soci‚t‚ viennoise et qui le consacrent plus grand virtuose de Vienne au
d‚triment de pianistes r‚put‚s comme Clementi, Cramer, Gelinek, Hummel et Steibelt.
La fin des ann‚es 1790 est aussi l‚poque des premiers chefs-d†uvre, qui sincarnent dans le Concerto pour piano
no‚1 (1798), les six premiers Quatuors à cordes (1798-1800), le Septuor pour cordes et vents (1799-1800) et dans les
deux †uvres qui affirment le plus clairement le caract‰re naissant du musicien : la Grande Sonate pathétique
(1798-1799) et la Première Symphonie (1800). Bien que linfluence des derni‰res symphonies de Haydn y soit
apparente, cette derni‰re est d‚j€ empreinte du caract‰re beethov‚nien (en particulier dans le scherzo du troisi‰me
mouvement). Le Premier Concerto et la Première symphonie sont jou‚s avec un grand succ‰s le 2•avril•1800, date de
la premi‰re acad‚mie de Beethoven (concert que le musicien consacre enti‰rement € ses †uvres). Confort‚ par les
rentes que lui versent ses protecteurs, Beethoven, dont la renomm‚e grandissante commence € d‚passer les fronti‰res
de lAutriche, semble € ce moment de sa vie promis € une carri‰re de compositeur et dinterpr‰te glorieuse et ais‚e.
Czerny d‚clarera plus tard :
‡ Son improvisation ‚tait on ne peut plus brillante et ‚tonnante ; dans quelque soci‚t‚ quil se trouv‹t, il
parvenait € produire une telle impression sur chacun de ses auditeurs quil arrivait fr‚quemment que les yeux
se mouillaient de larmes, et que plusieurs ‚clataient en sanglots. Il y avait dans son expression quelque chose
de merveilleux, ind‚pendamment de la beaut‚ et de loriginalit‚ de ses id‚es et de la mani‰re ing‚nieuse dont il
les rendait[12] . ˆ
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